Road to Salvation
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 Road to Salvation † contexte version longue

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The Scarecrow
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MessageSujet: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeSam 05 Sep 2009, 19:00

Un petit bout d'histoire

Grayson, petit village du Missouri comptant une cinquantaine d’habitants environ. Entouré de champs et autres bois, l’endroit est pour le moins isolé du reste du monde. Ainsi, Edgerton, la ville la plus proche, se trouve à environ 12,6 kilomètres.
Fondée en 1654 le village se compose de vieilles bâtisses inspirées de l’architecture européenne, les colons étant pour la plupart français. Les commerces abondent et la ville s’auto-suffit. Mais à l’époque de la guerre de sécession, la plupart des habitations et champs sont réduits en cendre et Grayson connait une longue période de famine. Bon nombre de fermiers quittent alors la région mais une poignée d’habitants luttent pour survivre et relancer l’économie.
En un an seulement, le village renait miraculeusement de ses cendres.

Aujourd’hui, en 2009, Grayson est un village où il fait bon vivre… à condition de descendre des familles à l’origine de sa résurrection ou d’habiter le village depuis suffisemment longtemps pour être accepté par la comunauté.
Les étrangers sont traités avec respect, la porte de leurs voisins leur est toujours ouvertes pourtant, quelque chose plane ; une sorte de tension perceptible uniquement par ceux qui savent observer, qui comprennent le mode de fonctionnement des petits villages où tout le monde se connait. Ainsi, les nouveaux arrivants finissent presque tous par partir. Sans laisser d’adresse. Sans qu'on ne les voient faire.

Et personne n'en entend plus jamais parler.
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© Chachoune



Dernière édition par The Scarecrow le Mar 14 Aoû 2012, 01:00, édité 5 fois
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The Scarecrow
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeSam 05 Sep 2009, 19:00

09 août 1863 ; Grayson ; Missouri
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Wilmott Redd détourna son regard brun de celui de sa sœur. La respiration haletante, Ann frappa sur sa poitrine avec frustration, ses yeux en amende inondés de larmes brûlantes qui brouillait sa vue.

ANN REDDComment pouvez-vous les laisser agir de la sorte ? Il faut les arrêter ! Je vous en supplie Will, pour l’amour de moi ! »

Mais son frère demeura obstinément silencieux, se contentant de fixer un point dans le décor. La petite brune s’écarta en poussant une exclamation rageuse, ses bottines claquant durement sur le plancher de leur maison. Elle attrapa son châle qui trainait sur le dossier d’une chaise et entreprit de le passer sur ses épaules. Mais elle tremblait trop et dû s’y prendre à deux fois avant de parvenir à le mettre en place.

ANN REDDAlors j’irai moi-même. Je les arrêterai et tant pis si je dois y laisser la vie ! » menaça-t-elle, espérant ainsi le faire réagir

Et ce fut le cas. Le jeune homme d’une petite vingtaine d’années se détourna vivement pour lui faire face, les yeux écarquillés de stupeur. Avant qu’elle ait pu ajouter quoi que ce soit, il s’approcha d’elle et la saisit par le bras avec force.

WILMOTT REDD ▬ Tu ne vas rien faire du tout ! Nous n’avons pas le choix ! »
ANN REDD ▬ Il n’est pas trop tard, nous pouvons encore les en empêcher… je vous en supplie » la jeune femme sanglotait à nouveau
WILMOTT REDD ▬ Vous ne comprenez pas ? C’est notre seule chance de sauver Grayson, Ann. Je vous en supplie, ne faites rien… »
ANN REDD ▬ Ils vont tuer ces gens ! »
WILMOTT REDD ▬ Ils vont sauver la ville ! » s’entêta son cadet

Il n’y avait plus de doutes à avoir : son cher petit frère était devenu fou. Ils étaient tous devenus fous d’ailleurs. Tout le village… Il fallait être fou pour en arriver à de telles extrémités et renier Dieu de cette manière. Ann n’était pas dupe, elle savait quel était le véritable nom de l’homme qui était arrivé à Grayson le mois dernier. On l’appelait Satan. Il était le mal. Et il avait perverti ses amis, sa famille.
D’un geste brusque, la jeune femme s’arracha à la poigne de son frère qui s’en étonna et recula de quelques pas devant l’expression menaçante de son visage. Il la fixa avec angoisse et tenta de prendre la parole une nouvelle fois, certainement pour lui parler des bienfaits d’un tel sacrifice. Seulement Ann avait comprit dès le début qu’il s’agissait d’une malédiction. Ils allaient apporter le malheur sur leur terre, rien d’autre. Rien ne pousse sur une terre maculée de sang.

ANN REDD ▬ Un jour, vous retrouverez la raison mon frère, et comprendrez que je n’ai agi que dans votre intérêt. Pour notre salue à tous »
WILMOTT REDDJe…je ne peux pas vous laissez faire »

Mais Ann ne l’écoutait plus. Elle fit volte-face et ouvrit la porte de la petite maison qu’ils partageaient depuis la mort de leurs parents. La mine décidée, elle s’engouffra dans la nuit glaciale, entourant ses épaules de ses bras pour se réchauffer un peu. Elle pressa le pas, essuyant une larme d’un mouvement rageur, refoulant un sanglot. La jeune femme savait qu’elle devrait faire preuve de courage pour les affronter tous. Affronter son oncle, le shérif Jacobs et tous les autres. Il faudrait qu’elle affronte la chose qui avait prit l’apparence d’un homme pour pervertir ses voisins et les mener à leur perte. Il faudrait…
Les yeux d’Ann s’écarquillèrent soudain et elle se figea. Silhouette pâle et immobile dans l’obscurité.
Ses pensées s’entrechoquèrent l’espace d’une seconde pendant laquelle elle ressentit chaque parcelle de son corps avec une précision redoutable ; durant laquelle tous ses souvenirs lui sautèrent au visage moqueusement, pour lui rappeler qu’elle n’avait rien eu le temps de vivre. Et puis plus rien. Son corps s’effondra en avant dans un dernier soubresaut indigné.
Wilmott, la respiration haletant et le cœur battant observa le spectacle macabre qui s’offrait maintenant à lui. Il pouvait encore sentir le poids de la hache entre ses mains, même si elle était présentement fichée dans le crâne de celle qui l’avait protégé comme une mère toute sa vie.

WILMOTT REDD ▬ Je… suis désolée… » murmura-t-il, d'une voix éteinte, monocorde « Vous n’auriez pas dû tenter de vous interposer. Il a promit de nous sauver… il a promit… si seulement vous n’aviez pas tenté de vous interposer… »

Un hurlement déchirant perça la noirceur de la nuit. Le premier d’une longue série. Le cri des premiers sacrifiés. Le cri de ceux qui périraient pour sauver Grayson. Mais le jeune homme n’y prêta pas attention, trop occupé qu’il était à fixer le sang qui giclait à intervalle régulier du crâne fendu de sa sœur…
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeSam 05 Sep 2009, 19:01

17 mars 2009 ; Grayson ; Missouri

Margaret Donnelly tiqua puis reporta son téléphone portable à son oreille, replaçant une mèche de ses longs cheveux blonds. Elle jeta un coup d’œil à son époux, occupé à tourner autour de leur vieille Ford tombée en rade quelques temps plus tôt. Heureusement, les habitants du plaisant petit village où ils se trouvaient leur avaient donné un coup de main. Ils avaient marchés un moment sur une route de campagne bordée de champs et elle avait commencé à s’inquiéter pour le cœur fragile de Sean. C’est au moment où ils commençaient à se disputer à ce sujet qu’un pick-up rouge leur était apparut, conduit par une jeune femme tout à fait charmante. Elle les avait reconduis chez elle et son père s’était chargé d’aller récupérer leur tacot, pendant qu’ils grignotaient un morceau dans l’unique restaurant du village. La nuit tombait lentement mais sûrement et la quinquagénaire envisageait d’accepter l’offre de la tenante du bureau de poste. Cette dernière leur avait proposé de passer la nuit dans une petite maison inoccupée et, si Margaret avait décliné en prétextant avoir de la route à faire, elle commençait à revenir sur sa décision.
Un bip sonore s’éleva à l’autre bout du fil, l’arrachant à ses pensées.

MARGARET DONNELLYAahron, c’est maman » fit-elle dans un soupir las « J’ose espérer que tu ne filtres pas mes appels et que tu es simplement occupé avec Petey. Ton père et moi sommes coincés dans une petite ville du Missouri. La Ford nous a lâchée… encore ! C’n’est pas faute d’avoir demandé à ton père de s’en débarrasser pourtant, mais tu le connais, il est aussi têtu qu’une vieille bourrique. Bref, je ne sais pas vraiment où nous sommes. Greton, Graysom, quelque chose comme ça, enfin c’est à quelques kilomètres de Saint Joseph. On va sans doute y passer la nuit et on repartira demain à l’aube » expliqua-t-elle rapidement Bon et bien voilà, je voulais juste te tenir au courant. Tu embrasseras tes frères pour moi. J’espère que tout va bien pour vous. A bientôt mon chéri »

Et sans plus de cérémonie, Margaret referma son téléphone, le glissa dans sa poche et rejoignit son époux, en pleine conversation avec le garagiste. Les bras croisés sur sa poitrine, elle frictionna ses épaules pour se réchauffer un peu, la température ayant brusquement chutée de quelques bons degrés.

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SEAN DONNELLYC’est pas tant qu’on est pressé de repartir, mais j’y tiens à cette voiture »
MARGARET DONNELLYElle appartenait à son père » intervint sa femme d’un ton réprobateur qui amusa l’employé
NATHANIEL Ceci explique cela »
SEAN DONNELLYIl vous faudra combien de temps ? » Demanda l’homme, visiblement blessé dans son orgueil
NATHANIELJe peux vous faire ça demain à la première heure. Le temps d’aller à Edgerton récupérer les pièces dont j’ai besoin, de vous les remplacer et ça devrait rouler »
SEAN DONNELLYJe suppose qu’on n’a pas vraiment le choix de toute manière »
MARGARET DONNELLYSi tu m’avais écoutée et que tu avais vendue cette maudite auto quand tu en as eu l’occasion… »
NATHANIELOn devrait pouvoir vous trouver un endroit décent où dormir cette nuit » les coupa l'homme
MARGARET DONNELLYOui, la femme qui tient la poste m’en a touché deux mots tout à l’heure » sourit-elle poliment « C’est très gentil à vous en tous les cas. Vous avez tous été très aimables avec nous »
NATHANIELBoh, c’est rien vous savez, on fait ça de bon cœur »

Margaret ne répondit rien, un nœud lui compressant soudain l’estomac. Elle n’aimait pas le sourire de son interlocuteur, il avait quelque chose de… malsain ? Tout le monde avait effectivement été très gentil avec eux tout au long de l’après-midi. On les avait choyés comme jamais et la femme s’était fait la remarque qu’ils en faisaient presque trop pour être honnêtes. Mais elle avait chassée cette idée bien vite, se trouvant ridicule. De toute façon, comme Sean l’avait très justement fait remarquer : ils n’avaient pas le choix. Il allait falloir qu’elle fasse taire cette voix qui lui criait de déguerpir en vitesse sans demander son reste et passe la nuit ici.
Un nouveau frisson la parcourut à cette pensée et cette fois, le froid mordant n’était pas le seul à blâmer… Sean sembla le remarquer car il passa un bras autour de ses épaules et ils échangèrent un regard. Ils étaient mariés depuis plus de trente-cinq ans maintenant et se connaissaient par cœur.

SEAN DONNELLYBon, alors à demain monsieur… ? » finit-il par lancer en tendant une mains vers le garagiste

Ce dernier se fendit d’un sourire et y glissa la sienne après l’avoir essuyée rapidement sur son jean.

NATHANIELRedd » répondit-il, ses yeux brillant d’une étrange lueur que Margaret n’identifia que trop tard comme de la folie « J’espère que vous apprécierez votre séjour à Grayson ! Vous allez voir, c’est un vrai petit coin de paradis et quand on y est, on ne veut plus jamais la quitter… »

Sean et Margaret Donnelly n’apprécièrent pas leur nuit dans la ville bénie des dieux qu’était Grayson. Et si on leur avait demandé leur avis, ils vous auraient juré qu’elle était maudite plus qu’autre chose.
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeSam 05 Sep 2009, 19:01

29 mai 2009 ; alentours de Grayson ; Missouri

    Chapitre 1 : Highway to Hell

Road to Salvation † contexte version longue 2mwa23m
Allie Newton roula des yeux et posa son regard morne sur la vitre passager du véhicule dans lequel elle et les quatre frères Donnelly s’étaient entassés. Elle observa le paysage défiler à une vitesse relative tandis qu’ils s’éloignaient toujours plus de la civilisation. Les routes étaient maintenant bordées de champs et autres étendues herbeuses ou boisés dénuées de vie. Elle détestait ce genre de paysage et Cleveland lui manquait déjà cruellement…
Alors qu’elle s’apprêtait à laisser échapper un lourd soupir dépité, un coude s’enfonça pour la énième fois dans ses côtes. Elle poussa un grognement coléreux et posa son regard noir et assassin sur Aidan, le cadet de la famille.

AIDAN DONNELLYDésolée Al’ » sourit-il en lui présentant son bras plâtré et couvert de graffitis

La jeune femme se détendit un peu et lui adressa un petit sourire désolé. Comme s’il n’avait attendu que ça, Samuel prit la parole pour rompre à nouveau le silence régnant dans l’habitacle depuis de longues minutes.

SAMUEL DONNELLYOn pourrait pas s’arrêter ? J’commence à avoir les crocs »
ISAAC DONNELLYTu… bon sang, Sam! On s’est arrêté pour manger il y a moins de deux heures ! » le fiancé d’Allie se retourna sur son siège, jetant un regard accusateur à son cadet
SAMUEL DONNELLYHey ! C’est pas de ma faute, ok ? Aahron, on peut s’arrêter, dis ?»

Seul le silence lui répondit et un malaise s’installa rapidement dans la Volvo du conducteur. Allie pouvait tout à fait comprendre qu’il n’ait pas le cœur à répondre à son idiot de frère pour le moment. Depuis le début du voyage, il n’avait presque pas desserré les dents et affichait le même air soucieux.

AIDAN DONNELLYOn peut mettre de la musique ? » finit par lancer le benjamin de la famille, conscient de l’atmosphère pesant
SAMUEL DONNELLYOuais, mets un peu de musique, on s’ennuie ferme ici »
ISAAC DONNELLYTu n’as qu’à lire » soupira le jeune homme sans lever les yeux de son propre ouvrage
SAMUEL DONNELLYTu n’as qu’à lire » minauda-t-il en prenant une voix fluette qui fit sourire Allie
AIDAN DONNELLYOn peut mettre de la musique alors ? »

Tiquant d’agacement, Aahron s’exécuta et lança le CD inséré dans l’autoradio. Aussitôt, les premières notes d’Hells Bells du groupe AC/DC s’élevèrent dans l’habitacle et ses occupants redevinrent silencieux. Allie laissa de nouveau vagabonder son regard sur l’extérieur pendant qu’Aidan s’installait confortablement contre elle, sans se soucier de la gêner le moins du monde.
La jeune femme se demanda encore une fois pourquoi elle avait accepté de les suivre dans ce projet. Evidemment, elle aussi trouvait la disparition de leurs parents étranges, mais elle n’était pas certaine que parcourir les USA à leur recherche était la meilleure solution. Mais elle n’avait pas vraiment son mot à dire là-dedans. Elle avait décidé d’accompagner son fiancé au dernier moment, sur un simple coup de tête. Peut-être était-ce son air désespéré et inquiet qui l’avait convaincue ; ou peut-être était-ce le curieux sentiment de peur qui lui avait noué l’estomac au moment où elle l’avait vu faire ses bagages… cette impression terrible que si elle le laissait partir pour Grayson, il n’en reviendrait pas. Et c’était sans compter sur les cauchemars terribles qui avaient hantés ses nuits et la réveillaient encore quelques fois.

