| | | 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] |  |
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Kathleen Wood
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![01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) | Sujet: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] ![01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Mer 16 Déc 2009, 21:32 | |
| KATHLEEN — Merci Gordon
Le cuisinier et gérant du Leo’s Deli me rendit mon sourire avant de s’éloigner, non sans avoir jeté un coup d’œil prudent en direction de mon vis-à-vis. Ce dernier ne vit rien de son manège, trop occupé qu’il était à observer l’assiette de pancakes fumant qui venait de lui être apportée, accompagnée de sa crème beurrée et de son sirop d’érable traditionnel.
De longues secondes s’écoulèrent ainsi, dans le plus grand silence. Nous n’étions pas les seuls clients du modeste restaurant mais les deux autres clients avaient le nez penchés sur leur assiette puisque les miens étaient levés et qu’ils savaient épier avec discrétion. C’est qu’ils avaient eu de quoi s’exercer par le passé… Mais j’avais décidé de ne pas me soucier de cela pour l’heure à venir et comptais me préoccuper uniquement de mon voisin, attablé face à moi. Son état semblait s’être considérablement amélioré depuis que nous nous étions éloignés du parc mais je n’arrivais pas encore à lui trouver assez de couleur pour vraiment être rassurée. Son regard sombre était encore brillant et son teint blafard. Il me semblait avoir vu ses mains trembler lorsqu’il tenait la carte mais il les avait rapidement dissimulées sous la table et elles n’étaient pas reparues depuis.
KATHLEEN — Ça m’a l’air délicieux (souris-je en désignant l’assiette de Logan, espérant que mon ton encourageant lui délierait un peu la langue)
C’était le comble. J’étais celle qui cherchait à faire la conversation, l’espérait. Si l’ont m’avait annoncé ce matin que je déjeunerai en compagnie de Logan Redd ce matin et que cette idée serait de moi, je pense que je me serai laissé aller à rire. Et ce n’était pas peur dire.
Le jeune homme grimaça un sourire pour toute réponse et son regard se porta un instant sur ma propre assiette. Je l’imitai bientôt et me perdis un instant dans la contemplation du gaspacho que j’avais commandé. Un plat chaud par ce temps ne me disait trop rien et je m’étais imaginé que des pancakes pèseraient trop lourd sur mon estomac et m’indisposeraient le restant de la journée. Maintenant que j’avais ceux de Logan sous le nez, je dois dire que je commençai à changer d’avis. Comme toujours, j’avais pris une décision trop murement réfléchie et la regrettais amèrement. Mon père me répétait souvent que je devrai faire preuve de plus de spontanéité, mais de mon point de vu, avoir invité Logan à déjeuner était déjà un grand pas en avant ! Chaque chose en son temps. D’abord l’invitation, les pancakes plus tard. Peut-être qu’après cela, je me risquerai à commander une bière que je boirai à même la bouteille pendant que le tube « Born to be Wild » passerait sur le vieux jukebox...
Mon sourire jusque là poli s’élargit un peu plus et je le dissimulai soigneusement derrière ma serviette, faisant mine de m’essuyer les lèvres avant de la glisser sur mes genoux.
KATHLEEN — Bon appétit (murmurai-je avant de me saisir de ma cuillère à soupe et de la tremper dans la préparation odorante) |
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Logan Redd
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Jeu 17 Déc 2009, 01:08 | |
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Si on lui avait dit ce matin qu’il déjeunerait avec Kathleen en personne, il aurait sans doute frappé le connard qui essayait de lui faire gober une telle histoire.
Mais qu’est-ce qu’il foutait là avec elle ?
Par moment, il était encore assailli par d’affreux doutes plus saugrenus les uns que les autres. Il arrivait toujours à se résonner mais il restait tout de même méfiant. Cette journée était trop étrange pour être honnête.
Il allait forcément se passer quelque chose d’atroce, de vraiment horrible, pour contraster avec la perfection qu’il était entrain de vivre. Et il passait plus de temps à y réfléchir, à attendre l’évènement dramatique qui viendrait tout ruiner, plutôt que de répondre à Kathleen.
Logan détestait cette impression d’avoir un cerveau aussi vide qu’un bar gay en Afghanistan. Il cherchait et cherchait encore, n’importe quoi, n’importe quel sujet pouvant lancer sur une discussion qui durerait plus de deux minutes, mais rien n’y faisait. C’était le néant.
Evidemment, il y avait un million de choses qu’il aurait aimé lui dire où lui montrer, lui expliquer, lui demander aussi.
Il aurait aimé s’assurer de la date de son anniversaire, il aurait voulu savoir avec exactitude quelle couleur était sa préférée, quel genre de musique elle aimait, quelle livre elle avait récemment lu. La moindre question était digne d’intérêt à ses yeux, mais aurait sans doute parut louche à Kathleen.
Il ne voulait surtout pas qu’elle le trouve louche. C’était sûrement déjà le cas et il voulait saisir cette unique opportunité de lui montrer qu’il n’était pas qu’un alcoolo au regard bizarre qui ne parle à personne. Il n’était pas que ça du moins.
Il ne s’était jamais fait vraiment remarqué, rien de notable en tout cas, mais la famille Redd était connue dans Grayson et il était plus facile d’avoir une réputation coriace lorsqu’on s’appelait Redd que lorsqu’on s’appelait… autrement.
Voilà une raison de plus pour la quelle il regrettait tout de même un peu de ne pas avoir atteint Nathaniel avec la visseuse. Il y a pas mal d’année, il avait retrouvé Logan complètement saoul dans l’un des cagibis du garage et cela ne lui avait pas beaucoup plus. Pour se venger, il avait lancé la rumeur et des années plus tard, elle planait toujours. Ca avait mit son père dans une rage folle et aujourd’hui, il avait toujours droit à une insulte quand son géniteur le croisait une bière à la main.
De toute façon il n’allait pas causer de ses problèmes d’alcool avec Kathleen. Problème qui n’en était pas vraiment un en vérité !
Pour la postérité.
