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 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]

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Samuel D

Invité

01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Vide
MessageSujet: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeVen 04 Déc 2009, 00:02

    Quelques jours s’étaient écoulés depuis l’escapade nocturne du benjamin de la fratrie et l’ambiance n’était pas au beau fixe, surtout entre ce dernier et l’aîné des quatre. Il y avait bien eu quelques tentatives de réconciliation, des bribes de phrases lancées à l’intention de l’autre, se résumant souvent à demander le sel ou le ketchup, mais un petit pas en avant était toujours mieux que rien. Surtout quand on connaissait le tempérament orgueilleux de Aarhon et l’entêtement dont pouvait faire preuve Samuel. L’un attendait de plates excuses et le second ne demandait jamais pardon ou presque, ce qui laissait peu de marge de manœuvre.

    Lassé de cette mauvaise entente de des retombées sur les autres membres de la famille que cette situation incluait, Samuel avait finalement trouvé un bon compromis. S’épargner à lui-même et à son aîné un autre repas minute préparé par Allie et l’inviter dans le petit restaurant de la ville. Il ne payait peut-être pas de mine mais on pouvait faire difficilement pire que leur future belle sœur aux fourneaux. Cette dernière possédait de nombreuses qualités, mais pas celle-là.
    La proposition n’avait pas eu l’air d’emballer l’aîné plus que ça, mais sans doute ne souhaitait-il pas accorder une trop rapide victoire à son cadet. D’un autre côté, il savait peut-être qu’il ne réussirait pas à obtenir plus pour le moment, et se retrouver un peu seuls, loin de l’ambiance pesante de la maison où ils s’entassaient tous les cinq ne pouvaient pas leur faire de mal.

    Ils délaissèrent leur compagnon un peu avant midi et le chemin jusqu’au petit restaurant, situé sur la rue principale, se fit dans un silence religieux. Ce qui laissa au jeune homme tout le loisir de ressasser ces derniers jours et les nombreux conflits qui polluaient sa relation avec Aarhon.
    Ils ne s’étaient jamais retrouvés tous les deux seuls à une table, et ce n’était pas pour rassurer le benjamin qui continuait de marcher, les mains dans les poches et la tête baissée. Durant ces dernières années, les rares occasions où les deux frères se voyaient étaient les dîners de famille et quand l’aîné venait au secours de son cadet pour rattraper des conneries. Dans les deux cas, soit ils étaient entourés de toute la famille Donnelly, soit la tension était tellement présente que les mots n’étaient pas nécessaires pour traduire le ressenti.
    Finalement, cette invitation n’était peut-être pas sa meilleure idée. Depuis que Aarhon s’était rangé du bon côté de la force, ils n’avaient plus grand-chose en commun, à part vint cinq pourcent d’ADN en commun et le même groupe sanguin.
    Et si ils ne trouvaient rien d’intéressant à se dire? Si ils restaient assis chacun d’un côté de la table à manger en s’évitant du regard? C’était peu probable. Entre le décès de leurs parents, leur petit voyage à trou-cul ville et leur visite houleuse au garage, les sujets ne manqueraient pas. Et pour la paix du monde et des esprits, ils repasseraient.

    Ils arrivèrent finalement au Leo’s Deli et pénétrèrent dans le petit restaurant, attirant une nouvelle fois le regard curieux des habitants. Si un long frisson n’avait pas parcouru la colonne vertébrale de Sam, ce dernier aurait probablement lâché un rire gras. C’était comme dans les vieux western qu’il affectionnait tant, où l’étranger passait les portes battantes du saloon, et où la musique de fond cessait d’un coup. Tous les regards se braquaient sur lui, les hommes arrêtaient de boire, le verre à quelques centimètres des lèvres, les cigares continuaient de se consumer sans être consommés et on entendait presque les mouches voler. Dommage qu’il ne s’appelait pas Clint, même si ce prénom puait sûrement autant que cette ville.
    Lançant un rapide coup d’œil à Aarhon, le barman lui indiqua une table libre près de l’entrée, juste au cas où et ils s’installèrent chacun sur une banquette, attendant qu’un serveur, si tenter qu’il y en ai un, vienne prendre leur commande.

    Ne sachant pas vraiment pas où commencer et parce qu’on se sentait toujours moins stupide les mains occupées, Samuel attrapa le carton du menu et étudia longuement la liste des plats, bien qu’il savait déjà ce qu’il allait commander.
    Se raclant la gorge, il accorda un charmant sourire à son aîné, du genre amical et complaisant, mais un brin embarrassé.

    « Je sais que j’ai dit que je régalais mais si tu pouvais te contenter du menu à huit dollars, ça m’arrangerait. J’suis un peu à sec »

    Nouveau sourire enjôleur. Et se concentrant de nouveau sur le menu, il ne fit pas attention au regard froid et inquisiteur de l’homme assis non loin d’eux au comptoir, dont la casquette, posée à côté de lui, laissait deviner son rang par l’étoile dorée brodée dessus.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeDim 06 Déc 2009, 00:37

    Quand Samuel lui avait proposé un repas au restaurant du coup, Aahron l’avait longuement fixé avant de répondre. Depuis quelques jours, l’atmosphère était tendue entre eux… elle était tendue entre tout le monde, d’ailleurs, et c’est uniquement pour cette raison que l’aîné avait accepté ce déjeuner. Histoire de faire un break et d’échapper à l’atmosphère étouffante de leur petite location, même s’il ne souhaitait pas rendre les armes aussi facilement. Il en voulait à Samuel, c’était un fait indéniable. Pas que pour la voiture, d’ailleurs, Aahron n’était pas rancunier à ce point ! Non, il lui en voulait de se conduire comme un gamin, et de vouloir entraîner leur petit frère dans ses histoires idiotes, le faisant passer, lui, Aahron, pour le grand méchant loup de service. Alors, forcément, il s’était méfié devant la proposition de son cadet, avant de comprendre qu’il s’agissait sans doute d’une manière pour Samuel de se faire pardonner, voire de mettre les choses à plat. L’aîné savait bien que leur brouille pesait aussi sur les nerfs des autres, et c’était en partie pour ça qu’il avait accepté. Pour ça, et aussi parce qu’il savait pertinemment que le mieux qu’il puisse obtenir de son frère, c’était des excuses déguisées. Samuel, s’excuser et par conséquent se traîner devant lui ? La Californie subirait une ère glaciaire, avec neige, verglas et tout le toutim, avant que cela n’arrive !
    Voilà comment les deux Donnelly s’étaient retrouvés à marcher le long de l’avenue principale de Grayson, le silence pesant entre eux tel une chape de plomb. Un bref coup d’œil au plus jeune appris à Aahron que ce dernier n’avait pas l’intention de briser le silence : mains enfoncés dans les poches et tête basse, Samuel semblait plongé dans ses pensées, et son aîné n’avait sûrement pas l’intention de prendre la parole le premier. Oui, il lui en voulait encore, c’était indéniable, même si la colère avait laissée la place à une sorte d’indifférence. Les quelques mots qu’ils avaient échangés depuis deux-trois jours n’étaient guère destinés à les rabibocher, et pour ça, ce repas semblait une bonne idée. L’aîné se perdit également dans ses pensées, se demandant comment aborder le sujet. Depuis son comportement complètement stupide avec Aidan, quelques jours auparavant, Aahron savait qu’il devrait prendre des gants pour s’expliquer avec Samuel. Ce n’était pas évident : ils n’avaient jamais vraiment parlé, tous les deux. L’aîné était bien conscient d’avoir quelques lacunes au niveau discussion fraternelle, et cette constatation n’était pas vraiment encourageante pour le pousser à prendre la parole le premier. Qu’est-ce qu’il allait faire ? L’accuser ? Ce qui embêtait le plus Aahron, dans cette histoire, ce n’était pas que Sam se soit conduit comme un voleur, mais plutôt qu’il avait agi comme d’habitude : sans réfléchir, comme un gamin pourri gâté, et en essayant d’entraîner Aidan dans ses combines ? Quand son frère se rendrait-il compte qu’il n’était plus un gosse, bon sang ?

    Quand les deux frères arrivèrent dans le petit restaurant, toutes les têtes se tournèrent vers eux. La musique d’un Clint Eastwood dans la tête, Aahron s’efforça de ne pas réagir et remercia le barman d’un signe de la tête, avant de se laisser tomber sur une des banquettes qui entouraient leur table, en face de Samuel. Et voilà, le moment tant redouté était arrivé, ils étaient assis, immobiles, et l’un d’entre eux allaient bien être obligé d’ouvrir la bouche. L’aîné se décida finalement à imiter Samuel, qui s’était saisi de la carte des menus et faisait mine de la lire très attentivement. Le menu ne payait pas de mine, certes, mais ce serait toujours meilleurs que ce que préparait Allie quand ils s’étaient éclipsés. Aahron devrait peut-être se proposer de la remplacer aux fourneaux : certes, son niveau culinaire tournait autour des frites, hamburgers et poissons panés, mais cela soulagerait sûrement la jeune fille, bombardée cuisinière depuis leur arrivée. Quand on y réfléchissait bien, c’était complètement macho de leur part, et Aahron nota dans un coin de sa tête qu’il devrait proposer son aide à sa future belle-sœur. Il n’était peut-être pas un cordon-bleu, mais jusqu’à présent, Petey ne s’était jamais plaint, et il n’était pas mort de faim quand sa mère le récupérait. Après, c’est sur que le menu était essentiellement composé de ce qui plaisait le mieux à son fils, mais après tout, ses frères sauraient bien s’en contenter, non ? Les pizzas, ce n’était pas si affreux après tout.
    Samuel se racla la gorge, et son aîné releva les yeux de la carte. Un sourire embarrassé sur les lèvres, le plus jeune lui fit remarquer qu’il serait parfait s’il se contentait du menu à huit dollars. Aahron ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé devant ce regard et ce sourire qu’il connaissait si bien, et replia la carte avant de répondre.


    "Moi qui voulais déguster du caviar, ce ne sera pas pour aujourd’hui, c’est ça ? T’inquiètes, Sam, j’avais pas l’intention de te ruiner de toute façon. Le menu à huit dollars m’a l’air excellent."

    En même temps, tant que ce n’était pas l’un des plats italiens d’Allie, comprenez des pâtes, tout lui irait. Même un sandwich infect, franchement, il l’aurait accueilli avec le sourire. L’aîné laissa Sam se replonger dans le menu, promenant ses yeux pâmes dans le petit restaurant qui, comme tout le reste du village d’ailleurs, ne payait pas de mine. Il possédait vaguement ce petit charme désuet propre à Grayson, mais au final, Aahron avait l’impression désagréable de se retrouver dans l’un de ses restoroutes miteux qui attirait les routiers. Sauf qu’il n’y avait pas de routiers, de sol façon années 70 et de musique tonitruante. Son regard glissa sur un homme posé au comptoir, croisant celui d’un homme tourné vers leur direction. Mais Aahron n’y fit pas plus attention que ça : ils étaient la nouvelle coqueluche du coin, pas étonnant que tous les regards soient posés sur eux, n’est-ce pas ?

