| | | 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] |  |
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Samuel D
Invité
![01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) | Sujet: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] ![01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Jeu 12 Nov 2009, 01:24 | |
| ![01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Garrett36](https://2img.net/h/i29.photobucket.com/albums/c298/BooPea78/lovelei/Graphics006/Garrett36.png) ![01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Sdfgezf](https://2img.net/r/ihimizer/img200/6130/sdfgezf.png) Allongé sur son lit défait, ses précieux écouteurs vissés sur ses oreilles, Samuel écoutait en boucle l’album de ses amis, dont il organisait les concerts à Cleveland. Il leur avait trouvé toute une série de dates dans des petites salles de la région avant son départ, mais si il continuait à rester terré dans son trou, le jeune homme craignait de ne plus faire partie de l’aventure. Tellement absorbé par ses pensées, il en avait oublié sa cigarette qui se consumait seule dans le cendrier. Il avait ouvert la fenêtre, Aidan n’aimant pas l’odeur de la fumée et il fixait la plafond.
Ses frères se trouvaient en bas, à discuter ou à regarder le film programmé à la télévision. Le benjamin n’avait pas souhaité participer au repas familial ce soir. Après sa virée avec Charlie la veille, il ne se sentait pas en odeur de sainteté à sa table et après le savon qu’il avait essuyé, ce dernier n’avait pas vraiment envie de subir ses soupirs et ses regards en coin.
Se redressant; il se mis à quatre pattes sur le sol, cherchant sous son lit les deux sacs remplis d’alcool et de cochonneries. Les bouteilles restaient fraîches préservées de la lumière du soleil et il dévissa une bière qu’il posa sur sa table de chevet. Deux tranches de pain de mie tartinées de beurre de cacahuètes qu’il fourra rapidement dans sa bouche, se rasseyant sur son lit, appréciant ce repas de fortune. Mais il manquait quelque chose. Ce n’était pas l’alcool, ni la bouffe, et encore moins la musique…Aidan. Ils faisaient ça à deux normalement, tout ce rituel de graisse, d’alcool et de sucres, saupoudrés de blagues salaces et de critiques sur leurs aînés. Et Samuel se rendait compte qu’excepté leurs courses dans l’épiceries, qui ne s’étaient pas déroulées exactement comme prévu, ils n’avaient plus passé de moments ensemble. Le benjamin semblait le seul à ne pas avoir remarqué la tête de zombie de son cadet, mais c’était simplement parce qu’il ne le montrait pas. Il dormait dans la même chambre que lui et il avait bien observé sur le sommeil de son frère était de plus en plus agité. D’où cette inquiétude partagée.
Délaissant son sandwich, il ouvrit la porte de sa chambre pour se poster en haut des escaliers, observant ses trois frères et Allie dans la salon devant la télé. Le petit couple était sur la canapé, tendrement enlacé, ce qui arracha un sourire au jeune homme. Aarhon occupait le fauteuil le plus éloigné et Aidan lui tournait le dos, ses écouteur également vissés sur ses tympans.
Fouillant dans ses poches, Samuel en sortit une note de course qu’il froissa jusqu’à en faire une boule puis la lança sur la tête de son cadet pour le faire réagir. Captant l’attention de sa belle-sœur, il mit son index contre ses lèvres avec un clin d’œil complice pour lui intimer le silence, et en exceptionnelle camarade, elle reporta son attention sur le téléviseur. Quant à Aidan, il lui fit signe de se ramener et retourna dans leur chambre, sortant une autre cannette de bière et un paquet de marshmallow qu’il laissa tomber sur lit après avoir rabattu la couverture.
Le jeune homme referma la fenêtre, les nuits restant fraîches dans cette région et il s’installa confortablement sur son lit en attendant Aidan qui ne tarda pas à pointer le bout de son nez par la porte, avec ses écouteurs.
Mais dans ce genre de proposition, les mots étaient inutiles et il suffit à Samuel de lever la bière et le paquet de sucreries, puis de tapoter la place à ses côtés pour que son frère comprenne l’invitation qu’il lui lançait. Ce n’est que lorsque le blondinet retira ses écouteurs qu’il se donna la peine de parler.
« Alcool, sucre et bavardages entre mecs! Ca faisait longtemps, je me suis dit que c’était une bonne idée » |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Jeu 12 Nov 2009, 15:22 | |
| Adossé au large accoudoir affaissé et délavé du sofa, ses écouteurs enfoncés sur ses oreilles, Aidan laissa son regard morne voyager de l’un à l’autre de ses compagnons d’infortunes… qui ne l’étaient pas tant que ça.
Allie et Isaac, confortablement installés sur le même divan que lui, se chuchotaient de temps à autres quelques mots-doux, se souriaient inlassablement et… se tripotaient outrageusement. En somme, la vie était belle pour ces deux clichés de couple heureux et parfaitement épanoui. Si le jeune homme s’en réjouissait, une part de lui les jalousait purement et simplement et devait se faire violence pour ne pas leur crier d’arrêter leurs cochonneries pour le laisser se concentrer sur la télévision. C’aurait sans doute était un peu déplacé vu qu’il n’avait absolument pas décroché ses écouteurs depuis la fin de leur repas et ne connaissait même pas le titre de la série ou film qui passait.
De toute façon, il préférait créer ses propres dialogues. Samuel et lui avaient passé des heures devant leur poste de télévision à Cleveland, à commenter des images auxquelles ils essayaient de trouver un sens. Ça commençait toujours par amuser leurs spectateurs. Et puis les voix tantôt nasillardes, tantôt éraillée commençaient à les agacer et leur public lassé se dispersait. Finalement, il y’en a avait toujours un (et c’était souvent Isaac ou leur père) pour réclamer la télévision et les accuser de ne même pas la regarder. Selon leur interlocuteur, les choses dégénéraient en bagarre ou pas. C’était souvent la meilleure partie de leur jeu d’ailleurs.
Aidan poussa un soupir peu discret et détourna son regard blasé du vieil écran.
Il le fit porter vers Aahron qui était au moins aussi rayonnant de bonheur que lui.
Son ainé avait plus l’air d’attendre impatiemment un médecin dans une salle d’attente bondé qu’autre chose… Cette pensée arracha un sourire au jeune homme qui le fit rapidement disparaitre lorsque son frère – sentant probablement son regard peser sur lui – tourna la tête dans sa direction.
Le cadet des Donnelly s’assura de lui jeter un regard dédaigneux avant de détourner son visage, continuant d’arborer un air hautain.
C’est qu’il devait lui faire comprendre qu’il lui en voulait encore pour hier soir. En réalité, plus vraiment, il n’avait jamais eue la rancune tenace, mais il se devait de marquer le coup sinon, son frère ne retiendrait jamais se leçon et ne le laisserait jamais sortir. D’ailleurs, il en « voulait encore » à Samuel aussi, auquel il n’avait pas parlé de la journée.
Ce sale rat avait quitté le navire sans lui et l’avait laissé affronter seul l’ouragan Aahron. C’était tout simplement impardonnable.
Et même si ne faire la conversation qu’à Charles et Caroline Ingals réincarnés était lassant, il tiendrait bon jusqu’à entendre de plates excuses ! Bon… peut-être que demain, il ferait comme s’il les avait entendues. Juste histoire d’occuper ses longues heures de solitude et échapper au projet d’Isaac de faire l’inventaire d’il ne savait plus quoi de complètement chiant.
Il allait recommencer à s’apitoyer sur son pauvre petit sort lorsqu’il sentit quelque chose cogner son dos. Intrigué, il se retourna et aperçu Samuel dans l’escalier. Ce dernier lui adressait de grands gestes pour le convaincre de le rejoindre.
Plutôt mourir que faire ça ! D’abord il le laissait tomber et partait boire sans lui ; ensuite il rentrait en sentant l’alcool et restait vague sur sa soirée, se contentant de préciser que Charlie était avec lui bien entendu ; maintenant, il le laissait passer une soirée pourrie avec les trois autres et le laissait subir seul la colère d’Aahron !
Tiquant d’agacement, le petit blond se détourna, bien décidé à ignorer l’appel de son frère et le laisser mariner un moment. Mais son regard capta alors celui, vide, d’un vieux monsieur, installé dans un fauteuil à bascule. Il avait l’air absent, malade… il s’ennuyait sûrement à mourir. Exactement comme lui. Et s’il ne mettait pas les voiles maintenant, il finirait de la même manière, en train de se balancer dans son fauteuil à la manière d’un autiste, le regard vide…
Oubliant ses rancœurs, Aidan se leva d’un bond et, sans un mot, s’engagea dans l’escalier, une vieille chanson du groupe Madness raisonnant à ses oreilles.
Une fois dans l’embrasure de la porte, le jeune homme s’y appuya et observa son frère d’un air intrigué. Ce dernier lui présenta alors quelques victuailles et lui fit signe de venir s’installer à ses côtés pour une dégustation en bonne et due forme.
Aussitôt, un large sourire éclaira le visage du plus jeune qui ôta ses écouteurs et s’approcha sans tarder.
Au diable les représailles. Et puis ça ressemblait un peu à des excuses tout ça, non ?
« Un peu qu’c’est une bonne idée ! C’est même la seule un tant soit peu intelligente que t’ai eue depuis qu’on est là ! »
Aidan se laissa lourdement tomber sur le matelas et attrapa la bière que lui tendait son ainé. Oubliant un instant qu’il voulait se faire passer pour handicapé et ainsi exploiter ses frères, il se chargea seul de l’ouvrir. Sans pourtant prendre la peine d’y tremper ses lèvres, il tendit son bras plâtré pour se saisir de quelques chamallows qu’il enfourna. Son regard se porta ensuite sur le pot de beurre de cacahuète qui trainait encore sur la table de chevet de son frère. Il porta alors enfin sa bière à ses lèvres, oubliant momentanément la présence de Samuel qui s’attendait peut-être à ce qu’ils trinquent ou un truc du genre. Il déposa ensuite sa boisson pour avoir une main libre et être capable de se saisir du pot qu’il dévissa tant bien que mal.
Il partit ensuite à la recherche d’une cuillère pour ne pas avoir à tremper ses doigts à l’intérieur (pas que ça l’aurait dérangé mais son partenaire sans doute) et son frère, l’ayant vu faire, lui tendit un couteau qui ferait bien l’affaire.
Ce n’est qu’une fois la lame en bouche qu’il daigna accorder un peu d’attention à son ainé.
« Alors… tu veux commencer par causer de la meilleure façon d’éliminer Aahron dans son sommeil ou on la fait soft et on parle de la manière odieuse dont tu m’as laissé en plan l’autre soir ? Note que si on se lance là-dedans, je pourrai évoquer les différentes manières de te tuer qui me sont venues et que ça pourrait nous inspirer pour le premier sujet » railla Aidan en le menaçant de son couteau recouvert de beurre de cacahuète |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Jeu 12 Nov 2009, 19:26 | |
| Une des choses que regrettait souvent Samuel quand il se revoyait à l’adolescence, était de n’avoir partagé avec ses aînés que des bagarres et des disputes. A l’époque où il avait commencé à se rebeller contre l’autorité paternelle, comme tout bon garçon de quatorze ans qui se respecte, il aurait aimé obtenir quelque soutien de la part de ses frères. Mais c’était à cette même période que Aarhon avait quitté la maison familiale pour vivre avec Trisha, et de toute façon il s’était déjà assagit, n’étant plus le rebelle qu’admirait tant Samuel. Quant à Isaac, quand son cadet rentrait de l’école et lui proposait des lancées de balle dans le jardin, il prétextait son envie et besoin de réviser ses cours. Ils avaient tout de même partagé de bons moments, c’était certain, mais ils avaient été rares et le benjamin en avait toujours souffert, essayant de trouver sa place dans la famille après deux hommes qui réussissaient pleinement leur vie et tout ce qu’ils entreprenaient.