Il fallait qu’il arrive à arracher son regard de ces foutu pancakes. Déjà parce qu’il avait l’estomac tellement noué par l’appréhension que les observer lui donnait presque la nausée, et ensuite parce qu’il était à table avec Kathleen ! La Kathleen, Sa Kathleen. Il avait rêvé ce genre de scène au moins un milliard de fois et connaissait une foule de dialogue par cœur. Sauf qu’aucun d’eux ne collaient à la situation. Jamais encore il ne s’était imaginé invité à déjeuner par Kathleen parce qu’il avait eu un petit moment d’absence…
Tu t’es évanoui comme une gonzesse !
Et il ne voulait pas non plus revenir sur ce « moment d’absence » avec la jeune femme. C’était assez gênant comme ça.
« Je t’ai dessiné une fois » affirma-t-il enfin en relevant son regard vers elle.
Après tout, il préférait lui dire lui-même. Si c’était une fois, ce n’était pas grave, il avait parfaitement le droit de dessiner Kathleen au moins une fois. Ce qu’il ne voulait pas qu’elle sache c’est qu’on pouvait y accrocher deux zéros, et encore moins pourquoi il l’avait fait autant de fois.
D’ailleurs il ne dessinait pas que Kathleen, il dessinait toute sorte de chose, de gens. Ce qu’il voyait, et ce qu’il ne voyait pas en majorité.
Surtout Kathleen quand même cela dit.
Le cœur battant, il décida de ne pas attendre la réponse et de continuer sur le ton el plus neutre qu’il pouvait se permettre malgré son stress.
« Des fois je dessine des gens alors une fois je t’ai dessiné toi »
Ca ne répondait pas au « bon appétit » de la jeune femme mais ça ferait l’affaire. Il était plutôt satisfait de l’effort et de l’inventivité dont il venait de faire preuve. Il ne pouvait pas en plus être d’une politesse exemplaire. Chaque chose en son temps.
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Kathleen Wood
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Jeu 17 Déc 2009, 10:25 | |
| Me dessiner ? Moi ? C’était une idée pour moi une idée des plus saugrenues et je ne voyais pas vraiment pourquoi qui que ce soit aurait envie de réaliser un portrait de mon insipide personne. Enfin il y avait bien eue cette fois au lycée où Chad Appleby m’avait caricaturé puis offert son croquis dans un gloussement sadique. J’en avais été très affecté. Une semaine après cela, j’apprenais qu’en réalité, il s’intéressait à moi et n’avait pas su attirer mon attention d’une autre manière que celle-ci. Qu’en était-il du croquis de Logan ? Avant qu’il ne le mentionne, j’ignorai complètement que le jeune homme pouvait avoir ce genre de hobby. Je le voyais plutôt jouer aux cartes, lire peut-être... en vérité, je ne le voyais pas faire grand chose et ne m’étais jamais penchée sur la question avant l’instant présent.
Le garagiste m’interrompit cela dit dans mes raisonnements, ajoutant qu’il dessinait toute sorte de gens. Bien évidemment, il n’avait pas réalisé qu’un portrait de moi. Cette idée m’avait pourtant effleurée et j’avais fini par la trouver flatteuse, quoi qu’un peu étrange. Pas dérangeante le moins du monde, mais tout de même source de questionnements.
KATHLEEN — Oh, j’ignorais que tu dessinais (répondis-je dans un sourire complimenteur) Je me suis moi-même essayé à la peinture quelque fois et…et bien le résultat n’était pas vraiment celui auquel je m’attendais…
Et c’était le moins que l’on puisse dire ! Mes essais remontaient à une bonne année maintenant. Durant le printemps, je m’étais installée un petit atelier dans notre grenier, à l’abri des regards de mes parents qui n’pouvaient plus grimper la petite échelle y menant. Pleine de bonne volonté, je m’étais mise au travail avec patience et acharnement. Mon model était toujours le même : Grifith. Je m’étais sentie un peu stupide de m’adonner à ce genre d’activité dans l’ombre, comme une collégienne amourachée, mais ça avait été plus fort que moi. Après sept essais erreurs, j’avais fini par m’avouer vaincu et abandonner ses idées, non sans verser quelques larmes. J’avais pourtant été persuadée d’y parvenir. Je connaissais ses traits par cœur et pensait à tort que l’amour que je lui portais serait suffisant pour me donner un résultat satisfaisant. Mais contrairement à ce qu’assurait l’adage, l’amour ne rendait pas aveugle et je m’étais rendu compte que je ne faisais que saccager les toiles… J’avais pleuré tout un après-midi à cause de cela et n’avais plus touché un pinceau depuis.
Avalant une cuillérée de mon déjeuner, je relevai mon regard vers Logan avec intérêt.
KATHLEEN — Peut-être que tu pourrais me montrer l’un de tes dessins un jour (proposai-je timidement) Enfin si ça ne te dérange pas. J’aimerai beaucoup en voir quelqu'uns
Je venais d’en apprendre plus sur Logan en une journée qu’en une vingtaine d’années passées dans le même village que lui. C’était effroyablement triste et je ne pouvais m’empêcher de me sentir coupable. Il avait l’air si doux, si fragile… Il m’apparaissait maintenant comme un de ces artistes romantiques torturés. Comme un de ces personnages de roman brimé par ses pairs et de mauvaises réputations qui s’avère être un garçon cultivé et doué. En général, ce garçon tombait amoureux de la gentille et jolie princesse elle aussi pleine de talents, vivant au sein d’une famille méprisant royalement le garçon. Ça aurait pu coller si elle je n’avais pas été si maladroite et lamentable en dessin !
Et puis de toute manière, je n’en étais pas encore à voir Logan sous ce jour. Grifith occupait trop de place dans mon esprit et je doutais que les choses évoluent un jour. |
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Logan Redd
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Jeu 17 Déc 2009, 16:45 | |
| Si ça le dérangeait de lui montrer l’un de ces dessins ? Et bien ça dépendait. Si on prenait la chose dans son entièreté, oui ça le dérangeait, il n’aurait pas fait tout ce foin un peu plus tôt à cause du carnet si ça n’avait pas été le cas. Pourtant dans ce contexte c’était différent.
