Logan fut presque surpris d’avoir raison et de ne pas connaitre cette petite nana. Quoi qu’en fait, avec des cheveux aussi rouges, comment aurait-il fait pour l’oublier ? Même complètement bourré on ne pouvait pas oublier une tignasse pareille. Il faisait sombre pourtant sa chevelure écarlate semblait briller dans le noir comme un phare en haute mer.
Et puis maintenant qu’il se tenait tout près et qu’il la détaillait de haut en bas, sans se gêner mais d’un air neutre, il fallait avouer que le reste n’était pas mal non plus.
Contrairement à son père qui, lorsqu’il avait un verre dans le nez louchait sur toutes les grosses paires de mamelons qui passaient, Logan n’avait jamais flashé plus que ça sur les belles blondes bien plantureuses. Il avait toujours eu un faible pour les filles sveltes et élancées, avec de grandes boucles brunes aériennes. Ou des cheveux rouges si on n’avait plus de boucles en stock, pourquoi pas.

Il prit garde à se tenir le plus droit possible tandis qu’il coinçait la cigarette qu’elle venait de lui filer entre ses lèvres et portait la flamme du briquait au niveau de son visage. Il aspira la première bouffée avec plaisir et la laissa pendre à ses lèvres tandis qu’il lui rendait son briquet.

« Logan » articula-t-il en fourrant ses mains dans les poches de son jean.

Ca ne le chiffonnait pas plus que ça qu’elle ait fait une remarque sur son état. Il aimait bien être bourré alors le mieux qu’il avait à faire c’était de l’assumer et de ne pas en avoir honte. Sinon quel intérêt franchement ? De toute façon sa réputation était faite depuis longtemps, alors il n’avait plus vraiment à s’en faire à ce propos.

M’enfin ça ne voulait pas dire qu’il aimait faire le mariole non plus. Il lui arrivait d’avoir l’alcool sombre, mais il était déjà bien assez sombre en temps normal alors généralement, il avait tout de même l’alcool plus joyeux que mauvais. Plus jeune, il lui était arrivé de se laisser aller et de foutre le bordel à gauche et à droite, de se battre et d’autres conneries du genre. Avec le temps, ce genre d’exercice avait perdu tout son charme, ou alors il avait juste passé l’âge. Tout ça pour dire qu’il savait se tenir.

« Ici c’est la maison de… d’un type » énonça-t-il en jetant un regard de droite et de gauche pour prendre ses repaires.

Il connaissait plus ou moins la tête de tous les habitants de Grayson et celui-là ne pouvaient pas manquer à la règle… même si au fond il n’en n’avait rien à branler.
Il ne lui fallu tout de même pas plus de deux secondes pour déterminer plus ou moins a qui appartenait la baraque d’où venait de sortir cette petite gonzesse bizarre.

« … t’es sa copine ? » questionna le comptable avec une pointe d’incrédulité.

Le mec qui vivait là était le genre de mec discret, banal et totalement chiant qu’on ne croisait qu’une fois par mois à l’épicerie lorsqu’il lui manquait un œuf, mais qui en gros, avait sa vie ailleurs et ne se mêlait pas trop à celle du village. Sûrement un con de base.
Si jamais cette fille aux cheveux rouges était sa copine cela dit, il réviserait son jugement. On ne pouvait pas être un con de base et sortir avec cette fille, même bourré, Logan pouvait le dire.

S’il avait de quoi boire ? Waouh, après Calvin elle s’adressait à la bonne personne de ce village si boire c’était ce qu’elle voulait ! Question alcool il avait tout ce qu’on pouvait désirer, par contre si on avait faim, il fallait aimer les Chocapics et le lait demi-écrémé… il n’avait pas grand-chose d’autre. Enfin si ! Il avait sa mère ! Mais à cette heure-ci elle dormait depuis longtemps.
Il avait dans l’idée de lui confirmer qu’il avait de quoi boire pour toute la nuit si ça lui chantait, mais à la place, ses poumons lui remontèrent jusque dans la gorge. Ses poumons, ou un autre organe, situé beaucoup plus bas, juste en dessous de la ceinture.

