Road to Salvation
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 05. People always leave [Aahron & Dakota]

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Dakota Sallander
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MessageSujet: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeJeu 17 Nov 2011, 00:22

    Une grimace étira les traits déjà fatigués de l’inspectrice quand le craquement de ses articulations résonna dans la pièce, la soulageant cependant de ses crispations. Il faisait nuit depuis une bonne demi-heure maintenant et le commissariat se vidait peu à peu, laissant le silence reprendre son droit. Une journée de plus à barrer dans la calendrier, ce qu’elle s’empressa de faire avec un marqueur noir. Un jour en moins avant la prochaine venue de sa fille. Son droit de garde annuel estival. Car les choses étaient comme ça maintenant, un juge décidait du quand elle pouvait voir sa fille et surtout du droit. Cette pensée lui fit durcir les traits, soufflant bruyamment par les narines alors qu’elle s’en pinçait l’arrête entre le pouce et l’index. À vrai dire, avec tous les évènements actuels, voir débarquer Mimi ne l’enchantait guère, pour sa propre sécurité et parce qu’ils se passaient beaucoup trop d’évènements étranges depuis quelques mois dans les environs. Mais le manque se faisait de plus en plus ressentir et rentrer seule chez elle le soir lui devenait insupportable. L’inspectrice avait besoin de sa fille, elle le savait, et les jours qui les séparaient lui semblaient réellement interminables. C’est pourquoi se plonger dans la paperasse pour terminer le plus tard possible lui semblait l’option la mieux adaptée.

    Assise à même le sol, elle se trouvait au centre d’une quinzaine de clichés photos représentant une affaire sur laquelle elle travaillait, avec les preuves, les rapports d’enquête des experts qui avaient travaillé dessus, et une tonne de notes chiffonnées de sa propre écriture. Comme d’habitude, on avait l’impression qu’un ouragan était passé par là, en totale contradiction avec le netteté du reste de la pièce. Sur chaque étagère, chaque chose semblait avoir sa place et bien qu’on ne puisse le voir, chaque affaire sur laquelle elle avait travaillé était rangée avec soin dans l’un des nombreux casiers, lui permettant de retrouver n’importe laquelle en quelques secondes. Même son bureau n’était doté que d’un ordinateur, d’un clavier et d’une souris et d’un pot contenant quelques bricoles indispensables pour tout ce qui concernait la bureaucratie. Mais là où elle bossait, sur le sol, c’était une usine après le passage d’une bombe H.

    • « Toc toc chef, tu viens boire un verre avec nous? »


    La jeune femme sursauta par cette interruption, se pensant seule dans le commissariat et releva le visage vers Crawford, Clifford de son prénom, les deux n’allant pas du tout ensemble. Elle se souvenait de la première fois où il s’était présenté à elle « Clifford Crawford ». Cette dernière avait arqué un sourcil soucieux et avait décidé qu’elle ne l’appellerait jamais que par son nom.

    • « Pas maintenant j’ai encore de la paperasse à terminer » répliqua-t-elle en désignant son champ de bataille.
      « Règle numéro trois: la paperasse peut toujours attendre le lendemain, c'est toi qui m'a appris ça »
      « Non ça c’est la règle numéro quatre, la trois, c’est pas de sexe entre collègues »
      « J’oublie toujours la trois quand je vois tes jolies jambes passer devant mon bureau » répondit ce dernier, souriant en voyant des éclairs passés dans le regard clair de sa collègue. « Allez, une soirée entre hommes, avec de la bière et des blagues grivoises, tu ne peux pas dire non » insista ce dernier, terminant de la convaincre.
      « Très bien! Une dernière petite chose et je vous rejoins chez Joe »
      « Ne tarde pas, je n’offre que la première tournée ». Et il s’éclipsa par l’embrasure de la porte.


    Se redressant avec difficultés sans prendre la peine de ranger ses feuilles, Dakota se posta dans son siège, prenant le combiné de son téléphone en regardant l’heure à sa montre, et jugeant que c’était correct, composa le numéro de son ex mari, tournant le dos à la porte de son bureau et tournant le fil autour de son index avec appréhension. Heureusement, ce ne fut pas Patrick qui répondit mais sa fille, et le simple son de sa voix lui fit oublier en l’espace d’une fraction de secondes tous ses ennuis.

    • « Salut mon coeur » lança-t-elle d’une voix enjouée et affectueuses à laquelle seule Mimi avait droit aujourd’hui.
      « Maman! » entendit-il elle crier à l’autre bout du combiné. Et avant qu’elle ai eu le temps de lui poser la moindre question, sa petite princesse lui fit un monologue digne d’une pièce de Shakespeare. « On a été faire du roller avec Christine cet après-midi au parc. C’est la voisine et elle est drôlement gentille. Au début je croyais qu’elle aimait bien papa mais je crois qu’elle préfère les femmes. Elle a même dit que tu était canon quand elle a vu ta photo dans ma chambre. Moi ça ne gêne pas, elle m’achète toujours des glaces pistache chocolat et elle demande le supplément de pépites. Papa dis que si je continue comme ça, je vais gonfler comme une montgolfière, mais moi, je lui ai dit que c’était pas possible. Dis maman, c’est pas possible hin? »
      « Non ma chérie, personne n’a jamais gonflé instantanément comme une montgolfière » rit la jeune femme, se sentant renaître.
      « Tu jures? »
      « Croix de bois, croix de fer, si je mens… »
      « Tu vas en enfer… » termina Mimi à l’autre bout du téléphone en riant à son tour. Il y eu un court silence, et l’ambiance se fit soudain plus pesante. « Tu me manques maman on se voit quand? »
      « Bientôt mon trésor » répondit-elle en jetant un œil au calendrier. « Bientôt c’est promis »
      « J’ai barré mon jour et toi? » s’enquit cette dernière avec appréhension.
      « C’est fait! On se voit bientôt et je te promets une tonne de glace pistache chocolat avec triple supplément de pépites ça te va? »
      « Oh oui! Mais faudra pas le dire à papa, il dirait encore son truc sur les montgolfières et j’aime pas trop trop ça. C’est Amy Sanderson qui dit tout le temps ça. Elle dit toujours j’aime trop trop ce chanteur ou bien j’aime pas trop trop le choux fleur. Moi je trouve ça débile mais les filles à mon école disent que ça fait cool alors j‘essaie mais j‘aime trop trop pas» se plaignit Mimi alors qu’elle avait tenté d’imiter ses camarades avec une petite voix geignarde.
      « Je dirais que même que c’est trop trop has-been » renchérit la jeune mère en se mettant au niveau de sa fille.
      « C’est quoi has-been? »
      « C’est ton père qui essaie de faire des blagues sur les montgolfières… »
      « Oh….il descend justement, tu veux lui parler? »
      « Non. Dis simplement à papa que je l’embrasse et que j’espère qu’il va bien. Quant à toi, n’imite pas cette Amy Sanderson si ça ne te plaît pas. Tu sais ce que je t’ai dit sur les suiveurs? » demanda-t-elle en attendant l’approbation de sa moitié. « Parfait. Je vais devoir te laisser ma puce, mais je pense très fort à toit d’accord? Tu auras ton cadeau d’anniversaire en fin de semaine et fêtera ça dignement quand on se verra, rien que toi et moi. Tu sais que je t’aime pas vrai? »
      « Bien sûr que je le sais maman t’es bête. Je le sais parce que je t’aime très fort aussi. Papa dis que je dois aller au bain. T’es la meilleure maman du monde, à bientôt »


    Elle entendit la tonalité de fin d’appel mais garda encore le combiné collé à son oreille, expirant un bref « si seulement » avant de finalement reposer l’appareil.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeJeu 17 Nov 2011, 01:25

    Il se sentait comme un gosse idiot qui vient montrer la nouvelle qu’il a écrite sur son chien à sa prof de français sexy…
    Une fois encore, le regard azuré du trentenaire se posa sur le maigre dossier qu’il avait en main et avait été monté par ses frères et lui depuis quelques mois. Trisha avait désespérément tenté de remonter le niveau en apportant son expérience d’avocate, mais son statut de femme prévalait sur celui d’avocate. Aahron avait bine conscience du ridicule de la chose, mais c’était plus fort que lui.
    Et pourtant aujourd’hui, il allait venir présenter sa petite pochette brune pleine d’article de journaux, de rapports et de notes diverses à une femme. Une inspectrice de police à qui il n’était même pas totalement certain de faire confiance.
    A situation désespérée…

    Aahron poussa un grognement dépité et s’avança vers le bureau d’accueil où se tenait un agent des forces de l’ordre. La jeune femme étouffa un bâillement derrière sa main avant de lui adresser un sourire fatigué mais avenant.


    « Je peux vous renseigner ? »
    « Hem… je viens voir l’Inspecteur Sallander » son ton était plus interrogatif qu’autre chose et il se racla la gorge nerveusement.
    « Elle vous attend ? »
    « Non. Il faut… prendre rendez-vous ? »
    « Non » le moqua gentiment la jeune femme « Je vais simplement la prévenir de… Ah, visiblement, elle utilise déjà sa ligne. Bon, je vais vous indiquer où se trouve son bureau »
    « Si elle est occupée… »
    « Elle vous le fera savoir bien assez tôt » lui sourit l’officier Monroe (à en croire son badge) d’un air entendu.

    Aahron lui rendit son sourire et se détendit un peu. Les flics n’étaient peut-être pas tous des pourris après tout… C’était comme partout, il y avait quelques exceptions pour venir confirmer la règle. Appuyé au comptoir d’accueil, il écouta les instructions, les répéta une fois, puis se mit en route en remerciant son indic.
    Amusé par ses propres raisonnements et oubliant un peu les raisons de sa venue, il traversa un ou deux couloirs pour atteindre ce qui devait être le bureau de Dakota. Les stores ne lui permettaient pas de voir à l’intérieur mais la voix qui s’élevait depuis le couloir ne laissa pas vraiment planer le doute quant à la présence de l’inspectrice. Le trentenaire ralentit légèrement son allure jusqu’à s’immobiliser près de la porte. Il y lu la petite plaque lui confirmant inutilement qu’il se trouvait au bon endroit, luttant pour ne pas prêter une oreille trop attentive à la conversation de la jeune femme. Jeune mère en réalité, s’il se fiait au surnom qu’elle venait de donner à son interlocuteur. On n’appelait pas n’importe qui « ma puce »…

    Triturant nerveusement son dossier entre ses mains, Aahron se surprit à piétiner sur le seuil du bureau une fois la conversation terminée. Devait-il tenter de fuir ? L’agent de l’accueil lui demanderait si elle avait croisé le grand type blond aux yeux bleus qui étaient passé et… si Dakota ne connaissait pas trente-six grands blonds aux yeux bleus, il était grillé.
    Il pouvait faire comme s’il venait d’arriver, aborder un ton détaché, mais il n’était pas certain d’y arriver. Il avait cru comprendre deux ou trois choses sur la vie familiale de la brune et pouvait se mettre à sa place. Elle n’aurait certainement pas envie d’entendre qui que ce soit fanfaronner dans les prochaines minutes…
    Il se faisait penser à Isaac avec toutes ces interrogations stupides. Son genre à lui, c’était de foncer tête baissée dans les ennuis et d’enchainer les bourdes. Sans plus tergiverser, Aahron frappa quelques coups à la porte du bureau de Dakota, passant sa tête par la porte ouverte.


    « Bonsoir ? J’vous dérange pas trop ? » demanda-t-il, son regard se posant sur les nombreuses notes éparpillés dans la pièce et il se figea quelques instants « Mmh… si, on dirait que j’vous dérange au moins un peu »
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Dakota Sallander
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeJeu 17 Nov 2011, 02:10

    Encore absorbée par la conversation qu’elle venait d’avoir avec son petit ange, la jeune femme se sentait complètement déconnectée de la réalité. Jusqu’à ce que son esprit n’atterrisse de nouveau et que ses réflexions reprennent le dessus. Au moins, elle savait à présent à qui appartenait la voix féminine que cette dernière avait entendu sur la dernière cassette vidéo que lui avait envoyé Patrick. La voisine, qui devait s’occuper de sa fille pendant que son ex mari travaillait, l’emmenait au parc, lui achetait des glaces et prenait peu à peu sa place dans le cœur de Mimi. Quelle garce! Mais une garce lesbienne si elle croyait les dires de son mini elle, ce qui lui étira un étrange sourire. Elle ne pourrait pas avoir les deux, c’était déjà ça, bien que l’un des deux soit déjà une tragédie pour elle. La trentenaire savait, si elle pensait avec raison, qu’aucune femme ne pourrait la remplacer aux yeux de sa fille, mais dans ce genre de situation, dans une séparation douloureuse, on ne pensait que trop rarement rationnellement.

