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| | 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] |  |
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Aidan S. Donnelly
A million miles from home, I'm walking ahead ; I'm frozen to the bones, I am.
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![01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) | Sujet: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] ![01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Sam 07 Nov 2009, 22:59 | |
| Les lèvres tendues en avant tandis qu’il sifflait l’air de la célèbre chanson d’introduction du film Cabaret, le jeune homme descendit les vieux escaliers en bois qui menait à la cave. La porte avait été condamnée quelques années plus tôt, après que la fille de l’ancien propriétaire se soit tuée en dévalant les marches qu’il arpentait présentement avec bonne humeur. Lorsqu’ils s’étaient installés ici avec ses frères, ils avaient rouvert l’endroit pour stocker quelques unes de leurs affaires et, même si l’endroit était humide et sentait le renfermé, il s’y sentait bien.
C’était son havre de paix, un endroit bien à lui dans lequel personne ne venait le déranger puisque personne n’osait s’y aventurer. Lui aussi avait longtemps hésité à y descendre. Pourtant quelque chose semblait l’y appeler, il y avait cette présence. De nombreuses fois, il avait cru entendre les sanglots étouffés d’une fillette à travers le bois de la porte… ses frères s’étaient évidemment empressés de le moquer. Bien décidé à affronter sa peur et à leur prouver qu’il n’était pas un trouillard, il était descendu. Mais finalement, il ne le leur avait jamais dis. C’était son petit secret.
Il continuait parfois d’entendre la petite fille pleurer, mais ça lui plaisait étrangement. Ça donnait du mystère à l’endroit, ça le faisait frissonner… non, ça l’excitait tout simplement.
Il avait toujours aimé se faire peur, depuis qu’il était tout gosse. Heureusement qu’il aimait ça d’ailleurs puisque ses frères ne lui faisaient aucun cadeau… Combien de fois l’avaient-ils perdu dans les bois entourant leur propriété ? Combien de fois l’avaient-ils enfermé dans leur propre cave ou bien lui avaient-ils fait croire que l’un ou l’autre était mort dans un bain de sang ? Il n’avait assurément pas assez de ses dix doigts pour compter…
Mais aujourd’hui, c’était à lui que revenait la tâche de leur jouer un petit tour. Oh, rien de bien méchant bien sûr ! Entre frères, on se taquine, ça fait parti du jeu. C’est ça la famille aussi !
Fort de cette réflexion, le petit blond referma sa main sur le manche de l’outil qu’il était venu chercher dans la cave. A vrai dire, il ignorait encore ce qu’il devait trouver avant de descendre, mais lorsqu’il l’avait vue, ça lui était apparut comme une évidence. C’était la hache qu’il devrait utiliser pour jouer un tour à ses frères.
Il ne savait pas vraiment pourquoi il en aurait besoin, mais ça allait sans doute beaucoup l’amuser ! Il le lui avait promis.
« Juste un petit tour à tes frères trop bavards, Francis. Tu vas voir, tu vas beaucoup t’amuser ! Ship, shop ! »
Le jeune homme fit tourner l’arme dans sa main un instant, observant le couperet avec fascination, respect et excitation. La lumière qui filtrait à travers la lucarne se reflétant dans le métal à moitié rouillé l’éblouit quelques instants et il l’immobilisa. Quelques secondes s’écoulèrent ainsi pendant qu’il observait la lame de la hache.
Puis Francis s’arracha à sa contemplation, sortant de sa torpeur. Il avait du pain sur la planche !
Reprenant ses sifflements, le jeune homme remonta les escaliers avec lenteur, tenant fermement l’outil dans sa main. Il aurait été plus pratique de se servir des deux pour la maintenir, mais quelque chose lui disait qu’il n’y arriverait pas. Ce n’était qu’un détail sans importance. Pourquoi s’y attarder ? Jouer à une ou deux mains avec ses frères, quelle différence cela faisait-il ?
Une fois à l’étage, il prit bien soin de tirer la porte et de la refermer. Il n’avait pas besoin de la fermer à clé, elle se refermerait bien toute seule ; elle le faisait toujours. Il était le seul à pouvoir pénétrer dans la cave. C’était elle qui choisissait qui descendait et surtout, qui remontait…
Mais lorsqu’il fit volte face, prêt à s’amuser, Francis se retrouva face à une jeune femme qu’il ne connaissait pas. Une métisse à la bouche pulpeuse et au regard doux. Le sien de regard, se porta immédiatement vers le décolleté plongeant de son interlocutrice. Le sifflement qui passa ses lèvres n’avaient plus rien de musicale, c’était simplement une grossière manifestation de ses pensées obscènes.
« Salut ma jolie… » chuchota-t-il sans quitter sa poitrine des yeux un seul instant, faisant tourner le manche de sa hache dans sa main
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 00:07 | |
| Partis le matin, rentrés à peine une heure et déjà repartis. Si Allie avait su que les garçons la laisserait seule toute la journée, elle se serait sûrement abstenue de les accompagner tous. Tous, non, car après leur retour de chez le garagiste le matin même, Aidan s'était endormi sur le sofa et les garçons n'avaient pas eu le courage de le réveiller. Bien sûr quand ils partirent, elle se porta volontaire pour veiller sur le petit dernier qui, elle le savait parfaitement pour être sa colocataire, dormait extrêmement mal. Elle ne comptait même plus le nombre de fois où elle avait dû le secouer pour le réveiller et faire cesser ses hurlements.
Bref, elle avait prit le temps pendant l'absence des garçons pour appeler sa mère, Sally sa cadette et Lou n'avait pas répondu, sûrement occupée à calmer les jumeaux. Après cela, la métisse s'était alors attelée à défaire complètement sa valise et tout ranger dans les placards puis aérer toutes les pièces comme une parfaite bonniche ferait. Elle n'avait que ça à faire de toute façon. Elle allait s'atteler au salon sans un bruit pour ne pas réveiller Aidan quand elle remarqua tout simplement que le petit n'était plus à sa place.
« Aidan ? »
Elle partit en direction de la cuisine pour le chercher mais il n'était pas là non plus bien que cette pièce soit sa favorite. Estomac sur pattes oblige...
« Aidan... »
Elle passa près de la porte menant à la cave et tomba nez à nez avec un Aidan blafard avec... une hache dans la main. Elle eut une légère nausée mais se ressaisit immédiatement.
« Super drôle chamallow, les garçons ne sont pas là, on peut la planquer le temps qu'ils arrivent si tu veux. Là c'est juste pas drôle et me reluque pas comme ça petit satyre. » |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 00:35 | |
| Sans dépeindre un instant de son sourire gourmand, Francis s’autorisa à contempler un instant encore la poitrine de la femme qui lui faisait face et qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Une part de lui savait qu’elle était la fiancée de son frère. Isaac. Sauf que son frère s’appelait Doug, pas Isaac et que sa bonne femme était une truie écervelée qui passait son temps à l’humilier et devant qui son crétin de frère s’écrasait.
La métisse qui lui faisait face présentement n’avait rien à voir avec Maggie. Absolument rien à voir…
Elle, elle était jolie voire carrément bandante. Aucun de ses frères n’auraient pu la séduire et encore moins la convaincre de l’épouser. Lui non plus d’ailleurs, du haut de ses dix-sept ans, il en était parfaitement conscient. Elle ressemblait aux filles de ses magazines, belle, sauvage, indomptée, provocante et bien fichue. Une de ces filles dont il rêvait la nuit, avec qui il s’imaginait perdre son pucelage, qu’il se voyait conduire au septième ciel pour ne jamais en revenir. Une de ces nanas qui lui faisait mouiller ses draps… Et lorsque Maggie s’en rendait compte, elle le criait haut et fort pendant le repas, pour que tout le monde en profite. Ses frères riaient alors à gorge déployées, postillonnaient partout, recrachaient le contenu de leur verre sur la table comme des porcs, pendant que lui se sentait rougir de honte.
Mais ils allaient payer. Tous autant qu’ils étaient. Ses frères trop stupides pour savoir quand la fermer ! Ses frères qui, dès qu’ils avaient trop bu avaient la langue trop pendue…
Il avait raison, il fallait les arrêter avant qu’ils n’en disent trop et attirent l’attention sur Grayson.
Francis suivit le regard de la fille de magazine et baissa les yeux sur la hache qu’il tenait dans sa main.
« Ça ? » demanda-t-il, arquant un sourcil
La jeune femme acquiesça, croisant les bras sur sa poitrine comme pour la lui dissimuler. Ce geste amusa beaucoup le jeune homme qui soupesa son outil et observa sa lame quelques secondes. Puis, il la jeta et rattrapa fermement le manche en plongeant son regard dans celui de la brune qui venait de laisser un petit cri effarouché.
