Lucinda avait tenu à ce qu’ils se dirigent vers la scène au moment où le ridicule spectacle de l’école primaire de Trimble allait débuter. Elle leur avait choisi des places de choix pas trop près pour ne pas voler celles des parents armés de leurs caméras, pas trop loin pour ne rien manquer du show qui promettait d’être divertissant… Nathaniel espérait de tout cœur voir des enfants fondre en larmes sous la pression, se planter dans leur numéro, les paroles et tout gâcher. Dommage qu’un système d’éclairage n’ait pas été installé… le saboter et le voir tomber sur ces mioches braillards l’aurait à coup sûr beaucoup amusé. Mais il devrait se contenter de ce qu’il avait.
Il ne restait plus qu’une dizaine de minutes avant le « levé de rideau » et il s’ennuyait à mourir. Son épouse devait être dans le même état mais elle pouvait au moins se distraire en papotant avec sa voisine. Une conversation qui ne tournait pas à l’avantage de sa chère Lucinda…

« Oh alors vous n’avez pas d’enfants… »
« Non. Mon mari et moi prions cela dit chaque jour pour que le miracle se produise » grinça sa rouquine en se parant d’un sourire qu’il savait forcé et censé dissimuler sa rancœur
« Je vois… Mais vous savez, après quelques temps, on en revient du grand miracle de la vie ! » tenta de plaisanter la femme avant de faire mine d’être absorbée par le fonctionnement de sa caméra…

Lucinda se tourna vers lui, cherchant sans doute un peu de réconfort. La pauvre avait semblait-il oublié à qui elle avait à faire. Nathaniel le lui rappela cela dit bien vite, au moment où elle ouvrait la bouche.

« Je meurs de soif ! Je vais me chercher quelque chose »

Et sans prendre la peine de lui demander si elle-même avait envie de quelque chose, il s’éloigna, jouant un peu des coudes pour se frayer un chemin parmi la foule. Cela dit, la chaleur était si étouffante que ses voisins avaient eut l’intelligence de ne pas s’entasser fasse à la scène et se tenaient à bonne distance les uns des autres.
Il repéra William dans la foule, le suivit du regard un instant, et entra subitement en collision avec quelqu’un. Il fut épargné par la boisson fraiche qui se renversa, mais pas sa propriétaire.

« Oh, Jeanne ! » fit-il mine de s’angoisser en lui refaisant face, l’air ennuyé « Quel maladroit ! Je suis sincèrement désolé, j’étais distrait… »

Jeanne jeta un œil à sa montre. Il n'était pas encore midi et elle s'ennuyait à mourir ! Outre la chaleur accablante, les stands n'étaient pas vraiment attractifs. Elle avait réussi à occuper sa matinée en discutant avec quelques personnes, qu'elle connaissait déjà ou pas... Mais celui avec qui elle traînait quelques minutes plus tôt n'avait pas envie de la suivre. En effet, après être passée au stand des boissons, elle lui avait proposé d'aller voir le spectacle de l'école de Trimble. Mais cette idée ne l'enchanta guère. Jeanne pouvait le comprendre. Quel était l’intérêt de rester debout sous un soleil de plomb pour regarder des gamins faire je-ne-sait-quel tour ? Seulement, il fallait bien avouer qu'il n'y avait rien d'autre à faire... Donc c'est son verre à la main que la jeune femme se dirigea vers la scène qu'elle avait quittée en début de matinée. Elle croisa quelques visages connus, espérant que l'un d'eux l'arrêterait pour lui faire la causette. Mais aucun ne vint lui adresser la parole. Elle arriva donc près de la scène. Les parents étaient tous bien sur au premier rang pour ne rien manquer du « show » de leurs braillards de mioches. Elle reconnu même un ou deux hypocrites essayant de faire bonne figure avec leurs épouses... Être psychologue lui donnait quelques informations croustillantes sur certaines personnes ! Malheureusement, tout ces beaux secrets, elle ne pouvait les révéler, vu qu'elle était tenue au secret médical... Dans des situations comme celle-ci ça ne la dérangeait nullement. Mais quand on lui parlait de tel ou tel personne qui semblait si heureuse avec sa moitié, alors qu'en fait les deux en questions ne pouvaient se voir, ça lui donnait envie de tout révéler pour qu'enfin les mensonges éclatent ! Mais elle se tenait ! Car elle aussi avec quelques petits secrets qu'il ne fallait pas découvrir. Enfin au moins que son mari ne découvre pas ! Qui sait de quoi il serait capable...
C'est donc en regardant les « jolis » petits couples de parents qu'elle entra dans la foule, qui, allez savoir pourquoi, n'était pas si dense que ça. Elle n'eut pourtant pas le temps de faire une dizaine de mètres que quelqu'un lui rentra dedans. Le verre qu'elle avait à la main se renversa à moitié sur elle, trempant sa robe, mais épargna l'autre personne, malheureusement. La personne qui l'avait percuté était un ami de son « cher et tendre », Nathaniel. Il prit un air ennuyé et s'excusa, et par politesse, elle pris un air courtois :

