Road to Salvation
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 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]

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Aahron Donnelly
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MessageSujet: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeMer 04 Mai 2011, 14:43

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Les mains sur les hanches, sa migraine martelant son crâne, Aahron fixa le médecin qui venait de faire son apparition et de les rejoindre, Isaac et lui, dans la salle d’attente. Ils y tournaient en rond depuis trois bonnes heures et commençaient à devenir fous.
Son frère avait déjà répondu deux fois sur son portable à Allie qui était morte d’inquiétude et réclamait des nouvelles. Mais personne n’avait voulu leur en donner depuis qu’ils étaient arrivés et avaient déposé Aidan au service des urgences.
Il savait qu’on passait plus de temps à attendre qu’à être soigné effectivement dans les hôpitaux mais avant aujourd’hui, il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de prouver la théorie. La seule fois où il avait dû patienter ainsi, Trisha était en train de mettre leur fils au monde et ce n’était absolument pas le même genre d’attente.
Il avait failli étriper le médecin lorsque ce dernier était enfin arrivé en s’excusant pour le temps qu’il avait mis à venir à eux, prétextant avoir attendu des résultats d’analyses avant de le faire.


« Il s’est endormi mais on a du le sédater » reprit le docteur Ron Haskell (d’après son badge)
« Le sédater ? Pourquoi ? » demanda Aahron en échangeant un regard avec Isaac

Il savait pourquoi au fond. Aidan avait dû recommencer à déblatérer n’importe quoi aux médecins et infirmières s’afférant autour de lui. Peut-être s’était-il montré dangereux.

« Il était très agité, nous n’avons pas eu le choix »
« Est-ce qu’il a… Est-ce que ses yeux étaient… »
« Non, il n’a pas présenté ce genre de symptôme devant nous, il s’est juste débattu et a porté un mauvais coup à l’une de nos aides soignantes. Elle s'en remettra vite »
« Oh… Et…et alors ? Il va aller bien ? »
« Ces jours ne sont pas en danger, non. Son nez n’est même pas cassé comme vous l’aviez craint. En revanche il était complètement déshydraté »
« C’est…c’est ma faute. Je l’ai laissé boire hier »
« Oui, ça peut expliquer la déshydratation » reprit Ron Haskell, aucune trace de jugement dans la voix « A quand remonte son dernier repas ? »
« Euuh on a pas mangé grand chose hier soir et il n’a pas pris de petit déjeuné je crois mais… donc hier midi, je pense »
« D’accord. Est-ce que votre frère a déjà été suivi pour des troubles de l’alimentation ? Anorexie, boulimie... ?»
« Des… Quoi ? Non ! Non, je crois pas, je... i lest danseur vous savez, il fait beaucoup de sport et il fait attention à sa ligne je crois mais… je vis pas avec lui alors… »

Il se tourna vers Isaac qui haussa les épaules en secouant la tête. Visiblement, il n’ne savait pas plus que lui.

« On sait qu’il ne mange pas toujours très bien mais… Enfin on vient de perdre nos parents et il a un peu perdu l’appétit… »
« Un peu ? » répéta l’homme avec un sarcasme à peine dissimulé « Monsieur, d’après les analyses que je viens de récupérer, votre frère est en état d’épuisement et se sous alimente depuis des semaines »

Aahron se tourna vers Isaac pour voir si, lui aussi, avait l’air aussi mal à l’aise.
Aidan ne mangeait certes pas grand chose, mais il mangeait tout de même et son frère ne l’avait jamais entendu vomir. Il ne montait généralement même pas après les repas et passait directement au salon pour regarder la télé en sa compagnie. Il y avait bien sûr les fois où il mangeait à l’extérieur mais tout de même !
Il avait des problèmes de sommeil, oui, mais il n’avait plus eu de malaises depuis plusieurs jours, c’était signe qu’il allait mieux, non ?
Mais visiblement, ils s’étaient laissés berner, tous autant qu’ils étaient…


« Mais… Et aujourd’hui alors, ce qui s’est passé aujourd’hui, c’était quoi ? C’est l’alcool ? la faim ? »
« J’ai parlé de la scène que vous m’aviez décrite à votre arrivée ici avec l’un de mes confrère, spécialisé dans les troubles du sommeil. Il me dit qu’il pourrait s’agir d’une crise de terreur nocturne. Ces crises peuvent expliquer la dilatation des pupilles, l’agitation… Il peut également s’agir d’un genre de crise d’épilepsie. Vous êtes bien certains qu’il n’en a jamais souffert étant enfant ? »
« Je…je me souviens pas vraiment. Peut-être que notre oncle pourrait nous renseigner » proposa Aahron en se tournant vers Isaac pour avoir son avis sur la question

Il était partagé entre le soulagement et le doute. Il appréciait le fait de pouvoir mettre des mots sur ce qui s’était passé le matin même, d’obtenir des hypothèses sur ce qui avait pu arriver à son frère. Parce que la première qui lui était venue était que son frère était possédé… C’était stupide, il en avait conscience. Et en même temps…

« Je vais lui passer un coup de fil » trancha Aahron pour mettre fin à son débat interne
« Bien. J’ai d’autres patients à voir, mais si vous obtenez des réponses, transmettez-les à l’une des infirmières, d’accord ? En attendant, je vous invite à vous entretenir avec mon collègue, le Dr Thibodeau. Il devrait descendre dans une petite heure. En attendant, vous pouvez aller voir votre frère, l’infirmière vous indiquera où il se trouve »
« Ok… Merci docteur »

Le médecin hocha la tête brièvement, leur adressa un sourire puis disparu aussi prestement qu’il était arrivé, les laissant seuls à nouveau.

« Bon… C’est rassurant, tu crois pas ? Enfin… Ils ont l’air de savoir ce qu’ils font, non ? » demanda l’ainé après quelques secondes d’un pesant silence qui leur avait permis de commencer à digérer toutes ces informations « Je vais aller passer c’coup de téléphone et puis j’appellerai à la maison pour rassurer Sam et les filles. J’vous rejoins plus tard » dit-il rapidement, avant de s’éloigner d’un bon pas
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Isaac Donnelly
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeMer 04 Mai 2011, 16:45

    « J'suis confiant. » dis-je en hochant positivement la tête. « Maintenant qu'on a enfin réussi à le traîner à l'hôpital, y a pas de raisons qu'ils n'arrivent pas à le remettre sur pieds. »

    A vrai dire, je n'en étais pas si certain que cela. Je laissais tout de même mon frère s'éloigner pour appeler notre oncle, avec la demi-certitude que tout allait bien se passer pour Aidan. Il avait l'air assez paniqué comme ça, je ne voulais pas en plus lui confier mes doutes sur la probabilité de trouver un jour ce qui clochait chez notre zombi préféré. Je soupirai, puis suivis l'infirmière qui me mena à la chambre d'Aidan. Elle me laissa seul en compagnie de mon jeune frère endormi. Je m'asseyais doucement sur une chaise que je rapprochai du lit, et fixai le visage du petit blond un moment. Il avait l'air paisible ainsi si on ne tenait pas compte de ses traits tirés et de son teint pâle. Jamais je n'aurais dû laisser les choses aller aussi loin. J'étais médecin, bon dieu, cela devrait faire des semaines qu'Aidan aurait dû être hospitalisé. Allie me faisait confiance, c'était probablement la raison pour laquelle elle n'avait pas daigné insister en voyant son état se dégrader. J'aurais dû faire quelque chose, même si je n'avais aucune idée de comment le faire exactement. La culpabilité qui me rongeait à présent était telle que mes épaules s'affaissaient d'elles-mêmes, comme si un poids immense y reposait.

    Le médecin avait parlé de semaines de sous-alimentation. Le côté épuisement, celui-là ne m'avait pas échappé. Je pensais aussi que son allure cadavérique provenait de la fatigue, mais je m'étais trompé. Il avait toujours aimé se goinfrer de sucreries plutôt que d'avaler un vrai repas, pourtant je me rappelais parfaitement qu'il avait partagé notre table pratiquement à chaque fois. Est-ce qu'il avait réellement manger ou non, ça j'étais absolument incapable de le dire. Par ma faute encore une fois, il aurait pu tomber beaucoup plus bas encore. Je ne savais même pas comment il pouvait encore ne serait-ce que tenir debout... Allie me dirait sûrement de ne pas trop m'en vouloir, car ni elle, ni les autres n'avaient remarqué quoique ce soit non plus.

    J'expirai encore une fois bruyamment en me penchant en avant. Je pris le poignet d'Aidan entre trois doigts, comme pour vérifier son pouls, avant de finalement prendre carrément sa main au creux de mes deux paumes.

    « J'suis désolé, p'tit gars. Avec un peu de chance, ça sera vite fini maintenant. »

    Il avait beau avoir le don de me taper sur les nerfs souvent, il restait mon petit frère et je l'aimais. Je me devais d'être là pour lui, pas comme ces dernières semaines où je lui avais à peine adressé la parole après l'avoir tabassé. Je me sentais plus honteux que jamais. Heureusement que les hématomes avaient disparu, sinon le docteur aurait probablement appelé les services sociaux. Et là... J'aurais sûrement fini par péter une durite moi aussi. Aidan était venu vivre avec nous après la disparition de nos parents, et je comptais bien honorer la promesse post-mortem que je leur avais faite en prenant soin de lui. Peut-être ne voudrait-il pas vivre avec nous une fois de retour à Cleveland, surtout avec les jumelles qui occuperont le plus clair de notre temps, mais je payerai pour un appartement s'il le fallait, ou je laisserai à Aahron le loisir de l'héberger tout en prenant régulièrement des nouvelles. Il saura aussi qu'il pourrait compter sur moi pour n'importe quoi. Mais tout d'abord, il fallait le guérir. Et ça, je craignais bien que ce n'était plus de mon ressort à présent.

    Trois coups furent toqués à la porte, et je crus que c'était Aahron. J'allais pour lui demander pourquoi il frappait, et s'il était tout à coup devenu stupide ou malvoyant, mais en jetant un coup d'oeil à ma droite, je m'aperçus qu'il s'agit d'un membre du personnel hospitalier, et plus précisément le docteur du sommeil dont l'autre nous avait parlé. Je me levai et lui serrai la main en guise de salut.

    « Dr Thibodeau. » se présenta-t-il brièvement. « Vous êtes son frère ? »
    « Et tuteur légal. » précisai-je.
    « Je vois. » répondit l'homme, presque désolé, en mettant ses lunettes.

    Il consulta le dossier devant lui et lut quelques lignes pour se familiariser avec le cas Aidan. Je savais exactement ce que contenait ce dossier pour les lire de très nombreuses fois par jour moi aussi, mais je ne pus m'empêcher d'essayer de grappiller quelques informations à l'envers d'où je me tenais. Visiblement, ma tentative ne passa pas inaperçue. Le spécialiste ne m'en tînt pas rigueur cela dit, et ne fit que baisser le tas de feuilles avec un sourire crispé.

    « Je sais que vous êtes médecin aussi, alors ne tournons pas autour du pot. Le Dr Ron Haskell a sûrement dû vous parler de terreurs nocturnes, puisqu'il m'a consulté avant de vous informer de l'état du patient. Je maintiens ma théorie, mais la seule façon de la vérifier est de le garder en observation une nuit. Au vue de son état d'épuisement, je suppose que vous ne vous y opposerez pas... »
    « Non, bien sûr que non. On fera ce qu'il faut. »
    « Bien. Êtes-vous un peu familier avec la polysomnographie ? »
    « Très vaguement, je m'occupe principalement des urgences. »
    « Dans ce cas, laissez-moi vous expliquer très rapidement. On va collecter et analyser les signaux physiologiques de votre frère pendant son sommeil. Pour cela, des électrodes seront fixées sur son épi-crâne, sur la bordure externe des paupières, sous son menton, sur ses épaules et sur ses jambes, afin de capter la moindre activité qu'il pourrait avoir une fois endormi. Une sonde sera également fixée à ses doigts afin de surveiller son niveau d'oxygène sanguin et un détecteur permettra de mesurer sa respiration. Deux ceintures seront en plus fixées au niveau de la poitrine et de l'abdomen. Il sera constamment enregistré par une caméra vidéo. Rien ne peut nous échapper ainsi. Les données seront simultanément et instantanément analysées par les machines, et on devrait savoir de quoi souffre exactement votre frère d'ici demain matin. »
    « Huh-hm, d'accord. Ca me semble bon. J'aimerais rester avec lui pour la nuit, si vous me le permettez. »

    Aahron entra dans la petite chambre à cet instant, et se plaça à côté du docteur en tentant de prendre la conversation en cours de route. Il resta toutefois silencieux, jugeant que la discussion s'était visiblement déroulée sans lui. Il savait aussi que je lui répéterai tout une fois le médecin parti. Ce dernier observa brièvement Aahron avant de reporter son attention sur moi, m'observant par dessus ses lunettes carrées. Il pouvait avoir l'air bizarre à première vue, mais j'étais le premier placé pour savoir que l'apparence ne faisait pas un bon médecin. Celui-ci paraissait d'autant plus connaître sa profession sur le bout des doigts.