« Sinon quoi ? Tu vas le dire à mes frères ? » ajouta-t-il d’un ton devenu plus menaçant « J’aimerai voir ça… »
Lentement, il tendit son bras vers elle, la hache lui servant de prolongement pour l’atteindre en douceur. L’extrémité de l’arme frôla le ventre de la belle qui s’écarta d’un bond, vraisemblablement outrée par son geste. Son attitude ne fit qu’amuser un peu plus le jeune homme qui se mit à rire grassement.
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 00:55 | |
| Aidan continuait de la fixer de son air de psychopathe tout en tenant toujours l'extrémité de sa hache. La demoiselle commençait à avoir les chocottes plus que de raison. Aidan faisait souvent des blagues stupides, les autres garçons aussi, mais ils ne poussaient jamais aussi loin et surtout Aidan ne l'avait jamais regardé ainsi. Son regard pesant sur elle semblait lourd de sous-entendus, mais ne semblait pas appartenir à Aidan, pas du tout. De même que ce rire gras de péquenot qui devait sortir d'un autre corps que celui du garçon.
« Ça suffit maintenant ! » Elle fit un pas sur le côté et planta ses yeux dans les siens. « Je te signale que je peux me débrouiller toute seule et de toute façon arrête ça, tu es plus drôle du tout. Je suis restée là pour veiller sur toi pendant que tu dormais, tu es réveillé alors maintenant viens m'aider un peu pour bouger des trucs dans la cuisine. On peut pas laisser la maison comme ça ok !? »
Lâche cette hache crétin, elle ne savait plus quoi penser du tout. Sa raison lui disait qu'il allait finir sa blague d'ici quelques secondes mais une autre partie d'elle-même commençait à se sentir extrêmement mal à l'aise, comme si elle faisait face à un inconnu. Ayant fini son monologue elle voulait tourner les talons et faire mine de partir dans la cuisine, comme si tout allait bien. Mais elle était paralysée, quelque chose lui disait de ne pas se détourner de lui... et de s'en méfier.
Stupide, elle était complètement stupide de se poser autant de questions, c'est de Aidan qu'il s'agissait après tout.
« Bon tu viens mon chamallow ? » |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 01:36 | |
| Francis continua de fixer intensément la jeune femme qui lui faisait face, s’imaginant les mille choses qu’il lui ferait subir. Il la ferait couiner. Il avait toujours rêvé de faire couiner une fille. Peut-être la ferait-il sangloter, comme la petite de la cave.
Les pleurs l’avaient toujours excité, sans qu’il sache pourquoi. Chaque fois qu’il voyait une gonzesse chialer, il ne pouvait s’empêcher de ressentir ces fourmillements familiers au creux de son estomac, juste avant que son soldat se mette au garde à vous. Il en avait longtemps eu honte, mais aujourd’hui, il s’ne moquait royalement. Tout ce qui comptait, c’était faire chialer la fille puis la faire taire en lui fourrant son frétillant dans la bouche jusqu’à l’étouffer...
Pendant que des images obscènes jaillissaient dans son esprit, la brune au teint halé repris la parole d’une voix qui se voulait autoritaire mais était tremblante. De son côté, Francis fixait sa grande bouche charnue qu’il aurait aimé capturer en un baiser fougueux.
Sa main enserra le manche de la hache avec un peu plus de force, jusqu’à en blanchir les jointures.
Mais son attention fut détournée par la dernière remarque de la jeune femme.
A vrai dire, ce n’était pas vraiment lui qui y avait réagit. C’était l’autre. Le frère d’Isaac. Celui qui ne pouvait utiliser son bras. Celui qui avait l’habitude d’être surnommé « chamallow » par Allie.
Mais il ne pouvait pas le laisser revenir aussi vite. Il n’avait pas eu le temps de s’amuser avec ses frères et n’avait pas profité de la belle métisse à la poitrine généreuse. Fort de cette pensée, le jeune homme laissa son visage se fendre d’un sourire pervers.
Il n’était déjà plus vraiment Francis. Il n’était pas encore Aidan.
« Chamallow ? Un surnom qui ne colle vraiment pas au personnage, ma douce » chuchota-t-il suavement, d’une voix qui n’était plus réellement celle de son hôte
Il leva ensuite son bras pour désigner la hache de nouveau.
« Ça, tu vois, c’est déjà plus proche de la réalité... Dur, agressif » ajouta-t-il en faisant remuer les lèvres du petit blond « N’essaie pas de nier, tu y as déjà pensé. Si ce n’est pas avec lui, c’est avec Sammy. Lui en tout cas, il y pense souvent… et tu le sais parfaitement. Ça t’excite de t’exhiber devant eux, de te sentir désirer, de savoir qu’ils rêvent de toi la nuit, n’est-ce pas ? Tu ne te sens même pas coupable vis-à-vis d’Isaac. Ce brave Isaac, ce gentil Isaac prêt à tout pour toi… » souffla-t-il en se rapprochant de quelques pas, son regard plongé dans le sien avec insistance « Jusqu’où tu penses qu’il serait prêt à aller pour toi, hein ? Tu crois qu’il continuerait à vouloir te protéger s’il savait que tu mouilles tes petites culottes en pensant à son frère adoré ? Parce que c’est déjà arrivé, pas vrai, Allie-chérie ? » sourit-il avec fiel « Tu crois qu’il resterait avec toi s’il le savait ? Tu crois qu’il restera quand il saura pour ça… ? »
Une fois encore, il leva lentement sa hache pour désigner le ventre de la jeune femme, à quelques centimètres de lui seulement. Il pouvait sentir son souffle chaud sur lui, son souffle rendu rauque et court par la panique qui l’assaillait peu à peu et la paralysait.
« Mais la vraie question est : est-ce qu’il sera à lui ou à moi ? » murmura-t-il en articulant chacun de ses mots avec le plus grand soin
Il capta le regard d’Allie et l’éclat d’effroi qu’il y lu le combla. Il avait eu sa part d’amusement, il pouvait partir.
Il reviendrait.
Aidan eut l’impression de tomber à l’intérieur de son propre corps. Il prit une longue inspiration un peu sifflante, ses yeux clairs s’écarquillant soudain avec panique. Il n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait et n’arrivait même pas à trouver la force d’y réfléchir.
La tête lui tourna soudain affreusement et sa vue se brouilla. Ses oreilles bourdonnaient désagréablement et son cœur battait la chamade dans sa poitrine.
Avant qu’il n’ait pu réaliser qu’il avait été debout, il se retrouva assis par terre, sonné, hébété. Ses jambes venaient de ployer sous son poids et sa chute avait été accompagnée d’un bruit métallique étrange qui ajouta encore à son désarroi.
La seule chose à laquelle il pouvait se raccrocher, c’était la silhouette encore un peu floue d’Allie, debout devant lui.
Mais il ne parvint pas à aller plus loin. Tout était trop embrouillé et il était trop épuisé.
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 02:32 | |
| Elle tremblait de tout son corps quand elle s'effondra à son tour en fixant la hache qui gisait à terre. Allie passa lentement une main sur son visage et éclata soudainement en sanglots, elle avait eu la peur de sa vie, elle s'était vu mourir. Au départ elle avait cru avoir affaire à une crise de schizophrénie. Mais les malades ne savent pas tout, lui il savait TOUT. Isaac, Samuel et tout le reste.
« Qu'est-ce que c'était que ça ? » Elle agrippa les épaules d'Aidan et le secoua jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux. « Comment tu as su ? Comment tu sais pour le bébé ? Et Sam ? Qu'est-ce que tu as dans ta tête hein ? »
Aidan ouvrit la bouche, d'un air complètement perdu, la jeune femme relâcha alors son étreinte et attrapa son poignet pour prendre son pouls.
« Y'a un truc qui tourne pas rond chez toi tu sais ? Regarde moi bien, qu'est-ce que tu m'as fait hein ? »
Elle essuya ses larmes et respira un grand coup. Il existait une réponse simple à ce qu'il venait de se passer, tout possède une réponse censée, il devait avoir remarqué des choses qui lui avait échappé, c'est tout.
Allie était néanmoins sûre d'une chose, elle allait parler à Isaac, à peine allait-il passer la porte d'entrée qu'elle lui sauterait dessus pour tout lui dire. Mais que dire pour Aidan ? Qui comprendrait ? Est-ce que les garçons la croirait ? Ce qui venait de se passer dépassait l'entendement, purement et simplement, Aidan avait semblé comme possédé, un dément en pleine crise. A part qu'il semblait posséder une personnalité propre... extrêmement bizarre.
