Charlie n’avait pas comprit la blague tout de suite, il lui avait fallu quelques secondes pour percuter qu’ils n’étaient pas vraiment entrain de prier. Prier n’avait rien d’une blague, elle y croyait très fort, et même si elle ne raffolait pas du catholicisme elle avait toujours beaucoup de respect envers la foi des pratiquants, peu importe la religion concernée.
Les frères Donnelly eux, n’avaient pas cette barrière manifestement. Tant mieux cela dit parce que le spectacle avait été très drôle et que rien que pour ce moment là, ça valait le coup d’être venue.

Oui parce qu’elle n’avait pas comprit tout de suite mais elle n’en n’était pas au stade de Julie non plus. En un sens, Charlie était bien contente qu’ils l’aient avec eux à table aujourd’hui d’ailleurs. Ca n’était pas elle la cruche de service cette fois-ci. Qui ne comprend pas toutes les blagues et toutes les références mais qui sourit quand même parce que franchement, que peut-on faire d’autre dans ce genre de situations ?!

Réagir comme Dakota peut-être ? Elle ne s’était pas laissée avoir, elle avait prit la chose avec classe, sobrement, comme toujours. Mais ça venait peut-être du fait que Charlie la sentait tendue comme un string. C’était compréhensible parce que la caissière avait le feeling pour ces choses-là, et que sans aucun doute possible, elle et Aahron étaient en plein milieu du stade pré-coïtale – pour le dire un peu crument. Enfin ils flirtaient quoi. Peut-être que ses trois gros lourdauds de frères ne voyaient pas encore le truc venir mais elle si. Peut-être que si Julie avait été moins blonde et Allie moins enceinte, elle n’aurait pas été la seule à le voir, mais pour l’instant c’était le cas. Même les principaux concernés ne semblaient pas encore au courant eux-mêmes.
M’enfin ils verraient bien au final qu’elle avait raison, elle avait le nez pour ces choses-là !

Le problème c’est que ces deux là avaient l’air aussi coincés l’un que l’autre. Du genre à ne pas du tout assumer leurs sentiments, à être bourrés de névroses et de barrières, et certainement sujet au complexe de l’abandon, avec un trou dans leur confiance envers les autres et envers eux-mêmes. Comme 90% de la population mondiale en somme ! Les autres 10% étaient les tétraplégiques, les gens dans le coma et les attardés mentaux. C’est l’époque qui voulait ça. Les temps étaient durs pour les Comtes de fées.

« En tout cas j’sais pas comment j’dois l’prendre. Pourquoi est-ce qu’elle à droit à un barbec familiale pour son intégration alors que moi j’ai même pas eu droit aux macaronis-télé ? » lança-t-elle en désignant l’inspectrice, avant de tendre son assiette à Sam pour qu’il la remplisse avec ses grands bras qui pouvaient piocher loin.

C’était peut-être son petit côté « caissière d’une superette de village » qui parlait mais elle avait bien envie de mettre ses nouvelles bottes en cuir mauve achetées en solde la semaine dernière dans le plat et de faire des allusions ! C’est vrai de toute façon, même pas un macaronis-télé, ça lui laissait le droit de faire des petites blagounettes sur le couple en formation. De toute façon c’était leur rendre services, quelqu’un devait s’en charger sinon ils risquaient de passer à côté, ça aurait été dommage.

« Ca doit venir du fait qu’on n’a plus de télé depuis loooongtemps » lui répondit Isaac avant de s’enfourner une bonne bouchée de salade de pâtes froides.

Pas la réponse qu’elle attendait mais bon Dieu ! Isaac Donnelly venait de lui adresser directement la parole. Il avait levé les yeux vers son visage et elle avait existé pour lui l’espace de quelques petites secondes. C’était un avènement. Ca réparait presque l’absence de barbec d’intégration. Presque !

Bon eh bien voilà. Ca au moins c’était dit. L’information avait tout de même eut un petit peu de mal à arriver jusqu’à son cerveau. Elle riait encore aux éclats de la remarque d’Aidan à propos de son âne pétomane et la pièce avait mit un moment avant de tomber. Elle avait d’abord cru mal entendre et s’était répété la phrase plusieurs fois dans sa tête avant que son sourire ne se fane lentement pour finalement disparaitre. Ne restait plus qu’un rictus indécis et une atroce sensation de chaleur dans le cou et sur les joues, comme si de l’air cramoisi remontait depuis le col son petit tee-shirt coloré.