AAHRON DONNELLYOn arrive »

La jeune femme sursauta en entendant la voix de l’ainé des Donnelly. Tous les regards se dirigèrent alors vers le petit panneau au bord de la route cahoteuse qu’ils empruntaient et indiquait :
GRAYSON, 26 MILES

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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeJeu 28 Jan 2010, 17:53

05 juin 2009 ; Grayson ; Missouri

    Interlude : The Untouchables

Aidan observait l’ombre du couple devant lui s’étirer sur la route défoncée et à peine éclairée qui s’étalait sous ses pas trainants. Le jeune homme s’arrangeait toujours pour ne pas marcher sur les visages allongés d'Isaac et Allie, se concentrant du mieux qu’il le pouvait sur ce jeu afin de déjouer sa fatigue.

ISAAC DONNELLYEt toi Aidan, qu’est-ce que t’en a pensé ? »

La voix du médecin tira le petit blond de sa torpeur et il releva vivement la tête pour croiser le regard intrigué de ses deux ainés. Le cadet accéléra son allure et les rattrapa alors, marchant à leur niveau après avoir jeté un rapide coup d’œil à Aahron qui piétinait derrière eux, perdu dans ses pensées.

AIDAN DONNELLYJ’trouve qu’ils en font tous un peu trop. Et la scène soi-disant mythique de la batte de baseball ? J’l’avais vue venir à des kilomètres ! » badina-t-il

Allie répliqua quelque chose mais il n’y prêta même pas attention. Il fonctionnait par automatisme depuis un moment maintenant et se contenta d’enclencher le mode « sourire » pour toute réponse, persuadé que c’était ce qu’on attendait de lui à ce stade de la conversation.
Le silence reprit ses droits sur la rue, uniquement rompu par les bruits de leurs semelles et de celles de leurs voisins qui claquaient en cadence sur le sol dur. La soirée cinéma plein air maintenant terminée, tous les habitants de Grayson s’empressaient de rejoindre leur demeure respective pour ne rien avoir à ranger, s’éclairant des lampes torches qu’ils avaient prises puisque le village était dépourvu d’éclairage public. Eux-mêmes ne s’en était pas équipés mais un certain David était venu en confier une à Aahron qui jouait d'ailleurs très mal son rôle de meneur et paraissait avancer à reculons...
Aidan s’était surpris quelque fois à ralentir sa propre allure déjà peu rapide pour le rejoindre et lui demander ce qui le tourmentait, mais il y avait renoncé. Au fond, le plus jeune des Donnelly ne voulait pas vraiment savoir et aspirait juste à un peu de solitude et de calme pour faire le point sur son étrange soirée.

Les quelques marches menant au perron entrèrent bientôt dans son champ de vision et Aidan redressa la tête pour les grimper en vitesse, pressé de rentrer dans cette maison qui n’était pas la sienne. Il tendit la main vers la poignée mais stoppa son geste à mi-course en réalisant que la porte était entrouverte.
Ses sourcils se froncèrent un instant sous le doute, avant que son esprit embrumé ne fasse la relation entre l’absence de Samuel et la maison ouverte. Son frère était probablement rentré prendre quelque chose et dans la précipitation, avait oublié de refermer derrière lui. Aidan avait même une petite idée de ce qu’il avait bien pu aller se procurer avant de rejoindre Charlie qu’il fréquentait depuis plusieurs jours maintenant...
Il se vengerait sûrement en l’accusant d’avoir manqué de prudence devant ses donneurs de leçons d’ainés pour qu’ils le sermonnent durant des heures, des heures et encore quelques autres.

Chassant rapidement cette idée, Aidan poussa la porte et pénétra dans le hall encore plongé dans l’obscurité. Il fit quelques pas, écoutant distraitement Isaac et Allie discuter à voix basse, lorsque son pied rencontra un objet non identifié. Le jeune homme laissa échapper un juron et son frère tiqua dans son dos.

ISAAC DONNELLYEt c’est à ça que sert la lumière, Dan »

L’intéressé leva les yeux au ciel avec dépit pendant que son interlocuteur tâtonnait déjà sur le mur, à la recherche de l’interrupteur. Quelques secondes plus tard, une lumière diffuse recouvra la pièce, projetant des ombres inquiétantes sur les tapisseries du salon/salle à manger qui leur faisait face.
Aidan se figea, laissant tomber sa mâchoire alors que son cœur subissait une dangereuse et soudaine accélération dans sa poitrine. Son cerveau recevait une tonne d’informations qu’il n’arrivait pourtant pas à interpréter et assimiler.
Le lampadaire installé dans le fond du salon était couché sur le canapé qu’on avait pris soin d’éventrer et qui vomissait sa mousse allègrement. Les coussins avaient volés dans la pièce et l’un d’eux avaient été se mettre sur une des étagères de la bibliothèque mise à leur disposition et maintenant vidée de ses livres, répandus sur le tapis.

Aahron le bouscula soudain en passant devant lui, grimpant à l’étage en quatrième vitesse sans prendre la peine de se retourner. Derrière lui, Aidan pouvait entendre son autre frère tenter de convaincre sa fiancée de les attendre dehors et de se mettre à l’abri au cas où le vandale serait encore à l’intérieur… Ce n’était évidemment pas pour la rassurer et la jeune métisse se refusait à son tour de l'abandonner seul ici, lui resservant les mêmes arguments.
Le cadet ne leur accorda plus son attention, préférant tourner la tête en direction de la cuisine près de laquelle il se tenait. Il ne fut pas surpris de trouver la porte du réfrigérateur ouverte, son contenu déversé sur le sol. Des morceaux de verres étaient éparpillés sur le carrelage couvert de sauce tomate et autres céréales tirés de leurs emballages, eux-mêmes arrachés de force de leur placard.

AAHRON DONNELLYIls n’ont touché à rien à l’étage » confia-t-il entre ses mâchoires crispées par une rage mal contenue
ISAAC DONNELLYTu en es bien sûr ? »
AAHRON DONNELLYJ’en viens, Isaac ! OUI, j’en suis bien sûr! »

Aidan leur adressa un rapide coup d’œil avant de tourner de nouveau son regard azuré vers la cuisine. Mais son œil capta quelque chose un peu plus à gauche, sur le pan de mur menant à l’entrée. Un frisson le parcouru et il poussa un long soupir haché. La bouche sèche, il fixa longuement la tapisserie, incapable de détacher son regard des deux lettres majuscules qui y avait été crayonnées en rouge.
Sans vraiment s’en rendre compte, il étendit sa main valide derrière lui, jusqu’à sentir le contact chaud et rassurant de celle d’Allie. Il la prit dans la sienne et la serra vigoureusement pour s’empêcher de trembler.

ALLIE NEWTONAidan ? Qu’est-ce que… Oh mon Dieu… »

Aidan n’eut pas besoin de se retourner pour savoir qu’Aahron et Isaac s’étaient rapprochés. Tous les quatre faisaient maintenant face au message plein de menace qui leur intimait l’ordre de partir.
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeSam 05 Juin 2010, 19:40

11 juin 2009 ; Grayson ; Missouri

Chapitre 2 : Leaving Is not an Option

Road to Salvation † contexte version longue Qsw7zc
DONNELLY'S HOUSE 05:16 PM
Aidan se dirigea vers la chambre qu’il partageait avec Samuel. Ce dernier était en bas, avec les autres. Ils s’étaient tous installés devant la télévision, bien décidé à ne rien faire de productif aujourd’hui ; personne n’en avait la force de toute manière. Seule Trisha avait décidé de se bouger (certainement pour éviter Aahron plus qu’autre chose) et elle s’était éclipsée pour faire quelques courses à l’épicerie en prévision de son voyage de retour et pour la maison. Allie avait souhaité l’accompagner mais l’avocate avait décliné son offre en lui faisant comprendre qu’elle préférait être seule un moment. Aidan avait profité de son départ pour disparaitre lui aussi et aller prendre une douche rapide.
Le jeune homme se laissa tomber sur son lit simple, et tendit sa main valide vers le tiroir de sa table de chevet. Il farfouilla dans son bazar un moment et finit par trouver ce qu’il cherchait. Le cadre qu’il avait pris avec lui au moment de faire sa valise. Il avait besoin de voir sa mère et c’était le seul moyen qu’il avait de le faire. De nouveau étendu sur le lit, il le retourna pour contempler la photo qui s’y trouvait. Sauf que ce n’était pas le cas.
Les sourcils à présent froncés, il observa le cadre vide un long moment, l’information peinant à se transmettre à son cerveau. Après une dizaine de secondes, il se redressa subitement et abandonna le cadre sur son lit pour fouiller à nouveau son tiroir. Comment une photo pouvait-elle s’extraire de son cadre ?
Agacé, il finit par retirer le tiroir du meuble pour retourner son contenu sur son lit. Mais il dû bien vite se rendre à l’évidence, sa photo n’était pas ici. Aidan se leva alors pour fouiller son placard, puis le bureau qu’il partageait avec Samuel. Il défit ses draps et les jeta négligemment sur le sol avant de s’attaquer aux affaires de son frère qu’il commença par traiter respectueusement avant de finir par tout envoyer sur le sol rageusement.
Comment une photo pouvait-elle s’extraire de son cadre !?

La réponse lui vint subitement. Elle ne pouvait pas. Il ne l’avait jamais retirée et ne l’avait pas perdue : quelqu’un l’avait déplacée. Quelqu’un avait pris sa photo. Après un moment, sa colère légèrement passée et ses vertiges dissipés, il se décida à se mettre en mouvement, non sans avoir été récupérer son cadre vide au préalable.
Il descendit les escaliers en vitesse et pénétra dans le salon d’un pas assuré. A part Samuel, aucun de ses colocataires ne daigna lui accorder d’attention. Aidan le fixa un moment et son frère ne tarda pas à comprendre que quelque chose clochait.

SAMUELQu’est-ce qui s’passe ? » demanda-t-il, s’attirant l’attention d’Isaac qui finit par faire porter son regard vers Aidan
AIDANEst-ce que l’un d’entre vous… a pris ma photo de papa et maman »
SAMUELNope » répondit simplement Sam

Isaac hocha négativement la tête à son tour puis se tourna à nouveau vers l’écran de télévision, passant son bras autour des épaules d’Allie qui attrapa sa main pour la caresser délicatement. Aidan les observa une seconde avant de fixer Aahron qui ne bougea pas d’un iota.
Petey, en revanche, sembla soudain très peu intéressé par ce qu’il regardait, et il se risqua à jeter un rapide coup d’œil anxieux à son jeune oncle. C’était lui. Aidan en était persuadé.

AIDANPetey ? Tu y as touché ? » demanda-t-il finalement
PETEYN-nan » répondit l’intéressé en jetant un coup d’œil prudent à son père
AIDANSi… je serai pas fâché si c’est toi, d’accord ? » reprit Aidan en s’avançant dans la pièce « Je veux juste que tu me la rende et on en parle plus »
PETEY Je l’ai pas pris…

Aidan serra les dents pour essayer de maitriser la colère sourde qui l’envahissait peu à peu et le faisait trembler. Il fixa Petey longuement et le petit finit par détourner son regard, ses joues rosissant tandis qu’il triturait nerveusement le bas de son tee-shirt. Il l’avait fait. C’était lui. Il avait pris sa photo et il refusait de la lui rendre !

AIDAN Rends-la-moi… »
SAMUELAidan… » tenta d’intervenir Samuel
AIDANNON !! Ça suffit !! » hurla Aidan, faisant sursauter Allie qui tourna un regard inquiet vers lui, au même titre que le restant de la famille « Ça n’m’amuse pas du tout ! Je veux qu’il me la rende et je veux qu’il le fasse maintenant !! »
AAHRONPersonne n’a touché à ta putain d’photo ! »
AIDANSi ! Il l’a prise ! Je sais qu’il l’a prise !! » cria Aidan d’un ton proche de l’hystérie, désignant Petey de l’index « Il l’a fait exprès pour que je m’énerve et que vous me disputiez ! »
AAHRON…Quoi ? Mais bordel, Aidan, est-ce que tu t’entends ? »

Aidan leva ses yeux écarquillés vers son frère. Oh oui il s’entendait. Il s’entendait parfaitement et savait qu’il avait raison. Tout était clair à présent…

AIDANC’est…c’est vous tous… » réalisa-t-il d’une voix tremblante « Vous…vous m’l’avez prise »
SAMUELAidan… tu..tu deviens flippant, j’te jure » tenta de la raisonner Samuel en s’approchant prudemment, ses mains tendues devant lui « On va s’asseoir et en discu… »
AIDANNon,… vous…vous essayez… vous faites ça… vous essayé de vous débarrasser de moi » souffla le jeune homme en faisant voyager son regard de l’un à l’autre de ses frères « Vous avez tout manigancé… Vous essayez de prouver que j’suis fou pour vous débarrasser de moi »
SAMUELTu… Ok, Aidan. Tu vas prendre une grande inspiration et arrêtez ce délire tout de suite »
AIDANNon, non, non. Je suis pas en train de délirer. C’est c’que vous essayez de m’faire croire mais ça marchera pas » assura Aidan en reculant de quelques pas, un sourire un peu fou étirant ses lèvres « Ça marchera pas parce que j’ai compris votre petit jeu ! Je sais ce que vous voulez faire mais j’vous laisserai pas m’faire passer pour un dingue ! Vous entendez ? J’vous laisserai pas faire ! »

Isaac fondit sur Aidan en le prenant par les deux épaules et en l'obligeant à reculer vers la porte d'entrée. Il la poussa violemment contre la paroi granuleuse du mur de la maison sur laquelle il s'écrasa la joue, et le tournant pour le remettre face à lui, le médecin mit un bras sous sa gorge pour le forcer à rester dans cette position.

ISAAC Maintenant tu vas m'écouter très attentivement. Maman n'est plus là, maman est morte, on est tout ce qu'il te reste, alors soit tu peux continuer à te mettre tout le monde à dos et finir par te pendre dans le grenier de cette putain de baraque, ou tu peux décider de nous laisser t'aider. On est ta famille, t'as plus que nous, est-ce que tu vas finir par te mettre ça dans le crâne ? Moi aussi j'ai des rêves, Aidan. Tu veux que j'te raconte un peu à quoi ça ressemble ? Hein ? Et ben j'vais te dire. Y a Allie, toi, moi et les enfants, on est dans une grande maison avec une piscine dans le jardin, et quand il fera très chaud en été, on ira tous se baigner. Et on aura un chien aussi, un beau chien pour que les enfants soient contents. Les week-ends, on ira faire du bowling, ou à Disneyland ou faire n'importe quoi, je sais pas, et on sera tous très heureux, tout le temps. Tu sais pourquoi ? Parce que c'est ça la vie, profiter de ce qu'on a, et pas faire une fixette sur ce qu'on a pas, ou plus ! Maman n'est plus là, on est tout ce qu'il te reste...tout ce qu'il te reste »

Le souffle court, des points lumineux clignotants dans son champ de vision, Aidan soutint son regard. D’abord avec incompréhension teintée de surprise puis, peu à peu, il n’eut de place que pour la colère.