Par sûreté la demoiselle donna un coup de pied dans la hache pour l'envoyer quelques mètres plus loin dans le couloir. On n'est jamais trop prudent !
« Aidan... » Le jeune garçon se redressa et la fixa dans les yeux, il semblait plus réactif, et le fait de lui avoir hurlé dessus devait y être pour quelque chose. A cet instant précis, elle se demanda si elle n'en avait pas trop dit sur le coup de la peur. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 13:01 | |
| Perdu dans la contemplation de la fiancée de son frère, Aidan sursauta lorsque la voix de cette dernière s’éleva sur un ton coléreux, proche de l’hystérie pure et simple. Il lui était impossible de ne pas entendre ses mots en revanche, il se trouva incapable d’en comprendre le sens.
Que se passait-il avec Samuel ? De quel bébé parlait-elle ? Pourquoi s’en prenait-elle à lui ?
Il n’avait absolument rien fait !
Bon évidemment, il y avait eue cette histoire tout à l’heure avec Nathaniel. Quoi que si on lui avait demandé de situer ce souvenir avec exactitude, il en aurait été incapable... Était-ce arrivée une heure plus tôt ? Ce matin ? Tout semblait se confondre et la présence d’Allie l’empêchait de vraiment se concentrer pour parvenir à reconstituer sa journée.
Soudain, alors qu’il s’apprêtait à lui demander quelle heure il était, se souciant plus de ce détail que de répondre aux accusations étranges et incompréhensibles de la jeune femme, cette dernière le coupa sèchement, détournant le regard.
Toujours un peu abruti, le jeune homme suivit son regard sans vraiment comprendre ce qu’elle faisait. Il voyait ses mouvements, comprenait qu’elle prenait son pouls (du moins c’était l’explication la plus logique) mais il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle faisait tout ça.
Et pourquoi le faisait-elle en pleurant ?
Qu’est-ce qu’il avait manqué ? Qu’avait-il pu se passer pour qu’elle soit en larmes, assise par terre devant lui et en colère après lui ? Quoi qu’il ne fût pas certain qu’il s’agisse uniquement de colère s’il se fiait à ses tremblements…
Non, la fiancée de son frère avait eu peur. Elle était simplement en train de s’en décharger en s’en prenant à lui.
Mais ça ne lui expliquait pas ce qu’ils fabriquaient par terre.
Ou bien si.
Peu à peu, la brume épaisse qui s’était amassée dans son esprit sembla se dissiper. Les choses s’emboitaient encore entre elles avec lenteur mais Aidan commençait à y voir plus clair et à être capable d’émettre des hypothèses. Une du moins.
Il s’était endormit. Endormit ou évanouit, ça revenait au même. Peut-être lui avait-il simplement fait peur de cette manière-ci. Peut-être avait-elle eu du mal à le faire revenir à lui et le stress accumulé l’avait fait craquer.
Ça expliquait leur position, la prise de son pouls, les larmes… et encore. Allie était infirmière, elle en avait vu d’autres tout de même ! Peut-être qu’elle avait été ébranlée à cause des circonstances. La mort de ses beaux-parents, leur départ de Cleveland. Sans doute tous ces bouleversements l’avaient-ils touchée plus qu’ils ne se l’étaient figuré.
Cependant, ça n’expliquait pas cette histoire de Samuel et de bébé.
Durant une fraction de seconde, une ébauche de réponse lui vint. Une certitude.
Allie et Samuel avaient couchés ensembles et elle attendait maintenant un bébé de lui.
Mais le jeune homme la repoussa immédiatement. C’était impossible. Ni elle ni son frère ne feraient jamais ça à Isaac. Et pourtant, Sam ne s’était jamais caché de la trouver tout à fait à son goût et ce n’était un secret pour personne qu’il plaisait à la gente féminine. Les mauvais garçons avaient ce pouvoir et c’était pour cette raison qu’Aidan tentait de copier son frère…
Ce n’aurait pas été si invraisemblable…
Non, il délirait, ça ne pouvait être que ça ! Jamais aucun des deux ne pourrait faire une telle chose !
Alors quoi ?
Mais un bruit attira son attention et l’arracha à ses raisonnements. Un bruit de raclement métallique. Le jeune homme tourna son regard dans cette direction et un frisson le parcourut lorsqu’il reconnut l’objet. Il s’agissait d’une vieille hache à la lame tellement rongée par la rouille qu’elle semblait se confondre avec son manche boisé.
Qu’est-ce que c’était que ça encore ? D’où est-ce que ça sortait ?
Mais le jeune n’eut pas le temps de s’interroger davantage. Ne fois encore, Allie pris la parole et l’appela.
L’intéressé tourna son regard azuré vers elle, réalisant qu’à nouveau, sa vue était brouillée.
Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’elle l’était par quelques larmes de frustration, d’incompréhension et de peur.
A l’image de sa vision, son esprit qui fonctionnait au ralentit était embrouillé et les bourdonnements qui s’élevaient toujours dans son crâne l’empêchait de formuler la moindre pensée cohérente.
Tout ce qu’il pouvait faire, c’était se répéter encore et encore cette phrase entêtante : qu’est-ce que j’ai fais ?
Et après une poignée de seconde, il parvint la formuler d’une voix à peine audible et hachée par les sanglots qui entravaient sa gorge nouée.
« Qu’est-ce que j’ai fais ? »
Il en était certain maintenant. Il s’était endormit. Il ne savait pas quand, ni combien de temps ; où était ses frères ou pourquoi il était seul avec Allie en ce moment ; pourquoi elle lui avait parlé de Samuel et de bébé en lui criant dessus ; pourquoi il y avait une hache près d’eux.
Tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait fait quelque chose de mal. |
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 17:38 | |
| « Qu'est-ce que quoi ? »
Est-ce qu'il se foutait d'elle ? Allie était presque certaine que sa dernière heure était arrivée, et il ne se souvenait de rien ?!
A cet instant, la demoiselle se demanda si elle devait tout raconter au petit blond ou si elle devait garder cela pour elle. Malgré cela, elle méritait de savoir, elle devait comprendre ce qu'il c'était passé et comment Aidan avait pu savoir tout ça. Même si elle doutait d'avoir vraiment eu affaire au cadet des Donnelly.
« Aidan... tu m'as menacé avec une hache, tu m'as menacé avec une hache... et tu m'as dit des choses horribles. Comment as-tu su que j'étais enceinte ? » Elle ravala sa salive et plongea ses yeux dans ceux de son interlocuteur. «C'était comme si c'était pas toi, ta voix... » Elle sentit une larme courir le long de sa joue alors qu'elle s e remémorait la scène.
« J'ai cru que tu allais me tuer... »
La jeune femme soupira fortement.
« C'était quoi ce que tu m'as fait ? C'était quoi ? C'était qui ? On aurait dit un schyzo en crise à part que tu n'as rien de tout ça. Est-ce que ce sont tes cauchemars ? Une crise de somnambulisme ? Explique moi comment tu as pu faire ça ! »
Allie avait tenté de rester calme et d'avoir une voix un peu rassurante pour Aidan, elle ne voulait surtout pas qu'il se recroqueville sur lui-même comme il pouvait le faire avec les garçons. Elle voulait smplement comprendre, et si Aidan n'était rien qu'un peu censé, il voudrait savoir de même. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 18:10 | |
| S’il avait pensé qu’interroger Allie sur ce qui se tramait allait l’aider à y voir plus clair, le jeune homme devait avouer que ce n’était pas le cas. Au contraire, elle venait de jeter un voile opaque de doute sur son esprit déjà en plein chaos.
D’après elle, il l’avait menacée avec une hache. Pourquoi aurait-il fait ça ? Comment avait-il pu ? Non, assurément, elle avait du mal interpréter son attitude il avait sans doute simplement… mais qu’est-ce qu’il aurait pu faire avec une hache ? Il ne se souvenait même pas l’avoir tenue entre ses mains ! Il ne se souvenait de rien d’autre qu’être rentré ici après leur entrevue mouvementée avec Nathaniel. Lui, il aurait aimé le couper en petits morceaux après ce qu’il avait dit… mais pourquoi menacerait-il Allie ? Peut-être que dans un accès de rage, il avait effectivement voulu couper l’homme en rondelle et s’était mis en tête d’aller chercher l’arme quelque part, sans en être vraiment conscient. La fiancée de son frère était alors intervenue et le trop plein d’émotions ajouté à la fatigue accumulée l’avait fait tourner de l’œil et perdre la mémoire.