    "Au fait, je voulais te dire… pour la voiture. La prochaine fois, tu la ramènes avec le plein, si c’est pas trop te demander."

    Lâcha Aahron, avant de se replonger dans son menu. Il avait la désagréable impression d’être observé, et cela l’agaçait : se plonger dans une discussion avec Samuel lui semblait le meilleur moyen de faire comme si de rien était.


Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 19:49, édité 1 fois
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Declan S

Invité

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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeMar 08 Déc 2009, 20:05

    A Grayson, les habitudes avaient la dent dure et rythmaient les journées de ses citoyens dans une perpétuelle monotonie. Personne ne semblait pouvoir échapper à la règle, pas même le shérif qui, comme tous les midis et ce depuis des années, prenait la direction du petit restaurant de la ville pour sa pause déjeuner. Son adjoint avait été retenu au poste pour régler un nouveau désaccord entre voisins, et c’est donc seul qu’il arriva devant l’enseigne, garant sa voiture de service non loin de l’entrée. A vrai dire manger seul ne le dérangeait pas vraiment. Passé ses heures de service, Declan se hâtait de rentrer chez lui et de s’affaler dans son fauteuil, écoutant de la musique classique, un verre de bourbon à la main. Le classique était trop souvent happé les groupes rock ou les chansons d’amour qu’écoutaient sa fille, comme toute adolescente qui se respecte, et le verre de bourbon quotidien lui valait depuis le décès de sa femme une réputation d’alcoolique, mais encore une fois, les habitudes avaient la dent dure. Solitaire de nature, il ne se mêlait guère au folklore du village, sauf quand ses fonctions l’y obligeait, d’une façon ou d’une autre.

    Pénétrant dans le restaurant, il retira sa casquette kaki et passa une main dans ses cheveux, affichant un sourire de façade sur son visage aux traits durs et fatigués. Il prit place sur un tabouret haut au comptoir, posant sa casquette près de lui et attendant que le « chef » lui apporte le plat du jour. Depuis toutes ces années où il venait, assis à la même place, il prenait toujours ce plat, préférant la surprise de découvrir ce qu’il allait déguster au moment où l’assiette arrivait devant lui.
    La satisfaction put se lire sur son visage quand une côte de bœuf sauce au poivre et des pommes de terres arrivèrent sous ses yeux, levant un pouce en l’air à l’intention du gérant.

    « Alors shérif, cette matinée? » questionna le cuistot, plus enclin à entendre les dernières nouvelles qu’à réellement s’intéresser au travail des autorités.

    « La routine. La routine » répondit simplement Declan, plus enclin à mordre dans sa viande qu’à alimenter les ragots du Leo’s Deli. Mais relevant les yeux vers le gérant, qui attendait visiblement mieux, il dut se résigner à lâcher le morceau.

    « Une banale affaire de voisinage » précisa ce dernier sur un ton las. « Et Griffith a dû raccompagner Louise Doyle chez elle »

    « La pauvre vieille s’était encore paumé pas vrai? »

    Un simple sourire des plus hypocrites suffit à convaincre son vis-à-vis de la véracité de son interrogation. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi ce genre de choses intéressaient tant les gens. Mais il s’était fait depuis longtemps une raison et se contentait de se soustraire aux petites habitudes de Grayson.

    « Ca m’étonne pas. Quand on voit la dégaine de la petite fille, pas étonnant que la vieille perde les pédales vous croyez pas? » questionna à nouveau l’homme, penché en avant comme pour rendre le dialogue plus intimiste. Ce qui ne fit que remplir le shérif d’une lassitude encore plus grande.

    « Je crois surtout que Louise est âgée et malade. Et que sans Charlie elle serait en institut »

    « Ouais mais avouez que la p’tite a pas l’air nette. Toujours son casque vissé sur les oreilles, ça a du lui griller les méninges »

    « Elle et jeune. Et tu dis ça uniquement parce que tu lui as vu le nombril. Être jeune à Grayson est presque synonyme de décadence » répliqua Declan, dont la seule envie présentement était de déjeuner tranquillement.

    La porte du restaurant s’ouvrit alors et il remercia silencieusement les nouveaux arrivants d’avoir détourné l’attention du cuisinier.

    « En parlant de jeunesse décadente…. »

    Relevant une nouvelle fois les yeux de son assiette, le trentenaire mis un certain temps pour mettre en relation la phrase avec les nouveaux venus, et tournant la tête vers l’entrée, s’attendant à y voir la caissière de l’épicerie, il tomba sur deux grandes têtes blondes qui semblaient avoir été faîtes dans le même moule. Il ne fallut pas longtemps pour comprendre qu’il s’agissait de deux des frères Donnelly, les mêmes qui, quelques jours plus tôt, avaient fait irruption chez son beau-frère pour l’accuser et le questionner activement sur l’accident de leurs parents. Et Redd n’avait pas été des plus diplomates. S’imaginer que ces petits citadins avaient réussi à faire perdre son sang froid à ce crétin lui arracha un sourire. Mais le problème n’était pas là. Des nouveaux arrivants qui se posaient des questions, ça n’était pas bon ici. Pour eux et surtout pour les habitants de cette ville.
    Néanmoins, Declan s’était promis de la jouer un peu plus finement, et puisque tout le monde les considérait comme la peste, autant la jouer Shérif aimable pour une première rencontre.

    Délaissant son repas, il se leva pour se diriger vers leur table, au moment où le plus jeune des deux prenait la parole.

    « Du caviar ici? Le mieux que tu peux espérer c’est des œufs de truite à mon avis »

    Nouveau sourire de la part de Declan, qui termina d’avancer. Et après une réplique du plus âgé, il s’immisça dans la conversation avant que « veste en cuir » ne reprenne la parole.

    « Un conseil, ne prenez pas leur sandwich à la corned-beef, on ne sait pas vraiment ce qu’ils mettent dedans » les conseilla ce dernier avec un sourire entendu. « Je suis le shérif Spelling » se présenta-t-il pompeusement en tapotant l’étoile épinglée à sa poitrine. « Vous devez être les Donnelly. J’ai beaucoup entendu parler de vous. » Il ne précisa pas si c’était en bien ou en mal mais il les pensait assez intelligent pour le deviner seuls.

    Il tendit alors la main en direction du plus jeune, qui eut un mouvement de recul avant de la lui serrer brièvement non sans laisser paraître une grimace peu engageante sur son visage blasé. Il réitéra alors l’opération avec le plus âgé.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeJeu 10 Déc 2009, 14:58

    Aahron hocha la tête à la remarque de Samuel, l’air faussement dépité. C’est vrai que dans ce trou, le caviar devait être horriblement rare, et ne parlons pas de toutes les petites choses extrêmement méconnues mais qui se trouvaient, à Cleveland, si on se donnait la peine de chercher. Oui, Grayson était bel et bien un trou perdu, comme Samuel l’avait souligné. Le village désert d’une Amérique profonde et désuète, cela correspondait tout à fait au cliché. Mais les pensées du jeune homme ne s’égarèrent pas plus loin, car quelqu’un c’était rapproché de leur table, et prenait la parole d’une voix enjouée. Pas de corned-beef… l’aîné des Donnelly n’en avait jamais vraiment raffolé, de toute façon. Ca avait un goût bien trop bizarre pour être totalement honnête, ce truc !
    Le nouveau venu se présenta, et Aahron le dévisagea avec attention. C’était l’homme qui les observait tous à l’heure, celui auparavant assis au comptoir. Le Shérif de la ville en plus, qu’avaient-ils donc bien fait pour mériter un tel honneur ? L’aîné remarqua que son frère serrait la main du nouveau venu à contrecœur, et pour couper court aux réflexions que pouvait se faire ce Shérif Spelling sur l’apparente méfiante que les autorités faisaient naître chez Samuel, il enchaîna aussitôt, serrant à son tour la main de l’homme.


    "Aahron Donnelly, et lui, c’est mon frère Samuel. Merci du conseil, en tout cas. Je pense que je vais me rabattre sur un bon vieux cheeseburger, du coup".

    Annonça-t-il en posant la carte avec ostentation, histoire d’être vu par le serveur, ou la serveuse, enfin bref, celui qui s’occupait des commandes dans le coin. Puis il releva ses yeux clairs vers le Shérif, se demandant ce que pouvait bien signifier sa petite phrase d’introduction et cette volonté de se présenter. Tôt ou tard, de toute manière, ses frères et lui auraient dû le rencontrer : après tout, c’était cet homme qui avait rédigé le rapport et conclu à la thèse de l’accident banal. Même s’ils ne se montreraient sans doute pas aussi rentre-dedans qu’avec ce sale type de Nathaniel, il était évident que le Shérif faisait aussi parti du puzzle. Mais la véritable question, pour le moment, c’était de savoir pourquoi il avait éprouvé le besoin de se présenter ? Histoire de dire qu’il les gardait à l’œil, et que l’histoire avec le garagiste était remontée jusqu’à lui ?
    Aahron jeta un regard en biais à son frère, puis se tourna à nouveau vers Declan, avant de lui demander.


    "Vous désirez vous joindre à nous, peut-être ?"

    Espérant ne pas surprendre le regard lourd de reproche et de répugnance que lui inspirait cette idée que ne manquerait sans doute pas d’émaner de son cadet, l’aîné des Donnelly fit mine de s’intéresser aux autres clients. Pourquoi avoir proposé au Shérif de s’asseoir ? La réponse était simple, parce qu’il voulait savoir ce que l’homme leur voulait exactement, s’il allait les laisser tranquille ou leur chercher des crosses. Après tout, c’était plutôt utile de le savoir, non ? Au pire, si l’homme refusait, il retournerait à sa place, et les Donnelly seraient débarrassé de lui. En plus, Aahron était sûr que Sam ne voulait pas parler de ce qui s’était passé le soir où il s’était éclipsé, et encore moins lui présenter ses excuses. Il lui offrait une échappatoire, son cadet devait être content, non ?
    Ou alors, cette dernière excuse était juste là pour soulager sa conscience, c’était fort possible. Après tout, Samuel ne l’avait pas invité au resto depuis qu’ils avaient… quoi, Sam dix ans, lui à peine seize ? Au Burger King sur Euclid Avenue, s’il se souvenait bien. C’est vrai que Samuel et lui se retrouvaient rarement en tête à tête, ou alors, l’un comme l’autre était trop énervé pour échanger plus de deux mots d’affilée. Et maintenant qu’ils avaient l’occasion de le faire, Aahron avait l’impression de se défiler en engageant la conversation avec le Shérif. C’était peut-être vrai, après tout : il était un sale lâcheur, se défilant à la première occasion venue. Tiens, cela ferait un bon sujet de conversation, quand ils seraient à nouveau seuls tous les deux !



Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 19:51, édité 1 fois
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Declan S

Invité

01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Vide
MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeJeu 10 Déc 2009, 19:09

    En entendant la proposition de son frère Samuel ouvrit grand les yeux, dépité, et ne put s’empêcher d’envoyer un léger coup dans le tibia de son aîné sous la table, avec peu de discrétion cela dit. Lançant un regard noir à ce dernier, il soupira bruyamment, se moquant pas mal de vexer l’autorité suprême de cette ville. Le jeune homme afficha cependant un sourire forcé au shérif quand il sentit son regard neutre et froid se poser sur lui. Et il ne put s’empêcher de penser qu’il venait à nouveau de tomber sur un stéréotype humain. Il n’y avait qu’à voir la façon dont il s’était présenté, le torse bombé et pointant son étoile comme si ce petit insigne métallique lui conférait des pouvoirs divins.
    A présent il n’espérait qu’une chose, que le shérif en question continue sur la voie de la courtoisie et de la politesse et qu’il renonce à leur tenir compagnie, préférant les laisser déjeuner en paix. Malheureusement, comme d’habitude et Sam commençait à s’y faire, la chance n’était pas avec lui et il comprit à la seconde où Mr. Etoile pimpante adressa à chacun d’eux un sourire ravi qu’ils n’étaient pas encore débarrassés de ce crétin en uniforme.

    « Seulement le temps que vos commandes arrivent alors. Je ne voudrais pas interrompre un déjeuner familial » accepta le shérif en prenant place aux côtés de Aarhon sur la banquette.

    Le jeune homme leva mentalement les yeux au ciel, se maudissant encore pour cette brillante idée qu’il avait eu. Il regretta soudainement les petits plats trop cuits ou sans goût de Allie et se jura de ne plus jamais critiquer sa cuisine à l’avenir. Maintenant, ils se retrouvaient coincés avec un habitant de Grayson, et à part si cet habitant se nommait Charlie et qu’il était question de voiture cela ne sonnait pas comme une bonne nouvelle dans l’esprit du jeune homme. Le bon côté de la chose résidait essentiellement dans le fait qu’il n’aurait pas à se forcer pour des excuses auprès de son aîné et que la conversation serait alimentée par le nouvel arrivant.
    Pour l’heure, autant écouter ce que Walker Texas Ranger avait à leur dire.

    « En réalité, j’attendais avec impatience de vous rencontrer mais j’ai préféré vous laisser vous installer et prendre vos marques. J’ai bien conscience que n’avez pas été accueilli avec les meilleures intentions, mais comme vous l’aurez remarqué, Grayson est une petite ville et chaque nouvel arrivant devient la nouvelle curiosité » confessa le shérif dans ce qui ressemblait presque à des excuses. « On vit un peu en autarcie, coupé du monde extérieur en quelque sorte et après tant d’années, on en devient méfiant. Ce n’est pas réellement contre vous, et on n’est pas vraiment méchants, mais que voulez-vous, les gens par ici fonctionnent par habitude. Leur quotidien est assez monotone. De nouveaux arrivants, venus de la grande ville, ça a quelque chose d’excitant et d’angoissant en même temps » continua-t-il sur sa lancée. « C’est sûrement difficile à comprendre pour des étrangers, vous n’êtes certainement pas habitués à ce genre de communauté » affirma ce dernier en faisant signe à l’unique serveuse du restaurant d’approcher, pour prendre les commandes des deux frères.

    Le benjamin tourna la tête quelques secondes, juste pour vérifier que c’était bien la serveuse et pas deux mecs avec des hachettes de boucher qui approchaient dans son dos. Il ne sentait pas vraiment ce mec. Trop gentil pour être honnête. A défaut de lui inspirer une totale confiance, il ne lui inspirait pas d’antipathie comme ce garagiste. Déjà il ne souriait pas toutes les dix secondes, et il semblait plus enclin à jouer la carte de l’autorité impartiale. Si lui aussi avait eu un petit chien qui basculait la tête de gauche à droite quand on le touchait, Samuel l’aurait sans doute apprécier. Mais il n’avait qu’une casquette et une insigne. Blaireau!

    « D’ailleurs, j’ai entendu parler de ce qui s’était passé au garage des Redd » lâcha-t-il dans une transition qu’il aurait dû travailler d’avantage. « Nathaniel m’a bien évidemment déjà exposé sa version mais j’aimerais entendre la vôtre, histoire de ne pas précipiter mon jugement » exposa le shérif alors que la serveuse arrivait.

    « Je crois que ces deux personnes aimeraient commander » lança le trentenaire à l’intention de la jeune femme.

    « Bien sûr shérif »

    Et elle sortit un petit calepin et un crayon coincé jusque là derrière son oreille.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeVen 11 Déc 2009, 19:14

    Si Aahron avait évité avec virtuosité le regard noir de Samuel, il ne pût en faire de même avec le coup de pied qui heurta son tibia, et qui lui fit faire la grimace. Pas piailler comme un gamin, il n’allait pas s’abaisser à ça, mais sa grimace comique disait assez bien qu’il avait senti le message. Mais l’aîné continua avec ostentation d’éviter de croiser le regard de son jeune frère, jusqu’à ce que le shérif décide d’écouter son invitation et de prendre place. Aahron adressa une grimace qui se voulait désolée à l’adresse de son frère, à l’évocation de l’interruption de leur déjeuner familial, mais si on y regardait de plus près, elle n’était pas si désolée que ça. Après tout, il était persuadé que Sam ne lui en voulait pas. Evidemment, pour le moment, son cadet devait avoir l’envie de l’étrangler et de lui cogner la tête contre la table, mais plus tard, après quelques moments de réflexion, il serait sans doute aussi soulagé que lui de ne pas avoir à dire… ce qu’il avait prévu de dire. Car c’était bien pour des excuses qu’il l’avait invité, non ? Eh bien, Aahron lui offrait l »occasion de se défiler, n’était-ce pas gentil de sa part ?

    Ses excuses sonnant décidément trop faux, même à ses propres oreilles, l’aîné des Donnelly se tourna vers le shérif qui avait pris la parole, son index tapotant sur la table sans même qu’il ne s’en rende compte, écoutant avec intention ce dernier faire mine de s’excuser pour l’accueil qu’ils avaient reçus. Du moins, ça ressemblait à des excuses dissimulées très maladroitement, mais Aahron ne s’en souciât pas énormément.
    Pour sa part, il comprenait mieux que ce que ce Spelling pensait. Les ouvriers qui, comme lui, passait d’un chantier à l’autre, sans port d’attache, n’avaient jamais engendré une profonde sympathie. On se méfiait toujours des étrangers, et le fait que Grayson soit une petite communauté avait encore multipliée cette peur de l’inconnu. Surtout si l’inconnu en question se tenait éloigné des codes en vigueur dans le village, et Aahron ne put empêcher d’esquisser un sourire amusé en pensant à la stupeur des habitants quand ils avaient vu débarquer Samuel et Aidan. Les blessures de Sam s’étaient estompées, depuis, mais il avait toujours son style de garçon de la ville, et dénotait complètement par rapport aux autres. Sans oublier qu’en arrivant, les frères Donnelly et leur future belle-sœur avaient probablement relevé d’un seul coup la moyenne d’âge du village, il ne fallait pas chercher plus loin pour savoir ce que pensait ceux qui les épiaient quand ils passaient dans le village !
    Mais il ne chercha pas à contredire le shérif, se contentant d’acquiescer à ses propos, sans réellement savoir si c’était ce qu’on lui demandait ou pas. Aahron attendait quelque chose, se doutait que ce brillant essai sur la non-courtoisie des habitants de Grayson avait un but, qui se faisait attendre. Le même genre de sentiment que l’on éprouve à la fin d’une phrase, quand un mais ne s’est pas encore fait entendre, restant cependant en suspens dans l’intonation. L’aîné failli d’ailleurs demander au shérif où il voulait en venir, exactement, regardant vers ce dernier avec une lueur de curiosité dans les yeux, avant de reporter ses yeux clairs sur son frère, suivant son regard et apercevant la serveuse qui se rapprochait, avant de hausser les épaules en direction de son cadet, style « on verra bien ce qui va suivre ».

    D’ailleurs, Spelling ne les fit pas languir trop longtemps, et en arriva enfin à la partie qui, songea Aahron, était la raison même de son incrustation à leur table. Enfin, pouvait-on parler d’incrustation alors qu’il l’avait invité ? Non, sans doute pas, il s’agissait juste d’une…heu… opportunité sur laquelle le shérif s’était jeté ? Quoi qu’il en soit, le saut d’un sujet à l’autre était particulièrement maladroit, mais il aurait été sans doute malvenu pour les deux frères de s’en offusquer. Aahron resta silencieux, pourtant, imité par Samuel, tandis que la jeune serveuse s’approchait et attendait leur commande. Son frère commanda en premier, et son aîné l’imita, attendant que la serveuse s’éloigne avant de se tourner à demi sur la banquette, pour faire face au shérif, avant de répondre. Aahron ignorait si Samuel avait l’intention de répondre ou non, mais il choisit de prendre l’initiative, remarquant au passage que Spelling avait gardé sous silence ce qu’avait bien pu raconter Nathaniel. Il voulait leur version de l’histoire, soit, il l’aurait. Cela lui donnerait certainement de quoi confronter les deux versions, car l’aîné des Donnelly était certain que le portrait de la scène, dressé par le garagiste, ne les présentait assurément pas sous un jour flatteur. Il inspira profondément avant de se lancer, et d’expliquer calmement.


    "C’est simple, vous avez signé le rapport sur la mort de nos parents, et vous devez bien vous doutez que si nous sommes allés voir ce garagiste, c’était simplement pour en savoir plus concernant les réparations qu’il dit avoir effectués. Comme vous l’avez dit, nous sommes nouveaux dans le coin, et… j’ignore si cet homme s’est senti menacé, mais il n’a pas été d’une très grande amabilité."

    Exposa Aahron, d’un ton très calme, veillant cependant à ne pas trop en dire. Si le shérif ne se doutait pas que l’arrivée ici des frères Donnelly avait un rapport avec la mort de leurs géniteurs, c’est qu’il était un parfait crétin, et le jeune homme n’avait pas jugé utile de jouer les idiots en prétextant une simple ballade touristique. Cet homme était un représentant de la loi, après tout, il ne pouvait pas être assez idiot pour avaler une telle stupidité. Jetant un bref regard à son petit frère, Aahron enchaîna, d’un ton pensif.

    "J’avoue que je ne me suis pas montré très aimable non plus, à vrai dire. Les torts sont partagés, mais je ne nie pas que j’ai peut-être manqué quelque peu de sang-froid. On a parlé, un peu fort peut-être, et puis nous nous sommes éclipsés. J’imagine que vous avez tous les détails, ce mec semble être du genre à ne rien laisser échapper, donc, je ne vois pas quoi dire d’autre. Ah si, il avait un fantastique petit chien."

    Plaisanta l’aîné, avec un sourire amusé en direction du plus jeune. Il n’avait pas mentionné qu’Aidan avait, lui aussi « légèrement perdu son sang-froid », et regarda le shérif Spelling avec curiosité. Ce que dirait ce dernier à propos de son résumé plus que concis, il se le demandait.Ce n'était pas la peine d'entrer dans les subtilités, n'est ce pas? Après tout, dire que ce Nathaniel faisait froid dans le dos, et qu'il avait la ferme intention de dire à Samuel de ne pas laisser son jeune frère s'approcher à moins d'un kilomètre di garage, cela ne concernait sans doute pas le shérif!


Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 19:52, édité 1 fois
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Declan S

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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeDim 13 Déc 2009, 00:02

    En tant que Shérif de Grayson, Declan avait depuis longtemps compris que peu importe les intervenants et peu importe la situation, il se devait de rester le plus impartial possible. Et c’était pour la plupart des affaires plutôt aisé. De banals petits incidents ou des disputes de voisinages, voilà qui ne mettait pas ses nerfs à rudes épreuves, bien au contraire. Depuis dans années maintenant, le trentenaire incarnait l’autorité avec une certaine morosité et une lassitude certaines, cachées sous ce splendide sourire de façade qui ne dupait personne, ou seulement lui.
    Dans le cas présent, il ne se voyait pas déroger à cette règle, sauf qu’il y était obligé. Ces nouveaux arrivants lui plaisaient, dans une certaine mesure. Ils apportaient un peu de fraîcheur à ce paysage décrépi, et surtout une excitation qui se répercutait sur tous les habitants, lui y compris. Pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, le jeune homme avait ressentit ce petit frisson parcourir sa colonne vertébrale et des papillons chatouiller son estomac. D’un autre côté, cette fratrie était le signe avant coureur d’une multitude de problèmes à venir. Certains habitants étaient déjà à cran et au delà de l’excitation, Declan pouvait sentir un voile de méfiance et de crainte envelopper progressivement la ville. Ce dernier était d’avis de laisser venir les choses et de régler les dits problèmes en temps voulu, de manière à ne pas les provoquer. Seulement tout le monde n’était pas comme lui et après ce qui s’était passé au garage, il se devait de mettre les deux pieds dans le plat.

    Il s’était méfié de ce que lui avait rapporté Logan par radio, petit discours que Nathaniel avait du lui souffler pour ne pas devoir lui parler directement. Mais avec son air un peu hagard et l’impression qu’il se situait dans une autre dimension parallèle à la leur, il n’était pas certain de la véracité de ses propos. Quoi qu’il en soit, il se doutait que ce qu’était en train de lui dire celui qui semblait être l’aîné n’était pas entièrement exact. C’est pourquoi bien qu’hochant la tête à son discours, ne trahissant un air de surprise qu’à l’évocation du petit chien, il ne se montra pas dupe.
    Il jeta un regard au cadet, mais ce dernier ne semblait visiblement pas enclin à soutenir son frère dans son discours, et avec son air blasé par rapport à ce qui l’entourait, il lui rappela un moment sa fille. Elle aussi avait ce regard, quand il s’adressait à elle. Quand il lui demandait de baisser la musique, déniait s’intéresser à sa vie, ce qui semblait être quelque chose de profondément choquant de la part d’un père, elle relevait la tête vers lui et lui lançait ce regard. Jamais de front, toujours légèrement de côté, et dans ces moments, il se sentait comme le dernier des abrutis, et regrettait que sa femme ne soit plus de ce monde. Ce jeune homme lui inspirait le même sentiment, et c’est pourquoi il se concentra sur le plus vieux.

    « Ecoutez Aarhon, je peux vous appeler Aarhon n’est-ce pas? » demanda le shérif dans une question rhétorique qui ne demandait bien évidemment aucune réponse de la part de l’aîné des Donnelly. « Je connais bien Nathaniel Redd et je sais qu’il peut paraître aisément antipathique, mais d’après ce que je sais, vous n’avez pas été que moyennement aimable. Vous l’avez accusé explicitement d’être responsable de cet accident et ce, sans preuves. » lâcha-t-il en laissant planer pendant quelques secondes un lourd silence avant de reprendre.

    « Je comprends bien, et je parle en connaissance de cause, qu’un décès est toujours difficile à surmonter. Surtout dans ce genre de situation, où il n’y a malheureusement pas réellement de coupable à pointer du doigt. Mais Mr. Redd est un personnage important au sein de cette communauté, il y participe activement et bien qu’il ne soit pas l’homme le plus sympathique de cette planète, je ne peux pas lui enlever son professionnalisme et son côté très méticuleux. » continua Declan sur sa lancée. « Comme je vous l’ai dit, Grayson est une communauté soudée et les étrangers ne sont pas toujours bien vus. C’est pourquoi, aussi longtemps que vous resterez ici, et pour que votre séjour se passe pour le mieux, le minimum que je peux vous demander est un peu de retenu et d’éviter les accusations sans fondements auprès de mes concitoyens » ajouta le shérif sur un ton amical mais qui trahissait pourtant une mise en garde implicite. « Je suis disposé à vous fournir toute l’aide dont vous avez besoin et croyez bien que je parlerais à Nathaniel pour éviter qu’un nouvel affrontement ait lieu par ici mais si chacun y met de la bonne volonté, je pense qu’on y gagnerait tous au change. »

    L’aide en question résidait surtout sur des documents falsifiés et de faux compte rendu, mais qui pouvait en avoir la preuve. Les corps n’avaient pas été retrouvés et pour cause, et sans corps, pas de preuves. Sans preuves, pas de coupable. Une justice qui n’en était définitivement pas une et c’est une responsabilité qui se faisait lourde sur les épaules du shérif, mais même si ce qu’ils faisaient étaient horribles, les intérêts de Grayson et de ses habitants passaient bien avant le deuil de quatre jeunes gens venus se perdre dans la campagne profonde. Aussi ignoble cette conclusion fusse-t-elle.
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeMer 16 Déc 2009, 13:39

    Samuel ne semblait pas décidé à participer à la conversation, ce qui ne surpris pas Aahron. Il s’habituait, petit à petit, à ré endosser son rôle d’aîné, à être celui qui fournit les réponses et fait la conversation. Isaac semblait gérer à merveille, et Aahron était persuadé que confronté au shérif Spelling, il aurait fait des merveilles. Y’avait pas à dire, mais Isaac, avec son statut de médecin, sa gueule d’ange et son petit air intellectuel, réussissait parfaitement à convaincre les gens. Aidan, lui, avait sa tête angélique d’agneau qui vient de naître, Sam, une sorte d’attitude blasée qui déroutait ses interlocuteurs et finissait par les convaincre de son honnêteté. Et à lui, il restait quoi ?
    Parce que bien qu’il hocha la tête, Aahron voyait bien que l’homme n’était pas du tout dupe de sa version des faits, très allégée il est vrai. Encore une fois, l’a^né des Donnelly se demanda quelle pouvait bien avoir été la version du garagiste, et ce qu’il avait dit sur les accusations portées. C’est vrai, ils l’avaient accusé…et ce « ils » au pluriel signifiait, en vérité, Aahron. C’était vrai aussi, ils n’avaient aucune preuves, et bien heureusement pour ce mec à face de rat : s’ils avaient eu la moindre parcelle d’indices, Nathaniel aurait vu son beau sourire enfoncé dans sa gorge. Mais… quand on cherche, on trouve. Il y avait quelque chose de pas net dans le coin, comme si un panneau clignotant à l’entrée de Grayson indiquait : « Attention, c’est louche » en lettres lumineuses. Et s’ils étaient là, c’était bien pour les trouver, ces preuves qui n’existaient soi-disant pas, puisque tout ceci n’était qu’un banal accident.

    Le Shérif prit la parole, et Aahron dût faire un effort sur lui-même pour sortir de ses pensées et l’écouter. L’homme savait s’y prendre, tout de même : les longs silences pesants, la sympathie justement dosée, les conseils amicaux qui n’étaient que des mises en garde voilées… oui, le shérif savait bien se faire comprendre. Mais au final, décerna Aahron, il était comme tous les habitants du coin, déterminé à préserver la tranquillité de son patelin et à se mettre en travers de la route des gêneurs qu’ils étaient. Pourquoi être autant dérangés de leurs questions ? Bon, techniquement, c’était plus des accusations sans fondements que des questions, c’était vrai… mais ils n’empêchent, quelque chose clochait dans le tableau, comme s’ils voulaient préserver un secret. Tout était trop… parfait.
    Oui, il avait mis le doigt dessus : trop de perfection. Normalement, y’avait toujours un truc qui clochait, dans la vie : hors, Grayson semblait une ville si paisible, ses habitants si calmes, si sympathiques, même le shérif leur faisait gentiment comprendre d’arrêter leur manège.
    Aahron poussa un discret soupir : il avait la fâcheuse impression de se faire taper sur les doigts comme un gamin un peu trop turbulent, et ça n’était pas pour lui plaire. En plus, le credo Ne-touchez-pas-à-Nathaniel-c’est-un-salaud-mais-un-membre-de-notre-communauté, n’était franchement pas sa tasse de thé. Mais son interlocuteur attendait une réponse, et il fallait bien le réconforter dans le fait qu’il avait compris ce qu’on attendait de lui : se tenir sagement, déplorer la perte d’un être cher comme si c’était la chose la plus banale au monde et ne pas faire de vagues. Vos parents sont morts, oui, mais c’est la vie jeune homme, il faut vous y faire. C’était ça, qu’il devait raconter à Aidan quand il faisait des cauchemars ? Désolé petit frère, mais c’est comme ça, on a pas à nous y intéresser, Nathaniel est un gentil habitant de Grayson, et on doit croire tout ce qu’il dit les yeux fermés.

    Le jeune homme posa ses yeux clairs sur Samuel, laissait planer le silence avant de se tourner, finalement, vers le Shérif. S’il pensait réellement ce qu’il allait dire, il savait qu’il n’aurait jamais pu se regarder à nouveau dans une glace, affronter les yeux tourmentés de son fils quand ils demandait où était ses grands parents, ni même oser adresser la parole à l’un de ses frères. Mais le Shérif voulait être réconfortés, n’est-ce pas ? Savoir que les garnements de la ville ne mettrait pas son village miteux sans dessus-dessous ?


    "Très bien. Nous nous en voudrions d’accuser si futilement un membre honorable de votre communauté."

    Lâcha Aahron, avec assez d’amertume et de mépris dans la voix pour laisser comprendre qu’il ne disait pas ça de gaieté de cœur.

    "Ne craignez rien, il n’y aura pas d’affrontements quelconque, du moins, tant que l’on aura pas la preuve qu’il est coupable de quelque chose. Nous serons sages comme des images."

    Ironisa-t-il, les yeux posés sur le shérif. Aahron avait compris qu’au final, Declan Spelling n’était pas venu s’installer pour faire ami-ami. Même si l’aîné des Donnelly ne l’avait pas invité à s’asseoir, il aurait trouvé le moyen de leur parler. Et il n’y avait pas à tergiverser : Aahron préférait endurer le discours de Spelling ici, plutôt que de le voir se ramener à la maison et parler à Aidan ou Allie. Les deux plus fragiles à ses yeux, parce qu’Aidan était le plus petit et le plus sensible, il l’avait toujours été. Et Allie… Aahron n’arrivait pas vraiment à cerner la jeune femme, dans sa tête. Certes, elle étai gentille et plaisait à Isaac, et il n’avait guère envie d’en savoir plus. L’amener ici, c’était clairement l’idée de son frère et pas la sienne, mais il s’y était fait. Cependant, l’idée qu’elle parle avec le shérif, flippe et en veuille à Isaac de l’avoir entraîner là, avait clairement de quoi ne pas lui plaire. Au final, il fallait mieux que le shérif parle ici, pour protéger les autres. Protéger…c’était bien ce qu’il était en train de faire en ce moment, n’est-ce pas ?