    Elle attrapa de nouveau le calendrier qui se trouvait à sa portée, comptant mentalement les jours, ayant hâte de ne plus être seule dans sa grande maison vide et de passer un mois entier avec sa progéniture. Cela dit, tous ces beaux projets et cette sensation de plénitude s’envolèrent quand elle sursauta par quelques coups frappés à la porte de son bureau. Levant les yeux au ciel, elle était sur le point de rabrouer Crawford pour son manque de patience qui débordait sur du harcèlement quand une voix familière la ramena de plein fouet sur terre. Faisant pivoter son siège à roulettes, elle se retrouva face à un grand blond aux yeux bleus qui n’avait rien d’un flic. Déposant la calendrier sur son bureau, l’inspectrice resta interdite un instant, ne s’attendant pas à le voir débarquer à Gower, dans sa ville, son commissariat, et surtout à l’heure où tout le monde quittait son travail pour aller boire un verre, ce qu’elle était supposé faire au dit moment.
    Instinctivement, elle baissa son regard vers le combiné du téléphone avant de planter durement ses prunelles dans celles de son visiteur, plissant ostensiblement les paupières. Depuis combien de temps était-il là et qu’avait-il entendu exactement? Dakota ne lui poserait certainement pas la question mais elle lui resterait en tête, comme beaucoup d’autres.

    La jeune femme suivit le regard de l’ouvrier pour se rendre compte elle-même de l’état du sol, ce qu’elle nommait son bordel organisé et qui ressemblait plus à un saccage volontaire. Cette dernière se leva enfin, se préservant des formules de politesse basiques et de la poigne de main accompagné du sourire faux. Ils avaient dépassé ce stade depuis un moment, et à bien y réfléchir, ils ne s’étaient jamais attardés réellement dessus.

    • « Non j’avais terminé pour aujourd’hui, laissez-moi juste quelques secondes » s’enquit-elle en se baissant pour ramasser tous les documents dans un ordre bien précis, les rangeant ensuite dans une pochette cartonnée qu’elle posa sur une pile prioritaire de dossier, sur un coin de son bureau.


    La trentenaire se posta enfin face à Aahron, son regard déviant vers ce qu’il tenait en main, curieuse à présent de savoir pourquoi il s’était déplacé jusqu’à elle et ne l’avait pas simplement appelé. Elle lui fit signe d’avancer un peu plus dans la pièce, vérifiant au passage qu’ils étaient bien seuls -excepté l’agent d’accueil- et ne se donna pas la peine de fermer la porte, chose qu’elle détestait.

    • « Je suis…surprise de vous voir ici, aussi tard…et surtout curieuse de savoir ce qui vous amène à Gower? » demanda-t-elle en lui intimant d’un geste de la main qu’il pouvait s’asseoir s’il le désirait. « Si vous vouliez tenter une nouvelle fois votre chance pour un dîner un coup de fil aurait suffit » plaisanta cette dernière pour détendre l’atmosphère, qui restait encore tendue entre eux. Après tout si la dernière fois elle avait eu l’intelligence de refuser, elle n’aurait pas dit non à un verre cette fois. Mais il fallait croire que le destin en avait décidé autrement. « C’est pour moi? » questionna Dakota en reprenant son sérieux et en désignant la pochette en carton que l’aîné des frères tenait dans sa main.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeJeu 17 Nov 2011, 12:44

Sa main passée sur son crâne fraichement rasé par Allie, l’ainé des Donnelly pris son mal en patience à l’embrasure de la porte pendant que la brune s’activait. Son dossier était nettement plus fourni que celui qu’il avait lui-même en main et lui paraissait pourtant peser une tonne entre ses doigts. Le poids de la bêtise.
Il allait vraiment avoir l’air d’un idiot à venir présenter son travail de recherches à une professionnelle, aussi bordélique soit-elle. Enfin il fallait le dire vite, parce qu’en réalité, une foi les documents amassés et glissés dans la pochette, il devait avouer que l’endroit paraissait en ordre. Un peu trop pour que ce soit vraiment sain d’ailleurs. Le bureau était le même que ceux qu’il avait pu croiser sur son trajet, la chaise paraissait d’un standing à peine plus élever (au moins, elle pivotait) et les casiers et étagères étaient d’une banalité affligeante. Rien ne sortait vraiment de l’ordinaire, rien n’accrochait le regard.
A part peut-être cette impression de vide, cette austérité un peu dérangeante. En fait, ça ne le surprenait pas vraiment de la part d’une femme aussi secrète que Dakota…
Aahron était en train de se perdre dans l’inventaire rapide du contenu du bureau de Sallander quand elle attira son attention en l’invitant à entrer.

Le grand blond s’exécuta après lui avoir servi un petit sourire poli. Il ne pu cela dit s’empêcher de laisser son regard clair se promener encore quelques secondes sur le décor, à la recherche d’un élément précis. Une photo.
La curiosité était un vilain défaut et il se sentait un peu gêné d’avoir capté la conversation de l’inspectrice avec celle qui devait probablement être sa fille, mais il voulait voir à quoi elle ressemblait. Savoir si elle tenait plus de sa mère ou du père qu’il n’avait certainement jamais croisé.
Il voulait trouver une trace de l’âme de Dakota dans son bureau, quelque chose qui prouverait qu’elle avait des faiblesses. Mais elle n’était pas le genre de femme à les afficher à la vue de tous.

Aahron replongea ses yeux dans ceux de Dakota et laissa échapper ne petite exclamation amusée lorsqu’elle lui parla de dîner. Sa remarque et son attitude lui permirent d’évacuer encore un peu la pression qu’il s’était mis tout seul en venant jusqu’à Gower.
Il allait rebondir sur le sujet en lui sortant une remarque sur le fait qu’il était du genre vieux jeu et préférait demander à une fille de sortir avec lui en face, mais elle enchaina en mentionnant le dossier. Le trentenaire baissa alors la tête vers ses mains et le dossier qu’elles tenaient. Effectivement c’était pour elle, mais il avait envie de se justifier un peu avant de le lui remettre et de se montrer ridicule.


« Ouais… Mes frères ne sont pas au courant que je suis là et s’ils savaient que je venais vous montrer ça, ils me feraient sûrement la peau. Surtout Sammy… »

Et son cadet lui cognerait dessus une fois encore pour avoir utilisé son surnom devant une inspectrice de police en qui il n’avait absolument pas confiance.

« C’est…hem… On a monté un genre de dossier sur l’accident de nos parents. C’est pas grand chose, juste des copies d’éléments du dossier du shérif Spelling qu'on...a réussi à récupérer. Il y a quelques notes, des photos du lieu de l'accident et quelques articles de journaux sur d'autres disparitions et accidents survenues dans les environs qu’on a mis ensemble pour essayer d’y voir plus clair et… enfin je me suis dis que peut-être, vous accepteriez d’y jeter un œil avec moi et de le…comparer à votre dossier, comme vous vous êtes chargé des recherches »

Nouveau raclement de gorge nerveux. Il aurait peut-être mieux fait de se taire et de simplement lui fourrer sa pochette entre les mains pour qu’elle se renseigne elle-même.

« Je sais qu’officiellement, cette affaire est close et mes frères et moi ne sommes plus dans le déni, rassurez-vous, on sait qu’il n’y a aucune chance de les retrouver vivants, mais… Enfin j’avais envie de voir ça avec vous si vous avez un peu de temps à m’accorder. Juste pour ma tranquillité d’esprit »

Etait-ce vraiment pour sa tranquillité d’esprit qu’il avait fait tout ce chemin ? Le dossier ne comprenait pas les données les plus importantes. Celles qui prouvaient que Nathaniel Redd avait menti. A l’heure actuelle, la preuve avait même certainement été détruite… A moins qu'une copie ne se trouve dans le dossier de Dakota.
Que cherchait-il exactement ? Savoir s’il pouvait ou non faire confiance à Dakota ? Oui, il y avait beaucoup de ça, mais pas que. Et est-ce que cette manière de procéder était la plus adéquate ?
De toute façon il était là alors autant lui présenter son modeste dossier et voir ses réactions.

Prenant une inspiration, Aahron tendit le dossier vers la brune qui s’en saisit.

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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeJeu 17 Nov 2011, 18:32

    La jeune femme le regardait discrètement du coin de l’œil alors qu’il scrutait lui-même son bureau. Qu’y cherchait-il? Dakota n’aurait su le dire, mais elle avait la certitude en revanche qu’il n’y trouverait rien. Des décorations, des médailles, son diplôme de l’académie de police étaient rangés en vrac dans un carton au fond de son dressing et voilà des années qu’elle le laissait prendre la poussière sans y toucher. Rien n’était accroché au mur à part une photo d’elle en tenue officielle avec une rangée de collègues, datant d’il y a cinq ou six ans, en guise de bonne volonté et par soucis du sentiment d’équipe qu’elle était censée instaurer entre ces quatre murs. Pas de tableaux, pas de dessins d’enfants, pas de photos familiales. Son mari avait fait partie un temps du décor, avant d’en être retiré évidemment et Mimi n’avait jamais eu sa place ici.
    L’inspectrice voyait défiler toutes sortes de pervers dans les locaux du commissariat, du simple exhibitionniste à plus dégoûtant et elle ne voulait pas prendre le risque que ceux-là posent leur regard sur sa précieuse petite beauté. Au-delà de ça, c’était un bon moyen pour se préserver et rester focaliser sur son travail et non sur sa famille, à des milliers de kilomètres d’elle de toute façon. Son esprit dérivait déjà trop de son propre aveu, inutile de lui fournir d’autres éléments tentateurs.

    Il ne fut donc pas difficile pour elle de porter son entière attention à Aahron, qui ne semblait pas très à son aise dans son petit univers bureaucratique. Et c’était assez plaisant de voir un grand gaillard comme lui visiblement nerveux et regrettant sa décision d’être venu. De quoi titiller encore plus l’intérêt de la fonctionnaire, qui ne le coupa pas et préféra croiser ses bras sur sa poitrine pour lui laisser exposer les faits.
    Cette dernière émit un léger rire ponctué d’un demi sourire face à la première remarque de l’aîné des frères. Comment ne pouvait-on pas l’apprécier, elle qui dégageait tant de bonne humeur, de sociabilité et de bons sentiments, et qui inspirait immédiatement confiance de par son statut de flic. Non, elle n’en voulait pas vraiment à Samuel de ne pas l’apprécier, sans doute parce qu’elle n’avait pas à lui rendre la pareille et s’en moquait un peu au final. Mais voir Aahron débarquer contre l’avis de tous prouvait qu’il commençait à lui un tant soit peu confiance. La thèse de la simple stupidité n’était pas à écarter mais elle commençait à se faire une idée bien arrêtée sur lui et il était loin d’être sot. Preuve en était le dossier qu’elle venait de prendre en mains.

    • « Vous n’êtes pas du genre à lâcher facilement le morceau pas vrai? » demanda-t-elle de manière rhétorique, lui faisant signe à nouveau de s’asseoir sur une chaise, tirant la seconde pour se rapprocher de lui et ouvrir le dossier sur le devant de son bureau. C’était aussi une approbation muette à tout le reste, et elle dit adieu à la bonne bière qui devait l’attendre sur le comptoir du bar. « Voyons voir ce que nous avons là » lâcha-t-elle en parcourant de façon silencieuse les pages, se gardant bien de lui demander par quel moyen il s’était procurer certains documents, retrouvant quelques éléments qu’elle avait elle-même trouvé et classifié dans son rapport officieux sur l’enquête des parents décédés. C’était sans doute le bon moment pour sortir ses propres recherches et les mettre en commun avec l’ouvrier, chose qu’elle avait hésité à faire lors de sa visite à l’hôpital. Elle se tourna alors vers lui, le dévisageant un instant. « Vos parents devaient vraiment être exceptionnels pour que vous vous donniez autant de mal. La plupart des gens se seraient arrêtés au rapport d’enquête sans plus se poser de questions, et croyez moi, je sais de quoi je parle » avoua l’inspectrice dans un soupir. « Écoutez je sais que vous ne me faîtes pas entièrement confiance, vos frères encore moins et c’est naturel. Je suis née dans ce village et j’ai grandi au milieu de tous ces gens que vous soupçonnez. Je n’ai aucune raison apparente d’aider quatre étrangers qui viennent semer la discorde auprès d’une communauté à priori sans histoires. Et qui plus est je suis flic. Cependant, vous êtes venus jusqu’ici ce qui suppose que vous m’accordez un peu de crédit et je n’ai pas pour habitude de rejeter les personnes qui me demandent de l’aide sur une enquête, même quand celle-ci a été classée par mes supérieurs. Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à l’hôpital, que tout le monde n’avait pas abandonné? Et bien c’est le cas. Je n’ai pas laissé tombé et je me pose toujours autant de questions. Mais avant de poursuivre, j’ai besoin de savoir une chose. Jusqu’où êtes vous prêt à aller Aahron en ayant conscience de toutes les retombées que cela pourraient inclure? » questionna la trentenaire en le sondant yeux dans les yeux.


    Sa vraie question aurait sans doute été, jusqu’où devrait-elle les suivre maintenant qu’elle s’était embarquée dans l’histoire. Mais avant de sortir son propre dossier, elle avait besoin de connaître les véritables intentions du jeune homme. Sans faux semblant, et en mettant cartes sur table.
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeJeu 17 Nov 2011, 23:10

    Les jambes écartées, Aahron s’étaient penché vers l’inspectrice, ses coudes appuyés sur ses cuisses. Il suivait chacun des mouvements de Dakota, observait ses yeux sauter d’une photo à une autre, d’un document à une copie, sans un mot. Tout en essayant de contrôler son souffle pour ne pas rompre le silence à la manière d’un buffle, il guettait ses réactions. Il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’elle s’arrête sur une des pages en fronçant les sourcils, avant de se lever d’un bond pour parcourir ses propres dossiers en laissant échapper un « mais bien sûr ! », cependant, il fut tout de même déçu de la voir rester aussi inexpressive.

