Intrigue imposée

✗ Qui ? Declan Spelling & Isaac Donnelly

✗ Quand ? 12 juillet, aux alentours de midi

✗ Où ? bureau du shérif, cellules

✗ Synopsis :
Isaac vient d'être arrêté pour trouble de l'ordre public par Grifith. Ce dernier a remplit la paperasse (sur le cambriolage du garage et l'agression dont a été victime Nathaniel Redd) pendant qu'Isaac tournait déjà comme un lion dans l'une des "cages" spartiates du bureau du shérif.
Lorsque midi sonne, Declan lui propose de prendre sa pause déjeuner et l'adjoint accepte et s'éclipse en compagnie de Kathleen Wood. Declan en profite alors pour aller rendre une petite visite plus ou moins courtoise à son prisonnier, et régler quelques comptes avec lui...

previously

Declan n’avait que peu dormi de la nuit. Entre le dîner chez Wil’, l’arrangement du Teller & Redd’s Garage le reste de la nuit du shérif avait été consacré à comment trouver une solution qui réussirait à calmer le jeu entre toutes les deux factions en jeu et qui satisferait la troisième. Et la seule piste qu’il avait réussi à trouver qui aurait fait l’affaire il avait pu l’oublier dès qu’il avait appris qu’Isaac Donnelly était venu foutre le bordel au garage. Bien sur il avait bien choisi son moment ce type là aussi ; pile quand Griffith était encore là. Résultat des courses, le Donnelly embarqué et dans une cellule, Nathaniel avec une raison supplémentaire d’en refroidir un ou deux et le shérif fatigué et capable de s’engueuler avec son reflet parce qu’il le regardait de travers.

Griffith venait de s’en aller avec la secrétaire du poste, Kathleen. Il avait l’art de passer d’une fille à une autre aussi celui-là. Autant qu’il profite de sa jeunesse se dit le fonctionnaire de police, et puis Colleen se tapait un Redd, il avait bien raison d’aller voir ailleurs. Au commissariat ne restait plus donc qu’Isaac et Declan.
Ce dernier pris le temps de finir son sandwich avant d’aller voir le ‘prisonnier’. Il n’allait quand même pas se serrer la ceinture pour la source de ses ennuis de ces dernières semaines. Cependant, il fallait lui laisser qu’il avait réussi à bien emmerder son beau frère, il crèverait de faim mais pas de soif. L’un dans l’autre, c’était un marcher correct songea le shérif. C’est donc armé d’une cruche d’eau fraiche et un verre qu’il rentra dans la ‘prison’.

«  Isaac … faut qu’on parle. D’abord tu m’écoutes et après on fait le contraire, ça sera plus facile et on évitera les redites. Tu dois avoir soif, je ne pense pas que mon adjoint t‘ai apporté à boire. Elle est fraiche. dit le Shérif en tendant la cruche et le verre au type dans la cellule. «  J’vais y aller franco. Depuis que vous êtes arrivé ici, partout où ta famille fourre son nez, le lendemain ça me retombe sur le coin de la gueule. Vous pourrissez ma vie en quelque sorte. A raison ou à tort, on verra ça à la fin. Mais ça commence à me gonfler. » Declan fit une pause, comme rester debout allait l’incommoder tôt ou tard, il en profita pour s’assoir sur un haut tabouret avant de poursuivre. «  Je sais que vous avez perdu vos parents ici dans un accident de voiture qui vous parait étrange. Et personne ici ne peut vous comprendre mieux que moi ou ma fille.
Laisse moi finir je t‘ai dit. » dit sèchement le Shérif à Isaac qui faisait mine de vouloir parler. «  Ca remonte à quelques années maintenant, mais ma femme est décédée dans un accident de voiture, elle sortait de Grayson avec Suzanna. La conclusion de l’enquête était qu’elle a perdu le contrôle du véhicule, la vitesse sans doute, et qu’elle a fini dans le fossé. Ma fille a eut le temps de sortir de là avant que la voiture ne prenne feu. Seulement ma femme était pire qu’un escargot sur la route, c’en était presque un danger. Faute de preuve je me suis contenté de ça. Je continue à me dire qu’il y eu autre chose mais … je n’ai rien. Je vis avec. Je vous conseille d’en faire autant. » termina presque sèchement Declan.

«  Maintenant, que vous cherchiez des emmerdes à mon beau frère, dans un sens ça m’amuse. J’ai jamais su le blairer et le voir dans tous ses états à cause de vous, … j’irais presque jusqu’à dire que vous m’êtes sympathiques. Sauf qu’à chaque fois je me retrouve à devoir me mettre entre vous deux. J’ai lu le dossier que mon adjoint à fait sur ton coup de sang de ce matin avant de venir ici. Dix minutes … si tu étais arrivé dix minutes plus tard, Griff n’était plus là et on se serait contenté de vous rendre une visite pour remettre un peu les choses en état. Vous êtes vraiment obligés de faire tant de bruit à chaque fois? » finit Declan dans un soupir.

