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 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]

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Nathaniel W. Redd
Nathaniel W. Redd

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MessageSujet: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 09 Aoû 2011, 15:04

    Nathaniel réajusta le col de sa chemise bleue, observant son reflet dans le miroir du hall. Il pouvait y voir le visage de son épouse par-dessus son épaule et, après s’être adressé un sourire confiant, il lui fit face.

    « De quoi ai-je l’air, mon aimée ? »
    « D’un vautour sur le point de fondre sur un cadavre » répliqua-t-elle avec impassibilité
    « C’est parfait ! Tout à fait l’effet escompté ! »
    « Tu es sûr que c’est prudent, Nathaniel ? »
    « Je le suis » confirma-t-il alors qu’elle esquissait quelques pas léger pour le rejoindre devant leur porte d’entrée encore close « Et nous savons tous deux que l’heure n’est plus à la prudence. C’est d’action dont nous avons besoin ! D’actions intelligentes… »
    « Si tu fais référence à cette histoire avec Samuel Donnelly, j’ai couvert mes traces »
    « Si tu ne l’avais pas fait, tu ne serais plus ici pour t’en vanter » conclut simplement son époux « Maintenant donne-moi un baiser »

    La dernière chose que voulait faire Lucinda, c’était évidemment l’embrasser. Pourtant, elle se soumit à cet exercice, contrainte et forcée par Nath qui venait de passer sa main autour de ses hanches pour l’attire vers lui. Elle colla ses lèvres aux siennes avant de s’écarter en appuyant sur sa poitrine de ses deux mains impeccablement manucurées.
    Elle essuya ensuite sa bouche dans sa manche, sous le regard rieur de son époux.

    « Ah les femmes… Je me demande bien pourquoi vous nous faites tant tourner la tête ! »

    Et sur ces mots, il se détourna et ouvrit la porte de la maison pour affronter la chaleur cuisante du dehors. Les étés avaient toujours été bons à Grayson et le soleil au rendez-vous, mais jamais il ne s’était montré aussi traitre. Plus depuis des décennies en tout cas… Clyde lui avait fait part de certaines inquiétudes à ce sujet et craignait pour la santé de bon nombre d’habitants âgés ou au contraire très jeunes de Grayson. Les Redd s’étaient portés volontaire pour passer frapper chaque jour aux portes des plus fragiles et s’assurer ainsi qu’ils allaient bien et ne manquaient de rien.
    C’était affreusement contraignant mais Nathaniel appréciait de les entendre le gratifier et lui signifier qu’ils ne croyaient pas une seule seconde aux ragots ! Ils étaient dans son camp, pas dans celui de ces citadins orphelins venus remuer la merde. Petit à petit, le garagiste se refaisait un nom et une réputation, blanche comme neige.

    Et aujourd’hui encore, il prévoyait de jouer els redresseurs de tort, les bons samaritains. Enfin presque… En réalité, il cherchait uniquement à décrédibiliser encore un peu plus ce bon vieux shérif Spelling, qui faisait preuve d’une incompétence étonnante depuis quelques semaines. Depuis l’arrivée des Dalton en réalité.
    Et c’était auprès de son adjoint qu’il comptait opérer. Il trouvait jouissif de retourner son propre équipier et ami qui plus est contre lui. Une trahison intime était toujours plus difficile à encaisser.

    Un sourire jovial aux lèvres, Nath traversa la rue pour rejoindre le bureau du shérif qu’il atteignit rapidement. Il poussa la porte et salua poliment Kathleen Wood. Cette gourde avait l’air totalement apathique (et pathétique) depuis quelques temps. Enfin s’il était humainement possible de l’être plus encore pour elle…
    Après cela, l’homme se tourna vers Grifiith, installé à son bureau.

    « Adjoint Armstrong » lui sourit-il, courtois « Vous vouliez me voir ? »

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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 09 Aoû 2011, 15:33

    La chaleur étouffante s'engouffrait même dans les locaux : quelle merde ! Grifith avait presque l'impression de se liquéfier sur place. Il buvait des litres d'eau... Ou des litres de café, au choix, et n'avait qu'une envie, c'était de plonger tête baissée dans la piscine qui bien sûr n'était toujours pas ouverte au public. Ville de merde.
    Il en devenait grossier. Grifith n'avait pas pour habitude d'être une connard notoire mais avec la chaleur, les cons de cette ville et les dossiers sans queue ni tête qui s'entassaient sur son bureau... Il le devenait presque. Il n'avait plus d'échappatoire mis à part ses bouquins, ses idées pour emmerder Colleen et tout ça tout ça. Il avait envie d'aller pêcher, d'aller nager, de rouler et encore rouler dans sa caisse, de voyager, de changer d'air... Mais il était coincé au bureau avec des dossiers.

    Nathaniel Redd. Dès qu'il voyait ce nom dans ses papiers, ça lui foutait les boules. Ce type, il ne le sentait toujours pas, encore moins depuis cette histoire de cambriolage au garage. Evidemment, l'enquête sur le sujet n'avançait pas et l'adjoint savait qu'un type comme Nathaniel Redd s'attendait forcément à du résultat, lui toujours plus qu'un autre.
    Il tournait et retournait le compte-rendu du rapport de l'équipe "scientifique" : pas d'empreintes exploitables, pas de traces suffisamment claires. Rien ! Nada ! Des clopinettes pour notre équipe de choc. Que dire ? "Désolé Monsieur Redd, je ne peux rien faire pour vous..." Il allait trouver de quoi le faire crucifier et brûler en place publique pour travail bâclé ou une autre connerie du genre.
    Il y avait des suspects, les Donnelly étaient largement pointés du doigt... Mais que faire sans preuves ? Rien, rien du tout. Et qui devait annoncer encore une fois la bonne nouvelle ? Bibi. Il ne manquait plus que... ah non, il était déjà là, l'acteur du premier rôle, Nathaniel Redd en personne...

    « Asseyez-vous Monsieur Redd, je vous en prie. » dit l'adjoint d'une voix monotone, en réprimant un soupir de lassitude.

    Il fit mine de remuer des papiers, de soulever sa paperasse sur laquelle était affiché en gros "Rien à Déclarer". Il prenait son temps... Alors qu'il voulait en finir au plus vite. Il referma tout ça, croisa ses mains en posant les coudes sur son bureau et prit un air grave et désolé avant de s'exprimer à nouveau : on apprend beaucoup en se nourrissant de films en tous genres.

    « Je dois vous annoncer que les empreintes retrouver dans votre garage n'ont abouti à rien. Malheureusement, elles n'étaient pas exploitables. Nous ne pouvons rien faire de plus. Êtes-vous bien sûr qu'il ne vous manque rien ? Sans cela, il s'agira uniquement d'un acte de vandalisme qui sera classé sans suite si nous n'avons pas de nouveaux éléments... »

    Grifith ravala sa salive. Il ne se démontait pas face à cet homme mais il n'en menait pas large non plus : malgré tout, il aimait son boulot et faire chou blanc lui laissait toujours un arrière goût bien amer...
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Nathaniel W. Redd
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 09 Aoû 2011, 21:11

    Sa cheville appuyée sur son genou dans une position plus ou moins décontractée, Nathaniel attendait le verdict de l’adjoint du shérif d’un air très intéressé de circonstance. Au fond, il savait déjà de quelle manière tournerait l’échange. Les Donnelly, ces petits merdeux contrariants, s’en tireraient. Parce qu’ils n’avaient aucune preuve contre eux.
    C’était Declan, William et lui qui s’était chargés de tout saccager dans son garage, pour rendre toute pièce à conviction récupérée illégalement par les frères désuète devant un tribunal. S’ils se pointaient avec, ils auraient l’air de gros idiots… Et pas que l’air, ils ne avaient la chanson aussi d’ailleurs.
    Depuis ce jour-là et depuis l’altercation, Nathaniel s’était lui-même chargé de revoir sa paperasse.