    En revanche, les sourcils du trentenaire, eux, se froncèrent lorsqu’elle prit la parole, évoquant leur persévérance, sans aucune trace de jugement ou de moquerie. Bien sûr qu’ils étaient exceptionnels... Et même s’ils n’avaient pas toujours été parfaits, Sean et Margaret étaient leurs parents et découvrir ce qui leur était arrivé, leur rendre justice, était la moindre des choses. Ils s’étaient sacrifiés pour que ses frères et lui ne manquent de rien, et franchement, Aahron et les autres ne le leur avait pas toujours rendu. Pas assez du moins. Ils n’avaient pas toujours été de bons fils cela dit et aujourd’hui, Aahron devait vivre avec ses regrets. Samuel aussi devait vivre avec l’idée que le soir de ses seize ans, juste après avoir annoncé à son père qu’il quittait l’école maintenant qu’il était en âge de voler de ses propres ailes, Sean avait eu une attaque qui aurait pu lui être fatale.
    Ils avaient tous commis des erreurs. Mais ils avaient toujours obtenu le pardon de leurs parents. Ces parents exceptionnels qu’on leur avait arrachés. Non, assurément, il était inconcevable qu’ils en restent là et avait du mal à concevoir que qui que ce soit renonce aussi simplement à la vérité que la brune le sous-entendait. Mais elle devait effectivement savoir de quoi elle parlait…

    Dakota ne lui laissa pas vraiment le temps de s’appesantir sur le sujet. Il fut quelques fois tenté de l’interrompre, notamment lorsqu’elle évoqua la tranquillité des lieux et l’historique soi-disant impeccable de Grayson, mais se contenta de fixer son regard dans le sien.
    Tout ce qu’il voulait entendre, c’était la confirmation qu’il avait bien saisi son message à l’hôpital et qu’elle ne lâcherait pas l’affaire non plus. Aahron ignorait quelles étaient ses motivations, peut-être le simple plaisir de résoudre un cas abandonné par tous, mais peu importait. Son aide leur serait précieuse, quoi qu’en dise Samuel.

    Il se racla la gorge pour se donner un peu plus d’assurance et se redressa pour venir s’appuyer contre le dossier de sa chaise. Il laissa passer un silence, le temps de peser ses mots avec soin pour ne pas commettre d’impair et compromettre ses chances de convaincre l’inspectrice. Il partait du principe qu’elle savait repérer les menteurs, les bluffeurs (mieux valait ne pas sous estimer son interlocuteur) et il n’était pas question de chercher à l’embrouiller. A quoi bon de toute manière ?


    « J’ai un petit garçon, je crois que vous le savez. Il ne me voit pas souvent mais ça ne l’empêche pas d’avoir besoin de moi. Je suis son héros. Je dis ça sans prétention, c'est un fait. Je ne veux pas qu'il puisse avoir honte de moi.J’ai beaucoup réfléchi aux conséquences de ce voyage. Avant même de louer le véhicule qui nous a conduis à Grayson, vous savez » exposa-t-il avec calme « J’ai perdu mon sang froid l’autre soir avec Logan Redd mais ça ne se reproduira plus. Je ne franchirai plus cette limite et je ne laisserai pas mes frères la franchir non plus. Et je suppose que vous ne nous couvrirez pas si ce genre de débordements se reproduisait. Je ne veux pas vous causer d’ennuis, c’est de votre aide dont j’ai besoin, comme vous l’avez compris »

    Il espérait la rassurer en abordant directement le sujet de la violence physique, mais son expression était une fois encore totalement indéchiffrable. Aahron préféra poursuivre, sachant pertinemment que, quand elle aurait quelque chose à dire, elle n’hésiterait pas à se manifester.

    « Je suis prêt à assumer mes actes et, même si j’aimerai écartés mes frères de tout ça, je sais qu’il serait stupide de ne faire que l’envisager. Ils sont dans la même optique que moi et ils ne lâcheront rien » ajouta le trentenaire en poussant un soupir discrète avant d’enchainer « Comme vous l’avez sans doute constaté, certains de ces documents ne sont pas censés être en notre possession. Alors je vais vous retourner votre question… Jusqu’à quel point être vous prête à vous mouiller pour nous venir en aide ? »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 17:04

    Un sentiment étrange envahit l’inspectrice à mesure que son vis-à-vis exposait les faits. Pour la première fois, elle se retrouvait dans le discours de l’ouvrier, en certains points en tout cas. Elle aussi avait une fille, même s’il l’ignorait et cette dernière pouvait se mettre à sa place sur le ressentit de la chose. Le psychologue qui l’avait suivi pendant un temps avant qu’elle ne l’envoie promener lui avait dit qu’aucun parent n’était parfait et qu’aucune éducation n’était sans faille, pour la réconforter alors qu’elle avait des doutes quant à ses qualités de mère. Et c’était vrai, la jeune femme n’avait pas été des plus présentes, et n’avait pas été la meilleure qui soit dans ce domaine. Dakota avait été une mère aimante, à l’écoute et autant que possible elle s’était évertuée à passer un maximum de temps avec sa fille, mais après la mort de son fils, elle avait juste abandonné. Et depuis que sa famille avait déménagé dans un autre état, il ne se passait pas une minute sans qu’elle regrette de n’avoir pas profité plus de son rôle de mère. Il n’empêche qu’avec toutes ses failles, tous ses défauts, Mimi la voyait comme la super maman dont rêve toutes les gosses. Un peu garçon manqué, elle tentait souvent de l’imiter avec un faux revolver et une fausse insigne de police, idéalisant son métier de flic et la mettant sur un piédestal. Alors même en se sentant plus bas que terre, cette simple pensée suffisait à lui souffler les bons choix, et d’essayer de faire les choses de manière juste.
    Maintenant qu’elle était séparée d’elle et ne la voyait que quelques semaines par an, elle souhaitait que sa fille soit fière d’elle si jamais il venait à lui arriver quelque chose.

    C’est une des raisons qui l’avait poussé à prendre parti pour cette famille de quatre gros durs, parce qu’elle pensait que c’était le meilleur choix. Pas stratégiquement parlant mais en terme de chose juste. C’est pourquoi il était important pour la fonctionnaire d’obtenir réponses à ses dernières interrogations, chose que fit le jeune homme au-delà de ses espérances. Ce dernier venait de se confier à elle, de la rassurer sur les sujets qu’elle redoutait un peu au vu de leur tempérament bien trempé et de leur caractère bien marqué, et terminer de la convaincre.

    • « Je n’ai pas une famille soudée comme la vôtre. Les derniers membres qu’il me reste sont tous natifs du village et je n’ai plus de contacts avec eux. Je suis, comme qui dirait, le cygne noir, la branche pourrie de l’arbre généalogique, et ça me va comme ça. Cependant, je sais ce que c’est de vouloir faire les bons choix pour s’attirer l’admiration d’une autre personne. Comme je vous l’ai dit, je n’ai jamais refusé mon aide lorsqu’on me la demandait. Mais je pense aussi que vous aider à trouver la vérité est une de ces choses juste que je me dois de faire, pour ma propre image et parce que je dois aussi rendre fière quelqu'un » expliqua-t-elle en se levant de son siège après avoir laissé passer un petit temps de pause.


    Passant la main sous son bureau après l’avoir contourné, elle ouvrit un tiroir pour en extraire une petite clé en argent, qui lui servit à ouvrir l’un des casiers métalliques qui bordaient les murs. Et elle prit un dossier spécifique, avant de revenir vers Aahron, le lui tendant. Un dossier dans lequel il était recensé page après page tous les éléments d’enquête de Margaret et Sean Donnelly, depuis leur arrivée à Grayson jusqu’à l’accident. Les expertises, les rapports, et la classification de l’affaire. Sauf que le dossier continuait, avec les propres recherches de Dakota cette fois. Ça reprenait ce que lui avait amené Aahron, en beaucoup plus détaillé et sur un laps de temps beaucoup plus important. Différentes enquêtes toutes classées, comme celles-ci, la plupart des accidents, et toujours non loin de la ville. Des disparitions multiples.

    • « Si vous n’étiez pas venu jusqu’ici, je n’aurais jamais fait toutes ces démarches pour être honnête. Vous ne seriez restés qu’une voix passant par un combiné téléphonique. Et je suppose que c’est la raison pour laquelle peu de questions ont été soulevées jusqu’à maintenant au sujet de toutes ces disparitions. » souffla-t-elle en baissant un peu le ton, inconsciemment. « Mais vous avez débarqué ici et tout ébranlé, aiguisant ma curiosité. J’ai donc fait mes propres recherches, je n’ai pas laissé tomber. Je ne suis remonté qu’à la fin des années quatre-vingt pour le moment et j’essaie de me faire discrète, ce qui me fait avancer plus lentement » expliqua l’inspectrice en faisant la grimace. « Alors pour répondre à votre question, je pense que je suis déjà bien mouillée, et non, je ne pense pas que vos parents soient morts dans un banal accident de la route. Est-ce que j’ai des preuves? Non. Des suspects? Encore moins. Mais oui, je veux bien vous aider à découvrir la vérité. »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 17:48

    La réponse de Dakota ne s’était pas fait attendre et elle s’était montrée beaucoup plus directe et efficace que lui pour répondre à ses interrogations. Il faut dire qu’elle avait certainement moins à perdre en avouant à un simple chef de chantiers qu’il lui arrivait de temps en temps de s’accommoder des lois et qu’elle prévoyait de le faire encore un peu plus. Lui, il s’adressait à une inspectrice, dans l’exercice de ses fonctions, dans son propre bureau impersonnel et froid…
    Heureusement pour lui, elle n’était pas en train de tisser une toile pour l’y attraper et les dévorer, lui et ses frères par son intermédiaire. Du moins, si elle le faisait, Dakota était terriblement discrète et vicieuse.
    Mais Aahron en doutait sincèrement et jusque là, son instinct lui avait rarement fait défaut.

    Il ne releva pas sa remarque sur la personne qu’elle devait rendre fière. Sa ‘puce’. Il avait très bien compris à qui elle faisait référence mais le fait que Sallander lui en parle à demi-mot de cette façon lui signifia clairement que le sujet était un peu tabou et qu’il ne fallait pas l’aborder. Pas encore du moins et pas dans ces circonstances.
    Il ignorait pourquoi elle faisait tant de mystères mais c’était elle que ça regardait après tout et Aahron ne pouvait pas se vanter de connaître son passé. Lui-même pouvait parler de Petey pendant des heures, évoqué la moindre conversation qu’ils avaient eu avec un air niais, avait toujours un dessins à lui dans les poches de ses blousons, des photos dans son portefeuille et il se faisait toujours une joie de le présenter, une note de fierté dans la voix.
    Mais Dakota vivait sans doute les choses autrement. A cause de son métier, d’évènements dont il ignorait tout, ça il n’en savait rien et resterait probablement dans l’ignorance jusqu’à la fin de ses jours.
    Le trentenaire se contenta d’approuver silencieusement sa remarque, juste avant qu’elle se lève pour aller récupérer une clé, puis le dossier de l’affaire de ses parents.

    Beaucoup plus étoffé que le sien, exactement comme il se l’était figuré. Mais ça n’avait plus aucune importance à présent. Dans quelques instants, il aurait autant d’informations qu’elle en sa possession. Et puis encore une fois, le plus important ne se trouvait pas dans la pochette qu’il lui avait confiée…

    Il examina attentivement chaque page, se demandant ce que ses frères penseraient de tout ça. Les sourcils froncés, Aahron changea plusieurs fois de positions pendant qu’elle reprenait la parole et le laissait examiner les pages. Il leva de temps en temps son regard d’acier vers elle, sans faire le moindre commentaire ou acquiescer à ses remarques. Il écoutait, tout simplement, et s’imprégnait de chacun des mots, de chacune des images et notes entre ses mains.
    Après un moment, il finit par s’arrêter sur un avis de recherche qu’ils avaient en commun et le désigna.


    « Jonas Davenport et Mitchie Swan. Aidan a fait connaissance avec la sœur du garçon, Calleigh, qui habite la ville à côté. Ils ont un peu discutés ensemble et il m’a dit qu’elle croyait à la thèse de la fugue en amoureux autant que nous croyons à celle de l’accident de voiture » lâcha-t-il, sans laisser filtrer une quelconque trace d’humour. La situation n’avait rien d’amusant « On est censé la rencontrer au café où elle travail pour en parler dans le courant de la semaine »

    Aahron poussa ensuite un soupir et se laissa un peu aller dans son siège, contre le dossier. Il laissa passer quelques secondes de silence, ne sachant pas vraiment quoi dire, quoi faire, face à l’ampleur de la tâche qui semblait les attendre. Pinçant l’arrête de son nez entre son pouce et son index, il reprit la parole pour rebondir sur ce que Dakota avait dit précédemment.

