| | | 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] |  |
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Samuel D
Invité
![01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) | Sujet: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] ![01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Jeu 29 Oct 2009, 00:43 | |
| ![01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Iconfi10](https://i.servimg.com/u/f48/11/08/61/40/iconfi10.png) ![01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Sigcharlie2](https://2img.net/r/ihimizer/img38/2112/sigcharlie2.jpg) Samuel lança un regard blasé et découragé à son aîné qui se tenait debout en bas des escaliers, les bras croisés sur la poitrine. Pourtant le plan des deux plus jeunes Donnelly avait semblé un instant en béton, du moins avant de se retrouver face au visage sérieux de Aarhon. Ils s’étaient mis d’accord pour jouer les garçons obéissants et sages durant le repas familial, pour ne pas faire de remarques déplacées ni de jeux de mots vaseux, et Dieu sait que ça leur avait demandé un effort surhumain. Puis ils étaient montés dans leur chambre sagement, sans faire les abrutis comme souvent et avaient patiemment attendus sur Isaac et Allie aillent se coucher pour aller faire leurs cochonneries, ainsi que Aarhon. Du moins ils avaient cru l’entendre monter les marches de l’escalier, l’avant dernière étant grinçante. Mais le fourbe qu’il était avait du pressentir que toute cette gentillesse et cette sagesse n’étaient pas de bonne augure et avait senti l’arnaque pointer le bout de son nez à vitesse grand V. Le benjamin aurait du se douter qu’un ancien expert comme lui des sorties nocturnes non autorisées repérerait leur petit manège de loin mais ils avaient tout de même tenter leur chance. Le résultat était là: ils se retrouvaient sur les dernières marches face au grand empereur des lieux, pris sur le fait, se sentant comme deux gamins de cinq ans surpris par leur père.
La suite s’était déroulée assez rapidement. Le plus vieux les avaient enguirlandés, Aidan pour sortir sans sa permission et en plus dans les bars, et bien sûr Samuel pour tant d’irresponsabilité et de pousser son cadet sur la mauvaise pente. Enfin le benjamin supposait que c’était ce qu’il avait dit parce qu’il avait décroché après le mot « crétins ». Son frère avait essayé de plaider sa cause sans grand succès et finalement, Samuel avait fini par lancer un « va te faire foutre » avant de s’éclipser dans la nuit.
Enfermé vingt quatre heures sur vingt quatre avec toute sa famille commençait le rendre dingue et toutes ses bonnes résolutions fondaient comme neige au soleil. Mieux valait pour lui se changer les idées pour ne pas commettre l’irréparable. Il était certain que cette histoire n’était pas terminée et que Aarhon reviendrait à la charge demain matin, mais ça lui semblait tellement loin qu’il préférât ne pas y penser.
Depuis quelques années maintenant il vivait seul, dans une piaule que louait son oncle au dessus du bar dans lequel il travaillait cinq soirs par semaine, et ça lui plaisait. Il avait son indépendance, allait et venait comme il lui plaisait et voilà que maintenant il lui fallait régresser pour rendre des comptes. Plus facile à dire qu’à faire.
A présent hors de portée Samuel tira une cigarette de son paquet presque vide et l’alluma en vitesse, seule moment salvateur de cette journée pour le moment. Il regrettait que Aidan ne soit pas avec lui pour soutenir ses critiques, et parler à voix haute au beau milieu de la rue, aussi glauque soit-elle, ne lui serait pas d’un grand secours. Il est vrai que le silence qui régnait dans la rue n’était pas pour le mettre en confiance, en comparaison à la foule joyeuse qui vagabondait dans Cleveland tous les soirs. L’avantage était qu’il ne fallait pas longtemps pour parvenir jusqu’au drugstore du coin, où un coin bar avait été aménagé. Un peu atypique mais dans une ville comme Grayson, ça ressemblait presque au paradis.
En poussant la porte, le jeune homme sentit rapidement tous les regards se tourner vers lui et ce dernier eut le réflexe débile de sourire bêtement à l’assemblée, suivi d’un petit salut de la main. Visiblement, le cuir n’était pas en odeur de sainteté en ce lieu où la clientèle ne ressemblait en rien à ce qu’il avait l’habitude de voir. L’envie de faire demi tour se fit présente mais l’appel de l’alcool fut le plus fort et le jeune homme s’avança jusqu’au petit bar, prenant place sur un tabouret haut. Le barman s’approcha alors de lui et Samuel trouva un instant la situation ironique, sachant qu’il était derrière le comptoir d’habitude.
« Un Mojito » lança le blondinet avec un sourire.
« Un quoi? » demanda le barman, laissant le jeune homme perplexe.
« Un Mojito » répéta-t-il. « Vous savez, cette boisson cubaine avec du sucre de canne, des feuilles de menthe, du rhum, citron et Perrier? » tenta Sam en vain. « Ok filez moi…un whisky » fini-il par dire, lâchant un soupir de désolation alors qu’il s’affalait sur le bar. |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Jeu 29 Oct 2009, 02:06 | |
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« You've painted your lips and rolled, and curled your tinted hair ! »
« Charlie ! »
« Ruby are you contemplating going somewhere ? »
« Charlie ! ... Où es-tu pour l'amour du... Charlie !! »
« The shadow on the wall tells me the sun is going down ! »
« Charlie ! »
« Oh Ruuuubyyy... rah mais... QUOI ?! » s'exclama rageusement Charlie en ôtant le casque de ses oreilles
« J'entends du bruit ! » lui expliqua sa grand-mère d'un air inquiet, debout dans l'embrasure de a porte qui menait au bureau de la jeune caissière
« Je t'ai expliqué il y a 10 minutes que c'était ma musique ! Je t'ai prévenu que je montais le son oui ou non ? Je t'ai dis que je montais le son et que tu risquais de l'entendre malgré le casque !... tu te souviens ? »
« Oui ! » lâcha sa grand-mère d'une manière qui voulait dire non
« Bon et bien... alors quoi ? »
« Rien... »
« Va regarder la télévision, grand-mère » grogna Charlie, à bout de patience
La petite vieille se retourna, puis se ravisa et fit à nouveau face à la jeune femme.