    Logan était persona non grata une fois de plus dans son établissement et il allait devoir ramper sous les fondations de sa coquette maison pour obtenir son pardon cette fois-ci. Son cousin avait fait preuve de négligence et les avait tous mis en danger.
    Il pouvait déjà s’estimer heureux que Nath n’ait pas fait réunir leur petit conseil ridicule pour l’humilier publiquement et proposer qu’il paie d’une manière ou d’une autre. D’une manière douloureuse de préférence.
    Et puis après tout, Nathaniel avait sa part de responsabilité. Quand on voulait qu’un travail soit bien fait, on s’en chargeait soi-même et on ne le confiait pas à Logan Redd, l’idiot du village…

    La seule chose qui empêchait actuellement le garagiste d’être révolté, furieux, c’était de savoir qu’il allait baiser ce pompeux de shérif. Il allait la lui mettre si profondément dans l’anus qu’il allait en recracher ses poumons ce con.
    Mais l’heure n’était pas à la plaisanterie, l’heure était à l’indignation feinte puisque Grifith venait de lui annoncer que l’affaire serait classée sans suite.

    « C’est…c’est une plaisanterie ? » fit-il mine se surprendre, ses deux talons retrouvant la terre ferme dans un claquement aussi sec que son ton « Ils vont s’en tirer sans problème sous prétexte qu’ils n’ont rien volé ? Je ne peux rien faire contre ça ? »

    Grifith acquiesça d’un air contrarié. Brave petit…
    Nathaniel s’affaissa dans son siège, comme s’il tombait des nues en découvrant l’injustice de ce monde. A croire qu’il était un gentil petit agneau parfaitement innocent. Et crédible en prime, s’il vous plait !

    Il laissa passer un silence avant de se redresser sur son siège et de se pencher vers le bureau.

    « Et pour les menaces ? Vous pouvez faire quelque chose contre ça ? Je veux porter plainte pour diffamation ! Ils ont accusé ma femme de tentative de meurtre ! Je ne les laisserai pas s’en sortir encore une fois ! » s’emporta Nath « Il est temps qu’ils comprennent qu’ils ne peuvent pas TOUT faire ici sans qu’il y ait des conséquences »

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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 09 Aoû 2011, 21:58

    Et voilà, en plein dans le mile : un scandale ! C'était un scandale de voir l'injustice régner dans ce monde et blablabla... Les gens biens se retrouvaient toujours le cul dans les blés et blablabla... Grifith avait su dès le départ qu'il aurait droit à ce petit laïus du parfait crétin... Non, chrétien qui croit bêtement que c'est en faisant le "bien" que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes...
    Il réussit à se maîtriser et à ne pas se pincer lascivement l'arrête du nez. Il devait faire bonne figure, être compatissant, promettre qu'il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour tenter quelque chose, pour essayer de trouver la plus petite des preuves exploitables... C'était son boulot.

    « Bien sûr, bien sûr... » dit-il en arrêtant d'écouter.

    Non ! Mais non pas de poursuite pour les paroles de cet imbécile de Donnelly ! Diffamation pour quelque chose d'aussi futile non mais vraiment ? Armstrong pensait avoir tout vu mais il se trompait lourdement.
    Ils étaient tous fous ici, tous sans exception : les habitants de la ville comme les étrangers. C'était dans l'air, c'était dans l'eau, c'était dans la bouffe : c'était partout autour d'eux et Grif se demandait quand ça allait finir par venir se cogner fort contre sa cervelle pour la lui ronger. Il ne voulait pas leur ressembler, il en revenait toujours à la même conclusion : partir d'ici. Sauf que tout plaquer et se tirer... Bein c'était bien dans les films, dans les bouquins de pré-pubères qu'il lisait le soir pour s'endormir, mais pas dans sa putain de vraie vie. Il avait un boulot, un loyer, un compte en banque dans la poste de la ville, un père, des amis... Bref, il ne pouvait pas se tirer comme les colons à l'époque de la conquête du Far West.
    En même, ça ressemblait drôlement au Far West par ici en ce moment : des tentatives de meurtre, des vols, ça se tirait dans les pattes, ça se regardait du coin de l'oeil, ça se détestait... Ouais, c'était ça : le Far West, la conquête du territoire, c'était à celui qui montrerait le plus gros biceps. C'était fatiguant. Et lassant. Et chiant à mourir.

    « Monsieur Redd, soyez raisonnable. Pensez un peu à la situation : le frère de ce jeune homme a failli mourir et il s'est laissé emporté par la peur et le choc. N'aggravez pas les choses en le poursuivant pour une erreur due à la panique. Je suis sûr que dans la même situation, vos paroles auraient aussi dépassé votre pensée... »

    Grifith essayait plus de se convaincre lui-même que de convaincre Nathaniel : après tout, les accusations du jeune Donnelly avaient peut-être de quoi être fondées... Enfin, pas dans la forme, juste dans le fond. Les Donnelly n'étaient pas les bienvenus ici alors plus d'un habitant de Grayson aurait pu réellement empoisonner l'un des leurs... Encore fallait-il qu'un rapport confirme l'empoisonnement.
    Pour l'instant, il fallait calmer les choses. Les conflits, Grif en avait par dessus la tête et il rêvait d'au moins une journée paisible, sans drame, sans cris, sans larmes, sans rien du tout. Comment pouvait-il, dans une ville aussi petite, se passer autant de choses ? Il repensait parfois aux révélations de Declan et ça claquer contre les parois de son crâne : et si son ami n'avait pas dit que des choses insensées ? Bref, il fallait oublier ces conneries là s'il ne voulait pas devenir aussi fou que la moitié des Graysonniens.

    « Calmez-vous et prenez les choses sous un autre angle s'il vous plait, n'envenimons pas la situation encore un peu plus. »
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 09 Aoû 2011, 23:04

    Petit con blasé.
    Voilà à peu près ce qu’aurait aimé répondre Nathaniel, qui n’avait jamais été un homme de peu de mots. Grifith était face à lui, arborant l’air du type qui ne voulait pas y être. Qui ne voulait être nul part d’ailleurs, ou possiblement sous un palmier sur une plage de sable fin à des kilomètres des emmerdes. Il fallait y penser avant de se lancer dans la voie sinueuse de l’ordre public ! Il fallait assumer son choix de défendre la veuve et l’orphelin, faire descendre les chats des arbres et reconduire les poivrots chez eux.
    Grifith n’avait pas fait le bon choix mais c’était et ça resterait son problème uniquement.
    Encore que Nath avait sous le coude quelque chose qui le remotiverait peut-être à lustrer sa plaque ridicule avec autre chose que son foutre poisseux…

    Il écouta le petit jeune lui faire la morale sans beaucoup de conviction, prenant une expression un peu froissée qui collait avec la situation. Il se mura ensuite dans le silence pendant que la petite standardiste godiche se levait discrètement pour s’éclipser. Le ton était sans doute un peu trop monté pour Miss Nunuche qui préféra s’éclipser vers la salle des archives pour leur laisser un peu d’intimité.
    Ou pour aller chier ! Haha !