C’est pourquoi quand Aidan avait eu l’âge d’être initié aux mauvaises choses, ce dernier ne s’était pas privé de lui transmettre tout son savoir de mauvais garçons. Les bières, une entrée dans un club de strip-tease, et il avait trouvé en son frère un élève très assidu. C’était sans doute de lui qu’il était le plus proche et même si il ne l’avouerait jamais, il avait besoin de ces moments privilégiés avec lui, juste pour se sentir utile en tant que frère de temps à autre.
La bouche pleine de son sandwich, il se contenta d’un regard courroucé dans la direction du jeune homme, mâchant rapidement pour lui lancer une réplique digne de Samuel Donnelly le Grand, mais réfléchissant, son expression changea rapidement. Des idées intelligentes…
Il fit glisser le pain de mie avec une longue gorgée de bière, puis haussa les épaules nonchalamment.
« C’est pas faux » répondit-il en rotant grossièrement pour saupoudré le tout. « Mais j’en ai, c’est déjà pas si mal »
Au moins Aidan avait accepté son invitation et il en était heureux. Boire seul rendait pathétique, à deux, on avait l’air viril et super cool. Et si Samuel voulait percer les secrets des insomnies de son frère, l’amadouer avec des friandises lui semblait la meilleure technique. Bien mieux que celle qui visait à s’asseoir autour d’une table en prétextant le besoin de parler. On se sentait pris au piège, acculé, et on se refermait comme une huître. C’était en tout cas ce que faisait le jeune homme quand on lui sortait de genre de passe-passe. Un peu de beurre de cacahuètes, un peu d’alcool et il s’ouvrirait à lui aussi facilement que les cuisses d’une nymphomane.
Seulement c’était sans compte le besoin irrépressible de certains de vouloir ressasser le passé. Le benjamin n’était pas comme ça. Il accusait les remontrances, gueulait un bon coup et partait s’enfermer dans sa chambre pendant quelques jours, n’adressant la parole à personne. Puis un matin, il arrivait comme une fleur comme si de rien n’était en faisant comme si il ne s’était jamais rien passé. Une technique qui avait l’air de convenir à tous, et comme le jeune homme était mal à l’aise avec les excuses et les embrassades, il continuait dans son idée. Esquiver au lieu de parler.
« De toute façon Aarhon nous avait coincé. J’avais deux options, m’ennuyer à deux ou m’amuser tout seul, j’ai pris la seconde. Si t’es pas content pour moi c’est que t’es un égoïste » répliqua-t-il d’un ton supérieur. L’art et la manière de retourner la situation à son avantage en une leçon. « On sait tous les deux que je vais pas m’excuser d’avoir passé une bonne soirée alors soit tu laisses courir, soit tu me dis comment tuer le grand manitou, soit…. tu te la fermes et tu manges. Ca te fera pas de mal gringalet » proposa l’aîné en lui lançant le sac de pain de mie, histoire d’avoir quelque chose de consistant dans l’estomac. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Jeu 12 Nov 2009, 21:14 | |
| Aidan observa son frère durant de longues secondes, le visage dénué de toute expression pouvant trahir ses sentiments. A vrai dire, le seul sentiment qu’il éprouvait pour le moment était l’ennuie. Même si la soirée s’annonçait sympathique, calme et alcoolisée, il était loin d’être euphorique et avait du mal à se mettre dans l’ambiance.
Il finit tout naturellement par hausser les épaules, faire la moue et porter à nouveau le couteau à sa bouche. Il le débarrassa du beurre de cacahuète qui le recouvrait puis replanta la lame dans le pot pour se saisir de sa bière à nouveau. Il en avala une gorgée avant de la reposer et d’attraper le sachet de pain que son frère avait jeté dans sa direction. Il reprit la parole tout en l’ouvrant pour se saisir de l’une des tranches qu’il contenait.
« Beh en fait, on a mangé un super truc ce soir. Allie s’est douté que tu ne viendrais pas avec nous si t’avais pas une bonne raison alors elle nous a préparé une de ses délicieuses spécialités italiennes. Tu sais le truc là… italien ! » le renseigna-t-il en reprenant son couteau en main pour le badigeonner de beurre de cacahuète « Elle a tenté de t’en garder une part, la fourbe, mais je l’ai mangée quand elle avait le dos tourné. Puis y avait du dessert ! Un autre truc italien là… tu sais… la glace qu’est super bonne là ! …Ah bah, ouais, voilà ! De la glace à l’italienne ! » s’exclama-t-il en manquant d’éborgner son frère avec son couteau qu’il agitait en cherchant ses mots « Oops, désolé ! Enfin bref, j’ai mangé comme quatre, c’était super chouette et je suis bien content que t’ai manqué ça ! Aahron et Isaac aussi d’ailleurs. Mais la bonne nouvelle c’est que maintenant, tu peux revenir manger avec nous, t’as purgé ta peine »
Satisfait, le jeune homme termina son toast et l’observa longuement, se demandant comment il allait faire pour l’avaler sans en mettre partout. Se souvenant pourtant qu’il était en présence de Samuel, le frère avec qui il organisait des concours de rots, et sur le lit de ce dernier en prime, il décida de s’en moquer. Il porta le pain recouvert d’une double couche du précieux aliment et l’enfourna.
Il espérait que son frère comprendrait le message silencieux qu’il avait tenté de lui faire passer, à savoir qu’il avait besoin de lui pour supporter les deux autres et lueur tenir tête quand la situation l’exigeait. Et Dieu lui en soit témoin, elle l’exigeait souvent ! Allie était un allié plus discret, qui agissait dans l’ombre et avec subtilité. C’était évidemment très utile mais il préférait les attaques frontales.
Le repas de ce soir avait été affreusement calme et les regards tantôt inquisiteurs, tantôt anxieux de ses deux ainés tout bonnement insupportables.
Samuel avait de nombreux défauts mais au moins avec lui, il y avait toujours moyen de s’amuser.
« On va carburer aux bières ou bien t’as prévu autre chose ? » demanda-t-il une fois sa bouchée pâteuse et collante terminée |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Ven 13 Nov 2009, 04:44 | |
| Ça avait été un dur combat, long et éprouvant, et la pluie de coups qui s’était abattue sur lui durant ces douze rounds l’avait harassé. Les applaudissements et les cris d’encouragement du public n’avait pas suffit contre son assaillant, mais il avait trouvé la faille, comme toujours. A droite se trouvait le champion en titre, Samuel, un mètre quatre-vingt sept et beau comme un Dieu. A gauche, le challenger, Aidan, un petit gringalet sans grande importance et qui pour couronner le tout avait un bras dans le plâtre. Brave petite chose fragile pleine d’espérance. Le sujet fard de ce combat semblait se distinguer par l’envie et le thème à celui qui serait le plus jaloux de l’autre. Les enjeux: un repas italien préparé par des mains de fées et une soirée en tête à tête avec une jolie brune aux traits fins. Dur dilemme.
La voix off de présentateur sportif qui résonnait dans la tête du jeune homme cessa aussi vite qu’elle s’était mise en action et il put retrouver l’usage de son corps, resté jusque là le regard dans le vague et la main levée, son sandwich à quelques centimètres de sa bouche entre ouverte. Haussant les épaules pour chasser cette pensée, il enfourna le reste de son repas, s’aidant de son autre main pour tout faire rentrer en une seule bouchée et essaya d’astiquer tant bien que mal en souriant à son frère, qui pouvait de ce fait admirer le spectacle qui se déroulait dans la bouche de son aîné. Avec un peu de chance, après s’être rempli la panse plus que de raison, il en serait dégoûté. Quoi que essayer de deviner ce qu’avait mangé Aidan, peu explicit sur la nature de son repas dans le vomi qu’il étalerait sur son lit n’était sans doute pas très reluisant. Mais il fallait prendre des risques.
Prenant sa bière, il mit de longues minutes avant de pouvoir avaler, peu enclin à répéter le long discours de son frère, censé lui faire envie. Ce qui avait été bien sûr le cas. Tout le monde dans cette maison savait qu’après la bouffe cubaine, mexicaine, brésilienne et française, la nourriture italienne était la préférée de Samuel. Petit chose perfide et sans cœur.
Quelques gorgées de bière plus tard et après avoir avalé ce que sa bouche contenait, il lançait un grand sourire à son cadet, les yeux pétillants de malice du garçon heureux.
« Crois moi, une soirée avec Charlie Doyle vaut bien tous les repas d’Allie, si tu vois ce que je veux dire » lança-t-il en haussant les sourcils et en envoyant une légère bourrade dans l’épaule de son frère.
Et voilà. Une phrase. K.O technique.
« Je regrette juste que tu n’ais pas vu la tronche de Aarhon quand on a embarqué la caisse » reprit-il avec une autre gorgée de bière, terminant bien trop vite sa cannette. « Enfin vu ta tronche de zombie t’aurais fait peur à la demoiselle de toute façon »
Si le but de cette soirée improvisée était de se réconcilier, les choses semblaient mal parties. Mais c’était sans connaître les deux frères dont les joutes verbales étaient une attraction à ne manquer sous aucun prétexte. Et puis c’était un moyen comme un autre de progresser sur le chemin de la confidence, chemin saupoudré de petits pics et de vannes foireuses. Et au détour d’un virage, pan! On redevenait faussement sérieux avec un « Et au fait… »
« Sous mon lit » répondit simplement le jeune homme, laissant la corvée d’aide soignant aux trois autres. « Elle joue de la guitare…et elle chante…Charlie je veux dire »
Détourner la conversation sur une tierce personne lui semblait une autre idée. Une conversation de mecs sur une fille débouchait forcément à parler de tout un tas d’autres filles et bien souvent, on tombait d’accord sur beaucoup de choses. Petit à petit, pas à pas… |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Ven 13 Nov 2009, 18:53 | |
| Une fois encore, Samuel venait de prouver son incapacité à user de sa raison.
En réalité – et son frère l’aurait su s’il avait humé l’air – Allie leur avait servi des pommes de terre à l’eau trop cuites qu’elle avait accompagnées de haricots filandreux qui s’étaient avérés froids malgré le temps passé dans le vieux microonde. Aidan avait à peine touché à son plat et avait passé tout le repas à tenté d’étaler le contenu de son assiette sur toute la surface pour faire croire qu’il en avait mangé.
Aahron avait tenté d’utiliser ses pouvoirs de jedi sur lui mais il y était immunisé depuis longtemps maintenant. Petey aussi d’ailleurs commençait à développer une résistance aux menaces déguisées de son père. Heureusement pour une fois, le mutisme d’Aidan et l’absence de Samuel pour commenter leur échange avait empêché les choses de dégénérer.
Agacé, le petit blond posa sur son frère un regard assassin. Pourquoi fallait-il qu’il remue le couteau dans la plaie ? Ce n’était pas suffisant d’avoir pu sortir et retrouver Charlie ? Non, il fallait en prime qu’il s’en vante ! Tant pis si s’en plaindre faisait de lui un égoïste dans le monde décadent de son ainé.
Tout le monde savait qu'Allie était nulle en cuisine. Ca ne l'empêchait pas de se donner du mal cela dit... En fait, il n'y avait que les pâtes qu'elle réussissait à peu près, et puisque c'était un plat italien, c'était devenu un code entre eux.