    « Bien sûr. Je vous laisse en discuter avec votre frère, je préfèrerai avoir tout de même son accord. Il devrait se réveiller d'ici quelques heures. Je programme la procédure pour 21 heures. Tenez-moi informer. »

    Je hochai la tête en guise d’acquiescement et le suivis du regard alors qu'il quittait la chambre. Si Aahron exprima silencieusement sa requête, j'aurais pu jurer qu'il avait envie de me secouer pour me demander ce qu'il en retournait. Je laissais échapper un maigre sourire amusé avant de me rasseoir, déjà bien plus serein maintenant que je savais qu'Aidan serait entre de bonnes mains cette nuit. Et nous saurions peut-être enfin pourquoi il faisait tant de crises... si on pouvait évidemment les nommer ainsi.

    « Il veut le garder en observation cette nuit. Le doc' va faire toute une série de tests pendant qu'Aidan dormira tranquillement. C'est pour voir ce qui se passe dans son cerveau et avec son corps quand il a ses cauchemars, et pour voir si ce qu'on a vu ce matin, ça peut être des terreurs nocturnes. Ils verront tout en direct au moment où ça se passe, et on espèce obtenir des réponses. » expliquai-je de façon à ce que son frère le comprenne. Il n'avait pas besoin de charabia médical en plus. « T'es pas obligé de rester toute la nuit, je m'en charge. Et je préfère que tu sois à la maison avec Allie et Trisha, au cas où quelqu'un penserait profiter de notre absence pour... enfin tu vois. »

    Je n'avais pas oublié non plus ce que evil Aidan avait proféré comme menaces envers ma fiancée et mes bébés. J'hésitai quant à révéler à Aahron que j'avais emporté la vieille arme de papa, croyant qu'il me prendrait pour un paranoïaque, ou même un inconscient d'avoir ne serait-ce que ramener cette arme dès le départ. J'optai pour le silence, après tout, aucune menace réelle ne pointait le bout de son nez pour l'instant, il s'agissait juste d'une voix qui parlait par la bouche d'Aidan... une voix qui sommeillait en lui, ou qui lui était peut-être totalement étrangère. J'eus la chair de poule un moment, rien que d'aventurer mes pensées en ce sens. Je ne voulais pas me laisser aller à devenir superstitieux. J'étais un scientifique, j'expliquerai ce phénomène par la science. Sauf s'il en résultait que le cas de mon frère résidait en un mystère médical... Je priai de tout mon coeur qu'on trouve un remède à ses maux...
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeMer 04 Mai 2011, 18:15

Aahron avait un peu de mal à assimiler toutes les informations que lui donnait Isaac. Pourtant, il avait parlé simplement, d’une manière claire, avec du vocabulaire à la portée de n’importe qui, mais l’ouvrier avait du mal à se concentrer. Il était encore abruti par la conversation qu’il venait d’avoir avec Joey, le frère de leur mère.
Après quelques secondes, il acquiesça.


« Ouais. Ouais, ok, ça marche » lâcha-t-il en s’approchant de l’unique fenêtre de la pièce, munie d’un store vénitien qui aurait pu être mieux entretenu

Il fit mine de s’intéresser à ce qui se passait à l’extérieur mais cherchait surtout à fuir le regard de son cadet et ne pas avoir à poser le sien sur la silhouette d’Aidan. Les mâchoires crispées, il laissa les secondes s’égrener, le silence reprendre ses droits sur la petite chambre du centre hospitalier. Le plus vieux des Donnelly était soulagé que le médecin respecte son mutisme et ne lui pose aucune question pour le moment.
Peut-être était-il lui même trop accaparé par ses pensées pour penser à s’intéresser à ce qui s’était dit entre Aahron et leur oncle. En tout cas l’un dans l’autre, ça l’arrangeait bien.

Poussant un discret soupir, le trentenaire apposa les paumes de ses mains de chaque côté de la vitre et s’y appuya, un pli soucieux barrant son front, les sourcils froncés. La scène qui s’était joué ce matin lui revenait en tête, se rejouant inlassablement. Il essaya de l’associer aux maigres données qu’il possédait sur l’épilepsie et les terreurs nocturnes, de les faire coïncider avec ses souvenirs, récents et plus vieux. Il tenta de se creuser la cervelle pour faire remonter le plus de détails possibles mais les pièces du puzzle refusaient de s’emboiter convenablement.
Les choses ne lui apparaissaient pas comme une évidence et le doute le gagnait.
Aahron voulait faire confiance à Isaac, au médecin de son jeune frère, mais il n’y parvenait que difficilement et encore, était pris de l’angoissante sensation qu’il cherchait à se mentir à lui-même pour étouffer une vérité pénible à entendre.

Et puis il y avait également Allie. Allie sui passait certainement le pire de tous ses anniversaires… C’était elle qui avait répondu au téléphone un peu plus tôt et son beau frère avait pu entendre des sanglots dans sa voix peu assurée.
Il lui avait fait part du diagnostique du médecin et elle était restée silencieuse. Mais son silence en avait dit long. Il lui avait alors demandé si elle pensait que c’était possible, mais elle n’avait pas eu l’air aussi certaine qu’Isaac. Elle s’était d’ailleurs contenté de demander ce qu’en pensait son fiancé avant de lui dire que s’il pensait que c’était ça, c’était sûrement ça.
Mais Aahron aurait aimé qu’elle y mette plus de conviction. Il aurait voulu qu’elle y croit elle-même. Avant qu’il ait pu lui faire la moindre remarque dans ce sens, elle lui avait passé Samuel et il avait ressortit son baratin et rassuré son frère sur le fait que sa présence n’était pas nécessaire et qu’il était bien plus utile avec les filles.
Cela dit, il avait quelque peu devancé Isaac en promettant à son cadet qu’il serait de retour dans quelques heures, quand il aurait pu parler un peu avec Aidan.

Un marmonnement imperceptible s’éleva dans le dos d’Aahron qui sursauta et fit volte face. Aidan s’agita quelques secondes dans son lit puis poussa un soupir et s’immobilisa. Isaac s’était à nouveau assis à son chevet, les coudes appuyés sur ses cuisses, son regard braqué sur le visage impassible de leur jeune frère.
L’ouvrier se mordit nerveusement la lèvre, encore hésitant. Devait-il partager les informations qu’il avait avec lui ou se taire ? Avait-il le droit de le déstabiliser comme lui l’était, simplement pour se soulager la conscience ?
Une petite voix lui disait qu’il avait besoin d’en parler à quelqu’un. Amis il la trouvait un peu égoïste. D’un autre côté, il se montait peut-être simplement la tête et Isaac était le plus à même de le rassurer. Alors à quoi bon se torturer plus longtemps ?

Comme s’il l’avait entendu réfléchir, Isaac leva les yeux vers lui et le fixa intensément. Il lui faisait penser à leur mère comme ça… C’était le genre de regard qu’elle lançait quand elle savait que quelque chose les travaillait. Quelque chose qu’ils avaient fait et dont ils avaient honte. Le regard qui leur disait : je peux tout entendre… met-toi à table et tu verras, ça ira mieux. Et c’était souvent le cas.


« J’ai réussi à avoir oncle Joey » se lança Aahron en poussant un soupir « J’lui ai expliqué la situation sans donner beaucoup de détails et je lui ai demandé s’il se souvenait qu’Aidan avait déjà eu ce genre de crises, si maman lui avait dit quelque chose à ce sujet… »

Son frère ne chercha pas à le relancer, se contentant de l’observer sans ciller, dans l’attente de la suite.

« Il est resté silencieux pendant un moment et puis il m’a dit qu’il y avait bien eu quelque chose comme ça » reprit Aahron en s’approchant du lit, préférant rester concentrer sur Isaac et tenter d’oublier la présence de son frère endormi « J’ai sentit qu’il était pas très à l’aise et j’ai eu du mal à le faire parler. Il dit que c’est arrivé quelque fois quand il était petit. Il dit qu’on était là parfois et qu’on doit plus s’en souvenir… Et c’est vrai, j’me souviens pas vraiment qu’il ait fait ce genre de trucs quand on était petit… »

Il n’essayait pas de créer un suspense ou une tension dramatique comme c’était parfois le cas pour faire enrager ses frères. Aahron avait réellement du mal à faire sortir les mots de sa bouche, à les mettre dans le bon ordre, et Isaac semblait le comprendre et ne cherchait pas à le presser, même si l’envie ne lui manquait certainement pas. Il lui laissait le temps et, encore une fois, le trentenaire lui en fut reconnaissant.

« Il paraît qu’il avait des gens d’absences parfois. Ou alors il se mettait à dire des choses qui n’avait ni queue ni tête du genre : je veux un ballon comme celui du petit garçon là-bas, alors qu’il désignait le vide » soupira-t-il en passant une main dans ses cheveux courts « Il dit que maman avait été voir un neurologue ou un truc comme ça et qu’il lui a dit que c’était juste… Oncle Joey a parlé du "petit mal" je crois. Je lui ai demandé pour… enfin pour... tu sais… les yeux » réussit-il à dire au prix d’un gros effort « Et il a commencé à devenir bizarre. Il m’a dit qu’on ferait mieux d’arrêter de mettre notre nez partout et de rentrer à Cleveland avant que les choses dégénèrent vraiment. Et puis il a raccroché »

Finalement, il n’avait pas eu le courage. Aahron n’avait pas eu le courage de retranscrire sa conversation avec Joey dans son intégralité. Il n’avait pas pu se résoudre à lui parler de cette fois-là. Cette fois où ils avaient été obligés de partir de la maison parce qu’Aidan était « très malade »…

A la place, il préféra enchainer en parlant des propos qu’il avait échangés avec Trisha avant de raccrocher.


« Trisha m’a dit que Petey en avait eu lui aussi. Des terreurs nocturnes je veux dire » précisa-t-il « Elle m’a dit que ses yeux avaient été noirs aussi mais pas comme ça. Pas COMPLETEMENT noirs. Elle a dit qu’il ne parlait jamais dans ces moments-là, il se contentait de crier ou de pleurer et qu’au réveil, il se souvenait de rien »

Un silence passa pendant qu’Isaac semblait méditer sur tout ça.

« Tu crois que ça va donner quelque chose cet examen ? Sincèrement ? Tu penses qu'ils peuvent nous le réparer ? »

La véritable question qu'il se posait et qu'il n'arrivait pas à lui poser, c'était de savoir sir lui aussi pensait qu'ils feraient mieux de rentrer à Cleveland avant que les choses ne dégénèrent vraiment...


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Isaac Donnelly
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeMer 04 Mai 2011, 19:44

    J'avais pressenti qu'Aahron avait des informations importantes, sinon il n'aurait pas eu la mine encore plus bas que terre qu'il l'avait avant qu'il ne me quitte pour passer ce coup de fil à Oncle Joey. Je n'avais pas misé à côté de la plaque d'ailleurs, car ce qu'il me révéla me pétrifia encore une fois de frayeur. J'avais réussi à admettre que Maman et Aidan avaient un lien particulier qui les reliait, que ma fiancée et lui avaient des espèces de visions, mais des sortes d'absence ? Est-ce que ce qui s'était passé ce matin pouvait-elle vraiment être considérée comme une absence ? Je me souvenais avoir utiliser le terme moi-même au long du cheminement de mes pensées, mais... C'était peut-être une absence d'Aidan, mais une présence d'autre chose ou de quelqu'un d'autre dans ce cas. J'avais frissonné lorsque Aahron avait fait référence à un petit garçon invisible qu'avait vu Aidan, m'enfonçant toujours plus dans des idées saugrenues qui parallèlement aux faits touchant Aidan n'avaient elles non plus ni queue ni tête. Que pouvait-il bien se passer dans la tête de ce gamin ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ? Et surtout, pourquoi semblait-il être le seul à être touché par cette folie, alors que tous les trois étions sans symptômes.

    J'avais réussi à admettre les visions... alors pourquoi ne pas pousser le vice encore plus loin. Pourquoi ne pas parler de fantômes, et d'esprits, et que diable, de possessions ! Non... Je ne pouvais pas accepter tout cela. Ces choses là n'arrivaient qu'à la télé, pas à Aidan, pas à ma famille. Je ne sus plus que répondre à Aahron lorsqu'il me demanda si sincèrement je pensais qu'il pouvait nous rendre le Aidan qu'on connaissait. Je ne pus même pas relever mon regard vers lui, le gardant fixer sur l'ange blond qui venait de tressauter une nouvelle fois dans son sommeil artificiel.