C’était l’explication la plus plausible et elle était déjà complètement loufoque et bancale.
Il y avait forcément autre chose.
Mais il n’arrivait pas à se concentrer assez pour réfléchir à une explication censée. Trop de données se bousculaient dans son esprit. Il y avait la hache, il y avait cette histoire de somnambulisme que venait d’évoquer Allie, il y avait Nathaniel et leur conversation qui planait encore au-dessus de lui et maintenant, il y avait cette phrase lancée par Allie à propos d’un bébé.
Elle venait de lui demander comment il était au courant qu’elle était enceinte.
C’était une excellente question pour laquelle il n’avait pas de réponse puisqu’il ignorait totalement avant il y a quelques secondes qu’elle l’était !
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et pourquoi Aidan ne pouvait-il s’empêcher d’associer cette phrase avec Samuel ? Pourquoi avait-elle parlé de lui précédemment ? Ses doutes seraient-ils fondés en fin de compte ? Non, il ne pouvait pas croire qu’ils aient fait une chose aussi atroce tous les deux ! Et pourtant…
Le brouillard qui l’habitait s’épaississait davantage. Ses pensées s’entrechoquaient et Aidan n’arrivait pas à se canaliser sur une seule donnée et à l’analyser convenablement. Tout se mélangeait et il avait l’impression que son cerveau allait éclater.
Mille questions lui venaient mais il ne trouvait pas comment les formuler, n’était même pas certain de savoir encore comment parler. Il se sentait dans le corps d’un étranger qu’il ne maitrisait pas et n’arrivait plus à faire coïncider ses pensées et ses gestes.
Son cœur cognait follement dans sa poitrine et tout ce qu’il pouvait faire, c’était fixer Allie à travers ses yeux embués de larmes et brûlants de fatigue.
Il ne comprenait rien à rien et plus elle parlait, plus elle l’embrouillait. Il avait beau se creuser les méninges, rien n’y faisait et il ressortait plus frustré et perdu encore de ses expéditions intérieures.
Et finalement, ses nerfs cédèrent.
« Je sais pas » explosa-t-il en éclatant en sanglots, incapable de se contrôler
Il tenta vainement de se contrôler mais c’était peine perdue. Plus rien ne répondait. Il était comme spectateur. Un spectateur qui ne comprend rien à ce qu’il voit, entend ou fait et qui se contente de subir le film d’épouvante qu’on le force à regarder.
« J’suis désolée, j'comprends pas » sanglota-t-il en hoquetant bruyamment, dissimulant son visage larmoyant derrière ses mains « J’me souviens pas, Al' » |
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 19:22 | |
| « Oh non Aidan ! »
Le voir ainsi lui brisait le cœur, et le connaissant autant qu'elle le connaissait, elle pouvait être certaine qu'il ne mentait pas, et ne se souvenait pas de ce qui venait de se passer.
« Aidan on va trouver ce qu'il s'est passé, ne t'inquiète pas. »
Allie posa ses mains sur celles d'Aidan recouvrant son visage et les écarta pour avoir accès à ses yeux larmoyants.
« C'est fini maintenant d'accord ? »
La demoiselle avança pour se mettre à ses côtés et le prit dans ses bras pour que sa tête repose sur elle. Elle fut surprise de le sentir se blottir contre elle tout en continuant de pleurer. Allie passa alors ses mains dans les beaux cheveux blonds d'Aidan en lui murmurant :
« Quelque chose s'est passé en toi, on va trouver tous les deux ce que c'était, tu ne m'as pas fait de mal alors tout va bien maintenant. Je suis sure que tu as plein de questions en plus. »
Elle soupira de nouveau et posa sa joue sur la chevelure du blondinet.
« Je te laisserai pas, tu le sais ? »
Malgré ce qui venait de se passer, elle savait qu'Aidan avait besoin d'aide, bien plus qu'elle, et elle était prête à tout pour l'aider. Elle ne pouvait plus supporter de le voir s'empêcher de dormir chaque soir, elle ne voulait plus de cris, elle voulait qu'il aille juste bien. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Dim 08 Nov 2009, 20:04 | |
| Le silence s’éternisa un moment indéfini encore, tandis qu’Aidan tentait de lutter contre lui-même et de se calmer. Il avait toujours été très émotif mais avait apprit à se maitriser pour arrêter d’être victime des railleries de ses ainés. Les Irlandais étaient aussi fiers que combatifs et avoir la larme facile n’était pas évident quand on grandissait dans une famille où l’orgueil prévalait sur l’attendrissement… Le jeune homme avait donc dû apprendre à contrôler ses larmes et à les ravaler en présence de ses ainés. Il n’y avait qu’avec sa mère qu’il pouvait relâcher un tant soit peu la pression qu’il se mettait, se laisser aller à retomber en enfance et réclamer un peu de chaleur. Jusqu’au dernier jour, il était venu se blottir dans ses bras pour un oui ou pour un non. Margaret faisait semblant de protester, lui demandant parfois s’il n’était pas un peu grand pour tout ça, et chaque fois, il niait et l’étreignait avec un peu plus de force.
Il savait qu’elle n’attendait que ça et regrettait que ses autres ne fils n’osent pas lui témoigner autant d’affection par peur du ridicule.
Lorsqu’elle avait disparu, Aidan n’avait plus trouvé de cœur contre lequel se blottir pour épancher son chagrin. Aucun de ses frères ne lui avait tendu les bras pour lui permettre de déverser sa colère, sa peine. Personne ne lui avait signifié que c’était un bon moment pour pleurer et qu’il n’avait pas besoin de se retenir par fierté. Et puis Allie était arrivée.
Elle lui avait expliqué qu’il était normal de pleurer dans de telles circonstances, qu’il n’avait pas à avoir honte et pouvait se laisser aller. Elle l’avait pris dans ses bras comme maintenant et il s’était laissé aller contre elle durant un long moment, comme l’enfant qu’il était encore un peu.
Si elle n’avait pas été là, le jeune homme ne savait pas où il en serait aujourd’hui.
La présence de ses frères lui était évidemment bénéfique, mais c’était différent. Il avait encore besoin qu’on le prenne par la main, qu’on le guide, qu’on lui dise quoi faire, quand le faire et qu’on l’observe pendant qu’il le faisait.
Si la mort de leurs parents semblait avoir fait murir ses trois frères, lui, avait émotionnellement régressé de plusieurs années.
Et c’était sans compter sur ses nombreux cauchemars qui l’affaiblissaient psychologiquement et ne l’aidait pas à rester maitre de ses sentiments.
Maintenant apaisé, les épaules encore secouées par quelques sanglots irréguliers et les yeux gonflés, Aidan se redressa un peu. Reniflant bruyamment, il plongea ses yeux clairs dans ceux d’Allie qui l’observait d’un air tourmenté.
Il déglutit péniblement et essuya son nez d’un revers de la main avant de se lancer.
« Tu…tu diras rien aux autres, pas vrai ? » demanda-t-il en essayant de ne pas paraitre trop désespéré « Ils se moqueraient de moi, je l’sais bien. Tu leur diras rien, dis, d’accord ? »
Allie lui adressa un petit sourire qu’il interpréta comme une approbation. Il n’en attendait pas moins d’elle de toute manière. Elle avait toujours été diplomate et jusque là, elle ne l’avait jamais trahi.
Sauf qu’aujourd’hui, la situation était un peu différente…
Aujourd’hui, il l’avait vraisemblablement menacée avec une hache. Il n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi ou à se le figurer. Il aurait dû pouvoir s’en empêcher ! Comment avait-il pu laisser faire ça !? Il aurait dû pouvoir lutter, faire quelque chose ! Et si jamais ce genre de chose se répétait ? Et si cette fois il passait réellement à l’action et mettait ses menaces à exécutions ?
Il ne pourrait jamais se le pardonner.
Le plus frustrant était de ne pas avoir le moindre souvenir de tout ça. Ce que lui avait vaguement décrit Allie lui semblait loin, surréaliste. Il n’arrivait pas à y croire et pourtant, il savait que la fiancée d’Isaac disait vrai. Comment pourrait-elle inventer une telle chose ?
« Et…et pour… Enfin… tu sais, pour… le bébé » bafouilla-t-il ensuite en baissant les yeux vers le ventre de la jeune femme qui était toujours assise par terre
Il avait du mal à formuler sa question à haute voix.