    « C’est tout de même un comble que vous me teniez ce genre de discours, jeune homme » souligna le garagiste du bout de ses lèvres pincées par le mécontentement « Et je vous rappelle qu’au moment où ils me sont tombés dessus quelques jours après leur arrivée, je n’avais rien fait d’autres que répondre à leurs questions quand ils m’ont accusé d’être le meurtrier de leurs parents. Le petit dernier m’avait déjà menacé à ce moment. Ensuite, il a réitéré ses propos devant tout le monde pendant la séance de cinéma plein air » expliqua-t-il, levant ses doigts fins à chaque nouvel incident évoqué « Notez qu’il m’a sauté dessus et violenté à ce moment, sans raison. Après cela, j’apprends que mon cousin a été passé à tabac par Aahron Donnelly pour m’avoir défendu ! Avons-nous répliquez à ce moment ? La réponse est non, Adjoint Armstrong ! Nous n’avons rien fait, par pitié. Mais maintenant ils se permettent de venir saccager mon garage pendant que leur frère est soi-disant empoisonné par la cuisine de ma femme ! Comme si ça ne suffisait pas, alors que vous êtes présent sur les lieux d’un délit commis par eux, ils se permettent de revenir me malmener devant mon épouse déjà sous le choc ! Et vous me demandez de ne rien dire ? » s’étrangla le trentenaire « C’est à eux que vous devriez dire d’arrêter d’envenimer la situation, bon sang ! C’est le monde à l’envers ! Vous êtes censé nous protéger, nous ! C’est nous qui payons vos uniformes, ma femme qui prépare cette tarte que vous aimez tant et ne vous a jamais empoisonné, Grifith ! Alors ne me dîtes pas d’être raisonnable, s’il vous plait ! J’ai perdu mes parents moi aussi, vous le savez parfaitement, et est-ce que j’ai mis al ville à feu et à sang ? Est-ce que j’ai perpétré le moindre acte de vandalisme ? Je ne pense pas ! » s’agaça Nathaniel « Il fallait qu’il réfléchissent avant d’agir bêtement et de donner des coups de pieds dans les portes ! Ils ne se sentiraient pas menacés par leur propre ombre ! Je veux porter plainte. Je veux que vous fassiez quelque chose ! »



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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMer 10 Aoû 2011, 20:41

    C'était qu'il en devenait convaincant le bougre ! L'adjoint n'en croyait pas ses pensées mais c'était bien ça : il donnait presque raison à Nathaniel Redd. Ce type qu'il avait toujours eu du mal à s'encadrer était en train de le faire pénétrer pas à pas dans son camp et Grif y fonçait tête baissée. Merde.
    Il ne pouvait rien dire face à tous les arguments du garagiste : il était vrai que les Donnelly ne faisaient pas dans la dentelle et surtout, qu'ils ne faisaient rien pour s'attirer les bonnes grâces des habitants de Grayson. Dès leur arrivée, ils avaient pris en grippe les graysonniens et en avaient fait leurs ennemis. Comment Grifith pouvait-il remédier à ça ? Il ne le pouvait pas tout simplement. Les étrangers avaient toujours du mal à s'intégrer et cette fratrie là se débrouillait à merveille pour semer le vent un peu partout : la tempête se préparait, il le sentait venir gros comme une maison.

    Grifith n'aimait pas qu'on lui dicte son avis sur la chose : c'était ce qu'il se passait pourtant ! Nathaniel se débrouillait bien pour faire passer dans la cervelle de l'adjoint son point de vue et lui, il ne pouvait que subir et hocher la tête. Ce type avait raison, il avait pleinement le droit de porter plainte.
    Il sortit alors la paperasse nécessaire même s'il avait encore un soupçon d'espoir : les papiers, les plaintes et tout ce qu'il fallait gratter au stylo dans le genre, ça lui filait de l'urticaire. C'était là que Kathleen intervenait d'habitude mais non, il préférait la laisser tranquille. Elle s'était éclipsée de toute façon.

    « Très bien Mr Redd, on va faire comme ça alors si c'est réellement ce que vous souhaitez. Dites-moi seulement pour quel motif vous voulez porter plainte exactement parmi tous les détails que vous m'avez cités. »

    Il avait presque l'impression de prendre son interlocuteur pour un con : quel motif ? Tous, il allait sûrement vouloir les accuser de tout, absolument TOUT. La journée promettait d'être longue. Celle-ci et celles d'après aussi. Il songea un instant à faire lui-même partir la fratrie qui agitait les habitants de Grayson : mais comment les faire fuir alors qu'ils étaient en pleine recherche de justice eux aussi ? Parce que c'était bien ça : ils cherchaient les responsables de la mort de leurs parents. Un cercle vicieux, une histoire sans fin... Dur.

    Il sentait bien que quelque chose allait lui tomber sur le coin du nez, mais quoi ? Il y avait forcément quelque chose qui se cachait derrière cette attitude : Redd ne se démenait jamais pour rien. Selon Grif, il avait le bras suffisamment long pour faire partir les Donnelly autrement que par une simple plainte déposée ici. Il avait des atouts comme Logan, sa loque de cousin à moitié trisomique, il avait sa pieuse de femme qui était déstabilisante par son air inquisiteur, il avait sans trop qu'il le comprenne l'appui du maire ainsi que celui de Declan... Bref, Nathaniel Redd n'était pas n'importe qui au final.
    Il était toujours là où ça dérapait, son nez réapparaissait régulièrement dans les dossiers sans qu'une seule charge ne soit portée contre lui. Il était l'image du graysonnien de base, le bon voisin sans histoire, qui avait la réputation du bon chrétien. Nathaniel Redd était fort, très fort.

    « Je sais bien que ça ne semble pas très juste comme initiative, mais c'est le moyen le plus simple d'aller à l'essentiel et de ne pas s'éparpiller : trop de charges donneraient trop de temps d'enquête. Je suis certain que vous voulez qu'on aille vite Mr Redd. »

    En vrai, c'était lui qui voulait faire vite...
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMer 10 Aoû 2011, 21:35

    Nathaniel poussa un lourd soupir en se laissant glisser sur son siège avec abattement. Un abattement feint, bien entendu, mais ça, Grifith Armstrong ne pouvait et ne devait pas le savoir.
    Le trentenaire appuya son coude sur l’accoudoir de sa vieille chaise inconfortable en bois, pinçant l’arrête de son nez en fermant les yeux une seconde. Il était temps de sortir le grand jeu… Il était temps de donner à l’adjoint l’impression qu’il lui faisait une faveur. Celle qu’il avait réussi à l’atteindre d’une manière ou d’une autre et à lui faire entendre raison.
    Il était temps de flatter la croupe du jeune poulain de Declan.

    « Vous avez raison » murmura-t-il, encore pensif mais résigné « Je ne vois pas à quoi tout ça m’avancerai de toute manière. La femme de l’ainé des frères est avocate dans un prestigieux cabinet. Ils réussiraient à retourner la situation à leur avantage, j’en suis certain. Tout ce que nous avons ici c’est le vieux Richardson qui aurait dû prendre sa retraite il y a de cela des années ! » railla Nathaniel en se redressant sur son siège, restant tassé sur son siège pour montrer sa vulnérabilité à l’adjoint

    S’il l’avait pu, il se serait décerné l’oscar du meilleur acteur immédiatement. Son discours de remerciement était prêt !

