01. Get ready for action, don't be astounded [Allie & Isaac]

La porte s'ouvrit sur la pièce principale de la maison, baignée dans la semi obscurité du coucher de soleil. La maison était plutôt grande même si la décoration d'un autre temps laissait à désirer. Je redoutais quelque peu la cohabitation qui pourrait s'avérer difficile au vue de nos caractères respectifs, mais nous étions ici pour un but précis, trouver pourquoi nos parents avaient disparu. Et Allie était là, elle saurait nous canaliser dans la bonne direction.
Je me frayai un passage jusqu'à la cuisine, ma fiancée sur les talons. Nous revenions du bureau de poste, chose qui avait pris plus de temps que prévu. Tout le monde avait été très accueillants et c'était fort agréable, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que leurs sourires dissimulaient une certaine gravité. L'intuition que quelque chose n'allait pas avec ces gens se confirmait au fur et à mesure que nous rencontrions de nouvelles têtes d'ailleurs. Je ne savais même pas où étaient mes frères. Aahron n'était pas là, il devait probablement garder à un oeil sur eux et ils seraient bientôt là à leur tour. J'espérais qu'ils n'avaient pas eu de problèmes de leur côté.
J'ouvris le frigo, une vague de frais me fouetta le visage. Mon regard chercha n'importe quoi qui puisse nous servir de repas, mais seules les grilles blanches vides se découvrirent à moi.

- Super, y a rien. On aurait peut-être dû penser à ramener quelques trucs de l'épicerie.

Je refermai le réfrigérateur avec dépit et franchis les quelques pas qui me séparaient d'Allie. Une de mes paumes se posa dans sa nuque, caressant avec délicatesse ses cheveux. Je lui souris et vins déposer un baiser sur ses lèvres.
J'étais heureux qu'elle soit venue, comment aurais-je fait sans elle ? J'espérais simplement que ce n'était pas prendre trop de risques que de l'avoir embarquée dans cette aventure, je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose. Je m'en voudrais toute ma vie si je la perdais. Je ne me voyais pas continuer à vivre sans elle.

- On a la maison pour nous

, suggérai-je innocemment.

J'avais l'impression que cela faisait une éternité que nous n'avions plus été seuls tous les deux. Avec Aiden qui avait emménagé avec nous, puis ce voyage à Grayson...L'après-midi et la route avaient été éprouvantes, mais c'était l'occasion ou jamais de passer un peu de temps comme avant. Et surtout avant de commencer sérieusement notre enquête sur la disparition des parents. Mes préoccupations étaient encore bien vives, mais chaque chose viendrait en son temps.

« Tu sais que les garçons vont ramener à manger bientôt, alors t'inquiète estomac sur pattes, tu vas pouvoir manger ce soir ! »

La demoiselle regarda alors autour d'elle, papier peint vieux comme Hippocrate, ménage à moitié fait, table bancale... elle respira un grand coup en pensant qu'elle n'était pas maniaque et que tout allait bien se passer. La maison était juste un détail agaçant en trop dans cette histoire de recherche qui lui déplaisait au plus haut point. Elle suivit Isaac jusque dans la cuisine et s'adossa au plan de travail quand elle le vit ouvrir la porte du frigo. Comme prévu il râla, comme pas prévu il se rapprocha d'elle et commença à l'embrasser. Elle se raidit instinctivement, non pas qu'elle répugnait les marques d'affection ou l'idée de s'envoyer en l'air avec son fantastique mâle, Allie était juste préoccupée par les nausées qui l'affectaient. Cela avait commencé une semaine plus tôt, le matin puis le soir et maintenant une contrariété lui faisait vider son estomac. En tant que bonne infirmière elle connaissait les symptômes, en tant que bonne infirmière elle savait bien qu'elle avait de grandes chance d'être enceinte mais en tant que femme, elle n'avait pas fait de test de grossesse, terrorisée par l'idée d'une réponse. Et bien sûr en tant que toute femme flippée, Isaac n'en savait fichtrement rien, par peur d'une réaction qui serait... disproportionnée, elle savait pourtant qu'il l'aimait à la folie et ne la laisserait jamais tomber. Que voulez-vous ? Les femmes sont irrationnelles ! Même les plus calme d'entre elles !