« Tu as nourris le Capitaine ? »
« Oui grand-mère pour la troisième fois, j'ai bien nourris le Capitaine »
« Il est grincheux tu sais quand il ne reçois pas assez d'avoine »
« Je sais ! » articula Charlie, lui lançant un regard équivoque
Allait-elle finir par la lâcher ? Généralement sa grand-mère était toujours un peu perdue mais se contentait de venir la voir une fois toutes les deux pour lui poser l'une ou l'autre question un peu étrange. Ce n'était pas vraiment contraignent et Charlie l'aidait volontiers dans les tâches de la maisonnée, lui rappelait où se trouvait l'argenterie, lui indiquait sans arrêt les bons tiroirs et l'heure qu'il était. Ce soir, c'était l'un de ces soirs où c'était pire. L'un de ces soirs où Louise se pointait toute les deux minutes pour rejouer exactement la même scène, encore et encore, de son petit air paumé qui rendait toujours Charlie folle de culpabilité. Sauf qu'elle n'avait jamais eu la patience d'un ange. Lorsqu'elle était enfant et qu'elle passait des heures le soir à pleurer pour voir sa mère, pas une fois sa grand-mère n'était venue la rassurer où ne lui avait dit le moindre mot gentil. Elle n'avait pas non plus été méchante, juste pas très attentionnée. Du coup Charlie essayait de se déculpabilisé de son manque de patience en se disant qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait, et du coup, se sentait plus coupable encore car, elle le savait, c'était mesquin, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Et pour la postérité : Capitaine est un âne, recueillit deux années plutôt à la mort de la voisine et amie de Louise, précédente propriétaire. Dans la demie heure qui suivit, après que Louise se soit assurée trois fois encore que l'âne du jardin ait bien reçu sa ration, Charlie la guida jusqu'à sa chambre. Une fois la porte refermée, sa grand-mère déjà allongée sous la couette, Charlie poussa un long et lourd soupire. Elle observa le couloir de la vieille maison où elle avait grandit, plongé dans la pénombre. Il n'y avait pas de réverbères de rue à Grayson. Lorsqu'il faisait nuit, il faisait nuit. La jeune femme laissa ses pas la guider jusqu'à la fenêtre et écarta lentement le petit rideaux banc qui la voilait. La lueur de l'astre nocturne éclairait légèrement le bitume humide. Dans la chambre de Louise, quelques marmonnements s'élevèrent. Charlie leva les yeux au ciel. Lorsqu'elle les reposa sur la rue, ce fut pour voir une haute silhouette s'y mouvoir. C'était un jeune homme qui marchait seul dans les rues de Grayson. Un jeune homme vêtu d'un blouson en cuire et d'un jean émaillé. Elle vit la lumière incandescente de sa cigarette rougeoyer dans la pénombre. La jeune femme reconnu bien vite le garçon de l'épicerie. Elle arqua un sourcil, repensant au petit bout de papier qui reposait maintenant sur le bord de son bureau. Dessus était gribouillé a la hâte un numéro de téléphone. Charlie sentait le bilan de sa vie non désirée de vieille fille pointée le bout de son nez, dans son dos, au bout du couloir. Elle pouvait le sentir la guetter de loin, et se rapprocher de son cerveau sournoisement. Elle allait prendre le bilan de vitesse et allez se vider la tête. Changer de jean, enfiler un gilet colorés, une écharpe, ses bottines, un peu de blush, un peu de crayon, trois goutes de parfum, un blouson en jean, une casquette de baseball, son sac à main, le téléphone portable, et son mp3, comme d'habitude. Elle se baladait maintenant dans les rues de la petite ville, en route vers le seul et unique endroit encore ouvert à cette heure-ci. Le seul endroit où un garçon avec cette dégaine pouvait bien se rendre. Elle poussa la porte du drugstore et salua au passage les quelques têtes connues assises-là. La jeune épicière repéra bien vite le garçon – dont elle avait déjà oublié le prénom en réalité – et vint s'assoir à ses côtés. Elle s'accouda au bar et le fixa, appuyant son menton sur le dos de sa main, un sourire étirant ses lèvres cerises. « Bouh. Ton frère n'est pas avec toi ? » |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Jeu 29 Oct 2009, 23:45 | |
| Affalé sur le comptoir du bar, le visage enfoui entre ses bras, Samuel apprécia la fraîcheur du bois sur son front, essayant d’oublier tous ses problèmes le temps que son whisky arrive. Il est vrai que si le jeune homme s’attardait à faire le bilan des choses, la raison pour laquelle le besoin d’alcool se faisait si pressant coulait de source. D’un côté, il était coincé dans une vieille bicoque humide avec ses trois frères et sa belle sœur, qui au comble de la perfidie ne se gênait pas pour se trimballer en petite tenue sous les yeux d’un pervers comme Samuel. Coincé pour une raison qu’il ne parvenait pas à assimiler. Des accidents de voiture, les pages des faits divers en étaient couvertes, et ses parents avaient un jour fait le Une de ce sujet. Mais parce que c’était leurs parents, son aîné refusait de croire en la thèse de l’accident. Besoin de jouer au justicier vengeur ou simplement pour se persuader qu’il avait raison et peut-être mieux assimiler cette tragédie, voilà qu’il s’était lancé dans cette enquête aux allures de Vendetta, les menant tous à Grayson. Samuel avouait volontiers qu’il existait des zones d’ombre dans cette affaire. Il est vrai qu’un accident arrive plus rarement quand on vient de faire réviser sa voiture, que l’on conduit comme un grand père point de vue vitesse, que les alentours de la ville étaient constitués essentiellement de lignes droites et tout un tas d’autres petits indices sur lesquels le benjamin n’avait aucune envie de s’attarder. Lui était du principe que si l’on cherchait la petite bête dans la chose la plus normale au monde, on finissait toujours par la trouver.