    Ma gorge se serra rien que de penser au doute qui m'envahissait, et je me rendis compte que je ne devais pas être le seul dans cette situation. A la maison, Allie devait se faire un sang d'encre, tout comme Samuel. Trisha était une mère, elle devait comprendre aussi même si ces rapports avec Aidan n'étaient pas des meilleurs ces derniers temps. Aahron, quant à lui, n'avait jamais pris son rôle d'aîné plus au sérieux que ces semaines passées tous ensemble... S'il y avait bien une chose que nous ne devions pas laisser passer, c'était bien le doute qui mènerait inévitablement aux secrets, aux mensonges et à la division. Je m'autorisai enfin à poser les yeux sur Aahron, mais cette fois-ci, la lueur rassurante du médecin avait disparu pour faire place à celle d'inquiétude du frère.

    « J'ai peur qu'on trouve pas de réponses, Aahron... » dis-je sans vraiment donner suite à sa question. Je ne voulais plus donner d'avis médical, je voulais me contenter d'être là et de tenir la main d'Aidan. « Il a des putains de visions, Aahron, des putains de... » commençai-je à paniquer en passant une main derrière mon crâne, lançant presque un appel au secours. « Et Allie aussi, ou les jumelles, peu importe. Tu comprends ce que ça veut dire, frangin ? Ca veut dire que ce qui arrive à Aidan là, ça va arriver à mes filles aussi. Et si ça se guérit pas... Je sais pas ce que j'vais faire. »

    Je tentai de reprendre mon calme, voyant que ça n'aidait en rien mon frère à se sentir mieux, bien que ce n'était pas mon but premier. J'exprimai mes angoisses bien trop loin. Il s'agissait d'Aidan, et non pas encore des filles, même s'il était légitime que la question me taraude.

    « Ce que j'veux dire c'est que... Il a des visions, alors pourquoi pas... autre chose aussi ? On est d'accord, c'est pas normal d'avoir des visions ? Alors pourquoi il pourrait pas voir des gens invisibles, ou des fantômes ou encore partager son corps avec un alien ?! »

    Je fis de grands mouvements en l'air de mes deux bras, avant de me laisser retomber le front contre les draps. Ca paraissait beaucoup plus stupide dit à voix haute...

    « Et le "petit mal", c'est pas possible, Aidan n'est pas épileptique... Si un neurologue a pas pu l'aider, qu'est-ce qu'il nous reste à faire. Maman avait apparemment abandonné elle aussi, sinon ce serait déjà fait. Bon sang, ça fait depuis qu'il est gosse qu'il lui arrive ce genre de trucs si ce que dit oncle Joey est vrai, tu te rends compte ? Mais qu'est-ce qu'on est sensé faire, Aahron ?! »

    Je finis par soupirer et reprendre définitivement mes esprits. J'étais juste heureux qu'il m'ait écouté jusqu'au bout sans essayer de me foutre une belle tarte afin de me remettre les idées en place. Il devait être aussi secoué que moi au fond. Ayant baissé les yeux un instant, je les reposais sur le visage pâle d'Aidan.

    « Ce qui est sûr c'est que oncle Joey en sait plus que ce qu'il en a dit, sinon il ne t'aurait pas raccroché précipitamment au nez en nous disant qu'on ferait mieux d'arrêter de fouiner. Je commence à croire que toute cette histoire, ça nous dépasse, mec. Maman a oublié de nous laisser le mode d'emploi pour celle-là. Tu t'es jamais dit depuis qu'on est ici qu'on devrait peut-être laisser les secrets où ils sont et retourner vivre nos petites vies tranquilles à Cleveland ? Peut-être que si on était pas venus ici, Aidan serait pas tombé si malade, c'est ce putain de bled qui nous rend tous marteaux... »

    Grayson, ville maudite ? Sûrement, sûrement pas. Tout ce qui était certain, c'était qu'elle avait une quelconque influence sur Aidan et sur toute personne sensible à ce genre d'échos. Et peut-être que c'était ça en fin de compte, une hyper-sensibilité au monde extérieur, quelque chose que les communs du mortel comme moi et Aahron ne pouvaient percevoir car nous n'étions pas assez ouverts ou que nous n'avions tout simplement pas les bons canaux ou récepteurs. Peut-être qu'il en existait dehors de ces phénomènes qu'on ne prononce qu'à voix basse. Toutes les légendes avaient leur part de vrai disait-on...
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 05 Mai 2011, 00:13

Il savait que c’était le bon moment pour vider son sac, pour se confier à Isaac sur des sujets qu’il n’avait jamais osé aborder avec personne. Des sujets auquel il évitait même de penser par peur de les affronter. Aahron était devenu maitre dans l’occultation des problèmes et de tout ce qui sortait de l’ordinaire dans sa vie, tout ce qui l’effrayait. C’était sans doute pour cela qu’il avait oublié toutes ces histoires étranges autour d’Aidan et que, jusqu’à récemment, il n’avait plus repensé à ce qu’il s’était passé quand son jeune frère avait quatre ou cinq ans. A présent, son souvenir revenait le hanter.
Il écouta Isaac distraitement, toutes ces pensées restant obstinément tournées vers ce jour-là. Le jour où Aidan avait été hospitalisé et où leur oncle Joey les avait emmené tous els trois en vacances. Les pires de sa vie. Il s’était figuré tout au long de celles-ci que, lorsqu’ils rentreraient, ses parents leurs annonceraient que leur petit frère était mort.
Mais ça n’avait pas été le cas. Il s’était remit de ce qui lui était arrivé et ses parents n’avaient jamais voulu en reparler. La seule fois où il avait insisté pour avoir el fin mot de cette histoire, sa mère l’avait giflé avant d’éclater en sanglots et de partir se réfugier dans sa chambre.
Quelques mois plus tard, il quittait le domicile familial sans jamais avoir ramené le sujet sur le tapis.

Aujourd’hui, il le regrettait amèrement. Margaret n’était plus là pour le renseigner, son père non plus, et l’oncle Joey pouvait se défiler en pressant simplement une touche de son cellulaire. C’était ce qu’il avait fait quelques temps plus tôt.

Aahron poussa un lourd soupir, la tête basse, les mains sur les hanches. Que pouvait-il répondre à Isaac ? Que pouvait-il décemment répondre !? Qu’il envisageait toutes ces choses ? Qu’il envisageait qu’Aidan soit possédé par quelqu’un, quelque chose ? Qu’il avait conscience d’avoir précipité les choses en l’amenant à Grayson ?
Et alors quoi ? QUOI !? Ils allaient tout laisser tomber et rentrer ?
Ils étaient allés trop loin pour faire demi-tour. Ils avaient trop sacrifié et Aahron voulait des réponses plus que jamais. Il en avait assez de se mentir à lui-même, de se cacher des vérités difficiles à comprendre. Il fallait qu’il sache ce que cachait Aidan. Il fallait qu’il sache ce que Grayson avait à cacher. Qu’il connaisse le fin mot de toute cette histoire de dingue
.

« Je crois qu’il serait tombé malade, qu’on soit ici ou à Cleveland » finit-il par répondre

Et il croyait. Après tous, les choses avaient démarrés bien avant qu’ils arrivent dans le Missouri. Ses cauchemars avaient commencés bien avant que ses parents s’arrêtent dans le village. Ca avait commencé quand il n’était encore qu’un enfant… De ça, ils étaient certains à présent.

****

Margaret poussa un soupir fatigué et abandonna Aahron dans le couloir du premier étage pour pénétrer dans la chambre d’enfant d’Aidan. L’adolescent de près de dix-sept ans se posta près de la porte, les bras croisés sur sa poitrine, et observa sa mère dégager ses longs cheveux blond légèrement ondulés derrière son épaule pour s’accroupir devant le siège à bascule que son benjamin ne quittait plus.

« Aidan ? Mon ange ? »

Mais il ne lui répondit pas. Il n’avait plus ouvert la bouche depuis des jours maintenant, se contentant de pousser des grognements de temps à autre. Des grognements étranges et inquiétants.

« Aidan,… maman va t’emmener faire un tour, d’accord ? » demanda-t-elle d’une voix douce, en tendant ses bras vers l’enfant qui ne broncha pas « Ce ne sera que pour un moment et quand tu reviendras, je t’offrirai une glace. Une tonne de glace ! Et tu pourras les manger dans ton fauteuil si tu veux… On va juste aller rendre une petite visite au Docteur Upperside. Tu l’aimes bien, non ? Il a toujours été gentil avec toi, non ?»

Aahron se redressa un peu, les sourcils froncés par la curiosité. Depuis la veille, son plus jeune frère avait refusé de quitter son siège et il hurlait à plein poumon chaque fois qu’on tentait de le toucher, comme si ce contact le brûlait. Ca avait été la goutte d’eau. Margaret avait décidé de le conduire chez le médecin sans plus tarder, après qu’il ait tout de même passé la nuit sur son siège à bascule.
Mais à peine Margaret l’avait-elle effleuré qu’il poussa l’un de ces horribles hurlements hystériques qui leur glaçait le sang à tous. L’adolescent fit min d’approcher mais la voix de sa mère lui parvint par-dessus le hurlement strident, lui intimant l’ordre de rester où il était.

« Aidan ! Calme-toi mon cœur ! Maman veut juste t’emmener faire un tour ! Un tout petit tour ! » cria-t-elle en essayant de lever le gamin de son siège
« PUTE !! »

La gifle avait raisonné aux oreilles d’Aahron avec plus d’intensité que l’insulte qu’il venait de cracher au visage de sa mère. Il avait vu la petite main encore potelée d’Aidan venir rencontrer sèchement le visage pâle et fatigué de sa mère.
Les yeux écarquillés, le souffle court, il observa son frère avec horreur alors que le silence était retombé sur la pièce qu’il ne quittait plus. Ce n’était même pas vraiment la gifle qui l’avait paralysé et fait s’hérisser ses cheveux sur son crâne. C’était le visage de son petit frère, ses lèvres retroussées dans une grimace affreuse et ses yeux.
Ses yeux habituellement d’un bleu intense qui venait de prendre une teinte noire…

****

« I-ils disent qu’il est déshydraté et que-que je ne le nourri pas ! Ils disent qu’il a l’estomac vide ! Si tu avais vu leur regard, Sean ! Je suis un monstre à leurs yeux ! Un monstre qui essaie de tuer son propre enfant ! » sanglota Margaret de l’autre côté de la parois
« Calme-toi, ça va aller… Ca va aller »

Les mâchoires crispées, Aahron tentait de réguler sa respiration alors qu’il écoutait ses parents, enfermé dans leur chambre depuis leur retour de l’hôpital où Aidan allait passer la nuit.

« Est-ce qu’il va mourir ? » demanda soudain Samuel, relevant ses yeux bleus et inquiet vers lui
« Non, pourquoi tu dis ça ? » le sermonna Isaac en lui assénant un coup de coude dans les côtes « Il est juste malade, papa nous l’a expliqué »
« Mais il a pas dit que maman lui donnait pas à manger »
« Elle lui donne à manger, gros crétin ! » le sermonna encore son ainé « Tu vois bien qu’elle lui donne à manger à chaque fois ! »
« Mais maman a dit… »
« Elle lui donne et puis c’est tout, c’est parce qu’il est malade, il doit vomir ou je sais pas quoi, c’est logique ! » s’entêta Isaac « Il vont le garder un peu à l’hôpital et bientôt, il ira mieux alors il pour… »
« La ferme ! Tous les deux ! Vous comprenez pas ou quoi ? » craqua Aahron en les bousculant tous les deux pour s’éloigner, puis se tourner vers eux, les larmes aux yeux « Vous comprenez pas qu’il est en train d’MOURIR !? Vous comprenez pas qu’ils pourront rien faire pour lui là-bas !? Il est pas JUSTE malade ! Il est… »
« Aahron ! »

L’adolescent fit volte face pour se trouver face à son père. Il avait l’air furieux. Pire, i avait l’air d’avoir pleuré.

« Vient avec moi, il faut qu’on parle. Sammy, va aider maman à préparer la valise pour Aidan. Isaac, je peux compter sur toi pour le dîner ? Des sandwichs feront l’affaire »

****

Leur mère avait passé la nuit à l’hôpital et le lendemain, leur oncle Joey était venu les récupérer pour les emmener en vacances. Ils n’avaient même pas eu le temps de dire au revoir à leur mère ou à Aidan. Leur père avait à peine déposé un baiser sur leur front à chacun, il n’avait pas osé les regarder.
Aahron avait été persuadé durant toute la semaine qui avait suivi que son frère allait mourir pendant leur absence. Il avait fait des cauchemars chaque fois qu’il avait fermé les yeux. Il voyait son petit frère être dévoré par une créature monstrueuse dont il n’arrivait pas à se souvenir à son réveille. Il le voyait être dévoré de l’intérieur, dévoré vivant…
Il n’avait jamais eu l’occasion de le dire à ses frères mais il avait comprit pourquoi l’estomac de son frère était vide, son petit corps vidé de son eau. C’était la chose en lui qui l’épuisait et volait tout ce qu’il ingurgitait. Aidan ne pouvait pas en avoir une seule miette, la chose ne le laissait pas faire.