Pousser l’enquête plus loin parce qu’il en avait les moyens. Facile à dire quand on ne sait pas comment fonctionne la ville. Et puis, pourquoi vouloir chercher quelque chose qu’on connait déjà? Declan avait donné le change quelque années plus tôt, à questionner ses collègues en charge de l’enquête, à se montrer là où il fallait pour que l’enquête n’aille pas trop en profondeur tout en étant furieux que ça fasse du sur place.
Grayson avant tout. Telle avait été la ligne de conduite que le Shérif avait été forcé de tenir depuis sa majorité, peu importe les circonstances, peu importe ce que lui en pensait, Grayson primait sur toutes ses envies, sur tous ses besoins. C’était Leur fardeau à tous.

Toujours de glace, Declan expliqua ses démarches de l’époque, et comment au bout de cinq années de non-avancées, l’affaire avait fini par être classée. Que les moyens dont l‘urgentiste lui parlait étaient plus que limités pour un simple shérif d‘une bourgade presqu‘inconnue. Il lui parla aussi de ses ‘pèlerinages’ régulier sur le lieu de l’accident, et que non il n’oubliait pas. Oublier lui était interdit de toutes manières. Il avait sous les yeux le rappel constant de ce qui l’attendait s’il avait l’audace de se dresser contre Lui. Sa fille, ce jour là, il l’avait perdue aussi, même si ce n’était que partiellement. Pendant son petit monologue il avait soigneusement évité de parler de sa fille. Qu’il lui foute la paix ce jeune là. Il était hors de question que sa fille soit impliqué dans quoi que ce soit pour le moment.

«  C’est vrai que si on tentait de s’en prendre à ma fille je pèterais un plomb. Seulement, contrairement à vous je suis un enfant du pays. Les gens me comprendraient ». Declan inspira un grand coup avant de poursuivre, toujours aussi calme et serein. «  Ici, au plus vous ferez parler de vous, au moins les gens vous seront amicaux. C’est une bourgade paisible, où rien ou presque ne se passe. Vous êtes des étrangers et vous faites parler de vous beaucoup trop. Pour l’instant il n’y a que Nathaniel qui vous en veut, et avec ce cambriolage vous lui donnez raison et les habitants vont avoir tendance à se rallier à lui. » soupira-t-il. «  Avant, le fait que vous soyez de connivence avec William, le maire, équilibrait la balance. Des embrouilles avec les Redd’s, des étrangers mais les Ferguson’s avec vous. Vous n’avez pas trop fait d’histoire après le saccage de votre maison et ça a commencé à faire pencher la balance de vôtre côté. Et maintenant ça … L‘incident du cabanon, même si beaucoup étaient prêt à désigner ton cadet du doigt, ils se sont abstenus parce que cette fameuse balance penchait dans votre sens. Vous vous êtes porté volontaires pour aider à la piscine et même si mon beau frère vous a poussé dans les cordes, vous aviez les gens avec vous. Et ça s’est bien passé au final, pour vous du moins.  »

Declan ne mentait vraiment pas cette fois, bien sur ce n’était pas au gout des vieilles familles de la ville que les Donnelly s’accoquinent à la population mais c’était moins pire qu’une guerre ouverte.

«  Désormais l’opinion publique va aller à Nathaniel. Les gens ne vont pas retenir que Samuel est à l’hôpital, ils vont se dire qu’il arrive pas à digérer un truc, une gastro surement, mais un peu plus hard que d’ordinaire. Par contre, le coup du cambriolage plus l’esclandre en face du garage qui t’amènes entre quatre murs. Ca, pendant dix ans la vieille Pietsky en parle encore. Des quatre, c’est envers toi que j’ai un meilleur feeling, le métier surement. Alors j’vais te donner un conseil qu’il serait plus qu’avisé de suivre. Prends Aidan et vos femmes et installe les ailleurs qu’ici. Aarhon et toi pouvez rester, vous ne devriez pas avoir à craindre un sale coup des gens, enfin … vous êtes capables de vous défendre surtout.
Tu veux un autre truc à boire? A part de la flotte il y a du café mais bon, vu la température, … » proposa le shérif, ce n’était qu’un petit geste en plus mais avec de la chance, il convaincrait le fauteur de trouble que ce que proposait Declan méritait réflexion et même plus.

Pour quelqu’un qui vivait de coup d’adrénaline, le jeune urgentiste savait mentir honorablement se dit Declan. Mais question de mensonge … ce n’était encore qu’un gamin comparé à la bande de Grayson. D’autant plus que pour le cambriolage, le shérif l‘avait vu, certes pas en pleine action mais bien fuyant les lieux de son crime. A l’évocation de ce fait, il se contenta de hausser un sourcil l’air de dire, « Hé, c’est bon, … t’enfonces pas » . Mais le Donnelly remit encore une couche là-dessus à la fin de son speech. Pour tenter de le convaincre de leur innocence à tous supposa Declan.