Décidant de passer l’éponge pour cette fois, et parce qu’il avait également très soif, Aidan déposa ce qu’il avait dans les mains et se laissa tomber de manière à pouvoir explorer le lit de Sam. Il repéra quelques paquets de gâteaux et autres barres chocolatées, deux magazines pour adulte qu’il se jura d’emprunter, beaucoup de poussière, une chaussette de laquelle il préféra ne pas approcher ses mains et finalement, deux bouteilles de vodka. Le jeune homme fit passer sa langue sur ses lèvres rendues grasses par le beurre de cacahuète qu’il avait ingurgité. Alors qu’il tendait son bras valide pour attraper l’une d’elle, la voix de son frère s’éleva au dessus de lui. Aidan se figea, ses traits se durcissant.
Si une infime part de doute subsistait encore un instant plutôt, maintenant c’était certain : Samuel était un sadique. Un sadique qui le détestait et voulait sa perte.
Non content de l’avoir laissé en plan la veille, il le narguait maintenant ouvertement.
Allant au bout de son geste, Aidan se saisit de la bouteille et remonta à la surface pour jeter in regard courroucé à son frère. Ce dernier l’observait en souriant bêtement, des miettes autour de cette trop grande bouche qui lui attirait sans cesse des ennuis et qu’il ne savait jamais quand fermer !
Après quelques longues seconde d’un calme pesant durant lequel le plus jeune ne le quitta pas des yeux une seule seconde, son sourire s’effaça quelque peu et ses sourcils se froncèrent. Au moment où il s’apprêtait à rompre le silence qui s’étirait entre eux, certainement pour lâcher un « bah quoi ? » aussi niai que son air, Aidan le coupa.
« T’es sérieux ? Tu veux vraiment me raconter ta super soirée passée en compagnie de la fille super mignonne, musicienne et chanteuse comme moi qui plus est, devant laquelle tu m’as ridiculisé et avec qui tu m’as vu flirter ? Sérieusement, Sam ? » répéta-t-il incrédule
Son frère parut méditer sur la question un moment, puis il passa une main dans ses cheveux dorés, vraisemblablement plein de doutes, avant d’hausser une épaule et d’acquiescer. Aidan laissa échapper une exclamation scandalisé pendant qu’il assénait un coup à son frère à l’aide de sa bouteille.
« Bah t’es vraiment trop naze, mon pauvre ! » bougonna le cadet avant de s’escrimer à ouvrir sa bouteille « T’as intérêt de lui avoir parlé de moi à ta Charlie ! Parce que sinon, tu serais vraiment pourri comme frère ! Encore plus pourri qu’Aahron ! » ajouta-t-il en le pointant de sa bouteille de vodka avant de la porter de nouveau à lui pour terminer de dévisser le bouchon « Bon allez, raconte, elle est aussi chouette qu’elle en a l’air ? Vous avez fait quoi ? Elle t’a dis un truc sur moi ? Elle joue quel genre ? Et garde bien en tête que j’te déteste quand tu m’réponds hein ! J’veux pas que tu l’oublies et faut que tu saches pourquoi t’es privé d’boisson ce soir »
Une fois toutes ses questions enchainées, il porta la bouteille à ses lèvres pour en avaler une longue gorgée et grimacée. Maintenant qu’il s’était longuement exprimé, il allait pouvoir boire et manger sans discontinuer pendant que son frère s’exprimerait et gaspillerait sa salive.
Une part de lui savait qu’il ne pourrait s’empêcher d’intervenir cela dit ; il avait toujours été plutôt bavard. |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Sam 14 Nov 2009, 23:31 | |
| Grayson semblait à priori glauque, étrange et tout un tas d’autres adjectifs tout aussi peu glorieux mais Samuel ne s’était pas rendu compte que cette ville avait le pouvoir de retirer tout sens de l’humour à ceux qui osaient franchir son périmètre. Levant une nouvelle fois les yeux au ciel, il mis une main à hauteur de son visage et fit bouger ses doigts en rythme avec le monologue de son cadet, son visage exprimant une lassitude non feinte. Lui qui avait dans l’espoir de se changer les idées et de passer une soirée cool à évoquer de bons souvenirs, pour la plupart débiles et enfantins, mais c’était les leurs, se retrouvait à devoir se justifier.
D’un autre côté, son frère et lui possédaient un trait de caractère en commun, et pas le meilleur, celui de se faire passer pour la victime. Quand c’était lui qui mettait cette méthode en pratique, Samuel trouvait toujours cela légitime, mais quand c’était les autres, cela se transformait en quelque chose de beaucoup plus pathétique.
A vrai dire, si le jeune homme avait souligné que Charlie possédait comme son frère quelque talent artistique, c’était avant tout pour lui montrer qu’il avait de nombreux points communs avec elle, peut-être même plus que Samuel lui-même, bien qu’il se garderait de donner tout le fond de sa pensée.
Il allait répliquer, mais réfléchissant que cela ne ferait qu’envenimer la situation, et repensant au but final de cette soirée, il se ravisa et se contenta de couler un long regard chargé de lassitude vers le blondinet.
« Si Aahron te plaît tant que ça tu peux toujours aller passer la soirée avec lui. » suggéra le jeune homme avant de faire claquer ses doigts, signe d’une soudaine révélation. « Ah non merde! J’oubliais qu’en sa présence l’alcool t’étais interdit, ainsi que tout ce sucre qui ne ferait que t’exciter d’avantage »
Sur ce, le benjamin se vengea sur une barre de chocolat dont il déchira l’emballage avec les dents avant de mordre férocement dedans, comme dans la pub pour cette célèbre marque. Il jeta un nouveau regard sur son frère, n’ayant plus trop envie de lui narrer sa soirée à présent. Devait-il tout lui raconter dans les moindre détails, l’endroit atypique dans lequel ils avaient atterri, le groupe médiocre qu’il avait écouté? Ou devait-il se contenter du minimum pour ne pas lui faire envie. Il se savait maladroit de nature et ne voulait pas en rajouter une couche, mais même lorsqu’il se forçait à bien faire les choses, qu’il réfléchissait avant de parler, Samuel était certain à l’avance que le naturel reviendrait vite et qu’il commettrait un impair.
Il répondit alors à chacune des questions de son frère aussi brièvement que le langage courant le permettait.
« Ouais. On a bu. Nan. Un peu de tout. »
Il mordit une nouvelle fois dans sa barre chocolatée, arrachant la bouteille des mains de son frère en essuyant le goulot avant, couvert de beurre de cacahuètes, tout comme sa couette. Et en plus il était encore plus crade que lui. Quel handicapé! Il en avala une longue gorgée, sentant l’alcool lui brûler la gorge. Un vrai bonheur.
« Elle est naturelle, drôle, vive d’esprit, intéressante, tout le contraire de toutes les greluches avec qui je traîne à Cleveland. Je lui ai d’ailleurs dit que tu jouais aussi pour ton information, je ne suis pas un ingrat. Elle boit de la bière, elle aime tous les genres de musique et bien qu’elle semble avoir du mal avec les bagnoles, elle connaît des endroits plutôt chouettes. Et si tu veux tout savoir, ça faisait longtemps que j’avais pas passé une aussi bonne soirée avec une fille sans passer par la case sexe »
Étonné lui-même d’avoir aligné plus de deux phrases d’affilées, il laissa se profiler un léger sourire sur ses lèvres, l’effaçant immédiatement lorsqu’il croisa le regard de Aidan, sentant la vanne venir à trois kilomètres. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Dim 15 Nov 2009, 03:34 | |
| Une sourire de Grinch apparu sur les lèvres du plus jeunes des frères lorsque Sam eut terminé le récit de sa soirée avec Charlie. Il n’avait utilisé que des termes élogieux, n’avaient pas décrit la courbe de ses seins ou données ses mensurations. Il avait arboré un petit air rêveur, nostalgique, et un sourire un brin benêt avait percé le coin de ses lèvres. Pour un peu, il aurait pu penser que son frère la trouvait à son goût ; et pas sexuellement parlant. D’ailleurs, Samuel l’avait réalisé lui-même et avait conclut son résumé sur une phrase d’un cliché navrant.
Avait-il seulement besoin de le relever ?
A en croire l’expression de son ainé, il n’était pas certain qu’une remarque soit nécessaire. Pourtant, il était évident qu’il allait en faire une. Il y était obligé, c’était un besoin quasi-physiologique.
« Wooh, c’est du sérieux alors ! » minauda-t-il en donnant une petite tape dans le bras de son frère d’un air qu’il voulait complice « Pas même un petit tripotage sur banquette ? Une petite main à la croupe ? »
Son frère n’eut pas besoin de mots pour lui faire comprendre qu’il n’avait rien fait de tout ça et qu’il le trouvait abject. Aidan laissa échapper une exclamation amusée puis il tendit la main pour récupérer le bien qui lui revenait de droit. Après une dernière gorgée, Sam consentit à lui rendre la bouteille.
Son cadet ne prit pas la peine d’essuyer le goulot avant de s’en envoyer une bonne rasade et de grimacer. Il chercha ensuite son toast du regard pour faire passer le goût âpre de l’alcool. Après quelques secondes, il le repéra enfin… retourner sur le drap de son frère. Il lui jeta un rapide coup d’œil pour s’assurer qu’il n’avait rien vu et décida de reprendre la parole pour créer une diversion.
« J’aimerai bien la connaitre un peu mieux ! Si elle arrive à te faire utiliser ton deuxième cerveau - celui du haut j’veux dire – pendant toute une soirée, alors elle doit valoir le détour, c’est certain » assura-t-il en tendant subtilement la main vers son pain « Je ne voudrai pas te faire peur mon vieux, mais je crois bien que c’est la première fois que tu me parles d’une fille de cette manière. Et c’est dommage parce qu’elle est à moi, que je t’aimais bien, mais que je vais devoir te tuer maintenant… » minauda-t-il en se saisissant de son toast au beurre de cacahuète qu’il porta à hauteur d’yeux pour s’assurer que rien de dégueu ne trainait dessus
Satisfait, il le mordit à pleine dents et mâchonna longuement avant de lever son bras plâtré vers son frère, tenant la bouteille par le goulot entre ses doigts. Il tendit l’index vers son visage et fit mine de tirer, en accompagnant son geste d’un bruit de bouche significatif.
Son propre mime le fit glousser quelques secondes puis il noya son sourire réjoui sous une nouvelle longue gorgée d’alcool qui facilita le passage de son casse-croûte.
« Tu comptes la revoir bientôt, Roméo ? » demanda Aidan en essuyant ses lèvres d’un revers de la main |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Lun 16 Nov 2009, 00:40 | |
| Le jeune homme avait au moins une réponse à ses nombreuses questions. Non, il n’aurait pas du parler de sa soirée à son frère. Pourtant c’était d’une évidence aveuglante que ce dernier ne se priverait pas de le charrier, mais il avait fallu qu’il lâche le morceau. Il aurait du se contenter des réponses courtes, il s’en rappellerait la prochaine fois. Un autre regard noir coula vers Aidan, et Samuel aurait bien effacé ce stupide petit sourire narquois qui lui était adressé. Ce dernier se contenta d’un nouveau soupir défaitiste, s’affalant un peu plus contre le mur.
« Je me demande pourquoi je persiste à parler femme avec un gosse de dix neuf piges. Nan mais c’est vrai, t’en es encore à parler tripotage et main aux fesses » répliqua le jeune homme.
Son regard dévia alors vers son bras plâtré et un large sourire sadique apparut alors sur les lèvres de l’aîné.
« Tu crois vraiment qu’une fille de vingt-six ans pourrait s’intéresser à toi pour autre chose qu’une partie de jeux vidéos? Sérieusement? Je sais que l’espoir fait vivre mais là on frôle l’utopie mec » le taquina Samuel avant de reprendre. « Et puis quand j’aurais donné à Charlie la vraie raison de ton poignet plâtré, il y a peu de chance qu’elle daigne poser le regard sur toi »
Le plus vieux laissa planer un instant le silence, terminant sa barre chocolatée en retenant un léger rire.