    « Pour le reste je ne sais pas, mais pour ce qui est de l’accident de mes parents, on tenait une preuve. Et vous savez qui est notre principal suspect. Malheureusement, Samuel a eu son ‘accident’ et on a laissé filer notre chance de confronter Nathaniel aux éléments contre lui… » Aahron referma le dossier qui se trouvait sur ses genoux « Peut-être que je devrai commencer par le commencement et jouer cartes sur table. Vous n'êtes attendu nulle part j'espère, ça pourrait être long ? »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 18:30

    Davenport. Le nom la ramena à la réalité alors que son esprit commençait doucement à divaguer pendant que le jeune homme parcourait les pages de son dossier. La disparition avait eu lieu il y a quatre ans et pourtant elle s’en souvenait parfaitement. En réalité, l’inspectrice se souvenait ce chacune des enquêtes qu’elle avait mené, mais certaines la marquaient plus que d’autres, surtout celles jamais résolues ou classées trop rapidement à son goût alors qu’il restait des questions en suspens. Ça arrivait plus souvent que les gens le pensaient, la plupart du temps parce qu’ils avaient tout simplement confiance face aux instances policières et juridiques forgées par la belle et grande nation américaine, ou d’autres fois simplement parce qu’il n’y avait personne pour poser de questions ou relancer les recherches.
    Elle se souvenait aussi de la jeune fille qu’elle avait interrogé à l’époque, et qui ne pensait pas un seul instant que son frère et sa petite amie aient pu fuguer ensemble sans donner de nouvelles à personnes. Seulement par manque de preuve et parce que la parole d’une gamine de dix-sept ans ne pesaient presque rien dans la balance, l’affaire avait été reléguée au second plant avant d’être simplement oublié. Il y a quatre ans, Dakota avait suivi les règles, avait gentiment fermé sa grande bouche devant ses supérieurs et était passé à autre chose, sans oublier, mais en laissant tomber.

    L’affaire était revenue la hanter récemment pourtant, alors que la trentenaire étoffait son dossier, encore et toujours un peu plus. La disparition de deux amoureux, la disparition d’un couple de retraités, une simple coïncidence…ou non. Assez de doutes émis pour que l’article de presse se retrouve collé parmi tant d’autres. Parce qu’évidemment, ils n’étaient pas les seuls.

    • « Calleigh Davenport oui, je me souviens d’elle. Un joli petit minois. Je l’ai interrogé il y a quatre ans et je l’ai revu au cours de l’enquête, avec ses yeux de biche qui me fixaient plein d’espoirs comme si j’étais Wonder Woman et que j’allais lui ramener son frère…. » commenta la brunette, s’éteignant quelques instants. Ce n’était pas facile pour elle de repenser à ses échecs, surtout quand il s’agissait d’une vie, de deux vies en l’occurrence. « Je sais qu’elle a engagé un privé récemment. Donnez lui un conseil de ma part quand vous la verrez. Il ne lui apportera aucune réponse. Cyburn Waals ne jongle qu’entre immaturité et sous entendus graveleux, il ne lui sera d’aucune aide. » ajouta la jeune femme, pas pour être gratuitement méchante, mais parce qu’elle pensait sincèrement rendre service à la jeune femme, adulte à présent.


    À la dernière remarque de Aahron, elle jeta un regard à sa montre et haussa les épaules, pas vraiment déçue de manquer la soirée qu’elle s’était prévue.

    • « Je participerais à d’autres soirées bières entre collègues, ne vous inquiétez pas pour ça. Concentrons nous sur Redd, bien qu’énoncer cette phrase à voix haute me donne déjà des hauts le cœur. Vous dîtes que vous teniez une preuve? »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 19:06

    Aahron préféra se taire plutôt que de poser une question stupide à propos de ce détective qu’elle évoquait et ne semblait pas porter dans son cœur. Cela dit, dans les films qu’il regardait, les flics n’appréciaient jamais les privés qui venaient mettre le nez partout, se mettait en danger et se vantaient de faire le boulot à leur place… Mais il ne pouvait pas blâmer Calleigh pour avoir tenté de jouer cette carte à l’heure où les autorités policières lui tournaient le dos.
    Peut-être qu’eux aussi auraient dû engager quelqu’un, mais l’idée, si elle les avait traversé, avait passé son chemin. On n’était jamais aussi bien servi que par soi-même après tout et dans ce milieu comme dans beaucoup d’autres, il existait bon nombre d’imposteurs tout juste bon à encaisser les chèques qu’on leur adressait…
    Il ne manquerait pas de faire passer le message et acquiesça gravement à la remarque de la jeune femme pour le lui promettre.

    Un lourd soupira passa ses lèvres, faisant gonfler ses joues alors qu’il se préparait à se lancer dans son récit.


    « J’aurai pas été contre une bonne bière avant d’me lancer » sourit-il sans joie avant de rendre son dossier à Dakota pour ne pas risquer de le triturer pendant qu’il s’exprimait

    L’idée de confesser ses délits à un inspecteur de police, même s’il vous avait fait comprendre que lui-même s’était mouillé et allait se mouiller pour vous n’était pas rassurante.

    « Mes frères et moi avons commencé par nous rendre sur le lieu de l’accident après que… qu’une amie avocate qui me devait un service ait réussi à se procurer le dossier de l’affaire et nous l’ai remis »

    Inutile de mentionner Trisha, son ex-femme. Il ne voulait pas lui attirer d’ennuis et même si Dakota faisait le rapprochement, il espérait qu’elle ne le mentionne pas. Le déni avait du bon par moment.

    « Le lac est minuscule et le courant quasiment inexistant dans cette zone. Il y a très peu de chance pour que les corps de mes parents aient été emportés et s’ils l’avaient été par un prodige quelconque, ils n’auraient pas été très loin et quelqu’un serait tombé dessus. La région n’est pas connue pour ses bêtes sauvages et je ne pense pas que leurs corps aient pu être… Vous savez » abrégea-t-il, ne souhaitant pas s’imposer d’images trop pénibles inutilement « Il n’y avait aucune trace de pneu sur la route, ce qui laisse penser que mon père n’a pas essayé de freiner. En fait, l’expertise parle même d’une accélération. Nathaniel explique le phénomène avec une théorie bien simple qu’il a exposée à mon petit frère dès leur première rencontre… Mon père aurait eu une attaque cardiaque et tué notre mère en l’envoyant dans le lac où elle s’est noyée. Il ne sait en revanche pas expliquer comment les corps ont pu disparaître de la voiture… Ils portaient forcément leurs ceintures de sécurité, ma mère n’aurait pas laissé mon père démarrer sans elle, elle était très stricte sur ce point » ajouta Aahron, laissant percer un petit sourire nostalgique en revivant quelques souvenirs « Bref… On a commencé à comprendre à quel point on s’était foutu de notre gueule ce jour-là, sur le pont »

    Il sauta bien entendu la partie sur le malaise d’Allie, provoqué parce que qu’Isaac lui-même avait appelé des visions. Pas besoin que Dakota entende parler de ça et ne les prenne pour des fous. Il la sentait attentive et peut-être même impressionnée par leurs raisonnements, ce n’était pas le moment de se décrédibiliser totalement.

    « On a décidé d’aller chercher des informations à la source. Au garage de Nathaniel » lâcha-t-il après avoir gonflé sa poitrine de courage « Mais je vous arrête tout de suite, on a rien saccagé du tout ! On est effectivement entré dans le bureau cette nuit-là, illégalement, mais mon frère et moi n’avons rien détruit ! On ne voulait pas risquer de compromettre une éventuelle preuve en l’obtenant pendant un cambriolage alors on a été discrets et on a tout remis à sa place. Nathaniel n’aurait jamais su qu’on était passé si… Declan nous a vu ressortir » confessa-t-il, baissant la tête comme un enfant avouant sa bêtise, alors que ses pieds s’agitaient tout lui avec nervosité « On n'a pas fait attention parce qu’on venait de recevoir un appel d’Allie qui nous prévenait que Samuel était en train de s’étouffer dans son sang dans la cuisine… On a laissé les lampes électriques allumées et il nous a vu. Il l’a dit à Isaac pendant sa garde à vue et il a promis que ça resterait entre nous si on promettait de nous tenir à carreau et de foutre la paix à Nathaniel à partir de maintenant. Quelque chose du genre »

    Il marqua une pause, fit craquer sa nuque, puis repris en plongeant cette fois son regard dans celui de la brune.

    « Mais vous attenez de savoir quel preuve on a trouvé, pas vrai ? » demanda-t-il sans attendre de réponse « En fouillant le bureau, on a trouvé le dossier concernant les réparations effectuées sur le véhicule de mon père. Il y avait une décharge à signer au moment de la remise en main propre des clés du véhicule… C’est Isaac qui a remarqué ce qui clochait… La signature. Mon père a confié sa voiture à Nathaniel et autorisé les réparations, mais ce n’est pas lui qui a récupéré les clés le lendemain matin, quelques minutes avant son supposé accident. Peu importe ce qui lui est arrivé, mon père n’est jamais remonté dans sa voiture ce jour-là, j’en suis certain… »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 20:04

    La jeune femme écarquilla les yeux en signe d’acquiescement, pensant intérieurement qu’elle aurait eu besoin de bien plus qu’une simple bière pour terminer cette journée. La tequila au fond, il n’y avait que ça de vrai. Comparable à un homme, on tombait vite pour elle, on y prenait du plaisir, et souvent, ça vous fichait mal au crâne à l’arrivée. L’alcool déserta ses pensées quand l’aîné de la fratrie reprit la paroles, lui faisant arquer un sourcil, signe qu’elle n’était pas dupe quant à la source qui les avait aidé. Après tout, depuis que Aahron l’avait contacté il y a plusieurs mois de cela, elle avait du, dans le cadre de son enquête, s’informer sur chaque membre de la famille qui la composai ou l’avait composé et elle savait très bien que la jolie blonde qui lui était attribué sous le titre de ex femme était avocate. La trentenaire ne fit néanmoins aucun commentaire, qui aurait été totalement futile et inutile, surtout quand ce dernier semblait faire preuve de retenue au sujet de ce qu’il avait pu entendre avant de pénétrer dans son bureau.

    La fonctionnaire écouta donc le grand blond lui faire un résumé succinct mais détaillé des évènements qui l’avait conduit jusqu’ici, approuvant son résonnement par quelques signes de têtes à l’affirmative. Ils avaient en effet fait du bon travail et sous la surface, qui se composait principalement de leurs bagarres en tout genre et autres dérapages, ils avaient réellement menés une enquête plus discrète et poussée, ce que les habitants devaient ignorer. Il était plus facile de voir ce qui sautait aux yeux que ce qui se tapissait dans l’ombre. Et c’était un très bon point pour eux. Que les autres gardent seulement en mémoire les frasques des quatre frères ne la dérangeaient soudain plus le moins du monde.

    Ce qui la fit réagir néanmoins fut l’épisode moins glorieux du garage des Redd. Fermant les yeux et baissant la tête, elle secoua légèrement le visage de gauche à droite en signe de dénégation, pas seulement pour leur irrespect flagrant de la loi mais parce qu’ils s’étaient faits prendre bêtement par ce crétin en costume clair. L’ironie de la chose restant que ce dernier avait passé une sorte de marché avec eux et que l’évènement était passé sous silence. Même s’il revenait sur le tapis plus tard, la demoiselle pourrait toujours faire remarquer au shérif qu’il n’avait pas fait son boulot au moment voulu et qu’aucun incrimination ne pouvait donc être faite. Comme aux échecs, l’inspectrice tentait de réfléchir avec deux coups d’avance, mais ce n’était pas évident quand la seule image qui lui venait à l’esprit était les deux aînés pénétrer illégalement dans le garage de Nathaniel. La dernière phrase de Aahron fit cependant son petit effet et elle releva le visage avec un sursaut, rouvrant le dossier dans les premières pages, là où se trouvait les témoignages et autres documents officiels de l’enquête de ses parents. Elle ne l’avait pas interrompu une seule fois pour être certaine de ne louper aucune information essentielle et cette dernière se rendait compte qu’elle était passée au travers d’une évidence frappante. Tournant une page, elle compara alors les deux signatures, celle faite par Sean Donnelly la remise de son véhicule, et celle qu’il aurait du faire en la réinvestissant le lendemain. Oui, aurait du, car il était flagrant que ce n’était pas les deux mêmes hommes qui avaient paraphés ces deux feuilles.

    • « Comment est-ce que j’ai pu passer à côté de ça? » se réprimanda-t-elle seule. Certes, d’un point de vue extérieur, une signature n’était qu’une aiguille dans une botte de foin au vu du nombre important de document que comportait le rapport d’enquête et n’importe qui serait passé à côté. Mais elle n’était pas n’importe qui. Elle était méticuleuse, voire obsessionnelle dans son travail et elle eut envie de se gifler elle-même. Elle rejeta le dossier nerveusement sur son bureau, les sourcils froncés, semblant se souvenir qu’elle n’était pas seule.