AIDANC’était une lâche, pleurnicharde et idiote » articula-t-il froidement en se penchant vers Isaac du mieux qu’il le pouvait malgré sa position «Elle a laissé papa se vider en couinant comme un porc qu’on égorge sur le plancher pendant qu’elle se faisait baiser par tous les trous. Et elle m’a mis aux premières loges pour assister au spectacle… Alors tu vois, Isaac,… y a plus de connerie de Disneyland pour moi maintenant… »

**

AAHRONHey, ça va aller bonhomme, c’est terminé maintenant »

Le visage déformé par le chagrin, Petey recommença à chouiner, cherchant à retourner se blottir contre lui. Aahron le laissa faire un instant puis, saisissant ses avant-bras, il l’obligea à se reculer.

AAHRONÉcoute-moi bien attentivement… Je sais que tu as eu peur, que ce que tu… »
PETEYJe voulais pas l’faire » baragouina le blondinet en hoquetant « J’suis désolé »
AAHRON Tu…tu n’as rien fait ! Tu n’as rien fait, c’n’est pas de ta faute »
PETEYSi, c’est ma faute. Tout est d’ma faute » pleura-t-il encore, reniflant bruyamment

Le gamin plongea sa main dans la poche de son jean pour en sortir un morceau de papier plié. Il finit par le tendre à son père, son regard humide plongé dans le sien. Le cœur d’Aahron manqua quelques battements lorsqu’il comprit. Il n’avait pas besoin d’ouvrir le rectangle de papier glacé pour savoir de quoi il s’agissait.
La photo. La photo qu’Aidan avait réclamé à Petey et était la cause de tout cela

PETEY J’te demande pardon. Je voulais pas l’faire mais il m’a obligé »
AAHRONQui ? Qui ça Petey !? » demanda son père, malgré lui sur un ton de reproche
PETEY ▬ « Le…le monsieur qui parle dans la bouche d’Aidan »

Aahron ne trouva rien à répondre à cela. Les sourcils crispé par l’incompréhension, il se contenta de fixer le gosse qui finit par reprendre la parole.

PETEY Il me fait peur tu sais… Et il fait peur à Aidan aussi » expliqua-t-il avant de faire passer ses bras autour du cou de son père pour chuchoter la suite de ses paroles dans le creux de son oreille « Il est très méchant, papa… et il veut que vous partiez de sa maison… »

© Chachoune & Luna


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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeSam 09 Oct 2010, 15:42

BLACK'S HOUSE 11:23 PM
Road to Salvation † contexte version longue Fejsls
La lune surplombait la ville depuis quelques heures lorsque les descendants des natifs de Grayson se rendirent au compte goutte en direction de la vieille maison abandonnée au milieu des bois. Tous avaient entendu parler des récents évènements survenus à l’épicerie en fin d’après-midi. Un tremblement de terre, ressenti uniquement par ceux qui étaient à l’épicerie. Epicerie qui avait été comme coupée du reste du monde durant de terribles minutes.
Declan et Grifith avaient passés leur fin de journée à prendre des dépositions et le maire avait faire une déclaration publique devant le bâtiment, soutenu par sa gérante : Elizabeth Pryde.
Il ne leur avait pas fallut longtemps pour arriver à la conclusion qu’une réunion s’imposait.
Le shérif Spelling et William Ferguson furent les premiers sur place. Clyde et Lucy arrivèrent ensuite, rapidement rejoints par Elizabeth qui avait terminé de remettre de l’ordre dans son épicerie avec l’aide de quelques volontaires.
Tous se tenaient à présent dans l’ancienne maison des Black, leur visage fermés, tourmentés. Tous auraient beaucoup à dire mais aucun ne souffle mot. Après quelques longues minutes d’une pénible attente, Nathaniel fit son apparition dans la maison, trainant son cousin derrière lui.

NATHANIEL REDDExcusez-moi pour le retard, j’ai dû tirer mon squelette de son placard » annonça Nathaniel en s’avançant dans la pièce d’un air conquérant, désignant vaguement Logan qui paraissait sur le point de vomir et restait appuyé à la porte maintenant fermée « Vous n’avez pas commencé sans moi j’espère… »
LUCY REDDNe perdons pas plus de temps à bavasser »
DECLAN SPELLINGJe suppose que vous savez tous pourquoi nous sommes ici ce soir ? » intervint le frère en jetant un regard entendu à sa sœur, s’assurant qu’elle gardait un œil sur son époux.
WILLIAM FERGUSONElizabeth, nous n’avons pas vraiment eue l’occasion de nous entretenir à ce sujet tout à l’heure à cause des… témoins éventuels, mais… as-tu une idée de ce qui s’est réellement passé à l’épicerie ? »
ELIZABETH PRYDEAucune idée. Mais c’est un véritable désastre. D’après Charlie, les étagères se sont mises à trembler et les conserves à en tomber. Elles ont volé à travers la pièce comme si..comme si une main invisible les avaient projetée »
NATHANIEL REDDLa main d’une personne vraisemblablement en colère » persiffla-t-il en jetant un regard entendu à ses voisins « Pourrions-nous sauter l’étape durant laquelle nous prétendons ne pas savoir ce qui se passe ? »
DECLAN SPELLINGTu ne sais donc jamais quand la fermer ? »
LUCY REDDPitié, ne commencez pas ! Nous avons assez à faire comme cela ! »
ELIZABETH PRYDEJe pense qu’il s’agit d’un avertissement. Comme pour la maison des Donnelly »
NATHANIEL REDDOh, que tout le monde se rassure, le saccage de la maison de nos quatre chevaliers blancs n’était pas son œuvre »

Les regards se tournèrent vers le garagiste, chargé de questions. Le trentenaire arracha son regard aigu de la silhouette de Logan, son cousin, pour le porter sur son beau-frère.

NATHANIEL REDDQuoi, tu ne leur a rien dit ?»
DECLAN SPELLINGEt je ne compte pas leur donner le nom du coupable, Nathaniel… » fut obliger de se défendre l’intéressé, avant de s’adresser au reste de ses voisins « Le coupable est venu se dénoncer de lui-même très récemment et l’affaire est close. Les Donnelly ont abandonnées les charges et vont en rester là »
NATHANIEL REDDCa, c’est vous qui l’dîtes,… shérif…»
WILLIAM FERGUSONBon, et à part ce qui s’est passé à l’épicerie, est-ce que l’un d’entre vous a remarqué un signe quelconque ? Panne de courant, problème d’éclairage, n’importe quoi ? »
CLYDE REDDJ’ai… hem… la lumière de mon cabinet m’a joué quelques tours récemment »
LUCY REDDMa cafetière ne fonctionne plus. Je ne peux pas me passer d’une tasse de café pour commencer la journée » grinça la grande rousse avec une animosité mal contenue.
DECLAN SPELLINGJe vois… Partout ailleurs, ça ne voudrait strictement rien dire, mais… nous sommes à Grayson… »

Road to Salvation † contexte version longue 9ga44j
Un silence pesant s’installa dans la pièce, finalement rompu par Elizabeth, qui paraissait à bout et dont les traits étaient tirés par une évidente fatigue.

ELIZABETH PRYDETout ça, c’est la faute des Donnelly ! Il faut les faire partir. Et selon moi, ça vaut mieux pour eux autant que pour nous ! La seule idée que j'ai en tête pour le moment, c’est de les pousser à bout moralement et de les forcer à mettre les voiles… »
WILLIAM FERGUSONQuelqu’un aurait-il chronométré cet échange ? J’aimerai savoir en combien de secondes nous en sommes déjà arrivé à la solution de la violence ? » grinça le maire d’un ton critique.

La brune se mit à rougir et prit visiblement sur elle pour ne rien rétorquer. Une fois encore, un ange passa tandis qu’ils méditaient tous sur la question dans leur coin, se jetant de temps à autre des regards curieux.
Nathaniel finit par pousser un lourd soupir en s’avançant dans la pièce jusqu’à son centre, faisant craquer le parquet sous ses pas.

NATHANIEL REDDAllons,… combien de temps allons-nous encore jouer les imbéciles ? Nous savons parfaitement ce qui nous reste à faire, ne vous en déplaise, William… »
WILLIAM FERGUSONJe refuse de m’avouer vaincu aussi rapidement. Il y a forcément une meilleure solution » s’impatienta le maire en le fusillant du regard.
DECLAN SPELLINGPeut-être devrions-nous essayer de savoir ce qu’ils veulent exactement et le leur donner… »
NATHANIEL REDDBien entendu. Cela dit, vous semblez oublier que c’est ma tête sur un piquet qu’ils réclament, puisqu’ils me pensent responsable de la disparition de leurs parents… »
DECLAN SPELLINGJustement… » maugréa le shérif.
ELIZABETH PRYDEStop ! Ca suffit ! Je vous rappelle que mon magasin a été saccagé aujourd’hui ! Il nous faut un plan d’action et votre gueguerre incessante n’arrange rien à notre problème ! »
NATHANIEL REDDAvant de vous mêler de nos relations, vous feriez bien de vous intéresser aux votres, ma chère Elizabeth. Il paraitrait que votre précieuse et volage Charlie s’intéresserait de près à Samuel Donnelly… »
CLYDE REDDE-Elizabeth a raison, Nath » s’en mêla timidement le vétérinaire qui faisait office de médecin du village « On ferait mieux de se concentrer sur la marche à suivre »
LUCY REDDIl faut que nous gagnions du temps »
WILLIAM FERGUSONJe suis d’accord. Et le meilleur moyen d’y parvenir est certainement de… nous mettre en scène » lança-t-il en rejoignant Nath au centre de la pièce, s’attirant tous les regards de ses voisins « Je pense que gagner leur confiance serait un bon point. Mais pour cela, il nous faudrait du temps, et ce temps nous n’en disposons malheureusement pas. Les récents évènements nous le prouve. C’est pour cette raison que j’ai parlé de mise en scène. Gagner leur confiance à l’usure serait trop difficile, et trop aléatoire. Et surtout, cela leur donnerait bien trop de temps pour continuer d’enquêter de leur côté… Le mieux serait donc de gagner leur confiance lors d’une situation qui leur prouverait notre bonne foi. Une situation que nous aurions montée de toute pièce sans qu’ils ne le sachent, et qui leur prouverait que nous ne sommes pas une menace, au contraire. Quelque chose susceptible de mettre un ou plusieurs membres de cette famille en péril, péril dont l’un ou plusieurs d’entre nous pourrions les tirer. Je pense surtout aux membres les plus fragiles : Aidan, le cadet, ou Allie Newton, la compagne d’Isaac, le médecin. Aucun mal ne leur serait fait bien entendu, c’est en cela que toute l’idée réside. Mais si… mettons, ces deux là avaient un accident, quel qu’il soit, il serait commodes pour nous qu’ils soient héroïquement sauvé par les villageois qu’ils pensent responsable du meurtre de leur parents »

Le maire les observa tour à tour, guettant leur réaction. Comme il s’y était attendu, mis à part Nathaniel qui conservait son air buté habituel, tous paraissaient pendus à ses lèvres.
Prenant une inspiration, William se lança alors dans l’énonciation de son plan…
© Billie, Chachoune & Clo


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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeDim 13 Mar 2011, 17:23

04 juillet 2009 ; Grayson ; Missouri

Chapitre 3.1 : What Happens in Grayson...


William Ferguson a écrit:
Chers habitants de Grayson,
Cet été encore, votre maire vous propose de vous rafraichir le corps et l'esprit dans une piscine installée dans notre beau parc fleuri ! Celle-ci sera en effet montée près du kiosque par quelques volontaires, dans la journée du 04 juillet de cette année. Si vous souhaitez prendre part à cette aventure, inscrivez-vous sur la liste placardée sur le tableau du bureau de poste (des boissons et sandwiches vous seront distribuées pendant la pause déjeuner). Comme chaque année, votre aide sera nécessaire pour assurer la sécurité de vos plus jeunes voisins. Vous trouverez le formulaire d’inscription à la mairie de Grayson.
Le règlement de la piscine ainsi que ses horaires d’ouverture seront affichés très bientôt et à consulter évidemment par tous pour des raisons évidentes de sécurité.

Comme tous les étés, cette journée d’installation se terminera par la projection d’un film, choisie par l’un des membres de notre communauté. Après délibérations, il a été convenu que ce serait Charlie Doyle qui aurait la lourde tâche d’animer votre soirée ! Cette soirée se soldera par un feu d’artifice qui vous sera proposé par la famille Redd.

En espérant vous compter parmi nos hôtes. Bonnes vacances à tous.
Road to Salvation † contexte version longue 153ql4x

William avait su dès le départ que ce projet de monter la piscine rassemblerait certaines personnes qu’il n’était pas toujours bon de rassembler. Il avait juste espéré que la confrontation ne se ferait pas trop rapidement. Hélas, il semblait que rien ne devait tourner comme il l’entendait ces derniers temps.
Et William se sentait désolé que le jeune Aidan Donnelly écope de la confrontation avec Nathaniel et Logan Redd, alors qu’il était seul aujourd’hui. Seul sans ses frères du moins. Car William était bien entendu là pour veiller au grain.

Lorsque le Maire avait consulté la liste des participants, il avait redouté cette matinée immédiatement. Il ne faisait équipe qu’avec des gens à problème. Le jeune Aidan qui semblait à fleure de peau presque constamment, la petite Colleen Jefferson, en pleine rupture d’après ce que tout le monde disait. Et pour finir, les deux Redd. Et les deux plus difficiles, pour ne rien gâcher.
Pourquoi s’étaient-ils proposés pour aider à monter cette piscine exactement ?
Pour Logan ça n’était pas difficile de répondre à cette question. Son très cher cousin l’y avait forcé. Et les motivations de Nathaniel ? William doutait que ce soit l’amusement, l’envie d’aider, de participer à un projet communautaire. Ca n’était pas un secret, il les méprisait tous jusqu’au dernier. Alors pourquoi avait-il fallut qu’il s’inscrive ? L’avait-il fait uniquement pour venir terroriser Aidan ?
La manœuvre avait l’air de fonctionner en tout cas. Le garçon se décomposait à vue d’œil alors qu'il faisait désormais face au garagiste de Grayson. La matinée n’allait pas être simple, c’était certain. Surtout si Nathaniel continuait de feindre cet insupportable enthousiasme. Comme d’habitude.
William s'était cela dit vite ressaisi pour distribuer ses instructions à sa joyeuse troupe...