«  Il n’y a pas d’affaire prioritaire pour moi. Je ne peux pas mettre mes mains sur le dossier concernant ton frère. Je te l’ai dit, ma sœur est impliquée et c’est ce qui me met sur la touche. L’objectivité. C’est comme si on t’envoyait chercher un de tes frères, ta compagne ou qui sait, un de tes enfants. Ne redoublerais tu pas toutes les précautions à prendre, ou encore ne serais tu pas prêt à contredire le médecin sur base de ce que tu as déjà vu en complications probables simplement parce que c’est quelqu’un auquel tu tiens? Du coup j’ai qu’une affaire. La tienne. Celle du type en colère qui a voulu en mettre sur la gueule de Nathaniel. » énonça calmement le shérif. Tout allait mieux quand il était posé et surtout, les gens mettent plus de crédit dans les paroles d’un homme calme que dans celle d’un fou hurlant. «  Remarque que … si ça avait tenu qu’à moi, j’t’aurait bien laissé lui rentrer deux ou trois coups de poing en pleine gueule. Pour le plaisir. » blagua l’officier, «  mais bon, retour aux choses sérieuses.  » annonça Declan, sans plus d’amusement dans la voix.

« C’est un conseil, Isaac. Je connais mon beauf … et je sais de quoi il est capable. Son truc, c’est le passage à tabac, à plus ou moins long terme mais surtout, direct ou pas. Il pourrait t’attendre avec Logan à la sortie de chez toi et te faire ta fête. Mais vu la scène dont tu l’as gratifié, et qu’il est persuadé que tu trempes dans la mise à sac de son garage. Il va vouloir t’en faire baver. Autant t’es capable de prendre sur toi s’il te bastonne, autant, s’il démonte ta fiancée tu l’aurais encore plus mal non? Méfie toi de lui et prends tes précautions. », le shérif fixait le presque trentenaire dans les yeux, sans ciller. «  Pour le moment je suis de votre côté, et je limite les vagues que vous faites un peu partout. Mais oublie pas que ce n’est pas parce qu’un shérif de bourgade agite les bras que les gens le suivent. Et au plus la ville est petite, au moins c’est le cas. William et moi arrivons encore à calmer le jeu pour le moment, mais jusque quand? Réfléchis à ça aussi.  » conclu le shérif. Il aurait aussi pu ajouter qu’Elizabeth était aussi de leur côté, mais il n’allait pas donner plus de noms qu’il ne fallait non plus. Bien sur il aurait pu lâcher un ’Clyde Redd’ dans la conversation, mais aussi fou que cela puisse paraître, Declan n’avait pas trop envie de taper sur le vétérinaire pour l’instant. Ca serait son joker.

Spoiler:

Sa sœur, sa sœur, c’était obligé qu’il vienne la mettre dans la conversation ça, comme si avoir Nathaniel ne suffisait pas, il fallait qu’on lui remette sous le nez au moins une fois par jour ces temps-ci.

«  Au moins tu ne rejettes pas en bloc tout ce qu’on te dit  » dit le Shérif, une sorte de demi sourire aux lèvres, mi soulagé, mi amusé. Isaac pouvait bien lui dire que lui et sa famille ne savaient pas comment s’y prendre pour obtenir leurs infos, mais que c’était bien gentil que certaines personnes les aident, dont lui, ce n’était pas avec ce genre de phrases que Declan allait commencer à les apprécier. Cette fratrie foutait le bordel dans son bled, et ce n’était pas en passant un peu de pommade, un p’tit sourire et une discussion à moitié sympa que tout le monde était beau gentil et tout rose. Ils étaient à Grayson.
«  Tu sais, Isaac, dans la région, et il ne faut même pas aller bien loin pour ça, Gower suffit, Edgerton aussi il y a un dicton qui court au sujet de Gayson. ’Ce qui se passe à Grayson, reste à Grayson’, un peu comme à Las Vegas en fait.  », Declan sourit en coin, «  sauf qu’ici ils ajoutent ’Et que ça y reste surtout’. Nos voisins ne veulent pas avoir à faire à nous et nous leur rendons bien. Sachant ça, tu comprends pourquoi beaucoup n’aiment pas voir des gens sortis de nulle part commencer à remuer ciel et terre. A Cleveland vous vous en fouttez quand quatre types se pointent et fouillent partout, vous êtes beaucoup, connaissez à peine vos voisins et vous en portez pas plus mal. Ici, tout le monde se connait depuis la naissance. M’enfin, ça, tu t’en fous un peu, normal. Mais ne tient pas rigueur aux habitants pour ce qu’ils sont.
Et pour te laisser partir, normalement c’est une journée la garde à vue pour ça. Ici j’te garde ‘au frais’pour la nuit, plus pour la forme qu’autre chose, Griff n'a plusqu'à compléter deux trois papiers. Aussi Nathaniel risque de repasser ici pour être sur qu’on a enregistré sa version correctement, ou ce genre de conneries juste pour vérifier que t'es toujours au trou. Quand ça l'arrange, il est à cheval sur les règles. Mais dans tout les cas, la procédure, c'est la procédure.» poursuivis le shérif, sur un ton neutre. Ca ne lui faisait ni plaisir ni ne l'amusait que de voir un des quatre frères derrière les barreaux. Il les aurait préféré à quelque chose comme ... deux bonnes centaines de kilomètres de là.
«  T’es sur de rien vouloir à boire en attendant? »