    « Et vous voulez savoir la vérité ? Je n’ai même pas vraiment envie de faire ça. Parce que quelque part, je continue à ressentir un peu de pitié pour eux. Vous saviez que j’ai partagé le dernier repas de leurs parents ? » demanda-t-il ensuite, sans transition aucune, le regard brillant « Des gens vraiment charmant. Margaret, la femme donc, a passé la soirée à me parler de ces fils. Elle les a décrit comme des garçons turbulents avec un cœur débordant d’amour… »

    Un petit sourire nostalgique pour imager encore un peu mieux ce douloureux souvenir. Douloureux parce que cette soirée avait été un véritable calvaire pour lui comme pour Lucinda. Les Donnelly étaient de vieux gâteux radoteurs amoureux de leurs marmailles, encore amoureux comme au premier jour malgré les années. Ils dégoulinaient de bonheur et de joie de vivre ces cons…

    « J’aimerai croire qu’au fond, ces garçons sont juste encore bouleversés et perdus. Il leur faut un coupable mais j’en ai assez que ma famille joue ce rôle. Je suis fatigué de devoir me justifier et je n’ai pas envie d’aller le faire une fois encore devant une cour » soupira-t-il en retrouvant sa dignité qu’il avait mise de côté pour parfaire son jeu uniquement « Et puis Grayson leur a assez pris. Je ne veux pas qu’Isaac perde sa licence. Je crois qu’il est chirurgien ou quelque chose comme ça… Enfin là n’est pas la question. Vous pouvez rangez tous ces formulaires, Adjoint Armstrong »

    Ce dernier parut hésiter une seconde, pour la forme, puis s’exécuta avec un soulagement qu’il chercha vainement à lui cacher.

    « Ni vous ni moi n’avons de temps à perdre, n’est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMer 10 Aoû 2011, 23:09

    Grifith était content, il était même très content de lui : il avait obtenu ce qu'il voulait. Et même plus d'ailleurs : Nathaniel Redd laissait tout tomber. Le pire dans tout ça ? C'était que l'adjoint était sûr que c'était grâce à ses paroles apaisantes que le garagiste s'était calmé. Il était sûr qu'il avait mené la danse sans se douter une seule seconde de ce qui l'attendait en réalité. Comment pouvait-il être aussi confiant ? Avait-il oublié qu'il s'agissait de Nathaniel Redd justement ? Pauvre petit.

    L'adjoint ne se sentait plus, il était bien trop content. Il pensait déjà à ce qu'il allait faire de son après-midi : ce dossier était le seul de sa journée, il allait pouvoir rentrer plus tôt et glandouiller à mort avec Colleen à ses côtés. Bon, c'était tendu, mais c'était déjà ça, être avec la femme de sa vie au quotidien.
    Et puis il allait aussi regarder la télé, lire un peu, tailler une ou deux haies pour jouer au bon colocataire, peut-être même faire à manger ou l'inviter au restaurant tiens... Il se faisait de beau film et ça lui donnait même envie de sourire.

    Non, il se retenait un peu : il travaillait, il faisait face au désarroi d'un pauvre citoyen, un peu de tenu était de mise. Et puis il fallait qu'il fasse bien jusqu'au bout. Il avait agit avec brio jusque là, autant continuer. Il rassembla ses papiers, les mit rapidement en ordre, fit un sourire compatissant à Nathaniel et se leva.
    Il allait même escorter le bonhomme jusqu'à la sortie, il voulait prendre l'air et jouer au bon flic jusqu'au bout. C'était beau, non ? Oui, c'était chouette, c'était bien sympathique de se sentir utile et efficace parfois. Ce qu'il était naïf le pauvre.

    « Votre bon coeur sera récompensé mon cher monsieur Redd, soyez-en certain. » dit Grifith en invitant Redd à se lever à son tour. Il était bien chrétien, non ? Il fallait faire le bien pour aller au paradis et voilà, chose faite.

    Ils sortirent de l'établissement et Grifith descendit les marches de l'entrée avec Nathaniel. S'il avait fumé, il s'en serait grillé une. Il avait envie d'une bière mais il était encore en plein service. Il fallait être encore un peu patient, la journée allait toucher à sa fin...
    Ou pas. Il remarque que Nathaniel Redd restait là, à côté de lui, à le fixer, le visage grave. Que voulait-il ? Est-ce qu'il regrettait déjà son geste ? Non, par pitié, Grif était crevé, il avait chaud, il voulait rentrer tôt.

    « Vous pouvez y aller monsieur Redd, je vous contacterez si finalement, une nouvelle piste nous est offerte en ce qui concerne l'enquête sur votre garage. » dit Grif en priant pour qu'il se casse, enfin.

    Mais l'autre ne bougeait pas.
    Toute l'euphorie de l'adjoint redescendit d'un seul coup, comme une mayonnaise qui finalement ne prend pas, comme un soufflet qui s'essouffle, comme un ballon qui se dégonfle.
    Merde.
    Il avait été trop confiant, encore, et ça le perdait...
    Encore...
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeVen 12 Aoû 2011, 11:47

    La phase un consistant à révéler ses faiblesses et sa lassitude s’était déroulées sans trop d’encombre et Grifith s’était rapproché de l’hameçon en frétillant. Sans doute ne s’était-il pas attendu à voir le garagiste d’habitude si sur de lui craquer de la sorte dans son bureau. Enfin dans le coin de la pièce où on l’avait autorisé à déposer son sandwich et ses frusques…
    La phase deux, pour sa part, avait été un franc succès et les mâchoires de l’adjoint s’étaient refermées avec gourmandise sur l’hameçon. Grifith était à présent pendu à sa ligne et à ses lèvres, et pourtant c’était lui qui avait l’impression de mener la barque. L’imbécile.
    Cela dit, Nathaniel ne pouvait pas vraiment lui en vouloir pour sa stupidité. Ses parents n’étaient-ils pas cousins ou quelque chose comme ça ? La consanguinité était assurément un fléau.
    Il était temps d’engager la phase trois de son plan et de faire remonter la poiscaille jusqu’à lui avant de le faire cuire… Encore que c’était Declan qu’il voulait voir passer à la casserole. Façon de parler, bien entendu.

    Le garagiste suivit la recrue de Spelling jusqu’à la sortie, docilement, prenant la peine d’arborer un air un peu contrarié. Lorsque Grifith le congédia, avec plus de formes qu’il ne l’avait jamais fait, Nath ne bougea pas, restant planté devant lui comme un enfant pris en faute. Piétinant sur place, il jeta un coup d’œil prudent en direction du bâtiment qu’ils venaient de quitter, pour finalement redonner son attention à son interlocuteur.

    « Est-ce que…est-ce que le shérif Spelling est ici en ce moment ? »

    L’homme secoua la tête à la négative, méfiant à présent. Alors qu’il allait naturellement lui demander pourquoi la présence de Declan pouvait l’intéresser, le trentenaire repris.

    « C’est à dire que… Enfin je voudrai vous poser quelques questions, si ça ne vous fait rien. J’ai cru comprendre que vous étiez débordé mais… ça ne prendra pas bien longtemps » s’expliqua-t-il, le regard suppliant

    Et après avoir retenu un soupir, l’adjoint lui fit signe de poursuivre.
    Quel con…

    « Eh bien voilà… Ma femme s’inquiète beaucoup pour son frère en ce moment. Vous n’êtes pas sans savoir qu’ils ont l’habitude de se retrouver pour manger ensemble le midi, mais depuis quelques temps, il trouve toujours une excuse pour annuler. Oh peut-être qu’il est simplement un peu vexé pour la manière dont a… tourné leur échange l’autre fois, c’et ce que je pense personnellement, mais Lucinda n’est pas de cette avis. Et elle est la mieux placer pour le savoir je crois… Enfin toujours est-il qu’elle pense que quelque chose ne va pas » reprit Nathaniel en faisant mine d’essayer de recadrer ses idées « Elle pense que toute cette histoire le touche plus qu’il ne veut bien le laisser croire à cause de… Elle pense que l’accident des parents Donnelly et leur venue pourrait avoir fait remonter de mauvais souvenirs et ressurgir de vieux démons » souffla-t-il, vraisemblablement ennuyé « Alors ma question va être franche et, je ne vous en voudrait pas si vous refuser de me répondre, vous êtes son collègue et son ami après tout mais nous sommes ne droit de nous poser des questions. Lucinda s’inquiète beaucoup pour son frère et vu la tournure qu’on prit les évènements récemment et l’incapacité dont il a fait preuve pour résoudre la moindre enquête nous laisse penser que… Est-ce que Declan a recommencé à boire pendant son service ? » se lâcha enfin Nathaniel
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeVen 12 Aoû 2011, 20:43

    Merde merde merde.
    Connard de merde aussi !