« C’est vrai, quand elle apprendra que tu es puceau et que tu t’es cassé le poignet en te masturbant trop souvent dans les toilettes, je pense que le mignon petit Aidan ressemblera plus à un pervers accompli »
Et il ne put retenir un rire gras et sonore franchir la barrière de ses lèvres tandis qu’il lui tapotait l’épaule furtivement, de peur de s’en prendre une.
Ils savaient tous les deux qu’il était en partie responsable de l’accident de son frère, en grande partie. Ils savaient tous les deux que c’était à cause d’un de leur pari débile que tout ceci était arrivé, même si au final, ça les faisait bien marrer. Sans doute légèrement plus Samuel qui ne ressentait pas la gêne d’être physiquement diminué.
« Mais pour ton information, je compte bien la revoir. Ouais je sais, tu me détestes et je suis un bâtard mais bon dieu qu’est-ce que j’aime ça » |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Lun 16 Nov 2009, 19:31 | |
| Les sourcils clairs d’Aidan se froncèrent à la remarque désobligeante de son frère sur son apparente immaturité en matière de femme. Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Il voulait qu’ils se battent ou un truc du genre ? Forcément s’il s’attaquait à ce sujet épineux…
C’était la seconde fois en l’espace de quelques jours qu’il le cherchait sur ce sujet et le vexait. Il y avait d’abord eu cette sombre histoire de préservatifs avec Charlie, et maintenant, alors qu’ils parlaient entre eux de la caissière, il remettait ça.
S’il n’avait pas été plâtré jusqu’au coude, le jeune homme se serait probablement jeté sur lui pour laver l’affront et lui faire payer ses trop nombreuses remarques.
Évidemment, ça faisait parti de leur sempiternel jeu et Sam ne réalisait pas vraiment la portée de ses mots. En d’autres temps, Aidan n’aurait pas réellement été vexé par tout ça, il avait une telle confiance en lui que ça lui serait passé loin au-dessus de la tête… mais tout ça devenait moins amusant depuis quelques temps et il avait du mal à prendre du recule. Les remarques de son frère lui paraissaient plus vindicatives, plus personnelles. Il s’en voulait de réagir de cette manière, se sentait stupide… un peu trop « Isaac ». C’était son frère le susceptible à l’égo surdimensionné, pas lui. Lui il était l’insouciant, celui qui prenait tout à la rigolade, n’était pas rancunier pour un sous, s’aimait et s’assumait parfaitement.
Mais plus depuis quelques temps. Plus depuis qu’il avait manqué de tuer sa belle-sœur à coups de hache en s’étant simplement endormi…
Aidan noya sa gêne sous quelques centilitres de vodka, détournant son visage qu’il devait lutter pour garder inexpressif. Il décida d’ailleurs de se mettre en quête d’une barre chocolatée à son tour pour ne plus avoir à donner le change.
Après avoir avalée une autre gorgée du précieux liquide transparent, et se détourna pendant que son frère continuait de le provoquer, parlant maintenant de son infirmité. Décidemment, il aimait appuyer là où ça faisait mal depuis un instant. Mais une fois encore, Aidan n’arrivait pas vraiment à lui en vouloir. C’était une pratique courante entre eux. C’était lui qui avait un problème et le jeune homme le savait. Il n’arrivait pas à jouer le jeu. Peut-être parce qu’il devait jouer dans d’autres domaines ces dernières semaines.
Sa barre chocolatée dans sa main valide, Aidan se redressa sur le lit et l’ouvrit en décomposant chacun de ses gestes. Il n’avait plus adressé un seul regard à son frère qui s’était maintenant tu.
Le silence s’étira pendant qu’il terminait de tirer la barre de son emballage. Il mordit dedans, avec lenteur toujours, la tête basse. Près de lui, Samuel avait cessé de rire et son regard pesait sur ses épaules.
Bien. Le faire mariner un peu était peut-être aussi efficace que se révolter et lui servir un long discours accusateur. C’était même sans doute mieux en fin de compte. Son frère commençait très probablement à se sentir idiot, à chercher comment enchainer, et lui manger et buvait tranquillement sans se fatiguer davantage en cherchant ses mots.
Pour saluer cette pensée, il releva enfin ses yeux azurés pour les porter en direction de son frère, sans pour autant croiser son regard. Il tendit la main et Sam finit par lui rendre la bouteille. Après avoir une nouvelle fois levé le coude, Aidan se décida enfin à reprendre la parole pour mettre un terme au supplice de son ainé –du moins espérait-il qu’il avait s’agit d’une forme de supplice.
« C’est cool pour toi » dit-il simplement d’une voix égale « Si tu ne veux pas qu’elle te mette dans le même panier qu’un attardé dans mon genre, t’as qu’à lui dire que vous m’avez trouvé sur le bord d’une route, que vous avez eu pitié de moi et que j’suis pas vraiment ton frère » poursuivit Aidan en ponctuant son discours pathétique à souhait d’une gorgée de vodka qui eut du mal à passer « Tu pourras lui avouer à ce moment-là que c’est pour ça qu’t’as eu aucun scrupule à me faire terminer à l’hôpital… et encore, j’ai failli avoir besoin d'insister pour que monsieur daigne m’y conduire » ajouta-t-il en détournant le visage pour donner plus d’effet à son ultime réplique |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Mer 18 Nov 2009, 01:47 | |
| « La vache t’es aussi marrant que Isaac ce soir. J’vais pisser » lâcha Samuel en soupirant.
Être comparé à Isaac quand il s’agissait d’amusement relevait d’une très haute insulte entre les deux plus jeunes de la fratrie et c’est sur cette note poétique que le benjamin sortit de la chambre, longeant le couloir jusqu’aux toilettes. Et comme cet endroit était souvent une source d’inspiration pour le grand blond, il se mit à repenser à la dernière remarque de Aidan alors qu’il relevait la cuvette pour soulager un peu sa vessie des trop nombreuses bières qu’il avait bu.
La soirée où le fameux accident était survenu. A vrai dire, en y repensant, Samuel ne pouvait s’empêcher de se marrer, refaisant le fil de la soirée dans sa tête. Avant de se rappeler la fin et de se sentir coupable bien qu’il ne le montrait plus ouvertement depuis qu’ils s’étaient réconciliés.
**Ce soir là, Samuel devait passer prendre son frère pour une soirée cinéma. Le jeune homme, qui d’habitude arrivait à l’improviste pour annoncer ses plans avait cette fois-ci fait les choses comme il faut. Il avait prévenu ses parents, qui auraient du se douter du mauvais coup rien que pour ça et avec leur consentement avait prévu une petite soirée avec son frère. Un cinéma, avec soda et pop-corn bien évidemment et puis il l’aurait reconduit chez lui sans problème.
Mais quand on connaissait les deux frères, on se doutait bien que la soirée version cinéma version bambi ressemblerait plus à une réunion d’alcooliques anonymes, ou les participants n’étaient pas anonymes et encore alcooliques. Une sortie de soûlards pour éviter toute métaphore. Samuel et Aidan avaient rapidement terminé dans une épicerie de nuit à acheter deux bouteilles chacun, planquées dans des sacs en carton. Déambulant dans les rues éclairées par les lampadaires et qui rendaient l’atmosphère plus feutrée, ils critiquèrent tous les passants qu’ils croisèrent et dont le look laissait à désirer. Un jeune homme maigrichon visiblement fan de heavy metal, dont les cheveux longs et gras n’avaient pas du être lavés depuis plusieurs mois, une femme de cinquante ans vêtue d’une mini jupe rouge criarde et d’un top bleu lacé sur la poitrine. Ils ne purent dire avec certitude si c’était une professionnelle ou non mais aucun des deux n’eut envie d’aller vérifier. Ils parlèrent un peu de toute, Sam en profitant pour subtilement -ou pas- se renseigner sur ses frères et ses parents. Vivant à présent chez son oncle, Aidan restait son seul contact fiable et c’est ainsi qu’il se tenait au courant des bonnes ou des mauvaises choses.
Après avoir sifflé leurs bouteilles, les deux intrépides atterrirent sur le parking d’un supermarché, à présent fermé à cette heure tardive et désert. C’est à ce moment là que le plus jeune eut l’idée d’une petite course. Avec cadis évidemment. Et ce qui ressemblait fort à une proposition banale et sans grand intérêt devenait tout de suite beaucoup plus attrayant et drôle quand les deux conducteurs en avaient un coup dans le nez. Après quelques tours d’ailleurs et plusieurs carambolages, l’aîné dut s’arrêter pour éviter de régurgiter le contenu de son estomac et profitant de cette pause pour reprendre sa respiration, son regard dévia rapidement vers la route en pente à quelques dizaines de mètres du parking, qui se terminait par une voix sans issue cinquante mètres plus bas.
Le sourire vicieux de celui qui avait encore eu une idée stupide et machiavélique, Samuel attendit que son frère revienne vers lui pour lui adresser un regard lourd de conséquences. Ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre quand il s’agissait de préparer un mauvais coup et le regard du plus grand alla du cadis à la route, plusieurs fois, attendant que l’information imprègne le cerveau de Aidan. Lâchant un léger rire alors, il bomba le torse et prit une profonde inspiration pour retrouver son sérieux.
Son visage redevenu impassible, il se pencha légèrement en avant, arquant un sourcil interrogateur mais surtout provocateur.
« Alors, cap ou pas cap? » ** |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Mer 18 Nov 2009, 11:24 | |
| Aidan posa un regard trouble sur son frère, le scrutant comme s’il tentait de percer tous les secrets de son esprit. En réalité, il se contentait d’essayer de passer outre le brouillard qui envahissait son cerveau depuis un moment maintenant.
Lorsqu’il comprit enfin où son frère voulait en venir avec ses mouvements de tête, un sourire goguenard se peignit sur son visage. Évidemment qu’il était cap. L’avait-on déjà vu ne pas être capable de quoi que ce soit ? Son frère lui avait fait faire à peu près tout et n’importe quoi et jamais il ne s’était dégonflé. Plus jeune, il avait même dû le retenir de sauter par la fenêtre du premier appartement loué par Aahron et sa femme, situé au cinquième étage. Il avait fallut un bon moment à son ainé pour lui faire comprendre qu’il n’était pas obligé de foncer tête baissée dès qu’il lui proposait un défi. Et Aidan était toujours resté frustré de cet échec dans sa carrière. Mais un jour, il s’y essaierait ; il s’en était fait la promesse. Un jour comme celui-ci où ses jambes peinaient à le soutenir, où son équilibre était précaire et son esprit embrouillé.
« Un peu mon n’veu que j’suis cap ! » s’exclama-t-il en bousculant son frère sans ménagement pour s’ouvrir le passage
Il traina sa carcasse imbibée d’alcool jusqu’au chariot pour se saisir de sa poignée, puis il donna une impulsion et se laissa sur quelques mètres en sautant sur l’engin. Il répéta ce geste quelques fois encore avant d’enfin atteindre le point de départ idéal. Son frère lui avait emboité le pas, le gratifiant de quelques commentaires tantôt défiants ou moqueurs auxquels il n’accorda pas la moindre attention.
Posté près de son chariot, il observa la pente qu’il prévoyait de dévaler dans celui-ci et un sourire réjoui étira peu à peu ses lèvres engourdies. Ça allait être géant ! Il n’avait aucune idée de la manière dont il s’y prendrait pour se ralentir et s’arrêter une fois lancé, mais ça lui était complètement égal. Il s’arrêterait forcément. Ou bien non… et alors là, ça deviendrait carrément le pied.
Rouler jusqu’à la mort, comme un vrai biker… mais dans un chariot de supermarché. C’était quand même très classe selon lui.
Fort de cette conclusion, Aidan grimpa à l’intérieur du caddie que son frère tenait maintenant fermement.