C'est rien c'est que de l'eau !

D'ailleurs elle allait devoir des remerciements à Carmen qui avait refusé de lui servir une bière quelques minutes plus tôt ! Si elle avait eut un verre d'alcool à la main, elle aurait sûrement sentie l'alcool à des mètres... Au moins avec l'eau, il y avait un endroit de son corps qui avait moins chaud ! Et elle ne mettrait sûrement pas longtemps à sécher ! Jeanne tenta après cela de continuer son chemin, mais Redd en avait décidé autrement...

Jeanne faisait partie de ces rares personnes qui gardaient leurs distances avec lui et paraissaient toujours méfiantes en sa présence. Cela dit, il avait toujours des manœuvres de secours pour apprendre à les connaitre à leurs dépends et, dans le cas de la psychologue, il avait suffit qu’il se rapproche de son idiot de mari, Liam.
Il était du genre taciturne au début, un peu renfermé, et puis ils s’étaient trouvés une passion commune pour le sport et étaient devenu comme des frères. Inutile de préciser que Nathaniel avait horreur du baseball en dehors des moments où il se trouvait en compagnie de Monsieur Rickard… Il fallait parfois faire des sacrifices et dans ce cas, il consistait se tenir au courant des matchs et du nom des joueurs. Mais puisque Liam se mettait à parler pour deux dès qu’ils se lançaient sur le sujet, c’était un véritable jeu d’enfants.

Le garagiste poussa un petit soupir soulagé en apprenant que, Dieu merci !, les dégâts n’étaient pas irrémédiables et que la robe d’été de la brune s’en remettrait très vite. Avec une chaleur pareille, elle serait sèche dans la quinzaine de minutes suivantes.

« Tout va bien donc » sourit-il à sa voisine en restant planté devant elle, se contentant d’abord de la fixer longuement, sans se dépeindre de son sourire.

Un sourire qui avait tendance à mettre mal à l’aise la plupart de ses interlocuteurs. Un sourire insondable qui paraissait sincère et en même temps… quelque chose clochait indubitablement, n’est-ce pas ? Ils se mettaient à se demander s’il était réellement sincère puis, force leur était de réaliser qu’avec eux, il s’était toujours montré courtois, serviable, et ses voisins arrivaient généralement à la conclusion qu’ils étaient paranoïaques, tout simplement.
Mais Jeanne était psychologue et poussait peut-être plus en avant ses raisonnements.

« Vous alliez rejoindre Liam ? » demanda-t-il finalement, sur le ton de la conversation « Je ne l’ai pas encore vu ! Il va croire que je l’évite pour ne pas avoir à lui rendre le sécateur qu’il m’a prêté le mois dernier. Vous pourrez le rassurer à ce sujet, je le lui rendrai dès que j’aurai trouvé le temps et le courage nécessaire pour affronter ma haie et la chaleur ambiante » ricana Nathaniel, parfait dans le rôle du voisin modèle « Cela dit, votre mari m’a souvent confié que lui et le jardinage ne faisaient pas bon ménage et je ne suis pas certain qu'il court vraiment après… »

Il servit un clin d’œil complice à son interlocutrice qui, il l’escomptait, ferait son petit effet. Mais rien n’était moins sûr avec Jeanne… Pauvre connasse.