Sérieusement ? Est-ce que c’était vraiment sa main qu’il venait de sentir dans son jean ?
Il était encore entrain de s’en remettre lorsque la rouquine embraya sur un autre sujet. Un sujet naze qu’il n’essaya même pas de comprendre ni d’écouter.
Et il lui fallu un temps infiniment long pour comprendre pourquoi elle lui parlait de moteur. Par pure réflexe, un réflexe crétin, il s’était dit qu’elle était entrain de lui causer du garage. Celui ou il passait toutes ses journées, entourés de vieilles carrioles qui puent. Le garage au quel il avait envie de foutre le feu à peu près trois fois par semaine et dans le quel il moisissait d’ennui, heure après heure.
Mais… en fait rien à voir.

Motorisé, pas moteur. Scooter, pas voiture. Attardé.

« Hinnn… » réalisa enfin Logan avant de s’esclaffer « Hum… tu sais, j’habite juste là moi… regarde, si tu te penche un peu, on voit ma maison en petit là-bas… mais si vraiiiment tu veux, on peut faire les cent cinquante mètres qu’il nous reste en scooter. On aurait juste l'air carrément con, mais ça m'gène pas »

Il laissa ses lèvres s’étirer en un sourire rendu vague par le rhum et l’euphorie de la rencontre. Il avait surtout l’alcool joyeux ce soir.
Etrange soirée d’ailleurs !
D’abord ce guet-apens au drugstore, avec en guest star : Deux des Donnelly Brothers. Les deux plus cons forcément. Et le petit discours enflammé de Calvin. Puis maintenant elle.
C’est ce qui s’appelait des hauts et des bas…

« Quoi que nan en fait ça risquerait de réveiller mes parents et ça, faut pas que ça arrive » lui assura-t-il en ouvrant de grands yeux convaincus « Mais j’habite pas avec eux hein » précis-t-il en reprenant une tête normale.

Puis la réalité lui tomba dessus comme un piano dans Tex Avery. Sérieusement ? Il allait coucher avec cette fille ? Là comme ça ? Ca lui foutait le trac. Elle était vachement belle, du genre caractère fort, pas bête, vraiment pas farouche, le genre qu’on rêvait de se faire en gros. Et plus on avait envie de se faire une fille, plus on redoutait le moment ou ça se mettait à être réel.
C’était presque trop beau pour être vrai…

Lui vint alors l’idée que peut-être, ça ne l’était effectivement pas.
Logan s’arrêta donc tout net de marcher pour lancer autour de lui quelques brefs regards méfiants.
Il s’attendait presque à voir un Donnelly sortir d’un buisson en se marrant. Peut-être que ça n’était qu’une mauvaise blague ? Pour l’humilier ? Lui faire croire qu’un joli petit los lui faisait de l’œil juste pour le ridiculisé. Prendre une photo de lui à poils ou quelque chose dans le genre. Ou alors pire ! Pire de chez pire ! Faire croire à un viol pour qu’il finisse en prison ? Et ça impliquait qu’elle soit dans le coup et témoigne contre lui. Personne pour soutenir qu’elle mentait mis à part lui. Sa parole contre la sienne en gros. Et comme il avait déjà un casier chargé c’était foutu…

Maintenant qu’il y pensait c’était logique. Ca expliquait qu’une fille comme elle s’intéresse à lui, et ça expliquait qu’elle soit aussi pressée. Peut-être qu’en fait elle flippait et avait envie d’en finir au plus vite.

Allo, ici la paranoïa totale de Logan, je suis sincèrement désolé pour cette interruption. Nous vous rendons l’antenne.

Le jeune homme du pousser un lourd soupir pour faire taire sa panique. La tension s’échappa aussi abruptement qu’elle était apparue. C’était complètement tordu il en avait bien conscience.
D’ailleurs il en avait tellement conscience que le ridicule de la chose le fit éclater de rire.

Bonjour le psycho…

« J’ai juste trop bu » se justifia-t-il avant d’enchainer sur Sacha « Dis hum… tu… tu m’fais pas une blague là j’espère ? » voulu-t-il tout de même s'assurer, sans départir de son sourire pour autant.

