Ca, c’était des journées de fête comme il les aimait ; pas de grabuge, pas de problème, une ambiance au beau fixe…Ou presque, mais rien n’est jamais parfait. Pourtant Grifith était admiratif de ce pique-nique qui se déroulait à merveille. Il irait féliciter Kathleen pour le coup, elle le méritait. En tout bien tout honneur. Il n’était plus l’heure de se jouer de cette femme. Le blond le sentait, la réconciliation définitive entre Colleen et lui n’était plus très loin ; elle lui avait dit qu’elle arrêterait d’aller voir Logan pour des parties de jambes en l’air (ce qui était le plus important, même s’il préférait ne plus voir Logan près de leur couple), alors c’était la moindre des choses qu’il arrête lui aussi de jouer sur les réactions de sa fiancée en séduisant Kathleen. Il arrêtait de manière brusque, sans vraiment apporter d’explication à la standardiste, il prévoyait sa sortie. S’il évitait de trop se montrer amical ou proche d’elle, il pourrait toujours prétendre qu’elle s’était faite des idées sur ses intentions. C’était cruel et méchant, mais c’était probablement pour le meilleur.

Oui, il voyait de nouveau Colleen comme sa fiancée, même s’il ne lui avait pas encore rendue sa bague de fiançailles et refait une proposition en bonne et due forme. Ca ne l’empêchait pas de s’y croire. Il avait peut-être tort de se précipiter dans ces espoirs alors qu’il n’avait aucune preuve certaine que ça se ferait. Quoi que…Colleen le lui avait dit, Charlie lui avait assurée que sa fiancée voulait retenter l’aventure...Alors oui, il avait des raisons d’y croire. A tort ou à raison, seul le temps le lui dira. Il regarda sa montre, 15h. Normalement, Coco devrait avoir terminé avec le stand restauration. Il allait lui faire une surprise tiens.

Réfléchissant à comment il allait faire pour la surprendre tout en prenant le chemin du stand restauration, il la vit, dos à lui. La solution s’imposa comme un flash. Il fallait juste qu’elle reste dos à lui suffisamment longtemps. Grif’ ne savait pas ce qu’elle faisait, ça pouvait prendre deux minutes comme deux secondes. Mais il fallait qu’il tente sa chance ; alors il avança à pas de loup jusqu’à arriver derrière elle, puis couvrit les yeux de la brune de ses grandes mains qui la connaissait si bien, pour lui chuchoter à l’oreille.

"Devine qui c’est."

Wouhou ! il avait réussi à faire ce qu’il avait en tête ! Comment ça Grifith était un grand gamin ? Oui et alors ?

S’il n’y avait pas eu toute cette foule qui les dévisageait déjà, Grifith aurait probablement poussé sa chance à un baiser, mais ça serait tenté le diable que d’embrasser son ex-fiancée devant tout le village. Non, autant garder pour chez eux, quand les choses se seront tasser un peu plus entre eux. Bien qu’il se demandât encore s’il restait des choses à tasser. Si, peut-être un peu. Des questions de confiances surtout. On pouvait le dire naïf, il n’était pas idiot pour autant et malgré toute la bonne volonté du monde, il savait qu’il allait avoir du mal à faire totalement confiance à Colleen. Il allait vouloir tout vérifier, presque la suivre s’il ne faisait pas attention. Ca pouvait sembler excessif, mais Grif’ avait eu si peur de la perdre, définitivement, qu’il ne voulait plus prendre de risques inutiles dans cette relation.

De toute façon, il le savait, personne n’était en mesure de comprendre leur fonctionnement en couple. Un coup c’est je t’aime, moi non plus ; un autre c’est je ne peux pas vivre sans toi…Plus personne ne saurait sur quel pied danser dans une telle relation. Pourtant eux s’y retrouvaient très bien. La preuve ; il s’était « rabibochés » à peine quelques jours plus tôt et le voilà déjà qui reprenait des habitudes d’avant leur rupture forcée. La lâchant presque à regrets, il lui offrit un sourire débonnaire, un sourire heureux.

"Tout va bien jusque-là, faites que ça continues comme ça ce serait le paradis sur terre. Et là je m’apprêtais à manger, tu veux m’accompagner ?"

Lui, vouloir passer du temps avec elle ? Nooooon, du tout. Bon, peut-être un peu. Mais s’ils voulaient repartir sur de bonnes bases, ils devaient faire des efforts. Passer du temps ensemble, parler, communiquer. Une chose qui a gravement manqué dans leur couple depuis des mois à présent. Plus de mensonges, plus de cachoteries, plus de ratés. Ils allaient tout reprendre à zéro et ils allaient tout faire bien cette fois-ci.