Elle qui aurait voulu se tenir éloigné de Redd, n'avait vraiment pas de chance. Déjà parce qu'il décida, pour une raison obscure à la psy, de faire la conversation. Elle aurait très bien pu faire face à la situation, la tolérer tant bien que mal, mais bien sur, l'homme commença à lui parler de son mari et de son... sécateur ? Voila autre chose ! Les deux hommes ne faisaient pas que discuter de sport, mais ils jouaient tout deux aux parfaits petits voisins ! En moins de deux secondes, Jeanne sentit son sang bouillonner. Avant même leur petit copinage, la jeune femme trouvait louche ce gars-la, mais maintenant qu'il était devenu ami avec son mari, elle avait de plus en plus de mal à le voir... Oui oui, Jeanne avait bien conscience de la jalousie qu'elle ressentait. Avant, elle n'avait jamais été jalouse, mais la c'en était presque trop ! Liam préférait passer du temps avec Nathaniel plutôt qu'avec elle. Parfois elle se demandait si il ne le faisait tout simplement pas exprès pour la mettre en rogne. Elle lui avait bien avouer qu'elle le trouvait louche, et lui que fait-il ? Et bien il va s'en faire un ami ! Bref, cela faisait encore un sujet de plus sur lequel ils ne s'entendaient pas...
Bien qu'intérieurement elle était bien énervée, elle répondit à son interlocuteur d'une voix calme.

Non. Je ne pense pas que Liam soit dans le coin.

Elle appuya ses dires d'un sourire. Avec la pratique, elle avait réussi à avoir suffisamment de self-control pour ne pas montrer certaines émotions. Cependant, elle savait bien que son attitude pourrait la trahir, pour peu que l'homme soit attentif. Il faisait l'homme poli, mais bizarrement son attitude ne collait pas avec le reste. C'était sûrement en lien avec sa sale tronche ! Ouais, avec son sourire qui sonne faux et ses yeux qui semblent froids et pourtant fourbes...

Il ne m'a pas parlé de cette histoire de... sécateur.

D'ailleurs tu peux l'avaler et t'étouffer avec. pensa-t-elle. Elle jeta un œil en direction de la scène. Si le spectacle commençait elle aurait une excuse digne de ce nom pour couper court à la conversation. Mais toujours pas de mômes à l'horizon ! Bordel, pour une fois qu'ils auraient pu être utiles ! Par courtoisie, elle prit des nouvelles de sa femme.

Et comment va donc votre femme ?

Il ne lui avait pas fallut plus d’un coup d’œil pour se rendre compte que le sourire de son interlocutrice puait le faux. Nathaniel n’avait eu qu’à rechercher les pattes d’oies censées apparaître au coin de ses yeux et ne pas les y trouver pour constater qu’elle se forçait. Oh bien sûr, ça ne prouvait rien, beaucoup de gens souriaient sans vraiment se réjouir, ça n’était nullement un crime. Mais puisqu’il se montrait sur la défensive face à Jeanne… C’était toujours intéressant à relever.
En plus de cela, son regard se fit très vite fuyant. Elle se justifia par une remarque sur Lucinda, mais le garagiste avait la très nette impression que c’était fuir qu’elle voulait faire. Le fuir lui : ni plus ni moins.