Moment d’humiliation publique, chapitre 675 du livre de sa vie. Au moins. Ce qui était bien cette fois-ci c’est qu’elle ne se faisait pas ça toute seule en sortant une énormité quelconque. C’était à peu près l’unique chose bien dans cette histoire d’ailleurs.
Pour le reste, elle se sentait vraiment très stupide et particulièrement rejetée et mise à part. Elle avait toujours soupçonné les deux plus vieux de ne pas la voir d’un très bon œil, mais en avoir confirmation comme ça, devant tout le monde, c’était d’un tout nouveau level. Elle ne sait pas quoi répondre. Elle ne sait même pas exactement à quelle fois il fait référence en parlant de travaux. Quant à l’anniversaire, on ne l’a pas invitée, c’est elle-même qui l’a organisé avec Aidan…

Le gros silence affreusement pesant qui s’en suit est tout aussi atroce. Elle se consume sur place et n’a plus qu’une seule idée en tête : se barrer. Les vieilles habitudes ont la vie dure et les siennes refont surface en un claquement de doigt. Fuir d’ici. Le plus vite possible et par tous les moyens.
En trois secondes sont plans est ficelé. Attendre dix minutes pour que la pression retombe, s’éclipser discrètement aux toilettes, sortir de cette maison à la place, courir pour rejoindre la sienne et fermer à clé, ensuite mettre la musique bien fort pour si quelqu’un vient frapper et prétendre ensuite un appel d’urgence de sa grand-mère malade. Ca se tient, sa grand-mère est vraiment malade. Alors franchement elle a d’autres choses à faire qu’un stupide barbec de ce genre.

La voix de Sam l’arrache à son plan d’évasion bien ficelé. A vrai dire elle est plutôt étonnée qu’il l’ouvre… Elle ne s’y attendait pas vraiment, et encore moins à ce qu’il débite. Elle s’était plutôt imaginé qu’il lancerait à son frère un regard meurtrier, puis à elle un regard désolé et un haussement d’épaule l’air de dire « laisse courir, c’est un con » avant de retourner à son poulet. Au lieu ça il mise sur la déclaration en publique.

D’un côté il prend soudain une allure de prince sur son cheval blanc, d’un autre, ce qu’il vient de dire la mortifie encore plus. D’ailleurs il a l’air d’être d’accord avec elle, leurs joues rouges sont assorties, un peu comme les babouins…

Charlie se dit qu’elle l’embrasserait bien, mais qu’il vaut mieux que le spectacle s’arrête tout de suite, avant qu’elle n’explose. Elle est partagée entre un puissant sentiment d’injustice vis-à-vis d’Aahron, et en même temps vis-à-vis d’Isaac qui n’a rien dit le pauvre mais qu’elle fourre dans le même sac tout de même, et entre la satisfaction flatteuse des affirmations de Sam. Avec ça, le malaise qui lui colle à la peau et l’horreur à l’idée de croiser le moindre regard de qui que ce soit.

« Je vais… aux toilettes........ » finit-t-elle par articuler d’une voix un peu trop forte et hésitante.

Elle laisse s’écouler une petite seconde de ce silence détestable, puis se lève en agrippant son sac au passage. Pire moment pour sortir de table mais ça avait été plus fort qu’elle, il fallait qu’elle se dérobe à tous ces yeux au risque de se liquéfier sur place. Au lieu de sortir, elle fila s’enfermer réellement dans la petite salle de bain de l’étage.

Horreur. Damnation. Hésitation aussi. Est-ce qu’elle se tirait ou pas ? Sam venait de dire qu’elle était la première fille qu’il invitait à un repas en famille. Si la fille mettait les voiles sans prévenir personne, il y avait de forte de chance pour qu’il ne le vive pas bien. Seulement si elle restait c’était ELLE qui risquait de ne pas bien le vivre ! Histoire de se détendre, elle referma les toilettes avec son coude pour s’y assoir et méditer sur sa vie de merde.