    "Shérif, croyez-moi ou non, je regrette sincèrement de m’être emporté. Vous avez raison, je n’aurais pas du aller l’agresser, et le fait qu’il ne soit pas l’homme les plus sympathiques du coin n’a rien à voir dans l’histoire. Je vous promets de me tenir à carreaux tant que nous serons ici, d’accord ?"

    Reprit Aahron, un ton plus bas. Le fait qu’il prenne la faute sur lui ne devait pas échapper à l’homme, mais au final, c’était de sa faute, n’est-ce pas ? Aidan était un peu désorienté en ce moment, et il aurait dû y penser avant de l’entraîner au garage de l’autre cinglé. Donc oui, c’était de sa faute, et ses frères n’avaient que peu à voir dans l’histoire. Histoire de repartir sur un mode plus gai, ou tout du moins de changer l’orientation de la conversation, l’aîné demanda :

    "J’ai consulté les rapports de police sur le coin. Il y a eu pas mal d’accidents, ces dernières années, et celui de nos parents n’est que le dernier d’une longue série. Tous ces morts, c’est tout de même étrange, même si le coin est particulièrement accidenté. Non ?"

    Demanda innocemment le jeune homme, espérant détourner l’attention de l’homme. Trisha, son ex-femme, avait vérifié pour lui : légalement, il ne lui était pas interdit de compulser les dossiers classés d’anciens accidents de la circulation, ou d’événements survenus dans le coin et soi-disant élucidé parla police. Bien sûr, ces dossiers n’étaient pas du domaine public et difficile à se procurer, les demandes mettant de longs mois avant d’aboutir…. Mais c’était légal, techniquement.
    Après, Aahron se doutait bien que jouer les fouineurs ne serait pas très bien vu. Mais il fallait se rendre à l’évidence : les frères Donnelly étaient là pour chercher des réponses, et ils ne resteraient pas sagement assis dans leur coin.


Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 19:53, édité 1 fois
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Declan S

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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeJeu 24 Déc 2009, 01:33

    Le shérif avait conscience de l’image qu’il renvoyait. Peu souvent pris au sérieux par les habitants de la ville, il n’en était pas moins intelligent et fin dans ses démarches. Toute la subtilité de son comportement résidait dans le fait de laisser croire à cette majorité qu’ils étaient supérieurs à lui et qu’ils avaient le contrôle de la situation. C’était un bon moyen de tempérer leurs ardeurs et de leur faire croire qu’ils avaient gagner la partie. Declan n’était pas pour autant crédule et se satisfaisait de ce petit manège. Il en était de même avec ces deux frères, fraîchement débarqués de la grande ville. Enfin, plutôt, le frère, le second plus impatient de goûter au plat du jour qu’enclin à participer à ce débat. C’est pourquoi croire en tout sincérité que l’aîné de la fratrie, et les plus jeunes d’ailleurs, n’allaient pas provoquer de nouveaux débordements aurait été stupide.

    Depuis le jour où ils avaient débarqué dans le village, les choses prenaient une tournure qui ne plaisait pas à celui qui incarnait l’autorité. Une situation inédite qui n’était pas faîte pour le rassurer. Néanmoins, après l’incident du garage, il devait se montrer concilient et ne pas insister, surtout pour une première rencontre. Le mot impartialité résonnait toujours à ses oreilles, et il ne voulait pas passer pour le remontreur de tort. Ni s’imposer plus que la politesse le voulait.
    Il se contenta d’hocher la tête lentement de haut en bas, montrant son approbation muette quant à la résolution du plus vieux. Un nouveau coup d’œil vers le benjamin, pour s’assurer qu’il suivrait le conseil de son frère, visiblement plus empli de sagesse que lui et c’était beaucoup dire, lui apprit que les bons sentiments n’étaient pas forcément communicatifs. Le grand blond se contenta de le dévisager sans afficher d’expression particulière, et se rendant probablement compte que le shérif attendait quelque chose de sa part, il hocha à son tour la tête. Declan n’était pas certain que ce dernier sache à quoi il répondait par l’affirmative, ni même si il avait écouté un traître mot de cette conversation, mais il se contenta de ce simple geste.

    « La parole d’un homme vaut plus que n’importe quelle excuse, c’est en tout ce qu’un grand homme a dit, ne me demandez pas lequel. Alors la parole de deux d’entre vous me suffira amplement » répondit le trentenaire dans un sourire en coin.

    Il ne fit pas attention au regard de Samuel, qui fronça les sourcils face à cette phrase. S’était-il rendu compte que son inattention lui avait tiré une promesse dont il ne connaissait pas le contenu? Peu lui importait pour le moment à vrai dire.

    « Pour ce qui est des accidents, je ne peux guère vous en dire plus que ce vous ne semblez déjà savoir. Il y a un virage plutôt dangereux à la sortie de la ville. Juste après une longue ligne droite de plusieurs miles. Plutôt traître pour les gens qui ne connaissent pas le coin. C’est ici qu’a eu lieu la plupart de ceux-ci. Pour ce qui est de vos parents, les causes ne semblent pas provenir de la route dangereuse ou d’un facteur autre que le conducteur, j’en suis navré. »

    Il marqua une pause, hésitant quant à la tournure de sa prochaine phrase, et si il devait même la prononcer.

    « Il n’y a rien dans les rapports qui incluent autre chose qu’une perte de contrôle. Ce serait certainement plus facile pour vous si un autre véhicule les avait percuté, parce que aussi horrible que mes paroles semblent l’être à vos oreilles, vous auriez un coupable à blâmer, à accuser, et à haïr. Et je parle en connaissance de cause, croyez moi. Ce ne sont pas seulement de simple mots de compassion. Je sais ce que ça fait »

    Lui aussi avait perdu sa femme dans un accident de la route. Lui aussi avait cherché une personne à rendre responsable, lui en premier. Mais il s’était rendu compte qu’il était plus facile d’en vouloir au monde entier. Se rendant compte du silence embarrassant qu’il avait crée, il se leva de son siège, en même temps que leur commande arrivait.

    « Il est temps pour moi de vous laisser manger en paix et de retourner m’occuper des chats disparus qui n’existent pas. » déclara ce dernier en enfilant sa casquette kaki. « J’espère que votre séjour ici prendra une meilleure tournure et que vous trouverez les réponses à vos questions, sans énerver tous mes concitoyens » plaisanta ce dernier dans un sourire. « Bonne appétit à vous et j’espère vous voir à la petite fête du cinéma »

    Se reculant de quelques pas et leur adressant un dernier salue poli, il s’éclipsa du restaurant, laissant les deux frères en tête à tête.

    Le silence revînt alors quelques instants sur la table qu’ils occupaient, et le benjamin sembla heureux de pouvoir se concentrer sur sa côté de bœuf et des pommes de terres nouvelles. Ce fut cependant lui qui brisa le silence, levant les yeux au ciel dans un sourire sarcastique.

    « Non mais quel blaireau » lança-t-il en pouffant. « Bonjour, je me présente, shérif Spelling, du gland pour les intimes » imita ce dernier en bombant le torse en pointant une étoile imaginaire sur sa propre poitrine. « J’suis sur que ce type est fan de Chuck Norris »

    Puis enfournant une bouchée de viande dans sa bouffe, astiquant avec hargne, il se mit à chantonner dans sa tête…

    **In the eyes of a ranger, the unsuspecting stranger, had better know the truth of wrong from right. Cause the eyes of a ranger are upon you, any wrong you do, he's gonna see. When you're in Texas, look behind you, cause that's where the rangers gonna be**

    « Oh bah merde, c’est que ça colle tu trouves pas? » demanda-t-il à son frère sans se rendre compte qu’il venait de chanter dans sa tête et que par conséquent, Aarhon ne devait pas savoir de quoi il parlait.
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeMer 06 Jan 2010, 12:14

    Le Shérif devait bien se douter, autant que lui, que Samuel n’avait pas la moindre’ idée de ce à quoi il venait d’acquiescer. Mais le mettre au courant n’était guère indiqué pour le moment, et par la suite… cela lui servirait de leçon, de ne pas venir en aide à son frère aîné ! S’il lui posait la question, Aahron pouvait toujours lui dire qu’il venait d’accepter de conduire une moto-crotte, ou de jouer les scouts pour vielles dames en détresse. L’important était de ne pas lancer le sujet, mais de laisser Samuel y venir tout seul. Et s’il ne le faisait pas, et bien, tant pis. Aahron aurait bien d’autre occasion de faire la leçon à son cadet, il n’en doutait pas.
    Très bien, Declan disait se contenter de sa parole. Ce dernier devait comprendre qu’il ne pouvait guère arracher plus à l’aîné des Donnelly qu’une vague promesse, promesse qu’Aahron était bien décidé à respecter. Se mettre à dos les autorités d’une ville comme Grayson n’était pas, ainsi que l’avait souligné l’un de ses frères quelques jours auparavant, l’idée la plus lumineuse de tous les temps. Il n’accuserait donc personne… poser des questions n’était pas encore passible d’une peine de prison, n’est ce pas ?

    Puis le Shérif enchaîna sur la question de l’aîné, à savoir la multitude d’accidents survenus dans le coin. Bien sûr, comme tous les protagonistes de l’affaire s’y attendait, le Shérif sortit exactement la réponse qu’il devait fournir : virage dangereux, perte de contrôle, désolé. Désolé… ce simple mot commençait à avoir le don de mettre à vif les nerfs d’Aahron. Désolé de quoi ? Pourquoi tous ces gens se croyaient-ils obligés d’être désolés et de faire des mines d’enterrement ? Ce n’était pas de leur pitié que voulait le jeune homme, pas de leurs condoléances indifférentes ou de leur sympathie mensongère. C’était la vérité qu’il voulait, tout simplement. Pourquoi était-ce plus dur à obtenir que des faux semblants ?
    Mais le Shérif Spelling, curieusement, semblait plus sincère que les autres. C’était un détail, une expression fugitive dans ses yeux, dans le ton de sa voix… quelque chose qui indiquait à l’aîné des Donnelly que ses paroles n’étaient pas aussi creuses que celles de la plupart des habitants. Il savait ce que ce qu’il ressentait. Une sorte de douleur indistincte, de regard hanté partagé par « ceux qui savaient ce que cela faisait ». Lui aussi avait connu un deuil, et Aahron se promit bien d’en chercher la cause. Il fallait qu’il téléphone à Petey de toute manière, alors, poser la question à son ex-femme par la même occasion était loin d’être bête.