« Les garçons vont rentrer tu sais... » Elle répondit néanmoins à son baiser, Isaac était décidément trop son type d'homme, impossible d'y résister et ce, malgré sa nausée qui semblait revenir la titiller.

Elle tenta de se dégager de son emprise en faisait un pas sur le côté.

« Tu penses quoi de la maison ? » Autant tenter de changer les idées de son fiancé. « Un peu glauque mais si on se met tous à nettoyer ce sera super ! » Elle observa son Donelly se gratter derrière la tête l'ai décontenancé, un biceps apparent s'échappant de son t-shirt. Allie voulait le dévorer, à cet instant précis elle souhaitait lui arracher ses vêtements et le manger tout cru sur la table.

La réponse à mon baiser se fit presque attendre et à la minute même où nos lèvres se sont séparées, elle s'extirpa de mon étreinte. Pourtant elle n'avait pas l'habitude de se faire prier. J'en venais même à me demander si ce n'était pas un jeu, une quelconque manière de rajouter un peu de piquant. Je la suivis du regard, suspicieux mais sans lui montrer que certaines craintes commençaient à émerger dans ma petite tête depuis quelques temps déjà. Avait-elle des doutes sur le mariage ? Avait-elle une liaison ? C'était forcément quelque chose dans le genre, sinon pourquoi se comporterait-elle de façon si distante...
Je ne pouvais prévoir ma réaction si elle m'annonçait qu'elle ne voulait plus de ce mariage, simplement dépité ou carrément fou de rage. Elle me briserait le coeur dans tous les cas.

Elle me parla de la maison, ayant déjà prévu apparemment de faire un grand ménage de printemps pour l'agencer à son goût. Mais j'étais à mille lieux d'ici. Je passais une main incertaine dans ma nuque, n'étant pas sûr de savoir comment lui répondre.

- Ce n'est que temporaire, Allie. Je ne prévois pas de finir mes jours ici. Et on va bientôt avoir d'autres soucis en tête que de rendre cet endroit agréable. Il convient parfaitement.

Je tentai un nouveau rapprochement, m'arrêtant néanmoins à quelques dizaines de centimètres d'elle. Une de mes paumes se posa sur le meuble de la cuisine, tâtant la texture un peu granuleuse qui le recouvrait. D'accord, on ne pouvait pas dire que les anciens propriétaires avaient tout misé sur la décoration, mais tant que nous avions un toit sur la tête, ce n'était pas si mal. Je ne savais pas exactement si le caractère maniaque d'Allie refaisait simplement surface ou s'il s'agissait d'autre chose qui la turlupinait.
Mes yeux se relevèrent sur elle, ayant abandonnés leurs airs enjôleurs.

- Dis chérie...Je te sens préoccupée ces temps-ci. Tu me dirais si quelque chose n'allait pas, n'est-ce pas ?

Je n'aurais certainement pas réussi à avoir une brillante carrière et une charmante fiancée en étant naïf. La perspicacité était importante, et c'est exactement ce dont je faisais preuve à ce moment précis. Je lui avais laissé assez de temps pour m'en parler, le temps qu'il m'avait fallu aussi pour confirmer mes soupçons. Peut-être fallait-il mettre les choses au clair à présent. Je n'étais pas certain qu'elle n'esquive pas la question ceci-dit... Mais peut-être me trompai-je. Après tout cette attitude correspondait à peu près au moment où mes parents ont disparu. Je savais pertinemment qu'elle n'était pas en faveur de ce voyage à Grayson, et qu'elle aurait préféré que l'on fasse notre possible sans prendre trop de risques inconscients.

- Si c'est à propos de notre présence ici, tu n'étais pas forcée de venir. Je suis heureux que tu sois venu, tu le sais mais...Allie, c'est important. Je n'allais pas les laisser se débrouiller seuls, ce sont mes frères, et ce sont mes parents qui ont disparu, tu ne peux pas espérer que je reste les bras croisés.