Est-ce que le bébé dont tu parles est de Samuel ?
Comment pourrait-il lui demander ça !? D’abord ça ne le regardait pas, ensuite, il ne voulait pas vraiment savoir si c’était réellement le cas.
Si jamais c’était vrai, alors tout s’effondrerait. Allie et Isaac était les derniers vestiges d’avenir qui lui restait encore à contempler dans tout ce chaos. Ils étaient son équilibre et il savait qu’il pouvait se raccrocher à eux lorsque les choses devenaient un peu trop dures. Ils formaient le couple parfait ; un couple heureux, plein d’avenir malgré les circonstances. Ils se serraient les coudes, avançaient côte à côte en se soutenant l’un l’autre.
Si jamais Allie avait osé trahir son frère, alors ce serait la fin.
La gorge nouée, Aidan ferma les yeux un instant en prenant une grande inspiration pour se donner du courage.
« Est-ce que t'es trompé Isaac avec Sammy ? »
Voilà, c’était dit. Et ça sonnait encore plus horriblement que sa précédente question... |
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Mar 10 Nov 2009, 00:07 | |
| Enceinte de Sam ? Qu'est-ce qu'il était encore allé chercher ? Alors là c'était le pompon ! Enceinte du frère de son fiancé, belle idée !
« Excuse moi, quoi ? » Allie desserra son étreinte et fixa le blondinet d'un air choqué.
« Tu sors ça d'où ? Bien sûr que non j'ai pas trompé ton frère avec... ton autre frère !! Et oui je suis enceinte de Isaac, y'a jamais rien eu avec Sammy... »
Elle se remémora toutes les paroles proférées par la chose qui était dans Aidan, son cœur se serra en pensant à la presque véracité de ses paroles. Il lui était arrivé de se demander si elle ne serait pas mieux avec Sam, les mauvais garçons attire toujours les filles. Et elle le connaissait assez pour savoir qu'il y avait bien plus derrière cette image de hors-la-loi qu'il complaisait à donner de lui.
« Pourquoi tu penses qu'il pourrait y avoir un truc avec Sammy hein ?
Oh mince, elle commençait à parler trop et s'emballer. Où étais passé son légendaire calme ? A croire que tout foutait le camp avec cette ville de malheur. Plus que jamais, la jeune femme était persuadée que rien de bon ne pourrait leur arriver ici.
Et la question demeurait sans réponse, que c'était-il passé avec Aidan ? |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Mar 10 Nov 2009, 14:56 | |
| Un nouveau reniflement vint rompre le silence stupéfait qui emplissait l’espace. Finalement, Allie s’écarta, affichant un air scandalisé pendant qu’elle répondait à sa dérangeante question.
Depuis de longues minutes maintenant, l’impression d’être totalement et irrémédiablement largué ne le quittait plus. Elle lui demandait d’où il pouvait sortir ça et, à vrai dire, il n’en savait trop rien… C’était elle qui lui avait demandé plutôt comment il savait pour Samuel et le bébé ! Il n’y avait pas trente-six exploitation de cette phrase possibles, si ? Il avait dû mal à aligner deux pensées cohérente mais tout de même, ça, c’était assez simple.
Et pourtant pas tant que ça puisque visiblement, il s’était trompé. Du moins, c’était la version qu’elle soutenait. Le jeune homme ferma les paupières un instant, essayant de faire le vide dans son esprit et de se concentrer.
La fiancée de son frère l’embrouillait complètement. Peut-être même qu’elle l’avait remarqué et qu’elle en jouait pour lui faire oublier ses doutes… Non, ce n’était pas le genre d’Allie, elle n’était ni fourbe, ni manipulatrice, ni même du genre à tromper Isaac. Samuel non plus n’était pas de cette trempe-là, malgré tout ce qu’on pouvait bien avoir à lui reprocher.
Il y avait forcément une autre explication que la fiancée de son frère lui fournirait en temps et en heure. Mais pas maintenant. Pitié, pas maintenant.
De toute manière, il ne pourrait rien enregistrer, tout était trop confus et le jeune homme en avait assez d’évoluer dans le flou. Sans compter qu’il commençait à avoir des crampes à force de rester assis par terre de la sorte.
Avant de proposer qu’ils ne laissent tomber toute cette histoire pourtant, il avait à répondre à quelques questions et à commencer dès à présent à assurer son rôle de… futur tonton ?
« C’est juste que… T’as dis : comment tu sais pour Sam et le bébé » expliqua-t-il en étant même plus certain que c’était vraiment les termes qu’elle avait utilisés « Alors j’ai supposé que… enfin voilà, c’est aussi bête que ça »
Il marqua une courte pause, le temps de s’interroger lui-même sur cette question avec plus de profondeur. Même si dans la pratique, cette idée que Sam et Allie « fassent la chose ensembles » lui apparaissait comme tenant du fantasque, en théorie, ça ne l’était pas tant que ça.
Samuel était un beau garçon, ils l’étaient tous chez les Donnelly. Mais son frère avait ce côté intrépide, ce regard mystérieux et cet air un peu torturé qui faisait qu’en soirée, c’était toujours vers lui que les regards des jeunes femmes se tournait.
Allie était une belle femme et, la première fois que leur frère la leur avait présentée, Samuel n’avait cessé de décrire ce qu’il aimait lui faire à Isaac et tous les autres –à l’abri des oreilles de l’intéressée et de leur parents bien sûr. Ils avaient l’habitude de faire ça, c’était pratiquement devenu une coutume dans leur famille et c’était sans doute pour ça qu’Isaac avait tant tardé à faire venir Allie chez eux.
Et si jamais dans un moment de faiblesse, lui et elle avaient finis par tomber dans les bras l’un de l’autre ? Il était bien placé pour savoir que ces choses-là allaient vite… Lui-même n’avait jamais prévu de faire souffrir Julie. C’était juste arrivé. Il ne pouvait pas non plus parler d’accident ; on ne trompe pas sa partenaire par accident : il avait cédé, mais pas cherché.
Mais le jeune homme préféra laisser ses raisonnements en suspend pour l’instant afin de se concentrer sur l’essentiel. Allie était enceinte. Enceinte comme… enceinte d’un bébé.
En d’autres circonstances, s’il avait appris cela, il n’aurait pas fallut une dizaine de minutes à Aidan pour réaliser la porté de ces mots.
La fiancée d’Isaac allait avoir un bébé. Non, elle et Isaac allaient avoir un bébé.
Cette nouvelle ne pouvait pas mieux tomber et en temps normal, elle aurait dû le réjouir. Et pourtant, les récents évènements l’empêchaient de vraiment s’en émerveiller.
Peut-être était-ce la présence de la hache, encore sur le sol, non loin de lui et d’Allie… Ou bien simplement le décor.
Une telle annonce aurait dû être faite dans le salon familial de leur maison de Cleveland, en présence de toute la famille ; en présence des futurs grands-parents. La tâche serait revenue à Isaac et tous les auraient félicités à grand renfort d’embrassades et de tapes dans le dos. Sa mère aurait sûrement versé une ou deux larmes et leur père aurait été aux anges, plein de fierté.
Aujourd’hui les choses étaient différente, il n’y avait qu’Allie et lui, une hache et leurs yeux humides de larmes versées par peur, frustration et chagrin.
Aidan tenta de sourire, mais il avait parfaitement conscience de ne pas être très crédible. Il n’arrivait pas à se réjouir de cette nouvelle et s’en maudissait.
Un poids venait de s’abattre sur ses épaules et ébranlait son cœur déjà malmené. Une alarme s’était déclenchée quelque part en lui et raisonnait dans son esprit, s’accompagnant d’un néon lumineux « danger ».
Il venait de menacer Allie et son futur neveu avec une hache.
Aidan ne s’en souvenait pas, ne savait pas pourquoi ni comment il l’avait fait. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il avait fichue la frousse de sa vie à la jeune femme… et qu’il lui avait suffit de s’endormir pour ça.
Et si jamais il allait plus loin la prochaine fois ?
Déglutissant péniblement, affichant toujours une grimace de sourire, il reprit la parole d’une voix un peu éraillée.
C’était tout ce qu’il avait trouvé à dire. C'était peu, mais il n'aurait su faire mieux pour l'instant. |
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Mer 11 Nov 2009, 00:55 | |
| Devenait-elle parano ou Aidan avait plus l'air déprimé pour cette histoire de bébé qu'autre chose. Cela devait toujours être le choc de ce qu'il venait de se passer. Le fait de passer de cette histoire à Sam puis le bébé, Allie avait l'impression que des heures s'étaient déroulées entre les deux actions.