Lui montrer quelques dessins à lui, présélectionné bien entendu, voulait aussi dire passer du temps avec elle. Il pourrait ainsi choisir les meilleurs, où bien carrément essayé d’en refaire de plus beau encore.
M’enfin cette image ne l’enchantait guère. Il se connaissait assez pour voir la scène d’ici. Il n’allait plus penser qu’à ça et enchaîner les dessins. Dessins qui ne lui plairaient pas à coup sûr et qu’il déchirerait une fois fini. Il allait en faire une montagne et s’angoisser, allait passer des nuits entière à fixer une feuille blanche dans l’attente de l’illumination et serait tellement anéanti de ne rien voir venir qu’il finirait complètement saoul, avachi dans son divan, avec l’envie de s’enfoncer le crayon dans la poitrine. Ca n’aurait pas été la première fois.
Quand il dessinait Kathleen il n’était jamais satisfait du résultat. Il y avait toujours un détail qui le rendait fou et il ne voyait plus que ça, comme un néon rouge vif au milieu de la nuit.
Il était certain que c’était parce qu’il la dessinait depuis ses souvenirs. Il était certain que s’il pouvait essayer de la dessiner en temps réel, le résultat serait meilleur.
L’image d’un lion énorme qui saute sur une pauvre gazelle en pleine savane s’imposa à lui immédiatement. C’était ce qu’il venait de faire avec cette idée. Lui sauter dessus comme un sauvage.
« Tu veux poser ? »
Le lion devait se lire encore un peu sur ses traits, ou plutôt l’avidité, car Kathleen eut l’air un peu surprise de cette question sortie de nulle part. Elle avait haussé ses fin sourcils, sa cuillère à mi-chemin entre son bol et sa bouche délicatement entre ouverte.
« Je veux dire… » reprit Logan, fermant les yeux et affichant un petit sourire plus détendu pour donner le change « Pour un dessin… je pourrais… enfin rien de fabuleux juste un portrait. Tu t’assieds quelques part et… et moi je te dessine… mais seulement si t’as envie, c’est pas obligé… t’as peut-être… » il se racla la gorge et adressa un regard en biais au couple quelques tables plus loin, seuls autres clients du petit restaurant « Ca te dérange peut-être d’être… trop souvent… seule. Avec moi je veux dire » s’expliqua-t-il
Il savait très bien qu’elle allait saisir le sous entendu.
SI jamais ils passaient encore l’un ou l’autre moment ensemble, rien que tous les deux et un huitième comme maintenant, il ne faudrait pas une semaine à Grayson pour la croire déjà enceinte et fiancée au drôle de cousin du garagiste qui à des problèmes d’alcool.
Bon il exagérait peut-être, ils n’allaient pas la croire enceinte, pour ça, il leur faudrait un bon mois au moins…
Et si déjà lui trouvait l’idée étrange qu’elle lui propose de déjeuner ensemble alors qu’il s’agissait de lui-même, qu’allaient penser les autres habitants si respectables de leur petite ville ?
Sans parler du père de Kathleen qui avait la réputation d’être un homme très correcte, entre d’autres mots, un gros con inculte et borné, comme son propre paternel. Même s’ils n’étaient pas copain du tout, ces deux là pouvaient se tenir la main au sujet de leur classe incontestée de gros relou et de leur intellect sous développé.
D’ailleurs, le lion avait été trop rapide à bouffer la gazelle. C’était une vieille gazelle malade qu’il avait attrapé, et elle lui avait refilé le sida du lion.
Il regrettait d’avoir ouvert sa grande gueule aussi rapidement. C’était évident, tout ça mit bout à bout, qu’il allait essuyer un refus, et c’était lui-même qui s’était infligé cette torture. C’était du sadomasochisme en pleine savane. |
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Kathleen Wood
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Ven 18 Déc 2009, 17:50 | |
| Je tamponnai délicatement mes lèvres, mon regard fixé sur le centre de notre table, n’osant pas vraiment croiser le regard de Logan. Je ne savais pas vraiment comment réagir face à tout cela. Bien sûr, j’étais flattée qu’il me demande de poser pour lui, et en même temps, cette idée me mettait particulièrement mal à l’aise. Il s’était empressé de préciser qu’il ne souhaitait réaliser qu’un portrait de moi. L’espace d’une seconde pourtant, j’avais été saisie par l’horrible vision de nous deux dans une pièce lumineuse aux murs clairs, moi nue et lui derrière sa toile. C’aurait été terriblement gênant, affreux. D’ailleurs, s’il avait été question de ce genre de reproduction, j’aurai immédiatement refusé. Être mis à nue de cette manière, au sens propre du terme, n’était certainement pas dans mes projets ! J’en serai probablement devenue malade, moi qui avait réclamé à mon premier et seul amant d’ailleurs, qu’il éteigne toutes les lumières et souffle les bougies qu’ils avaient amoureusement disposées pour l’occasion. Il s’était donné énormément de mal et avait attendu une éternité avant que nous passions enfin à l’acte. Quelques jours après, devant mon manque évident de collaboration, il s’était débarrassée de moi et m’avait fait passer pour folle auprès de nos amis communs. Un des pires moments de mon existence…
Il était donc inenvisageable pour moi d’un jour poser nue devant qui que ce soit, peu importe le talent de l’artiste. Et c’était encore plus hors de question s’il s’agissait de Logan Redd, un voisin dont j’étais susceptible de croiser le regard tous les jours. Non, c’était définitivement exclu.
Un portrait en revanche, c’était une autre histoire. Pourtant, je n’arrivais pas à me projeter dans l’avenir et à m’imaginer la chose. Tout ça me paraissait surréaliste. Un peu trop pour que j’émette pas quelques réserves.
KATHLEEN — Et bien… je ne sais pas trop (finis-je par répondre en déposant à nouveau la serviette sur mes jambes croisées sous la table) Je n’ai jamais fait ça avant et… enfin ce ne serait bizarre, non ?
Je fermait les yeux une seconde, secouant doucement la tête comme pour chasser mes dernières paroles, avant de prendre une longue inspiration. Je refis face à Logan qui semblait au moins aussi peu dans son élément que moi et s’agitait sur sa chaise avec une certaine nervosité.