    Le jeune homme regarda le Shérif en silence. Est-ce que ce que racontait ce dernier était vrai ? S’ils cherchaient tant la vérité, tous autant qu’ils étaient, était-ce parce qu’ils n’arrivaient pas à se faire à l’accident, qu’il leur fallait à tout prix désigner un coupable pour ne pas se sentir, eux-mêmes, coupables ? Est-ce que, réellement, il n’y avait aucun mystère à Grayson, et qu’ils étaient juste là pour se fabriquer des preuves ?
    Aahron secoua la tête, sans pour autant faire part de ses pensées. Non. Il savait qu’il y avait anguille sous roche, même si la thèse de l’accident collait trop bien… un peu comme une pièce de puzzle qu’on force à rentrer et qui s’adapte, mais qui n’est pas la bonne pièce. Et qui ne sera jamais la bonne pièce, même si tout le monde essaye de vous faire croire le contraire. Ouais… il devait sérieusement arrêter de penser à l’absence de son fils, cela finissait par lui ronger les neurones !

    Et puis le Shérif s’éclipsa, déclarant qu’il les laissait manger tranquillement, maintenant qu’il leur avait fait comprendre qu’il gardait les frères Donnelly à l’œil, et serait beaucoup moins sympa en cas de débordements futurs. Aahron se retrouva seul en face de son frère, qui s’attaquait avec joie à son plat, tandis que l’(aîné regardait son assiette d’un air morose. Il devait bien se l’avouer, il était très fatigué. Fatigué d’avoir cette impression de tout faire pour éviter que le bateau ne coule, entraînant leur famille dans les profondeurs. Bateau qui avait d’ailleurs un énorme trou dans la coque, et qui se disloquait… quoi qu’il puisse essayer de faire pour le garder entier.
    Son cadet se mit soudain à pouffer et à se lancer dans une imitation de l’homme qui venait de s’éclipser, tandis qu’Aahron le regardait sans vraiment trop y prêter attention. Ce fut seulement à la dernière phrase de Samuel qu’il se secoua mentalement : il n’avait pas tout suivi, Samuel passant, du moins c’était son impression du coq à l’âne sans s’arrêter pour lui expliquer son cheminement. L’aîné des Donnelly dévisagea son frère avec une expression étonnée, avant de déclarer.


    "Euh… Ouais, si tu le dis."

    S’adossant au dossier de sa chaise, le jeune homme poussa un profond soupir avant de relever ses yeux vers son frère, un air d’excuse sur son visage.

    "J’ai pas écouté un traître mot de ce que tu as dit. Je ne suis vraiment pas de bonne compagnie en ce moment, alors tu peux arrêter les frais, d’accord ? Si ce repas représente tes excuses, je les accepte… et tu n’es même pas forcé de payer."

    Ajouta-t-il doucement. Cette conversation avec le Shérif Spelling lui avait donné matière à réfléchir, et il se sentait extrêmement las. Aahron savait pertinemment que ses cadets le prenaient pour un emmerdeur pas très intéressant, qui s’efforce de ramasser les pots cassés et de jouer le grand frère à temps partiel. Et obliger Samuel à passer tout un repas en sa compagnie alors qu’il était de mauvaise humeur, ce n’était pas dans ses intentions.


Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 19:54, édité 1 fois
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Samuel D

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MessageSujet: 01. Breakfast in America [Aarhon & Samuel]    01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeMar 12 Jan 2010, 20:59

    Effectivement, ce repas représentait, à sa façon, les excuses de Sam envers son aîné pour l’incident qui avait précédé quelque jours auparavant. Mais le fait que son frère lui réponde ainsi, comme si cela ne représentait que du flanc, comme si Samuel s’était forcé ou autre le vexa au plus haut point. Pour la première fois de sa vie sans doute le jeune homme faisait un pas dans la direction de son aîné, et voilà comme il le lui renvoyait. Tout ça pour quoi? Encore cette histoire d’enquête, encore et toujours.
    Le morceau de bœuf dans son assiette devînt immédiatement moins attrayant et il préféra terminer ce qu’il avait dans la bouche avant de lui répondre, ce qui lui permit de réfléchir à ses propres paroles.

    Tout le monde savait que Samuel était plutôt du genre à parler et à réfléchir ensuite, la spontanéité née. Mais pour une fois il se contenta d’un soupir et refit le fil dans sa tête, depuis sa décision de quitter Cleveland pour échapper à Diouk, leur arrivée ici, cette histoire merdique avec Redd, sa soirée avec Charlie, et la discussion que venait d’avoir Aarhon avec le Shérif. Malgré ses airs de ne pas écouter, le benjamin avait saisi chacune de ses paroles et ce qui l’avait le plus chagriné, était qu’il était plus d’accord avec les paroles d’un étranger qu’avec son propre frère. Finalement, son naturel reprit vite possession de lui et il lança un regard froid au grand blond.

    « Tu sais quoi? Va te faire foutre » lâcha-t-il en laissant tomber dans un bruit métallique sa fourchette dans son assiette. « Je ne compte pas m’excuser pour ce qui s’est passé l’autre soir. Et tu sais pourquoi? Parce que je n’ai fait qu’emprunter la voiture pour quelques heures, quand personne n’en avait besoin. Je n’ai pas été traîné dans un bar sordide pour jouer de l’argent. Je n’ai pas fait mon sac pour me tirer et vous laisser en plan. Je n’ai fait que profiter d’une opportunité. Et pendant une soirée, j’ai réussi à tout oublier. La mort de maman et papa, pourquoi on était ici, les problèmes qui m’attendaient à Cleveland. Je me suis vidé l’esprit et pour la première fois depuis des mois je me suis senti bien. Tu m’entends? Bien. » débita le cadet en pointant un doigt accusateur sur Aarhon.

    Prenant son verre de soda, il en but une longue gorgée, son regard perdu quelques secondes au travers de la fenêtre du restaurant.

    « Non, je ne m’excuserais pas pour ça » répéta-t-il en se concentrant à nouveau sur son frère. « Et toi tu n’as pas le droit de me le reprocher. Pas après nous avoir tous entraîné ici, dans cette ville. Pas après avoir laissé le petit mec le plus merveilleux du monde pour Grayson, sur des hypothétiques suppositions » reprit-il en faisant référence à son neveu. « Je n’ai pas besoin d’un donneur de leçon, et toi non plus, c’est pourquoi je ferme ma grande gueule. J’ai juste besoin d’un frère d’accord? »

    Cette petite tirade lui avait redonné de l’appétit et il entama à nouveau sa viande et ses pommes de terre avec envie, regardant l’assiette de son aîné qui ne se vidait pas très vite.

    « Et j’ai dit que je payais alors je paierais. T’as d’ailleurs intérêt à bouffer tout ce qui se trouve dans ta putain d’assiette. A huit dollars le menu merde. » lança ce dernier sur un ton plus léger, histoire de détendre l’atmosphère. « Et puis il faut bien que quelques uns d’entre nous restent en forme. Tu as vu la tête de Aidan ces derniers temps? Et encore tu ne dors pas dans la même chambre que lui…. » conclut il en laissant sa phrase en suspens, repensant à l’agitation de son cadet ces dernières nuits.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeMer 13 Jan 2010, 16:53

    Aahron se doutait bien que ses paroles ne seraient pas du goût de Samuel. De toute façon, il fallait être honnête : dès qu’ils parlaient ensemble, cela se finissait invariablement par des cris, une porte qui claque et un démarrage en trombe. Pas forcément tous ces éléments à la fois, mais c’était l’idée générale. Les deux frères passaient leur temps à se disputer, quel que soit le sujet, l’endroit où le moment. L’aîné avait parfois l’impression que jamais ils ne pourraient s’entendre, même s’il devait reconnaître que des efforts étaient fait des deux côtés. Et puis, Sam restait son petit frère, et lui resterait disponible pour l’aider… mais il ne fallait pas espérer que cela se fasse sans heurt.
    Le bruit métallique de la fourchette contre le bord du plat indiqua à Aahron que son cadet n’avait effectivement pas aimé ce qu’il venait d’entendre. Et que ce dernier n’avait absolument pas l’intention de s’excuser pour le vol de la voiture. Aahron ouvrit la bouche pour répliquer, puis finit par la refermer sagement : autant laisser Samuel vider son sac, ils pourraient peut-être parler après. De toute façon, quoi qu’il fasse, qu’il réplique ou non, Aahron savait qu’il serait le grand méchant de l’histoire. L’égoïste, le sans-cœur, celui par qui tout était arrivé. Il commençait à en avoir l’habitude, après tout.

    La tirade de Samuel arriva à sa fin, et Aahron prit une grande respiration avant de regarder son cadet droit dans les yeux. Veillant à ce que le ton qu’il employait ne soit pas trop accusateur, ou même trop moralisateur, il expliqua.


    "T’as vraiment rien compris. C’est pas que tu aies pris la voiture que je te reproche, idiot ! J’m’en fous, de cette putain de voiture ! Le fond du problème, c’est que tu agis toujours pareil, Samuel : y’a que toi qui compte. On est venu ici, tous les quatre…enfin, avec Allie, bref, on est venu ici et maintenant, on doit se serrer les coudes. Etre ensemble, ça te paraît si compliqué ?
    Tu m’aurais demandé, je t’aurais filé les clés. Mais comme d’habitude, tu fais tout derrière mon dos, tu te crois le seul à souffrir, à être persécuté où je ne sais quoi encore. Je suis bien content que tu aies pu oublier un peu toute cette merde. Sérieusement, je te jure. Je vais pas vous reprocher, à aucun d’entre vous, d’oublier et de prendre du bon temps. J’ai l’impression de passer pour le Père Fouettard de service, qui ne sera heureux que quand vous vous morfondrez tous ! C’est ça que tu crois ? Que tout ce que je veux, c’est vous gâchez la vie ?"


    Aahron poussa un nouveau soupir, sentant que la conversation risquait de lui échapper. Il avait toujours eu un tempérament colérique, mais il savait que le fait de hurler sur Samuel ne serait d’aucun secours dans cette situation, et ne ferait que donner du grain à moudre aux habitants de Grayson. Il fallait qu’il garde son calme, coûte que coûte, même s’il en arrivait au point le plus délicat. Petey. Petey et son absence, douloureuse mais nécessaire.

    "Quand à mon fils… c’est aussi pour lui que je fais ça. Et il le sait, même s’il est encore un peu jeune pour le comprendre vraiment. Il sait, et c’est le plus important."

    Lâcha Aahron, en essayant d’avoir l’air plus sur de lui qu’il ne l’était en réalité. Comment le petit pouvait comprendre que son père, pour la première fois, ait refusé de le prendre pendant les vacances ? Mais il lui expliquerait, quand tout cela serait réglé. Si cela se réglait un jour. Et Sam qui lui expliquait n’avoir pas besoin d’un donneur de leçon, mais un frère…
    L’aîné des Donnelly laissa échapper un sourire amer. Après une si longue absence, après s’être comporté comme le dernier des imbéciles avec ses parents, et avoir été aux abonnés absents avec ses frères, est-ce qu’il savait seulement ce que s’était, de ce comporter en frère aîné ?

    Samuel reprit la parole, s’efforçant de détendre l’atmosphère. Mais il n’y parvint pas tout à fait, évoquant les nuits agités d’Aidan. Sujet sur quoi son frère s’empressa de rebondir, le jugeant nettement moins dangereux que ce dont ils avaient parlé auparavant. Il mordit avec une conviction feinte dans sa nourriture, histoire de laisser entendre qu’il finirait son assiette, avant de demander, une fois sa bouchée avalée.