Une fois dans la salle de bain elle avait prit soin de verrouiller à double tours derrière elle avant de pousser un grognement frustré et de refermer la lunette des WC pour s’y laisser tomber assise.
Les coudes sur les genoux et le front dans les mains, elle se dégonfla d’un long soupir avant d’émettre un gémissement plaintif. Malheureusement c’était peine perdue, elle était trop angoissée pour pleurer, ça restait coincé dans sa gorge sans vouloir sortir.

Du coup elle arrêta de gémir pour repartir d’un soupir. Finalement elle laissa tomber ses mains d’un geste mou pour braquer son regard vers l’unique petite fenêtre de la pièce, voilée d’un fin rideau qui laissait filtrer les rayons du soleil. L’idée saugrenue de l’ouvrir et d’essayer de s’enfuir par là lui taraudait l’esprit mais c’était ridicule. Elle se leva néanmoins pour venir s’y poster et entrouvrir le tissu pour jeter un coup d’œil à l’extérieur. La fenêtre donnait sur l’une des maisons voisines. D’ailleurs d’un plissement de paupière elle repéra une petite silhouette dans la maison d’en face qui faisait exactement la même chose qu’elle depuis la fenêtre de sa cuisine.
La voisine d’a côté se tordait le coup pour essayer de lorgner dans le jardin des Donnelly et déterminer d’où venait cette odeur de barbecue…

« Pov’ folle » murmura Charlie d’un air consterné.

Mais son attention se détourna à nouveau lorsque des pas firent grincer l’escalier puis le parquet du couloir…
Enfer et damnation, pas même deux minutes de répit avec ces gens ! Ils venaient la poursuivre jusque dans les chiottes !

« Th… shit » marmonna la jeune caissière en entendant la voix d’Allie s’élever de l’autre côté de la porte.

Pas même le temps de retomber sur ses pieds et d’encaisser que c’était déjà repartit. Elle n’avait absolument pas envie d’entendre parler de ce qui venait de se dire, elle avait envie que personne n’y fasse plus jamais référence sous peine de mort ou de torture ! Elle voulait nier cette portion du repas et faire comme si de rien n’était et ne plus jamais y repenser de sa vie. Puisqu’elle ne pouvait décemment pas prendre la tangente sans passer pour une folle complètement névrosée, elle espérait au moins que tout le monde ferait comme si de rien n’était pour la suite de la journée. C’était mal partit avec le psychothérapeute qui l’attendait de l’autre côté de la porte.

Se mordillant la lèvre du dessus d’un air agacé et pensif, elle piétina deux secondes avant de répliquer.

« Oui oui » confirma-t-elle d’un ton qu’elle espérait léger et pas tendu comme un string comme c’était effectivement le cas « je vois t’inquiète pas »

Pour faire genre, elle tira la chasse.
Elle fut tenter de sortir un truc énorme du genre « j’étais juste entrain de faire caca » mais elle s’arrêta juste avant.

« Y’a pas d’soucis vraiment » reprit-elle à la place « j’vais… arriver. Tout va bien ! »

Elle aurait bien levé un pouce victorieux pour confirmer si une porte ne s’était pas dressée entre elles deux. En attendant elle allait devoir sortir bientôt et n’en n’avait absolument et totalement aucune envie.

« Deux p’tites minutes » ajouta donc la jeune femme en pestant silencieusement contre la Vie.

Julie avait vite fait essayé de lui dissimuler ses larmes mais bon, Charlie n’était pas aveugle et avait bien remarqué ses yeux brillants et rougis. Ca lui avait fait de la peine et en même temps ça l’arrangeait presque. Une autre dispute, une autre prise de bec pour détourner l’attention de la sienne, ça n’était pas plus mal.

Elle lui avait aussi proposé de revenir à table en même temps qu’elle malheureusement l’adolescente avait refusé. Pour détourner l’attention une fois de plus et noyer son propre retour la caissière aurait préféré que Julie-aux-yeux-rougis l’accompagne. Tant pis, elle devrait affronter les regards seuls.
Sans plus insister la jeune femme avait laissé l’adolescente à ses larmes et s’en était retourné dans le couloir.