KATHLEEN — Ce n’est pas ce que je voulais dire (me repris-je dans un sourire gêné) bizarre n’est pas le terme approprié. Je ne suis juste pas… enfin tu l’as remarqué, je ne suis pas vraiment le genre de personne qui se laisse dessiner. J’ai déjà du mal à être prise en photo alors…
Mon visage était en feu, je ne savais plus comment enchainer et ne le souhaitait pas vraiment. J’étais en train de me confier à lui, de lui livrer mes aprioris, mes craintes. En quoi cela pouvait-il l’intéresser ? Je savais ce qu’être dessiné voulait dire. J’allais devoir lui faire face et il allait m’examiner sous toutes les coutures, prendre les mesures de mon visage en tendant son crayon devant lui pour respecter certaines mensurations, etc. Je détestais qu’on me regarde et avait beaucoup de mal à rester naturelle lorsque je sentais les yeux des autres peser sur moi. Mes joues s’empourpraient comme maintenant, mon sourire devenait une grimace affreuse. Je perdais tous mes moyens et détestait cela. Je n’avais pas assez confiance en Logan pour le laisser me scruter de cette manière. Je ne voulais pas qu’il s’attarde sur mon visage et en perçoive tous les défauts.
Laissant donc ce sujet de côté, je préférai enchainer, me concentrant sur les derniers propos que mon interlocuteur avait tenus.
KATHLEEN — Être seule avec toi ne me pose absolument aucun problème, Logan, bien au contraire. Je me demande même pourquoi nous n’avions pas déjeuné ensembles avant aujourd’hui. Après tout, toi et moi avons pratiquement le même âge et nous sommes pour ainsi dire voisins… (fis-je remarquer avant de méditer quelques secondes sur la question) Je suis contente que tu ais accepté mon offre en tout cas ! (ajoutai-je dans un sourire intimidé) |
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Logan Redd
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Ven 18 Déc 2009, 21:37 | |
| Dès qu’il avait eu fini de parler, Logan avait su quelle serait la réponse de la jeune femme. Il avait pu le lire directement sur ses traits fins, et son regard fuyant le sien. Et il s’était maudit à la seconde même. Il aurait voulu n’avoir jamais ouvert la bouche et proposé l’idée à Kathleen. Il aurait voulu se laisser glisser et se cacher sous la table, disparaître complètement, ou rapetisser jusqu’à devenir microscopique.
Il s’était laissé aveuglé par le semblant d’intérêt qu’elle semblait lui porter, par la tourne des évènements de la journée, par leur proximité si soudaine. Il s’était laissé emporté et avait surtout manqué de réalisme.
Le mot « bizarre » avait sonné à ses oreilles comme si quelqu’un avait durement frappé sur une cloche gigantesque juste à côté de ses oreilles. Il avait sentit son cœur éclater et éclabousser de sang ses parois intérieures.
Elle s’était reprit évidemment, elle avait tourné la chose de manière moins horrible. Mais un lapsus était souvent plus révélateur qu’une réponse mieux réfléchie.
De toute façon le jeune garagiste n’avait pas eu besoin qu’elle le lui fasse remarquer, il avait su en le disant qu’au fond, il avait perdu la course avant même d’avoir démarré.
Pourtant, durant quelques fractions de secondes, tandis que l’idée se formait dans son esprit, juste avant de la prononcer, une image parfaite s’était imposé à lui.
Kathleen, assise sur les racines tortueuses d’un grand chêne, le soleil de l’été dorant ses cheveux aux boucles aériennes agité d’une légère brise qui aurait eu son parfum.
Et lui, assis un peu plus loin, pour graver à jamais cette image lumineuse sur un bout de papier.
Maintenant tout ce qu’il avait envie de faire c’était chiffonner cette image, la déchirer en mille morceaux et tous les brûler, en punition d’avoir osé en rêvé, d’avoir osé espérer que tout ça arrive réellement juste quelques fractions de secondes.
Kathleen affirmait qu’elle n’était pas gênée par le fait de se retrouver seule avec lui mais alors pourquoi avait-elle refusé qu’il la dessine ? Si elle le trouvait bizarre pourquoi aurait-elle eu envie de passer la moindre minute en sa compagnie ?
Mais pourquoi avait-elle proposé de déjeuner alors ? Peut-être que comme il l’avait déjà pensé plus tôt, au moment où elle le lui avait demandé, elle espérait affectivement qu’il dise non, et maintenant elle se sentait coincé et le sentait bizarre et priait pour qu’il comprenne et qu’il mette un terme à ses souffrances. Peut-être que c’est ça qu’il aurait du faire au lieu de parler de ses dessins comme un dégénéré ? Peut-être que c’est ça qu’elle voulait qu’il fasse maintenant ?
Lui-même commençait à avoir envie de se sauver et regrettait d’avoir dit oui. Il aurait du savoir, être assez réaliste pour ne pas tout prendre au pied de la lettre et apprécier le simple fait que Kathleen ait été assez gentille pour le lui proposé ! Logan se sentait coupable de ne pas avoir compris ça tout de suite, de ne pas avoir su simplement prendre le peu de positif que toute cette affreuse histoire lui apportait. Il avait été trop gourmant, aveugle surtout.
Ou peut-être qu’elle était sincère. C’était pourtant ce qu’il aimait le plus chez elle. Sa simplicité, la sincérité de ses sourires. Pourquoi lui mentirait-elle tout d’un coup ? Il ne pouvait pas s’empêcher de douter.
Ou peut-être qu’elle n’est simplement pas du genre à se laisser dessiner Cirano…
Il aurait voulu stopper l’engrenage affreux de ses pensées qui arrivaient à le saouler sans qu’il n’ait encore bu une seule goûte.
Il doutait de chaque idée qui lui traversait l’esprit. N’arrivait pas à croire aux bons côtés, mais se savait plutôt enclin à préféré voir et croire les mauvais pour éviter d’être déçu.
Il avait encore moins confiance en ses pensées qu’en ce qu’avait dit Kathleen.
Et il n’avait absolument aucune idée de comment ou quoi lui répondre. Par conséquent, il se contenta d’afficher un sourire qu’il sentait lui écorcher les joues.