« Il aurait fallut porter un toast » fit-il remarqué en terminant de prendre place, sa montée ayant été plutôt laborieuse « Un toast à… la mooort » conclut-il d’une voix exagérément basse
Le jeune homme éclata d’un rire gras et difficilement contrôlable qu’il n’avait pas vu venir et il lui fallut un long moment pour se reprendre. Le rire de son frère qui lui faisait écho ne l’aidait évidemment pas à se calmer. Une petite voix lui disait que Sam était en train de se moquer de lui et de sa remarque quand queue ni tête, mais il s’en moquait éperdument. Il pouvait se fiche de lui tant qu’il voulait. Quand il aurait descendu cette pente, il ferait moins le malin et lui accorderait tout le respect qu’il méritait. Voilà.
« Bon allez ! Finit la rigolade mon p’tit père ! » s’écria Aidan en frappant dans ses mains « J’suis prêt, pousse-moi »
Et c’est ce que Samuel fit.
Après avoir couru plusieurs mètres avec lui pour aider le chariot à prendre l’accélération nécessaire à une vraie bonne glissade, puis il le laissa aller. Un large sourire aux lèvres, Aidan dévala la pente les bras en croix, grisé par la vitesse et l’alcool qui circulait dans son sang et le rendait euphorique. Il poussa une exclamation de triomphe, savourant le souffle frai qui balayait son visage comme anesthésié.
C’est à ce moment que les choses dérapèrent. A cause d’un stupide caillou qui avait élu domicile au milieu de la rue inclinée. Aidan sentit d’abord le caddie vibrer puis la seconde suivante, sans qu’il comprenne vraiment comment, il bascula avec le chariot. Sans doute avait-il été déséquilibré et son poids avait entrainé le renversement de son engin de mort.
La douleur qui lui traversa le bras fut fulgurante. Il n’avait même pas essayé de se préserver, il n’avait pas s’agit d’un réflexe pour protéger son visage du goudron qu’il avait soudain vu se rapprocher ; ça c’était juste fait comme ça.
Il ne poussa pas le moindre cri. Son souffle s’était coupé net dans sa chute. Il roula sur quelques mètres encore, avant de s’immobiliser, sonné.
Il resta paralysé un moment indéfini, le souffle court, le cœur battant et la tête lourde, son regard azuré tourné vers le ciel parsemé d’étoiles auquel il faisait face. Le silence était retombé sur la rue, complet, chargé d’attente. Aidan n’entendait même plus la circulation pourtant dense malgré l’heure tardive. Il ne pouvait plus entendre que le bourdonnement qui emplissait ses oreilles, les battements acharnés de son propre cœur qui paraissait avoir élu domicile dans son crâne.
Alors que son cerveau ralenti venait de réaliser sa chute, la douleur se rappela soudain à lui. En réalité, elle ne s’était tu qu’une petite poignée de seconde, mais il avait perdue toute notion du temps depuis sa deuxième bouteille d’alcool.
Il avait mal partout. Absolument partout. Mais c’était son bras qui le faisait sans conteste le plus souffrir. Sans qu’il s’en rende vraiment compte, Aidan poussa son premier gémissement plaintif tandis qu’il tentait de ramener son bras meurtri à sa poitrine.
Gémissement qui se transforma rapidement en une complainte trainante tandis qu’il s’agitait sur le sol, les premières larmes commençant à lui monter aux yeux malgré lui. |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Ven 20 Nov 2009, 20:55 | |
| **Le jeune homme lança un rire victorieux à la réponse positive de son frère. Jamais encore ce dernier n’a refusé un quelconque défi de son aîné, que ce soit les plus stupides, les plus dangereux ou les plus ridicules. Lui-même n’était pas mauvais dans le domaine. Il se souvenait du jour où l’un de ses amis l’avait défié de commander du fugu dans un restaurant japonais où le chef n’avait pas sa licence pour le préparer. Mourir en moins de vingt secondes intoxiqué à la tétrodotoxine ne l’avait pas arrêté et après la première bouchée, il avait attendu en vain que le poison fasse son effet. Vingt secondes de pur extase. Personne n’avait fait mieux jusqu’ici. Sauf peut-être ce soir où Aidan prenait le risque de descendre cette pente raide dans un cadis un peu rouillé, sans être certain de s’arrêter avant le mur en brique de la propriété des Rowell qui finissait la rue.
L’accompagnant jusqu’au départ, il regarda impatient l’adolescent grimper dans le chariot, avec difficultés, ce qui promettait un magnifique spectacle. Accédant à la requête du plus jeune, Samuel se plaça derrière le cadis, les mains solidement cramponnées aux manches, l’aidant ainsi à préserver son équilibre par la même occasion.
« Dommage que t’ais pas de veste en cuir et un joint, on aurait pu se la jouer Dennis Hopper façon ‘Easy Rider’ » lança-t-il laissant entendre une pointe de déception.
Mais celle-ci fut de courte durée et il ne mit pas longtemps avant de commencer à pousser ce convoi peu conventionnel, prenant de la vitesse pour finalement s’arrêter au début de la descente, laissant son frère et son carrosse continuer le voyage sans lui.
« Born to be Wiiiiiiiild, born to be wiiiiiiiiiild » cria-t-il tout de même à l’attention de son mini Dennis Hopper alias Billy dans le film.
Et il suivit avec une certaine fierté ce jeune Padawan voler, glisser, zigzaguer..oui plutôt zigzaguer sur le route mal éclairée, attendant le moment où le chariot freinerait et où il pourrait aller féliciter Aidan pour sa prouesse et le laisser s’en vanter pendant des semaines voir des mois.
Cependant, cette folle chevauchée fantastique prit fin plus tôt qu’ils ne l’avaient prévu tous les deux et alors qu’une seconde plus tôt il voyait encore son frère dévaler la pente les bras en croix, il vit le chariot disparaître et finir sa course sur le bas côté de la route.
Le jeune homme resta alors un moment interdit, la bouche légèrement ouverte, avant d’éclater de rire dans la nuit fraîche, obligé de se tenir les côtes qui lui étaient douloureuses. Il ne sut d’ailleurs pas comment il se retrouva les fesses par terre à continuer de fendre la gueule l’alcool ne l’aidant pas à reprendre son sérieux. Et il lui fallut quelques longues minutes et plusieurs tentatives avant de se remettre debout.
Ne voyant alors toujours pas la tignasse blonde de son frère faire son apparition, il se dirigea vers le point de chute, titubant un peu.
Les roues du chariot continuaient à tourner dans le vide et Aidan était recroquevillé non loin de lui, lâchant quelques plaintes sourdes. Levant les yeux au ciel et encore pris dans sou fou rire, l’aîné lui dona un léger coup dans les fesses, pour le faire bouger.
« Allez fais pas ta gonzesse, t’es pas allé jusqu’au bout, c’pas un drame. Au moins, le mur de brique des Rowell restera intact » lâcha-t-il, son discours entrecoupé de quelques rires.
Ce n’est que lorsque le plus jeune lui envoya un regard noir que le sien tomba sur son bras, atrocement déformé par l’os qui ne devait plus se trouver dans son axe naturel.
« Pouah c’est vilain! Quand maman va voir ça elle…. »
Ne terminant pas sa phrase, Sam ouvrit alors ses yeux comme deux soucoupes, l’effet de l’alcool se dissipant peu à peu. Sa mère…son père…ses frères. Il se mit alors à se dandiner sur place, visiblement mal à l’aise.
« Oh merde qu’est-ce qu’on va faire? » demanda-t-il à son frère complètement paniqué, sans prendre conscience qu’il pouvait difficilement lui répondre. Sa voix sonnait dans les aigus et il avait soudain l’air d’une grosse chiffe molle. « Ils vont jamais gober que tu t’ais fais ça dans une salle de cinéma. Qu’est-ce qu’on va faire? Je devais te surveiller! Maman va me tuer! Et si elle le fait pas, ce sera Sean, ou Aarhon, ou Isaac, ou bien ils vont s’y mettre tous les trois, quatre, trois…oh merde je suis encore bourré » se rendit-il compte dans un nouveau rire. « Qu’est-ce qu’on va faire? »** |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Sam 21 Nov 2009, 13:36 | |
| Les mâchoires crispées dans l’espoir de contrôler un minimum la douleur qui le tenaillait, Aidan resta étendu sur le sol, poussant des gémissements étouffés. Chacun de ses gestes, même le plus infime, lui apportait son lot de souffrance. Il s’était une fois posée la question mais maintenant il savait : l’alcool n’était pas un anesthésiant. Même ivre, on pouvait avoir mal. Vraiment mal.
Aidan ferma les yeux avec force, laissant perler quelques larmes brûlantes. Il était pris de nausées et ne savait dire si ses hauts le cœur étaient à mettre sur le compte de l’alcool ou de la vague déferlante de douleur qui l’assaillait à intervalles réguliers.
Le jeune homme était comme hors du temps et aurait été incapable de dire s’il était tombé il y a cinq minutes ou trente secondes. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il souffrait atrocement.
Les yeux toujours fermés, il prit quelques inspirations profondes et rapides qui lui donnèrent le tournis. Il fallait qu’il regarde. Jusque là, Aidan n’avait pas osé le faire, il s’était contenté de douiller sans comprendre exactement pourquoi. Oh bien sûr, il savait que son bras avait sérieusement morflé… sans doute était-il cassé. Mais il n’avait pas encore vu et n’était pas certain de le vouloir. Peut-être pourrait-il se soustraire à cette épreuve si Sam se chargeait de cette tâche pour lui et lui décrivait les choses. Assurément, il n’aurait pas besoin de vérifier, il avait toujours eue une confiance aveugle en son frère…
Mais son frère n’était pas là. Aidan pouvait l’entendre rire comme un dégénéré (pourtant il n’y avait rien de drôle dans tout ça !) seulement il n’était pas dans son champ de vision et lui paraissait à des années lumières de lui au moins.
Prenant son courage à deux mains, l’adolescent tenta de se redresser sur son séant afin de constater les dégâts. Et vu les difficultés qu’il rencontrait en se pliant à cet exercice, il y avait indéniablement de la casse. Il renonça et resta allongé sur le flanc, courbé en deux.
Gardant son bras serré contre sa poitrine qui se soulevait rapidement au rythme de sa respiration saccadée, il observa son jean déchiré au niveau de ses genoux. Une entaille courait le long de ce dernier mais il s’était vraisemblablement simplement écorché. Son visage aussi le tiraillait douloureusement et il y avait fort à parier qu’il soit lui aussi abîmé que ses mains, coudes et avant bras devaient l’être…
Pourquoi est-ce qu’il avait descendue cette fichue pente !?
Alors qu’il cherchait la réponse à cette question, son frère arriva à sa hauteur. Il lui asséna un petit coup dans l’arrière train et si Aidan n’avait pas serrées les dents si fort pour s’empêcher d’hurler, il aurait sans doute incendié son ainé.
Ce dernier continuait de rire bêtement tout en essayant de relativiser les choses. Comme s’il en avait quelque chose à faire du fichu mur des Rowell ! Il les avait toujours détestés de toute manière !
Mais son frère sembla bientôt réaliser les véritables raisons de son air affligé et de ses larmes, et son propre visage changea du tout au tout. De l’amusement il passa au dégout puis à la panique.
Ça ne disait rien qui vaille au plus jeune. Si même Samuel paniquait, c’était que la situation était grave. Désespérée. Du moins pour lui, vraisemblablement, la partie « Aidan est grièvement blessé » lui avait échappé et il était obsédé par son propre sort…
Ça ne lui laissait plus vraiment le choix.
Le jeune homme déglutit avec peine et, après avoir fermé les yeux une seconde et pris une longue inspiration pour se donner du courage, le blond baissa les yeux sur son avant bras gauche. Aussitôt, le contenu de son estomac remonta jusqu’à sa gorge nouée.