    • « Il n’y a que trois personnes qui ont accès au garage. Deux en réalité puisque Lucy est une brave petite femme soumise. Deux hommes et un cerveau. » fit-elle remarquer en fixant le sol pour mieux réfléchir. « Redd n’aurait jamais été assez stupide pour signer lui-même ce qui veut dire que ça ne peut être que Redd. Enfin je veux dire Logan. Logan a du imiter la signature » bafouilla cette dernière, s’emmêlant un instant les pinceaux avec les différents membres de la famille. « Seulement, même avec le document sous le nez, il trouverait une parade. Il serait capable de dire que si votre père est décédé d’une crise cardiaque il ne devait pas être en grande forme le matin même et qu’il a signé en tremblant ou une grossière stupidité de ce genre mais qui mettrait un terme à toute suspicion. On ne peut pas l’attaquer de front. » lâcha la jeune femme en fixant à nouveau Aahron. « Nathaniel est vicieux, vil, mais il est aussi très intelligent. C’est un homme indifférent et froid, et presque rien ne l’atteint, ce qui le rend aussi méprisable que fort. Et surtout il sait frapper là où ça fait mal » posa-t-elle en pointant son index sur sa poitrine, non pas pour mettre en avant ses attributs féminins mais pour désigner son cœur. « S’il a pris part à ça, et il est évident maintenant que les occupants de son garage y ont pris part, il va falloir la jouer aussi finement sinon aussi sournoisement qu’il le ferait. » Elle marqua une pause, se laissant un temps de réflexion, alors qu’un rire nerveux lui échappait. « C’est ironique vous ne trouvez pas. Vous venez m’avouez à moi, la fliquette, que vous avez enfreint à peu près toutes les règles de bonne conduite et la loi à plusieurs reprises et en réponse, je complote avec vous de façon officieuse. Quand je vous disais que vous aviez le don de tout chambouler…. »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 20:33

    Elle ne le prenait pas pour un fou. C’était la première fois depuis qu’ils étaient arrivés à Grayson qu’une personne hors de leur clan restreint ne répondait pas quelque chose du genre : non, Nathaniel est peut-être un peu bizarre, mais il ne ferait pas de mal à une mouche !
    Dakota répondait exactement ce qu’il voulait entendre et il regretta de ne pas avoir emmener Samuel avec lui pour qu’il voit l’expression farouche de la brune et ne l’entende associer les terme vicieux et vil pour parler du garagiste. Il l’aurait assurément prise dans ses bras en lui faisant ses plus plates excuses. Après lui avoir mis la main aux fesses, pour la forme…
    Cette pensée faillit lui arracher un sourire mais le sérieux de la situation l’aida à rester concentré. La gêne qu’il éprouva en laissant son regard s’attarder plus qu’il ne l’aurait dû sur le décolleter de la brune contribua aussi à ce qu’il garde son air sérieux.


    « Oui, on me l’dit souvent en fait » fit-il simplement remarquer, détourna subtilement le regard pour admirer le décor totalement… absent

    Il la laissa méditer quelques instants sur tout ça, essayant lui-même de remettre les deux pieds aux étriers. Ils progressaient, même si pour Dakota, cette révélation ouvrait plus de porte qu’elle n’en fermait pour de bon. De nouvelles questions, de nouvelles solutions à trouver, ils n’étaient pas rendus. Mais au moins, ils n’étaient plus seuls.
    Aussi ironique que soit effectivement leur association.


    « Je pense que l’original ne se trouve même plus au garage en fait » reprit Aahron en poussant un énième soupir « Isaac et moi en avons parlé et il croit que le saccage du garage après notre départ était une façon de maquiller la perte du document… Si jamais on le lui réclame un jour, il pourra simplement déclarer qu’il ne le retrouve pas et évoquer ce cambriolage duquel il a été victime » ironisa le trentenaire avant de prendre une inspiration pour se donner du courage et être capable de passer à la suite

    Isaac et lui avaient évoqué une autre hypothèse, très peu plaisante. Et il doutait que l’inspecteur Sallander l’apprécie elle aussi.

    « Comme je vous l’ai dit… Il n’y avait aucune chance que Nathaniel sache que nous étions passé et nous n’avons pas vandalisé son garage. Vous voyez où je veux en venir ? » il était certain que oui mais ressentit tout de même le besoin de préciser sa pensée, histoire de la rendre plus concrète « Logan n’est pas le seul à être dans le coup. Soit Declan les a mis au courant et les a laissé gérer ça, soit il a lui-même mis en scène le cambriolage après notre départ pour couvrir les arrières du garagiste et faire disparaître la preuve de son implication dans la disparition de nos parents. Dans tous les cas, il apparaît comme suspect… Non ? »



Dernière édition par Aahron Donnelly le Sam 19 Nov 2011, 00:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 23:54

    Une fois de plus, l’inspectrice acquiesça de façon silencieuse aux remarques de Aahron, son esprit carburant à plein régime malgré sa fatigue. Il y a quelques semaines encore, la jeune femme se contentait de mener une vie morne et ne mettait son nez dans les affaires du village que lorsqu’on l’y invitait. Et puis quatre têtes blondes et une métisse étaient arrivés, et voilà qu’elle s’engrenait dans un complot aussi dangereux qu’excitant. Car aussi étrange cette pensée fusse-t-elle, la fonctionnaire ne s’était pas sentit aussi bien depuis longtemps. Pas sur tous les points, mais elle se sentait investit de quelque chose, motivée par un but -commun qui plus est- réellement utile et ça faisait longtemps que de tels sentiments ne l’avaient pas emporté sur le reste, sur tout ce qu’elle ressentait de négatif depuis ce qui lui semblait être une éternité. Il y avait bien son partenaire et ami, mais c’était souvent cette dernière qui le secouait et le motivait, lui étant plutôt l’oreille attentive et l’épaule pleine de réconfort.

    Quoi qu’il en soit, la preuve qui avait été trouvée par les deux aînés ne pouvait pas les faire avancer. Une copie ne valait pas grand-chose, et si le saccage avait été comploté dans l’intention qu’en faisait Aahron, c’était comme remplir un vase d’eau percé. Ça suffisait pourtant à la convaincre de la véracité des propos de son vis-à-vis et c’était sans doute un soulagement pour ce dernier.

    Elle avait laissé échapper un sourire plus large quand il avait répondu à sa boutade, ce qui avait rendu le ton plus léger dans la conversation l’espace d’un instant. Cependant, ce ton repartit rapidement vers un côté plus sombre alors que l’ouvrier lâchait une nouvelle bombe. L’inspectrice fronça de nouveau les sourcils, de contrariété cette fois-ci, et parce que son opinion ne rejoignait pas celle du grand blond pour cet aspect des choses.

    • « J’admet la possibilité que le saccage du garage ait été une couverture pour cacher un autre évènement » admit-elle. « Mais pour Declan…. » commença-t-elle, hésitante. « Je ne le porte pas dans mon cœur et la réciproque est avérée. Notre relation est conflictuelle, je le méprise, il me le rend bien, et je n’aime pas sa façon de travailler. Cela dit, d’aussi loin que je m’en souvienne, Declan a toujours été un homme droit. Il fait partie intégrante de la communauté et sa famille en est un des piliers mais c’est un homme bien, même si ça m’écorche les lèvres de le dire. Et surtout, il déteste Nathaniel probablement autant que vous, surtout depuis qu’il est marié à sa sœur. Je doute qu’il ai eu ne serait-ce que l’intention de le prévenir. Et prévenir Logan serait revenu au même » expliqua cette dernière, qui connaissait mieux les relations entre les villageois que Aahron. « Je ne rejette pas complètement ce que vous dîtes, puisque par logique, s’il est le seul à vous avoir vu…mais s’il est responsable de cela, il doit forcément avoir une autre raison que les Redd. Il serait trop heureux de pouvoir les mettre à mal. » ajouta cette dernière en replongeant ses yeux dans ceux de l’aîné des Donnelly. « Ou alors, une tierce personne vous a vu sans que vous le sachiez, et on retombe à zéro, ce n'est pas inenvisageable » conclut la jeune femme en laissant retomber son dos sur le dossier de sa chaise.
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeSam 19 Nov 2011, 01:08

    Même si se faire rabrouer par l’inspectrice l’agaça dans un premier temps, Aahron réalisa qu’il n’était pas mécontent d’avoir un autre point de vue sur la question. Ses frères et lui avaient la fâcheuse tendance à devenir un brin paranoïaques depuis leur arrivée à Grayson. Il faut dire qu’ils en avaient vu de toutes les couleurs et que rien, ou presque, ne leur avait été épargné.
    Declan les avait déjà menacés plusieurs fois par le passé, leur intimant l’ordre de ne pas faire parler d’eux dans sa ville, comme un de ces shérifs de western ridicules et arrogants qui mâchonnaient de l’herbe à longueur de journée. Il avait mis Isaac en cellule toute une nuit pour leur prouver qu’il ne bluffait pas et commençait à en avoir assez de leurs coups d’éclat.
    Aahron s’était immédiatement figuré que c’était le rouquin qui les avait dénoncés et avait provoqué le saccage du garage. Il ne s’était pas arrêté pour prendre le temps de lui trouver une bonne raison de le faire.
    Mais Dakota possédait le recule nécessaire pour voir plus loin que le bout de son nez et elle venait de le mettre en garde contre ses conclusions peut-être un peu trop hâtives
    .

    « J’sais pas » se contenta-t-il cela dit de répondre, refusant de lui donner tout à fait raison pour ne pas avoir à son manque de jugement

    Nouveau soupir un peu las. Aahron se remit sur ses pieds et commença à faire les cents pas dans le bureau à présent impeccablement rangé de l’inspecteur Sallander.

    « Peut-être que quelqu’un d’autre nous a vu remonter la rue, mais le problème reste le même… Cette personne était au courant de ce que cachait Nathaniel et il a eu peur de ce que nous pourrions avoir trouvé. Les Redd ne sont pas les seuls responsables, c’est certain » expliqua-t-il en venant s’appuyer aux casiers, les bras croisés sur sa poitrine « Je sais que les Redd avaient un genre de repas de famille cette nuit-là, c’est Lucinda elle-même qui l’a dit à Allie pendant qu’elle cuisinait avec elle… C’est aussi pour ça que ma belle-sœur se rendait chez elle » avoua-t-il, faisant référence aux remarques désobligeantes auxquelles il avait eu droit au moment de l’hospitalisation de Samuel « Elle était chargée de s’en rapprocher pour obtenir quelques informations. Vous savez je suppose que mes parents ont prit leur dernier repas à la table des Redd ? S’ils les ont seulement servis… » grinça Aahron, sentant sa gorge se nouer sous l’émotion qui venait de l’étreindre

    Imaginer ses parents, à la merci de cet enfoiré de Nathaniel, était simplement insupportable.

    « Mon frère a été empoisonné. Elle lui a fait quelque chose, j’en suis certain, mais votre labo n’a pas pu identifier quoi. Et s’ils avaient fait pareil à mes parents ? S’ils les avaient empoisonnés eux aussi et… »

    Le trentenaire détourna le regard un instant, avant de se ressaisir et de reprendre la parole d’un ton moins désespéré que précédemment.

    « Vous n’êtes plus en service, là, non ? Parce que j’ai vraiment envie de cette bière maintenant… » sourit-il pitoyablement
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeSam 19 Nov 2011, 02:12

    Elle le regarda faire les cent pas quelques instants avant de fixer ses yeux sur un point de son bureau, lui filant le tournis. La jeune femme ressassa à de nombreuses reprises ce qui avait été dit, s’employant à trouver une explication logique qui lui aurait échappé jusque là, mais il n’y avait que trois solutions qui s’imposaient au moment présent. Un, Declan était vraiment mêlé à cette affaire et ça sonnait le glas du peu de confiance qu’elle avait en lui sur le plan strict du travail et remettait en cause ses facultés de jugements. Deux, une autre personne les avait vus sortir en catimini du garage et avait prévenu Nathaniel, qui avait lui-même déduit les raisons de leur venue dans son garage et avait fait ce qu’il fallait en conséquence. Ou alors, cette histoire mêlait beaucoup plus de personnes qu’ils le pensaient tous, mais on entrait dans une théorie du complot un brin rocambolesque. La fonctionnaire ne réagit qu’à la dernière phrase de Aahron, le toisant pour déceler ou non sa sincérité, puis se leva elle-même pour ranger en sécurité le dossier qu’elle avait partagé avec lui, avant de clore le sujet de l’enquête en ces lieux.

    • « Vous ne devriez pas penser à ce genre de choses avant d’avoir tout clarifié, ça ne ferait que vous ronger de l’intérieur un peu plus chaque jour » conseilla-t-elle en le fixant avec sincérité, avant de lui faire signe de la suivre après avoir attrapé son sac à mains.


    Elle éteignit la lumière de son bureau et le ferma à clé, passant devant le jeune homme pour ouvrir la route. Ils longèrent le couloir pour retomber sur l’accueil, où Dakota salua Amy d’un petit signe de la main. Une fois à l’extérieur, elle s’autorisa une bonne bouffée d’air frais et s’alluma une cigarette bien méritée, tendant machinalement et par politesse le paquet au jeune homme sans savoir s’il fumait ou non.