    Grifith était vulgaire dans ses pensées, ça lui permettait de ne pas toujours les exprimer à haute voix. Là, il était sur le cul et il n'était même pas certain de pouvoir se relever tout de suite. Il aurait du s'en douter : c'était trop beau pour être vrai, les choses s'étaient remises en ordre trop vite, trop facilement, il manquait de l'embrouille, de l'obstacle, de la merde en barre...
    Et Nathaniel venait de tout lui servir en une seule fois sur un plateau. C'était vrai que Declan était son beau-frère, souvent, Grif l'oubliait. Comme il oubliait volontairement que le regard inquisiteur de la soeur de son meilleur ami lui filait des frissons partout dans le dos. Une fanatique religieuse cette femme. Une folle, une fille qui ne ressemblait en rien à son frère.

    Tout ce que Nathaniel disait rebondissait sans cesse contre les parois de sa boîte crânienne et ça faisait un mal de chien. Métaphoriquement bien sûr : Declan était son ami, son meilleur ami et il n'avait rien vu de tout ça.
    L'adjoint s'en voulait : il était tellement pris par son idée de reconquérir Colleen qu'il en avait oublié Declan; Ils ne s'étaient pas accordés une soirée entre potes depuis un bon moment, ils n'avaient même pas pris un verre dans la semaine... Bref, c'était un peu une période de creux à laquelle Grifith n'avait pas prêté attention à cause de son obsession pour sa petite vie de merde.
    Nathaniel était-il dans le vrai ? Declan allait-il mal ? Grifith était incapable de répondre à ça. C'était triste, c'était frustrant et rageant aussi. Avait-il bu pendant son service ? Non, pas qu'il le sache, c'était tout ce qu'il pouvait dire. allait-il bien ? Silence radio, aucune transmission possible.

    « Vous savez bien que Declan sait se tenir, il ne boit plus pendant son service, je peux vous l'affirmer. » du moins pas devant moi...

    Il n'était sûr de rien mais il préférait calmer les choses dans l'esprit de Redd dès maintenant. Il mènerait son enquête parce que le garagiste venait de faire clignoter le signal d'alerte dans sa tête mais il ne voulait pas que celui-ci s'en mêle. Ou qu'il inquiète sa femme d'ailleurs.

    « Avec les derniers événements, on passe beaucoup de temps au bureau, on termine plus tard, surtout le shérif : vous devriez rassurez votre femme, c'est tout à fait normal. »

    Dommage, il ne réussissait même pas à s'en convaincre lui-même.
    Il sentait que ça se voyait, il se balançait sur ses jambes dans un rythme tout sauf régulier et n'avait qu'une envie, se tirer pour se calmer. Pourquoi se mettait-il dans un état pareil tout d'un coup ? La culpabilité, il se sentait coupable de ne pas avoir été là pour Dec s'il était réellement mal en point.
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeSam 13 Aoû 2011, 11:49

    Nathaniel savourait absolument chaque seconde qui s’écoulaient entre lui et l’adjoint du shérif. Il avait vu son visage trahir son doute, son regard briller de gêne, ses jambes s’agiter nerveusement sous lui et ses mâchoires travaillées sous sa peau. Grifith puait le malaise à plein nez et c’était une excellente chose.
    Le garagiste s’était préparé à recevoir des remarques acerbes sur le manière dont tout cela ne le regardait en rien ou le fait qu’il n’avait pas intérêt de colporter ce genre de ragot à qui que ce soit. Il s’était aussi attendu à ce que le jeune homme tombe des nus.
    Mais non, ses caresses prodiguées dans le sens du poil juste avant cet échange avaient vraisemblablement calmé la bête. Lui et l’adjoint n’étaient pas encore prêt à bâtir une relation basée sur la confiance réciproque et à se tomber dans les bras l’un de l’autre, mais quelque chose avait changé. Indéniablement.
    Grifith mangeait dans la main de Nathaniel. Du moins, c’était l’avis de l’intéressé…

    « Oui… Sans doute » répondit-il, mimant lui aussi la gêne, triturant nerveusement son alliance « Ce qu’il y a c’est que… C’est que justement, j’ai dû aller le chercher hier soir au bureau »

    C’était un odieux mensonge mais il y avait une chance sur deux pour qu’il prenne. Et encore, Nath préférait se sous estimer…

    « Suzanna a appelé sa tante assez tard hier soir pour lui demander si son père était chez nous. Ce n’était pas le cas, alors nous avons appelé le standard bien entendu et personne ne décrochait. Lucinda s’est un peu inquiétée, elle a pensé comme vous, qu’il était simplement en train de plancher sur une affaire, peut-être même la nôtre » précisa-t-il dans un geste de la main « Elle m’a demandé d’aller lui secouer les puces et lui rappeler qu’il avait une fille qui l’attendait chez lui. Et quand je suis arrivé, il était effectivement à son bureau, dans un… état assez pitoyable je dois dire »

    Il poussa un soupir avant de frotter ses yeux avec lassitude. Une partie de cette histoire était véridique puisqu’il avait lui-même demandé à son beau-frère de l’attendre à son bureau pour parler de la marche à suivre pour l suite des évènements. Declan lui avait bel et bien proposé un verre d’alcool fort mais ça avait été tout.

    « Si je vous confie ça, c’est parce que je sais que vous et le shérif n’êtes pas de simples collègues. Nous savons tous les deux que Declan ne me porte pas dans son cœur et même si c’est regrettable… C’est un fait auquel je ne peux rien changer. Il ne m’écoute jamais et tous conseils émanant de moi est une insulte pour lui. Vous, il vous écoutera sûrement. Je l’espère en tout cas. Je ne voudrai pas trop mêler Lucinda à ça, et encore moins Suzanna. Elles sont encore trop fragiles après…après... »

    Il ne termina volontairement pas sa phrase, espérant que Grifith en réclame davantage lui-même. Et vu la manière dont il était pendu à ses lèvres, ça n’allait pas tarder…
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeLun 22 Aoû 2011, 17:03

    Là ça virait mal, ça changeait clairement de couleur et de texture. Nathaniel parlait désormais de faits et Grifith devait se rendre à l'évidence : il y avait quelque chose qui clochait. Depuis quand ? Il n'en savait rien. Il n'avait pas remarqué tout ça chez Dec', il n'avait pas eu l'impression de vide dans les yeux de son collègue ou d'haleine alcoolisée au petit matin. Rien de rien, aucun détail ne l'avait interpelé et pourtant, d'après le plus jeune des frères Redd, il y avait quelque chose...
    Nathaniel avait raison, il fallait se faire du soucis, il fallait ouvrir les yeux et constater que le problème était bien là. Grifith voulait congédier Nathaniel Redd illico afin d'aller voir Declan dans l'instant mais visiblement, le garagiste avait encore des choses à dire. L'adjoint commença à comprendre qu'une bonne chaise serait utile... Mais il n'y en avait pas.
    Il devait rester stoïque face aux révélations de Redd mais c'était dur car Declan était son, car il se sentait minable et coupable d'amitié ratée. Il n'avait pas été là pour son ami, collègue etc... Quel naze.