**

NATHANIEL REDD ▬ Belle journée, n’est-ce pas ? »

Aidan sursauta et renversa quelques gouttes de son verre d’eau en faisant volte face, les yeux exorbités. Nathaniel fit mine de ne rien remarquer et passa devant lui pour se saisir de l’un des gobelets en plastique. Il tourna un instant la tête en direction de la cabine de projection qu’Handel et Westwick était en train de monter, et plus précisément, vers Lucy. Sa tendre moitié était en train de glousser comme une conne avec Jackson à qui elle avait porté une petite collation. Elle dû sentir son regard peser sur ses épaules car son visage pâle se tourna un instant vers lui. Ils échangèrent un regard entendu puis retournèrent tous deux à leurs occupations respectives.
Nathaniel, son gobelet en main, se retourna vers Aidan qui avait perdu quelques couleurs depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Les mâchoires du jeune homme étaient crispées, son visage tendu. Merveilleux.

NATHANIEL REDD ▬ Tes frères et ta belle sœur ne sont pas venus te donner un coup de main ? » fit mine de s’interroger le garagiste « Je vous pensais inséparables ! Comme les cinq doigts de la main !»
AIDAN DONNELLY ▬ Me parlez pas » articula Aidan, sans lever les yeux de son verre d’eau qu’il enserrait avec un peu trop de force
NATHANIEL REDD ▬ En voilà des façons ! J’essaie simplement de me montrer aimable. Nous ne sommes pas partis sur de très bonnes bases et je trouve ça regrettable »

Il y eut un silence.

NATHANIEL REDD ▬ Ton petit neveu est bien rentré à Cleveland ? »
AIDAN DONNELLY ▬ Je vous interdis de parler de lui »
NATHANIEL REDD ▬ Bien, comme tu voudras… Et dis-moi, comment se porte ta belle-sœur ? J’ai appris qu’elle était enceinte » lança-t-il avant d'enchainer « Je caresse moi-même l’idée d’avoir des enfants un jour. C’est la chose la plus merveilleuse qui soit… donner la vie, être responsable de l’existence d’une autre personne… Du moins, c’est ce que ta mère pensait »

La main d’Aidan se referma avec force sur son gobelet qui cassa, laissant la fin de son verre se répandre sur l’herbe séchée. Le souffle court, il continua de fixer un point devant lui. Il était presque.

NATHANIEL REDD ▬ J’ai appris qu’Allie et Isaac avaient quitté Grayson. Ils sont à Edgerton le temps qu'Aahron refasse les peintures dans votre maison, non ? Dans un hôtel… chambre 232, si je n’m’abuse » sourit Nathaniel avec fiel

La seconde suivante, comme il l’avait escompté, le jeune Donnelly se jeta sur lui. Nathaniel entraina la petite tablette et tout son contenu avec lui sur le sol. Ne prêtant pas à la douleur provoquée par sa chute, il fit mine de vouloir se défendre sous les assauts de la petite chose hargneuse et blonde qui s'était redressée pour abattre son petit poing dans son visage, hurlant comme un possédé qu’il allait le crever… Lui et tous les autres habitants de Grayson.
Tout était absolument parfait. Tout se déroulait selon son plan...
© Billie & Chachoune


Interlude : The Village
Road to Salvation † contexte version longue Village_ver2
Emily Carver poussa un lourd soupir et se détourna de Jackson en lui servant un regard assassin. Son petit ami appliqua une fois encore la politique de l’autruche et préféra redonner toute son attention au film qui était projeté dans le parc. Son précieux film qui semblait bien plus important que son énième migraine…
La jeune institutrice maternelle se faufila jusqu’à l’extrémité de la rangée de sièges, escortée par un bon nombre d’exclamations agacées, et rejoignit bientôt l’allée par laquelle elle comptait s’éclipser. Seule donc, puisque Jackson s’était contenté de lui proposer de rentrer chez eux pour se reposer un peu, le tout dans un sourire mièvre absolument détestable qu’elle lui ferait payer. La prochaine fois qu’il voudrait jouer au docteur avec elle, elle ne manquerait pas de lui faire le coup de la migraine ! Ca lui ferait les pieds. A cette pensée vengeresse, un sourire amusé vint s’étaler sur les lèvres pleines de la jeune femme.

Mais alors qu’elle se rapprochait de la cabine de projection, une odeur désagréable et étrangement familière vint titiller ses narines. Son estomac se noua d’angoisse bien avant que son cerveau ne parvienne à identifier l’odeur de bois brûlé qui lui parvenait.
Ses sourcils clairs se froncèrent et ses pas se firent plus hésitants tandis qu’elle scrutait l’obscurité pour tenter d’identifier la source. Elle avait cru pendant un instant qu’il pourrait s’agir d’une odeur provenant du coin restauration, mais il était placé à l’opposé et de toute façon, le barbecue n’avait pas été organisé ce mois-ci. Les risques que quelque chose flambe de ce côté-là du parc étaient donc moindres…
Et soudain, son regard capta l’origine de cette désagréable odeur. Devant la petite porte boisée de la cabine, des brindilles et du papier journal se consumaient joyeusement, laissant s’échapper une discrète volute de fumée tandis que quelques flammèches venaient mordre les vieilles planches de bois de la cabine.

EMILY CARVER ▬ Oh mon Dieu… » souffla-t-elle, ses yeux s’écarquillant soudain « La cabine de projection brûle ! LA CABINE BRÛLE !! » hurla-t-elle pour prévenir ses voisins, faisant passer sa voix au-dessus de celles des acteurs en plein dialogue

La jeune femme voulue éteindre le début d’incendie en le piétinant mais réalisa alors qu’elle portait des sandales… Comme si elles n’avaient attendues que ça, les flammes grossirent alors et une vague de chaleur étouffante balaya le visage pâle d’Emily.

CALVIN DOUGLAS ▬ Nom de Dieu ! » s’écria Calvin, gérant du bar, à présent à ses côtés

D’autres de ses voisins arrivèrent et l’un d’eux eut la même idée qu’elle. Elle le vit piétiner le sol devant la porte de la cabine de projection. Mais alors qu’elle avait bon espoir qu’il parvienne à ses fins, l’homme se mit soudain à hurler en constatant que le bas de son pantalon était en train de prendre feu à son tour…

NATHANIEL REDD ▬ Est-ce qu’il est sorti !? »

Une main venait de se refermer sèchement sur l’épaule de la jeune instit, l’obligeant à faire volte face. Alors que des cries s’élevaient dans son dos et que ses voisins venaient en aide au malheureux, Emily plongea ses yeux écarquillé dans ceux de Nathaniel Redd.

EMILY CARVER ▬ Q-quoi… ? »
NATHANIEL REDD ▬ Joshua Ferguson ! Est-ce qu’il est sorti ? »

Mais Emily n’eut pas besoin de répondre. Des coups s’élevèrent bientôt depuis l’intérieur de la cabane qui vibra sous les impacts, accompagnés par une série de toussotements. Il y avait indéniablement quelqu’un à l’intérieur de la cabane.

EMILY CARVER ▬ La porte est coincée… » réalisa soudain Emily alors que Nathaniel l’avait relâchée, son regard affolé braqué sur la cabane « Il va brûler vivant… Il va brûler ! Il faut faire quelque chose ! »
NATHANIEL REDD ▬ Des seaux ! Apportez des seaux ! » cria Nathaniel près d’elle, en s’approchant à son tour de la petite porte dans l’idée de l’ouvrir

Mais les flammes se propageaient rapidement et le garagiste faisait à présent face à un mur brûlant.

EMILY CARVER ▬ Comment une porte de ce genre pourrait être coincée… » murmura encore Emily, portant une main à ses lèvres tremblantes « Comment est-ce que c’est possible… ? »

Mais personne n’était là pour répondre à ses questions. Ils avaient tous mieux à faire. William Ferguson déboula près d’elle et la bouscula sans ménagement, le visage tourmenté.
Nath se tourna alors vers lui, arborant la même expression ou presque.

NATHANIEL REDD ▬ Les feux d’artifices sont à l’intérieur William… et Joshua aussi… »

Il n’avait pas besoin d’aller plus loin dans ses explications. Le maire cernait sûrement parfaitement la situation dans laquelle se trouvait son fils. Dans laquelle ils se trouvaient tous…

**

Les jambes cotonneuses et le souffle rendu court par la panique, Kathleen courait dans la rue principale qui séparait West Jefferson et Madison Street. La rue qui séparait le parc où se déroulait le drame du bureau du shérif et duquel elle pourrait prévenir les autorités compétentes.
Elle avait l’impression désagréable d’être dans l’un de ces mauvais rêves à l’intérieur duquel on se retrouve bloqué, incapable de courir, poursuivi par une entité mystérieuse et terrifiante à laquelle on ne peut échapper et qui vous talonne sournoisement. Elle avait beau tenter d’accélérer, la distance ne paraissait pas s’amoindrir, au contraire. Ce chemin qu’elle empruntait quasiment tous les jours ne lui avait jamais paru aussi long... Il ne lui avait jamais paru aussi sombre non plus…
Road to Salvation † contexte version longue 21cax41
Ses pas rapides étaient éclairés par la lumière de l’astre nocturne et les lueurs orangées du brasier dans son dos. Ce qui n’était pas suffisant pour éviter les nids de poules et autres pièges du chemin qui ralentissaient considérablement son allure et avaient manqués de la faire chuter à deux reprises déjà. Fort heureusement, elle n’avait qu’à courir droit devant elle, le bureau de Declan Spelling se trouvant au croisement de la 169 et de Madison Street.

Alors que la silhouette du modeste bâtiment lui apparut enfin dans son entièreté et qu’une vague de soulagement l’envahissait, un bruit détonnant s’éleva soudain dans son dos. La jeune femme porta immédiatement ses mains à ses oreilles, ne parvenant cela dit ni à étouffer l’explosion, ni son propre hurlement aigu et incontrôlable. Son cœur semblait avoir bondi hors de sa poitrine et, lorsqu’elle fit volt face après avoir retrouvé son équilibre, les yeux écarquillés, il cognait avec rage, devenant presque douloureux. Des sifflements désagréables s’élevaient un peu partout, accompagné de détonations qu’elle identifia rapidement et lui arracha un frisson d’angoisse. Des feux d’artifices. Des feux d’artifices se propageant dans tous les sens pour exploser ça et là dans le parc encore bondé au moment de son départ…

KATHLEEN WOOD ▬ Mon Dieu, non… pitié » murmura-t-elle en ravalant un sanglot

La jeune femme jeta des regards paniqués autour d’elle, partagée entre l’idée de retourner sur place s’assurer des dégâts et celle de reprendre sa route. Son premier réflexe fut de faire demi-tour et elle s’engagea sur le chemin cahoteux qu’elle venait d’emprunter, des larmes roulants sur ses joues pâles. Mais après quelques pas, elle s’immobilisa à nouveau, prise d’un doute.
Son regard terrifié se posa à nouveau sur le bureau du shérif dans son dos et elle renifla bruyamment, essayant de faire le vide dans son esprit et de retrouver son calme. Declan l’avait chargée de prévenir la caserne d’Edgerton au plus vite. C’était ce qu’elle devait faire. Il y avait bien assez de monde du côté du parc…
Si seulement Grifith était venu avec elle… Il aurait pris les choses en mains, il n’aurait pas hésité lui ! Et pourtant, ce n’était pas sa présence qu’elle recherchait à présent. Malgré elle, c’était à Logan qu’elle pensait. Logan qui avant son départ l’avait soutenue, protégée. Logan qui avait pris la décision de s’accuser à sa place pour le délit qu’elle avait commis…

Kathleen essuya ses joues mouillés d’un geste plus assuré et changea une fois encore la direction de ses pas pour atteindre le bureau du shérif.

Cette fois, elle y pénétra rapidement, utilisant le jeu de clé que Declan lui avait confié avant qu’elle ne quitte le parc. Elle actionna l’interrupteur et se dirigea prestement vers son bureau alors que les néons commençaient à clignoter paresseusement pour finalement se stabiliser. Kathleen s’empara de la radio et se laissa tomber sur la vieille chaise peu confortable où elle avait l’habitude de prendre place. Ses mains coururent habilement sur la vieille machine bourdonnante pour se régler sur la fréquence adéquate.

KATHLEEN WOOD ▬ Sally ? Sally tu me reçois ? » cria-t-elle presque, faisant fie des codes appropriés dans ce genre de situation « Sally, ici Kathleen, il… »
SALLY GALLAGHER ▬ Kathleen ? Tu es rentrée » fit une voix hésitante à l’autre bout de la ligne

La jeune femme ne perdit pas une seconde en explications futiles. Si elle lui parlait, c’était qu’elle était rentrée.

KATHLEEN WOOD ▬ Sally, il y a eu une explosion ici »
SALLY GALLAGHER ▬ Quoi ? »
KATHLEEN WOOD ▬ Le cabanon a pris feu pendant la projection ! Le fils de William était à l’intérieur, il nous faut du renfort immédiatement »
SALLY GALLAGHER ▬ Attend… il y a eu une incendie ou une explosion ? »
KATHLEEN WOOD ▬ Un incendie et une explosion ! Les feux étaient entreposés dans le cabanon. Il nous faut du renfort immédiatement »
SALLY GALLAGHER ▬ Bon sang !! D’accord, je vous envoie du monde »
KATHLEEN WOOD ▬ Faites vite… » sanglota Kathleen en se cramponnant à la radio, alors qu’au-dehors, quelques détonations caractéristiques s’élevaient encore, éclairant par intermittence le ciel ombrageux de lueurs multicolores…

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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeDim 19 Juin 2011, 14:55

11 juillet 2009 ; Grayson ; Missouri

Chapitre 3.2 : ...Stays in Grayson


DONNELLY'S HOUSE . 11:32 PM
[...]
Ses sourcils froncés par la vexation, Aidan jeta un petit regard accusateur à sa belle-sœur. Il avait proposé plein de supers activités à faire à part mourir d'ennuie ce soir ! Elle était juste trop exigeante… Bon, d’accord, ça n’avait pas forcément été extra mais il avait été plus conciliant que Samuel et c’était déjà un bon point à souligner. Tout ce que son frère avait fait, c’était proposer qu’ils passent à table alors qu’Aahron et Isaac étaient sur le départ. Très altruiste comme comportement…
S’ils avaient eu une télé en état de marche, leur activité pour la soirée aurait été toute trouvée, mais elle avait été bousillée lors du saccage de leur maison. Tout ce qui leur restait, c’était un jeu de carte, des jetons de poker, la guitare d’Aidan (mais Sam avait été très clair sur ce point : il ne voulait pas l’entendre chanter) et leur imagination peu débordante ce soir.
Il faut dire qu’à part Julie, ils étaient tous préoccupés par ce qui se tramait de l’autre côté de Grayson, au garage de Nathaniel Redd.

SAMUEL DONNELLY ▬ Moi j’ai une idée » proposa soudain Sam, s’attirant le regard de tout le monde
AIDAN DONNELLY ▬ On va pas boire et faire du caddie en ville, Sammy. Isaac a bien dit que cette fois, il nous tu… »
SAMUEL DONNELLY ▬ J’emmerde Isaac ! Pardon, Allie » ajouta-t-il rapidement, se tournant vers l’intéressée avant de refaire face à son jeune frère « Mais c’est pas ce que j’allais proposer »
AIDAN DONNELLY ▬ Alors quoi ? »
SAMUEL DONNELLY ▬ Eh bien… Je propose… dedévorertouslesmuffins ! »[/list]

Et avant que quiconque ait pu réagir, Sam s’était jeté en avant pour attraper l’assiette de muffins, la serrer contre sa poitrine comme s’il avait s’agit d’un enfant à protéger au péril de sa vie, enroulant son bras autour. L’autre main avait déjà plongé pour récupérer l’un des petits gâteaux à la myrtille et alors qu’Allie ouvrait la bouche pour protester, Sam l’imita et y enfourna son muffin...