Il déglutit avec difficulté pour essayer de débloquer sa gorge nouée. Il aurait voulu prendre une grande inspiration pour calmer les pulsations douloureuses dans sa poitrine, mais ne voulait pas paraître trop déçu. Il s’en empêcha donc et ouvrit enfin la bouche pour répondre :
« J’suis content aussi. C’est quand tu veux Kathleen »
Puis pour éviter d’avoir à la fixer trop longtemps il baissa de nouveaux les yeux pour les poser sur ses pancakes qu’il n’avait même pas encore effleuré. Ni eux, ni même les couverts d’ailleurs.
Il amorça un mouvement comme pour s’en saisir mais se ravisa.
Il avait les mains glacées et maladroites, il ne voulait pas que ça se voit, et se voyait encore moins manger de toute façon. Il n’avait déjà pas vraiment faim avant ça, bien trop noué par la présence de la jeune femme, mais là c’était pire encore. La simple vision du beurre fondu lui levait l’estomac.
L’idée de porter la moindre chose à sa bouche mis à part le goulot d’une bouteille lui était insupportable.
« J’ai pas très faim en fait. Tu les veux ? » proposa-t-il à la jeune femme. |
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Kathleen Wood
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Dim 20 Déc 2009, 13:32 | |
| J’observai les pancakes qui avaient eu le temps de refroidir durant un moment avant de répondre. L’offre était tentante et j’avais longtemps regretté de ne pas avoir passé la même commande que lui, mais l’idée d’en avaler ne me tentait plus tant que ça. Pas parce qu’ils avaient effectivement eu le temps de refroidir et que la crème ne fondrait plus comme je l’aimais dessus, simplement parce que mon estomac était noué. Je me connaissais et savait que rien de plus consistant que mon gaspacho n’arriverait à passer mes lèvres, et encore. J’allais le terminer simplement parce que je n’aimais pas voir la nourriture gâchée. Encore une pratique qui servait à me donner bonne conscience, moi, petite américaine à qui la vie souriait et qui devait passer pour hypocrite auprès de bon nombres d’habitants du quart-monde.
KATHLEEN — Non merci, je ne crois pas pouvoir avaler plus que ça (lui expliquai-je en désignant mon bol) Tu n’as qu’à demander à Gordon de te les mettre dans un carton pour les prendre avec toi si tu n’as pas d’appétit. Il…il faut que tu manges quelque chose tout de même, c’était à prêt tout le but de ce déjeuner.
J’avais tenté d’utiliser un ton sévère pour l’inciter à manger un peu, mais n’était pas certaine d’y avoir mis assez de conviction. Je voulais qu’il perçoive mon inquiétude, mais j’avais la nette impression que seule ma gêne avait transparue dans mes propos. Une gêne qui, allié à la tournure de ma phrase, pourrait lui faire croire que je regrettais notre fameux déjeuner… Une vague de chaleur me traversa, comme chaque fois que la honte ou la culpabilité m’envahissaient. C’était tout bonnement insupportable et il n’y avait rien que je puisse faire. Mes joues me paraissaient être en feu. Allait-i les braquer ? J’avais déjà tellement de mal à l’atteindre ! Lui délier la langue tenait du prodige et à chacune de mes répliques, j’avais l’impression de faire un pas en avant, trois en arrière.
Je noyais mes doutes sous une longue gorgée de ma soupe froide, portant directement le bol à mes lèvres pour dissimuler mon visage quelques secondes à son regard énigmatique et perçant. Je déglutis péniblement, manquant de m’étouffer et porta prestement ma serviette à mon visage.
KATHLEEN — Alors… que penses-tu du choix du film ? Je n’ai vu ce film qu’une fois, quand j’étais plus jeune. Je n’avais pas vraiment aimé, si mes souvenirs sont bons (souris-je en essayant de retrouver contenance) Il faut dire que j’étais assez jeune et… enfin je l’avais trouvé très violent.
HJ : Désolée pour la réponse, je ferai mieux la prochaine fois. |
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Logan Redd
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Dim 20 Déc 2009, 19:21 | |
| Il devait faire un effort colossal pour ne pas prêter une oreille trop attentive aux affreuses pensées qui lui traversaient l’esprit. Il avait envie d’extraire de forces toutes ces voix qui lui hurlaient qu’il n’était pas à sa place, qu’elle n’avait pas envie de le voir, qu’elle le trouvait affreusement chiant et qu’elle ne désirait qu’une seule chose : s’éloigner de lui. Il avait envie d’agripper sa fourchette et de se l’enfoncer dans la tempe pour être un peu en paix, pour que son estomac se débloque enfin et que son cœur cesse de battre la chamade. Il battait si fort qu’il en avait le souffle coupé. C’était supportable d’habitude, car lui et Kathleen ne restaient jamais très longtemps ensemble dans la même pièce et leurs conversations se résumaient le plus souvent au strict minimum.
C’était la première fois qu’ils passaient du temps ensemble et Logan s’était toujours imaginé qu’il se sentirait mieux au fur et à mesure, plus détendu.
Il s’était trompé. Mais il essayait de se rassurer en songeant que justement, c’était la première fois, et que de toute façon, il n’y en aurait sans doute aucune autre vu sa piètre compagnie.
Et toutes ces voix continuaient de le harceler et de le décourager, lui susurrant les pires choses insidieusement.
Remarque que je n’y suis absolument pour rien pour une fois et que je me tiens de manière très correcte. Exemplaire même !
C’était toujours ça de prit.
Trop aimable. Puisque tu as fait cette remarque je vais m’en permettre une également : Pourquoi tu n’ôterais pas le balai -et la femme de ménage portugaise qui y est accroché- que tu as dans le cul pour répondre de manière normale a la demoiselle ?... je dis ça comme ça, évidemment,…
Prenant une grande inspiration, la première depuis un peu trop longtemps, redressant enfin les yeux sur la jeune femme, Logan prit soin d’accrocher un petit sourire sur son visage mal rasé.