Et elle était revenue.

Aahron se mordit la lèvre et détourna son visage pour en plus avoir à croiser le regard d’Isaac. Le sien était légèrement embué depuis quelques instants. Il se sentait vide. Impuissant. Il était complètement à bout et lassé par toutes ces incertitudes, ces doutes qui le rongeait et cette peur viscérale qui lui embrouillait l’esprit.


« Je ferai mieux de rentrer pour rassurer tout le monde» articula-t-il entre ses mâchoires crispées, cherchant à contenir son émotion « Je t’appellerai dès que je serai arrivé. S’il se passe quoi que ce soit… Tu sais ce que tu as à faire »

Et sans un mot de plus, se maudissant intérieurement, il se défila et prit la fuite.
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 05 Mai 2011, 10:49

    Je voyais bien l'effet d'une bombe à retardement qu'avaient les doutes sur l'intégrité de mon frère aîné. Soudain, il m'apparut lui aussi bien épuisé, et ça n'avait rien à voir avec le fait que la veille au soir on avait beaucoup bu, ou qu'il ait passé la nuit à s'envoyer en l'air avec son ex-femme. Être loin de chez nous ne nous réussissait pas vraiment. Je ne démordrai pas du fait qu'on serait bien mieux à Cleveland à l'heure qu'il était. Mais après les découvertes qu'on venait de faire, et l'état d'Aidan qui ne faisait qu'empirer, on ne pouvait pas tout simplement non plus tout abandonner ici et faire comme si rien ne s'était passé une fois rentrés. Je savais que Aahron aussi comptait aller au fin mot de l'histoire, et Sam, qui pourtant était arrivé ici convaincu de la thèse de l'accident, avait manifesté un revirement au fil du temps et des indices.

    Je ne répondis rien alors qu'il m'annonça qu'il rentrait, sans même attendre qu'Aidan se réveille. Mes yeux restèrent rivés sur l'ange blond qui dormait, comme pour lui éviter mon regard car je sentais qu'il n'en voulait pas. Lorsqu'il quitta enfin la chambre, je m'autorisai à jeter un coup d'oeil dans le couloir. C'était une vraie fourmilière, comme tout hôpital. Un peu plus calme que celui de Cleveland cela dit, mais Trimble était une petite ville. Les infirmières courraient à droite et à gauche, parfois poussaient des lits vides ou occupés vers des chambres. Les médecins eux ne fréquentaient pas beaucoup cet étage, à part pour informer les familles de l'état de leurs proches hospitalisés. Les blocs opératoires devaient se situer au dessus. J'aurais pu faire n'importe quoi pour me retrouver ne serait-ce qu'une seconde avec un bistouri en main... Seulement, j'avais quelqu'un à veiller.
    Je me retournai et revins m'asseoir, scrutant avec attention le visage toujours aussi palot de mon frère. Ses paupières dansaient avec frénésie, signe qu'il devait rêver. J'espérais que les sédatifs l'aident à se détendre, il en avait bien besoin, et surtout il s'agissait d'un repos bien mérité. Avec tout ce qu'il avait ingurgité hier soir en plus, il devait vraisemblablement passé un sale quart d'heure.

    Deux heures passèrent d'ailleurs ainsi, tandis que je redoutais le moment où il se réveillerait en sursaut. Je ne voulais pas voir les yeux d'un noir d'encre qu'il nous avait montré ce matin, lui ou la chose qui le rendait ainsi. Je me tenais au fond de ma chaise, contre le dossier, comme si j'avais peur qu'il m'attrape à la gorge. J'étais soulagé de savoir qu'Aahron était rentré à l'heure qu'il était, puisqu'il m'avait appelé il y a plus d'une heure déjà. Allie devait encore être dans tous ses états, surtout avec mon absence, mais Sam et Trisha prendrait soin d'elle jusqu'à mon retour. J'avais demandé au docteur Thibodeau par l'intermédiaire d'une infirmière de repasser me voir, afin de lui apporter les informations recueillies auprès d'Oncle Joey. Je n'étais pas certain que ça changerait quelque chose, mais au moins il disposait de tous les paramètres afin de faire correctement son boulot. Un gémissement attira mon attention sur Aidan, alors que j'étais en train de me servir un verre d'eau. Je lâchai tout et me rasseyais en lui prenant la main, oubliant instantanément toutes les appréhensions sordides que j'avais pu avoir. Il remua encore un peu, gémit d'autant plus, mais ne daigna pas encore soulever ses paupières pour souffrir au monde extérieur. Il devait avoir un sacré mal de crâne, mais heureusement sa chute n'avait pas fait de dégâts graves.


    « Doucement mec, prends ton temps. » susurrai-je à peine en posant une main sur l'épaule du blond afin qu'il ne décide pas de se relever trop brusquement.
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 05 Mai 2011, 14:16

    Aidan avait la sensation désagréable d’avoir été soudain projeté à l’intérieur de son propre corps. Il venait d’en reprendre l’entière possession et ce qui l’attendait à l’intérieur de sa carcasse n’était que souffrance…
    Son crâne d’abord lui paraissait peser une tonne et il avait l’impression qu’on l’avait placé dans un étau qui avait été resserré avec soin pour lui faire subir les pires tortures. Son visage en lui-même était douloureux, comme après une bagarre particulièrement sauvage. Il se sentait un peu comme après son altercation au parc avec Logan et Nathaniel…
    Sauf qu’en plus de cela, il se sentait lessivé, comme une coquille vide rejetée par la mer sur des rochers.
    Il avait mal partout et ne même temps, il se sentait curieusement anesthésié.
    Aidan n’eut même pas vraiment conscience qu’il avait ouvert les yeux. Le temps qu’il le réalise de toute façon, il les avait déjà refermés.

    Il resta immobile un moment après être revenu à lui, prenant conscience de chaque parcelle de son corps et analysant son état. Les résultats de son examen personnel n’étaient pas très concluants. Il avait l’impression d’avoir beaucoup trop dormi et d’être épuisé en même temps. Ses paupières lui paraissaient affreusement lourdes et il renonça à les ouvrir, restant somnolant pendant un temps indéterminé.

    Il sentait également un poids sur lui, près de son épaule, qui finit par disparaître. Et puis l’adolescent entendit une voix familière quelque part hors du brouillard, et sentit quelque chose de chaud entourer sa main.
    Ce n’avait rien à voir avec l’étau sur son crâne, c’était rassurant.

    Après un moment, Aidan finit par rouvrir les yeux avec prudence. Il grimaça en découvrant l’éclatant décor et son mal de crâne empira encore. Sa prise se resserra sur ce qui était vraisemblablement une main dans la sienne, alors qu’il laissait échapper un grognement plaintif en se tortillant un peu pour échapper à la lumière aveuglante du décor.
    Il poussa un soupir et réalisa alors à quel point sa bouche était sèche.

      « Jboirai pu jmais dtoute ma vie » baragouina-t-il en terminant d’émerger du sommeil peu réparateur dans lequel il avait sombré à un moment

    Prenant son courage à deux mains, Aidan se décida enfin à ouvrir les yeux pour de bon, après avoir pris une grande inspiration. Il lui fallut un moment pour faire le point sur le visage de son frère, à son chevet. Ses sourcils se crispèrent un peu lorsqu’une question insidieuse infiltra son esprit : qu’est-ce qu’il fichait là ?
    Et soudain, le décor tomba autour de la silhouette d’Isaac. Il n’était pas dans sa chambre, à l’étage de la maison qu’ils louaient sur East Jefferson Street. Il ne se trouvait pas non plus sur le sofa du salon ou encore dans le coffre de la Volvo où il se souvenait être monté.
    Il savait où il était mais n’arrivait pas encore à enregistrer l’information.

    Pourtant, les bruits alentours lui apparaissaient maintenant plus clairement et tout devint évident. Les bips réguliers, les sonneries lointaines de téléphone, les bruits de pas ou de roues mal huilées glissant sur un sol en lino, les annonces… Et les voix. Ces voix qu’Aidan entendait toujours dans ce genre d’endroit. Des voix étranges qui lui fichaient une trouille bleue…

    Les battements de son cœur s’emballèrent soudain et il se redressa d’un bond, n’accordant aucun crédit à son crâne qui protesta vivement ou aux points noirs qui se mirent à apparaître dans son champ de vision. Ses yeux écarquillèrent se braquèrent sur Isaac alors qu’il enserrait sa main avec force, enfonçant ses ongles courts dans la peau de son frère.

      « J’peux pas rester ! J’peux pas rester ici ! Faut qu’on s’en aille tout de suite ! » paniqua-t-il en essayant vaguement de se mettre debout, réalisant seulement maintenant qu’il était perfusé et qu’un détecteur avait été placé sur son index

    Abandonnant la main de son frère, il se mit en tête de s’en débarrasser sur le champ, dans des gestes précipités.
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Isaac Donnelly
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 05 Mai 2011, 15:30

    Doucement, Aidan émergea de son sommeil. Je priai encore dans un coin de ma tête pour qu'il s'agisse bien là de mon frère, et non pas cette horrible chose qu'il paraissait avoir en lui quelque part, même si un sentiment de soulagement venait contrecarrer cette inquiétude grandissante à mesure que les paupières d'Aidan clignaient pour s'accoutumer à la lumière. Je le vis m'observer un instant, et attendis avec appréhension une quelconque réaction. Lorsque la panique prit place dans ses prunelles, je savais que cet épisode n'allait pas être facile. Aidan n'avait jamais aimé les hôpitaux, mais je devais lui faire comprendre que cette fois, c'était pour son bien. Je me relevai subitement en faisant basculer la chaise qui tomba en arrière, alors que mon frère lui, s'agitait dans tous les sens en essayant de se mettre debout et d'arracher ses perfusions. Je lui agrippai les épaules, et le força à relever le menton pour établir un contact visuel.

    « Non, Aidan ! S'il-te-plaît, écoute-moi avant de tout foutre en l'air ! »

    Je le secouai un peu, et il finit par s'immobiliser. Je soupirai et inspirai à nouveau un grand bol d'air avant de reprendre la parole.

    « Est-ce que tu t'souviens de ce qu'il s'est passé ce matin ? » Devant son air hagard, je compris qu'il ne savait absolument pas de quoi je parlais. Il se remit un peu à gigoter, mais je ne le lâchai pas. « C'était pas toi, Aidan, on le sait. Mais... Il faut qu'on te guérisse, c'est pour ça qu'on est là. Le docteur a dit qu'il pourra peut-être t'aider. »

    Il n'avait pas l'air convaincu, pire, il pensait que c'était une blague au vue de l'expression sur son visage. Peut-être qu'il n'y croyait pas lui, et peut-être qu'il était terrifié à l'idée de rester ici une seule seconde de plus, mais tout cela avait assez durer. Il ne pouvait plus effrayer tout le monde de cette façon, et surtout, il ne pouvait pas laisser quelque chose comme ça lui arriver. C'était sa santé, et il avait l'air de s'en foutre royalement. On l'avait laissé tranquille assez longtemps, il devait céder maintenant. Le voyant recommencer à arracher ses perfusions, je m'empressai de reprendre la parole.

    « Sil-te-plaît, si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour nous, pour nous tous. Tu nous as vraiment foutu les j'tons, mec... Et si tu continues comme ça, tu vas y laisser ta peau. Je rigole pas. » l'implorai-je, d'un regard intense. « Ca coûte rien d'essayer. Et je serais avec toi tout du long, j't'abandonne pas, j'te le promets. » repris-je avec vigueur.

    Je me souvenais d'avoir mainte et mainte fois tenter de le convaincre de faire quelque chose face à son état lamentable. Et je ne savais pas très bien pourquoi je pensais qu'aujourd'hui, il allait en être autrement. Que pour une fois, il voudrait bien prendre la main qu'on lui tendait. J'avais toujours cru qu'il était trop fier pour nous demander de l'aide, et qu'il préférait souffrir dans son coin. Et jusqu'à hier encore, ça m'était égal. S'il ne pouvait pas ravaler sa fierté l'espace d'un instant, alors qu'il aille au diable et se débrouille. Mais ce matin... Ce matin m'avait laissé paralysé d'effroi, et je m'étais rendu compte que si jamais Aidan disparaissait complètement pour faire place à cette autre personnalité pour le moins malsaine... Non seulement je m'en voudrais à vie, mais aussi je ne voulais pas perdre mon petit frère. On partageait chair et sang, ceux de notre père et de notre mère, et ça, j'avais eu tendance à l'oublier ces derniers temps. Allie avait raison depuis le début, c'était ridicule d'avoir eu cette attitude enfantine consistant à éviter Aidan et à ne pas lui parler. Et je comptais bien faire amende de mes torts, en commençant par l'aider à aller mieux.