La jeune femme se mordit la langue pour ne pas se sentir plus mal à l'aise.

« Isaac... » Soupir de la métisse. « Je suis fatiguée du voyage, on est dans un endroit nouveau, j'ai besoin de temps, je te demande juste le temps qu'on s'habitue aux choses ! »

Et hop, pas de réponse à sa question. Est-ce que quelque chose n'allait pas ? Alerte ! Bébé possible en vue ! Bien sûr que quelque chose n'allait pas ! Elle aurait dû lui dire et elle le savait, il est logique que le père possible d'un hypothétique enfant soit au courant de la probable arrivée prochaine de son fils ou sa fille !

Elle se ressaisit en passant une main dans ses cheveux et s'assit sur le plan de travail.

« Je suis complètement contre l'idée d'être ici, tu le sais bien, mais je t'ai dit oui, donc j'assume. Je ne remets pas en cause le fait que je sois venue avec toi et les garçons. Et je ne te trompe pas Donnelly si tu penses à ça ! » Allie retint un rire en voyant sa réaction. « Le nie pas ! Je sais bien que tu le pensais ! Donne moi juste du temps ok ? Et si ça se trouve cette ville est pas si glauque et ça va être comme des vacances ! » Elle lui donna un léger coup sur l'épaule pour le dérider. « Faites moi un sourire Docteur Donnelly. On fait la paix ? »

La brunette descendit de son promontoire pour se poster face à lui alors qu'il enfonçait ses mains dans ses poches. Elle planta son regard dans le sien.
« Je vais bien, je t'assure je vais bien ! Alors fais moi un sourire ! Où est passé mon homme si sûr de lui qui aime se moquer de moi ? »

Aucune réponse, toujours ce visage fermé. Gros soupir de la fiancée.
« Bon... Si tu as perdu ta langue je te laisse là... »

Elle se détourna et fit quelque pas pour qu'il se retrouve dos à dos. Allie avait la désagréable impression d'en faire trop, de jouer un peu trop la carte de la fille qui va bien. Elle allait bien, là n'est pas la question, le problème était de cacher un truc si gros à son fiancé. Ils se comprenaient parfaitement, avait une vie sexuelle du tonnerre, s'engueulaient parfois comme tout les couples mais Allie n'avait pas pour habitude de lui cacher des choses.

Bien sûr qu'il fallait du temps pour s'habituer à l'idée d'être ici. C'était tout autre chose que Cleveland, nous étions loin de chez nous et à part notre cocon familiale, on ne pouvait décemment se fier à personne. J'avais besoin de temps moi aussi pour me faire à cette idée, mais cela n'empiétait pas pour autant sur mon comportement, ni sur ma vie de couple.

- Très bien, prends tout le temps qu'il te faut, rien ne presse...

Elle m'en avait presque détourné de mon but premier de lui faire avouer qu'elle n'allait pas si bien que cela. Et ce n'était certainement pas ce besoin d'accoutumance qui la rendait si distante parfois, ou égarée lorsqu'on lui parlait. Quelque de plus grave la tourmentait, et j'espérais qu'elle ait assez de cran ou de confiance en moi pour m'en faire part. Après tout, l'avais-je déjà laissée tomber ?

Un sourire m'échappa lorsqu'elle devina mes craintes d'infidélité mais qui s'effaça bien rapidement pour reprendre mon sérieux et une moue presque boudeuse devant le peu des réponses qu'elle me donnait.

- Tu ne peux pas me reprocher d'y avoir pensé, après tout c'est toi qui ne veut rien me dire.

Elle descendit du meuble de la cuisine et fit quelques pas en tentant toujours de me convaincre que tout allait bien. Je fourrai mes mains dans mes poches, pas totalement convaincu. Le sourire qu'elle me priait de lui accorder fut retenu, il n'était pas question de céder encore une fois et de me faire mener en bourrique. Elle savait comment s'y pendre, et même si elle me mentait rarement, il n'en demeurait pas moins que mon sixième sens m'aidait à y voir clair.