© Chachoune

TELLER & REDD's GARAGE . 11:33 PM

[...]
Coinçant une fois encore sa lampe entre ses dents, Aahron parcourut les notes manuscrite avec fébrilité, ne sachant pas vraiment sur quel détail s’arrêter et se sentant pressé par le temps. Il avait du mal à se concentrer et sa respiration était devenue plus haletante. Aahron voulait trouver la preuve de la culpabilité de Nathaniel Redd ce soir et en même temps, il redoutait cet instant. L’instant où toutes ses craintes se concrétiseraient et où il devrait reconnaitre que lui et sa famille étaient actuellement en danger. En danger de mort très probablement…

ISAAC DONNELLY ▬ Tu l'as trouvé ? Qu'est-ce que ça dit ? »
AAHRON DONNELLY ▬ C’est… Ouais, j’l’ai trouvé » bredouilla-t-il à Isaac

Ce dernier se releva de devant le bureau métallique et se rapprocha de lui pour jeter un œil sur le document. Aahron pu donc le prendre à deux mains, son frère se servant de sa propre lampe pour l’éclairer. Il se maudit en voyant ses doigts trembler légèrement et espéra qu’Isaac ne fasse aucun commentaire à ce sujet. L’ainé tâcha de se concentrer pour de bon sur le dossier qu’il avait entre les mains et paraissait tout à fait normal à première vue. Du moins, ce qui était inscrit là collait avec la version du garagiste. Le cœur de l’ouvrier se pinça lorsqu’il reconnu la signature de son père au bas du premier formulaire remplit.
La main d’Isaac apparut bientôt dans son champ de vision pour tourner la page alors qu’il se rapprochait un peu. Aahron lui jeta un petit coup d’œil critique mais ne fit aucun commentaire. Son frère paraissait concentré et un pli barrait son front au-dessus de ses sourcils froncés. Il recommença à faire tourner les pages, revenant en arrière, repartant, et finalement, il lui prit le dossier des mains.

ISAAC DONNELLY ▬ Là ! » s'écria-t-il en pointant la signature de leur père sur la première puis la dernière page du dossier « Tu vois pas, c'est pas la même signature, et celle là est totalement foirée ! C'est impossible que papa ait signé ça ! Si tu regardes bien aussi, c'est pas la même personne qui a rempli les deux formulaires... Ça pourrait être Logan, mais... Qu'est-ce qu'il leur est arrivé, putain ? C'était forcément entre ces deux moments. Mais ça nous avance pas plus sur le ou les coupables. Pour l'instant, on pourrait accuser toute la ville que ce serait pareil ! »

© Chachoune & Luna


BROWNING'S HOUSE . 11:35 PM

[...]
CASEY FERGUSON ▬ Oh… Demi, c’est une boîte au trésor ! » laissa échapper l’adolescente d’une voix ou transpirait l’excitation.

Évidemment, aucune pièce d’or ancestrale n’était visible à l’intérieur de la boîte, ni aucun joyaux, ou argent. Non, les trésors qu’elle renfermait avaient bien plus de valeur, du moins, aux yeux de la jeune fille. Un petit avion en plastique, quelques billes, deux ou trois plumes, des tickets d’entrées à des matchs, un bracelet de cuire, quelques cailloux aux formes et aux couleurs attirantes, un porte clé, un couteau suisse, trois petits soldats de plombs, un petit ruban bleu, un paquet d’allumettes, deux dessins pliés en quatre, des cartes de joueurs de baseball, un dinosaure amputé d’une patte et quelques photos.
Ce furent ces quelques clichés qui prouvèrent aux deux jeunes gens que les objets qu’ils observaient à présent appartenaient bien à Jimmy Browning.

CASEY FERGUSON ▬ Hey c’est mon grand-père ça ! » s’exclama-t-elle soudainement en se saisissant d’une des photos en particulier « Je l’ai chez moi cette photo. D’ailleurs c’est chez moi que ça a été prit. Regarde là, c’est ma véranda tu te souviens ? Et la on voit ma grand-mère. Ça doit être super vieux parce que moi j’ai jamais connu ma grand-mère et ils ont l’air jeune… Les autres gens doivent sûrement aussi être du village, attend passe-les moi, y’en a sûrement que je vais pouvoir reconnaitre » dit-elle en tendant les mains pour récupérer tous les clichés.

Elle rendit la lampe torche à son ami et se saisit des photos pour les faire défiler entre ses doigts. Elle sélectionna un premier cliché.

CASEY FERGUSON ▬ Sur celle-ci c’est facile, c’est Patrick Redd, il n’a pas beaucoup changé, il fait toujours aussi peur. C’est le père de Logan, tu sais le mec bizarre, celui qui bosse au garage. Il lui ressemble pas mal d’ailleurs. Et donc je pense que le gros chauve juste à côté c’est son frère, je me souviens plus de son prénom. Lui il est mort, et sa femme aussi. Je sais plus trop comment par contre, mais c’était y’a super longtemps. Et donc le bébé là, dans les bras de la blonde, c’est peut-être bien soit Clyde, soit Nathaniel. Et je suis quasiment certaine que le couple en face, ce sont les Pryde. Ceux qui tenaient l’épicerie. Maintenant c’est leur fille »

DEMITRI BROWNING ▬ Ouais, je vois… »

L’adolescent se passa la langue sur les lèvres et rangea rapidement les photos dans la boîte en fer. Puis, il plongea celle-ci dans son sac à dos. Il avait besoin d’être seul pour penser à tout ça, faire le tri dans ses émotions. Il voulait savourer cette trouvaille, ce rapprochement fantastique et après seulement, il analyserait. L’émotion avait pris le pas sur la raison. C’était aussi simple que ça.
Demitri se releva et s’épousseta légèrement. Il fit basculer son sac sur son épaule d’un geste qu’il voulait nonchalant.

DEMITRI BROWNING ▬ Je vais te ramener… » Il se racla une nouvelle fois la gorge. Les mots luis échappaient « Je…J’voudrais pouvoir regarder tout ça, tu vois »

D’un mouvement de la tête, il invita la jeune fille à le suivre et ils sortirent de l’ancienne maison qui l’avait vu grandir et était aujourd’hui ruine.

© Billie & Devlen


DONNELLY'S HOUSE . 11:36 PM
[...]
JULIE GREY ▬ Oh mon Dieu ! Il s’étouffe Aidan ! Fais quelque chose ! » réalisa soudain sa petite amie en se levant de sa chaise d’un bond

Samuel eut un genre de hoquet gras alors qu’Allie continuait de compresser sa poitrine en effectuant la manœuvre bien connue d'Heimlich. Le visage d'Aidan, contrairement à celui presque violet de son frère, perdit toute couleur. Son frère avait plaquée une de ses mains sur sa bouche et du sang s’en échappait, dégoulinant le long de son bras.
Il n’était pas simplement en train de s’étouffer… Il se passait quelque chose de plus grave, d'affreux.

AIDAN DONNELLY ▬ Allie ! STOP ! » cria-t-il, ses jambes se mettant enfin en mouvement

Sa belle-sœur s’immobilisa, indécise, et posa sur le plus jeune des frères une regard interrogateur

JULIE GREY ▬ C’est du sang ? Est-ce que c’est du sang ? » piailla Julie dans son dos, des larmes dans la voix

Samuel tendit le bras vers Aidan qui venait d’arriver près de lui et referma sa main libre sur son épaule pour la serrer douloureusement, réclamant son aide. Ses yeux étaient exorbités par la terreur et lorsqu’il ôta sa main de devant sa bouche pour prendre la parole, la seule chose qui passa ses lèvres fut un genre de borborygme incompréhensible accompagné par un jet de sang chaud qui éclaboussa le visage d’Aidan. L’instant suivant, il fut entrainé au sol par le poids de Samuel qui venait de s’effondrer, pris de convulsions.

AIDAN DONNELLY ▬ Appelle Isaac ! » s’entendit-il crier à Allie, essayant d’immobiliser son frère qui continuait de s’agiter sur le carrelage de la cuisine, les yeux révulsés, du sang continuant de s’échapper de sa bouche entrouverte « TOUT DE SUITE ! »

© Chachoune
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeJeu 17 Nov 2011, 15:14

Chapitre 4 : Curiosity Kills the Cat
Road to Salvation † contexte version longue 2m3h5j10

15 juillet 2009 ; Grayson ; Missouri


    DONNELLY'S HOUSE . 10:02 AM
[...]
Après avoir jeté quelques regards prudents par-dessus son épaule, Aidan ressortit de la maison, passant par la baie vitrée du salon/salle à manger. Le reste de la fratrie se trouvait là, attablé à l’ombre d’un des arbres du fond de la propriété qu’ils louaient. Il les rejoignit en essayant de ne pas accélérer son allure, se demandant si Aahron avait fait pénétrer l’inspectrice plus avant dans la maison et n’osant pas se retourner pour vérifier.
Charlie lui adressa un large sourire avenant qu'il tenta de lui rendre, mais sa bonne humeur était restée dans le hall d’entrée, en compagnie de Dakota Sallander. Samuel remarqua immédiatement que quelque chose clochait et ses sourcils étaient froncés par la curiosité lorsque le petit blond s’immobilisa dans le dos d’Isaac. Ce dernier arrêta de parler assurance avec Allie et suivit le regard des trois autres pour le poser sur lui.

AIDAN DONNELLY ▬ Y a la flic qui s’occupe de ton dossier » lâcha-t-il à Samuel, levant le pouce dans son dos pour désigner la bâtisse « Elle dit qu’elle est pas là pour nous causer d’ennuis mais… enfin j’sais pas »

Le jeune homme se mordilla la lèvre nerveusement alors que les deux couples s’entreregardaient un moment. Samuel fut le premier à se mettre debout, bientôt suivi par Charlie, puis les deux autres. Ils traversèrent le jardin en silence et pénétrèrent dans le salon où se trouvaient Aahron et Dakota. Son frère tourna vers eux un regard assuré et rassurant.

AAHRON DONNELLY ▬ Dakota, je ne sais pas si vous avez été présentés à mes deux autres frères : Isaac et Samuel. Vous connaissez sans doute Charlie, et voici Allie, la fiancée d’Isaac. L’inspecteur Sallander a reçu les résultats d’analyse des muffins, Sammy... »
DAKOTA SALLANDER ▬ Contente de vous voir sur vos deux jambes » se contenta-t-elle d’adresser à Samuel, avant de tendre le dossier à celui qui serait le plus apte à comprendre la lecture des résultats : Isaac. « Ce n’est en rien un document officiel mais je peux vous garantir son authenticité. Passer les menottes à Lucinda aurait réellement été quelque chose de….jouissif, malheureusement vous comprendrez assez rapidement que les résultats sont revenus négatifs. Ces muffins qu'Allie a préparé avec elle étaient clean, aucune trace d’un quelconque poison. Je sais ce que vous allez dire mais il n’y a aucune chance que ces résultats soient mauvais. Je connais ma source, et j’ai confiance en son travail. Il a analysé chaque gâteaux et il ne savait rien sur leur provenance ou sur l’identité de la cuisinière. Je ne connais pas la cause de votre empoisonnement Samuel mais ça ne vient pas de ces pâtisseries »
SAMUEL DONNELLY ▬ « Y a un truc que j'aimerais bien comprendre quand même... Pourquoi vous nous aidez ? Vous y gagnez quoi ? On fait jamais rien gratuitement, alors j'aimerais bien savoir quelles sont vos véritables intentions dans cette affaire. Pourquoi on devrait vous faire confiance ? »
DAKOTA SALLANDER ▬ Je préfère vous savoir loin des cellules du shérif... »
ISAAC DONNELLY ▬ Bon, si ces analyses n'ont rien donné, on n'a rien contre Redd. Mais je crois toujours que Lucinda a quelque chose à voir avec ça, indirectement ou non. Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
AAHRON DONNELLY ▬ On fait profile bas pour le moment, voilà ce qu’on fait. On laisse les choses se tasser en attendant que l'un ou l'autre fasse une erreur... »

© Chachoune, HoneyBee & Luna

    FERGUSON'S FARM . 10:23 PM
[...]
Elizabeth regarda à nouveau le tracteur, mais cette fois comme s'il était porteur de la lèpre, de la peste et du choléra tout à la fois. Effectivement, les pannes de ce genre n'arrivaient pas à Grayson. Jamais. Et pourtant, si on ajoutait cela à la lumière qui s'était éteinte dans sa réserve quelques jours plus tôt, ou encore ce matin même, la caisse qui s'était prise pour une guirlande de Noël... Oui, elle savait ce que tout cela signifiait. Ca n'avait rien de bon, rien de plaisant. Elle poussa un soupir de résignation. Si elle était inquiète, elle était aussi déterminée à faire son possible pour faire entendre son point de vue et proposer son idée et la faire accepter. Après tout, elle était raisonnable, et plus constructive que les menaces à peine voilées de Nathaniel.

ELIZABETH PRYDE ▬ Je ne peux pas faire ce que tu m'as demandé à propos de Charlie. Elle... Je l'ai rarement vue aussi heureuse, et de toute facon, lorsque j'ai insisté, elle s'est fermée et la discussion a mal tourné. Elle a des soupcons sur ce qu'il se passe et se pose beaucoup de questions... Nathaniel ne doit rien lui faire ! Qu'est-ce qu'on y gagnerait ? A part soulever encore plus de questions pour ces empêcheurs de tourner en rond que sont les Donnelly ? Ce n'est pas comme ca qu'on les convaincra qu'il n'y a rien à trouver ici »
WILLIAM FERGUSON ▬ Le problème Liz’, c’est que je n’ai aucune influence sur Nathaniel. Tu sais bien que je ne m’entend pas mieux que toi avec lui » dit-il en braquant sur elle un regard qui en disait long « S’il décide de s’en prendre à elle un de ces soirs, je ne pense pas qu’il prendra la peine de nous mettre au courant ou de nous demander notre avis avant. Je ne pense pas te l’apprendre… mais Nathaniel n’est pas vraiment de notre côté. Il est de son côté à lui et n’écoute rien ni personne. Et c’est ce foutu manque de cohésions qui nous perdra… parce que de leur côté, les Donnelly sont extrêmement soudés, j’ai déjà eu l’occasion de m’en apercevoir à plusieurs reprises. Ils font bloc. C’est ça qui les rend dangereux. Ca, et leur fichue détermination »
ELIZABETH PRYDE ▬ Et si... Si on trouvait un moyen de lui présenter les choses pour qu'au final, le fait de laisser Charlie tranquille et que j'utilise sa relation avec Samuel pour tirer des infos sur les Donnelly soit SON idée ? Après tout, elle est notre meilleure porte d'entrée chez les Donnelly... Tu crois que ca pourrait marcher ? »
WILLIAM FERGUSON ▬ Je ne sais pas si ça vaut vraiment le coup d’essayer d’échafauder un plan hasardeux pour le convaincre parce que je ne pense pas qu’il puisse être convaincu par qui que ce soit, ou quoi que ce soit. Je crois… Je n’ai pas de preuve pour l’assurer mais je crois bien que c’est lui qui à provoqué l’explosion des feux d’artifice le soir de la fête nationale. La police à affirmer que le feu était d’origine criminel, et je suis intimement convaincu que le criminel, c’est lui. Alors maintenant que tu sais ça : est-ce que tu crois que quelques petites intrigues et manigances vont l’empêcher d’un jour décider que Charlie devait être pendue au chêne devant ton magasin ? Et si un de ces matins tu la retrouvais morte dans ton épicerie, est-ce que tu ne regretterais pas de ne pas avoir été assez radicale lorsque tu avais l’opportunité de l’empêcher de lui faire du mal ? »
ELIZABETH PRYDE ▬ J'ai essayé de la prévenir, mais comment veux-tu que je lui dise ca ? "Quitte ton Donnelly, sinon Nathaniel va te transformer en tourte à la viande" ? Elle est trop accrochée pour envisager de le quitter, et lui faire quitter Grayson n'aura aucune chance d'aboutir ! Elle n'est pas une menace, personne... personne n'a demandé à ce qu'on lui fasse quoi que ce soit » ajouta l'épicière d'un ton entendu.
WILLIAM FERGUSON ▬ Je crois que le mieux c’est de ne pas le relancer à propos de Charlie pour le moment. Il faut éviter tout simplement de lui en parler. Qui sait, peut-être qu’il va simplement être trop occupé à… terroriser d’autres gens pour se souvenir que Charlie est elle aussi sur sa liste » cracha-t-il avec dédain et rancœur « …Peut-être qu’il faudrait prendre la température chez tous les Redd. Ils fonctionnent en huit clos et j’ai du mal à savoir où en sont les autres. Dis-moi Elizabeth, à quel point t'entends-tu avec Clyde et Logan Redd ?»