D’un autre côté, le jeune homme n’était pas prisonnier. Rien ne l’empêchait de jouer une voiture ou de prendre le bus jusqu’à la prochaine station routière, pour retourner à Cleveland. Mais il était conscient de ne trouver là bas que des dettes de jeu et un oncle trop occupé à faire tourner sa boutique pour écouter ses problèmes. Au mieux il gagnerait un coup de couteau du type à qui il devait cette coquette somme d’argent, au pire…
Et puis personne ne serait plus là. Aidan lui manquerait c’était certain, c’était le seul frère avec qui il s’entendait bien. Et il en venait même à se dire qu’il regretterait le psy et Indiana Jones, et les petites fesses rondelettes de Allie moulées dans ses jolis sous vêtements. A cette pensée il laissa un fin sourire percer sur ses lèvres, et il pouffa tout seul, comme l’imbécile qu’il était. Bon dieu qu’il devait être pathétique à rester ainsi à pleurer sur son sort. Ok ses parents étaient morts et il n’avait pas encore assimilé la chose, ok il avait des dettes non remboursées et la relation avec ses aînés était tendue. Mais Samuel restait un jeune de vingt quatre ans au physique non ingrat, en pleine possession de ses moyens et qui avait la chance d’avoir une seconde chance pour essayer de ne pas tout foirer. Sans compter les petites paysannes qui devaient fantasmer sur les citadins en cuir. Dommage qu’il n’ai pas eu de motos, elles auraient toutes craquer.
C’est sur cette pensée peu mature qu’il se fit sortir de sa torpeur, par une voix familière mais qu’il ne remit pas immédiatement. Se redressant, le jeune homme tomba alors nez à nez sur la caissière de l’épicerie, et la petite scène qui s’était jouée en ces lieux lui revînt en tête, ainsi que le papier qu’il lui avait laissé. Il était sûr à ce moment là qu’elle l’appellerait presque sur le champ pour le supplier d’aller faire la fête. Ensuite il s’était dit qu’elle était trop occupée. Il avait ensuite supplié intérieurement pour qu’elle l’appelle, et au bout du compte, en seulement l’espace de trois jours et avec autant de changement d’humeur, il en était venu à oublier cet interlude. Et à quel point elle était mignonne. Un sourire naquit alors au coin de ses lèvres, et son cocard disparaissant rapidement, ne laissant plus que quelques traces, il se rassura en pensant qu’il ne ressemblait plus au Joker. Au moins une bonne chose dans cette journée de m…
« Tes écouteurs t’ont laissé tomber? » demanda-t-il en guise de réponse, croisant les bras sur le comptoir, et repensant à sa question. « Je te raconterais bien un de nos récits héroïques mais la vérité est qu’on s’est fait pitoyablement chopés par Aarhon, mon frère aîné. Aidan est encore mineur, officiellement il n’a pas le droit d’être ici. » répondit-il, se rendant compte que ce moulin à paroles lui manquait finalement. « Juste officiellement » se crut-il bon d’ajouter.
Sa boisson arriva entre temps et à la manière dont le barman le regarda, il sut qu’il n’avait pas servit ce verre de bon cœur. Samuel se pencha alors sur son verre, le faisant tourner et étudiant longuement son breuvage à la recherche d’une éventuelle trace de crachats. Satisfait de son étude, il reporta son attention sur…sur…
« C’est quoi ton petit nom déjà? » demanda-t-il sans gêne. « Comme t’as sans doute oublié le mien aussi, on peut repartir de zéro. Pour que Samuel puisse t’offrir un verre. Tu prends quoi? » questionna le jeune homme de façon direct. Pourquoi perdre son temps en demi mesure en prétendant des choses inexactes. Et puis si il voulait espérer passer un bon moment avec elle, mieux valait se pas se tromper de prénom. |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Ven 30 Oct 2009, 01:42 | |
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« Charlie prendra une simple bière. Elle ne tient pas l'alcool fort » répliqua la jeune femme
C'était parfait. Ils n'avaient même plus besoin de passer par le stade ennuyeux des présentations où on ne sait jamais vraiment trop quoi dire. La chose s'était faite d'elle-même.
Samuel- puisque c'était son prénom, ça lui revenait maintenant qu'il le lui avait rappelé, commanda rapidement le verre de la jeune femme. Le barman, un grand maigre a l'allure peu engageante, lui lança un regard en biais des plus méfiant. Ce détail fit sourire Charlie qui lança au garçon un petit coup d'oeil.