« Je l’ai jamais vu » répliqua-t-il d’une voix enrouée, il se racla la gorge puis continua « J’ai pas de télévision… enfin mes parents en ont une mais pour la regarder il faudrait que je sois avec mes parents alors… » il sourit plus largement d’un air entendu « Je préfère pas... »
Si j’avais su qu’il suffisait de te le dire pour que ça fonctionne aussi vite…
« Enfin, sur l’affiche ils ont d’énormes flingues et des chapeaux de gangster. Puis De Niro est très cool »
Oui, bon, ne t’emballe peut-être pas trop vite. Il faut vraiment tout te dire mon garçon.
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Kathleen Wood
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Dim 20 Déc 2009, 22:10 | |
| Je reposai ma cuillère sur le set de table aux couleurs chaudes, poussant un soupir contenté. Durant les longues minutes qui avaient suivie le lancement de notre conversation sur le film qui serait projetée ce soir, j’avais eu tout le temps de terminer ma soupe froide. Logan, lui, avait dépiauté ses pancakes durant un long moment avant d’en avaler quelques morceaux. Il avait enchainées les bouchers pendant que nous parlions à un débit certes peu rapide, mais pour nous, c’était tout même un exploit non négligeable. Chacun à notre tour, nous avions décrit les films qui nous avaient le plus marqués depuis notre enfance. Même si la plupart du temps nous parlions de films cultes, nous feignions chacun à notre tour de ne pas vraiment nous souvenir, pour permettre à l’autre de s’étendre sur son sujet. Ce compromis portait ses fruits et la suite du repas avait été bien animée. A notre degré bien entendu…
Repue et détendue, je m’appuyai à nouveau au dossier de ma chaise, un sourire aimable flottant sur le bas de mon visage, mon regard perdu dans la contemplation de celui de Logan. Ce dernier baissa la tête, quelques mèches fines de ses cheveux venant tomber devant ses yeux sombres. Il porta alors ses deux mains à son front pour les plaquer vers arrière dans un geste certainement devenu machinal.
Pour la première fois depuis un moment, aucun de nous ne chercha à rompre le silence qui venait de tomber. Contrairement aux précédents, il n’avait rien de vraiment gênant. Bien évidemment, nous n’en étions pas encore au stade de la total confiance et étions encore sur nos gardes, mais nos progrès étaient notables. Après un instant, je me décidai à prendre la parole.
KATHLEEN — Gordon est aussi bon cuisinier que colporteur de ragots en tout genre (souris-je avec malice)
Mon regard se porta vers le cuisinier qui détourna aussitôt le sien. Comme je l’avais soupçonné il était occupé à nous détailler Logan et moi, nous observant scrupuleusement en tendant l’oreille pour pouvoir répéter à qui voudrait l’entendre ce qu’ils s’étaient dit. Aussi prévisible qu’irritant. Mais je ne pouvais pas vraiment le blâmer, la vie à Grayson pouvait être bien ennuyeuse et c’était une manière comme une autre d’occuper son temps et son esprit.
KATHLEEN — Je suppose que d’ici quelques heures, toi comme moi devrons supporter les regards curieux de pas mal de nos voisins (ajoutai-je, mon sourire un peu plus crispé pourtant)
Je n’avais pas pour habitude de dénigrer mes voisins aussi ouvertement. Mais quelque chose me disait que Logan n’irait rien répéter et que ça en le dérangeait pas le moins du monde. Après tout, il était considéré comme beaucoup comme une sorte de « paria », n’appartenait pas vraiment à ce cercle très fermé qu’ils formaient.
KATHLEEN — Et leurs regards pourraient bien devenir moins sympathiques si aucun film n’est projeté ce soir (fis-je remarquer) Si tu as besoin d’aide pour monter le cabanon cela dit, je pourrais t’aider. Je ne suis pas très… manuelle, mais je pourrais peut-être t’être utile. Quoi que je te ralentirai sûrement plus qu’autre chose…
Parler pour ne rien dire était définitivement un art dans lequel j’excellai ! A défaut de savoir peindre. |
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Logan Redd
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Lun 21 Déc 2009, 02:47 | |
| Logan avait sourit lorsque Kathleen avait parlé de Gordon, le gérant. Puis il avait sourit lorsqu’elle avait évoqué leurs voisins, faisant échos a ses propres pensées. Puis il était allé jusqu'à s’esclaffer lorsqu’elle lui avait proposé son aide pour monter l’abri de jardin où se trouverait le projecteur ce soir.
Du coup, il avait plus sourit durant ce court moment qu’en une semaine entière de temps.
C’était comme retrouver une vielle photo et se dire « c’est vrai, j’avais cette tête là avant ! »
Et il ne s’était pas esclaffé par moquerie, loin de là, jamais l’idée de se moquer de Kathleen, ou même de critiquer la moindre chose qui venait d’elle d’ailleurs, ne lui serait venu à l’esprit. Ca aurait été le monde à l’envers. Il avait rit parce qu’il fallait avouer que la proposition, bien d’absolument adorable et louable, était tout de même relativement saugrenu.
Il ne fallait pas faire plus que la croiser pour voir que Kathleen n’était absolument pas taillée pour ce genre de travaux. Il doutait même qu’elle sache comment tenir, ou même soulevé un marteau.
Elle était comme cette princesse et cette étrange histoire de petit poids sec sous 4 tonnes et demi de matelas de paille moisie.
Il avait toujours eu cette impression de fragilité en la regardant, comme on aurait observé une poupée de porcelaine particulièrement belle. Comme une statue de glace.
L’imaginer visser une planche lui semblait du coup digne de la science fiction. Elle le disait elle-même, elle n’était pas manuelle. Et bien on pouvait dire que la chose était plutôt facile à voir.
Il l’imaginait plus volontiers jardiner. Pas bêcher un potager, plutôt creusé un petit trou pour planter une petite fleure et l’asperger d’eau de son petit arrosoir ensuite.
C’est parfaitement ri-di-cule ce que tu dis.
Logan éclata de rire.
Il se reprit bien vite, immédiatement calmé par l’horrible idée que Kathleen se mette vraiment à penser qu’il se moque d’elle. Du coup, il prit la peine de s’expliquer à la jeune femme.