« Merci Aidan. » Elle se mordilla la lèvre en fixant le jeune homme. « Y'a que toi qui sait hein... J'ai rien dit à Isaac... tu sais mon fiancé ? Le père du bébé ! »
Elle donna un petit coup sur l'épaule d'Aidan dans un sourire, autant lui faire passer cette idée que quelque chose aurait pu se passer avec Samuel.
Si elle était avec Samuel, elle ne serait sûrement pas ici aujourd'hui, ils seraient probablement resté à Cleveland ne croyant pas tout les deux à la thèse autre que l'accident des parents.
La jeune femme secoua alors la tête violemment pour se sortir ses idées du crane, elle ne s'était jamais imaginé avec quelqu'un d'autre qu'Isaac ! A croire que son esprit était endommagé par l'altercation avec... Aidan.
« Allez, lève toi, vient manger quelque chose, tu dois reprendre des forces ! »
Sourire, n'oublie pas de sourire ma fille, Allie le prit par la main et le tira à elle pour qu'il se lève. Elle jeta un coup d'œil à la hache et déglutit avec difficulté.
« Qu'est-ce que tu veux ? Je peux te faire à peu près n'importe quoi avant que les garçons n'arrivent. »
Aidan commençait à reprendre lentement des couleurs et n'avait pas l'air aussi épuisé que quelques heures auparavant. Elle espérait qu'il ne remarque pas son ton un peu trop enjoué et son envie terrible de lui poser des questions pour comprendre. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Mer 11 Nov 2009, 12:05 | |
| Un sourire encore bien ridicule vint étirer les lèvres pâles du jeune homme lorsqu’Allie fit mine de préciser davantage sa pensée en évoquant Isaac. Il se laissa aller sous son coup et fit mine de se cogner dans le mur derrière lui. Il porta ensuite sa main rendue impotente par son plâtre à son épaule, et arbora une grimace douloureuse l’espace de quelques secondes.
La grande brune au teint halé enchaina rapidement et il cessa ses mimes pour lui tendre le bras. Comme il s’y était attendu, il fut pris de vertige. Ces derniers temps, Aidan avait appris à écouter son corps pour mieux nier ses déficiences et il pu presque sentir son sang affluer jusqu’à son crâne devenu bourdonnant. Comme à son habitude, il ne laissa rien paraitre et baissa la tête en faisant mine de vouloir remettre de l’ordre dans ses vêtements et épousseter son jean. Il ferma les yeux un moment, attendant que les battements de son cœur ralentissent un tant soit peu, que ses oreilles arrêtent de le brûler et que les picotements sur sa peau s’estompent.
Alors qu’il se concentrait du mieux qu’il le pouvait, Allie repris la parole, lui demandant ce qu’il voulait manger et évoquant un possible retour de ses frères.
S’ils arrivaient maintenant, ils devraient justifier de la présence d’une hache dans le salon et Aidan doutait d’en être capable.
Se retenant de lui répondre un « n’importe quoi qui t’éloigne d’ici », le jeune homme pris sur lui et usa d’un ton espiègle.
« Quelque chose de mauvais pour le cœur accompagné de quelque chose de néfaste pour l’esprit »
Elle vivait avec lui depuis assez longtemps pour comprendre qu’il voulait quelque chose de sucré et de très peu sain, qu’il accompagnerait d’un peu d’alcool. Aahron et Isaac n’étaient pas là pour le contrarier et Samuel pour le priver de la moitié de leur maigre réserve de bière. Autant en profiter !
Allie lui adressa un regard accusateur pourtant tinté d’amusement et il arbora une moue larmoyante qui la fit capituler. Bien sûr, il se doutait qu’elle se contenterait de lui servir un chocolat chaud et qu’il ne toucherait pas la moindre goutte d’alcool, mais au moins, elle s’éloignait, sans commentaire moralisateur.
Après avoir passée une dernière fois la main dans ses cheveux blond, elle lui adressa un sourire concerné et inquiet qui ressemblait à s’y méprendre à ceux que sa mère lui jetait parfois. Il aurait voulu être capable de la retenir un peu plus longtemps, de mieux profiter de cette caresse, mais se contenta de la fixer avec sérieux. Il espérait qu’elle avait perçu ses regrets et sa gratitude d’agir comme si de rien était au fond de ses yeux clairs.
Dès qu’elle eut disparu de son champ de vision, le jeune homme poussa un lourd soupir de soulagement qui fit gonfler ses joues. Il vint d’adosser au mur et ferma à nouveau ses paupières lourdes, rejetant la tête en arrière. Il resta ainsi un moment, écoutant vaguement les bruits qui s’élevaient depuis la cuisine.
Aidan pouvait parfaitement visualiser le visage de la fiancée de son frère tandis qu’elle s’afférait à la cuisine. Ses sourcils bruns étaient certainement froncés sans qu’elle en ait conscience pour traduire son inquiétude. Elle devait se mordiller nerveusement la lèvre pendant que ses raisonnements la portait vers des théories toutes plus folles et angoissantes les unes que les autres, pouvant expliquer ce qui venait de se passer. Il espérait juste qu’elle n’avait pas peur de lui… mais il en doutait. Il ne pourrait pas la blâmer de toute manière !
Un autre sujet devait accaparer ses pensées maintenant. Elle ne se souciait plus seulement d’elle-même, mais également de ce petit être qui se formait en elle…
Allie était enceinte.
Il n’arrivait toujours pas à réaliser la chose. Aidan allait être tonton à nouveau. Et Isaac allait être papa pour la première fois de sa vie…
Un sourire vint éclairer son visage malgré lui à cette pensée. Il l’imaginait déjà, perdre sa belle assurance et se retrouver parfaitement démuni devant son propre bébé. Il n’avait jamais été très à l’aise avec les enfants et pourtant, ces derniers adorait venir se coller à lui.
Son frère se retrouvait alors complètement stupide lorsqu’il réalisait que ses grandes conversation sur les atomes ne les impressionnait pas le moins du monde. Il avait toujours eu du mal à se laisser aller et avait une trouille bleue du ridicule. Jamais Aidan ne l’avait vu jouer avec son neveu et les fois où il s’était baissé ne serait-ce que pour être à son niveau et lui parler se comptaient sur les doigts d’une seule main.
L’arrivé d’un bébé dans sa vie promettait donc d’être très réjouissante !
Le jeune homme rouvrit les yeux, les traits un peu moins tirés, son sourire mutin flottant toujours sur le bas de son visage. Mais il s’effaça peu à peu lorsque son regard se porta malgré lui sur la hache qui trainait toujours sur le sol.
Il déglutit péniblement et resta immobile une bonne poignée de secondes, incapable de détourner son regard.
L’arme semblait le narguer. Il pouvait presque entendre sa voix dans sa tête l’appeler… Une voix d’homme, à la fois familière et inconnue ; proche et lointaine. C’était stupide évidemment, il savait que tout ça n’était effectivement que dans sa tête, pourtant, il ne pouvait s’empêcher de trembler.
Les mots étaient si clairs dans son esprit que la soupeser pour ensuite jouer avec elle et ses frères devenaient presque tentant…
Aidan s’arracha brusquement à sa contemplation et secoua sa tête avec vigueur, comme pour en déloger cette idée saugrenue.
Jetant un rapide regard en direction de la cuisine, il s’approcha rapidement, se baissa en tirant sur la manche de son tee-shirt pour attraper le manche de la hache sans la toucher. Il ne pouvait s’y résoudre. Aussi stupide cette pensées soit-elle, il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer que s’il touchait effectivement la hache, il serait tenté de « jouer » avec.
Sans prendre le risque d’y jeter un coup d’œil, il se retourna vers la porte close de la cave et appuya sur la poignée. Celle-ci s’abaissa mais lorsqu’il voulu pousser le battant, la vieille porte de bois se contenta de vibrer. Intrigué, il réitéra son geste avec un peu plus de conviction, en vain. Il tenta alors de tirer la porte mais n’eut pas plus de succès.
Pourtant, il était forcément venu de la cave, non ? Où est-ce qu’il aurait pu trouver la hache si ce n’était dans la cave ?
Peut-être l’avait-il refermée à clé derrière lui lorsqu’il était remonté. Il ne se souvenait de rien alors c’était encore possible. Dans ce cas, les clés devraient être à proximité… sauf qu’il ne se souvenait pas avoir déjà vue la clé de la cave.