Je ne répondis donc rien, attendant des explications plausibles. Mais elle dut finir par se lasser et décida de me planter ici, me faisant à présent dos. Je lâchai un soupir, décidément comment résister à cette charmante créature qui était mienne ? Je voulais savoir, mais pas au point de créer une dispute. Je la travaillerai au corps s'il le faut, elle finirait bien par m'en parler.
Je tendis un bras pour attraper le sien et la ramena à moi. Mes deux bras vinrent ensuite se mettre autour de sa taille pour la tenir contre moi.

- D'accord, laissons tomber ça. Je veux bien faire la paix, mais je crains qu'une poignée de main ne suffise pas pour me faire oublier cette histoire...

Mes lèvres prirent les siennes avec tendresse pour lui prouver ma bonne volonté. Les garçons n'étaient pas encore rentrés mais cela ne saurait tarder, et nous avions perdu pas mal de temps en parlotte. Nos futurs instants de couple seraient si furtifs avec cette collocation que je ne pouvais m'empêcher de profiter de cette occasion rêvée. Je pourrais toujours relancer le sujet demain...

Menteuse, fut le mot qu'elle pensa quand Isaac commença à l'embrasser de nouveau. Affreuse menteuse fut ce qui suivit. Elle ne comprenait pas le problème quand à lui avouer qu'elle pensait être enceinte. Il n'avait pas vingt ans après tout. Elle passa ses bras autour de son cou sans même sans rendre compte, elle avait l'impression d'être rappelée à lui à chaque fois qu'il l'embrassait ainsi.

« Attends ! » Fut le seul et unique mot qu'elle arriva à prononcer avant qu'il capture ses lèvres de nouveau, et commence à l'entraîner hors de la cuisine. « Tu sais que je t'aime pas vrai ? »

Oups pathos girl, pourquoi avait-elle eu besoin d'essayer de faire taire sa conscience de menteuse ? Isaac arrêta net ce qu'il faisait, se demandant sûrement ce qui ne tournait pas rond chez sa fiancée. Faire des histoires alors qu'une possibilité de finir au lit (ou ailleurs) s'annonçait, c'était du jamais vu entre eux deux. Bon il était vrai qu'elle avait l'habitude de trop parler pendant l'amour, l'obligeant parfois à lui demander de parler moins ou lui mettre carrément une main sur la bouche, mais là, ça ne sonnait pas juste du tout.

« Chambre, trouve la chambre ! » Elle essaya de se rattraper comme elle put avec ses quelques mots et sauta sur sa bouche de nouveau tout en lui faisant passer son t-shirt par dessus les épaules. Elle fit un pas en arrière un instant pour admirer la musculature de son homme. C'est fou comme ce tout petit détail pouvait lui faire oublier tout ses soucis, elle se surprit à sourire avant de repasser à l'attaque. Elle se colla à lui, il les fit avancer à travers le salon tout en déboutonnant le petit chemisier bleu que portait Allie, elle s'attaqua au bouton de son jean qui mit plus de dix secondes à se défaire. Elle aurait pu l'arracher avec les dents si elle s'était écoutée mais elle resta maîtresse d'elle-même et finit par ouvrir une porte.

« ... C'est pas une chambre ça... »

Le baiser eut l'effet escompté. Allie parut plus encline à se laisser aller à un petit moment de détente avant que les autres ne rentrent et envahissent ce qui ressemblait pour l'instant à un petit havre de paix. Ou presque, si on comptait que la décoration vieillotte tenait plus d'un vieux film que d'une villa au bord de la mer. On ne pouvait pas tout avoir...
Mes mains sur sa taille l'embarquèrent vers le couloir pour tenter de trouver un coin un peu plus intime. Mais elle m'arrêta par une question qui me laissa perplexe au vue du ton qu'elle avait pris. Ce n'était pas dit comme quelque chose de simple que deux amoureux se diraient en cette occasion, mais plutôt comme si cette affirmation cachait quelque chose de sombre. Je savais que c'était encore en rapport avec ce qu'elle me cachait, mais si elle ne désirait pas m'en faire part il y a dix minutes, inutile de relancer le sujet si tôt. Je commençai toute fois à me faire un sang d'encre pour elle, et l'impression que tout allait mal - avec Allie, mes parents...- n'arrangeaient pas les choses.