    « Je lui parlerai et je tiendrai votre femme informée si cela peut la rassurer. Declan n'a pas pour habitude de boire seul dans son bureau, je reste parfois tard comme lui et je peux vous assurer que ce n'est plus dans ses habitudes. Et le matin tôt, il va bien. Ces derniers temps, nous ne nous sommes que très peu croisés à cause de la montagne de boulot mais je vais veiller à tout ça, ne vous en faites pas. »

    Il mentait. Il ne savait plus depuis quand il ne faisait plus attention à son ami, il ne savait pas depuis combien de temps il s'était remis à boire comme un trou. Peut-être que ce n'était que l'histoire d'une soir ? Peut-être qu'en réalité, ça avait été une fois en passant et que Nathaniel Redd était arrivé au mauvais moment.
    Grifith tentait de se rattacher à cette idée de toutes ses forces même s'il savait pertinemment que c'était une sorte de rêve, une utopie : cette histoire devait être prise au sérieux, il allait avoir une conversation avec Declan...
    Mais avant, il devait expédier Redd... Ou voir ce qu'il avait d'autre à dire parce que visiblement, il avait les deux jambes droites, les pieds bien ancrés dans le sol : il n'était pas réellement prêt à partir.

    « Vous avez d'autres détails à me raconter, monsieur Redd ? Y a-t-il quelque chose que je devrais savoir afin de pouvoir creuser toute cette affaire ? Que vous a dit votre femme ? Et votre nièce, que sait-elle au juste ? »

    Il ne voulait pas aborder le délicat sujet de la petite orpheline et du veuf dépité et alcoolique mais Redd y faisait allusion alors...
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 23 Aoû 2011, 00:34

    Enfin n’avait-il donc pas entendu la partie de son discours dans laquelle il lui demandait de ne pas s’entretenir avec Lucinda ? De la manière dont il voulait lui épargner toute cette peine et ne surtout pas la mêler à cette sombre affaire davantage ?
    Une chance que Lucinda soit au courant de ses plans et qu’ils avancent main dans la main ! Du moins était-elle au courant de ce plan-ci… Et pour ce qui était de la marche, il la trainait plutôt derrière lui comme un boulet depuis quelques temps.
    Depuis qu’elle s’était mis en tête d’avoir des mioches, cette vieille conne frigide. Pensait-elle encore que les bébés naissaient dans les choux, apportés par des cigognes ?

    Mais puisque l’heure était à la flatterie, Nathaniel se permit un petit « c’est très aimable à vous, Grifith », plein d’une reconnaissante feinte. Grifith devait se sentir important dans cette histoire, c’était un des points cruciaux. Il devait se sentir investi d’une mission, avoir l’impression de défendre la veuve et l’orphelin alors même que ses mains seraient couvertes de merde.
    Il allait falloir lui donner une bonne raison de remuer dedans et la détresse d’une sœur inquiète et d’une fille fragile était une excellente motivation. Suffisante pour passer outre la pseudo relation d’amitié qui unissait le shérif et son adjoint orgueilleux et enquêter sur lui.
    Oh et bien entendu, il devait penser faire ça pour le bien de son ami. Pour qu’à long terme, il décharge ses épaules de bouseux alcoolique du poids les alourdissant depuis tant d’années…

    Il devait cela dit accorder à Grifith qu’il était perspicace. Assez pour remarquer que son discours était censé avoir une suite et que Nath n’en avait pas terminé. Il ne faisait même que commencer, mais l’adjoint l’ignorait encore.
    Le grand brun aux yeux clairs le relança et un ange passa avant que le garagiste rebondisse enfin pour saisir la perche qui lui était lancée.

    « J’ose espérer que Suzanna n’a rien remarqué, mais j’en doute. Elle a l’air perturbée ces temps-ci et je sais par Lucinda qui est très proche d’elle que les disputes sont fréquentes entre elle et son père » expliqua-t-il

    Et ça n’était pas totalement faux, il y avait toujours eu des tensions entre la crédule petite Suzie et son papounet gâteux. Mais ce qui perturbait la jeune fille en ce moment, c’était ses hormones. Ce dont elle avait besoin, c’est d’être dépucelée par Aidan Donnelly, tout le monde le savait. A part peut-être Grifith qui était trop absorbé par son propre pénis. Ou celui de Logan, constamment fourré dans celui de sa fiancée ces temps-ci.

    « Pour être tout à fait honnête, Lucinda lui a proposé de venir passer quelques jours à la maison pendant les vacances et… elle a accepté » poursuivait Nathaniel en continuant de prendre ce ton contrarié « Avant ça je crois savoir qu’elle a découché pour rester chez Casey, mais je ne suis pas sûr. Lucy ne me dit pas tout et c’est très bien comme ça. Vous savez, la relation entre ma nièce et elle est basée sur la confiance réciproque. Si ma femme savait que je vous répète tout ça… Elles sont très proches depuis le décès de Mary, et ma femme est le seul modèle féminin que la pauvre petite ait »

    Et ça n’était pas franchement un modèle des plus stables, il était persuadé que Grifith était en train de s’en faire la remarque…

    « En réalité, je pense qu’on en revient toujours au même problème… Le décès de ma belle-sœur. Celui qui hante encore Declan et le hantera certainement jusqu’à sa mort »
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 30 Aoû 2011, 18:11

    Grifith en était certain : Nathaniel ne lui parlait pas d'un petit sujet inquiétant mais de faits. Il avait commencé tot doucement en étant mielleux, en mettant petit à petit le but de son intervention sur la table et là BOUM ! Il en arrivait au point !
    Il parlait de Suzanna, de son malêtre bien réel finalement : si elle découchait, ça n'était pas pour rien. Grifith ne connaissait que superficiellement cette gamine puisqu'elle était la fille de son meilleur ami, mais tout de même, il savait que ce n'était pas dans les habitudes de la jeune fille de se tirer pour rien, comme ça, du jour au lendemain.
    Il commençait à comprendre que Nathaniel était bien plus inquiet que ce qu'il avait fait croire au début de cette conversation... Ou alors... Oui, il avait cherché à en arriver là : le décès de la femme de Declan. C'était ça qui taraudait le shérif selon lui. Grif avait été persuadé pendant longtemps que cette passade sombre de la vie de Dec était dépassée mais peut-être qu'il s'était lourdement trompé... Comme souvent d'ailleurs.

    « Je sais bien que le décès de MAry a été un grand choc pour Declan mais il a réussi à faire le deuil et il n'est pas responsable d'un acte du destin, je ne vois pas ce qui pourrait encore le tirer vers le fond. » dit Grif sûr de lui. L'adjoint savait que son ami avait fait son deuil, il savait qu'il avait accepté la mort de sa femme, ils en avaient parlé une fois. « Si il a un problème qui le pousse à boire à nouveau, ça vient d'ailleurs, forcément. »

    A boire de nouveau... Il venait de le dire et ça lui semblait gros. Il n'avait rien remarqué pourtant. Mais là, le faire sortir de sa propre bouche, ça lui foutait les jetons. Il était tout retourné par ça parce que c'était quand même son ami bordel !
    Il était vraiment temps que lui aussi reprenne sa vie en main : il était temps qu'il oublie son petit nombril autrement dit, qu'il oublie son obsession pour sa remise en couple avec Colleen Jefferson, et qu'il regarde enfin les autres. S'il avait effectivement raté quelque chose comme ça...