Le jour où ils étaient arrivés à Grayson, Aahron leur avait expliqué qu’elle était verrouillée, qu’il n’avait pas su trouver les clés et qu’il les demanderait à l’occasion à la femme qui tenait le bureau de poste.
Sauf qu’il ne l’avait pas encore fait.
Alors d’où avait-il sortie cette hache ?
Aidan avala difficilement sa salive. Sa gorge était sèche et des bouffées de chaleur désagréable le traversaient. Il se tourna avec lenteur vers la cuisine et vit Allie traverser la pièce pour revenir vers lui, une tasse dans chaque main.
Ils se fixèrent un moment, elle avec interrogation, lui avec panique.
« Est-ce que…est-ce que tu m’as vu sortir de la cave ? » l’interrogea-t-il d’une voix blanche, enserrant la hache avec force à travers le tissu |
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Allie S. Newton
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Mer 11 Nov 2009, 18:09 | |
| C'est fou comme le fait de lui avoir parlé un peu lui fit un si grand bien. Aidan était redevenu lui-même, elle commençait à se sentir plus à l'aise et son secret était maintenant partagé avec une personne chère. Et il était très clair qu'elle allait devoir le partager avec bien plus de personnes, Isaac en tout premier. La chose en Aidan savait tout, tout sur elle et cela sentait extrêmement mauvais. Miss Newton ne savait pas pourquoi, mais cette histoire ne semblait être que le début de choses à venir. Le mauvais pressentiment qu'elle avait depuis leur arrivée n'en était que renforcé : cette ville puait les embrouilles.
Elle revint sur terre quand le micro-ondes s'arrêta, elle prit les deux tasses de chocolat et retourna sur ses pas. Ce qu'elle vit lui fit presque lâcher ses deux tasses sur le sol. La hache, il l'avait de nouveau dans les mains et si cette fois...
Sa peur se calma quand la voix normale du jeune homme retentit, lui demandant si elle l'avait vu sortir de la cave.
« Euh.. »
A vrai dire elle pensait qu'il venait de la cave, où aurait-il pu se procurer cet affreux outil si ce n'était pas le cas ?
« Non pas vraiment mais tu dois en venir pour avoir eu ça... » Allie désigna du menton la hache qu'il tenait toujours.
« Faudrait vraiment qu'on s'en débarrasse, pas qu'on en ait besoin... » |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Mer 11 Nov 2009, 20:09 | |
| Aidan déglutit péniblement et baissa les yeux vers la hache. Comment était-elle arrivée là ? Allie et lui étaient arrivés à la même conclusion : il avait forcément dû la ramener de la cave. Sauf que c’était techniquement impossible puisque celle-ci avait toujours été fermée et qu’il n’avait aucune clé sur lui. Il n’avait même pas besoin de fouiller dans ses poches pour s’en assurer, c’était un fait.
Mais alors quoi ? Il l’avait récupérée dehors ? Il y avait bien une cabane à outils dans le fond du jardin, sauf qu’il l’avait déjà visitée depuis son arrivée à Grayson et qu’à part une vieille tondeuse recouverte d’un drap miteux, une étagère poussiéreuse et un petit baquet remplit de clous de toutes tailles il n’y avait rien.
Elle n’avait tout de même pas pu apparaitre dans ses mains comme par magie et il n’aurait pas eu le temps de partir faire un tour chez un voisin pour la récupérer. Quoi qu’il envisageait toutes les possibilités maintenant. Il n’était plus à ça près…
Pourtant, toutes ces explications ne lui paraissaient pas correctes. Non, il savait pertinemment que cette hache venait de la cave. Aussi sûrement qu’il savait qu’elle était verrouillée et que c’était impossible.
Ne désirant pas alarmer Allie davantage, il détourna son regard de la porte blanche boisée et fit face à la jeune femme en s’armant d’un sourire tendu.
« Ouais, t’as raison » répliqua-t-il simplement « je vais la… mettre dehors. Dans le fond du jardin »
Sans lui laisser le temps de répliquer, il soupesa l’arme sans se défaire de ce sourire qu’il voulait léger, rassurant, puis s’échappa de la maison. L’air frai lui fit un bien fou et il s’arrêta un instant pour profiter du souffle parfumé qui balayait son visage. Aidan prit alors une longue inspiration destinée à le calmer, enserrant toujours le manche avec force, comme s’il avait peur que celle-ci puisse lui échapper et mener à bien ses sombres projets.
Il avait fermés les yeux et les rouvrit lorsque son corps frêle fut parcouru d’un frisson qui n’avait rien à voir avec la température.
N’arrivant pas à se défaire de cette impression qu’il devait agir vite, n’avait pas beaucoup de temps devant lui, il jeta un bref regard alentours pour s’assurer que personne ne le voyait faire et se mit en route.
Il contourna la maisonnette et traversa le jardin en luttant contre lui-même pour ne pas céder à son envie de courir. Pourtant, si un témoin l’avait observé et s’était fié à sa respiration profonde et saccadée, il aurait juré qu’il venait de courir un marathon…
Aidan continua sa progression dans le jardin, jetant sans cesse des regards par-dessus son épaule, incapable de se tranquilliser. Il voulait en finir au plus vite et pouvoir retourner à l’intérieur, à l’abri, avec Allie ; boire son chocolat chaud, parler de tout et de rien et guetter le retour de ses frères.
Il voulait laisser tout ça derrière lui et ne jamais l’évoquer. Enterrer tout ça. Avec la hache.
Le jeune homme lança un regard circulaire pour s’assurer une dernière fois qu’aucun voisin n’était de sortie, tendant l’oreille pour épier l’arrivée d’une voiture. Il termina son observation par la petite maison qu’ils occupaient et s’assura qu’Allie n’était pas à l’une des fenêtres et ne le verrait pas faire. Satisfait que ce ne soit pas le cas, il se laissa tomber sur le sol meuble et, après avoir déposée la hache bien en vue, il enfonça ses mains dans la terre.
Il creusa à toute vitesse, n’accordant aucun crédit à la douleur fugace qui traversait son bras de temps à autre, se souciant bien peu de salir ses vêtements, son plâtre ou d’écorcher ses mains sur les quelques cailloux qui se trouvaient là. Une fois satisfait de la profondeur de son trou, il attrapa la hache à plein main et, sans perdre une seconde, la fourra à l’intérieur.
Le souffle court, les joues rougies par l’effort qu’il avait fourni sous le coup d’une angoisse intense, il l’observa un instant. Elle continuait de l’appeler. La petite voix persistait à lui proposer de l’essayer, juste un peu, une petite entaille dans la nuque de Samuel. Une toute petite. Juste pour s’amuser.
« Va t’faire foutre » grogna le jeune homme sans même s’en rendre compte
L’instant d’après, il attirait la terre retournée vers lui pour en recouvrir l’outil qui disparu rapidement. La voix se tue enfin. Il n’y avait plus que ses doutes pour emplir son crâne douloureux et encore embrumé.
Aidan se redressa sans demander son reste et s’éloigna, repoussant un temps le moment où il tournerait le dos au tas de terre qui formait maintenant une tâche sombre parmi les herbes folles. Après plusieurs mètres, il s’y résigna pourtant et accéléra le pas pour rejoindre la maison.
Il grimpa les quelques marches du perron en vitesse et s’engouffra dans le hall en vitesse, refermant sèchement la porte avant de s’y appuyer, la respiration haletante et le cœur battant.
Le jeune home croisa alors le regard interloqué d’Allie qui le détailla de bas en haut, tenant toujours les deux tasses dans ses mains. Vraisemblablement, elle n’avait pas bougé d’un poil durant son absence, certaine trop plongée dans ses pensées pour y songer.
Sans lui adresser un mot, il s’écarta de l’entrée pour aller passer ses mains sous l’eau. Il venait de tourner le robinet lorsque la voix de la jeune femme s’éleva dans son dos.
Mais il la coupa immédiatement, ne lui laissant pas le temps de s’exprimer.