- Je sais.

Je lui lançai un regard sincère, peut-être le plus authentique qu'il m'ait été donné d'accorder à quelqu'un. Je voulais qu'elle se sente en confiance, qu'elle me livre son secret, non pas à cause de ma curiosité mais parce que moi aussi je l'aimais de tout mon coeur et qu'il s'agissait de mon devoir de futur mari de l'aider et de la soutenir.

Elle repassa à l'action, détournant notre attention vers la recherche d'un lieu propice à héberger nos ébats. Ses mains firent passer mon T-shirt par dessus mes épaules, celui-ci tomba à terre sans autre forme de procès. Nous reculions encore dans la semi obscurité du couloir, tandis que je m'affairai à déboutonner son chemisier, en profitant au passage pour effleurer ses formes qui feraient rêver n'importe quel homme. Elle ouvrit une porte alors que mon esprit était à vrai dire déjà à des kilomètres d'ici, je ne repris conscience que lorsque ses lèvres s'arrachèrent aux miennes pour constater que la dite pièce ne ressemblait en rien à une chambre.
Je fronçais les sourcils, glissant ma main sur le mur à l'intérieur de la pièce afin de trouver un interrupteur. Les néons clignotèrent durant quelques secondes avant de se stabiliser, laissant apparaître une minuscule pièce avec des étagères en métal gris rouillé. Dessus, un tas de bric-à-brac de toutes sortes, peut-être même des vieux bocaux avec de la nourriture.

- Apparemment non. J'aurais bien dit que ça fera l'affaire, mais...non.

Ma main passa une deuxième fois sur l'interrupteur pour éteindre la lumière, puis s'empressa de refermer la porte. Je la rapprochai de moi grâce à mon bras resté confortablement dans son dos, et le glissant délicatement sous son fessier, la soulevai pour la ramener à ma hauteur. Je l'adossai contre le mur du couloir, collant mon propre corps contre le sien pour lui donner un certain appui.

- Tenteriez-vous de m'échapper Mlle Newton ?

chuchotai-je au creux de sa nuque tout en y déposant quelques baisers.

Je repris ses lèvres, pressai davantage encore mon corps contre le sien. Une main soutenant sa cuisse, l'autre arpenta sa peau nue afin de s'imprégner des moindres courbes. J'avais l'impression de la redécouvrir à chaque fois. Ma langue se mêla à la sienne, inquisitrice et belliqueuse, tandis que nous abandonnions le mur, elle toujours dans mes bras. Je fis quelques pas avant de tomber face à une nouvelle porte. Tâtonnant d'une main, je finis par réussir à abaisser la clenche et lorsque le décor s'imposa à nous, je souris de manière satisfaite en la regardant.

- Ça c'est une chambre ! Ne t'en fais pas, ma chérie, je t'apprendrai à faire la différence,

la taquinai-je tout en entrant.

« Oh... ça être une chambre ? Et ça être un lit ? » Elle se décolla de lui, toujours dans ses bras pour passer ses deux mains sur ses abdominaux. « Maintenant je vois l'intérêt d'être avec un médecin, tu es tellement plus intelligent que moi que tu peux m'apprendre le nom des pièces et même des différents meubles ! J'ai quand même peur pour le jour où on s'attaquera à la salle de bain... brosses à dents, savon, dur dur quand même. » Allie conclut sa phrase en se laissant glisser au sol pour se remettre à sa hauteur et le pousser sur le lit.

« Alors c'est ça notre chambre ? » Elle fixa la pièce puis son fiancé prenant appui sur ses coudes pour la regarder. « On va s'y faire... » Elle fit passer son débardeur par dessus sa tête en tortillant des fesses et le jeta sur Isaac.

« Tadaaa. » Allie tourna alors sur elle-même et passa une main dans son dos en faisant mine de dégrafer son soutien gorge sous le regard avide de son médecin préféré (quoique Gregory House...).