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Aidan S. Donnelly
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 05 Mai 2011, 16:14

    Son mal de crâne lancinant l’empêchait de vraiment se concentrer, mais c’était surtout sa peur qui l’empêchait d’être vraiment réceptif à ce que pouvait lui dire Isaac. Il comprenait le sens de ses mots, il comprenait ce que son frère attendait de lui et avait envie de lui répondre qu’il était d’accord.
    Sauf qu’il ne pouvait pas rester.
    Même s’il l’avait souhaité, s’il voulait rassurer Isaac et agir comme il fallait, Aidan ne pouvait PAS rester coincé ici. Pour combien de temps ? Isaac n’avait rien dit à ce propos mais une nuit entière lui paraissait déjà trop longue à affronter.
    Et si jamais les médecins ou ses propres frères avaient décidé de le faire hospitaliser pour plus longtemps que ça ? Etait-il question de jours, de semaines ? Combien de temps était censé prendre la guérison miracle dont Isaac lui parlait ?
    Non, c’était inenvisageable. Il ne resterait pas ici. Point.

    L’adolescent tenta une nouvelle fois d’essayer d’échapper à la poigne de son frère, mais il était trop fatigué pour cela, il fallait se rendre à l’évidence. Il se sentait nauséeux et la simple pensé qu’il devrait rester ici lui donnait envie de vomir.
    S’il n’avait pas eu peur de le faire d’ailleurs, il se serait remis à hurler et à s’agiter.
    Mais bouger lui demandait un effort trop considérable.

    Pourtant il fallait bien qu’il fasse quelque chose !


    Les yeux encore exorbités et à présent embués de larmes, Aidan continua de fixer son frère, ses lèvres tremblants malgré lui. Il voulait lui expliquer mieux pourquoi il fallait absolument qu’ils s’en aillent, mais le petit blond n’arrivait pas à s’y résoudre. Tout d’abord parce qu’il ne savait pas par où commencer et ensuite parce que son cerveau était trop embrouillé, sa gorge trop nouée pour qu’il arrive à parler.
    Et puis il s’était fait à ce silence. Il s’était fait à l’idée d’assumer tout cela seul.

    C’était à sa mère qu’il parlait de tout ça, à elle seul. Il ne pouvait pas en parler à ses frères, elle lui avait demandé de ne pas le faire. Et même si elle n’était plus, ce n’était pas une raison pour trahir sa promesse, au contraire.
    C’était son problème et c’était à lui de le gérer. Mais pas ici. Etre ici, c’était trop dur, c’était au dessus des maigres forces qui lui restaient encore.

      « Pourquoi tu m’fais ça ? » finit-il par demander, la voix entrecoupée de sanglots

    Il savait qu’il était injuste. L’adolescent avait parfaitement conscience qu’Isaac ne cherchait pas à lui faire du mal, il ne comprenait pas, c’était tout. Il ne pouvait pas comprendre parce qu’il ne savait rien, aucun d’eux ne savait.
    Mais c’était plus fort que lui.

      « J’ai… Je ferai comme vous voulez ! Je ferai des efforts ! J’peux faire des efforts si tu m’laisses sortir d’ici, d’accord ? On a qu’à dire ça. Je fais des efforts et toi tu m’ramènes à la maison » tenta de l’amadouer Aidan, refermant ses mains sur les poignets de son frère qui le maintenait toujours « Tu veux que j’fasse quoi comme effort ? Que j’arrête de boire ? j’le ferai ! Je boirais plus une goutte d’alcool comme ça il m’arrivera plus… de trucs »

    Parce que c’était ça le problème, non ? Il avait trop bu et avait fait une bêtise. Ou alors il ne s’était pas réveillé et ils avaient été forcés de l’emmener d’urgence à l’hôpital. C’était forcément pour quelque chose du genre. Alors s’il promettait, son frère le laisserait sortir.

      « Je m’énerverai plus et j’me tiendrai à carreau avec les Redd et je m’excuserai auprès du maire, comme ça tout sera arrangé ! »

    C’était la seconde raison possible à cet acharnement. Ils lui en voulaient encore pour ce qu’il avait fait le jour de la projection, pour la bagarre. Isaac l’avait même soupçonné d’être à l’origine de l’incendie. Etait-ce pour ça qu’il l’obligeait à rester ici ?

      « Tu dois pas m’punir comme ça, d’accord ? J’te pardonne si tu m’emmènes à la maison » ajouta-t-il ensuite, reniflant bruyamment alors que quelques larmes continuaient de couleur sur ses joues pâles

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Isaac Donnelly
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeMar 17 Mai 2011, 18:27

    Comment répondre quelque chose à un tel acharnement ? Aidan était à bout de force et me suppliait littéralement de le ramener à la maison. Il pensait que c'était quelque chose qu'il avait fait, une bêtise. Mais ce n'était rien de tout cela, on le savait maintenant. On étaient d'ailleurs même plus certain que c'était Aidan dont il était réellement question. La gorge serrée par l'insistance dont faisait preuve mon jeune frère, je fus incapable de reprendre la parole tout de suite. J'avais envie de l'arracher à toutes ces machines et de le ramener à la voiture, de conduire droit jusqu'à Cleveland et de ne plus jamais remettre les pieds à Grayson. Mais c'était impossible, ce n'était pas la chose la plus raisonnable à faire. Et Dieu seul savait qu'il était temps de faire la chose raisonnable... Le voir dans cet état me fendait littéralement le coeur. Qu'aurait éprouvé maman ou papa à ma place, de voir leur petit dernier si mal ? Je ne pouvais qu'imaginer, mais en leur absence, c'était bien à moi de m'occuper de lui. Je l'avais promis à maman, même inconsciemment. Si c'était ça d'être parent, si c'était d'avoir aussi mal et de se sentir si impuissant, peut-être que j'aurais dû réfléchir à deux fois avant de planter deux petites graines dans le ventre d'Allie. Car à ce moment précis, c'était la sensation la plus désagréable et destructrice que j'avais connue. Je lâchai un des poignets de mon frère, posant ma main sur son épaule. C'était si difficile d'avoir les mots alors que je n'étais même pas convaincu de ce qu'il fallait faire moi-même...

    « C'est pas ça, Aidan... C'est rien de tout ça. Et j'te promets que je suis pas en train d'te punir, comment j'pourrais alors que... » Je coupai court, baissant la tête, de honte, en repensant à ce que je lui avais fait subir. « Ca a duré trop longtemps maintenant, on t'a laissé tranquille parce qu'on savait pas, mais c'est allé trop loin. Il faut que tu nous laisses t'aider, Aidan, tu dois nous faire confiance. On est en train d'te perdre, merde, et j'peux pas laisser faire ça ! »

    Mais les larmes chaudes continuaient de couler sur les joues pâles de mon frère. J'avais l'impression de le revoir une dizaine d'années plus tôt, tombé de son vélo ou des escaliers. Mais ce n'était pas un gamin casse-cou qui était sous mes yeux, on avait tous bien grandi depuis cette époque. Et je me surpris même à cet instant, à faire ce que je n'aurais jamais fait dix ans plus tôt. Je me redressai et le serrai dans mes bras, lui chuchotant que tout irait bien jusqu'à ce qu'il se calme un peu. Je repris ensuite ma place, l'air encore pourtant blessé et soucieux.

    « Le plan c'est que tu dormes. Juste une nuit, et les doc' vont voir ce qui se passe dans ta tête quand tu dors. J'te promets, rien de plus. Je te ramène à la maison dès demain matin. S'il-te-plaît, Aidan... »

    Les médecins leur apprendraient-ils ce que je soupçonnai déjà mon frère de savoir d'une certaine manière. Nous n'avions pas tous les éléments, mais j'étais persuadé qu'Aidan refusait de tout nous dire. Il m'avait parlé du lien spécial qu'il avait avec maman, de ces visions dérangeantes, mais qu'avait-il donc à dire sur ses yeux qui étaient devenus d'un noir si flippant qu'on en avait presque tous fais dans le froc ?

    « Si tu sais quelque chose, ou même si tu crois savoir... sur ce qui t'arrives, pourquoi tu parles de trucs qui n'ont aucun sens, et surtout pourquoi tes yeux sont devenus tout noir, il faut m'le dire maintenant p'tit frère. »
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeMar 17 Mai 2011, 19:40

    Aidan renifla bruyamment et tâcha de calmer ses pleurs du mieux qu’il le put. Il détestait se mettre dans cet état devant ses frères et avoir à soutenir leur regard plus tard. C’était pour cette raison qu’il refusait de dormir, pour ne pas avoir à se réveiller en pleurant comme un imbécile…
    Mais aujourd’hui, il se retrouvait enlacé par un de ses ainés dans une chambre d’hôpital, les joues mouillées de larmes qu’il n’arrivait pas à retenir.
    Le jeune homme avait un goût prononcé pour le dramatique, ce n’était un secret pour personne, mais il aimait pouvoir contrôler les choses. Se donner en spectacle parce qu’on le voulait bien était très différent de ce qu’il était en train de faire actuellement. Il craquait physiquement et moralement et se retrouvait diminué devant une personne qui lui était cher et dont le regard le ferait culpabiliser durant de longues heures. Il n’arrivait plus à maitriser ses nerfs, ses larmes ou quoi que ce soit.
    Et tout cela était à mettre sur le compte de la peur. Une peur viscérale qui prenait le dessus chaque fois qu’il se trouvait dans un hôpital et qui lui donnait presque le tournis. Il se sentait vidé de ses forces, son estomac se nouait atrocement et son coeur s’affolait malgré lui à la pensée inquiétante qu’on ne le laisserait jamais plus ressortir.
    Et il ne pensait pas aux médecins… Aidan pensait aux voix. Aux voix qui l’appelaient, réclamaient son aide ou se contentait de hurler et pleurer. Ces voix qu’il avait l’impression de continuer d’entendre durant des jours après ses visites forcées dans ce genre de bâtiments.

    Cela dit, la dernière remarque d’Isaac permit à Aidan de retrouver un peu ses esprit, la curiosité laissant place à la peur durant quelques instants. Des yeux noirs ? De quoi est-ce qu’il parlait au juste ? Aidan connaissait bien entendu l’expression à propos des regards noirs lancé à autrui en cas de colère, mais il ne voyait pas vraiment ce que ça faisait dans la conversation.
    D’autant que quelque chose lui disait que son frère n’utilisait pas ce terme dans ce sens…

    « Q-quoi ? Je vois pas d’quoi tu p… »

    Sauf que le petit blond comprit très rapidement de quoi parlait le médecin. Tout coïncidait. Le problème avec ses yeux devenus noirs, ses phrases qu’Isaac avait jugées sans aucun sens mais qui avaient certainement été plus grossières, déplacées et mauvaises que vraiment dépourvues de sens. Et puis finalement, la perte de mémoire.
    Les souvenirs de cette étrange scène qui s’était jouée entre lui et Allie lui revinrent alors en mémoire…


****

Un bruit attira son attention et l’arracha à ses raisonnements. Un bruit de raclement métallique. Le jeune homme tourna son regard dans cette direction et un frisson le parcourut lorsqu’il reconnut l’objet. Il s’agissait d’une vieille hache à la lame tellement rongée par la rouille qu’elle semblait se confondre avec son manche boisé.
Qu’est-ce que c’était que ça encore ? D’où est-ce que ça sortait ?
Mais le jeune n’eut pas le temps de s’interroger davantage.

« Aidan… »

L’intéressé tourna son regard azuré vers Allie, réalisant qu’à nouveau, sa vue était brouillée. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’elle l’était par quelques larmes de frustration, d’incompréhension et de peur.
A l’image de sa vision, son esprit qui fonctionnait au ralentit était embrouillé et les bourdonnements qui s’élevaient toujours dans son crâne l’empêchait de formuler la moindre pensée cohérente. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était se répéter encore et encore cette phrase entêtante : qu’est-ce que j’ai fais ?
Et après une poignée de seconde, il parvint à la formuler d’une voix à peine audible et hachée par les sanglots qui entravaient sa gorge nouée.

« Qu’est-ce que j’ai fais ? »

Il en était certain maintenant. Il s’était endormit. Il ne savait pas quand, ni combien de temps ; où était ses frères ou pourquoi il était seul avec Allie en ce moment ; pourquoi il y avait une hache près d’eux.
Tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait fait quelque chose de mal.

« Aidan... tu m'as menacé avec une hache, tu m'as menacé avec une hache... et tu m'as dit des choses horribles. Comment as-tu su que j'étais enceinte ? » Elle ravala sa salive et plongea ses yeux dans ceux de son interlocuteur. «C'était comme si c'était pas toi, ta voix... J'ai cru que tu allais me tuer... »

La jeune femme soupira fortement alors qu’une larme venait mouiller sa joue pâle malgré son bronzage naturel.