Son sourire s’était vaguement dissipé lorsque le petit nez de la jeune femme était venu se faufiler dans son cou.
Pardonner ? Ah c’est sûr qu’ils allaient avoir pas mal de choses à se faire pardonner une fois qu’il en aurait fini avec elle. Elle lui faisait un tel rentre-dedans, que plus ça allait plus il espérait ne pas avoir à passer par quatre chemins avec elle et aller droit au but. Vraiment tout droit au but.
Et vu sa manière de l’embrasser, de se pendre à son cou, de le regarder, la manière qu’elle avait de lui parler et surtout ce qu’elle lui disait qui ne permettait pas au doute de venir planer, et puis surtout cette manière insidieuse qu’elle avait de le toucher, ça n’allait plus tarder.

Du coup le trac refaisait surface. Mais un trac enivrant, plus enivrant encore que tout l’alcool qu’il avait pu s’enfiler et ça n’était pas peu dire.
Le stress d’une éventuelle farce cruelle envolé, restait celui de ne pas passer pour un débile profond et un crétin. Il avait tellement l’habitude que tout se passe mal qu’il en venait à redouter chaque situation et à attendre littéralement que la tuile lui atterrisse sur le coin de la gueule.

Et aussi étrange que ça puisse paraitre, pour l’instant, rien ne semblait clocher.
Pour l’instant… et il ne pouvait franchement pas s’empêcher de garder un coin de son cerveau branché sur la prudence.
Il était à l’affut du moindre indice qui débusquerait la supercherie, et en même temps, elle se montrait tellement entreprenante et direct que sérieusement, il aurait pu sans problème la prendre là juste comme ça, sur la route, au beau milieu du village.

D’ailleurs cette pensée l’électrocuta cruellement. Il ne fallait pas qu’il cède, il y avait toujours, toujours des yeux pour voir à Grayson. D’ailleurs plus il y pensait plus il se sentait épié, scruté.
Son supplice angoissé ne dura qu’une petite minute de toute façon.
D’un bon pas, ils avaient bifurqué pour prendre sa rue et ne restait plus qu’une courte distance entre eux et la propriété de ses parents.
Une haute maison à étage, en bois peint de clair, comme la plus part des maisons du coin, et ponctuée d’un ancien garage aujourd’hui transformé en dépendance. Sa dépendance à lui, et son indépendance par la même occasion.
Oui d’accord, il partageait un même jardin avec ses parents, mais quand même ! Il ne vivait plus avec eux, on ne pouvait pas lui retirer ça.

Même si maman continue de s’occuper de ton linge et de tes repas…

… oui bon bref. Sur ces entrefaites, ils avaient regagné sa partie de la maison, et quelques coup d’œil prudent – voir affolés – vers les fenêtres endormies de la maison de ses parents, il ouvrit la porte et pressa la jolie rouquine d’en faire de même.
Une fois la demoiselle à l’intérieur, il referma promptement la porte et s’empressa de fermer les rideaux (même si de toute manière les volets étaient hermétiquement clos, comme toujours).
Dans le noir maintenant le plus complet, il se dirigea pourtant sans mal vers une petite lampe de bureau qu’il alluma d’un clic. Il préférait un éclairage ombrageux et médiocre, parce que cette fille lui était tombée dessus dans le noir et qu’il ne voulait pas qu’elle change d’avis une fois la lumière bien allumée et une meilleure vue sur sa tronche…
Cela dit, plus que sa sale gueule, c’est surtout le bordel intégral de l’endroit qui lui fut révélé. Pas difficile en même temps, lorsqu’on avait qu’une seule pièce mis à part la salle de bain.
Son lit en mezzanine était la seule ébauche d’un étage, le reste se cantonnait à un petit coin cuisine à gauche de la porte d’entrée, en face la microscopique salle de bain, et à droite, en dessous de son lit, le coin salon ou il fallait ployer la tête pour éviter de se la cogner. Au centre, une table. Sur la quelle il avait baisé Colleen d’ailleurs.

Mais bref, silence affreux. Qu’il mit à contribution en désignant un placard.