« En fait non. » Elle se retourna vers lui et s'approcha lentement du lit pour se mettre à califourchon sur son homme. « Je te torture pas vrai ? » Elle se pencha sur lui pour lui lécher le bout du nez et se redressa pour s'attacher les cheveux avec l'élastique qu'elle avait au poignet. « Tu penses que les garçons vont en avoir pour combien de temps ? » Elle passa une main dans son dos et entreprit de dézipper la braguette du jean de son amant tout en appuyant d'une main d'experte sur les points qu'elle savait très sensible à ce niveau là. Isaac bougea un peu ce qui suffit à lui faire afficher un large sourire avant de se jeter avidement sur la bouche de son partenaire.

Un sourire m'échappa alors qu'elle relatait ironiquement ô combien mon instruction des différents pièces et meubles allaient s'avérer difficile. Mon corps retomba sur le lit, un matelas mou et qui avait dû en voir de toutes les couleurs. Mais c'était à deviner, puisque rien ici n'était très neuf. Mon regard suivit avec attention chaque mouvement de ma belle, tous mes soucis s'étaient comme évaporés à cet instant. Elle me distrayait tellement, si belle et pleine de vie dans ces moments, que ma tête ne pouvait penser à plus rien d'autre qu'à elle. Je me redressai un peu pour lui faire signe d'approcher, mais elle préféra enlever son haut, laissant apparaître un soutien-gorge divin qui s'accordait parfaitement avec sa peau légèrement satinée.

Elle fit mine de dégrafer le sous-vêtement, mais se rétracta au dernier moment. Je fis une petite moue de déception, mais l'idée que ce serait mon honneur d'effectuer cette tâche me dérida. Allie ne tarda pas à se mettre à califourchon sur moi et mes paumes se posèrent tout naturellement sur ses cuisses disposées de part et d'autre de mon bassin.
Je levai le menton pour espérer capturer ses lèvres et déposa un baiser plutôt suggestif sur la suite des événements.

- T'appelles ça de la torture ? ...Je dirais que c'est pire encore.

Mes mains glissèrent sur son bassin, le long de sa taille puis s'arrêtèrent dans son dos au niveau de l'attache de son soutien-gorge. D'un déclic simple et rapide, mes doigts libèrent sa poitrine de ce bout de tissu de trop. Je revins redessiner sa taille, et enfin fis tomber le soutien-gorge pour de bon en prenant ses seins au creux de mes paumes. Mes lèvres se perdirent dans son cou, descendant en laissant sur leurs parcours des baisers brûlants qui n'avaient pour autre but de la faire fondre petit à petit.
Allie me demanda si les garçons allaient en avoir pour longtemps. Son bras disparut derrière son dos mais je savais exactement ce qu'elle était en train de faire puisque je sentis quelques pressions sur mon entrejambe. Je bougeai légèrement, ce qu'elle ne manqua pas de remarquer avant de revenir m'embrasser. Je relevai alors les yeux, attrapai ses poignets et la fis rouler sous moi.

- A cet instant précis, ils pourraient débarquer maintenant que ça ne changerait strictement rien à ce que je vais te faire.

Je laissais échapper un sourire en coin, pressant mon bassin contre le sien et re-capturant sa bouche. J'étais à des années lumières de l'enquête et de Grayson. Elle avait un don imparable sur moi. Je m'attaquai dès lors à la défaire de son pantalon, chose qu'elle avait déjà commencé sur le mien. Mes lèvres suivirent le mouvement, venant titiller sa poitrine, puis s'éternisèrent sur son ventre. Une fois qu'elle fut débarrassée du bas, j'en fis de même pour le mien et revins au dessus d'elle. Je passai une main dans ses cheveux, venant goûter sa langue comme si demain ne serait pas.

Allie s'arqua quand il la pénétra d'un brusque mouvement de bassin. A se faire trop désirer, elle l'avait amplement mérité.

Elle passa ses mains dans le dos de son amant et s'agrippa à lui le plus fortement possible, enserrant ses hanches avec ses cuisses. Un gémissement passa ses lèvres alors qu'il se penchait sur elle pour l'embrasser dans le cou, titiller sa peau avec sa langue avide de la redécouvrir. Il savait pertinemment comment la faire réagir : son cou, ses oreilles, ses seins, ses hanches. Chaque fois que ses mains se posait sur son corps, elle retenait son souffle, essayant de ne pas se laisser aller tout de suite.