Pas assez visiblement puisqu’il ne pu retenir le jet de vomi qui gicla dans les pieds de son frère. Ce dernier fit un bond en arrière mais ne pu éviter la totalité du projectile visqueux et odorant…
Aidan ne chercha pas à s’excuser. Samuel l’avait sans doute un peu mérité et ça avait eu le mérite de lui faire reprendre pieds à la réalité…
Il leva ensuite son visage d’une pâleur extrême vers lui, l’air hagard, le regard vitreux et la bouche sèche.
« J’veux voir Isaac » murmura-t-il d’une voix blanche, du bout de ses lèvres tremblantes
Il espérait que comme lui, son ainé userait de sa matière grise pour faire une connexion logique entre leur frère et l’hôpital où il travaillait. Et il fallut encore un long moment et quelques gémissements de souffrances de sa part pour que Sam comprenne enfin le message et l’aide à se mettre debout.
Après cela, il leur avait fallut un temps indéfiniment long pour se rendre jusqu’à l’hôpital universitaire où exerçait leur frère.
Mais contrairement à ce qu’il s’était imaginé, Samuel ne s’était pas fait passer à tabac… mais ça aurait sans doute mieux valut. A la place, il avait eu droit au discours moralisateur de chacun et avait dû devenir l’esclave de son frère amoindri.
Une maigre consolation du point de vue d’Aidan qui avait perdu plus que sa fierté dans l’histoire et se trouvait, depuis l’accident, privé de sa seule passion et de son gagne pain. Et d’après Isaac, ça allait durer six longs mois. Décidément, savoir que son frère allait juste avoir à lui préparer des sandwichs pendant quelques jours était une bien piètre consolation, surtout quand il le faisait en se moquant ouvertement de lui et de sa condition à chaque fois.
**
Aidan écarta le goulot de ses lèvres humides qu’il essuya d’un revers de la main. Il continua d’agiter sa tête au rythme de la chanson rock qui lui parvenait depuis ses écouteurs, pendus à son cou. Il déposa ensuite la bouteille sur la table de chevet de son frère puis s’enfourna quelques marshmallows pour les envoyer rejoindre la barre chocolatée qu’il avait déjà enfournée et le beurre de cacahuète qu’il avalait à intervalles réguliers. Si sa mère l’avait vu faire, elle lui aurait certainement passé un savon et l’aurait obligé à vomir toutes ces cochonneries. Peut-être que c’était ce qu’il attendait de Sam ; qu’il lui en colle une bonne derrière la tête et lui dise d’arrêter ses conneries.
Mais jamais il ne ferait ça.
Aidan trempa ses doigts dans le pot de beurre de cacahuète puis les mis en bouche, le regard perdu dans le vague.
La chasse d’eau s’était élevée un peu plus loin dans le couloir et il savait le retour de son ainé imminent.
Cette pensée lui arracha un lourd soupir. Il allait falloir qu’il réenfile sa tenue du Aidan d’avant, même s’il avait conscience de ne pas être très doué à ce petit jeu-là ce soir. Ses doutes l’empêchaient de réellement se concentrer sur ce qu’il avait à faire et Sam ne lui était pas d’une grande aide.
Il avait l’impression que toute l’énergie qu’il avait mis dans son personnage ; à essayer de paraitre décontracté, léger, drôle, insouciant, avait été gaspillée. Il se retrouvait maintenant complètement vidé et frustré. Et les attaques certes peu agressives mais permanentes de son frère ne l’aidaient en rien.
Il avait l’impression plus que jamais d’être ce vieux bonhomme assis dans son fauteuil qui n’attend plus que la mort. Il devenait déprimant, pathétique, et il détestait ça.
Il se donnait envie de vomir… Bon, tout compte fait, c’était sans doute à mettre sur le compte de l’alcool qu’il avait ingurgité en trop grande quantité en trop peu de temps. Ça et toutes les saletés qui avaient accompagnées le liquide et qu’il n’aurait sans doute pas du mélanger.
Un rot sonore s’échappa de ses lèvres au moment où son frère pénétrait à nouveau dans leur chambre. Aidan lui adressa un sourire et se tourna vers le meuble près du lit pour se saisir de la vodka plus vide que pleine et la lui offrir.
Au moment où son frère ouvrait la bouche pour lui adresser un quelconque commentaire, la sonnerie de son téléphone cellulaire se déclencha. Aidan reposa donc la bouteille pour plonger sa main dans la poche de son jean et en tirer l’appareil qui vibrait et parlait des fesses de jeunes femmes… il allait falloir qu’il change cette sonnerie.
Son cœur manqua quelques battements lorsqu’il lu le nom de la personne qui cherchai à le joindre. Il fixa l’appareil sans ciller jusqu’au moment où la sonnerie s’évanouit, laissa retomber un lourd silence sur la chambre.
Au prix d’un épuisant effort, le petit blond fit apparaitre un sourire sur ses lèvres et fourra de nouveau le téléphone dans sa poche.
« Alors cette expédition au monde merveilleux des cabinets ? » |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Sam 21 Nov 2009, 19:23 | |
| Le regard perdu dans le tourbillon de la cuvette des toilettes, le jeune se sentit plus léger quand il s’attarda sur son reflet dans le petit miroir au dessus du lavabo. Il piaffa à plusieurs reprises, la bouche pâteuse de l’alcool ingurgité et les yeux un peu vitreux. Il lui en fallait d’habitude plus pour ressentir ce genre de symptômes mais ces derniers temps, il supportait moins bien l’alcool, il s’en était rendu compte. C’est pourquoi il décida, en actionnant l’eau froide qui mit un certain temps à sortir à cause des canalisations rouillées, qu’il avait eu son compte pour ce soir.
L’eau fraîche lui fit le plus grand bien et le benjamin s’en aspergea le visage à plusieurs reprises, se rinçant la bouche par la même occasion. Les yeux fermés, il chercha à tâtons le petit essuie normalement sur sa droit et se redressa, épongeant son visage humide.
Nouvelle rencontre avec le miroir.
Le barman ne savait pas pourquoi il avait repensé à l’incident survenu il y a quelques mois maintenant, alors qu’il était en train de pisser des litres de bières. Il savait que les chiottes avaient toujours été pour lui un endroit de méditation mais les autres fois, ce souvenir lui arrachait encore quelques sourires. Pas aujourd’hui. Ou plus.
Sa maladresse l’avait rattrapé comme toujours, si bien que le jeune homme en avait oublié la raison première de son invitation. Il s’inquiétait pour Aidan, et c’était sans doute le seul de la famille à ne pas le montrer, alors qu’il était responsable d’une partie de son malheur. Quelle idée stupide de lui faire dévaler cette pente! Même lui ne l’aurait pas fait et pourtant il n’avait pas hésité à l’envoyer au casse pipe. Quel genre de personne cela faisait-il de lui? Pas une très bonne c’était certain.
Encore ce soir, au lieu d’essayer de dériver vers une conversation plus sérieuse, il ne pouvait s’empêcher de lui lancer des vannes et de le charrier. Approchant son visage de son reflet, il essaya de distinguer les contours de son cocard mais celui-ci avait totalement disparu, ne laissait qu’une légère trace jaunâtre sur le coin de celui-ci. Et il ne ressentait plus aucune douleur. Pourtant, dans une pensée aussi masochiste que pathétique, il aurait aimé encore ressentir cette douleur. Histoire de ne pas oublier qu’il finissait toujours par payer ses erreurs.
Décidant de retourner à des activités plus gaies, il traîna des pieds jusqu’à la chambre, où Aidan l’attendait avec un présent de bienvenue. Il attrapa la bouteille pour en prendre une gorgée mais se ravisa, se rappelant son petit entretien avec lui-même dans les toilettes.
Ce dernier allait d’ailleurs l’informer qu’il en avait terminé avec l’alcool pour ce soir quand le portable du plus jeune sonna, lui permettant de mettre la bouteille hors de portée. Il pensa battre en retraite pour laisser un peu d’intimité aux blondinet mais la sonnerie continuait à retentir et relevant le regard vers Aidan, vit qu’il ne répondait pas. Voilà qui était bien plus étrange que toute cette ville et ces habitants réunis.
Ils étaient à l’autre bout du pays, loin de leurs amis respectifs, ce coup de fil ne pouvait provenir que d’une personne de Cleveland, ne connaissant encore personne ici, et son frère, le pire moulin à parole qu’il connaissait, refusait de prendre l’appel? Le monde ne tournait décidément pas rond. La sonnerie cessa enfin et le jeune homme fit comme si de rien et changea bien vite de sujet.
« Allie a mis un truc au Lilas, ça fouette » lança-t-il en revissant le bouchon sur la bouteille, aussi fort qu’il le put pour que son frère, handicapé de sa main valide, ne puisse pas la rouvrir. C’était plus efficace qu’une tentative de les raisonner tous deux.
Il reprit sa place sur son lit, constatant les dégâts sur son dessus de couette mais laissant couler pour le moment, se plaçant face à son frère.
« Ca venait de Cleveland? Un pote un peu trop chiant? Une groupie fanatique qui te harcèle et dont tu ne peux pas te débarrasser? Une potentielle petite amie? » suggéra Samuel dans un grand sourire. Le grand sourire de celui qui veut savoir et non pas moqueur. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Sam 21 Nov 2009, 20:36 | |
| Pour toute réponse, Aidan haussa une épaule et se pencha sur le lit pour attraper de nouveaux chamallows et les enfourner. Il les mâchonna d’un air indifférent, cherchant à éviter le regard de son frère qui pesait sur ses épaules, dans l’attente d’une réponse à ses questions.
Le jeune homme n’avait pourtant pas envie d’aborder le sujet et il préféra garder le silence.
Maintenant c’était clair, cette soirée était un fiasco complet. D’abord le repas, puis le film déprimant, puis les piques de son ainé et maintenant Julie. Sa petite amie. Du moins, c’était le rôle qu’elle s’attribuait depuis bientôt une année.
De son côté, le jeune homme n’était pas sûr.
Ils se voyaient de temps en temps, couchaient ensemble quand ils en avaient l’occasion, il lui tenait la main lorsqu’ils déambulaient en ville, mais il avait l’impression de devoir se forcer à faire toutes ces choses. C’était tout sauf une relation saine. Même Samuel lui paraissait plus respectable que lui dans ce domaine et ce n’était pas peu dire.
Bien sûr, au début il appréciait sa compagnie et il n’avait jamais eu l’intention de la faire souffrir, de se servir d’elle pour combler un quelconque manque ou quoi que ce soit du genre. Aidan s’était simplement lassé. Ce n’était même pas réellement le bon terme ; il était incapable d’en trouver un qui corresponde à ses sentiments. D’ailleurs c’était ça le problème, en sa présence, il ne ressentait rien. Ni amour, ni colère, ni passion, ni dégout. Il devenait cette coquille vide qui se laissait bercer par le courant, ouvrait la bouche au bon moment et trouvait les mots justes, caressait là où il le fallait, agissait exactement comme il le devait.
Sans jamais rien ressentir, pas même de la frustration à l’idée d’être comme anesthésié.
C’était sans doute pour se tester qu’il avait couché avec une autre quelques temps plus tôt et le lui avait annoncé froidement. A vrai dire, il n’avait pas non plus été froid, il l’avait simplement casé entre le « il est cool ce film » et un « encore un peu de pop-corn ? ».
Il avait espéré réveiller quelque chose ne lui mais ça n’avait été qu’un coup d’épée dans l’eau. Ou presque puisque son coup avait tout de même atteint la jeune femme en plein cœur. Elle avait beaucoup pleuré, tempêté, puis finalement l’avait pardonné.