« C'était quoi ce que tu m'as fait ? C'était quoi ? C'était qui ? On aurait dit un schyzo en crise à part que tu n'as rien de tout ça. Est-ce que ce sont tes cauchemars ? Une crise de somnambulisme ? Explique moi comment tu as pu faire ça !
» s’exclama-t-elle en ravalant un sanglot « Et tes yeux, Aidan ! Ils étaient totalement noirs… Mon Dieu qu’est-ce qui est arrivé à tes yeux ? »

S’il avait pensé qu’interroger Allie sur ce qui se tramait allait l’aider à y voir plus clair, le jeune homme devait avouer que ce n’était pas le cas. Au contraire, elle venait de jeter un voile opaque de doute sur son esprit déjà en plein chaos.
D’après elle, il l’avait menacée avec une hache. Pourquoi aurait-il fait ça ? Comment avait-il pu ? Non, assurément, elle avait du mal interpréter son attitude il avait sans doute simplement… mais qu’est-ce qu’il aurait pu faire avec une hache ? Il ne se souvenait même pas l’avoir tenue entre ses mains ! Il ne se souvenait de rien d’autre qu’être rentré ici après leur entrevue mouvementée avec Nathaniel. Lui, il aurait aimé le couper en petits morceaux après ce qu’il avait dit… mais pourquoi menacerait-il Allie ? Peut-être que dans un accès de rage, il avait effectivement voulu couper l’homme en rondelle et s’était mis en tête d’aller chercher l’arme quelque part, sans en être vraiment conscient. La fiancée de son frère était alors intervenue et le trop plein d’émotions ajouté à la fatigue accumulée l’avait fait tourner de l’œil et perdre la mémoire.
C’était l’explication la plus plausible et elle était déjà complètement loufoque et bancale.
Il y avait forcément autre chose.

Le brouillard qui l’habitait s’épaississait davantage. Ses pensées s’entrechoquaient et Aidan n’arrivait pas à se canaliser sur une seule donnée et à l’analyser convenablement. Tout se mélangeait et il avait l’impression que son cerveau allait éclater.
Mille questions lui venaient mais il ne trouvait pas comment les formuler, n’était même pas certain de savoir encore comment parler. Il se sentait dans le corps d’un étranger qu’il ne maitrisait pas et n’arrivait plus à faire coïncider ses pensées et ses gestes. Son cœur cognait follement dans sa poitrine et tout ce qu’il pouvait faire, c’était fixer Allie à travers ses yeux embués de larmes et brûlants de fatigue. Il ne comprenait rien à rien et plus elle parlait, plus elle l’embrouillait. Il avait beau se creuser les méninges, rien n’y faisait et il ressortait plus frustré et perdu encore de ses expéditions intérieures.
Et finalement, ses nerfs cédèrent.

« Je sais pas » explosa-t-il en éclatant en sanglots

Il tenta vainement de se contrôler mais c’était peine perdue. Plus rien ne répondait. Il était comme spectateur. Un spectateur qui ne comprend rien à ce qu’il voit, entend ou fait et qui se contente de subir le film d’épouvante qu’on le force à regarder.

« J’suis désolée, j'comprends pas » sanglota-t-il en hoquetant bruyamment, dissimulant son visage larmoyant derrière ses mains « J’me souviens pas, Allie, j'me souviens de rien »

****

    Il avait fait jurer à la jeune femme de ne rien répéter aux autres, par gêne et surtout par peur de ce qu'ils en penseraient. Et Allie avait tenu parole jusqu’ici… Peut-être le moment était-il venu d’enfin se libérer du poids qui pesait sur lui depuis tout ce temps et de tout avouer à Isaac.
    Sauf qu’Aidan n’arrivait pas à s’y résoudre.
    Isaac allait le détester quand il saurait tout ça. Il ne voudrait plus jamais lui adresser la parole et il le ferait certainement interner. Alors il se retrouverait enfermé pour toujours avec les voix pour seule compagnie… Cette pensée était trop effroyable pour que le petit blond l’envisage une seconde de plus.

      « Je…me souviens de rien, je sais pas de quoi tu parles » reprit-il, retrouvant son calme peu à peu

    Il essaya de fuir son regard et s’éloigna physiquement de son frère pour venir se caler contre les coussins et échapper à ses étreintes qu’il ne pensait plus mériter. D’ailleurs, il ne méritait plus les bras de grand monde à l’heure actuelle.
    Isaac avait tort : être ici était une punition, mais il l’accepterait avec dignité. OU presque.

      « Si tu restes… alors je veux bien rester aussi pour cette nuit » concéda-t-il d’une voix tremblante « Mais juste pour cette nuit et après tu me ramènes tout de suite à Grayson »

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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 19 Mai 2011, 12:28

    Je n'étais pas totalement convaincu de la franchise d'Aidan. Le mouvement de recul qu'il avait eu après mon étreinte, à se caler bien au fond de son lit contre les coussins, me laissait penser qu'il en savait plus que ce qu'il voulait bien dire. J'avais néanmoins déjà réussi à lui faire accepter de rester pour la nuit, et ne voulais pas plus insister de peur qu'il change d'avis. Je sentais qu'il était terrifié à l'idée de passer une nuit ici, mais j'étais persuadé que c'était pour son bien. Sa voix tremblante lorsqu'il concéda enfin à ma demande, me fit presque regretter, mais je ne devais pas céder. Les médecins allaient forcément trouver quelque chose. Je savais que la fatigue était due au fait que mon frère se tenait volontairement éveillé afin de ne plus faire de cauchemars, mais il ne pouvait pas continuer à épuiser son corps de cette façon. Il ne tiendrait plus longtemps, les malaises devenant chose récurrente ces temps-ci. Mais comment expliquer ce qui s'était déroulé sous nos yeux ce matin-même ? Y avait-il un remède, était-ce... normal ?
    Le docteur du sommeil semblait être mon seul espoir pour l'instant. Et le seul d'Aidan aussi bien.

    Je soupirai de soulagement et hochai la tête doucement, m'apprêtant déjà à aller annoncer au médecin que tout était en ordre.

    « J'te le promets, dès demain matin, on rentre à la maison. J'vais aller prévenir l'infirmière que c'est bon. D'ici quelques heures, tu d'vrais pouvoir faire ta belle au bois dormant. » terminai-je avec un maigre sourire en essayant de plaisanter pour qu'il se détende.

    J'eus une seconde d'hésitation à quitter la pièce, comme si j'étais certain qu'il ne serait plus dans son lit lorsque je reviendrai. Cela dit, je ne serais pas loin, et s'il sortait, je le verrai. Je m'éclipsai alors, après un dernier regard vers mon plus jeune frère, lui faisant la promesse muette de revenir vite et de rester à ses côtés jusqu'à la fin.

    ***

    Derrière une vitre épaisse, j'observai Aidan dormir, des électrodes recouvrant une bonne partie de son corps. Le doc' m'avait autorisé à rester dans la pièce le temps qu'il s'endorme. Petite entorse à la procédure, mais qui s'était avérée nécessaire vu le degré de panique de mon frère. Une fois qu'il eut fermé les yeux vers d'autres mondes, j'étais venu rejoindre les techniciens et le docteur dans la salle d'observation. Les bruits réguliers des machines me détendaient, car j'avais beau ne pas avoir peur des hôpitaux - ce qui serait le comble de l'ironie vu mon métier, j'étais tout de même stressé à l'idée que cela puisse se passer mal. Pour l'instant, pas d'inquiétudes à avoir, avait dit Thibodeau. Les machines enregistraient la progression du sommeil du patient, donnaient parfois quelques analyses, mais rien d'anormal à priori.
    Et si cette nuit tout se passait bien, comment savoir ce qui n'allait pas avec mon frère ? Avait-il des cauchemars toutes les nuits sans exception ? Si on loupait le coche cette fois, jamais plus je n'arriverai à lui faire remettre les pieds ici. Ce n'était pas comme si je lui souhaitai de cauchemarder, mais presque. Et s'il se remettait à délirer, comme ce matin ? Le docteur pourrait-il identifier plus précisément de quelle maladie souffrait mon frère ?

    Je ne voyais qu'une dernière solution si cette nuit finissait en échec... Mais jamais Aidan n'accepterait. A vrai dire, même moi j'aurais tôt fait de m'emporter si on me demandait d'aller voir un psy. Non pas que je le croyais fou, loin de là. Mais c'est assurément ce qu'il penserait. Le fait était qu'il ne nous parlaient pas, ou pas assez en tout cas. Et j'avais la ferme conviction que tout ce qu'il gardait enfoui le rongeait petit à petit, empirait son état. La mort de nos parents n'avaient été facile pour aucun d'entre nous, mais Aidan avait été le plus touché. C'était encore un gamin, il avait encore besoin d'eux. Est-ce que trouver les réponses que nous étions venus chercher à Grayson l'aiderait à aller mieux ? Si seulement je pouvais en être certain, je m'y attellerai sur le champ, plus de perte de temps, rien que de l'efficacité. Et même s'il fallait casser quelques bras au passage, si ces réponses guérissait Aidan, alors on saurait que les chercher n'avait pas été en vain.

    Son visage était paisible, comme il devrait l'être normalement. Je me demandais bien ce qu'il se passait dans sa tête à cet instant, s'il rêvait de poneys roses, ou d'une salle remplie de fans venus l'acclamer pour sa musique. Et aussi si ce tableau allait bientôt tourner au désastre, et si j'allais l'entendre crier à l'aide. J'étais prêt à sauter dans cette pièce à la seconde même où je constaterai sa détresse, même si le docteur m'en empêcherait probablement. C'était après tout, le but de ce test. Ma jambe sautillait nerveusement dans l'attente d'une quelconque défaillance de mon frère, et au vue des coups d’œils inquisiteurs de l'un des techniciens sur celle-ci, je compris bien vite que je dérangeais. J'inspirai promptement pour me détendre, et tentai de me focaliser sur autre chose que mes craintes. Les bips des machines, oui... C'était mieux...
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Aidan S. Donnelly
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 19 Mai 2011, 15:22

Trop bavards. Ses frères étaient bien trop bavards. Ces baiseurs de vaches comme Il les appelait. Francis s’était esclaffé la première fois qu’il avait entendu la petite fille à la voix d’homme prononcer ce terme pour les qualifier. Et puis il s’était senti terriblement honteux et avait plaqué ses deux mains sur sa bouche recouverte d’un duvet blond duquel ses ainés se moquaient. Mais la petite fille étrange lui avait dit qu’il n’y avait pas de honte à avoir et que ça resterait leur petit secret. Après ça, Il/Elle l’avait laissé tripoter son corps froid et sans formes pendant des heures.
Francis adorait ces petits moments privilégiés qu’il passait dans la cave avec la petite fille glacée. Ses frères se moquaient, lui demandait s’il aimait ça, se branler dans le noir, et l’adolescent les laissait dire. Si ça les amusait après tout… Du moment qu’ils ne descendaient pas voir, ça lui allait très bien. Il avait l’habitude de supporter leurs moqueries.
Il avait conscience de ne pas être un garçon très attirant de toute manière. Immense, trop maigre, un peu bossu, des jambes arquées, son visage étaient toujours couvert d’acné. Ses lunettes posées sur son nez toujours dégoulinant à cause de ses allergies étaient trop grandes et tordues. C’était d’ailleurs la première chose qu’il faisait lorsqu’il descendait dans la cave : s’en débarrasser. Il n’en avait pas besoin en bas. Il n’était plus myope comme une taupe. Francis avait l’impression d’être plus grand, plus costaud, plus intelligent aussi. Le monde lui appartenait et il était désirable. Follement désirable même !

« Juste un petit tour à tes frères trop bavards, Francis. Tu vas voir, tu vas beaucoup t’amuser ! Ship, shop ! » gloussa la gamine en enfonçant un peu plus la main de l’adolescent entre ses cuisses

C’était la seule partie du corps de la gamine qui était chaude. Chaude et humide. Francis adorait ça. La respiration haletante, il lui sourit, révélant ses grandes dents mal alignées et jaunâtres.
Oui, il allait bien s’amuser. Il allait s’amuser avec ses frères et quand il en aurait terminé avec eux, il viendrait baiser la petite. Il lui enfoncerait sa queue si profondément qu’il la tuerait une seconde fois. Il la déchirerait de l’intérieur. Bordel, c’qu’ils allaient s’amuser !