« Je sais pas si tu as remarqué… enfin tu serais la seule si c’était le cas mais… je ne suis pas ce qu’on peut appeler quelqu’un de très manuelle. J’suis même… nul. Alors… je pense t’éviter d’avoir l’air nul avec moi où… de recevoir un coup de planche… et… terminer ce truc tout seul. J’y suis arrivé les autres années, y’a pas de raison.»
Il haussa les sourcils d’un air mi amusé, mi résigné, puis repoussa définitivement son assiette. Il avait essayé pour faire plaisir à Kathleen et que le repas était son idée, mais l’envie de manger n’était toujours pas revenue pour autant.
« … je t’aurai bien proposé de venir me tenir compagnie quand même mais… ils vont vraiment se faire des idées et j’aime autant éviter les regards bizarres pour le moment … surtout les jours où je m’écroule dans le parc » ajouta-t-il, son vague sourire disparaissant complètement pour le laisser retrouver son air impassible habituel.
Bien entendu, il espérait vivement avoir l’occasion de la revoir ce soir, avant, durant ou après la séance, ou les trois, mais avant ça il voulait terminer cette saloperie de cabanon, rentrer chez lui, déboucher une bouteille, descendre un paquet de clope, peut-être faire une sieste, prendre une douche, se brosser les dents, se raser si il avait le temps, et revenir sans sa tête de zombi, et les idées plus claires.
Même si il n’avait fait que grignoter ses pancakes, il avait beaucoup à digérer. |
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Kathleen Wood
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Lun 21 Déc 2009, 12:20 | |
| Dire que je n’avais jamais entendu Logan Redd rire avant cela aurait été exagérer. Cela dit, c’était sans doute la première fois qu’il le faisait avec autant de naturel en s’adressant à moi. C’était agréable et communicatif. Je n’éclatai pas de rire évidemment, ce genre de chose m’arrivait rarement, mais mon sourire jusque là timide et méfiant s’élargit encore. Il m’avait fallut quelques instants d’observation pour m’assurer que son rire n’était pas moqueur. Enfin il l’était, mais pas dans le mauvais sens du terme. Il était juste attendri et son air rieur m’attendrissait pour le coup. Il avait l’air d’un gosse. Grifith était un peu comme cela aussi… Lorsqu’il s’esclaffait pour un rien, il me faisait penser à un enfant. Mon sourire se dissipa pratiquement en même temps que celui de Logan, mais pour des raisons sans nul doute différentes. Les siennes lui appartenaient, moi je venais tout bonnement de me sentir coupable de la direction qu’avaient prises mes pensées. Pourquoi fallait-il que je pense à lui quand un autre homme me faisait face ? Pourquoi chacun de ses gestes depuis le début de notre repas était irrémédiablement comparé à ceux de Grifith ? Est-ce que ça faisait de moi une mauvaise personne ? Mais je n’avais pas vraiment le temps de m’appesantir sur ces pensées.
KATHLEEN — Je comprends et à vrai dire, j’espérai que tu refuses (ajoutai-je dans un clin d’œil malicieux qui était encore plein de gêne)
Une part de moi voulait le tranquilliser, lui assurer que personne d’autre que Nathaniel et moi ne l’avions vu s’effondrer. Bien sûr, David et quelques autres m’avaient vu traverser le parc à une allure qui m’était bien inhabituelle, mais je n’avais répondu à aucune des questions muettes et autres froncements de sourcils qui m’avaient été adressés. Et ne comptai pas le faire à mon retour au parc. Cette histoire ne regardait que nous.
KATHLEEN — Je suis certaine que tu t’en sortiras très bien de toute manière. Tu avais déjà bien avancé au moment où nous sommes partis, non ? Sans compter que tu as le restant de la journée devant toi.
Ce n’était pas aussi rassurant que je l’avais imaginé mais ça ferait l’affaire. Du moins l’espérai-je.
Le silence repris ses droits à notre table durant quelques secondes, le temps pour moi de peser le pour et le contre de la remarque qui me brûlait les lèvres depuis un instant. Oserai-je la formuler ? Le regretterai-je ? Que penserait Logan d’une telle offre au juste ? Sans tergiverser davantage, le regard fuyant, je me lançai, prenant une grande inspiration.
KATHLEEN — Si tu veux éviter les regards de nos voisins pendant la séance, peut-être que tu pourrais me rejoindre à l’intérieur du cabanon (lui proposai-je très vite, l’estomac noué) Tu pourrais apporter le dessin que tu as fais de moi et si l’éclairage le permet, peut-être que nous pourrions occuper notre temps en…en… peut-être que tu pourrais faire mon portrait, si tu le veux toujours.
Voilà, c’était dit. Curieusement, mes joues n’étaient pas d’un rouge criard… non, elles devaient être d’une pâleur incroyable à l’heure qu’il était. Je dissimulai mes mains tremblantes sous la table, comme Logan l’avait fait au début de notre repas. Qu’est-ce qui m’avait pris ?? |
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Logan Redd
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Lun 21 Déc 2009, 17:56 | |
| Pendant une fraction de seconde, Logan avait été persuadé d’avoir halluciné les dernières paroles de la jeune femme.
Il n’avait pas compris comment, tout d’un coup, tout ça était revenu sur le tapis. Tout ça pour ‘le portrait’ bien entendu.
Il était encore en train de songer comme il était chanceux d’avoir eu droit à un clin d’œil de Kathleen.
Il ne l’avait encore jamais vu faire ça auparavant et se sentait bénis des Dieux d’être celui à qui s’adressait cette mimique absolument craquante.
Tout son esprit était focalisé là-dessus lorsqu’elle avait ouvert la bouche pour la troisième fois.
Le jeune garagiste avait cette impression bizarre, comme quand on remonter un escalier dans le noir, qu’on pense qu’il y a encore une marche, qu’on lève le pied et qu’il ne rencontre alors que le vide.
Tout s’était déroulé dans un accéléré de film comique –sans qu’il n’ait pourtant plus l’envie de rire- et il tombait tellement des nues que pendant quelques longues secondes, son cerveau en resta vide de toute réplique.
Il avait l’impression de flotter dans du coton un peu froid, suspendu et l’esprit anesthésié.