C'est vrai qu'il n'avait pas l'allure du jeune premier qui commande un soda.
Il était mal coiffé, bien que la jeune femme soupçonne ce détail comme étant voulu, il arborait un oeil aux contours jaunis d'un coup récent, un air un peu blasé, un peu provocateur, un peu chiffonné et nonchalant, et pour couronner le tout, un blouson en cuire. Il faisait tellement tâche dans ce décor rural par excellence qu'il en avait presque l'air collé. Comme tout droit sortit d'un film.
Charlie elle, forte de nombreuses années de pratique à arpenter ce petit bout de monde reculé, avait apprit à dissimuler toute trace de singularité.
Vers 13 ans, elle avait découvert le punk et s'était rasé les tempes, ce qui avait rendu sa grand-mère folle. Et ce qui l'avait rendu plus folle encore, c'était les deux tatouages qu'elle s'était fait faire à 16 et 20 ans. Le premier sur l'épaule et le second sur le ventre.
Sans parler des nombreuses heures passées dans les quelques rues de Grayson à faire du skate board, ou du roller. Et de tout ce qu'elle avait bien pu inventer pour rendre folle la vieille Louise.
Ce qui avait fonctionné d'ailleurs, elle en payait le prix maintenant.
Pourtant c'était finit ce temps-là. Charlie avait grandit et avait comprit qu'il ne servait à rien de se rebeller à Grayson. Dans cette ville, soit on était comme eux, soit on était différent. Pas de demi mesure, et très peu de seconde chance. Personne n'oubliait rien à Grayson. L'image, toujours l'image.
Elle avait le désavantage de ne même pas être né dans le village, et se faisait remarquer à tout bout de champs étant enfant. C'était plus qu'il n'en fallait pour être mise à l'écart.
A l'écart car elle ne collait pas à cette divine image du trou le plus parfait de tout le Missouri.
Aujourd'hui, plus sage, et calme, Charlie avait simplement apprit à vivre sa différence à l'intérieur de sa tête. Là ou personne ne pouvait la juger. Là où les seuls images étaient celles qu'elle se dessinait elle-même. C'était aussi simple que ça.
Façon de parler.
Après un nouveau coup d'oeil alentour, Charlie reporta son attention sur Samuel.
« Tout le monde nous regarde. Ca doit être ta veste ! »
Le barman déposa sa bière devant elle.
« Où ton oeil ! » proposa-t-elle avant d'en avaler une gorgée, de la mousse venant se coller jusqu'à son nez
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Lun 02 Nov 2009, 04:17 | |
| À la réponse de la jeune femme, Samuel fronça les sourcils et secoua lentement le tête de gauche à droite avec un air désapprobateur. Il prit cependant un malin plaisir auparavant à rappeler le barman pour prendre cette nouvelle commande. Il avait espéré qu’offrir une boisson à une locale lui ferait gagner l’estime de l’homme, ou au moins une ébauche de sourire, mais visiblement, il devait exister dans son codage génétique un allèle nommé « tirer la gueule ».
« Règle numéro un » répondit-il sur un ton faussement sérieux en levant son index. « Ne jamais avouer que tu ne tiens pas l’alcool à un mec. Surtout un mec dans mon genre » précisa ce dernier, démontrant que Isaac avait parfois raison sur son cas,à savoir qu’il ne savait pas se vendre.
Il allait porter son verre à ses lèvres, mais les convenances primaires et les règles basiques de politesse lui revenant en mémoire, il le reposa, attendant que Charlie soit également servi. Il n’était pas le genre de mec à porter des toasts pour des soit disant merveilleuses rencontres mais il lui arrivait parfois de ne pas se comporter comme un goujat de seconde zone, même perdu dans la campagne la plus glauque des Etats-Unis.
Sa bière arrivant enfin, le jeune homme ne releva pas immédiatement la remarque de sa compagne de comptoir, et se contenta de tourner légèrement la tête vers les autres clients, qui ne prirent même pas la peine de détourner le regard pour faire semblant d’être occupés ailleurs et qui le fixèrent comme une bête curieuse, bête qu’il valait mieux rapidement écraser. Soutenant un instant ces regards avec un air blasé et quelque peu flippé, Sam siffla entre ses dents en secouant la tête, mais quand il reporta son attention sur Charlie, ce fut un sourire amusé qui apparut sur ses lèvres. Une jolie moustache de mousse décorait sa lèvre supérieure et le bout de son nez et elle ne semblait pas encline à la retirer.
« Mince moi qui pariais sur ta casquette » tiqua-t-il en portant son verre à ses lèvres, savourant enfin le liquide ambré qui fila doucement le long de sa gorge. « Ou sur ta moustache de bière » ajouta ce dernier dans un sourire en tapotant le bout de son propre nez.
Et pour un court instant, amusé par cette vision, il oublia tout. C’était peut-être stupide, mais rien de sombre ne vînt troubler son esprit. Il en oublia les raisons qui les avaient poussé tous les cinq à venir à Grayson, la mort de ses parents, sa dette de jeu et la raclée qu’il s’était prise. Et bon dieu que ça faisait du bien, même le temps de quelques secondes, de ne penser à rien qu’à un peu de mousse sur le visage d’une fille.