« La hache. Tu mettras la hache » le corrigea la petite avec sa voix d’adulte anormalement grave
« Oui, avec ça » concéda Francis sans se défaire de son sourire

Il ôta sa main du cadavre de la gamine pour s’en détourner sans un regard en arrière. Il la retrouverait bientôt de toute manière. Pour la pénétrer avec la hache et tout déchirer sur son passage.
Son regard se porta directement sur l’outil mis en évidence sur l’établi. Francis ne l’avait encore jamais vu dans la cave au cours de ses nombreuses visites mais sa présence ne l’avait pas dérangée. Tout lui paraissait évident maintenant. Tout s’emboitait parfaitement.
L’adolescent attrapa la hache à deux mains et remonta lentement l’escalier, sans prendre la peine de remettre ses lunettes sur son nez. Il n’en aurait pas besoin. Il voyait clair. Il voyait comme jamais. Il guiderait sa main de toute manière.
Il commença à siffler l’air d’introduction du film Cabaret, sortit quatre ans plus tôt, et passa la porte de la cave qui s’était ouverte d’elle-même pour lui permettre de passer. Elle le faisait toujours. C’était elle qui choisissait qui pouvait descendre et plus important encore, qui pouvait remonter…

Maggie, la femme du plus vieux de ses frères fut la première à croiser sa route. Il fut un peu frustré que la partie finisse si rapidement avec elle. Cette conne s’était évanouie en voyant sa main boudinée se détacher du reste de son corps. Elle n’avait même pas crié…
Cette sale poufiasse qui l’avait humilié tant de fois en racontant en plein repas qu’elle avait dû laver ses draps parce qu’il avait encore eu un petit accident. Cette grosse vache assistée qui lui tapait dessus quand il n’allait pas assez vite pour accomplir ses corvées à sa place.
Francis avait abattu son jouet sur son visage 5 ou 6 fois avant de laisser la lame rouillée mordre dans la chair épaisse de son estomac. L’outil était resté un peu coincé quelques fois mais ça n’avait pas dérangé le garçon, il avait tout son temps.

« Qu’est-ce qui se passe en bas ? Maggie, c’est toi ? »

Francis leva les yeux vers l’étage où se trouvait Ruth, l’épouse de son second frère. L’anorexique enceinte de sept mois et alitée depuis des semaines à cause des saignements qu’elle avait eu en s’occupant du jardin. Depuis, l’adolescent était devenu son larbin. Et elle trouvait à redire à tout ce qu’il faisait.
Qu’allait-elle penser de son jeu ?
Un sourire amusé étira ses lèvres sur lesquelles un peu du sang de Maggie avait giclé. Elle allait adorer.

« It’s just a jump to the left » chantonna-t-il en passant une main dans ses cheveux gras avant de commencer son ascension des escaliers « And then a step to the right… »
« Francis, c’est toi ? Qu’est-ce que tu fiches encore ? »
« Put your hands on your hips ! » scanda-t-il en suivant son propre ordre musical, sautant à pied joint sur la dernière marche de l’escalier

Il prenait tellement de plaisir que ça en devenait presque indécent. Il imaginait la tête de ses frères quand ils rentreraient. Peut-être qu’il devrait cacher Maggie et Ruth quelque part pour leur faire la surprise… Ca paraissait être une très bonne idée ! Une excellente idée !
Et pourquoi est-ce qu’il ne préparait pas un bon repas. Un bon repas pour accueillir ses frères et leur jouer des tours. Ce serait à son tour de les humilier publiquement. Tout le monde s’amuserait beaucoup ! Les baiseurs de vaches s’amusaient toujours beaucoup dans ces cas là, ils riaient comme des dingues en postillonnant sur tous les plats. Ca devrait beaucoup leur plaire, oui, un repas. Un repas de fête !

« Et au menu ce soir : du bébé bien dodu dans sa sauce placenta maison ! » pouffa-t-il en pénétrant dans la chambre

Ruth se mit à hurler. Francis éclata de rire.
C’était le plus beau jour de sa vie.

****

    Aidan continua de se débattre sur le lit auquel il était solidement maintenu, le visage crispé par l’angoisse. Il luttait pour s’arracher à son cauchemar et enfin se réveiller, mais n’y parvenait pas. Comme toujours. Des gémissements plaintifs s’échappèrent de ses lèvres alors que quelques larmes brûlantes venaient s’écraser sur l’oreiller sous lui.
    Il ne sentit pas vraiment la main d’Isaac se refermer sur ses bras, mais une part de lui se concentra sur le son de sa voix qui perçait à travers les hurlements perçants de Ruth. Une lumière dans les ténèbres à laquelle Aidant tâcha de se raccrocher désespérément.
    Peu à peu, les voix lui parurent alors plus nettes, plus compréhensibles, porteuses de sens.

      « Il ne faut pas le réveiller. Ne le réveiller pas, contentez-vous de lui parler » disait une voix qu’il n’arrivait pas vraiment à reconnaître

    Mais il était déjà trop tard pour cela. Aidan parvint enfin à se tirer de son sommeil agité pour reprendre conscience et revenir dans le monde réel. Il avait la nausée. Il avait du sang dans la bouche. Le sang de Maggie et Ruth qui lui avait giclé au visage. Il le sentait sur lui, partout sur lui. Il y en avait tellement, Aidan était persuadé qu’il n’arriverait jamais à tout enlever. Il y ‘en avait beaucoup trop !

      « Retirez-moi ça ! Retirez-moi ça ! » hurla-t-il en se débattant furieusement, faisant référence au sang et non aux sangles qui le maintenait couché
      « N’en faites rien ! » intervint le médecin

    Du coin de l’œil, Aidan le vit sortir une seringue et verser son contenu dans sa perfusion. Il avait encore du mal à se placer dans le décor, à savoir où il était. Il n’arrivait même pas à se concentrer assez pour savoir qui il était vraiment à cet instant.

      « J’veux plus jouer ! J’veux plus jouer, s’il vous plait, me faites plus jouer à ça » sanglota-t-il alors qu’Isaac tentait de le raisonner en vain « Ca m’amuse pas du tout. J’m’amuse pas du tout »

    Aidan se répéta encore quelques fois encore mais ses propos devinrent de moins en moins cohérents à mesure que le sédatif affectait son organisme. Il ne lui fallut pas plus d’une minute pour enfin sombrer de nouveau dans le sommeil. Un sommeil sans rêve cette fois.



Dernière édition par Aidan S. Donnelly le Lun 07 Nov 2011, 17:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeJeu 19 Mai 2011, 18:29

Aahron mordait l’intérieur de sa bouche avec nervosité alors que le médecin parcourait le dossier de son frère. Il échangea un rapide regard à Isaac qui avait l’air au moins aussi épuisé qu’Aidan. Son cadet n’avait pas dormi de la nuit d’après ce qu’il lui avait dit et celle-ci avait été pour le moins mouvementée… De son côté, à Grayson, les choses n’avaient pas franchement été mieux.
Allie avait pleuré une partie de la nuit et Trisha était allé la rejoindre dans la chambre que la jeune métisse partageait d’habitude avec son fiancé. Samuel et lui étaient restés éveillé une bonne partie de la nuit au salon, faisant mine de ne rien entendre pour ne pas gêner la jeune femme qui n’avait cessé de se justifier, prétextant que c’était simplement les hormones qui la mettait dans cet état.
Aahron avait fini par s’assoupir et quand il avait rouvert les yeux au milieu de la nuit, Sam avait disparu. Il ne chercha pas à s’assurer que tout le monde dormait à l’étage, et préféra rester sur son divan pour ruminer et sombrer une fois encore dans un sommeil agité.
Au petit matin, il avait reçu un appel d’Isaac qui lui avait résumé sa propre nuit avant de lui demander de venir les récupérer avec la voiture.

Les autres étaient descendus dès qu’il avait raccroché, le laissant supposer qu’ils étaient éveillés en train d’attendre ce coup de téléphone depuis un moment eux aussi. Aahron leur avait donné quelques nouvelles et, alors qu’il allait se mettre en route, Trisha leur avait annoncé qu’elle devait filer. Petey l’attendait depuis trop longtemps déjà et elle ne voulait pas s’imposer. Elle avait croisé le regard de son ex-mari en disant cela et il avait comprit le message. Trisha ne voulait pas le perturber plus qu’il ne l’était déjà avec toutes ces histoires, c’était surtout ça.
Du moins, il préférait s’en convaincre plutôt que de l’imaginer lâche et en fuite… Même si cette idée lui trottait en tête te lui pinçait le cœur douloureusement.
Samuel avait proposé de l’aider à rassembler ses affaires et accepté de rester avec Allie pendant que son frère irait chercher le reste de la fratrie. Après cela, l’ainé des Donnelly s’était mis en route, l’estomac noué, les yeux fatigués, la tête pleine de questions.

Lorsqu’il était arrivé, Aidan et Isaac étaient tous les deux assis sur des sièges inconfortables devant le bureau d’un médecin. Celui qui était venu expliquer Isaac en quoi allait consister l’examen qu’ils voulaient lui faire subir durant la nuit. Le fameux Dr Thibodeau qu’il n’avait lui-même jamais eu l’occasion de croiser.
Il avait posé quelques questions à ses frères mais aucun d’eux ne s’était montré très bavard et Aahron avait finit par se taire. Après quelques petites minutes, le médecin était arrivé, lui avait séré la main puis les avait invité à rentrer dans son bureau minuscule.
Et pendant qu’ils s’installaient, il avait parcourut le dossier d’Aidan…


« Bien… Avant de vous faire part de mon diagnostic, j’aurai une question à te poser Aidan. Je voudrai savoir si tu te souviens des cauchemars que tu as ou non »

L’adolescent ne répondit pas tout de suite. Il tourna la tête vers Aahron, comme pour obtenir une approbation de sa part. L’ouvrier hocha légèrement la tête pour l’encourager et le petit blond prit une inspiration résignée avant de se tourner vers le docteur.

« Non »
« Jamais ? »
« Jamais » confirma Aidan, le regard fuyant

Il mentait. Aahron en était certain, il était en train de mentir.

« Bien. C’est assez courant dans les cas de terreurs nocturnes. Je pense que c’est ce dont tu souffres » annonça le Dr Thibodeau « Il n'y a pas de honte à avoir par rapport à cela. Comme je l’ai expliqué à ton frère hier, c’est un trouble du sommeil assez impressionnant qui ne touche qu’une infime partie de la population adulte et est plus répandue chez les enfants. La terreur nocturne s’apparente souvent au somnambulisme et tes frères m’ont dit que tu y étais sujet étant plus jeune. Ca pourrait expliquer ta crise de l’autre fois » poursuivit le médecin, s’adressant à Aidan mais glissant de temps à autre des regards en direction de ses ainés « Généralement, la crise survient dans les premières phases du sommeil, c’est donc différents du cauchemar qui arrivent lui en phase de sommeil paradoxal »
« C’est quoi ça ? »
« C’est… Je vais te montrer, attend » fit le médecin en arrachant une feuille vierge de son bloc avant de se saisir d’un stylo « Il y a d’abord la phase d’endormissement pendant laquelle les gens sont sensibles aux bruits, aux lumières. On dit souvent que les gens somnolent, ils s’agitent beaucoup pour trouver une position confortable pour s’endormir. Ensuite, tu as la phase de sommeil lent qui se divise en trois phases à nouveau. Le sommeil lent très léger, lent léger et profond pendant lequel on récupère de la fatigue physique accumulée » poursuivit-il en notant ses explication sur sa feuille « Et finalement, tu as le sommeil paradoxal qui précède le réveille et permet la récupération de la fatigue psychique. Eh bien vois-tu, c’est pendant la phase de sommeil lent profond qu’apparaissent les terreurs nocturnes »

Aidan observa le morceau de papier puis releva ses yeux clairs sur le médecin dont il semblait boire les paroles. Aahron l’imita, se penchant un peu sur le bureau pour mieux voir le petit schéma du Dr Thibodeau.

« C’est pour cette raison que tu es si épuisé. Ton corps n’arrive pas à récupérer correctement. Cela dit, les choses pourraient s’arranger si tu ne te réveillais pas »
« Comment ça ? »
« Eh bien vois-tu, si tu te réveille, tu ne vas pas reprendre ton cycle de sommeil là où tu en étais mais recommencer jusqu’à arriver à nouveau à la phase de sommeil lent et être à nouveau sujet à une crise. Pour éviter cela, il ne faut surtout pas que tu sois réveillé, pour pouvoir récupérer et terminer les étapes de ton sommeil »
« Mais… je me réveille à chaque fois. Comme avec un cauchemar »
« Non, tu es réveillé par quelqu’un »
« Vous dîtes qu’on devrait le laisser crier sans rien faire ? » intervint Aahron, un peu vexé
« C’est difficile à gérer pour les familles, j’en ai conscience, mais c’est ce qu’il faut faire, effectivement. Vous devez rester près de lui et l’inciter à se recoucher, essayer de le rassurer, mais surtout pas essayer de le réveiller. Vous avez déjà entendu cette phrase je suppose : il ne faut jamais réveiller un somnambule »
« Oui, c’est pour éviter une crise cardiaque ou je sais pas quoi »
« C’est un peu plus complexe mais c’est le principe, en effet »

Aahron se tut et lui et Aidan s’entreregardèrent quelques secondes avant que le plus vieux reprenne la parole.