    • « Vous êtes au courant que le seul bar du coin est un repère de flics? » rit-elle sous cape en désignant une enseigne lumineuse que l’on pouvait distinguer à une centaine de mètres dans la pénombre de la rue.


    Il ne leur fallut donc pas longtemps avant de pénétrer les lieux, où il régnait une ambiance bonne enfant. Dakota était la seule femme présente, comme presque toujours, exceptée la serveuse, mais ça ne l’empêchait pas de se sentir comme un poisson dans l’eau. Elle jeta un regard en coin amusé à celui qui l’accompagnait, avant de le prendre doucement par le bras pour l’inciter à la suivre.

    • « Chef, t’as raté ma tournée, je t’avais dit de te dépêcher. Mais Rowell devrait payer la sienne une fois qu’il se sera fait ridiculiser au billard. T’en es?»
      « Seulement si mon invité est inclus » répondit-elle en désignant Aahron d’un mouvement de tête.
      « T’es la chef …chef » se contenta-t-il de répondre en haussant les épaules, saluant brièvement d’un signe de tête amical l’inconnu qui pénétrait le cercle sacré. « J’vous apporte ça dans une ou deux minutes »


    • « Venez on va s’installer » suggéra Dakota en prenant soin de les mettre en peu en retrait de la salle pour ne pas qu’il subisse les railleries de ses coéquipiers le reste de la soirée.


    Posant son sac à main sur une chaise, elle prit place autour d’une petite table ronde, attendant que son « invité » en fasse autant, face à la salle mais n’entendant que les rires sonores après ce qu’elle supposait être les blagues grivoises de coutume.

    • « Pas de regrets? »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeSam 19 Nov 2011, 02:40

    C’était quand on voulait avoir l’air avenant et décontracté qu’on avait l’air d’un pervers dans un vestiaire d’adolescente en train de se changer…
    Aahron n’avait jamais mis les pieds dans un bar de flics par le passé et si son ancienne bande de potes avait eu vent de l’affaire, il en aurait eu pour des années à subir leurs railleries et à devoir payer des tournées pour se faire pardonner.
    Le jeune homme avait senti els regards se braquer sur lui au moment où il avait passé la porte, mais il s’était forcé à continuer d’avancer et à avoir l’air à sa place ici, aux côtés de Dakota. C’était peut-être de là que venait toute cette attention qu’on lui portait : le fait qu’il apparaisse dans ce bar en compagnie d’une fille aussi mystérieuse de l’inspecteur Sallander. Peut-être était-elle plus ouverte et chaleureuse avec ses collègues, mais il en doutait un peu… Ca ne collait pas avec l’image qu’il avait d’elle.

    Passant une main dans sa nuque, il adressa quelques signes de tête aux hommes qui prirent la peine de le saluer, jetant des regards aux alentours. Bon Dieu, il avait plus que jamais l’air d’un touriste !

    Il emboita docilement le pas à Dakota et s’installa à la table qu’elle leur avait dégoté. Il n’était pas mécontent qu’elle ait préféré qu’ils s’isolent un peu. Aahron n’était ni du genre timide, ni du genre asocial, même si ces dernières années, son divorce l’avait amené à se replier sur lui-même. Il avait toujours eu la tchatche et il ne lui aurait sans doute pas fallut très longtemps pour se mettre les collègues de la jeune femme dans la poche, mais il serait plus à l’aise avec la brune pour seule compagnie.


    « Ils ne m’font pas peur. J’ai grandi à Cleveland et je suis prêt à parier ma chemise que nos flics sont plus coriaces que les vôtres ! Et j’en ai maté plus d’un ! » se gaussa-t-il en tirant un instant sur sa chemise à carreau, avant de reprendre d’un air coupable « Bon, ok, disons simplement que je courrai un peu plus vite qu’eux et que j’ai toujours été chanceux. Et puis Isaac avait quelques combines pour me tirer d’affaire quand je me faisais pincer malgré tout. C’est le malin de la bande… Mais je vais éviter de parler évasion de garde à vue à une inspectrice dans un bar de poulets » la provoqua-t-il pour détendre un peu l’atmosphère et lui prouver une bonne fois pour toute qu’il était un mâle pur et dur et qu'il lui en fallait plus pour l'intimider…

    Après son petit moment émotion de tout à l’heure, il fallait qu’il remonte un peu sa jauge de virilité.

    « Vous venez souvent ici après le boulot alors ? » demanda-t-il, histoire de faire la conversation plus que parce que la réponse l’intéressait vraiment

    D’autant qu’irrémédiablement, cette question serait suivi d’un petit : vous n’avez pas de famille qui vous attend ? qu’il savait déplacé vu la conversation téléphonique qu’il avait captée plus tôt dans la soirée.
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeSam 19 Nov 2011, 03:04

    Maintenant qu’elle était installée, la jeune femme pouvait réellement se détendre et profiter de cette fin de soirée en oubliant le boulot et ses problèmes. Et puis elle n’était pas en mauvaise compagnie, bien qu’elle évite de trop s’attarder sur le sujet, il fallait avouer avec objectivité que Aahron était loin d’être désagréable à regarder, ce qui lui valut d’ailleurs un rapide coup d’œil en coin alors qu’il prenait place à ses côtés.
    L’inspectrice appréciait cet endroit, l’ambiance bon enfant qu’il dégageait et elle était certaine de ne trouver ici aucun lourdaud pour la draguer ou l’ennuyer, ni aucun homme incapable de tenir l’alcool et cherchant les ennuis. Des officiers, comme elle, cherchant juste à se détendre avant d’aller retrouver leur famille. En règle générale, sa place était au comptoir et elle commandait systématiquement de la tequila, à tel point que le barman et la serveuse ne se donnaient même plus la peine de lui demander ce qu’elle désirait boire.

    C’était souvent le même rituel. Une journée de travail, un ou deux verres, une partie ou deux de billard ou de fléchettes, adorant mettre à l’amende les petits vantards qui souhaitaient mettre minable leur supérieur hiérarchique, un dernier verre pour la route et un retour à la maison.
    Mais ce soir, elle put écouter avec attention le discours de Aahron, qui se vantait de ses prouesses de jeunesse, lui faisant arquer un sourcil qui aurait pu se traduire par ‘voyez vous ça’, un sourire accroché aux lèvres.

    • « Les faits remontent à quand parce que ladite inspectrice peut encore vous passer les menottes et vous coller en cellule pour la nuit vous savez, elle est assez vicieuse et sadique pour ça, mais que ça reste entre nous, je n’aimerais pas me la mettre à dos, il parait qu’elle n’est pas très commode » souffla-t-elle en baissant le ton comme si c’était un secret d’état.


    À vrai dire, c’était assez bon de se laisser aller à quelques plaisanteries, surtout avec Aahron, avec qui elle avait toujours parlé de sujets graves et sérieux, voir déprimants. Quant à sa question, elle ne chercha pas à l’éluder, même si par cette simple réponse elle donnait plus d’informations sur sa vie qu’il n’y paraissait. C’est pourquoi elle décida de la jouer franc jeu pour clore le débat.

    • « L’ambiance est toujours meilleure que celle d'une grande maison vide » affirma la jeune femme en plantant son regard dans le sien. « Et pas d’inspectrice ici…c’est Dakota. Comme vous l’avez si bien dit vous-même je ne suis plus en service. D’ailleurs où sont Crawford et ces fichues bières?! »
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeSam 19 Nov 2011, 12:59

    Aahron laissa échapper une exclamation faussement cynique face à la menace de Dakota d’une nuit au mitard. Maintenant qu’elle énonçait sa crainte de tantôt aussi clairement et de cette manière, il se sentait un peu ridicule d’y avoir songé et d’avoir douté d’elle.
    C’était légitime évidemment et, après tout ce qu’ils avaient traversés, ses frères et lui, faire confiance aveuglément au premier venu serait tout bonnement suicidaire. Même si Sallander leur avait apporté son aide en menant l’enquête sur les muffins empoisonnés et en accélérant le travail de recherche pour les éclairer rapidement sur la question, il pouvait simplement s’agir d’une ruse pour mieux les tromper. L’idée qu’elle avait accepté qu’ils comparent leurs dossiers pouvaient même être simplement destiné à savoir ce qu’ils avaient trouvés jusque là… Après tout, n’avait-elle pas avoué elle-même avoir grandi à Grayson et y avoir encore de la famille ? Peut-être pourrait-elle utiliser la conversation qu’ils avaient eue contre lui à un moment ou un autre pour le faire chanter.
    Mais encore une fois, ça n’était pas ce que lui disait son instinct. Son instinct lui soufflait qu’il avait bien fait de venir la trouver et de partager les informations qu’Aahron possédait avec elle. Dakota l’avait déjà aidé à y voir un peu plus clair ou au moins l’avait-elle réconforté dans l’idée qu’ils étaient sur la même piste. Son statut et le pouvoir qui s’y associait allait leur ouvrir quelques portes, même si elle ne voulait en enfoncer aucune et préférait rester discrète pour le moment.
    Mais plus important encore, ils avaient une allié. Quelqu’un qui les croyait et voulait connaitre la vérité, peu importe ses conséquences.

    Il retrouva son sérieux quelques temps lorsqu’elle répondit à sa question à propos de l’emploi du temps de ses soirées. Il comprenait parfaitement cette notion de maison vide… Sauf qu’à l’époque de son divorce, pour sa part, il préférait se complaire dans son malheur et rentrer s’effondrer chez lui. SA mère l’avait trouvé plus d’une fois, complètement ivre, tandis qu’elle venait s’assurer qu’il remplissait encore son frigo. Elle en profitait pour laver l’endroit de fond en comble et lui faire quelques lessives et un peu de repassage. Elle emmenait parfois Aidan avec elle, refusant de se séparer très longtemps de son poussin et espérant faire réagir son ainé. Mais voir le regard choqué ou déçu de son plus jeune frère n’avait fait que le sentir plus minable encore à chaque fois.
    Aahron préféra ne pas rebondir sur le sujet et la laissa changer de sujet pour parler des bières qui manquaient effectivement à leur table
    .

    « Et le tutoiement, c’est possible aussi ? J’ai toujours eu du mal à appeler quelqu’un par son prénom en le vouvoiement. Vous reprendrez bien un peu de céleris, Dakota ? » fit-il mine de la question d’un ton guindé « Non, vraiment, ça ne me parait pas naturel ! …Ah, je crois que voilà nos bières » signala-t-il alors que le dénommé Crawford entrait dans son champ de vision

    Il adressa un sourire franc à l’homme qui ne le lui rendit pas et se contenta de déposer deux bouteilles au centre de leur table. Aahron le remercia et s’attarda à observer l’étiquette. En tant qu’irlandais, il se devait de vérifier qu’il n’avalait pas n’importe quelle pisse, son organisme ne s’en remettrait pas. Lorsqu’il releva les yeux pour complimenter les choix de fournisseurs du bar, il remarqua que Crawford ne l’avait pas quitté des yeux, sa propre bière en main. Dakota faisait mine de ne rien voir et, sans prendre la peine de trinquer avec lui, elle sirotait déjà sa boisson.

    « Vous êtes de la maison ? » demanda finalement le flic, le regard soupçonneux
    « Neh. Mais j’suis dans les maisons. J’m’occupe de chantiers » expliqua-t-il sobrement, portant sa bière à ses lèvres
    « Et comment se porte votre casier ? »
    « Personne n’a eu besoin d’y toucher depuis un moment, mais c’est comme les femmes, les années d’inactivités ne le feront pas redevenir vierge. Aahron Donnelly. Avec un h après les deux a, si jamais vous vouliez y jeter un œil avant de poursuivre notre entretien » ajouta-t-il en gardant un ton parfaitement neutre
    « Ce sera pas nécessaire » tiqua Crawford sans se démonter, avant d’enchainer « Vous n’êtes pas d’ici »
    « Neh, je viens de Cleveland »
    « Irlandais ? »
    « Irlandais » confirma Aahron en avalant une nouvelle gorgée de sa bière
    « Les irlandais sont bons pour deux choses… boire et cogner »
    « Il parait. Le truc c’est que quand on entend ce genre de conneries, tout ce qu’on a envie de faire, c’est boire pour oublier, ou cogner »
    « Vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux ? » demanda l’homme en les désignant, lui et sa supérieure qui semblait apprécier cet échange
    « Pas vraiment. On est justement là pour apprendre un peu à se connaitre. Enfin,….je crois » ajouta-t-il en posant un regard interrogateur sur la jeune femme

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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeSam 19 Nov 2011, 19:26

    Tapant ses doigts sur ses jambes croisées signe de son impatience, la jeune femme tourna le regard vers son compagnon de soirée, ne voyant rien à redire à sa proposition. Il est vrai que l’inspectrice n’était pas genre à faire de cas des formules de politesse et prenait souvent la mauvaise habitude de tutoyer tous ceux qu’elle voyait plus jeune qu’elle, dans ses âges, ou ceux qu’elle méprisait. Mais dans son milieu professionnel et pour se détacher des personnes qu’elle ne faisait que croiser, elle s’imposait une distance nécessaire. Exceptés les interrogatoires qui s’éternisaient et qui lui faisaient perdre son sang froid, surtout quand cette dernière se trouvait face à un adolescent qui la prenait de haut, le vouvoiement était sa clé de voûte. Il n’en restait pas moins que dans ce bar, elle était une femme lambda comme une autre, à boire une bière pour effacer une longue journée, et qu’elle envoyait se faire foutre toute la bienséance qu’elle s’imposait d’ordinaire.