    « Vous êtes vraiment sûr de tout ça ? si tel est le cas, il faut en trouver la cause. Je ne pense pas que ce soit encore le fantôme de sa femme. Il a réellement fait son deuil, je peux l'affirmer. »

    Il se creusait vraiment la tête pour trouver. Trop de boulot ? une dépression due au stress ? Un problème de libido (bein oui, ça aussi, ça pouvait tuer un homme...) ? Une nouvelle épreuve amoureuse ? La peur de voir sa fille grandir ? Il pouvait y avoir un nombre incalculables de cause à un malêtre profond... Mais là, on parlait quand même de Declan... Bref, l'adjoint était perdu et il voyait par la même occasion tout espoir de se la couler douce pour la fin de la journée s'envoler...
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 30 Aoû 2011, 19:09

    Nathaniel grimaça, mimant d’être vraiment contrarié par les réponses de l’adjoint du shérif. Il resta silencieux quelques instants, paraissant chercher ses mots, peser le pour et le contre d’un débat intérieur…
    Son discours pourtant était prêt et il savait pertinemment quoi dire pour toucher Grifith, retenir son attention et parvenir à ses fins.

    « Écoutez, je…je ne sais pas exactement ce qu’il vous a dit et ce que vous avez pu lire à propos de cette affaire » commença Nathaniel, jetant des regards prudents autour de lui « Je crois que vous étiez encore bien jeune pour vraiment vous intéresser à la disparition d’une femme, aussi appréciée par la communauté soit-elle. Je sais que vous êtes amis avec Declan mais je sais aussi qu’il refuse d’évoquer cette histoire, avec qui que ce soit. Je me trompe peut-être mais je ne pense pas qu’il se soit un jour ouvert à vous au sujet de Mary… »

    Il guetta la réaction de Grifith qui fut contraint d’acquiescer. Mal à l’aise le garçon ! Nathaniel n’en attendait pas moins de la part d’un brave type dans son genre, toujours prêt à aider ses voisins et à faire des heures supplémentaires pour satisfaire son boss. Un patron qui était devenu son ami, bien entendu...

    « Declan n’a jamais fait son deuil, Grifith » reprit-il d’un ton sans équivoque « Il ne le fera pas tant que cette histoire ne sera pas réglée et je peux le comprendre »

    Il venait une fois encore de piquer la curiosité de l’adjoint qui fronça les sourcils, lui accordant toute son attention.

    « Vous savez que l’affaire n’a jamais été classée, n’est-ce pas ? » demanda-t-il avant de le voir approuver d’un signe de tête intéressé « La thèse de l’accident a évidemment été évoquée mais il reste des… zones d’ombres. La voiture n’avait jamais eu le moindre problème, je l’avais révisée moi-même quelques mois plus tôt et tout allait bien. Ce jour-là, ce serait la courroie de distribution qui aurait lâché. Je n’ai pas touché à la voiture et ne peut pas l’affirmer, mais c’est ce que dit apparemment le rapport » continua Nathaniel « Et pourquoi la voiture a-t-elle explosé au juste ? Ça n’a pas vraiment de sens… Le témoignage de Suzanna est un peu étrange également. Je sais qu’on ne peut pas vraiment attendre d’une enfant d’à peine sept ans qui vient de perdre sa mère et de survivre à un terrible accident de voiture qu’elle soit cohérente, mais d’après elle, sa mère l’amenait à la piscine… On n’a retrouvé aucun vêtement de piscine dans la voiture. Ni d’essuie… En revanche, il y avait une quantité d’autres vêtements, fourrés dans une valise et appartenant aussi bien à Mary qu’à Suzie… »

    Nath savait que ce détail n’apparaissait pas dans le rapport et il comptait sur l’adjoint du shérif pour le remarquer et prendre la parole à cet instant. Ce qu’il ne manqua pas de faire. Brave garçon…


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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeSam 03 Sep 2011, 21:05

Wow... Là, ça allait trop loin et surtout trop vite pour l'adjoint. Il venait de tomber d'un millier d'étages en quelques secondes seulement et ça faisait mal, très mal. Ça surprenait aussi.
Il ne comprenait rien à ce que lui disait Nathaniel Redd. Non, au contraire, il ne comprenait que trop bien ce que le garagiste voulait lui mettre sous le nez : il voulait rendre Declan responsable de la mort de Mary ! Mais ils étaient tombés où là ? Dans la quatrième dimension ? Nathaniel s'était-il violemment cogné la tête au réveil ce matin pour avoir envie de sortir des conneries pareilles ?
Là, c'en était trop, Grifith commençait à se dire que le type face à lui se payait sa tête et ça allait cesser à l'instant. il ne pouvait accepter que cet homme accuse Declan d'une horreur pareille. Il ne le voulait pas. Quel connard que ce Nathaniel Redd qui venait pour semer le trouble dans son esprit déjà tout troublé par les courbes de Colleen qu'il n'avait plus le droit de caresser. Non, il ne pouvait pas venir rajouter un casse-tête dansa sa cervelle, il n'en n'avait PAS le droit !

« Nathaniel, enfin, écoutez-vous ! » dit-il sans ménagement. « Vous êtes en train d'insinuer que Declan aurait pu attenter à la vie de la femme qu'il aimait par-dessus tout ? Vous êtes en train de dire qu'il a volontairement privée sa fille adorée de sa mère ? Vous avez perdu la tête ! » finit-il au bord de l'emportement.

il était touchée de façon personnelle par tout ça et c'était dur, dur à surmonter.
En même temps, Grifith devait se l'avouer : il n'avait pas complètement tort. Il y avait eu des zones d'ombre dans cette enquête seulement, il était absolument hors de question qu'il l'avoue là, devant lui. Premièrement parce que Grif avait la conviction que, malgré son attitude désolée, ça lui ferait bien trop plaisir d'avoir raison et deuxièmement parce qu'il s'agissait d'une enquête tout à fait confidentielle à la base.
Il donnait de furtif coup de pieds dans les gravillons du parking pour évacuer tout cette merde.

« Nathaniel, vous devriez surveillez vos paroles, vraiment. De tels propos ne sont pas sans conséquences, surtout devant le bureau du shérif. C'est de la diffamation et ça se paie. Vous devriez modérer vos suppositions : avec des incertitudes et surtout des hypothèses sorties de nulle part, des vies innocentes sont perdues... »

Combien de condamnés à mort s'étaient avérés innocents une fois la sentence exécutées ? On ne jouait pas impunément avec ce genre de choses, ça non. Il dramatisait un peu mais il y avait de quoi...


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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeDim 04 Sep 2011, 12:02

    Quel beau baratin. Il était persuadé que ce brave Grifith, défenseur de la veuve et de l’innocent n’était jamais allé trouver les Donnelly pour leur sortir ce genre de grandes phrases toute faite afin de le défendre. Tous des hypocrites finis, voilà ce qu’ils étaient.
    Il s’incluait bien entendu dans le lot, sauf que lui ne se leurrait pas lui-même et en avait pleinement conscience. Contrairement à l’adjoint du shérif qui se sentait réellement investi d’une mission à l’heure qu’il était et pensait se faire la voix de la sagesse.