« Et alors ça explique ce qui s’est passé hier, si ? »
« J'allais y venir. Comme je vous l’ai dit, la terreur nocturne s’apparente au somnambulisme et il vous arrivera peut-être de retrouver Aidan a des endroits où il ne s’est pas couché. Les symptômes que vous m’avez décrits correspondent. La mydriase - qui est la dilatation de la pupille -, les propos incohérents, les cris que j’ai moi-même constatés lors du test, l’agitation et finalement, l’amnésie qu’à confirmé votre frère »
« Et…et comment ça se soigne ? » demanda timidement Aidan
« La psychothérapie est plus recommandée que le traitement médicamenteux dans ces cas-là »
« Un psy alors ? »
« Oui. J’ai déjà parlé de ton cas à un collègue et ami à moi Aidan et il serait tout à fait prêt à te recevoir dès demain si tu le souhaite » sourit l’homme « Tu traverses une période très difficile et je pense que parler de tout ça te permettrait de trouver la paix et d’améliorer la qualité de ton sommeil »
« Oui,… sûrement… » murmura l’adolescent en baissant les yeux
« Une meilleure alimentation t’aiderait également, si tu vois ce que je veux dire » ajouta le médecin d’un ton qu’il voulait complice, mais qui ne fit que renfermer un peu plus le jeune homme sur lui-même

Aidan se força pourtant à sourire, mais Aahron devinait aisément que le cœur n’y était pas du tout. L’ainé tendit alors son bras vers lui et posa sa main sur son avant bras dans un geste réconfortant. Le petit blond ne bougea pas et ne lui adressa pas un regard.

« Des questions messieurs ? »
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeSam 21 Mai 2011, 10:51

    Le docteur Thibodeau m'avait déjà expliqué les grandes lignes lors de la séance d'observation. Il avait sûrement jugé que c'était la seule chose pouvant me calmer lorsque j'avais vu Aidan se débattre dans son sommeil. Le plus dur avait été de ne pas pouvoir l'aider, et surtout de ne pas le réveiller pour éviter de faire capoter toute l'expérience. Mais Aidan s'était finalement tiré de ses cauchemars tout seul, et le médecin avait dû l'anesthésier. Le pire dans tout cela, c'est cette phrase qu'il avait dit et qui sonnait vaguement comme un écho : "Je ne veux plus jouer". Mon frère ou une autre partie de son subconscient avait prononcé les mêmes mots, ou la même idée ce matin où il n'avait plus été lui-même. Qu'est-ce qu'il entendait exactement par là ? De quoi pouvait-il bien rêver de si terrifiant ?
    J'étais rassuré d'avoir enfin le diagnostic précis qui révélait des terreurs nocturnes comme nous l'avions suspecté. Pourtant une partie de moi conservait des doutes. Je savais que Aidan mentait lorsqu'il disait ne se souvenir de rien. Ou du moins, il paraissait volontairement cacher quelque chose. S'il se souvenait de ses rêves, le diagnostic serait-il toujours exact ? Je ne savais plus quoi penser, mais préférai croire dans l'expertise de mon collègue pour l'instant.

    Aahron était revenu nous chercher, et de l'autre côté d'Aidan, je pouvais percevoir qu'il avait lui aussi quelques réserves. Je devinais aisément qu'il aurait autant de mal que moi à laisser notre cadet se battre seul contre ses démons. J'avais beau me dire que c'était pour son bien et me résoudre à ne pas intervenir la prochaine fois, je ne pouvais promettre d'en avoir la force.

    Le docteur recommanda de consulter un psy, ce que je craignais qu'il dirait, même si je savais que c'était inévitable. Aidan ne s'y opposa pas pourtant. J'aurais cru qu'il ferait une scène, mais il semblait résolu à mettre toutes les chances de son côté. Je partais du principe que s'il ne nous parlait pas, il ne parlerait pas à un inconnu. Finalement, peut-être qu'il aurait plus de facilités à se confier à un professionnel. Cette idée me dérangeait un peu, mais si je devais m'effacer et laisser le sort d'Aidan entre les mains d'un autre afin qu'il se porte mieux, soit. Cela dit, l'adolescent avait peut-être accepté de ne pas contredire le médecin par simple politesse, et mieux valait attendre d'être sorti d'ici pour vraiment croire que c'était ce qu'il voulait, car venir à ce rendez-vous, impliquait aussi de retourner à l'hôpital... Et là, il y avait de fortes chances que mon frère se défile.

    « Je crois que tout est clair pour nous. Je vous remercie d'avoir bien voulu nous aider dans un si court laps de temps, docteur. » dis-je en me relevant.

    Je lui tendis une main qu'il serra. Cette nuit était à présent derrière nous. Je n'en revenais toujours pas d'avoir réussi à convaincre Aidan, mais on savait enfin ce qui n'allait pas chez lui. J'aurais dû l'emmener beaucoup plus tôt, et de force si nécessaire. Je me jurai de ne plus le laisser se détruire comme cela. Il avait besoin de sommeil et de bien manger maintenant. Dommage que Trisha était repartie à Cleveland, c'était bien la seule à savoir faire quelque chose de comestible. Je lançai un coup d'oeil vers Aahron pour signaler le départ, à moins qu'il avait encore besoin d'informations. La solution était simple, mais selon moi, une longue discussion allait se dérouler dans la voiture... à savoir, Aidan retournerait-il à l'hôpital demain pour voir un psy ?

    J'avais hâte de rentrer, de retrouver Allie et mes filles. J'étais épuisé de surcroit, la nuit avait été longue. Je ne pourrais pas dormir avant d'avoir tout expliquer en détails à ma fiancée, mais elle serait probablement rassurée d'enfin savoir qu'il y avait un probable remède à l'état d'Aidan. Il restait toujours un mystère cependant, qui était les visions énigmatiques... Celles-ci ne pouvaient découler des terreurs nocturnes. Préférant me concentrer sur chaque chose en son temps, je mis cette question de côté pour l'instant et m'apprêtai à quitter le bureau du Docteur Thibodeau.
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MessageSujet: Re: 03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac]   03.2. Would you hold my hand ? [Aahron, Aidan & Isaac] Icon_minitimeSam 21 Mai 2011, 13:20

    Aidan imita ses frères et serra docilement la main du médecin, allant même jusqu’à lui servir un petit sourire en coin qui lui fut rendu. Il se faisait l’impression d’être un automate. Une machine programmée pour répondre ce qu’on attendait d’elle, au moment où on l’attendait, agir comme il le fallait quand il le fallait. Le petit blond n’était pas certain d’avoir totalement dupé ses frères, mais il s’était assurément mis le Dr Thibodeau dans la poche.
    Il lui suffisait d’un regard et d’un sourire pour amadouer els foules en général de toute manière. Jouer de ses charmes et de son apparente candeur était devenu un jeu d’enfant avec les années et lui était bien utile dans la voie qu’il s’était choisi.
    Le petit blond croisa fugacement le regard d’Aahron tandis qu’il quittait le bureau à la suite d’Isaac. Il n’osa pas le soutenir bien longtemps cela dit. Il savait jouer, sauf que ses frères commençaient à le connaître assez bien pour savoir quand il bluffait. Et le plus vieux de ses frères, celui qui lui avait appris à grimacer, était justement en train d’essayer de le percer à jour…

    Une fois à l’extérieur, alors que ses frères marquaient un temps d’arrêt, certainement pour échanger leurs impressions vis à vis de leur récent entretien, Aidan leur passa devant et accéléra le pas vers la sortie. Bientôt, il entendit le claquement régulier des pas de ses ainés dans son dos et en fut soulagé.
    Il fallait qu’il parte. Il fallait qu’il parte tout de suite avant de craquer et de leur hurler à tous de se la fermer. Le brouhaha incessant était insupportable et il fallait absolument qu’il sorte de là, qu’il retrouve enfin la paix.
    Aidan s’assurait de garder la tête basse et de ne surtout pas regarder les visages macabres qui se mêlaient aux rares patients et personnel médical qui arpentaient les couloirs à cette heure plutôt matinale. L’adolescent ne tenait absolument pas à croiser leurs regards. Il avait peur que s’ils se rendaient compte qu’il les voyait, ils ne cherchent à le retenir ici… Et quelque chose lui disait que ni Isaac, ni Aahron ne pourraient les arrêter.
    Il ne pouvait pas se permettre de tenter l’expérience pour en avoir le cœur net.

      « Hey, doucement, Speedy » le héla Aahron qui s’était laissé distancé

    Mais Aidan ne voulait pas ralentir son allure. Il fallait qu’il sorte d’ici très vite. Ses frères parurent saisir le message puisqu’ils accélérèrent eux mêmes le pas pour le rattraper. Mais alors qu’il pensait qu’ils ne feraient plus d’histoire, la main d’Aahron se posa sur son épaule pour l’obliger à s’immobiliser et à faire volte face.

      « Hey, Aidan, ralenti, ok » lança-t-il en essayant de croiser son regard qui restait obstinément dirigé vers le sol « T’es pas en état de nous faire un marathon, tu as entendu ce que l’autre docteur a dit à propos de ça. Tu dois pas t’épuiser inutilement et… »
      « Oui, j’ai compris, je sais, mais j’veux sortir. Isaac a promis qu’on partirait d’ici très vite donc maintenant qu’on a fini, on peut partir »
      « Y a des papiers à signer encore tu n’peux p… »
      « Vous avez qu’à les signer et moi j’attends dehors, ok ? »
      « Je… Isaac ? Ca t’ennuie de… Tu t’y connais mieux que moi ça ira plus vite »

    Le médecin acquiesça et se dirigea vers le hall pour s’occuper des formulaires de sortie. Aahron resta aux côtés d’Aidan durant un moment encore, sans un mot, le jaugeant du regard. Le plus jeune e mordillait nerveusement la lèvre inférieure à présent, n’osant pas encore vraiment croiser le regard de son ainé de peur d’en croiser un autre dans son champ de vision en le faisant.

      « On peut y aller ? » s’agaça-t-il finalement
      « Ouais, on y va » capitula son frère dans un soupir

    Et avant qu’il ait pu ajouter quoi que ce soit, Aidan se détourna, s’arrachant à son emprise pour passer les portes de l’hôpital et s’en éloigner de plusieurs mètres, Aahron sur ses talons.
    Il finit par s’immobiliser et prit une grande inspiration. Il se sentait plus léger et le calme s’était enfin fait dans sa tête. Plus de voix, plus de pleurs, plus de supplications, plus d’hurlements coléreux…

      « Alors ? Qu’est-ce que t’en dis ? »
      « Quoi ? »
      « Ce qu’il a dit, les terreurs nocturnes… »
      « Bah… Je sais pas »
      « Ca te paraît logique ? » insista Aahron, les bras croisés sur sa poitrine, le regard inquisiteur
      « Ca… Oui, oui, ça à l’air que c’est ça… »
      « L’air mais pas la chanson » répliqua encore son ainé d’une voix où perçait un peu d’agacement « Qu’est-ce que tu penses de tout ça ? »
      « J’sais pas, Aahron. Il doit avoir raison, si il dit que c’est ça et que son appareil le prouve, alors c’est ça, c’est tout »
      « Mais tu n’y crois pas vraiment »
      « C’est pas une question d’y croire ou pas » soupira-t-il en frottant ses yeux brûlant de fatigue malgré son repos forcé
      « Si, je crois que si… On vient de passer de : Aidan a des visions à la Alison Dubois, à : Aidan a des terreurs nocturnes qui peuvent se soigner avec un peu de thérapie. Je veux savoir si ce diagnostic te convient, s’il aurait convenu à maman aussi »
      « Il convient à Isaac, non ? T’as été convaincu par le discours du doc, non ? Alors ça me va »
      « Et pour Allie ? Elle aussi elle a des terreurs nocturnes en plein jour et sans dormir »
      « Va savoir, c’est pas moi l’médecin » trancha sèchement Aidan en lui jetant un regard mauvais

    Regard mauvais qui se transforma bientôt en une supplication silencieuse.
    Il ne fallait pas qu’Aahron fasse d’histoire. Il ne fallait pas qu’il fasse part de ses doutes à Isaac qui avait parut rassuré par les explications du médecin sur son cas, et trouverait une solution logique au problème d’Allie.
    Le petit blond ne voulait pas qu’il appréhende la venue au monde de ses filles, qu’il pense avoir engendré des monstres…

      « C’est la meilleure explication qu’on ait en stock » finit-il par lâcher d’un ton un peu geignard « On pourrait pas s’en contenter ? Pour le moment au moins ? »
      « Je vais pas t’lâcher » répondit simplement Aahron, avant qu’un silence pesant ne s’installe entre eux

    Il s’était étiré jusqu’à qu’Isaac revienne. Après quoi, ils s’étaient dirigés vers la voiture pour retourner à Grayson où les attendait les autres, avec leurs questions et leurs inquiétudes qui allaient peut-être enfin être effacées par le diagnostic. Un diagnostic et une solution au problème qui rassurerait tout le monde.

    Tout le monde sauf Aidan qui savait que le Dr Thibodeau avait tout faux.
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