© Billie & LiliOne
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeDim 20 Nov 2011, 19:17

26 juillet 2009 ; Grayson ; Missouri


    PARK . 11:43 PM

Road to Salvation † contexte version longue Ban_sa11

Sacha était ravie de leur petit effet. Si l’ambiance rappelait Buffy c’était très bien. Par contre elle ignora superbement la question de Suzanna pour fixer son attention sur Demitri qui saluait Casey tout particulièrement. Elle tiqua mais ne montra pas son mouvement d’humeur préférant s’approcher d’Aidan pour poser un bisou sonore sur sa joue. Ensuite elle reposa ses prunelles sur son meilleur ami réprimant un frisson. Elle n’aimait pas la façon dont il regardait Casey, pas du tout même. Pourtant elle ne dit rien se contentant de toiser la jeune fille avant de reprendre la parole du même ton énigmatique que son ami.

SACHA RAVENSBERRY ▬  On a trouvé une activité qui cadre bien avec l’ambiance si bizarre de Grayson »expliqua-t-elle en allant s’assoir devant le petit autel qu’ils avaient créé. Elle alluma une nouvelle bougie, noire celle là « Pas de signes cabalistiques ou de pentagramme par contre les incantations font partie du programme. Une petite séance de spiritisme ça vous dit ? »

Sourire lumineux et regard de défi, elle les fixa l’un après l’autre terminant par un regard lourd sur Casey. Elle les défiait d’oser et espérait bien qu’ils se montreraient coopératifs pour changer. Elle avait envie de s’amuser...

© Claï


***


ZOOEY NEWGATES ▬ Qu’est-ce que tu fais ? »

Le charme se rompit soudain et Aidan fut enfin capable de reprendre le contrôle de son bras droit. Il en attrapa le poignet de son autre main, l’index toujours tendu, puis plaqua étroitement sa main baladeuse contre sa poitrine.
Il tourna alors ses yeux encore écarquillés par la surprise en direction de Zooey qui le fixait avec inquiétude par-dessus la silhouette de Sacha, son appareil photo pendant autour de son cou.

ZOOEY NEWGATES ▬ Qu’est-ce que tu fais ? » répéta l'esprit de la jeune photographe avec reproche
AIDAN DONNELLY ▬  Je… »

Aidan ne termina pas sa phrase et préféra balayer la petite assemblée auprès de lui. Certains fixaient encore le verre mais Julie et Joshua le regardait lui. Comme toujours, l’expression du garçon était impossible à déchiffrer alors que celle de Julie était plus évidente. Elle se demandait clairement ce qu’il fabriquait elle aussi…

ZOOEY NEWGATES ▬  Il ne doit pas sortir, Aidan ! » reprit Zooey, attirant son attention « Tu ne dois pas le laisser sortir ! »
AIDAN DONNELLY ▬  Qu… »
ZOOEY NEWGATES ▬  Tu ne dois pas le laisser venir avec toi, Il ne doit pas quitter la maison, c’est trop dangereux ! Tu ne sais pas de quoi Il est capable, tu… Aidan, attention ! »

Le jeune homme sursauta et réalisa soudain que Sacha avait repris ses incantations. Son doigt était posé sur le verre. Il avait profité de la distraction malencontreusement offerte par Zooey pour prendre le contrôle. Certains des jeunes avaient fermés les yeux pour faire à nouveau le vide dans leurs esprit, alors que d’autres fixaient intensément le verre, comme s’ils espéraient le déplacer par ce moyen.
Mais aucun n’avait remarqué la présence de Zooey dans le parc silencieux. Aucun n’avait remarqué la présence de l’Autre. Celui qui contrôlait sa main. Aidan tenta de dégager celle-ci mais son doigt était comme soudé au verre. Il poussa un petit gémissement d’effort qui attira vaguement l’attention de son voisin, mais sans plus...
Road to Salvation † contexte version longue Ban_ai10
ZOOEY NEWGATES ▬  Jimmy, tu n’as rien à faire ici » articula soudain Zooey avec colère, se rapprochant du petit groupe. Le dénommé Jimmy se tourna alors vers elle, posant son regard doux sur son visage parsemé de tâches de son
JIMMY BROWNING ▬  Je sais. J’ai entendu sa voix, je n’ai pas pu résister »
ZOOEY NEWGATES ▬  Va t’en maintenant ! Tu ne devrai pas être ici ! » répéta-t-elle, une pointe d’angoisse se mêlant à présent avec sa rage mal contenue
JIMMY BROWNING ▬ Il me ressemble... Quand il était petit, les parents de Deena lui répétait qu'il était le portait craché de sa mère mais c'était simplement par fierté » murmura Jimmy avec une nostalgie évidente

Aidan déglutit péniblement, incapable de détourner son regard du visage pâle et si familier de l’homme qui conversait avec Zooey. L’homme qui n’était pas vraiment là.
Et soudain, sentant sûrement son regard peser sur lui, celui qui était vraisemblablement le père de Demitri se tourna vers lui. Le petit blond sursauta et se détourna immédiatement, essayant de se concentrer sur la flamme d’une des bougies, les mâchoires crispées alors qu’à l’intérieur de sa tête, quelqu’un riait. Un rire glacial.

JIMMY BROWNING ▬  C’est un Médium ? »
ZOOEY NEWGATES ▬  Non, Jimmy, laisse-le tranquille ! »

Mais Jimmy n’écoutait pas. Il avait fait quelques pas en direction d’Aidan, son regard animé d’une lueur avide inquiétante. Le petit blond ne l'avait pas vu faire mais il sentait sa présence, toute proche. Trop proche à son goût. Il attrapa la main de Julie dans la sienne.

JIMMY BROWNING ▬ Tu es un Médium, pas vrai ? Tu entends ce que je dis, petit ? Tu me vois, n'est-ce pas »

Aidan agita bêtement sa tête de droite à gauche, n’osant plus défaire son regard de la bougie. Il avait envie de fermer les yeux, de se boucher les oreilles et d’hurler pour couvrir toutes ces voix qui s’élevaient. Celles de ses amis qui se justifiaient auprès de Thomas et Calvin, et celles des autres qui se rapprochaient eux aussi, intrigués.
Mais le plus jeune des Donnelly ne pouvait rien faire. Parce qu’il était seul à voir tous ces gens, à les entendre, et que personne ne comprendrait. Le mieux à faire était de suivre les conseils de sa mère. Il fallait qu’il se concentre pour tout faire disparaître...


Jimmy fixe Demitri à travers les yeux clairs de son hôte pendant que la conversation se termine autour de lui. Quelque part, il sent Aidan se débattre pour reprendre le contrôle, griffer tant bien que mal pour qu’on le laisser refaire surface. Il sent l’Autre aussi, qui cherche à l’étouffer pour prendre les rennes. Zooey avait raison, le petit est faible et ne tiendra pas longtemps. Ce qui ne lui laisse pas beaucoup de temps à lui non plus pour faire ce qu’il doit faire. S’il laisse le gamin avec trop peu d’énergie pour se défendre au moment de son départ, Dieu seul sait ce qui arrivera…

Aucun des jeunes ne lui accorde vraiment d’attention, à part la petite blonde qui tente de tirer son bras. Il la laisse faire, mais ne bouge pas d’un poil, toujours assis dans l’herbe sèche du parc. Demitri ne le regarde pas non plus et garde son visage renfrogné levé vers Thomas, son vieil ami qui a prit quelques rides depuis leur dernière rencontre. Quand était-ce ? Une heure plus tôt ? Il y a quelques années ? Il s’en moque finalement et tout son attention va à son fils. Plus il le regarde et plus il trouve qu’il lui ressemble à son âge. Mais il ne peut pas renier Deena non plus, surtout avec cette expression féroce sur le visage.
Deena… Comment va-t-elle ? Supporte-t-elle la solitude dans laquelle il a été contraint de l’abandonner ? Lui en veut-elle ?
Il lui faudrait plus de temps pour répondre à toutes ces questions. Jimmy pourrait tenter de garder le contrôle et aller s’assurer lui-même que son épouse se porte bien. Mais ce serait faire preuve de cruauté et il ne s’est pas encore égaré à ce point.

« Demitri… » la voix qui s’échappe de la bouche d’Aidan n’est ni tout à fait la sienne, ni celle de l’adolescent. Un curieux mix des deux en réalité.

Interloqué, son fils lui donne son attention. Il plonge son regard sombre dans le sien et ses sourcils se fronce légèrement. Il est agacé d’être détourné de sa conversation avec les adultes, mais quelque chose le chiffonne dans cet appel et il est prêt à écouter ce « qu’Aidan » a à lui dire.

Ce que Jimmy aimerait lui dire à cet instant, c’est qu’il est fier de lui, qu’il est heureux de le voir. Il voudrait lui expliquer qu’il ne l’a pas abandonné de son plein gré, lui parler de ce qu’il a ressenti en le prenant dans ses bras pour la première fois. Jimmy a mille choses à lui dire et si peu de temps devant lui…

« Je n’ai pas beaucoup de temps devant moi, ton ami s’affaiblit vite » signale-t-il justement, de cette même voix étrange.

Les regards convergent tous vers le petit blond à présent. Tous sont parcourus d’un frisson. La brume s’est levée et s’épaissit autour d’eux. La petite blonde a cessé de tirer sur son bras pour le mettre debout.

« Demitri, tu dois arrêter ton enquête immédiatement. J’ai fait une erreur en écrivant ce journal et en le laissant à ta portée. Je pensais pouvoir t’apprendre la vérité moi-même mais j’ai manqué de temps, tu le sais… J’ai redouté ce moment dès l’instant où j’ai appris que Deena était enceinte, mais c’est notre lot à tous et je pensais ne pas pouvoir m’y soustraire » explique Jimmy, captant malgré lui l’attention de tous à présent « Mais tu y as échappé ! Je ne sais pas s’il vous a laissé partir ta mère et toi en compensation de mon sacrifice, mais c’est arrivé ! Avec le recule, je me dis que peut-être, Il savait que tu reviendrais depuis le départ et qu’Il ne vous a laissé me quitter que pour me torturer un peu plus »
« Aidan, à quoi tu joues ? Pourquoi tu dis ça ? » gémit la blonde à ses côtés. Mais Jimmy ne répond rien, il a trop peu de temps devant lui et va bientôt devoir rendre sa place au garçon.
« Demitri, tu dois tourner la page et abandonner tes recherches. Crois-moi, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Retourne auprès de ta mère et oubliez Grayson. Oubliez tout ça et partez le plus loin possible tant que vous le pouvez encore. Je t’en supplie »

Les yeux de son fils sont écarquillés, mais Jimmy n’arrive pas à savoir si c’est parce qu’il est sous le choc de cette rencontre fortuite avec son père décédé, ou s’il est estomaqué par le culot dont fait preuve celui qu’il pense être Aidan et ose se faire passer pour son père. Mais il n’a pas le temps de s’attarder. Il sent le petit s’effacer, terrifié et épuisé, dans un coin de sa propre tête. S’il demeure plus longtemps, l’Autre prendra le dessus après son départ. Il a déjà causé assez de dégâts comme ça.

« Je suis désolé pour tout ce que ta mère et toi avez dû endurer en mon absence, Demi »

Et en un battement de cils, Jimmy se retire. Il a presque l’impression d’avoir mal en se pliant à cet exercice d’extraction, mais la sensation ne dure qu’un temps et il redevient tout et rien à la fois.
Il délaisse le corps du petit blond qui s’effondre dans l’herbe jaunie du parc aux pieds de Julie, évanoui.
© chachoune

Road to Salvation † contexte version longue Ban_su11
PARK . 12:09 AM
Elizabeth était restée dans sa vague prostration, trouvant follement intéressants les brins d'herbe à ses pieds. La jeune femme aurait donné cher pour pouvoir s'occuper d'autre chose à l'instant précis mais elle ne le pouvait pas. C'est elle qui avait lancer cette bombe, elle devait en affronter la déflagration, quels qu'en soient les dommages collatéraux. Encore une fois, elle se sentit glacée malgré la température quasi tropicale, et rien ne semblait à même de la réchauffer.
La première phrase de Declan qui lui semblait être un sceau sur leur relation, à tel point que les larmes qu'elle retenait depuis quelques minutes lui échappèrent.
Lorsque Declan lui prit la main, elle eut un geste nerveux pour la retirer, mais n'en fit finalement rien, se contentant de rester immobile et crispée. Elle n'aimait pas la première partie de son discours, qui reprenait avec ce qui lui semblait être une facilité désinvolte ses propres arguments ; c'était facile de répéter ce qu'elle venait juste de dire. Même si c'était ce qu'elle voulait entendre. Alors petit à petit, sa main, toute sa personne se détendit. Peut-être se faisait-elle des illusions... La fatigue ? Ca faisait dire des trucs idiots, des fois...
Mais alors qu'elle était prête à succomber, la conclusion de Declan la frustra à nouveau. Elle se redressa et essuya rageusement les larmes sur ses joues. Un autre jour, elle aurait sans doute fait preuve de plus de compassion. Mais pas ce soir. Il y avait décidément dans l'air quelque chose de malsain.

ELIZABETH PRYDE ▬ Alors ca va donner quoi ? On va vivre cachés comme ca pendant combien de temps ? Si on peut appeler ca vivre ! On... tu ne pourras pas passer toute ta vie comme ca, enfin ! Tu as peur de me perdre, mais comment ? Le fait que Mary ait eu un accident ne veut pas dire que ca va se reproduire ! Je... »

N'en tenant plus, elle se leva et fit quelque pas pour évacuer une part de sa frustration, avant de se planter face à lui, les bras croisés. Elle ressentait un certain besoin de violence pour calmer sa colère, et rien ne semblait pouvoir l'arrêter.