« Elle va fort bien ! Elle est très excitée par cette journée. Comme nous tous je crois » répondit-il d’un ton faussement enjoué, suivant le regard de la brune avant de replanter ses yeux dans les siens pour ne plus la quitter « N’êtes-vous pas très excitée par tout cela, Jeanne ? »

Sa question sonnait plutôt comme une accusation et ses traits s’étaient durcis l’espace d’un instant. Ca avait été infime mais il espérait qu’elle n’avait rien perdu du spectacle. Cette fine psychologue qui aimait mettre on nez dans la merde des autres par curiosité morbide ou par envie de vivre quelques aventures par procuration. Il fallait être tout à fait tordu et instable pour choisir un métier pareil !
Mais bien entendu, pour le restant du monde et surtout pour Liam et son épouse, il n’était qu’un garagiste modeste qui se disait très admiratif de la force de caractère dont Jeanne devait disposer pour prendre autant de charges sur ses épaules et venir en aide à son prochain… Il adorait aborder le sujet et faire presque perler une larme.

« Liam doit se mordre de les doigts de manquer les festivités ! » enchaina-t-il tout de suite « Et à vrai dire, il ferait bien d’être sincèrement désolé ! Non pas de ne pas partager cette journée avec nous tous, mais avec sa dévouée épouse… Je le lui ai dis fréquemment : Liam, si tu continues à délaisser Jeanne, elle va finir par aller te chercher dans les bras d’un autre ! »

Il avait bien entendu dit cela sur le ton de la plaisanterie, ponctuant sa boutade d’un éclat de rire. Mais on ne la lui faisait pas… Pas à lui. Pas alors qu’il avait des yeux et des oreilles absolument partout dans ce foutu village qui était sien.

Nathaniel la regardait maintenant droit dans les yeux. Elle ne répondit pas à sa question, qui lui paraissait plus rhétorique qu'autre chose. Et puis, lui dire qu'elle s'ennuyait à mourir sous cette chaleur n'allait pas l'aider à se débarrasser de lui. Surtout qu'il aurait vite fait d'aller dire à certains que la fête était pourrie, ça aurait gâcher l'ambiance, et pourquoi pas mener à pire ? Et au bout du compte, rien ne lui serait retomber dessus à celui-là ! Il savait très bien manipuler tout le monde qui ne le voyait que comme un pauvre garagiste... Mais Jeanne sentait bien qu'il était bien plus malin qu'il n'y paraissait. Elle réfléchissait donc bien à ce qu'elle lui disait. De toute façon, il continua sur le ton de la plaisanterie en évoquant Liam. Plaisanterie qui n'était pas du tout au goût de la psy. Elle se doutait bien que ces petites aventures extra-conjugales n'étaient pas un secret. En tout cas, certaines personnes étaient au courant. Redd, bien sur, avait du entendre certaines histoires. Elle n'en avait jamais été très sure, mais cette petite phrase qu'il lâcha lui en procura la confirmation.

Elle lâcha un petit rire, qui sonna faux même pour elle, et lui répondit :

Heureusement que Liam a un ami de bon conseil comme vous, Redd.

Elle qui d'habitude savait se maîtriser, elle sentait peu à peu la gêne s'emparer d'elle. L'homme en savait long sur les secrets des graysonniens, bien plus qu'elle ne l'avait imaginé. Et puis son regard sur elle la mettait mal à l'aise. Rares sont les personnes qui lui faisait cette effet, mais lui y arrivait très bien. Si elle avait pu, elle l'aurait bien enfermé dans une chambre capitonnée, pour l'étudier d'un peu plus près. Malheureusement ça ne dépendait pas d'elle...

Mais c'est un homme qui n'écoute que lui. Quand vous lui dites quelque chose, ça rentre par une oreille pour ressortir directement par l'autre !

Un sourire bien plus sincère vint appuyer ce commentaire. Parfois ce trait de caractère n'était pas un défaut, et Jeanne aimait l'indépendance de son mari. Bien que depuis quelques années il se laissait marcher dessus par beaucoup de monde, dont Redd.

De toute façon, manquer la fête ne doit pas lui déplaire. Liam n'a jamais vraiment aimé resté traîner comme ça, sans rien faire. Il serait sûrement rester bricoler à la maison si il avait été la !