« Les tasses sont là – y’a plus de verres propres, et l’alcool beh… » il gratifia son intérieur d’un regard circulaire « un peu partout… »

En effet, il semblait que chaque meuble possédant une surface possédait aussi sa bouteille d’alcool entamée et abandonnée là. Voir plusieurs ! Et autour des bouteilles, des verres, parfois rempli, parfois vides, mais tous utilisés, et un monceau de bouquins, et tout un tas de dessin.
La laissant s’occuper du service, il prit d’ailleurs la peine de virer, planquer et camoufler deux ou trois trucs sur les quels il n’avait pas spécialement envie qu’elle pose les yeux.
Cela fait, il vira ses godasses négligemment, bien trop occupé qu’il était à lorgné sur les jolies jambes et l’adorable petit cul de son invitée.
En vérité il avait du se retenir pour ne pas se la faire contre la porte une fois fermée, mais comme il l’avait rencontré moins de vingt minutes avant cet instant, il avait quelques scrupules quant à la précipitation…
Quelque chose lui disait que Sacha elle, n’en n’aurait pas autant…

Des fraises… des fraises Tagada très exactement.
Logan gratifia son intérieur d’un bref regard alentours. Est-ce que ça ressemblait à l’intérieur du gars qui s’achète son petit ravier de fraises Tagada tous les samedis ? Non, pas vraiment. Pas du tout même. Pour quoi faire des fraises de toute façon ? Et puis chez lui, il n’y avait jamais grand-chose à manger, on y trouvait principalement des trucs à boire…

« Heu… nan… mais j’ai des Chocapics si t’as faim » baragouina-t-il en agrippant une bouteille qui trainait sur la petite commode juste à côté de la porte d’entrée.

Tant pis pour son envie de fruit. De toute manière elle était déjà passée à autre choses. Juste au moment où il s’était retourné pour lui faire face, elle s’étirait avant de lui tendre la main pour qu’il la rejoigne. Le trac qu’il ressentait monta encore d’un cran.
Ca y est, ils y étaient. Comme toujours, déchiré entre l’envie de lui sauter dessus et l’envie d’aller se cacher dans un trou, il laissa néanmoins ses jambes le conduire jusqu’au sofa en mode pilot automatique.

Du trac, elle n’avait pas l’air d’en ressentir une once de son côté. A peine rejointe, elle campait déjà à califourchon sur ses hanches. Evidemment, cette tension enivrante et parfois presque douloureuse lui torturait déjà le bas du ventre. Et puis pourquoi flipper de toute façon ? Colleen l’avait habituée à ce genre de traitement. Elle aussi était du genre ultra direct et droit au but, elles se seraient entendu à merveille toutes les deux. Ou peut-être pas tant que ça en fait… mais c’était une autre histoire. Sacha savait carrément y faire et, d’abord un peu raide, il se gratifia d’une bonne lampée d’alcool pour se donner du courage avant de se laisser glisser pour s’installer confortablement contre le dossier du divan.
Un peu de recule pour une meilleure vue d’ensemble autrement dit.

Il la détailla d’ailleurs de ses yeux sombres. Son cou, sa poitrine, son ventre, ses hanches, puis remonter enfin sur son visage, une avidité sourde dans le regard.

« J’suis pas très bavard »

Sans blague ?

C’était à tel point qu’il y avait encore des gens dans le village qui le pensait soit muet soit attardé…
Ca se voyait beaucoup moins lorsqu’il avait bu, mais sobre, il était le Roi incontesté du silence. Heureusement pour Sacha qu’il était saoul. Enfin non, heureusement pour lui plutôt, parce que sobre il n’aurait même pas osé lui parler.
Là, grâce à l’alcool, il pouvait même faire mieux que lui parler. Il pouvait par exemple, glisser un index entre son ventre plat et chaud et le bouton de son petit short en jean pour l’attirer à lui doucement.
Elle vint docilement se lover contre lui, et au moment où il allait poser ses lèvres sur les siennes, une douleur fulgurante lui traversa la poitrine.

Secoué d’un spasme violent, il incita la jeune femme à se reculer légèrement, une grimace de douleur sur les traits.

« J’avais oublié » grinça-t-il, les dents serrées pour comprimer la douleur qui vibrait encore au niveau de son torse.

De sa main encore libre puisque l’autre était toujours campée sur sa bouteille, il souleva son tee-shirt pour lui montrer le problème.

« J’ai une côte cassée. Ca va un peu mieux maintenant alors des fois ça me sort de la tête » expliqua Logan « Surtout quand j’ai bu »

Une longue ecchymose de mauve, de bleu et d’un jaune verdâtres pâlot barrait encore sa poitrine, un peu en dessous du sein droit, souvenir d’une précédente cuite beaucoup plus violente que celle-ci…

« Ca va faire chier » grogna-t-il avec frustration.