ELIZABETH PRYDE ▬ J'aimerais que tu arrêtes de soigner ce passé et que tu vives un peu ! Et pas seulement par procuration, des moments volés et tes habitudes confortables, bon sang ! Tu as peut être peur de me perdre, mais à ne rien faire, le résultat peut être le même, tu y as pensé ? »
DECLAN SEPLLING ▬ [color=cadetblue] Quoi que je dise, quoi que je fasse, cette conversation ne se terminera pas bien » souffla-t-il défaitiste alors que les mots lui manquaient « Tu ne peux pas tout remettre en cause pour un simple pique nique. Une soirée ne peut pas changer la donne à ce point, et si c’est le cas, c’est que tu as des doutes depuis un moment déjà. Et à ça je n’ai aucune solution à part te dire, encore une fois et sans doute en vain, que tu dois avoir confiance en nous et que je ne veux pas continuer sans toi »
ELIZABETH PRYDE ▬ Je te fais confiance, ce n'est pas la question ! Juste... J'aimerais savoir quand... Je ne veux pas tout remettre en cause, ce n'est pas la question. Juste... Tu peux comprendre que malgré tout... Tu as un passé. Je n'y appartiens pas, et tu l'as dit toi même, ca ne sera jamais pareil, forcément ! Alors forcément, je ... je ne me sens pas à l'aise ! Et plus on reste immobile, plus je me demande si en fait, c'est parce que je ne soutiens pas la comparaison et... Oh, laisse tomber ! »
DECLAN SEPLLING ▬  Non on ne laisse pas tomber ! » trancha-t-il de façon brutal mais décisive « Et si tu penses ne pas soutenir la comparaison c’est parce qu’il n’y a pas de comparaison à faire. Mary c’est Mary, et malheureusement, elle est maintenant là où je ne peux être avec elle. Et toi, tu es celle avec qui j’ai envie d’être maintenant et dans un futur proche. Tu as raison, j’ai trop attendu, j’ai trop vécu dans le passé » confia-t-il en posant son front contre celui de la jolie brune « Je t’aime » souffla-t-il alors qu’une boule se formait dans sa gorge, déposant un baiser au coin de ses lèvres « Et si tu veux un quand, alors je te demande juste quelques jours pour parler à Suzanna. Quelques jours pour lui expliquer les choses et ce que je ressens et ensuite, je crierais à tout ce foutu village que je veux être avec toi si tu me le demande... »

Suzanna émergea soudain des buissons derrière lesquels, elle, Casey et Joshua s'étaient vaguement dissimulés, attiré par les éclats de voix alors qu'ils comptaient rentrer chez eux. Sans vraiment se rendre compte de ce qu'elle faisait, l'adolescente combla la distance qui la séparait du couple prit en flagrant délit et se planta devant son père et Elizabeth.

SUZANNA SEPLLING ▬ Quoi ? Mary c'est Mary ? T'es avec elle ? Avec ELLE ? Comment tu peux dire des trucs pareils ! Comment tu peux cacher ce genre de choses ? T'es un menteur ! Un menteur et un TRAÎTRE ! Comment tu peux parler de Maman comme ça ? Tu peux pas l'aimer elle, tu aimes Maman et tu m'as MOI ! Ça dure depuis combien de temps tout ça ? Tu comptais me le dire en même temps que tout le village ? Alors c'est comme ça, je suis au même niveau que tout le monde, et elle est au-dessus... Si tu savais comme je te déteste !  »

Son père s'écarta bien vite de sa belle et se leva en vitesse pour s'approcher de sa fille unique qui fit un pas en arrière tout en essuyant les larmes de rage qui coulaient sur son si beau visage.

SUZANNA SEPLLING ▬  Ne m'approche pas ! Ne me parle pas et je ne veux plus te voir ! Tu m'entends ? PLUS TE VOIR ! Et dire que tu me parles de confiance tous les deux jours... c'est à vomir ! A VOMIR ! »

Suzanna se détourna vivement et se mit à courir elle ne savait pas vraiment où, elle voulait s'éloigner de lui et de l'autre traîtresse. Son monde heureux venait de prendre fin.
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeDim 20 Nov 2011, 20:04

DONNELLY'S HOUSE . 03:00 AM
Son visage grimaçant penché sur la silhouette du trentenaire, Francis Mercer remonta une paire de lunettes imaginaire sur le nez fin d’Aidan. Les deux billes d’un noir d’encre qui avaient remplacé les yeux clairs du garçon, étaient braquées sur l’ainé des Donnelly, assoupit sur le fauteuil. Il avait passé les dernières heures à veiller son cadet, sans se douter un instant que l’adolescent n’était plus vraiment là.
Cette séance de spiritisme avait réellement été une idée de génie et, tomber sur ce père de famille geignard et arrogant, une véritable aubaine. Francis n’avait pas hésité longtemps avant de saisir sa chance d’enfin sortir de l’ombre.
Il avait attendu son heure sagement, grattant d’abord faiblement derrière la porte, puis tambourinant au fils des semaines, fissurant la barrière qui protégeait encore la conscience de son hôte. Ce Jimmy avait tout défoncé d’une grande bourrade et à présent, la porte était juste assez ouverte pour qu’il puisse se glisser hors de sa prison. Il ne pourrait pas rester trop longtemps dehors, il était encore trop faible. Cependant, Francis avait assez de temps pour se tailler une chatière et ainsi se frayer un passage à utiliser quand son hôte aurait repris des forces dans lesquels il pourrait puiser à sa guise.
Tout ce qu’il avait à faire, c’était attendre qu’il soit l’heure de jouer…

Le corps d’Aidan se redressa et s’éloigna sans un bruit du fauteuil où dormait toujours Aahron. Il aurait pu lui régler son compte immédiatement, mais ça lui aurait demandé beaucoup d’énergie et le petit n’était pas d’accord. Il se débattrait et pourrait reprendre le dessus plus facilement. Il lui fallait prendre son mal en patiente.
La porte fenêtre menant à l’extérieur s’ouvrit d’elle-même sur le passage de l’adolescent qui s’éloigna d’un pas tranquille de la maison qui l’avait vue grandir il y a des décennies de cela. Ses lèvres se pincèrent et il commença à siffloter l’air de « Time Wrap » qu’il affectionnait tant.
Une fois arrivé au bout du jardin, à l’orée des bois entourant le village, Francis se laissa tomber à genoux sur le sol sec. Tout en continuant de siffler joyeusement, il enfonça ses mains dans la terre pour en gratter la surface. Il lui fallut creuser un moment avant de sentir enfin le contact du manche de sa hache sous les ongles ensanglantés et terreux d’Aidan.

Un sourire ravi, il accéléra ses mouvement et finit par déterrer totalement l’outil qu’il admira sous toutes les coutures, ses yeux noirs brillants dans l’obscurité. La partie allait bientôt commencer. Maintenant qu’ils étaient réunis, ça n’était plus qu’une simplement question de temps !

Un feulement s’éleva près de lui et Francis se tourna en direction de l’animal qui l’observait, le dos rond, la queue hérissée.

FRANCIS MERCER ▬ On ne t’a jamais dis que la curiosité tuait le chat ? » gloussa Francis, amusé par les réactions de l’animal et la peur qui émanait de lui.

Lentement, Aidan se redressa, sa main refermée sur le manche de la hache. Tuer Aahron lui demanderait beaucoup d’énergie et le risque de représailles était assez élevé, mais un chat… Pour ça, il avait bien assez d’énergie.

FRANCIS MERCER ▬ Minou, minou, minou… »
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Dernière édition par The Scarecrow le Sam 24 Mar 2012, 19:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Road to Salvation † contexte version longue   Road to Salvation † contexte version longue Icon_minitimeSam 24 Mar 2012, 19:31

Chapitre 5 : Something in the Air
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03 août 2009 ; Grayson ; Missouri


    WOODS . 19:22 PM

AAHRON DONNELLY ▬ Attention devant » prévint Aahron tendant instinctivement sa main vers son plus jeune frère.

Aidan ne lui adressa qu’un bref regard, baissa les yeux vers la racine qui sortait du sol pour mieux s’y renfoncer un peu plus loin, formant un arc traitre contre lequel il aurait pu butter. Il l’enjamba sans mal puis fit de nouveau voyager son regard sur les alentours pendant que le trentenaire lui emboitait de nouveau le pas, attentif au moindre mouvement, au moindre son. Mais la forêt était traitresse et il passait son temps à sursauter, persuadé d’avoir enfin capté la voix de Julie ou repéré sa silhouette au détour d’un tronc. Sauf que la gamine était toujours introuvable. Elle ne leur avait décidément causé que des embêtements depuis son arrivée à Grayson…
Aahron n’allait pas jusqu’à dire qu’elle méritait amplement ce qui lui arrivait, uniquement parce que son escapade les mettait une fois encore dans l’embarras. Et puis il était pour le moment plus simple de la blâmer plutôt que de se laisser dévorer par ses appréhensions. Cela dit, l’inquiétude grignotait toujours un peu plus de terrain à mesure que les minutes se transformaient en heures.

AAHRON DONNELLY ▬ JULIE ! » cria-t-il, s’écorchant encore un peu la gorge.
AIDAN DONNELLY ▬ T’as entendu mon frère ? » s’empressa de demander Aidan à son interlocutrice égarée.

Aahron guetta la réaction de son frère et, comme chaque fois, il vit sa tête s’agiter de droite à gauche. L’adolescente n’était pas à portée de voix et il leur fallait continuer. Poussant un soupir, l’ainé des Donnelly continua de se frayer un chemin dans la végétation et porta son regard sur Dakota, à quelques mètres de là.

DAKOTA SALLANDER ▬ Qu’allait faire Julie à Edgerton? » demanda l’inspectrice sans y aller par quatre chemins « Je ne veux pas paraître désagréable mais je ne l’ai jamais vu ailleurs qu’accroché au bras de Aidan. Je trouve surprenant qu’elle ait décidé d’aller faire un tour dans une ville voisine sans lui… »
AAHRON DONNELLY ▬ Elle allait pas vraiment à Edgerton et c’était pas simplement pour un petit tour… Elle retournait à Cleveland en fait. Ils se sont disputés et elle l’a plaqué d’après ce que j’ai eu le temps de comprendre avant qu’elle le prévienne de son accident. Elle était sûrement pas en état de conduire... Elle a dû donner un coup de volant un peu trop sec et voilà le résultat »

Alors qu’elle allait lui répondre, Aidan débarqua soudain entre eux, surprenant son frère qui sursauta.

AIDAN DONNELLY ▬ Elle dit qu’elle a un peu froid. C’est pas normal, pas vrai ? » les questionna-t-il très vite, à voix basse, les yeux exorbités d’angoisse, une main sur le combiné pour que Julie n’entende pas « C’est pas normal alors qu’il fait chaud, pas vrai, hein ? »
AAHRON DONNELLY ▬ Je…sais pas » avoua Aahron en se tournant vers Dakota puis vers William qui remarqua leur petit attroupement et entreprit de les rejoindre.
AIDAN DONNELLY ▬ Elle a froid, c’est pas normal pas vrai ? Elle a dit juste un peu, mais même juste un peu, c’est pas normal » débita-t-il à l'adresse du maire.
WILLIAM FERGUSON ▬ Demande-lui calmement si elle s’est cognée la tête durant l’accident. Si ça n’est pas le cas alors c’est juste un contre coup du stress et de l’énervement. Continue d’essayer de la calmer mon garçon. Et demande lui aussi si le terrain est en pente ou plat. Il y a une petite colline de ce côté, on va aller voir jusque là » fit-il en désignant un point lointain à leur droite.
AIDAN DONNELLY ▬ Julie ? Tu m’entends ? »
JULIE GREY ▬ Qu’est-ce que tu faisais ? Pourquoi tu n’parlais plus ? » lui cria-t-elle, une pointe d’hystérie dans la voix.
AIDAN DONNELLY ▬ Désolé, j’parlais avec William »
JULIE GREY ▬ Ce connard de maire ! Pourquoi tu prends la peine de lui parler hein ? T’essaies de faire ami-ami pour qu’il te laisse te glisser dans le lit d’sa fille ! »

Aidan s’éloigna un peu du groupe, jetant un rapide coup d’œil coupable au maire. Il aurait voulu crier à sa petite amie de se taire, d’arrêter avec toutes ses remarques déplacées et mauvaises, mais il n’en avait jamais le cœur il se dégonflait chaque fois au dernier moment.

AIDAN DONNELLY ▬ Julie… Il voudrait savoir si tu es sur un terrain plat ou en pente » finit-il par soupirer, retirant sa casquette pour éponger son front humide d’un revers de sa main libre « Ca nous aiderait à t’retrouver »
JULIE GREY ▬ J’en sais rien, c’est tout gondolé ici ! Des hauts, des bas, des hauts, des bas… comme tes humeurs ! » l’adressa Julie
AIDAN DONNELLY ▬ Julie, concentre-toi s’il te plait… »
JULIE GREY ▬ J’y arrive pas, j’ai trop mal ! »
AIDAN DONNELLY ▬ Essaie de t’asseoir un peu. Assieds-toi à l’ombre et dis-nous à quoi ressemble le terrain, ok ? »
JULIE GREY ▬ …C’est en pente je crois. Ca descend un peu »
AIDAN DONNELLY ▬ Ca descend un peu ! » annonça Aidan en se retournant vers William
AAHRON DONNELLY ▬ Allons par là alors » soupira Aahron en se dirigeant vers l’endroit indiqué par le maire, suivit de près par Aidan...
© Billie, Chachoune & HoneyBee



WOODS . 19:26 PM
Declan Spelling


La chaleur était absolument insupportable et n’arrangeait en rien la migraine carabinée que se trainait Declan depuis son réveille. Il l’avait un peu cherché cela dit, puisqu’il s’était envoyé un bon nombre de verres de whisky jusque tard dans la nuit, jusqu’à sombrer dans un demi-sommeil tout sauf reposant. Les cafés qu’il s’était servi depuis le matin n’avaient fait que le maintenir plus alerte mais ses cheveux continuaient de lui faire mal et l’effet de la caféine se dissipait de minutes en minutes...
Lui qui n’avait jamais vraiment été un bureaucrate aurait donné n’importe quoi pour se trouver actuellement derrière son poste de travail, près du ventilateur, la porte close. Il aurait û fourrer son chapeau sur le devant de son visage, croiser les bras sur son ventre et se laisser aller à dormir jusqu’à ce que Kathleen vienne s’excuser de le déranger pour qu’il réponde à un appel d’urgence. Et par appel d’urgence, il entendait bien sûr une histoire de gamin ayant coincé sa tête entre les barreaux de sa rambarde d’escalier ou de vieille bonne femme perdant la boule et se sentant épiée par son propre jardinier. La routine graysonnienne. Une routine que les Donnelly n’avait eut de cesse de briser depuis leur arrivée. Le shérif n’arrivait même pas vraiment à leur en vouloir cela dit, tout comme il ne parvenait pas à maudire la jeune Julie qui avait agit, il fallait l’avouer, comme une idiote en quittant son véhicule. Elle était jeune et c’était ce qu’ils faisaient de mieux : des erreurs.