    • « Comme tu veux » se contenta-t-elle donc de répondre, brisant ainsi le respect des distances, son attention déviant vers le collègue qui venait les soulager de leur soif.


    Elle s’attendait d’ailleurs à ce que ce dernier lui envoie une petite vanne et retourne à sa partie de billard avec les autres mâles alpha présents dans le bar, mais il semblait qu’il en avait décidé autrement. Et c’était reparti…prenant l’option de s’en amuser, Dakota préféra le goût de sa bière qu’à interrompre immédiatement ce qui allait suivre. Après tout, ça risquait d’être divertissant voir amusant suivant les réactions de Aahron, et celle-ci ne regretta pas son choix. On se serait crut dans un mauvais film de cow-boy et dans un concours de testostérone, à savoir qui allait marquer son territoire et évincer le plus faible, mais c’était tout de même très sympa d’un œil externe.
    La fonctionnaire faillit d’ailleurs s’étouffer après la comparaison de l’irlandais sur les femmes et son casier judiciaire, laissant échapper un léger rire, seule participation active au débat. Il faut dire que l’étranger avait de la répartie, ce qui pimentait un peu le débat. Elle eut cependant une envie subite de lever son majeur en direction de Crawford quand il l’inclut dans son petit jeu. Sans rancune néanmoins, puisque le seul qui partageait sa table les autres fois était Fredrick.

    • « Quelque chose dans ce goût là » répondit-elle en levant sa bière en direction du jeune homme, avant de reporter son attention sur son collègue. « C’est bon fiche lui la paix Crawford, tu es aussi subtil qu’un irlandais dans un bar à flics » le prévint-elle avec amusement cependant.
      « Je ne vois absolument pas de quoi tu parles chef » protesta mollement l’officier en levant les mains en l’air.
      « Je vais te faciliter les choses pour ton rapport. Non Aahron n’est pas mon mec. Non je ne me détendrais pas avec lui cette nuit. Alors oui, je serais toujours une peau de vache au bureau demain » affirma cette dernière en buvant une autre gorgée de sa bière.
      « T’es trop perspicace, c’est pas humain »
      « Ou alors vous êtes trop prévisibles et pour des flics, c’est assez inquiétants. Si tu veux le tester, trouve autre chose, parce que là tu ressembles à un amoureux jaloux et c’est pathétique » le rabroua cette dernière dans un demi sourire.
      « Vous m’avez percé à jour inspecteur Sallander » avoua-t-il de façon ironique, ce qui fit se tourner Dakota vers le grand blond.
      « Si ton côté irlandais prend le dessus et que tu veux le cogner, je ne te passerais pas les menottes » proposa la jeune femme alors qu’elle s’attirait un rire moqueur de la part de son collègue.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeDim 20 Nov 2011, 11:58

    « C’est bon fiche lui la paix Crawford, tu es aussi subtil qu’un irlandais dans un bar à flics »

    Aahron se fendit d’un sourire. Il l’avait méritée celle-ci…
    Avalant une nouvelle gorgée de sa bière, il suivit le reste de l’échange avec amusement, à présent totalement détendu. Il s’était attendu à ce genre d’attitude de la part des collègues pratiquement exclusivement masculin de Dakota.
    Il vivait le même genre de scènes après un chantier, quand son équipe et lui allaient se détendre dans un des pubs du coin. Nina était la seule employée à ne pas avoir l’entrejambe gonflées de testostérone et lui et les gars formaient toujours une barrière de sécurité autour d’elle partout où ils passaient. Tous les types qui l’approchait et même ceux que l’hispanique emmenait avec elle, avaient droit à un interrogatoire en bonne et due forme, souvent agressif et chargé de menaces. Ils se relayaient pour tester le type et s’assurer qu’il était digne de confiance avant de faire leur rapport à Nina. Généralement amusée et flattée par leur comportement, elle ne suivait cela dit jamais leurs conseils…


    « C’est bon à savoir ! Cela dit, une vraie bagarre d’irlandais implique tous les clients d’un bar en général, alors de toute façon, le temps que vous gériez la crise, j’aurai déjà mis les voiles. Mes frères et moi avons développés des techniques de fuite imparables » ajouta-t-il dans un haussement de sourcils évocateurs
    « Alors comme ça, vous êtes du genre à fuir » s’exclama moqueusement Crawford
    « Devant les poulets ? Yay ! » confirma-t-il sans honte « Y a pire qu’un flic en colère vous savez, y a la matriarche irlandaise furieuse qui attend votre sortie de cellule pour vous donner un avant goût de l’enfer… »
    « Hin ! Fils à maman en plus de ça ! Qu’est-ce que tu lui trouves à c’type Dakota ? »
    « Vous n’avez jamais fréquenté d’irlandaise donc… » fit simplement remarquer Aahron en avalant une nouvelle gorgée de bière

    Quelques souvenirs pénibles remontèrent à la surface. Ils n’étaient pas désagréable parce qu’ils mettaient en scène sa mère lui hurlant dessus, lui filant des tapes derrière la tête ou servant à ses frères son plat préféré avant de faire atterrir une plâtrée d’endive cuites dans son assiette à lui… Il lui était pénible de les revivre parce qu’il savait que Margaret n’aurait jamais plus à inventer des stratagèmes pour les punir lui, Isaac, Samuel, Aidan ou son petit fils. Elle ne connaitrait même pas les jumelles d’Allie et pire encore, les jumelles n’auraient aucun souvenir d’elle.
    C’était à pleurer…


    « Bon… Je vous laisse. Mais je vous garde à l’œil » les prévint Crawford en pointant index et majeur en direction d’Aahron avant de les pointer vers ses yeux et de finalement s’éloigner

    Aahron laissa passer quelques secondes de silence avant d’adresser un sourire à Dakota.

    « Il n'a pas été mauvais. Mais selon moi, il avait plus l’air d’un grand frère surprotecteur et musclé dans une cour de récréation que d’un amoureux jaloux… J’ai longtemps pensé qu’une femme n’avait pas sa place dans ce genre de métier, qu’elle affaiblissait ses collègues et les mettait en danger par sa simple présence » confessa Aahron, ne sachant pas vraiment à quels dangers il risquait de s’exposer avec ce genre de propos sexistes
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeDim 20 Nov 2011, 21:07

    Tout en écoutant attentivement et avec amusement la suite de l’échange entre les deux hommes, la jeune femme imaginait déjà son collègue taper le nom de Aahron Donnelly le lendemain dans la base de données pour vérifier avec plus de finesse l’état de son casier, avant de venir lui faire un petit rapport. « Tu sais ce qu’il a fait? Non mais tu sais où tu mets les pieds? ». Évidemment elle le savait, puisque cette dernière avait fait elle-même cette démarche il y a de cela des mois, sans trouver rien de vraiment important à noter, rien qui l’empêchait en tout cas de lui venir en aide aujourd’hui et de se mouiller pour ses beaux yeux. À la question de ce qu’elle lui trouvait, elle aurait bien répliqué qu’il n’était pas flic et que c’était déjà un gros avantage en soit, juste pour rabattre le caquet à son subordonné, mais ses pensées la conduisirent ailleurs quand il évoqua sa mère.

    Elle aurait aimé dire que la mort de la sienne la toucherait au moment voulu mais elle n’en était pas certaine. Son père était décédé il y une bonne dizaine d’années d’un cancer et elle s’était sentie terriblement vide lors de son enterrement. Pas vidée par la tristesse et le chagrin, mais bel et bien parce qu’aucun sentiment particulier ne l’avait fait réagir. C’était un homme capricieux et autoritaire, pas aimant ni avec sa femme ni avec elle, et Dakota avait su rapidement que le fait d’être une fille y avait été pour beaucoup. Quant à sa mère, cette dernière avait tenté de revenir vers elle à la naissance de Mimi, mais la trentenaire avait refusé que cette mégère acariâtre n’impose ses idées éducatives et sa vision de la vie à sa petite princesse. Sa propre fille n’ayant jamais réclamé après elle, cela avait facilité les choses, et ses visites à Grayson n’était en rien une excuse pour aller frapper à sa porte.

    Elle ne revînt vers les deux hommes qu’à la menace déguisée de Crawford, se contentant de hocher la tête pour lui faire plaisir, avalant une autre gorgée de sa boisson. Et le discours qui suivit lui fit arquer un sourcil interrogateur et moqueur, probablement aussi un peu vexée, vers Aahron.

    • « Pourquoi? Parce que quand je leur demande de couvrir mes arrières, ils pourraient le prendre au premier degré? Ou simplement parce qu’ils se sentiraient obligés de faire plus attention à moi et seraient moins concentrés sur leur travail juste parce que je suis censée être plus fragile et émotionnellement instable? » demanda cette dernière en se penchant vers lui. « Ce que tu es vieux jeu » la rabroua la jeune femme dans un léger rire. « Tu sais combien nous sommes de femmes dans ce commissariat? Trois. Une à l’accueil, une au secrétariat, et moi aux commandes. Et je n’en suis pas peu fière. J’ai passé mes premières années de métier à essayer d’être la meilleure juste pour qu’ils me voient à leur niveau, et la plupart pensent maintenant que j’en ai une paire entre les jambes. C’est aussi pour ça qu’ils sont si familiers en dehors du travail, parce qu’ils arrivent à oublier que je suis une femme. Ils s’en sont juste souvenus ce soir parce que je suis venue accompagner. » expliqua Dakota en regardant ses hommes lancés dans un concours de fléchettes et de paris au perdant.


    Elle soutînt son regard un long moment, par défi sans doute, s’enfilant une bonne rasade de bière pour clôturer son monologue, avant d’ajouter.

    • « Alors non monsieur, je ne pense pas que nous affaiblissons les hommes par notre présence, je pense que vous êtes faibles dès le départ » le rembarra l’inspectrice dans un sourire, se la jouant elle aussi sexiste.

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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeDim 20 Nov 2011, 22:37

    Elle venait de mettre le doigt sur tous les arguments qu’il avait pu sortir en société lorsque la question venait sur le tapis. Elles étaient des distractions, des objets de convoitises et donc de jalousie, des êtres émotionnellement instables qui les déstabilisaient, les bouleversaient et les faisaient se comporter comme des primates stupides…
    Mais tout ça, c’était avant, comme il l’avait signalé dans sa formulation
    .

    « Touché ! » s’exclama-t-il avant de laisser échapper un petit éclat de rire franc « Mais pour ma défense, j’ai parlé au passé ! J’ai effectivement pensé que vous étiez… bon, disons-le clairement : des boulets pleurnichard à nos chevilles ! Mais j’étais même pas en âge de boire à cette époque et j’ai évolué un minimum depuis, heureusement »

    Il avala une bonne gorgée de sa bière avant de la déposer sur la table ronde puis croisa les bras et s’y appuya.

    « J’ai été voir mon ex-femme plaider une fois et…et bon sang, j’aurai pas aimé être à la place de l’accusé ! NI des témoins ou même du jury ! Elle était impitoyable ! Une vraie lionne ! C’était impressionnant » raconta Aahron, aujourd’hui encore impressionné par la prestation donnée par Trisha cette fois-là « Après ça, j’ai rencontré une femme sur un chantier. Quand on l’a vu débarquer avec son casque, son bleu de travail trop grand, ses p’tits bras rachitiques et ses grands yeux maquillés… On s’est franchement bien marrés. Elle avait vraiment pas al tête de l’emploi et on lui a laissé deux heures avant de commencer à se plaindre de la tâche et quatre pour se tirer »

    Il marqua une pause pour ménager sons suspense, satisfait de sentir l’intérêt de Dakota pour ce qu’il avait à dire. Il n’avait plus vraiment l’habitude de parler et d’être écouté… Ces derniers temps, ses frères et lui ne s’adressaient la parole que pour se disputer, parler de leur enquête en cours ou contre les Redd. Ils évoquaient rarement leurs souvenirs, à moins d’être motivés par la présence d’une tiers personne, comme Charlie. Mais la plupart du temps, elle restait collée à Sam et ils inventaient leurs propres souvenirs tous les deux…
    Il y avait bien Julie mais très franchement, Aahron ne se sentait pas d’avoir de longues et profondes discussions sur al vie avec une adolescente d’à peine dix-huit ans qui en paraissait quinze.