Pendant un instant elle avait songé à réinvestir la salle de bain quelques minutes encore mais son absence commençait à faire long et elle n’avait pas envie qu’un énième Donnelly ne vienne pointer son nez jusqu’ici.
Sauf qu’elle n’avait pas envie non plus de redescendre au rez-de-chaussée. D’abord, pour la raison évidente qu’elle n’avait plus du tout envie d’être là, et ensuite car pour redescendre les escaliers il fallait faire face à la porte d’entrée…

Tentation, tentation !
C’aurait été tellement simple, discret, inaperçu. Se glisser silencieusement dehors et mettre les voiles en un clin d’œil. Vu l’ambiance confuse de ce repas il y avait même des chances pour qu’ils ne remarquent même pas son absence !
… non ça c’était un peu naïf. Elle essayait juste de se rassurer et de se mentir comme d’habitude. Ce qui était stupide. Elle n’avait plus 20 ans après tout.
Dommage mais vrai.

D’un soupir lourd la jeune femme redescendit donc d’un étage, lorgnant sur la sortie de secours avec envie et regret, pour s’en détourner finalement et retourner à petit pas –pas pressés du tout- vers le jardin. Mais discrètement ! A pas feutrés. Pour jeter un coup d’œil invisible à l’ambiance avant de faire son entrée.
D’un œil arrondit, l’oreille tendue, elle ralentit encore l’allure pour se faire la plus petite possible.

Lui parviennent quelques vagues bouts de conversation.
Parmi eux elle capte distinctement les mots « rapport de police » et « victimes ». Franchement, pas besoin de plus pour piger de quoi ils parlent… étant donné que ces gens là n’ont qu’un seul et unique sujet de conversation…
Leurs parents. La mort de leurs parents. Les gens qui étaient mort comme leurs parents. L’enquête inaboutie sur la mort de leurs parents. Les meurtriers présumés de leurs parents morts…
Tout un programme…

Elle grimace, grogne, montre des dents et lève les yeux au ciel. C’qu’ils sont chiants…
Il lui faut tout ce temps là pour réaliser qu’il y a trois chaises vides à table. Julie, Sam,… et ?

« Bah c’est moi, j’suis con »

Sauf que ça n’est pas celle là qui est mystérieuse c’est celle de Sam.
Du coup elle ausculte les environs. Mystère résolu. Il est juste là, à moins de cinq mètres, et il l’observe depuis la cuisine, la clope au bec…
Elle se redresse d’un coup. Trop surprise pour être gênée.

« Bah… t’es là ! T’es bête pourquoi tu me regarde sans rien dire ? » questionne la jeune femme en le rejoignant pour lui piquer sa cigarette « Tu fuis la police ? Moi c’est ma belle famille. De vrais cinglés, j’te les présenterai un jour. C'est du lourd » blague-t-elle d’un ton qui tient plutôt du cynisme.

Cela dit il n’y a pas d’animosité non plus. Quoi qu’il arrive ici, elle avait à coup sûr déjà vécu plus grande honte ailleurs avant…

Elle laisse échapper un long rire qui s’extirpe de sa gorge sous quelques accents nerveux mais qui fait tout de même du bien. Justement, ses petits nerfs tourmentés évacuent, lâchent un peu de leste. Il était temps.

Et Dieu merci, il ne fait pas l’idiote erreur de lui parler d’Aahron, de ce qu’il vient de lui sortir et de l’ambiance calamiteuse, il fait comme si de rien n’était et c’est exactement ce qu’elle a envie qu’il fasse. Il leur arrivait souvent de ne pas voir les choses et la vie du même œil, mais sur ce point de vue-là, ils accordaient carrément leur violon comme une symphonie. Quelle foutue utilité de remuer la merde pour ensuite s’étonner de l’odeur nauséabonde qui plane et n’en fini plus d’empester l’atmosphère ? Un non sens.