La glaciale et assurée Jeanne Rickard ne l’était plus tant que cela à présent. Elle montrait quelques signes de faiblesses desquels le garagiste ne pouvait que se réjouir. Déstabiliser les gens était un de ses passe-temps favoris et il ne se lassait jamais de voir naitre la peur, la gêne dans les yeux de ses victimes. Des victimes qui, pour la plupart, finissaient par simplement penser qu’elles avaient mal interpréter son attitude et ses remarques et lui pardonnaient tout. Il avait joué avec tous ses voisins et chaque fois, ils étaient revenus vers lui, souriants mais un peu honteux.
C’était au tour de la femme facile de son bon ami Liam d’en faire les frais à présent. Et c’était une petite victoire pour lui, simple et humble citoyen américain face à la psy qui avait fait de grandes études et se vantait de savoir analyser les comportements humains.
Le sujet de Liam était délicat visiblement. Nath s’en était douté mais n’avait jamais vraiment eu l’occasion de l’aborder en présence de Jeanne qu’il ne croisait pas beaucoup. Pas seule en tout cas.

« Non, c’est certain, les bains de foule ne sont pas vraiment sa tasse de thé. C’est certainement pour cela que lui et moi nous entendons si bien, quand nous sommes ensembles, nous n’avons pas forcément besoin de parler » sourit-il en feignant la gêne « Je n’en ai pas l’air, mais je suis moi-même assez…disons solitaire. Mais je ne pouvais pas me permettre de manquer une journée aussi importante et le message véhiculé par ce pique-nique était trop fort pour que je renonce à m’y présenter. Et puis surtout : ma tendre moitié n’aurait pas vraiment apprécié que je ne décolle pas mes fesses du fauteuil du salon aujourd’hui ! » ajouta Nathaniel dans un clin d’œil complice

Mais Jeanne n’avait pas l’air de vouloir en faire son ami et son sourire sonna faux. Aussi faux que tous ceux qu’il adressait à ses chers voisins à longueur de journée.

« Vous lui remettrez mon bonjour en tout cas » reprit-il en continuant d’afficher un petit sourire qui finit par s’évaporer sur ses lèvres et il eut un petit sursaut, comme s’il se souvenait tout à coup de quelque chose « Au fait, j’allais justement me chercher quelque chose à boire. Laissez-moi vous repayer un verre. Je m’en voudrai de vous laissez vous déshydrater »

Jeanne ne répondit rien au petit speech de Redd sur sa ressemblance avec Liam, ou encore sur la raison de cette petite fête. Comme si le garagiste se sentait concerné par la notion de partage. Qu'il aille faire son discours à d'autres ! Elle ne savait pas ce qu'il avait en tête, mais ce n'était sûrement pas dans l'optique de partager quoi que ce soit avec qui que ce soit. La psychologue se contenta donc de regarder Nathaniel d'un œil sceptique.

Bien sur ! Je lui raconterai notre petite rencontre !

Fallait-il encore qu'elle parle à son mari, et si c'était le cas, elle préférait avaler du verre plutôt que de lui parler de Nathaniel Redd ! Il passait bien assez de temps avec son mari, même si ils restaient silencieux comme il le disait. Sûrement que lui se taisait et allez savoir ce que Liam pouvait bien raconter... Que savait vraiment Nathaniel ? Et pas qu'à propos d'elle, mais à propos de tout le monde ?

Et alors que Jeanne pensait la conversation finie après quelques amabilités échangées, Redd lui proposa quelque chose à boire. Sa première idée fut de décliner l'offre. Elle pouvait très bien trouver une excuse pour s'échapper. Seulement elle n'avait rien d'autre à faire. Si elle quittait Nathaniel pour flâner dans le parc, et qu'il la voyait, il se douterait qu'elle avait inventé n'importe quoi pour se débarrasser de lui. Au fond elle s'en fichait un peu... Il avait qu'à penser ce qu'il voulait ! Mais bizarrement, elle accepta...

Pourquoi pas ? répondit-elle sans grande conviction.