Aidan aurait aimé qu’elle n’en fasse rien mais n’avait pas osé le lui dire.
Il n’avait osé parler de tout ça à personne à part sa mère. Elle ne l’avait pas compris mais l’avait quand même écouté sans le juger, avant de le prendre dans ses bras.
Ils n’en avaient parlé qu’une fois et elle n’avait plus jamais posée de questions sur ses amours. L’idée qu’elle le prenait sans doute pour un être sans cœur l’avait de nombreuses fois tenu éveillé. Il détestait ça.
Et puis sa mère était partie et maintenant, ses chances de la convaincre qu’il pouvait aimer s’étaient envolées. C’était aussi en grande partie parce qu’elle lui rappelait tout ça qu’il ne voulait plus parler à Julie et filtrait ses appels depuis leur départ pour Grayson.
Finalement, après de longues secondes d’un silence pesant, toujours sans lever la tête vers Samuel qui s’était rapproché, Aidan reprit la parole d’un ton las.
« C’est juste Julie. J’t’en ai déjà parlé une fois ou deux » dit-il en frottant ses paupières entre son pouce et son index « C’était ma cavalière au bal de promo. Elle devait venir à la maison pour vous rencontrer avant que… enfin tu sais, avant l’accident. Elle est passée deux minutes le jour des obsèques, une petite blonde avec une frange et une robe bleue. Mais j’crois que t’étais à l’intérieur à ce moment-là en fait… C’est ma copine » ajouta-t-il après un raclement de gorge un peu gêné
Aidan tendit ensuite la main pour récupérer la bouteille qu’ils se partageaient depuis plus d’une vingtaine de minutes maintenant. Autant qu’elle serve à quelqu’un. |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Sam 21 Nov 2009, 22:04 | |
| Gardant la bouteille soigneusement enveloppée dans ses bras, refusant de la tendre à son frère qui commençait enfin à se confier, Samuel essaya tant bien que mal de se remémorer une quelconque discussion antérieure sur une Julie. Il y avait bien eu une Beavin, la fille facile du lycée de Aidan, celle-là il s’en souvenait. Mais nulle part dans sa mémoire le nom de Julie ne refaisait surface. Son cadet avait dû la nommer entre deux sujets anodins et le plus vieux n’y avait pas porté attention. Ce qui était sûr, c’est que jamais il n’avait mentionné le fait qu’il avait une petite amie. Samuel était peut-être peu attentif mais si il avait appris un truc aussi énorme il ne se serait pas gêné pour l’enquiquiner à chaque occasion. Et après cette merveilleuse pensée fraternelle, il comprit pourquoi le plus jeune de la famille s’était tu jusque là.
Bizarrement, il s’en sentit un peu vexé. Le jeune homme pensait posséder une relation particulière avec Aidan, une connexion qu’il ne retrouvait pas chez ses aînés. Pas seulement pour les défis stupides ou les soirées alcoolisées mais il pensait qu’ils étaient plus proches, en tout cas assez pour qu’il lui dise ce genre de choses, même au prix de quelques boutades salaces.
Il faut dire que le benjamin non plus n’avait jamais ramené de copines à la maison, et pourtant la liste était longue, si tenter qu’on puisse les qualifier de copines. D’une part parce qu’il n’avait aucune envie de leur infliger la corvée d’un repas de famille où ses parents auraient voulu tout savoir d’elle, même les choses que le jeune homme voulait ignorer. Il aurait aussi subi le regard moqueur de ses frères et aurait du assister, quand la jeune fille aurait été partie, au jugement fatal de sa famille. La seconde raison demeurait plus simple et consistait en la mauvaise réputation des femmes avec lesquelles il traînait et qui ne méritaient en aucun cas de franchir la porte sacro-sainte de sa chère mère.
Heureusement le grand blond se rappelait effectivement d’une petite blondinette en bleue, mais son visage restait floue. Il faut dire que ce jour-là, Samuel avait d’autres préoccupations en tête que de reluquer les minettes de moins de vingt ans, comme enterrer ses parents.
« Elle est mignonne » assura le jeune homme, mensonge puisqu’il ne se souvenait que de la robe bleue. Mais son frère devait très certainement posséder, comme tous les autres, le gêne du bon goût en matière de femmes et il lui faisait confiance sur ce point.
« Et pourquoi tu ne réponds pas à « juste » Julie? » questionna-t-il d’un ton calme, pour une fois réellement intéressé par ce que son frère avait à lui dire ce soir. « Vous vous êtes quittés en mauvais terme ou bien ne pas entendre sa voix est un moyen comme un autre de ne pas penser à elle? » continua-t-il sur sa lancée.
Il évita toute remarque déplacée sur les joies du sexe au téléphone ou de lui demander pourquoi il n’avait pas parlé d’elle auparavant. Après tout, à dix neuf ans, on ne pensait pas forcément aux relations sérieuses mais plus aux amourettes avec bénéfices. A vingt quatre aussi d’ailleurs. Mais si elle avait eu la délicatesse de venir aux funérailles de leurs parents, c'était peut-être un peu plus sérieux qu'il ne le laissait paraître... |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Sam 21 Nov 2009, 23:18 | |
| Un demi-sourire fataliste se peignit sur les traits du plus jeune des Donnelly. Effectivement, Julie était mignonne. Un beau brin de fille lui avait assuré sa mère en voyant sa photo dans l’album de son lycée, après des heures de négociations avec Aidan pour qu’il cède à sa requête.
C’était son physique qui l’avait d’abord attiré. Son petit nez retroussé, ses tâches de rousseurs, ses grands yeux chocolat, sa bouche pulpeuse et son sourire innocent et plein de vie. Elle n’avait pas la taille mannequin mais il aimait ses formes généreuses et ses traits enfantins.
Elle s’était approchée de lui, faisant mine d’être à l’aise alors que ses joues écarlates trahissaient sa gêne. Sa voix avait d’abord été couverte par le bruit de la musique et il avait dû faire un pas à sa rencontre pour l’entendre. Son parfum fleurit et délicat avait envahi ses narines et il s’était penché un peu plus vers elle pour mieux l’apprécier. Porté par la musique et l’alcool, il s’était risqué à poser sa main sur sa hanche pendant qu’elle se répétait.
A la fin de la soirée, il avait goûtée ses lèvres, caressée sa peau claire et douce et elle s’était endormie dans ses bras.
Il avait observée durant un long moment, ses bras passé autour d’elle dans un geste protecteur. Il s’était fait la promesse de ne jamais laissé qui que ce soit lui faire du mal et de la défendre quoi qu’il lui en coûte.
La promesse stupide d’un garçon ivre qui avait oublié le nom de sa blonde au réveille…
Elle avait insisté pour qu’ils se revoient, il avait accepté et lui avait donné son numéro. Elle l’avait appelé le soir même et ils s’étaient revus, encore et encore. Mais jamais plus il n’avait éprouvé ce genre de sentiments à l’égard de Julie.
Le jeune homme d’arracha à ses souvenirs pour accorder son attention à son frère et ses questions. Il laissa échapper un soupir et se pencha à nouveau pour attraper le paquet de chamallows qui trainait au bout du lit. Il le cala entre ses cuisses et se lança dans une réponse.
« Nan, c’est pas ça… On s’est pas disputés et elle me manque pas. Enfin pas vraiment… enfin j’en sais rien » tiqua-t-il avec agacement
Il arracha la bouteille des mains de son frère et s’escrima quelques instants à essayer de l’ouvrir. Il grimaça sous l’effort qu’il du fournir pour y parvenir puis poussa un nouveau soupir agacé. Pourquoi fallait-il que Sam lui pose ce genre de questions ? Qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Il ne s’était jamais vraiment intéressé à sa vie amoureuse avant ça. Si, pour le traiter de puceau de temps en temps, mais ça se limitait à ce genre de chose. Pourquoi fallait-il qu’il s’y mette aujourd’hui ?
Aidan se récompensa d’une nouvelle gorgée de vodka, avant de pousser son énième soupir. Plus las cette fois.
Il n’avait aucune raison de s’en prendre à Samuel qui tentait simplement de jouer au grand frère et d’être cool avec lui. Et il venait de plomber l’ambiance comme un idiot.
Jetant un coup d’œil en direction de son ainé, il fendit son visage d’un sourire.
« Désolé, c’est juste que ce sujet me touche particulièrement... » déclara-t-il en prenant un air intimidé puis attristé « Je ne savais pas vraiment comment l’aborder avec toi,... j’avais peur que tu te moques ou pire, que tu me juges… Ton opinion compte énormément pour moi tu sais, plus que celui d’Aahron et d’Isaac et…et j’avais peur que tu ne me vois plus de la même façon, tu comprends ? C’est compliqué avec Julie et je ne sais pas par où commencer. Peut-être par là » dit-il en enfonçant trois chamallows dans sa bouche
Le reste de ses paroles furent incompréhensible. D’ailleurs, il finissait par ne plus débiter que des sons inarticulés, gesticulant et mimant des actions complètement hors sujets pour alimenter son discours fictif.
Une fois son improvisation terminée, il avala les sucreries et posa sa main sur l’épaule de son frère.
« Et voilà, tu sais tout ! La vache, je me sens vraiment mieux maintenant, merci ! J'suis soulagé, t'imagine même pas, on est vraiment en phase tous les deux, c'est super ! On peut réellement communiquer toi et moi » s’exclama-t-il avant de boire une nouvelle gorgée d’alcool qu’il manqua de recracher
L’expression dépité de son frère était à tomber et il ne pu se retenir plus longtemps ses éclats de rires. |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Dim 22 Nov 2009, 00:08 | |
| Fixant son frère les sourcils légèrement froncés, Samuel fut un poil déçu de sa réponse des plus ironique et sur jouée. L’art et la manière de se refermer comme une coquille d’huître par diversion. Il en savait un rayon sur le sujet, il le pratiquait quotidiennement. Le benjamin était assez complexe dans le sens où ce dernier n’aimait pas se confier, et préférait écouter les autres. Mais n’étant pas doué pour trouver les mots ou consoler les états d’âme des gens, cela tournait vite au fiasco.
Pour une fois qu’il essayait vraiment de s’intéresser à sa vie sans se moquer ni rien avec Aidan, celui-ci choisissait cette alternative. Il aurait au moins la conscience tranquille de celui qui avait essayé. Et comme Samuel n’était pas comme ses deux autres frères, à insister pour pousser la personne à avouer, son coup dans l’eau se terminerait ici.
Le jeune homme n’était pas assez psychologue pour tenter une autre approche furtive. Les filles pouvaient faire ça. Elles avaient les dents blanches et les lèvres pulpeuses, elles sentaient bons et surtout elles produisaient de l’œstrogène en grande quantité. Lui n’avait que des bouteilles d’alcool et des sucreries et visiblement cela n’avait pas fonctionné.
Il ne pouvait se l’expliquer mais il se sentait un peu blessé par cette attitude et il n’aimait pas ressentir ce genre de choses. C’était lui le sale con des quatre. Lui qui disait des choses peu sympathiques et blessantes. Lui ne devait pas ressentir ce genre de trucs pour adolescents complexés.
Prenant un des sacs de courses, il rassembla les paquets de sucreries déballés et les remit à l’intérieur, laissant tout de même le paquet de marshmallows à Aidan, puis poussa le sac sous son lit, où il entendit une bouteille venir cogner le mur.
« Très bien » lâcha-t-il vivement et dans un sourire. « Restes avec tes problèmes sentimentaux et tes cauchemars. Je resterais avec les miens. Après tout l’alcool nous suffit amplement »
Puis d’un geste sec et définitif, il reprit la dernière bouteille des mains de Aidan et la revissa une nouvelle fois, la faisant également rouler sous son lit.