C’était expressément pour ça qu’elle avait été se terrer aux toilettes. Pour pouvoir souffler, prendre une pause de quelques minutes, et ensuite pouvoir revenir et faire comme si de rien n’était.
Dans le principe, le dialogue et la communication c’était bien beau, mais dans la pratique c’était surtout affreusement gênant et trop chiant à assumer. Surtout en public. Alors elle préférait se voiler la face et laisser couler. Ca n’était pas de la lâcheté, tout simplement de l’auto préservation…

Il serait toujours bien temps de confronter Aahron et son imbuvable muflerie un soir ou elle aurait trop bu et trouverai enfin le courage de lui dire merde. En attendant elle allait se contenter d’être amoureuse de son frère.

« Ohw » sourit-elle d’un air attendrit « Ca serait la chose la plus romantique qu’on aurait jamais fait pour moi »

Elle est encore entrain de glousser lorsqu’elle dépose un bref baisé sur les lèvres, ses bras momentanément passés autour de ses épaules carrées.

Après ça, elle termine la cigarette en quelques taffes rapides avant de la laisser tomber dans une bouteille de bière vide.

« Bon… j’suppose que c’est maintenant c’est l’instant » soupire-t-elle en callant sans main dans celle du jeune homme pour l’entrainer vers le jardin où les autres continuent de discuter d’un air concentré.

Le médecin qui était en lui avait réagit immédiatement, comme on l’avait drillé à le faire. Par contre le frère qui était en lui était encore sous le choc…
Isaac avait un mal fou à assimiler ce qui venait de se passer. Ca n’avait tout bonnement pas de sens et le ramenait à une angoisse qu’il avait presque failli oublier. L’angoisse que lui procurait systématique les situations inexpliquées.
Comme ça, sans crier gare, d’un coup d’un seul, Aidan avait planté une fourchette dans la main d’Aahron. Pourquoi ? Qu’est-ce qui lui avait prit ? Que s’était-il passé ? Comment pouvait-il se poser cette question puisque la scène avait eu lieu sous son nez ? Il savait ce qui s’était passé, il l’avait vu avec ses yeux, juste là, devant lui. Pourtant ça n’avait aucun sens…
Alors quoi ?

C’est ce que se demandait Isaac, pendant que le Docteur Donnelly lui, prenait en charge la plaie sanglante de son aîné d’une main sûre.
Après avoir ôté la fourchette de la main de son frère le jeune homme avait agrippé les quelques serviettes que lui tendait la métisse pour compresser la plaie le plus fort possible et contenir le flot de sang qui menaçait de s’en échapper.

Pour répondre à sa petite amie, Isaac ôte les serviettes quelques instants pour observer la blessure.

« J’pense pas non. Il a frappé juste au dessus du pouce, ça devrait aller. Malheureusement y’a une très jolie veine qui passe part là. Ça va demander des points de suture j’suis désolé Aahron » soupire le médecin en lançant un regard sombre à son frère.

Puis sans transition il se tourne vers l’Inspectrice.

« Dakota s’il vous plait, est-ce que vous pourriez appeler Clyde Redd ? » et avant que quiconque ne proteste, il argumente « Si on va aux urgences de l’hôpital, on en a pour 40 minutes de route et des heures dans la salle d’attente avant d’être prit en charge. Il va simplement nous apporter le matériel et si ça peut vous rassurer je ferai les points moi-même. Allie, tu veux bien aller me chercher la trousse de secours dans la voiture ? J’vais mettre une compresse en attendant le croquemitaine »

Et il ne faut pas oublier le plus jeune dans cette histoire.
Une fois ses demandes distribuées, il cherche son petit frère des yeux. Celui-ci a disparu du jardin pour retourner dans la maison comme le lui avait ordonné Allie. Charlie aussi a disparue, certainement pour emboîter le pas de l’adolescent.

« Sam ? Va voir c’que fabrique Aidan. Le laisse pas seul avec les filles ok ? … le laisse pas seul tout court » lui glisse-t-il d’un regard un peu plus inquiet.

Il aimerait pouvoir se couper en deux et envoyer son double surveiller le plus jeune tout en continuant de veiller sur Aahron, malheureusement c’est impossible.
Ce qui l’inquiète surtout c’est qu’il ne sait plus quoi penser à propos d’Aidan. Il ne sait plus ce qu’est capable de faire son frère ou pas, jusqu’où il était susceptible d’aller dans ses étranges lubies.
Pour l’instant il devait se forcer de remettre ces pensées à plus tard pour parer à l’urgence.