    "Il a toujours le sommeil aussi agité ? J’ai essayé de lui en parler, mais…"

    Mais quoi ? Je suis un frère minable, et Aidan rechigne toujours autant à parler de ses problèmes ? Etait-ce bien nécessaire de le dire, tout ça ?

    "Mais on a vite abandonné le sujet. Et à part le droguer, je ne vois pas trop comment faire pour qu’il passe une nuit paisible. On devrait débaucher Isaac."

    Plaisanta-t-il. Mais en vérité, il le savait, le sujet n’avait rien de drôle… seulement, il ne voyait pas comment réparer sa gaffe de la dernière fois. Docile, il piocha à nouveau dans son assiette avant de demander.

    "T’as essayé de lui en parler ? A Aidan, pas à Isaac.

    Précisa-t-il, ses yeux bleus posés sur son cadet.


Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 19:56, édité 1 fois
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Samuel D

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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010, 18:36

    Digérant le discours de son aîné beaucoup plus difficile que son entrecôte à point, le jeune homme serra des dents pour ne pas hausser le ton, lui couper la parole et déclencher un esclandre en public. Il détestait les personnes qui avaient toujours réponses à tout, même quand ils avaient tord. Les gens comme lui en sorte. Et c’était exactement ça le problème en réalité. Combien de fois Samuel avait entendu sa mère lui reprocher de ressembler à Aarhon quand il avait le même âge et qu’elle espérait qu’il se calme et réussisse à se poser comme son aîné, avec une gentille femme et des enfants. A cet âge là, c’est exactement la vision de lui-même qui l’effrayait le plus, et ce dernier s’était assuré de rester loin de cette image de bon ouvrier, père de famille et propre sur lui.
    Maintenant, il enviait un peu Aarhon dans un sens. Bon il pensait que son frère était l’homme le plus débile de la planète pour avoir laissé filer une femme comme Trisha, mais un homme qui avait refilé cinquante pour cents de son ADN à un petit mec aussi génial que Petey ne pouvait pas être aussi nul que ça. Bien évidemment, il se garderait bien de le lui avouer.

    La seule chose qui le fit tiquer fut le mot « égoïste » dans le petit monologue de son frère. Ouais bien sûr, c’était lui l’égoïste, lui qui avait persuadé tout le monde de se plonger dans la quête ultime de la vérité, lui qui avait fait en sorte de se rendre tous ensemble dans ce coin perdu en ne sachant même ce qu’ils y chercheraient. Lui qui avait dit « restons calme » avant leur départ pour le garage et qui avait pété les plombs. Finalement, Sammy n’était pas le seul à ne penser qu’à lui, mais pour le moment, son seul moment de nombrilisme n’avait coûté que quelques litres d’essence à une vieille Volvo. Il se garda aussi de prononcer cela tout haute. Il y avait décidément du progrès.

    « Précédemment dans Four brothers in GraySon. » lança le jeune homme en imitant à merveilleuse la voix américaine des bandes annonces de séries. « Aidan, le plus jeune, perd de plus en plus la boule et ses cauchemars le hantent d’avantage chaque nuit, empêchant par la sorte le benjamin de la famille de rêver paisiblement de la voisine d’à côté. Le petit couple de la maison, lui, est en pleine crise et personne ne sait encore si le mariage tant convoité aura lieu un jour. Quand à l’aîné, il se souviendra, la prochaine fois qu’il traitera son cadet d’égoïste, et que tout le monde sera devenu barge, que c’était son idée » débita-t-il en terminant son petit effet par un bruitage annonçant le début de l’épisode.

    Il ne fit aucune remarque sur son neveu. D’une part parce que, effectivement, Aarhon était un bon père, et que lui-même serait bien incapable de s’occuper d’un petit être autre que lui, même si il était sa chaire et son sang. Néanmoins, Samuel connaissait très bien le sentiment que pouvait laisser l’absence d’un père, physiquement parlant ou autre.

    « La prochaine que tu l’as au téléphone, dis lui simplement que tu es fier de lui et que tu l’aimes. C’est tout ce qu’il a besoin d’entendre, pour une fois crois-moi » lâcha le jeune homme dans un soupir, terminant son assiette par la même.

    Le sujet déviant sur le plus jeune des frères, une lueur envieuse brilla dans les yeux de Sam quand son aîné parla de droguer Aidan pour qu’il dorme. Lueur qui disparut bien vite quand il s’aperçut que ce dernier n’était pas sérieux. Quant à savoir si ils en avaient parlé…oui, et ils s’étaient disputés, Sam avait fait son sac. Oh et Aidan avait terminé ivre sur la pelouse du parc, retrouvé par Charlie qui l’avait ramené chez lui et lui avait fait des Pancakes…petit salaud. Mais elle l’avait embrassé. Et lui aussi. Et elle embrassait drôlement bien et…Aidan!

    « Non pas vraiment en fait » répondit finalement Samuel en buvant une très, très longue gorgée de son soda.

    Mieux valait en effet ne pas s’attarder sur ce petit épisode d’ivresse, de pancakes, et d’embrassades langoureuses…

    « Mais je n’y manquerais pas » assura-t-il d’un ton brave et sérieux, en grand frère sérieux et attentif qu’il était, quelques fois dans l’année.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeVen 22 Jan 2010, 18:27

    Décidément, Samuel ne savait pas rester sérieux plus de trois secondes. Et encore, trois secondes, c’était beaucoup : il était toujours à plaisanter, faire le pitre, surtout quand le sujet ne lui plaisait pas. D’ailleurs, Aahron s’était toujours demander de qui il tenait ça, et surtout, pourquoi il avait refilé le virus à Aidan. Ils tenaient de qui, ses deux-là ? Leur père ? Non, sans doute pas. Même si Aahron adorait son père, il fallait reconnaître que l’humour n’avait jamais été sa qualité première. Pour ça, Isaac était son portrait craché !
    Mais l’aîné ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en entendant le bref résumé de leur histoire. Sam avait du bagout, et le don certain pour caricaturer avec une grande sensibilité. Quand le plus jeune eu fini son résumé et annoncé le début de l’épisode, Aahron prit la parole :


    "Je l’ai déjà vu, cet épisode. Ca se finit avec un mariage, plein de bébés et un Happy End à la Walt Disney. D’ailleurs, l’aîné finit par être rongé par la culpabilité et s’excuse d’avoir rendu tout le monde timbré. Je pense qu’il est sincère, en plus."

    Annonça-t-il, décidé à garder son sourire placarder sur les lèvres, même quand Samuel lâcha que tout ce que Petey avait besoin d’entendre, c’était que son père l’aimait et était fier de lui. Cette blague ! Combien de fois par jour Aahron le lui répétait-il ? Il avait arrêté de compter, à peine le deuxième jour de leur arrivée ici. Mais n éanmoins, l’aîné apprécia le conseil à sa juste valeur, et plongea ses yeux clairs dans ceux de son frère en disant avec sincérité :

    "Ouais. Je vais te croire. Merci."


    Pas besoin de larmes, d’embrassades et de câlins à la Télétubbies, Samuel avait bien compris que sa phrase avait touché son aîné. Ce dernier savait bien que son fils était adoré par ses oncles : en tant que seul petit neveu officiel, ses frères avaient tendance à l’aduler et à ne pas tarir d’éloges sur lui. Enfin, qui sait, il ne serait peut-être plus longtemps le seul petit Donnelly de la famille : Isaac et Allie devaient bien penser aux travaux pratiques, non ?
    Mais Samuel avait déjà changé de sujet, et l’aîné des Donnelly ne pût s’empêcher de voir une légère lueur d’espoir dans les yeux de son cadet, quand il parla de droguer Aidan. Non mais, comment Sammy pouvait-il croire une seconde qu’il était sérieux ? Les problèmes, ça se réglait face à face, pas en agissant comme des voleurs !

    Enfin, régler face à face, c’était vite dit, vu qu’Aidan semblait refuser tout dialogue. Enfin, Samuel n’avait pas vraiment essayé de lui parler, à ce que pouvait comprendre Aahron Meme si la tournure de phrase était bizarre, et que la gêne du cadet était nettement palpable. Mais Aahron ne savait quoi en conclure : il lui avait parlé, oui ou non ? Décidant de pousser la conversation dans ce sens là, histoire de, il l’espérait, éviter tout sujet dangereux, l’aîné répéta :


    "Tu n’y manqueras pas… je trouve admirable que tu prenne ton rôle de mentor et de grand frère au sérieux, mais dis voir, qu’est-ce que tu comptes lui dire ? Loin de moi l’idée de t’accuser de manquer de diplomatie, mais… Quand j’ai essayé de lui parler, il s’est refermé comme une huître.
    P’t’être que j’aurais dû le faire boire… nan, n’y comptes même pas !"


    Se reprit aussitôt Aahron, jetant un regard d’avertissement à son cadet. Après tout, le petit Aidan était bien plus loquace avec de l’alcool dans le sang, mais c’était une idée complètement stupide. En plus d’être dangereuse, moralement répréhensible…et peut-être même légalement, allez savoir !


Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 19:58, édité 1 fois
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Samuel D

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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeSam 23 Jan 2010, 03:46

    Un regard plus soutenu fut adressé à l’aîné, neutre en apparence mais qui en disait pourtant long. Jamais Samuel ne l’avouerait de but en blanc, mais lorsqu’il se retrouvait seul dans la chambre en haut du bar de son oncle le soir, à réfléchir à son futur -lui le type qui ne vivait que la vie au jour le jour- se voyait comme Aarhon. Sans forcément de job très bandant mais assez pour faire vivre une hypothétique femme et sa petite fille. Car dans sa future vie idyllique, il possédait une petite princesse blonde aux yeux bleus. Pourtant, ne réussissant pas à se gérer lui-même et accumulant les conneries, ses pensées idylliques repartirent aussi rapidement qu’elle lui avait traversé l’esprit, et sa petite princesse retournait vivre sa vie dans les contes.

    « Un Happy end hein? Utopique comme idée, surtout dans ce bled » lâcha-t-il avant de reprendre un ton plus sérieux. « Tu es un bon père Aarhon, et y’a qu’à voir Petey, c’est le gamin le plus intelligent et génial que je connaisse. Bon il a du bol, il a tout hérité de sa mère mais tu dois bien y être un peu pour quelque chose et rien que pour ça, je t’offre ma plus grande estime » expliqua ce dernier de façon plus ou moins maladroite parce que toujours teinté d’ironie, mais on ressentait la sincérité derrière sa carapace de gros dur.

    C’est vrai que Sam adorait son neveu. Il adorait tous les gosses de son quartier de toute façon, avec qui il jouait au basket sur le terrain vague tous les mercredis soirs. Mais Petey, c’était un vingt-cinquième de son sang, le petit dernier de la famille, et il était plutôt doué avec lui. Les relations humaines étaient de toute façon plus faciles avec les gosses. Plus vrais, eux n’avaient pas encore appris les ficelles de la trahison et du mensonge.