    « Il lui a fallut deux heures pour nous clouer le bec. Ce jour-là, un des gars est tombé dans le vide sanitaire. Il était distrait par Leanor –la fille en question- et n’a pas vu que Douglas avait ouvert la trappe… On était tous pétrifiés, mais pas elle. Elle a pris les choses en mains, l’a sorti de là, a posé un garrot sur sa jambes blessée en nous distribuant des ordres qu’on suivait sans broncher… Elle était vraiment impressionnante. Le soir, on est tous allé boire un verre au bar près de l’hôpital et Leanor nous a tous vu rouler sous la table… Elle m’a avoué après quelques semaines qu’elle nous avait hypnotisé avec son décolleté pour nous faire croire qu’elle buvait autant, ce qui était faux » ricana Aahron, encore amusé par ce souvenir aujourd’hui « Oh et puis bien sûr, il y avait ma mère… J’avais le modèle de la femme forte et dévouée parfait sous mon toit, mais il m’a fallut des années pour le réaliser ! » sourit-il, un brin de nostalgie dans le regard « Et toi ta mère, c’est quel genre ? » demanda-t-il finalement, se ressaisissant de sa bière
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 23:08

    Au lieu de se vexer à la première remarquer du grand blond, Dakota préféra laisser s’échapper de ses lèvres pleines un rire franc, évitant d’ajouter un « je te le fais pas dire » en guise d’affirmation. S’il avait changé tant mieux pour lui et ses futures ’amies’ et tant mieux pour elle parce qu’elle n’aurait pas à le trouver antipathique comme tous les sexistes que l’inspectrice rencontrait. Le dernier ne date était le tenancier du drugstore et sa chemise sur laquelle il avait renversé de la bière se souvenait encore de cet échange musclé. Cette pensée lui donna d’ailleurs l’occasion de reprendre de la bière, qui termina dans une gorgée au fond de sa gorge et non sur son chemisier.
    Non ce qui la fit tiquer d’avantage, c’était la façon dont l’ouvrier parlait de son ex-femme sans gêne, presque avec détachement et banalité. Elle ne savait depuis combien de temps son compagnon de soirée était divorcé, ou ne s’en souvenait plus, mais la jeune femme ne pouvait s’empêcher de faire la comparaison avec sa propre situation.

    Pour sa part, la trentenaire avait encore du mal à parler de son ex-mari à quiconque, même à son coéquipier et meilleur ami quand il lui en demandait des nouvelles. La raison était simple, parler de lui au passé ne la faisait pas se sentir à l’aise et elle trouvait que quelque chose sonnait faux. À chaque fois qu’elle rentrait le soir chez elle et qu’un courant d’air faisait claquer une porte, cette dernière s’attendait à en voir surgir Patrick, le sourire aux lèvres et le nœud de cravate de travers, son attaché case à la main. Mais à chaque fois, elle faisait écho à un silence de plomb. Sans doute un jour la brunette en parlerait de cette façon, dans un futur qui lui semblait très loin, et quand elle aurait cessé d’espérer qu’un jour il reviendrait vers elle. Stupide et pathétique petite fille pleureuse. Pour le coup, la jeune femme aurait donné raison au grand blond assis à ses côtés.

    Captivée par ce qu’il lui narrait, elle posa elle-même ses avants bras sur la petite table ronde, un demi-sourire fixée sur les lèvres face à l’anecdote que ce dernier semblait prendre plaisir à se remémorer et à lui faire partager. Un sourire qui s’amenuisa quand il en vînt à lui poser une question sur sa mère. Elle resta un instant coite, ne sachant pas vraiment comment ça lui était tombée dessus sans qu’elle le voit venir, un silence s’installant, alors qu’elle ouvrit la bouche à plusieurs reprises pour tenter de trouver les mots justes.

    • « Ma mère » ricana-t-elle en jouant avec sa bière, peu à l’aise avec le sujet. « Elle était un genre de Lucy Redd, en moins séduisante. Dans la vision que j’ai de Lucy bien entendu. C’était une femme soumise, d’une autre époque. Il faut dire que mon père n’était pas un tendre, pas le genre à montrer son affection, même subtilement. Elle était le genre de femme à le laisser parler à sa place, à taire ses opinions quand elles n’allaient pas dans le sens de son mari et à aller à la messe tous les dimanches. D’ailleurs, elle n’a pas apprécié de m’avoir pour fille. Je n’étais pas désagréable à regarder à l’époque et les garçons du coin me tournaient autour, et on aurait dit que c’était de ma faute parce que je les tentais involontairement. Pourtant, avec mes jeans troués et rangers, je ne faisais rien pour leur plaire. » commença-t-elle en marquant une légère pause. « Je pense qu’elle aurait voulu que je sois comme tous les autres, que je reste à Grayson et épouse un mec du coin. Alors quand j’ai mis les voiles à Gower et me suis enrôlée dans les forces de police, ça a mis un point final à notre relation. Si tenter qu’on ai réellement eu une relation mère-fille un jour » souffla-t-elle sans pourtant ressentir aucune tristesse ni déception. C’était la fatalité voilà tout. Elle avait construit sa famille après ça, même si ça n’avait pas fonctionné.


    Buvant sa bière, elle préféra cela dit changer de sujet plutôt que refaire le fil de sa jeunesse non dorée au sein de la communauté sur laquelle elle enquêtait à présent.

    • « Quoi qu’il en soit, je suis de l’avis de ce dicton populaire qui dit que la supériorité des femmes réside dans le fait de faire croire à l’hommes qu’elles leur sont inférieures » conclut-elle dans un clin d’œil.
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeMar 22 Nov 2011, 13:15

    Aahron grimaça en entendant son interlocutrice évoquer sa mère. Son attitude avait soudain changé et elle s’était montrée plus froide que jamais, tendue, fuyante, un peu sur la défensive. Le sujet la touchait clairement, à un niveau que le trentenaire ne pouvait pas vraiment mesurer avec le peu d’informations qu’il possédait sur le passé de Dakota mais qui lui donnait tout de même une bonne idée de ce que la brune avait dû endurer.
    Margaret, sous ses airs de dragon, avait été une véritable perle. Une mère poule qui ne se laissait pas marcher sur les pieds par ses garçons, mais ne laissait personne les ennuyer non plus. Elle les menait à la baguette avec fermeté, tout en ne se privant d’aucun élan d’affection.
    Il était vraiment désolé pour Dakota qu’elle n’ait jamais connu ce genre de relation et ne partage rien de plus que quelques gênes avec sa génitrice.

    L’idée de se faire moralisateur et de lui faire comprendre qu’on avait malgré tout qu’une mère et qu’il fallait la choyer et en profiter tant que c’était possible le traversa. Mais il la repoussa bien vite. Ce n’était pas sa place et, même si elle s’était permis quelques réflexions par le passé sur leur façon de gérer la situation à Grayson, ça n’était pas comparable.
    De toute façon, elle avait changé de sujet rapidement, ne lui laissant pas l’occasion de rebondir sur ses propos
    .

    « Tant que ça vous permet de dormir sur vos deux oreilles malgré nos ronflements, vous pouvez bien penser ce que vous voulez ! » sourit-il en avalant une énième gorgée de sa bière

    Un silence un peu pesant s’installa et aucun d’eux ne trouva vraiment comment le combler dans un premier temps. Dakota semblait un peu plus distante, résultat du sujet abordé juste avant, et Aahron ne savait pas vraiment comment remédier à ça. Il n’avait plus eu de tête à tête avec une femme depuis… des années. Peut-être même depuis ses sorties avec Trisha qui remontait à la fin de son adolescence. Le réaliser accru encore un peu son malaise et il sentit une vague de chaleur désagréable l’envahir. Il n’était pas dans l’optique d’un rendez-vous amoureux mais c’était tout de même une bonne occasion pour eux d’apprendre à mieux se connaitre et à renforcer le lien de confiance qu’ils essayaient d’établir. Il ne voulait pas tout gâcher.
    Se raclant nerveusement la gorge, il en profita pour lancer un regard sur le décor, surprenant le regard de quelques collègues de Dakota qui se détournèrent plus ou moins discrètement.
    Il continua de se creuser la tête, repoussant les sujets qui lui venaient et n’étaient pas approprié. Aahron ne pouvait décemment pas questionner la jeune femme sur le reste de sa famille, ayant compris qu’elle ne pouvait pas souvent voir sa fille et qu’elle ne portait pas d’alliance. Et il avait peur que la question lui soit finalement retournée et de devoir s’étendre sur le sujet de sa propre famille…
    Il ne pouvait pas non plus recommencer à parler du dossier en cours, ils avaient fui le bureau pour justement laissé tout ça derrière eux.
    Alors quoi ?
    La solution de facilité…


    « J’reviens » lâcha-t-il après avoir repéré la porte des toilettes « Je peux te faire confiance avec la bière ? Pas de poison indétectable dans la poche... ? »
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Dakota Sallander
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitimeMer 23 Nov 2011, 00:31

    Un faible sourire étira ses lèvres pour répondre silencieusement à la dernière pique du grand blond, alors que celui-ci l’abandonnait pour soulager un besoin pressant. Elle put alors enfin le plus long de ses doigts en direction de ses subalternes, qui se regardèrent de concert en riant de manière peu subtile avant de repartir à leurs occupations. Ils savaient qu’ils en baveraient demain mais continuaient leur petit manège de machos curieux et protecteurs. Une vraie bande de masochistes. Et pendant ce laps de temps, la jeune femme eut aussi tout le loisir de regretter les paroles qui venaient de sortir de sa bouche. Qu’est-ce qui lui avait pris de s’épancher ainsi sur sa vie privée? Certes, ce n’était qu’une partie légère quant à son enfance, mais c’était déjà trop à son goût. Ce n’était pas dans ses règles, dans son mode de fonctionnement, Dakota ne parlait jamais de sa vie privée à quiconque sortait de son petit cercle fermé, et ledit cercle ne comptait en réalité qu’une seule personne, Fredrick. Un moyen de se protéger, un sauf conduit, une règle basique de sécurité, peu importe, elle continuait de glisser sur la pente savonneuse le long de laquelle elle s’était engagée et il lui était de plus en plus difficile de la remonter.

    Il faut dire que l’inspectrice trouvait la balance quelque peu déséquilibrée, ce qui lui déliait plus facilement la langue. Elle connaissait beaucoup de choses sur Aahron, sur sa famille, sur son passé, en bref, tout ce qui avait pu être consigné sur un morceau de papier, et ce dernier ne connaissait d’elle que son patronyme, sa fonction, et ce qu’elle laissait entrevoir, c’est-à-dire peu de choses. Et après ça, la fonctionnaire leur demandait à lui et ses frères de lui accorder leur confiance pour faire progresser l’enquête. Était-ce réellement ça ou se ramollissait-elle à ce point? La dernière hypothèse plausible est que la trentenaire en avait peut-être assez de se cacher derrière un masque de froideur dès qu’elle se retrouvait en société. Celle-ci sortit de ses pensées quand elle sentit sa poche vibrer, ou ce qu’elle contenait, et elle colla rapidement son combiné à l’oreille.

    • « Sallander » lâcha-t-elle de façon automatique.
      « Très amicale comme façon de s’annoncer » ronchonna une voix masculine de l’autre côté, celle de son coéquipier. Il ne la laissa pourtant pas répondre. « Tu peux me rendre un service? J’ai besoin d’un renseignement sur une enquête en cours, la famille ma tanne au téléphone depuis ce matin et… »
      « Je ne suis plus au bureau, je prends un verre au QG » le coupa la brunette, entendant par cette dénomination le lieu habituel où ils se retrouvaient.
      « Tant pis! » souffla ce dernier. « Tu veux que je vienne t’y retrouver, ça fait longtemps qu’on n’a pas pris le temps d’un verre »
      « Je…je ne suis pas seule » l’informa Dakota, réalisant effectivement qu’elle n’accordait plus beaucoup de temps à son seul véritable ami.
      « Oh…. » se contenta-t-il de répondre, visiblement surpris et…gêné?
      « Ce n’est pas ce que tu crois, Aahron Donnelly est venu me trouver au commissariat pour me relancer sur l'enquête de ses parents. Il avait envie d’une bière, je ne refuse jamais une bière après le boulot, question de principe, fin de l’histoire »
      « Oh…. »
      « Ce n’est pas ce que tu crois! » répéta cette dernière, agacée.
      « Je n’ai rien dit »
      « Tu l’as pensé tellement fort que les ondes l’ont transmises en paroles de mon côté de la communication »
      « C’est juste que…ce n’est pas…dans tes habitudes » tenta le jeune homme, son éternelle inquiétude au fond de la gorge, qui la touchait parfois, l’énervait de temps à autres, ou l’incitait à la pitié en de rares occasions.
      « Je te signale que c’est toi-même qui m’a dit de me sortir de mes habitudes. Et ne me dis pas que tu ne parlais pas de ce genre d’habitudes. Je suis grande, je n’ai besoin ni d’un père, ni d’un grand frère. Il revient, on se voit demain »


    Puis elle raccrocha. Elle n'avait pas envie d'écouter la suite, et s'excuserait de sa brutalité demain, comme toujours. Parce que trop souvent, les mises en gardes de son ami visaient justes et que ce soir, elle avait juste besoin de se vider l'esprit. Se levant de sa chaise en terminant sa bière d’une longue gorgée, elle croisa les bras sur sa poitrine en attendant le retour du héros.

    • « Alors monsieur l’ouvrier en chef, partant pour se mesurer au sexe faible? » lança l’inspectrice en désignant l’une des tables de billard libre.


Dernière édition par Dakota Sallander le Mer 23 Nov 2011, 00:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 05. People always leave [Aahron & Dakota]   05. People always leave [Aahron & Dakota] Icon_minitime

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