    « Je ne fais qu’évoquer le contenu d’un dossier tombé dans le domaine du public, Monsieur Armstrong » finit-il par répondre, pesant ses mots « Je n’accuse Declan de rien, je soulève simplement quelques points d’ombres qui pourraient expliquer l’état dans lequel se trouve actuellement notre shérif et ses sautes d’humeurs. Et je n’en parle pas avec le premier venu en espérant que les ragots circulent, j’en parle à un ami de mon beau frère, un homme ne qui il a je crois placé sa confiance et qui n’ira pas le trahir. C’est de cette manière que je vous perçois du moins » continua le garagiste, son regard acide planté dans celui de l’adjoint qu’il espérait duper

    Il se donnait par moments l’impression d’être un serpent. Il avait plus d’une fois espéré être capable d’hypnotiser ses interlocuteurs et en un sens, grâce à la crainte qu’il inspirait parfois, il y parvenait. Avec Logan notamment…

    « Si je vous le dis également, c’est parce que je sais que vous pouvez agir » reprit le trentenaire sur le ton de la confidence « Vous êtes proche de Declan et vous avez accès au dossier. Vous pouvez faire quelque chose. Voyez plutôt ça comme une opportunité d’innocenter tout à fait votre ami, de le convaincre LUI qu’il n’a rien à se reprocher »

    C’était clairement du foutage de gueule mais il y avait des chances pour que ça passe tout de même. Parce que Grifith aimait sincèrement son patron et voulait son bien. Parce qu’il avait gobé ses histoires depuis le début de cette conversation et aimait se donner des allures de super héros…
    Grifith avait un égo trop démesuré pour laisser passer cette chance de résoudre l’enquête qui consumait soit disant son meilleur ami et stagnait depuis des années. Du moins, Nathaniel comptait là-dessus.

    « Mais je comprends votre point de vue. Je sais que Declan et moi ne sommes pas les meilleurs amis du monde, ne l’avons jamais été et ne le seront sans doute jamais » enchaina le garagiste distraitement « Je ne vous ennuierai plus avec ça si c’est ce que vous voulez »
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMar 13 Sep 2011, 22:53


Grifith serrait les dents...

Il n'arrivait pas à mettre d'accord sa cervelle avec elle-même et ça, ça le perturbait sérieusement. D'un côté il avait envie d'envoyer chier sans ménagement Nathaniel Redd et de mettre un terme à toutes ces conneries mais d'un autre côté... Il se demandait si ce type n'avait pas raison au fond. Il détestait quand il était tiraillé comme ça.
Il tenta une arme secrète bien à lui qui ne fonctionnait... Qu'une à deux fois sur cinq. Le super-regard-qui-sonde-les-intentions-des-gens. Sauf que Nathaniel n'était pas les gens et qu'il était doté d'un casque à la Magnéto contre Charles. Bref, il ne pouvait se fier qu'à son instinct qui était déjà bien dérouté par le Redd et ses ondes indescriptibles. De la vraie science-fiction comme il la détestait.

« Vous savez, Nathaniel, je pense qu'on a assez de boulot comme ça avec toutes ces histoires autour des Donnelly. » dit-il en appuyant sur le garagiste son regard qui voulait dire "A qui la faute mon grand ?". « Les affaires classées ne sont pas dans l'ordre de nos priorités, je peux vous l'assurer. »

Mais comme Grifith se tenait suffisamment à l'écart de toutes les grosses affaires Donnelly, il l'avait largement, le temps. Et il savait que Nathaniel avait éveillé en lui quelque chose qui faisait qu'il allait le rouvrir ce putain de dossier, pour le meilleur et surtout pour le pire.
D'ailleurs, le Redd l'avait sûrement déjà compris. Il avait trouvé les bons mots, que ce soit volontaire ou non, pour le faire craquer et (presque) le forcer à mettre son nez dans cette affaire délicate. Il voulait aider son ami et il était une bonne personne au fond, ce shérif adjoint? Il était faible face à une bonne action...
Note pour plus tard : lire plus de thriller et bouquins psychologiques. Colleen le lui avait souvent dit pourtant : ces putains de romans du XIXe lui fondaient la cervelle. Tant pis, il allait bien falloir assumer.

« Je ne peux rien vous promettre mais si jamais il s'avère que l'enquête est rouverte et qu'on arrive à totalement blanchir Declan, vous le saurez. que ce soit par Declan, Lucy... » Il inspira profondément comme pour se préparer à mourir brûler pour ce qu'il allait dire. « ... ou même par moi. »

S'il avait su à quel point Nathaniel Redd venait de gagner...
Il avait besoin de se ressourcer, de quitter le bureau comme il l'avait prévu plus tôt. Il n'attaquerait pas le dossier de suite... Ou alors, il allait le prendre et l'attaquer petit à petit de chez lui. Ou alors le prendre à la pêche avec lui pour s'imprégner d'ondes positives et calmes. Ou imprégner cette affaire... Au choix.

« Mais ne vous attendez pas à ce que cela se fasse. Les chances de rouverture d'un dossier classé sont minces et j'avoue que je n'en vois pas l'utilité. Je ne pense pas que Declan se sente responsable, il aurait repris l'enquête depuis longtemps dans le cas contraire. M'enfin, merci de m'avoir alerté de son état qui semble vous inquiéter. »

Autrement dit : au revoir monsieur Redd et bonjour chez vous.



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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitimeMer 14 Sep 2011, 15:09

    Nathaniel jubilait. S’ils arrivaient à blanchir Declan après réouverture du dossier ? Très honnêtement, il y avait très peu de chances pour que ce soit le cas ! Et même si Nathaniel ne prévoyait pas d’aller jusqu’à faire arrêter son beau frère pour le meurtre de sa femme, le doute qui envahirait Grifith serait largement suffisant pour qu’il arrête de copiner avec le shérif. Et la rumeur finirait par se répandre, bien entendu. Parce que l’adjoint était un homme faible, vertueux et bavard. Il ne pourrait s’empêcher de confier son mal être à quelqu’un, c’était inévitable. Il en parlerait sur l’oreiller à Colleen Jefferson, à sa collègue la frigide petite Kathleen, à son ex fiancée Charlie Doyle… L’embarras du choix ! Et les femmes n’étaient pas connues pour leur discrétion.

    Le vent allait tourner. Ces petits cafards plein de mépris à son égard allait payer. La vengeance était un plat que Nathaniel aimait servir glacé et Grifith allait lui être utile dans cette tâche d’envergure. Il avait commencé par s’en prendre à William et Alicia en déclenchant l’incendie du cinéma plein air, les attaquant sur ce qu’il avait de plus précieux au monde : leurs enfants.
    La faiblesse de Declan n’était pas tant Suzanna, mais la perte de son épouse et ses conséquences. Et quoi de mieux que de retourner un de ses meilleurs amis contre lui en même temps ?
    Contre Elizabeth, il avait Charlie, son employée et amie.
    Pour le cas de Logan, i lavait une punition toute choisie, incluant son frère ainé, Clyde…
    Ils allaient voir ce qu’il en coûtait de le ridiculiser. Ils l’avaient sous estimés et devraient le payer.

    « Ou alors il n’a pas repris l’enquête parce que l’étouffer était plus arrangeant » répondit mystérieusement Nathaniel, esquissant quelques pas en arrière « Merci pour votre attention, Grifith et une bonne journée à vous »

    Petit sourire désolé de circonstance, regard appuyé, demi-tour.

    Et sans plus de cérémonie, le garagiste s’éloigna, laissant l’adjoint méditer sur sa dernière réplique à sa guise. Son sourire s’élargit encore tandis qu’il rejoignait son domicile, victorieux, terrible.
    Ils allaient découvrir ce qu’il en coûtait de se dresser sur son chemin. De se dresser sur le chemin de celui qui Le servait avec le plus de ferveur et se dévouait à Lui corps et âme…
    Ils verraient et alors ils le supplieraient de les pardonner.
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MessageSujet: Re: 04. Cold case [Grifith & Nathaniel]   04. Cold case [Grifith & Nathaniel] Icon_minitime

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