    Le sujet revînt bien rapidement sur le plus jeune de la fratrie première, et sur Aidan. Et Samuel fronça les sourcils quand l’aîné parla d’alcool pour faire cracher le morceau à leur cadet. Non mais soit ce type possédait de don de medium soit….soit la chambre qu’il partageait avec Aidan empestait le tequila trois mètres avant de pénétrer les lieux. Et discrètement, il renifla les revers de sa veste, dont seul l’odeur évasive du tabac froid persistait.

    Il se concentra alors de nouveau sur le grand blond, posant ses couverts et repoussant son assiette à présent vide. Croisant les bras sur la table, il planta son regard bleu de celui de Aarhon, l’air songeur de celui qui allait se mettre à table ou parler franchement. Ici, il s’agissait un peu des deux.

    « Tenons le pour dit, je suis un frère merdique. J’ai filé sa première bière à Aidan, je l’ai emmené voir dans danseuses qui se dépoilaient quand il avait seize ans et c’est après un pari stupide qu’il se retrouve le bras dans le plâtre et dans l’incapacité de jouer d’un de ses instruments de prédilection » lâcha le benjamin dans un souffle, comme si il voulait se débarrasser d’un fardeau.

    « Mais t’étais pas là. C’est pas un reproche, si à l’époque une fille comme Trisha s’était intéressée à un pauvre type dans mon genre, j’aurais foncé. Mais le fait est que tu t’es tiré de la maison familiale quand Aidan était jeune et tu ne le connais pas. Pas comme je le connais. » expliqua de nouveau d’une voix calme Samuel. « Après toi, on a dû se taper Isaac en frère aîné, trop occupé à lire ses bouquins de biologie plutôt que d’aller taper quelques balles avec Aidan. Moi je l’ai fait. J’ai peut-être pas été l’archétype même du grand frère idéal mais j’étais là, avec lui. Quand un mec lui cherchait des noises ou l’insultait de fiottes, j’était le premier à lever du poing. Ok, c’était pas la meilleure des solutions mais en tout cas, je me suis senti proche de lui. Bien plus qu’avec toi ou Isaac. Vous aviez déjà vos vies à l’époque. » souffla-t-il en sa calant de nouveau sur le dossier de la banquette.

    « Ce que je veux dire c’est que Aidan compte beaucoup pour moi, bien plus que n’importe qui sur cette foutue planète depuis que maman et papa ne sont plus là. Alors peu importe mes méthodes, orthodoxes ou non. Si quelque chose cloche avec Aidan, je saurais ce qu’est cette chose. Et tu le sauras. »

    Voilà qui devrait mettre un terme à cette polémique de qui fait quoi. Sam ne montrait jamais ses sentiments et il était parfois difficile de le percer à jour, de savoir ce qu’il pensait vraiment, et si derrières toutes ses plaisanteries ne se cachaient pas une sonnette d’alarme. Mais pour le moment, tout ceci n’avait aucune importance. Seul Aidan comptait.

    « Je le saurais » répéta-t-il plus pour lui-même, jouant avec le sel en centre de table.
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Aahron Donnelly
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeMer 27 Jan 2010, 13:23

    Samuel avait sûrement raison : un Happy End, ici, avait autant de chance de se produire que le fait de gagner le plus gros gain jamais encaissé au loto. Pas forcément un chance proche de zéro, mais c’était tout comme. Aahron devait bien se l’avouer : lui qui pensait avoir tout planifié avant de se rendre à Grayson, jamais il n’aurait imaginé… ça. Ce village, ses habitants, cette atmosphère. Non, jamais. Mais bien loin de s’avouer vaincu, l’aîné s’appuya contre le dossier de son siège et croisa les bras d’un air triomphant à la remarque de Samuel.

    "Qu’est-ce que tu crois ! Etre génial, c’est une question de génétique… même si apparemment, tu n’en as pas hérité. Ou peut-être un petit peu, pour reconnaître à quel point tu as de l’estime pour moi. Mais c’est vrai que Petey…. Il est formidable."

    Lâcha le jeune père avec un grand sourire. Si, quelques années auparavant, quelqu’un lui avait dit à quel point son fils deviendrait un petit être aussi intelligent, attachant et proche de la perfection, il n’en aurait pas cru un mot. Du moins, avant qu’il ne rencontre Trisha, qui représentait tout ce dont un homme pouvait rêver : intelligente, classe, sexy et surtout amoureuse… jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus.

    Si Aahron avait parlé d’alcool, c’est parce qu’il savait très bien ce qui devait se tramer dans la chambre de ses deux cadets. Jamais il ne leur aurait fait l’affront d’aller fouiller, et puis après tout, tant que cela ne dépassait pas les limites, ils avaient bien le droit de faire un peu n’importe quoi…. Même si Aahron ne le leur avouerait jamais. Il préférait jouer les imbéciles ignorants, et ignorer l’odeur d’alcool que les deux plus jeunes portaient sur eux quand ils sortaient de leur chambre. Isaac devant avoir remarqué aussi, s’il n’était pas trop accupé par ses rabibochages avec sa petite amie. Mais tant que les deux derniers ne faisaient rien de mal… Aahron était bien conscient que c’était sa culpabilité de les avoir traîné ici qui le forçait à leur lâcher du lest, mais pourtant, il ne parvenait pas à se montrer plus ferme. Déjà qu’il passait pour l’ogre de service, une inspection en règle des chambres ne parviendrait pas à redorer son blason.
    Décidément, c’était la journée de l’introspection et de l’ouverture aux autres, et l’aîné sentait que ce n’était pas pour lui déplaire. La dernière fois qu’il avait parlé à cœur ouvert à Samuel remontait à longtemps, si tant est que cela ne se soit jamais fait. En même temps, il fallait bien dire que jamais les deux frères n’avaient passé autant de temps ensemble, depuis la mort de leurs parents.

    Quand son jeune frère lui parla de ce qu’il avait sur le cœur, Aahron pensa un instant à intervenir, mais y renonça. Sam avait parfaitement le droit de lui faire la morale, et tout ce qu’il disait n’était pas entièrement faux. Il était parti, certes, et il n’avait jamais été aussi proche d’Aidan qu’il avait pu l’être ave Isaac, quand ils étaient encore petit, ou avec Samuel, dans une moindre mesure. Et puis il les avait abandonné, vivant sa vie pour ne plus voir quiconque la vivre pour lui.
    A l’époque, cela lui avait paru la meilleure décision, non seulement pour lui, mais pour ses frères aussi. Il s’en voulait de leur imposer ses disputes incessantes avec leurs parents, et il pensait que son départ ramènerait un peu de sérénité. Qu’Isaac n’ait pas su jouer les grands frères ne l’étonnait guère : il avait toujours été trop sérieux pour son propre bien.
    De toute façon, Aahron n’avait jamais voulu être un modèle, pour personne. Sa vie était loin d’être idyllique, il avait des bêtises, et que ses frères suivent le même chemin ne l’enchantait pas.
    Et pourtant, il se reconnaissait en Samuel. Il s’y reconnaissait même trop bien, d’ailleurs : farouche volonté d’être à la hauteur, de s’ériger en grand frère modèle, et de se rendre qu’il n’était pas aussi bien que ça. Le sentiment de n’aller nulle part, aussi,
    Quand Samuel acheva son petit discours, Aahron se redressa, plongeant ses yeux clairs dans ceux de son cadet.


    "T’es pas un aussi mauvais grand frère que tu t’imagines l’être. Je pense que ni Isaac, ni moi, nous ne pouvons rivaliser avec toi… t’as peut-être fait n’importe quoi, mais je ne te laisserais pas dire que tu as mal fait. Aidan est assez grand pour décider seul, et tu ne l’as pas obligé à faire tout ça.
    S’il y a quelqu’un qui peut savoir ce qui se passe dans la tête de notre blondinet, c’est bien toi. Et je le pense sincèrement, frérot : tu as été le meilleur grand frère dont il puisse rêver. Sauf la partie bière et fille, quoi, mais on ne peut pas être parfait, non ?"


    Plaisanta Aahron en donnant une petite tape sur la tête de son cadet. Il essayait de le cacher, mais le fait que Samuel tienne à le mettre au courant le touchait profondément. Après tout, lui non plus n’était peut-être pas aussi nul qu’il en avait l’impression.


Dernière édition par Aahron Donnelly le Jeu 19 Jan 2012, 20:00, édité 1 fois
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Samuel D

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01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Vide
MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitimeDim 31 Jan 2010, 20:35

    Visiblement, son frère avait décidé de ne pas entendre la partie où il disait que son neveu avait hérité tout son génie de sa mère, mais ça n’avait pas grande importance, et il ne renchérit pas sur le sujet. Son fils devait assez lui manquer comme cela sans qu’il en rajoute une couche. Déjà qu’il lui manquait à lui. C’était son neveu préféré après tout. Bon, en même temps, c’était son seul neveu. Et il était persuadé qu’un jour, il gouvernerait le monde, ou un Etat, ou une petite ville importante des Etats-Unis d’Amérique. Au moins ça!

    Il n’empêche que l’idée de ce repas, si on englobait le tout, n’avait pas été une si mauvaise idée que ça. Les deux frères avaient mis les choses à plat, avaient parlé sans s’énerver ou presque et avaient même laissé entrevoir une lueur d’amour fraternel. Juste une lueur, et heureusement, parce que Samuel n’était pas très à l’aise dans l’effusion de sentiments, et il savait que c’était de même pour son aîné.

    Il se contenta d’acquiescer aux remarques, positives pour une fois, qui lui fit Aarhon. Si, il était bidon comme frère. La dernière fois qu’il avait essayé de faire parler Aidan, tout s’était soldé par une dispute. Son frère ne le savait pas, et il se garda bien de lui révéler ce chapitre de l’histoire. Cependant, il avait raison sur un point. Des trois frères, c’était lui qui avait passé le plus de temps avec le plus jeune, ^pour les mauvaises choses, mais aussi pour les bonnes et c’était sans doute lui qui le connaissait le mieux.

    Alors il retenterait sa chance, au moment opportun, et il découvrirait ce qui clochait chez son frère, quitte à provoquer une nouvelle dispute. Mais pour une fois, il ne fuirait pas et malgré l’entêtement du plus jeune, il le ferait parler. Bon sang ce qu’il regrettait sa mère et sa façon bien à elle de vous obliger à raconter ses problèmes. Il faut dire qu’avec ses chocolats chauds faits maison, on ne pouvait résister très longtemps. Samuel s’était un jour demander si sa mère ne dissolvait pas des cachets dans la mixture pour les faire parler. Un sourire bref et nostalgique apparut sur ses lèvres avant de disparaître, claquant des doigts pour que la serveuse apporte l’addition.

    « Disons qu’on est deux abrutis incapables, orgueilleux et entêtés, mais que dans le fond, on n’est pas des mauvais gars. Et qu’on peut même être sacrément bon parfois. Toi comme père et moi….et bien moi, pour être le meilleur tonton du monde, et le plus beau surtout. » conclut le plus jeune avec un léger rire.

    Ouais, finalement, ce repas avait été une réussite et il ne regrettait pas d’avoir invité son aîné à déjeuner dans ce restaurant. Pas si nul que ça. Pas si nul que ça…
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MessageSujet: Re: 01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel]   01. Breakfast in America [Aarhon, Declan & Samuel] Icon_minitime

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