Allie réussit pour la première fois depuis quelques temps à oublier tout ce qui lui tombait sur la tête. Ses peurs, ses doutes s'évanouissaient au fur et à mesure qu'il la dévorait toute entière. Plus de possible bébé, de parents décédés, de mariage annulé et reporté sans date.

Ils étaient enfin eux-même sans avoir à jouer le rôle que les autres attendaient d'eux, Isaac le sérieux de la famille, et elle la femme parfaite toujours souriante et enjouée, prête à s'occuper de tous si le besoin se présentait.

La demoiselle eut un sursaut dans l'estomac et agrippa les fesses de son partenaire avec ses deux mains en se collant le plus possible contre lui.

« T'arrêtes pas... »

Un long soupir s'en suivit avant qu'elle ne se jette avidement sur les lèvres de son compagnon qui ne cessait de bouger en elle. La métisse se surprit à onduler sous lui pour suivre chacun de ses mouvements et en tirer le plus de plaisir possible.

L'attente insoutenable à laquelle elle m'astreignait pour faire durer le plaisir s'interrompit au moment brusque où je m'invitai en elle. Audacieux, les mouvements de bassin se firent brutaux, inquisiteurs et submergeant l'intégralité de mes sens au point que cette maison pourrait nous tomber sur la tête que mes yeux resteraient figés sur elle.
Les frottements de nos corps nus l'un contre l'autre affaiblit encore ma faible résistance à la posséder toute entière. Mes dents vinrent mordiller son cou, mon souffle caressait sa poitrine offerte, si parfaite. Je lisais son plaisir à travers l'expression de son visage, les soupirs qu'elle ne contenait plus.

Mon souffle devenu chaotique faisait écho au sien. Je ralentis à peine l'allure lorsqu'elle fut prise d'un soubresaut. Elle était là enfin, dans mes bras. Ses gestes et son esprit en symbiose, et non pas ce fantôme de ma Allie qui avait décidément les idées ailleurs ces temps-ci. Je la retrouvais corps et âme, ce qui ne me faisait qu'encore plus la désirer.
Je répondis à son baiser, capturant sa lèvre inférieure quelques secondes avant d'y passer ma langue, puis déposai sur ses lèvres un goût plus doux. Je finis par me sentir perdre pied, alors qu'elle ondulait sous moi, faisant irrémédiablement augmenter la température de la pièce de quelques degrés pour moi. J'enfouis mon visage dans son cou, et d'un dernier va-et-vient, laissais mes muscles se relâcher par l'acte accompli.

Je me relevai doucement sur mes coudes, passant mes mains dans ses cheveux avec un petit sourire en coin sur les lèvres. J'essayai de ne pas appuyer tout mon poids sur elle, et c'est donc pourquoi après un dernier baiser, je roulai sur le côté pour m'allonger sur le dos. Je posai mon avant bras contre mon front, le regard figé sur les fines craquelures au plafond.

« Si je ne suspectai pas les garçons d'être déjà là, je recommencerai maintenant. »

Je pivotai légèrement la tête pour pouvoir scruter son visage. Elle était si belle après ça, les couleurs nuançaient son teint, ses lèvres étaient encore gonflées par les baisers. Je fis passer mon bras derrière elle pour avoir encore un moment de répit en compagnie de ma femme avant que les choses sérieuses ne viennent entraver notre vie de couple.

« Tu recommencerais encore ? Genre au moins dix sept fois !? Trop fort Superman ! »

« Et si on restait tout nu toute la journée ? »

« On s'en fiche des garçons, on fait que ça toute la journée... je pars acheter des caisses de Red Bull si tu veux ! »

« Tu te souviens de cette fois où on était tous sortis dans ce bar et que je t'avais mis la pâté avec mon équipe au concours de tequila ? Et tu m'avais prise à part pour me faire une grosse crise de jalousie, complètement ivre, parce que j'avais léché le sel sur le cou de Dean pendant la partie... »

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