Son regard dévia un instant sur les autres clients une nouvelle fois dont certains lui jetaient encore des coups d’œil en biais, comme si ils s’attendaient à ce qu’il sorte une arme et les butte tous, mais c’était une sensation partagée. Samuel pouvait croire que dans une ville un peu coupée du monde comme celle-là, on n’appréciait pas beaucoup les nouveaux arrivants et les étrangers de passage, mais la façon dont on les épiait sans exception depuis qu’ils étaient arrivés donnait l’impression qu’ils allaient finir sur un bûcher ou dévorer par des loups. En réalité il existait bien une exception qui semblait plutôt amusée et excitée par cette arrivée et le jeune homme venait de lui payer une bière.
« Une chance pour eux que je me sois arrêté à la veste en cuir. J’avais prévu une crête iroquoise colorée ‘green revoluton’. Je me suis dit que ça allait faire too much pour Dawson…Lawson…enfin cette ville quoi » hésita Samuel, lançant un petit signe de la main à ses amis avant de se concentrer définitivement sur Charlie, bien plus agréable à regarder. « Il n’y a que toi qui semble emballée par notre arrivée. Et même si tu ne ressembles en rien à tous ces gens -physiquement parlant- je me demande bien pourquoi » interrogea-t-il, s’appuya sur son coude. |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Lun 02 Nov 2009, 23:42 | |
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Charlie laissa échapper un petit rire tout en essuyant la mousse qui maculait le dessus de ses lèvres et le bout de son nez.
Puis elle ôta sa casquette de baseball et passa une main dans ses cheveux sombres pour les ébouriffer, et enfin les replacer correctement. Ou plus ou moins.
« C'est Grayson » rectifia la jeune femme « Et je me demande bien pourquoi tu pense que je ne leur ressemble pas ! Je vie ici depuis mes 6 ans. Avec ma grand-mère. On a une petite maison sur Jefferson » elle porta une nouvelle fois son verre de bière à ses lèvres avant de reprendre, se raclant la gorge au passage « Sauf que comme tu as pu le constater, c'est pas vraiment une ville cosmopolite, alors j'ai été voir ailleurs si j'y était pas de temps à autre... puis je suis revenue » elle avala une nouvelle gorgée « Et je suis repartie... puis revenue » une gorgée encore « et repartie et revenue et repartie et... tu connais la suite »
Gorgée.
Elle adressa un sourire un peu fataliste au jeune homme et déposa enfin son verre sur le bar.
« Ce coin, c'est comme un aimant, une fois qu'on y met les pieds, c'est difficile d'en sortir. Tu verras toi aussi. D'ailleurs je me demande bien comment un type comme toi à fait pour échouer ici. On à souvent droit aux gentils petits couples de touristes – égarés le plus souvent – mais une bande de motard tout droit sortit de leur Nord-Est pour visiter la rase campagne du Missouri c'est plus rare ! J'attends le moment où Madame Pietsky viendra me demander subtilement des détails sur vous. Et ça arrivera forcément puisque d'ici demain matin tout le monde saura que j'ai passé la soirée avec toi » ajouta-t-elle presque pour elle même.
Et elle termina son petit monologue par une nouvelle gorgée de bière.
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mar 03 Nov 2009, 05:15 | |
| Après avoir passé trois jours dans une Volvo capricieuse et des passagers tout aussi capricieux sinon plus, Charlie apparaissait comme une bouffée d’oxygène. D’après le peu qu’il voyait d’elle, la jeune femme ne ressemblait ni aux habitants de Grayson, ni aux filles branchées et snobs qu’il fréquentait à Cleveland, et c’était un compliment. Elle buvait de la bière, portait une casquette de sport et ne semblait pas faire partie de cette vague dont la règle numéro un était d’éviter les frères Donnelly. Cela suffisait à Samuel pour un verre au coin d’un comptoir, dans un bar un peu triste. Il écouta donc ce qu’elle avait à dire, sans même ressentir le besoin de simuler son intérêt.
Cependant, se remémorant son arrivée en ville, il se revit descendre de la voiture et contempler la rue principale du village, déserte, et la pensée qui lui avait traversé l’esprit à cet instant. Que cette ville puait…la mort. L’incompréhension gagna son esprit tandis qu’un sourire fendit une nouvelle fois son visage.
« Tu veux sérieusement me faire croire que tu as goûté aux joies des grandes villes, aux concerts rock ou punk, à une vraie vie, stimulante et tout, et…que tu es revenue à Grayson -on voyait bien que prononcer ce mot à voix haute lui écorchait la bouche- de ton plein gré? Simplement parce que cette ville est comme un aimant?» demanda-t-il comme si cette seule hypothèse lui paraissait totalement invraisemblable.
Et pour l’assimiler, il dut terminer son verre d’une traite, faisant signe au barman de lui en resservir un autre, ce qui n’allait pas améliorer leur entente cordiale, c’était certain.
Quoi qu’il en soit le jeune resta sceptique sur le fait que ce trou paumé ait un jour ce même pouvoir sur lui. Il ne resterait d’ailleurs pas assez longtemps pour risquer qu’un tel maléfice ne le frappe. Quant à la raison de sa présence ici…
« J’avais pas l’intention de venir en fait. Mais je dois un paquet d’argent à un type un peu louche » déclara-t-il en haussant les épaules, pointant son index vers son œil quasiment guéri. « C’était un bon moyen de régler le problème et puis y’avait rien qui me retenait là bas. Mes parents sont…en voyage à travers le pays et j’ai suivi la meute. Nos relations ne sont pas très bonnes mais j’imagine que c’est mieux que de se retrouver seul pas vrai? » expliqua Samuel, attrapant son nouveau verre apparut entre temps. « Ca casse l’image du mec en veste de cuir j’en ai conscience » ajouta-t-il avec un léger sourire espiègle.