Le temps qu’il recolle les morceaux, il avait du avoir l’air d’un idiot. Mais le jeune homme se reprit bien vite. C’était trop beau, trop absolument parfait de perfection pour qu’il ne foire tout ça avec sa maladresse.
Logan hocha donc la tête, détourna son regard de la jeune femme comme si il pesait le pour et le contre, alors qu’en vérité, tout ça avait été pesé il y a longtemps déjà.
Puis très vite, haussa une épaule pour avoir l’air de quelqu’un qui trouve l’idée très tentante mais qui n’a absolument pas envie d’hurler de joie, de se rouler par terre ou de faire quelque chose d’étrange et d’extrême pour manifester son bonheur.
« Ca m’a l’air cool. Ok… super ! »
Et s’il ne voulait pas avoir l’air du garçon qui n’attendait que cette proposition pour mourir heureux, il avait encore moins envie d’avoir l’air du garçon mitigé qui hésite. Si elle savait à quel point il était complètement transcendé par cette idée, elle aurait fuit en courant. Mais il fallait qu’elle sente aussi qu’il ne devait pas se forcer, qu’il en avait envie. Le juste milieu était difficile à trouver quand son esprit allait a du 100 a l’heure, au même titre que son rythme cardiaque.
Il se contenta donc de sourire plus largement.
« Quelle heure il est ? » se reprit-il soudain, comme frapper par un marteau en pleine tête.
Son cœur se serra lorsqu’il réalisa que l’après-midi était désormais déjà entamée.
Il devait finir ce cabanon, retourner chez lui, se rendre plus présentable, ou au moins l’air vivant, ne pas oublier son matériel de dessin, et surtout, chose qui allait s’avérer difficile, chercher un dessin de Kathleen.
Il en avait des dizaines et des dizaines chez lui et c’était justement là le défi. Il voulait trouver le meilleur et il y en avait beaucoup à regarder. Trop même, pour le faire en aussi peu de temps.
Heureusement, la séance ne commençait qu’au couché du soleil et comme ils étaient au début de l’été, celui-ci serait encore parmi eux un bon moment.
Mais il devait réagir maintenant parce qu’il voulait que tout soit parfait et qu’une semaine n’aurait même pas été suffisant pour se préparer à ce qu’elle venait de lui proposer.
S’arrachant à ses pensées empressées, il releva son regard sur Kathleen. Même si sentait son estomac pulser désagréablement dans son ventre, il n’arrivait plus à la regarder autrement qu’en souriant.
« Si… si je veux pouvoir te rejoindre dans le cabanon il faut que j’ai fini de le monter avant… » dit-il alors.
Ca tombait sous le sens mais il était tout de même important de le préciser. |
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Kathleen Wood
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| | Sujet: Re: 01. Pancakes VS gaspacho [Kathleen & Logan] Mar 22 Déc 2009, 13:13 | |
| J’adressai un sourire crispé à Logan, essayant de maitriser mon souffle, les battements affolés de mon cœur, mon apparence et le ton de ma voix en même temps. Inutile de préciser que ce n’était pas chose aisée.
KATHLEEN — Oui, bien sûr, c’est évident.
Bon sang, mais quelle mouche m’avait piqué ? Après avoir invité Logan au restaurant, je l’invitais maintenant à me rejoindre ce soir dans le cabanon où je serai enfermée pour assurer la projection du film. Et j’avais eu le culot de lui dire que ce stratège nous éviterait de subir les regards curieux de nos voisins… C’allait être tout le contraire ! Si qui que ce soit le voyait pénétrer avec moi dans la cabine (et je ne doutais pas qu’une telle chose se produise), les rumeurs n’allaient plus tarir ! Qu’allaient-ils tous s’imaginer en voyant un jeune homme se glisser dans mon abri alors que nous étions plongés dans l’obscurité ? Oh bien sûr, je connaissais la réponse à cette question. Personne n’allait se dire : « c’est simple, voyez-vous, Kathleen a invité Logan à venir lui montrer quelques uns de ses croquis ! Et si l’éclairage est bon, il réalisera son portrait. Non, évidemment, elle sera toute habillée, qu’allez-vous imaginer là ? » Qu’est-ce qui m’étais passé par la tête !?
Et si jamais Grifith le voyait entrer ? Qu’allait-il penser de moi ? Le regard des autres serait difficilement supportable mais le sien,… je ne m’en sentais pas la force. Et s’il me prenait pour une… trainée ? S’il s’imaginait que Logan et moi avions une aventure ? Ça ruinerait définitivement mes chances de le voir s’intéresser à moi. Je visualisai déjà la scène. Grifith s’approchant de moi au bureau pour m’adresser un clin d’œil complice et me féliciter. Je m’imaginai déjà fondre en larmes et quitter le bureau du shérif pour ne jamais plus y revenir. Peut-être même que mon cœur cèderait directement sur place. Ce cœur fragile qui lui appartenait et ne battait que pour sa personne…
Quoi que pour l’instant, c’était à cause de Logan Redd qu’il pompait si fort.
KATHLEEN — Tu ferais mieux d’y aller, oui. Moi je vais… aller confier le carnet que ton cousin m’a gentiment apporté à Charlie (bafouillai-je en enfilant mon gilet maladroitement, n’osant plus croiser le regard de mon interlocuteur)
Je me gardai bien d’ajouter qu’avant ça, j’irai sans doute me réfugier dans ma chambre durant des heures pour méditer sur ma bêtise affligeante. Et en même temps, l’idée de passer quelques nouvelles heures en compagnie de Logan ne me dérangeait absolument pas. J’avais hâte de voir ses dessins, j’aimais sa compagnie. Mais c’était tout ce qui allait autour. Je savais que les gens saliraient ce moment dès qu’ils en auraient l’occasion. Ils ne s’en privaient jamais.
Une fois mon gilet enfilé, j’adressai un dernier sourire, timide celui-ci et emprunt de tristesse, à Logan, avant de m’approcher de la porte en verre qu’il me tenait ouverte.
KATHLEEN — A…A ce soir alors. Ne te fatigue pas trop surtout et… bonne chance.
Et en un éclair, je disparu, marchant d’un pas pressé s’alliant avec mon rythme cardiaque déchaîné. |
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