Ca l’avait obligé à renoncer à Colleen plusieurs fois. Du coup ça faisait des jours qu’il faisait ceinture et il crevait d’envie de remettre ça. Encore fallait-il qu’il trouve une position qui ne le faisait pas trop souffrir, sinon ce qui était sensé être un plaisir devenait une vraie torture, et ça n’était franchement pas le but recherché.

L’expression ‘semi-remorque’ lui arracha un sourire amusé malgré sa déception de ne pas être totalement libre de ses mouvements. C’est vrai que cet enfoiré d’Aahron Donnelly était un putain de semi-remorque à la con. Un vrai bulldozer. Bon Dieu qu’est-ce qu’il pouvait le détester.

Il nota aussi que décidemment, Sacha savait pourquoi elle était là et ne se laissait pas distraire. Pas une seule question sur sa blessure, elle ne demandait ni qui, ni quand, ni comment, et c’était tout simplement parfait. Il n’avait aucune envie de devoir s’inventer rapidement une excuse un peu moins humiliante et avilissante que la vérité.
Non tout ce que voulais Sacha, c’était passer une bonne soirée, du moins c’est ainsi qu’il interprétait sa manière d’être depuis qu’il l’avait rencontrée. Et ça tombait bien parce que lui aussi, et le plus anonymement possible.

La réaction de la rouquine le décrispa donc un peu. Douce sans en faire trop, compatissante sans être curieuse, aucuns commentaires gênant ou désobligeant. Lui qui l’avait d’abord ressentie comme la grande gueule de service, avec ses cheveux rouges et toute sa peau laiteuse à l’air, la fille qui prend les décisions et les devants, elle pouvait également se montrer délicate, voir docile. Arrangeante en somme, pourvu qu’il se passe ce qui était prévu de se passer ici.

Et une fois sans son petit haut, loin de lui l’idée de repousser la moindre galipette à plus tard. Le résultat était égal à la promesse faite, et toute cette peau nue contre la sienne, ça le rendait fou. Son cœur continuait de battre un rythme endiablé, mais c’était une toute autre chanson pourtant. C’était le début des choses sérieuses, et certainement plus l’heure de se laisser ronger par la moindre doute.
L’alcool aidant, il délaissa non sans mal sa timidité maladive et ses angoisses pour s’oublier un peu l’espace d’une soirée.

Ses deux mains campées sur le joli petit bout de jean qui enrobait encore ses fesses, ses yeux noirs croisèrent les iris clairs de la demoiselle. Elle ne pouvait pas le savoir, et s’en fichait sûrement, mais il était terriblement rare que Logan regarde qui que ce soit dans les yeux, surtout d’aussi près. Il était passé professionnel dans le registre des regards fuyants et sa lâcheté n’aidait pas. Mais là comme ça, dans le feu de l’action, comme elle ne le connaissait pas, il pouvait être qui il voulait et c’était libérateur.

Il reprit d’un nouveau baisé, l’une de ses mains remontant lentement le long du dos de la jeune femme, puis le long de son bras, pour rejoindre l’épaule et plus exactement la bretelle de son soutien gorge. Sa main repartit dans l’autre sens et plongea vers le bas, emportant avec elle la cordelette de tissu qui lui dissimulait ce qu’il préférait chez les femmes.
Il avait toujours eu un petit faible pour les grosses poitrines, comme pas mal de mecs, mais c’était juste pour le fantasme. En réalité, n’importe quelle paire de seins était magnifique.

Ouais, les gants de toilettes de Pietsky, exquis !

… oui bon peut-être pas n’importe quelle paire. Celles des filles jolies en tout cas ! Et Sacha était sublime. Il fit d’ailleurs voyager ses lèvres dans son cou tout en l’incitant à reculer lentement jusqu’au divan. Il l’incita ensuite à s’y assoir confortablement avant de s’agenouiller devant elle pour se caler entre ses jambes. Il retourna vers ses lèvres mais n’y resta pas et fit descendre les siennes toujours plus bas. Ses mains quant à elle, restaient engluées au niveau du short. Il devait se faire violence pour ne pas le lui arracher tout de suite, mais la précipitation risquait de torturer sa côte et il ne tenait pas a être coupé dans son élan par le moindre pique de douleur.