Le jeune homme avait tiqué au moment où les mots « gentils petits couples de touristes » étaient sortis des lèvres de Charlie, mais il ne préférait pas s’attarder dessus. Il se voyait mal la questionner sur le « quand » du dernier couple qui étaient venus à Grayson. C’était ses parents et ils n’en étaient jamais ressortis, vivants en tout cas. C’est pourquoi il se concentra sur la dernière phrase de la jeune femme, et reprit sur un ton plus léger.
« Donc...on passe la soirée ensemble? Madame Pietsky aura des trucs croustillants à raconter à son pseudo chat alors » lança-t-il dans un léger rire, goûtant une nouvelle fois à son whisky. |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 04 Nov 2009, 00:56 | |
| Charlie adressa un bref sourire au jeune homme. Elle n'aimait pas vraiment aborder le sujet de ses départs de Grayson, et encore moins celui de ses retours.
Cette chieuse de Madame Pietsky avec son air de ne pas y toucher se chargeait bien assez de lui rappelé les plus beaux foirages de son existence. Elle venait sournoisement lui faire la conversation à la caisse du petit magasin et terminait bien trop souvent par lui demander la date de son prochain départ...
'Alors ma petite Charlie, quand est-ce que vous nous quittez à nouveaux ?'
Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir à cette vieille folle, c'était surtout de sa propre faute si elle revenait périodiquement à Grayson, sans un sous en poche après s'être fait larguer par l'un où l'autre des garçons tout aussi foireux qu'elle avait rencontré jusque là.
N'empêche qu'elle avait l'impression de passer pour une débile.
Oui elle avait toujours vécut à Grayson, oui elle se rendait bien compte que ce trou ne la mènerait jamais nul part, en tout cas pas où elle voulait aller, oui elle avait essayé d'en sortir et oui, elle y était revenue, la queue entre les jambes, les poches trouées.
Et Grayson en elle-même n'y était pas pour rien, elle en était certaine. Comme si la petite ville, de sa volonté propre, lui lançait un mauvais sort à chaque fois qu'elle décidait de s'en éloigner. Et comme si la petite ville se chargeait ensuite de lui faciliter la vie une fois de retour. Boulot, maison, tout lui tendait les bras dans une déconcertante facilité.
Et elle ne pouvait décemment pas expliquer ça à Samuel. Du moins, pas de prim abord. Elle ne voulait pas le faire fuir.
« En fait je suis musicienne » expliqua la désormais épicière « Enfin... j'ai plutôt essayé de l'être. Plusieurs fois. Mais ça n'a pas vraiment fonctionner alors j'ai préféré revenir ici plutôt que de finir dans la rue »
Elle ponctua sa phrase d'un petit rire détendu très travaillé puis s'humidifia la gorge avec une gorgée du liquide ambré qui semblait l'appeler sur le comptoir.
Enfin, côté foirage de vie, apparemment son coéquipier d'un soir ne semblait pas en reste. Bien que dans son cas, la situation était inversée, c'était lui qui devait de l'argent à un autre. Charlie elle, prêtait toujours de l'argent sans que personne ne le lui rende jamais...
« Et puis j'hésite à passer la soirée avec toi finalement. Moi qui pensais que ton oeil au beurre noire n'était qu'un petit accident innocent, une glissade dans la douche par exemple, me voilà qui déchante. Un type un peu louche tu dis ? »
Chacun son tour d'être dans l'embarra face aux absurdités de sa vie, après tout... |
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 04 Nov 2009, 06:32 | |
| En entendant la réponse de la jeune femme, Samuel se plongea un instant dans ses pensées, un fin sourire accroché sur ses lèvres. La musique faisait partie intégrante de sa vie à Cleveland, et bien qu’il n’en joue pas, en être amateur lui suffisait amplement. Ses amis avaient monté un groupe rock qui alliait tous les genres et les meilleures soirées qu’il avait passé étaient dans le club où ils se produisaient chaque vendredi soir. Lui s’occupait de tout ce qui touchait au management, ils avaient le doigté, il jouait de sa cervelle, à chacun son talent. Et ses soirées lui manquaient cruellement. Heureusement il y avait Aidan, son cadet, musicien également et qui jouait souvent dans leurs chambre commune. Pour jouer les durs insensibles, Samuel collait son casque sur ses oreilles pour signifier son indifférence, mais ce que son frère ignorait, c’est qu’il ne mettait jamais la musique en marche et qu’il l’écoutait jouer avec une certaine fierté feinte.
Il se voyait déjà raconter ça au blondinet, et il en ira de sa remarque, déclarant haut et fort qu’il réussirait à la mettre dans son lit avec quelques accords de guitare. Cette pensée élargit son sourire alors qu’il tournait son visage vers Charlie. Mais confier cette affirmation à Aidan signifiait lui avouer qu’il s’était amusé ce soir alors qu’il avait du rester dans sa chambre. Ce n’était sans doute pas la meilleure façon d’arranger les choses.
« Une musicienne » répéta-t-il sur un ton appréciateur. « Je suis un petit veinard. Quel genre? » demanda le jeune homme, de plus en plus intéressé.
Il était vrai que Grayson offrait peur d’opportunités pour une jeune femme artiste, dans quelque domaine que ce soit. Mais il était dommage de laisser passer un possible potentiel.