« T’as ton compte pour ce soir » lança-t-il sans brusqueries mais d’un ton qui refuserait tout dialogue.
Il fixa alors une nouvelle fois son frère, sans expression particulière, juste peut-être un peu d’inquiétude et de déception de voir que cette soirée, de laquelle il attendait beaucoup de choses, ressemblait finalement à toutes les autres. Il n’en voulait pas à Aidan, comment en vouloir à une personne parce qu’elle ne se confiait pas quand on était soi-même un mur de brique.
« Tu devrais peut-être redescendre mater le film avec les autres. T’as assez dégueulassé ma couette comme ça de toute façon » reprit-il en constatant les dégâts de son porc de frère. Il croirait à présent la rumeur qui voulait que les Irlandais étaient comme des Anglais mais en moins distingués. « Comment Allie va enlever ce truc c’est malin » conclut le jeune homme en prenant un ton détaché en se concentrant sur la tâche de beurre de cacahuètes. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Dim 22 Nov 2009, 03:26 | |
| Aidan observait Samuel avec impassibilité, le souffle court et le cœur battant. Il n’arrivait toujours pas à comprendre comment les choses avaient pu dégénérer en aussi peu de temps, sans qu’il ne voie la chose venir. Il y a une seconde encore, il riait comme un bien heureux sur le lit de son frère (ou presque) et maintenant, il était en train de se faire mettre à la porte de sa propre chambre. La demande était presque subtile mais le résultat était le même. Sam voulait qu’il le laisse.
Tout ça pour quoi ? Parce qu’il n’avait pas osé lui parler de sa petite amie.
Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui !?
Peu à peu, le désarroi du jeune homme se mua en un sentiment de colère froide qui ne demandait qu’à se déverser.
Les mâchoires crispées, les poings serrés, Aidan fixait son frère avec ressentiment pendant que ce dernier regardait partout ailleurs. Présentement, ses yeux clairs étaient tournés vers la couette que son cadet avait tâchée. Depuis quand Sam se souciait-il de l’hygiène de ses draps ?
Évidemment, le jeune homme savait qu’il ne s’agissait que d’une vulgaire et pathétique excuse pour fuir son regard et une éventuelle discussion plus conflictuelle.
Malheureusement pour lui, le petit vase chargé d’eau d’Aidan venait de récolter la goutte de trop. Il fallait maintenant qu’il déverse le contenu accumulé ces derniers jours sur quelqu’un. Il ne s’en excuserait même pas.
Peut-être qu’en d’autres circonstances il aurait laissé passer, mais pas ce soir. Pas après ce qu’il venait de traverser, ce qu’il traversait encore. Ses nerfs étaient à vifs et la moindre égratignure sur la carapace qu’il tentait de se forger était une égratignure de trop.
D’un geste rageur, Aidan se mit debout et il saisit la couette de son frère à deux mains, oubliant momentanément sa fracture en cours de guérison. Il tira vivement dessus et dû s’y reprendre à trois fois pour parvenir à l’enlever complètement, écumant de rage. Son frère le regarda faire sans réagir et Aidan ne se retourna vers lui qu’une fois le tissu froissé dans ses bras.
Le toisant avec colère, il le jeta au sol avec force. Bien sûr, l’effet aurait été meilleur si le drap avait pu se briser en millier de petits morceaux avec fracas, mais il faisait avec les moyens du bord.
« Va te faire foutre avec ton draps d’MERDE, Samuel ! » explosa-t-il, les yeux humides « T’es qu’un sale connard égoïste et stupide !! Et par-dessus le marché, t’es un putain d’LACHE ! T’façon c’est ton truc ça, choisir la facilité et fuir, tourner le dos à tout ce qui te dérange ! Tu galères à l’école : tu laisses tomber sans prendre en compte l’avis des parents ; t’as des problèmes à la maison, hop tu te casses chez oncle Joey sans te soucier que ça puisse affecter qui que ce soit dans ton entourage ; tu dois de l’argent a des types, pas de soucis, tu viens squatter la caisse de tes frères et tu pars avec eux dans l’trou du cul du monde pour éviter les ennuis ! » vociféra Aidan en écartant les bras, laissant échapper une exclamation dédaigneuse « Bah t’as bien raison, je vais rester avec mes problèmes sentimentaux et mes cauchemars, j’arriverai très bien à gérer ça tout seul !! Toute façon, c’est pas comme si j’avais demandé quoi que ce soit à l’un d’entre vous ! C’est vous qui venez me tourner autour comme des mouches à merde et tournez autour du pot lamentablement ! Qu’est-ce que vous espérez au juste, hm ? Vous avez pas vraiment envie d’savoir ce qui se trame là-dedans » objecta-t-il en tapotant sa tempe une seconde « Vous en avez rien à foutre au fond et tu viens de le démontrer très brillamment, Sammy ! J’attends rien de vous de toute manière ! Comment j’pourrais ? Aahron a jamais été là pour moi, Isaac a bien assez à faire avec Allie et m’a toujours pris de haut, et toi…toi tu fuis tout le temps et t’en as rien à foutre de ma gueule ! Et me dis pas le contraire parce que mon bras à lui tout seul peut prouver à quel point t’es MERDIQUE comme frère !! » l’accusa le plus jeune des Donnelly en pointant son interlocuteur d’un index accusateur « Et puis c’est pas à moi de me tirer d’la piaule, c’est à toi de le faire ! »
Ne laissant toujours pas le temps à son frère de répliquer quoi que ce soit, Aidan s’approcha d’un bond pas et bouscula son frère sans ménagement une première fois.
« Alors tire-toi, Sam ! Vas-y, casse-toi ! » répéta-t-il en portant à nouveau ses mains à sa poitrine pour le faire reculer « Tire-toi de Grayson et de nos vies tant qu’t’y es ! T’façon on ne verra même pas la différence ! T’es qu’un sale con égoïste ! J’ai bêtement espéré que t’étais venu pour nous soutenir, pour ME soutenir ! Mais ça sert à rien de se voiler la face, t’es là uniquement pour protéger ton cul ! Avoue-le ! » le défia Aidan d’une voix éraillée par l’émotion « T’en serai même pas capable, t’es qu’un sale lâche, un pathétique petit lâche méprisable ! »
Le jeune homme marqua enfin une pause dans son discours qu’il utilisa pour reprendre son souffle. Il continua de toiser agressivement son frère avant de se dégonfler.
Comme lors de sa dispute avec Aahron, sa colère était redescendue aussi rapidement qu’elle était montée. Pourtant cette fois, il ne pouvait s’empêcher d’en vouloir à Sam. Il se sentait trahi, blessé. Une part de lui tentait de le raisonner, de lui dire qu’il avait un peu trop bu, que ses sentiments en étaient décuplé, qu’il imaginait des choses, les exagéraient.
Mais une autre lui disait qu’il tapait dans le mile.
« T’as raison en fait, j’me tire. J’ai rien à faire avec toi et j’te laisse à tes cauchemars » conclut-il entre ses dents
Et sans plus de cérémonie, il tourna le dos à son frère pour s’échapper en direction de la salle de bain dans laquelle il comptait s’enfermer. |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Chatting is not a "girls only" thing [Aidan & Samuel] Dim 22 Nov 2009, 04:10 | |
| Du début à la fin, Samuel n’avait pas bronché. Il faut dire que son cadet ne lui en avait pas réellement laissé l’occasion, vidant son sac sur son frère d’une longue traite, sans interruptions. Et après tout, c’est ce que ce dernier désirait depuis le début de cette soirée, qu’il vide un peu tout ce qui pouvait se trouver à l’intérieur et qui n’arrivait pas à sortir. Bien évidemment, il n’avait pas prévu que la situation se retournerait contre lui et que tous les griefs qu’il avait contre lui ne lui seraient renvoyés en pleine figure avec tant de haine. Mais à jouer avec le feu, on finissait par se brûler le cul, c’était bien connu. Il l’avait un peu cherché et il encaissa les mots les uns après les autres, sentant tout de même au fur et à mesure du monologue la moutarde lui monter au nez. Il serra pourtant le poing, même quand il se fit bousculer à deux reprises. La troisième aurait été celle de trop, et probablement cette joute verbale se serait terminé par un bon uppercut, mais heureusement pour eux deux le plus jeune n’alla pas plus loin sur ce terrain déjà bien escarpé.
Le benjamin savait qu’il ne devait pas tenir en compte les propos qui sortaient de la bouche de Aidan à ce moment précis, mais piqué à vif par ses remarques, il ne put que lui renvoyer un regard assassin. C’était tout ce qu’il détestait chez lui, tous les doutes qui l’assaillaient plusieurs fois par jour et tous ses regrets qu’il lui envoyait d’une traite en pleine figure. Faire la sourde oreille s’avérait alors impossible et en plus du poing c’est ses dents qu’il serra, pour ne pas répliquer quelque chose qu’il pourrait regretter par la suite.
Le silence était retombé dans la pièce et après un dernier regard meurtrier et une autre remarquer assassine, Aidan quitta les lieux pour on ne sait où. Qui fuyait maintenant? Ironie quand tu nous tiens.
Le jeune homme se laissa retomber sur son lit, un peu perdu il fallait l’avouer et ne sachant pas vraiment comment réagir. Il n’était déjà pas doué dans les rapports humains pour les situations basiques alors avec un ado qui pétait les plombs encore moins. Hors de question qu’il aille frapper à sa porte en tout cas. Il avait une fierté et vu son visage rubicond, il n’aurait fait qu’envenimer les choses. Il se contenta alors de souffler un bon coup, las et complètement anéanti moralement par cette soirée.
« Au moins, tu t’es exprimé » murmura-t-il à lui-même, avant de prendre sa veste et de dévaler quatre à quatre les escaliers.
« Je sors! Et non, je prends pas la caisse! »
Une dernière exclamation avant de fuir l’atmosphère trop pesante de cette baraque. Il s’était embrouillé avec Aarhon, donc forcément avec Isaac à propos de sa virée nocturne et voilà que Aidan, son plus fidèle allié, venait de le ranger dans la case ennemi à abattre. Peut-être le jeune homme avait raison, il ferait mieux de se tirer d’ici où il n’avait pas sa place.
Il traîna longuement dans les rues de Grayson, sans destination préétablie, fumant plus que de raison, la nicotine étant pour lui un bon exutoire. Il ne se risqua pas à franchir la porte du Drugstore pour supporter ces regards braqués sur lui. Et finalement, après ce qui lui sembla une éternité, il revînt « chez lui », s’asseyant sur les marches du perron, éclairé par la petite lanterne.
Il sortit une photo de sa poche. A l’origine, elle représentait la famille Donnelly au grand complet, avec les parents au milieu, droits et fiers, Aarhon, Isaac et Aidan derrière eux et légèrement sur la droite, Samuel. Mais la photo avait été depuis longtemps déchiré, et le papier jauni ne représentait plus que cinq de ses membres, le benjamin ayant disparu.
Un nouveau soupir de…il ne savait quoi et il se décida à rentrer, retirant ses chaussures pour ne réveiller personne.
Se retrouvant dans la chambre, il jeta un coup d’œil au lit de son frère, endormi pour une fois et s’approcha de celui-ci pour remonter la couette sur son corps frêle. Il le fixa alors un long moment, avant de se glisser vers l’armoire où ses vêtements étaient rangés. Il les rangea alors soigneusement dans son sac de voyage, au pied de son lit jusqu’au dernier. Il n’avait évidemment pas l’intention de partir, mais être prêt à n’importe quel moment pour autre chose le rassurait à ce moment précis. Retirant sa veste, il ne vit pas la photo tomber sur le sol et c’est tout habillé qu’il se laissa tomber sur son lit, à présent privé de couverture.  to be continued |
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