« Ça va aller. Je m’en suis débarrasser et ça va aller » répéta-t-il espérant se convaincre lui-même « On va boire ce chocolat tous les deux et on ne va plus jamais en parler. On n’en parlera pas non plus aux garçons, ils n’ont pas besoin de le savoir. Parce qu’il ne s’est rien passé au fond, c’était juste… un accident. Mais ça va maintenant, je m’en suis débarrassé et…et ça va aller, j’te l’promets. Pour toi, pour le bébé et pour les autres. Je te ferai jamais le moindre mal et ça n’arrivera plus jamais »
Une fois son monologue terminé, Aidan coupa l’eau et s’appuya au rebord de l’évier, tournant toujours le dos à la jeune femme. Ses mains n’étaient pas lavées et ses manches étaient maintenant trempées en plus d’être crasseuses. Mais qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? Qui pouvait bien se soucier de l’état de ses fringues après avoir menacé sa belle sœur enceinte d’une hache qu’il venait d’enterrer dans le fond de son jardin pour dissimuler les preuves de sa culpabilité ? |
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Allie S. Newton
Logement : Jefferson
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Mer 11 Nov 2009, 23:22 | |
| Avant même qu'elle s'en rende compte, Allie s'était avancé et avait enlacé Aidan par derrière. Son court monologue lui serrait le cœur au plus haut point, il avait peur de lui même. Le peur qu'elle avait pu éprouver pour elle était doucement remplacé par la peur qu'elle éprouvait pour le jeune homme. Allie l'avait déjà vu hurlant lors de ses cauchemars quand elle le réveillait, cela passait vite, mais là, il semblait bel et bien terrifié par lui même.
« Je sais que ça n'arrivera plus. »
Elle lui embrassa le dessus du crâne en essayant de se persuader elle même que plus rien ne leur arriverait. Elle doutait, doutait fortement, mais si elle devait s'agraffer les joues pour sourire devant le cadet de la famille, elle le ferait.
« Et je dirais rien non plus aux garçons. Mais maintenant, je pense que tu as besoin d'une douche... je t'accompagne pas j'imagine !? »
Les épaules d'Aidan se soulevèrent sous elle, rire ou larmes ? Rire, elle l'espérait de tout coeur.
« Sauf si tu veux manger ou boire bien sûr... je pourrais comprendre que tu aies besoin de quelque chose parce que tu commences à te déplumer si tu veux mon avis ! »
Il était vrai que ces derniers temps, le jeune homme maigrissait à vue d'œil, il semblait malade constamment, et niait tout ce qu'elle et Isaac pouvait supposer.
La mort des parents Donnelly avait été un gros choc pour tous mais Aidan était de loin celui qui avait souffert le plus, et même si cela commençait à faire un peu de temps depuis l'accident, tout semblait pire pour Aidan. |
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Aidan S. Donnelly
A million miles from home, I'm walking ahead ; I'm frozen to the bones, I am.
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| | Sujet: Re: 01. Say nighty-night and kiss me [Aidan & Allie] Jeu 12 Nov 2009, 00:09 | |
| Aidan leva les yeux au ciel et se mordit l’intérieur de la bouche lorsqu’il sentit les bras d’Allier passer autour de lui. Quelques larmes brouillèrent sa vue mais le jeune homme réussit à se maitriser et parvint miraculeusement à les contenir. Une fois ses sanglots ravalés, il leva son bras plâtré pour refermer ses doigts sales sur ceux de la jeune femme. Ils restèrent ainsi durant un moment indéfini qui lui fut nécessaire pour enfin complètement refaire surface.
Il se sentait enfin en sécurité. Après de longues et terribles minutes d’insoutenables tension, il pouvait se détendre et savoureux la chaleur d’un foyer qui n’était certes pas le sien, mais était mieux que rien. Il pouvait retrouver le contact doux d’une mère de substitution qui allait bientôt réellement le devenir.
Un sourire étira ses lèvres à cette pensée qui le réjouissait de plus en plus.
Allie et Isaac : parents. Ça allait sans nul doute être quelque chose !
Maintenant qu’il s’était débarrassé de ses frayeurs et avait enterré ses problèmes pour un temps, il pouvait prendre un peu de recule et réaliser entre autre qu’il était le premier à apprendre la nouvelle. Et il n’en était pas peu fier. Dès que Sam rentrerait, il irait le narguer, lui dire qu’il savait quelque chose que lui ne savait pas. Il allait le faire mariner des heures, des jours peut-être si Allie ne crachait pas le morceau. Ce serait jouissif…
Dans son dos, la métisse repris la parole sur un ton plus léger. Visiblement, elle aussi était plus détendue. Peut-être était-ce du à leur proximité, à la présence rassurante de l’autre, il n’en savait rien. Mais c’était agréable. Il avait l’impression idiote de recharger ses batteries.
Un éclat de rire contenu s’échappa de ses lèvres ; le même genre de ricanement discret qu’il laissait échapper lorsqu’un de ses frères se faisait injustement punir ou se voyait attribuer une tâche particulièrement ingrate à accomplir.
Poussant un lourd soupir, il se dégagea doucement de l’étreinte de la jeune femme pour se retourner et ainsi lui faire face. Il la saisit par les épaules et l’attira à lui pour la prendre tendrement dans ses bras. Elle fit passer ses bras autour de sa taille, levant la tête pour être capable de croiser son regard.
Ils restèrent ainsi durant un court moment et finalement, le jeune homme se décida à prendre la parole.
« Si tu savais… » murmura-t-il d’un ton chargé de mystère « ...le nombre de saloperie que je m’enfile quand t’as le dos tourné, ma p’tite ! J'ai juste une silhouette de rêve, c'est dans les gênes : je suis parfait »
Il lui permis d’observer la blancheur de ses dents, révélées par son plus large sourire, puis il déposa un rapide baiser sur son front et s’écarta. Il se courba ensuite et vint tapoter son ventre doucement.
« Quand tu pointeras ton nez, tonton Aidan t’apprendra comment te goinfrer de sucreries toute la journée sans que personne ne le remarque ! Tu deviendras diabétique et ton papa et ta maman me tueront ! Alors tonton Samuel interviendras et t’apprendra à boire comme un vrai Irlandais ! Tu perdras ton foie dans cette histoire et… »
Mais Allie ne le laissa pas aller plus loin. Elle repoussa ses mains d’un air faussement indigné, un sourire trahissant pourtant son amusement. Aidan laissa échapper une exclamation taquine avant de tendre la main pour tapoter le bout du nez de la jeune femme qui tiqua et le chassa une fois encore.
Soudain, un bruit de moteur devenu familier rompit la quiétude de la maisonnée. La voiture revenait au bercaille et ses trois frères avec…
Le sourire du jeune homme s’effaça aussi rapidement qu’il lui était venu et son cœur s’accéléra dans sa poitrine. Le regard qu’il adressa à Allie était redevenu suppliant, chargé d’inquiétude.
Elle le rassura d’un sourire doux et apposa un instant sa main sur son bras. Il acquiesça et ils se fixèrent un moment encore, chacun essayant de sonder le regard de l’autre ; essayant de fixer ce moment dans leur mémoire malgré eux, s’interrogeant silencieusement pour s’assurer qu’aucun d’eux n’avait rêvé cette scène.
Au moment où l’une des portières s’ouvrait, Aidan rouvrit la bouche pour s’exprimer d’une voix redevenu tremblante.
« T’as raison j’vais prendre une douche. Dis-leur que je viens seulement d'me lever et que tout va bien »
Sans attendre de réponse, il se détourna rapidement et fila en direction de l’étage. Il referma la porte de la salle de bain au moment où la porte d’entrée s’ouvrait pour laisser passer ses trois frères.
Il n’aurait pas pu les affronter. Pas maintenant. Il allait avoir besoin d’un peu de temps encore pour digérer tout ça en fin de compte.
Une douche lui ferait assurément le plus grand bien et lui permettrait sans doute d’y voir plus clair, de mieux comprendre ce qui s’était passé. Si tant est qu’il le voulait vraiment…
Allie avait parlé de sorte de possession, d’état second. Elle ne le pensait plus lui-même.
Il mettait ça sur le compte du somnambulisme et en même temps, ça n’expliquait pas comment il avait su pour le bébé.
Avant aujourd’hui, il n’avait même jamais imaginé Allie et Isaac devenir parents. Peut-être avait-il inconsciemment noté des signes chez Allie qui aurait pu le mettre sur cette piste, mais Aidan n’avait pas été très attentif à elle ces derniers temps et doutait que cette hypothèse puisse être validée.
Il ne restait qu’une possibilité.
Il l’avait « vu », dans un de ces rêves étranges qu’il faisait. Un rêve qui incluait une hache… Mais pourquoi ? Pourquoi l’avait-il menacée ? De quoi avait-il pu rêver exactement !?
Frustré au plus haut point, Aidan tira sur son tee-shirt avec colère et, après de nombreux grognements agacés, il le roula en boule et le projeta dans la pièce.
Une chose était certaine, il tiendrait sa promesse et ne laisserait pas ce genre de choses se reproduire.
C’était décidé à partir de cette minute : il ne fermerait plus jamais les yeux. |
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