« Cette phrase risque de me faire passer pour un proxénète qui essaie d’appâter mais je connais quelques personnes alors si tu prévois une autre évasion à long terme, essaies Cleveland »
C’était sans doute incongru mais Sam était du genre cash, à dire ce qu’il pense sans forcément réfléchir aux conséquences. Quelques jours passées dans cette ville lui donnait déjà des envies de suicide, alors il imaginait, très vaguement, ce que pouvait ressentir Charlie à se sentir prisonnière de Grayson. Très très vaguement.
Un léger rire vînt accompagner la phrase de la jeune femme. Une banale chute sous la douche? Si seulement cela pouvait être si simple, mais lui-même n’avait pas envie de s’appesantir sur ses choix de vie risqués et stupides, comme jouer au poker avec une brute épaisse. Ou plutôt avec un freluquet qui employait de grosses brutes épaisses.
« Disons que j’étais persuadé de sortir la quinte flush et que je n’ai eu qu’un full au roi. Une histoire de cartes. Futile n’est-ce pas? Moi qui suis pacifiste dans l’âme… » -Et un gros menteur en prime-. « Mais si tu me fais croire qu’une simple bagarre et un œil au beurre noir te choquent à ce point, c’est peut-être moi qui vais réfléchir à te payer cette bière » renchérit ce dernier avec un regard faussement méfiant. |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 04 Nov 2009, 17:34 | |
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Charlie observa Samuel en biais d'un oeil des plus amusé tandis qu'elle terminait son verre de bière. Il était effectivement très pratique d'avoir quelque chose à boire dans ce genre de conversation. Quand on ne savait pas quoi répondre, il suffisait de faire passer le silence sur le compte d'une gorge un peu sèche et d'une envie pressante de porter ses lèvres à son verre. Ce geste permettait de mettre rapidement au point une réponse.
Elle avait toujours adoré parler de musique, c'était sa plus grande passion, mais elle n'aimait pas vraiment parler de sa pseudo carrière raté;
« Je faisais de la guitare sèche, et de l'harmonica, mais j'ai commencé par de la basse dans un groupe de rock. Puis je chantais un peu aussi. Mais pas du rock. J'sais pas vraiment si on peut appeler ça un 'genre'. En tout cas c'est le genre qui ne marche pas et que j'ai laissé tomber. » elle haussa vaguement les épaules et porta à nouveau son verre à ses lèvres avant de se rendre compte qu'il était déjà vide « En gros » enchaîna-t-elle « je pense que Cleveland ne profitera jamais de mon incommensurable talent ! Mais merci quand même Monsieur le proxénète. De toute façon pour être totalement honnête, j'ai déjà été là-bas, et j'en suis déjà revenue. »
Cleveland, elle avait déjà essayé effectivement, il y a quelques années de cela. Ca n'avait pas été beaucoup plus concluant que le reste des villes et des états où elle s'était essayé à percer, et comme d'habitude, elle avait finit sur la paille et était revenue pleurer dans les jupes de sa grand-mère. Grand-mère qui ne s'étonnait déjà plus de rien à cette époque.
« Oh et je te préviens tout de suite, les jeux d'argent ne sont pas vraiment apprécier à Grayson. Jouer de l'argent c'est mal » articula-t-elle d'une petite voix ingénue « Enfin, payer une bière à une fille qu'on connait à peine est tout aussi mal vu, surtout si cette fille c'est moi ! »
Elle se pencha en avant comme pour confier un secret très important à son interlocuteur :
« Je suis comme qui dirait considérée comme la trainée du village. Je suis la fille avec une coupe de cheveux étrange qui est sortit avec plus de deux garçons du coin et qui se rend toute seule le soir dans des bars, et qui en plus de ça joue de la musique de sauvage dans les grandes villes de toutes la moitier Est du pays. Peut-être même que je me drogue ! »
Elle se redressa et haussa les sourcils à plusieurs reprise.
« Alors tu vois, je ne t'en voudrai pas si tu refusait de me payer cette bière. Je comprendrai ! C'est toi qui risque ta réputation ici » elle médita un instant puis reprit : « Mais dans le cas où tout ça t'es égale, j'avoue que je ne dirai pas non à une cigarette - ça aussi c'est mal vu » précisa la jeune femme d'un ton mi amusé, mi fataliste si cela était possible.
Elle termina son discours par un sourire faussement angélique, puis leva brièvement les mains au ciel.
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Samuel D
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Jeu 05 Nov 2009, 04:12 | |
| Là où la plupart des gens se seraient sentis mal à l’aise et auraient ressenti l’envie de prendre leurs jambes à leur cou, Samuel, lui, se sentait de plus en plus séduit par la jeune femme assise à ses côtés. On était soit disant attiré par ce qui nous était opposé, mais il s’avérait de temps à autre qu’on trouve plus attrayant une personne qui nous ressemble. Et c’était le cas présentement avec Charlie. Depuis son arrivée, elle semblait la seule habitante à posséder quelques atomes crochus avec lui et à apprécier les mêmes choses. Et en tout état de cause, le jeune homme préférait ne pas avoir trop de points communs avec les pecnos du coin. Il termina son verre en même temps qu’elle lui en disait plus long sur son compte. Mais la dernière gorgée eut du mal à passer à l’entente du mot « traînée ».
Heureusement les quelques détails qui suivirent le rassurèrent quelque peu et il laissa glisser son verre jusqu’au barman qui le rattrapa avant qu’il ne tombe du comptoir. Bien fait!