Declan porta son regard sur le talkie à sa ceinture et hésita à s’en servir un instant pour demander un compte rendu à ses équipes. Mais le chien de Casey Ferguson qui l'accompagnait avec Colleen Jefferson et Nathaniel Redd, choisit ce moment pour se mettre à aboyer. Le garagiste et lui échangèrent un regard et se mirent en mouvement les premiers, d’un même mouvement, suivant les aboiements de l’animal emmené par Casey.

La végétation se faisait moins dense à mesure qu’ils approchaient de l’étang qu’il savait tout proche et il n’eut pas besoin d’écarter les branches sur son passage, au même titre que Nathaniel. Casey le talonnait de près et manqua de le percuter lorsqu’il s’immobilisa subitement à l’orée de la clairière entourant la marre. Les yeux écarquillés, le souffle un peu court, le shérif observa l’étendue aux reflets argentés. De l’étang, il ne restait plus grand chose d’autre qu’une flaque ridicule entourée d’une terre sèche et crevassée, puis d’herbe roussie par le soleil. Mais il s’était attendu à trouver le petit lac dans cet état avec la chaleur de ces derniers temps. Ce qu’il n’avait pas prévu en revanche, ce serait de voir flotter à la surface de l’eau des dizaines de cadavre de poissons…
Et l’odeur. Il ne s’était pas attendu à l’odeur insoutenable qui venait à présent lui prendre le nez.

« Casey, rappelle ton chien » souffla-t-il simplement à la jeune fille près de lui, sans parvenir à arracher son regard du spectacle de désolation qui s’offrait à eux…
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© Chachoune

    WOODS . 19:28 PM
    Putain mais pourquoi est-ce qu’ils se sentaient obligés de marcher aussi vite ? Y’avait pas d’urgence la gamine était déjà perdue depuis des heures, quelques minutes de plus ou de moins quelle importance ? Logan avait commencé par volontairement trainer à l’arrière, maintenant il en était au point où il leur aurait bien demandé de ralentir et de l’attendre un peu. Il n’en ferait rien cela dit, ce qui le tracassait lui c’était le retour, et cette bande d’enfoiré semblaient oublier qu’il avait quand même une côte cassée sous son tee-shirt humide de sueur. Comme il était essoufflé par la chaleur et leur longue marche, il haletait et respirait beaucoup plus fort, ce qui à force, avait réveillé sa douleur thoracique. Puis la bouche sèche et pas de bouteille d’eau, évidemment…

    Et s’ils allaient se faire foutre profond ? T’en pense quoi ?

    Il voulait mais… Non, s’il s’arrêtait maintenant il n’allait plus être capable de redémarrer et ils allaient le semer complètement. Après ce serait encore lui le naze, l’enfoiré de bon à rien, blablabla. Non merci.

    Logan ? … arrête-toi.
    LOGAN REDD ▬ Rah p’tain ouais y’en a marre » soupira-t-il en cédant et en arrêtant enfin la machine.

    Il ralentit l’allure et fini donc par s’arrêter complètement, ses yeux de jets braqués sur les deux silhouettes restantes puisque celle de Grifith elle, avait déjà disparue derrière un virage. C’qu’il allait faire c’était prendre une petite pause et s’assoir cinq minutes pour s’en remettre, puis rebrousser chemin en espérant croiser une voiture qui irait vers Grayson et accepterait de le prendre en stop. Il fit mine de s’y assoir, et sans comprendre comment, bascula en arrière et dégringole dans les feuilles mortes du fossé qui longe la voie.
    Heureusement que les autres n’avaient pas vu ça.
    Le souffle un peu court, Logan poussa un bref soupire décontenancé, avant de se trémousser pour s’extirper de là et se remettre sur ses jambes. Pour éviter de se faire trop mal, il commença par se retourner et par se mettre à quatre pattes, non sans quelques grognements étouffés, et avec la souplesse d’une chaise bien sûr.

    Il ne comprit pas immédiatement ce qu’il voyait, mais très nettement, il identifia le sang.

© Billie

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WOODS . 19:33 PM
JULIE GREY ▬ Tout ça, c’est de ta faute » sanglota Julie à l’autre bout du fil.
AIDAN DONNELLY ▬ Dis pas ça, s’te plait… »
JULIE GREY ▬ Tu sais que j’ai raison ! Si tu n’avais pas été fricoter avec la fille du maire, rien de tout ça serait arrivé ! »

Il ne trouva rien à y redire. C’était bien un peu de sa faute effectivement, même s’il n’arrivait toujours pas à comprendre comment sa petite amie avait pu être au courant de tout ça et pourquoi elle le soupçonnait d’avoir une relation avec Suzanna également. Pas que l’idée en elle-même soit tellement saugrenue mais tout de même…

JULIE GREY ▬ Je vais mourir toute seule dans les bois à cause de toi »
AIDAN DONNELLY ▬ Quoi ? Nan ! Bien sûr que non, Julie, on va t’retrouver, j’te jure » assura le jeune homme pendant que, dans son dos, les trois adultes discutaient d’il ne savait quoi « Ca va s’arranger, j’te pr… »
JULIE GREY ▬ Vous n’allez pas me retrouver Aidan »

Le jeune homme se figea. Il venait de percevoir quelque chose dans la voix sanglotante de Julie. Comme un sourire, une pointe d’excitation, d’amusement. Mais il repoussa cette idée dérangeante aussi vite qu’elle lui était venue.

AIDAN DONNELLY ▬ On va forcément te retrouver, Julie, t’en fais pas ! C’est qu’une question de temps, les bois sont pas si grands quand même »
JULIE GREY ▬ La portion de route que ma voiture a quittée non plus et pourtant, ils ne l’ont pas retrouvée »

A présent, il n’y avait plus aucune trace de larmes ou de tremblement dans sa voix.

AIDAN DONNELLY ▬ Comment tu sais ça ? »
JULIE GREY ▬ Je sais beaucoup de chose »
AIDAN DONNELLY ▬ Comment tu pourrais savoir ça, Julie ? » gronda-t-il malgré lui, sur les nerfs.

AAHRON DONNELLY ▬ Aidan ! On avance ! » le héla son frère en désignant la petite montée vers laquelle ils s’étaient dirigés.

Mais le jeune homme ne fit que lui adresser un rapide coup d’œil avant de lui tourner le dos. Son estomac était noué par le malaise et une vague de chaleur désagréable l’envahissait alors que ses oreilles commençaient à bourdonner.
A l’autre bout du fil, un petit rire amusé s’éleva. Il ne ressemblait pas tellement à celui de Julie dont il connaissait pourtant le rire par cœur. Tous ses rires. Ses rires forcés, ses rires francs, ceux qu’elle émettait quand elle était un peu nerveuse… Quelque chose clochait. Quelque chose avait cloché dès le départ.

AIDAN DONNELLY ▬ Julie ? »
JULIE GREY ▬ Quoi, mon chéri ? » minauda son interlocutrice.
AIDAN DONNELLY ▬ …Qu’est-ce qui s’passe ? »
AAHRON DONNELLY ▬ Aidan ! »
JULIE GREY ▬ Tu sais qu’ils seraient encore en vie si tu n’avais pas été un garçon aussi insupportable ? Ce voyage que tes chers parents se sont organisés, ils l’ont surtout fait pour avoir la paix et être débarrassé de toi »
AIDAN DONNELLY ▬ Pourquoi tu dis ça ? » articula le petit blond, la gorge serrée
JULIE GREY ▬ Parce que je ne mens jamais. C’est un péché tu sais. Aussi dérangeante soit la vérité, je l’expose, mon grand. Surtout quand elle peut faire mal en réalité »
AIDAN DONNELLY ▬ Vous n'êtes pas Julie » lâcha-t-il soudain d’une voix coléreuse

Il l’avait compris depuis longtemps, il lui avait juste fallut un long, très long moment, pour l’accepter.

HOMME ▬ Bingo, mon agneau… »
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Samuel Donnelly

Encore dans le soulagement de s’être rendu compte que le sac de randonnée n’appartenait pas à Julie, Samuel déchanta rapidement quand le nom que prononça l’adjoint fit écho dans son esprit. Il ne savait pas d’où, mais ce nom lui était familier. Il avait la certitude que ce n’était pas celui d’un habitant du village, et il fronça les sourcils sous le coup de la concentration. C’était comme avoir le titre d’une chanson, d’un film ou le nom d’une célébrité sur le bout de la langue sans pouvoir le sortir. Howard Wright…Howard Wright….il avait beau se répéter son nom encore et encore, le barman ne parvînt pas à se remémorer l’endroit où il avait déjà entendu ce nom.

« Je peux voir son permis de conduire? » demanda-t-il à Armstrong, qui après un regard méfiant consentit à lui donner le document plastifié.

Baissant les yeux, ce fut la photo du jeune homme qui le paralysa quelques instants. Comme une décharge électrique, les liaisons se firent de nouveau et il sut non pas où il avait entendu ce nom mais où il l’avait lu: le dossier monté par ses frères relatant les nombreuses disparitions mentionnées dans la région. Ne bougeant plus, le grand blond restait figé devant la photo de ce jeune homme plus jeune que Aidan sur cette photo et qui pourtant devrait aujourd’hui avoir le même âge que lui.
Il sentit un frisson glacé remonter sa colonne vertébrale malgré la chaleur étouffante et son regard dévia vers le sac à dos taché de sang, puis de nouveau vers la photo, se surprenant à voir ses mains trembler. Raffermissant sa prise sur le document pour faire disparaître cette faiblesse passagère, il ferma quelques secondes les yeux, se pinçant l’arrête du nez pour remettre ses idées en ordre. À présent qu’il avait la photo sous les yeux toutes les informations lui revenaient en tête et c’était comme réciter une leçon d’histoire à un professeur.

« Il n’a pas vingt-cinq ans » affirma-t-il en s’attirant les regards suspicieux des autres. Non il n’était pas nul en calcul, ou du moins ce fut ce qu’il eut envie de leur répondre. « Il n’a jamais eu vingt-cinq ans. Howard Wright a disparu à l’âge de dix-huit ans. L’adresse doit être celle de son blog. Celui-là même où il faisait mention d’une randonnée dans la région. » ajouta ce dernier en fixant le sol comme pour mieux se concentrer. Lui qui n’avait jamais été foutu d’apprendre une poésie par cœur avait retenu chacune des informations, sans savoir comment. Enfin si, il savait, tout ce qui avait un rapport avec ses parents entrait dans son esprit et le hantait, le laissant ressasser pendant des nuits entières chaque élément pour espérer trouver une réponse logique à tout ça. « Personne n’a plus eu de nouvelles de lui après ça. Il a disparu en août 2002 et il n’a jamais refait surface. Jusqu’à aujourd’hui »

Abandonnant les feuilles mortes du regard, il finit par rendre le permis de conduire à l’adjoint, avant de jeter un regard circulaire dans les environs. Ils ne trouvaient pas une voiture sur une route de campagne mais ils mettaient la main sur le sac à dos d’un disparu de plusieurs années, enfouis sous un tas de feuilles mortes par un hasard monstrueux. Il fixa alors quelques instants Logan, suspicieux, avant de chasser sa paranoïa. Samuel avait besoin de voir ses frères, de leur parler de cette découverte, d’entendre ce qu’ils en pensaient. Ils n’avançaient à rien à pieds sur cette foutue route de toute façon et peu importe ce que disait ce connard d’adjoint, il était bien décidé à rebrousser chemin, retrouver ses frères, et aviser par la suite avec eux pour tout ce qui concernait Julie. Sept ans que ce sac était ici et c’était précisément aujourd’hui qu’ils le trouvaient. Si quelques mois plus tôt le barman aurait misé sur une simple coïncidence, il avait vécu trop de choses ici pour se cantonner à ce simple fait. Il dépassa le groupe, commençant à remonter vers la route, sans autre explication, se tournant toute de même vers la jolie brune.

« Faut que j’vois mes frères » souffla-t-il à Charlie, cette phrase lui étant uniquement destinée. Il se moquait bien de ce qu’allaient faire les deux autres mais il ne partirait pas sans elle. Aucune chance qu’il la laisse ici après ce qu’ils venaient de découvrir.

WOODS . 19:35 PM
Nathaniel et Casey avaient continués de marcher en silence et c’était tant mieux. Elle avait lancé quelques ordres doux à son chien de temps à autre mais le garagiste lui, était resté muet. L’adolescente avait continué de sentir son regard peser sur elle de temps à autre bien sûr, mais la route n’était plus très longue et ils ne tardèrent pas à arriver au second lac du village.

D’un côté, la surprise n’était pas de taille, d’un autre côté, la déception était grande…
L’odeur de nouveau, les pris à la gorge avant même qu’ils ne soient réellement sortit des bois. Deux doigts fermement passés dans le collier de Shep pour le retenir de s’approcher, Casey pressa sa seconde main sur sa bouche et son nez pour se protéger des effluves nauséabonds qui flottaient lourdement dans l’air. Le soleil se reflétant sur une nuée de ventres putrides lui leva le cœur et la jeune fille préféra se détourner et s’éloigner de quelques pas pour laisser Nathaniel constater la situation de plus près.
Plus petit encore que le premier, le lac devant lequel ils se tenaient n’était plus rien d’autre qu’un mélange de boue crasseuse et de cadavres en décomposition avancée, une espèce de ragout infâme et odorant qui agressait les sens et laissait perplexe.

CASEY FERGUSON ▬ Mais qu’est-ce qui s’passe ici ? » souffla l’adolescente en observant le cadavre d’un oiseau à quelques mètres d’elle.
WOODS . 19:35 PM
HOMME ▬ Regarde-les bien, mon p’tit. Regarde-les tels qu’ils sont vraiment… dans toute leur laideur humaine. Regarde ces tas de viande qui se déplace en paradant comme s’ils étaient les rois du monde alors qu’ils sont tout en bas de l’échelle alimentaire… Regardez-les bien, Aidan, parce que bientôt, je les dévorerai tous, en commençant par les deux petits ailerons de poulet qui macèrent dans l’utérus de la négresse. Ensuite je m’attaquerai à elle et puis à tes frères. Ne soit pas triste, ce ne sont que des sac à bidoche. Tu as bien vu le sang de ton frère quand tu lui a planté cette fourchette dans la main, il ressemblait à celui d’un poulet décapité ou d’un porc égorgé. Tout pareil ! Et puis de toute façon, ton tour viendra aussi. Mais je m’assurerai que tu aies bien gardé les yeux ouvert tout du long et que toi non plus tu n’en aies pas perdu une seule petite miette… »
AIDAN DONNELLY ▬ Qu’est-ce que vous avez fait de Julie ? »
HOMME ▬ Julie ? Elle ne m’intéresse pas le moins du monde. Elle doit être en train de chialer en chantant à tue-tête une musique romantique dans sa voiture, en pensant à toi. Elle n'a jamais été là »
AIDAN DONNELLY ▬ C’est vous qui… »
HOMME ▬ Oui, c’est moi. Moi, moi et encore moi, mon p’tit père ! Mais pour elle, c’est toi. Toi et cette chère Suzanna… »
AIDAN DONNELLY ▬ Pourquoi ? » s’étrangla Aidan, complètement perdu.
HOMME ▬ Parce que c’est fun… »
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