« T’es d’un genre qui s’appelle l’éclectisme c’est peut-être ça ton problème. Ou alors tu es tombée sur les mauvaises personnes, ceux qui misent sur le silicone et le play-back. C’est dommage de perdre un talent au profit de carottes surgelées et de haricots verts en boîte cela dit » répliqua le jeune homme sans aucun jugement, lui-même simple barman dans l’établissement de son oncle. Et puis trois phrases sérieuses, et ce sans interruption, c’était déjà trop pour lui. « En tout cas je vais faire un envieux demain. » lança-t-il dans un sourire. « Aidan je veux dire. Mon cadet. Il joue de la guitare lui aussi. Quand il va savoir que j’ai passé la soirée avec toi, et qu’en plus tu es une musicienne, il va soit m’étriper, soit m’étrangler. Quoi qu’il ne joue plus beaucoup ces temps-ci » réfléchit-il à voix haute, secouant la tête pour se sortir de ses pensées.
Terminant sa tirade, il sortit son porte feuille et glissa quelques billets verts sur le comptoir avec une mine dépitée. Donner de l’argent à monsieur gras du bide ne l’enchantait guère, mais c’était le prix à payer pour un bon moment loin des disputes fraternelles.
« Je savais bien que c’était à cause de ta casquette que les gens nous dévisageait. Ma veste en cuir et mon œil tuméfié, tu parles » lança le jeune homme en guise de réponse à tous ces arguments qui étaient, visiblement, censés le faire fuir. « A vrai dire je t’en paierais bien une autre, histoire de ruiner définitivement ma réputation et d’anéantir pour de bon toute possibilité de créer des liens sociaux avec ces gens, mais l’envie d’aller m’en griller une à l’extérieur me semble en effet beaucoup, beaucoup plus tentante »
Et pour appuyer sa proposition et répondre à la requête de Charlie, il sortit son paquet de cigarettes de la poche intérieure de sa veste, tapa sur le culot de celui-ci pour qu’une de ces demoiselles pointe le bout de son nez et le tendit à la jeune femme, se mettant déjà sur ses deux pieds.
« On pourra fumer à notre mauvaise réputation, à la musique quelle que soit son genre, à ma réputation ruinée en l’espace de cinq jours et….et au fait qu’on les emmerde tous! Bien sûr, je comprendrais que tu refuses pour rester dans cette intérieur cosy à être jugée comme une pestiférée, ça a son charme. » conclut-il en jetant un coup d’œil autour d’eux.
Voilà une proposition qui aurait du séduire n’importe quelle femme normalement constituée, mais encore plus si elle était considérée comme la traînée du village. Samuel et son romantisme né!
Dernière édition par Samuel T. Donnelly le Jeu 05 Nov 2009, 23:12, édité 1 fois |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Jeu 05 Nov 2009, 21:59 | |
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Charlie observa le grand blond se décoller du tabouret où il était assis depuis le début de leur échange et lui tendre courtoisement une cigarette.
Présenter comme ça, franchement, elle ne pouvait refuser de l'accompagner au dehors.
« Pourquoi je refuserai ? C'était mon idée après tout ! » dit-elle en se saisissant du filtre orangé qu'elle coinça ensuite entre ses lèvres cerises
Elle se leva à son tour et, après avoir replacé sa casquette de baseball sur sa tête brune, enfonça profondément les mains dans les poches de son petit blouson bordeaux afin de les protéger de la fraicheur de la nuit qu'ils allaient devoir affronter afin d'assouvir leur vice.
« En avant, mon Capitaine » articula-t-elle avant de s'engager vers la porte qu'elle avait passé un quart d'heure avant afin de rejoindre le garçon.
Derrière elle, Samuel lui emboîta le pas et quelques instants plus tard, le brouhaha relatif des conversations du bar s'estompa tandis que l'un et l'autre se retrouvaient dans la rue.
Maintenant privé de la lumière un peu feutré de l'endroit, les deux jeunes gens durent s'habituer à la pénombre de la nuit. Il ne leur fallut qu'une petite minute pour que leurs yeux distinguent les détails du décor et entre temps, ils avaient été aidé par les quelques flammes qu'avaient produit le briquet de Samuel lorsqu'ils avaient allumé leurs cigarettes respectives.
Le silence qui régnait dans la rue était presque totale, comme presque tous les soirs à Grayson. On pouvait entendre le moindre miaulement de chat, le moindre aboiement de chien, le moindre bruit de moteur et cela, même à bonne distance.
Au dessus de leur deux têtes se dressaient une lune blafarde qui envoyait ses rayons givrés dans les quelques flaques qui parsemaient la route et les trottoirs.
Tous deux adossés contre le mur du Drugstore, ils observaient la nuit s'étendre sur la petite rue où ils se trouvaient. Il y avait une ambiance un peu étrange dans les rues de Grayson le soir, et l'absence totale d'éclairage extérieur rendait la chose plus palpable encore.
Une ambiance où l'on avait presque envie de retenir son souffle.
Plus jeune, Charlie n'aimait guère sortir le soir, et elle n'aimait guère l'atmosphère qui se dégageait de la petite ville, encore moins la nuit. Il y avait quelques chose d'oppressant, d'un peu morbide même. Mais avec le temps, elle s'y était faite et s'en accommodait aujourd'hui très bien. La plus part du temps, elle ne remarquait même plus ces détails.
Pourtant ce soir elle se retrouvait avec un garçon étranger à Grayson, et à tout ce qui faisait la petite ville. Ceci l'aidait donc à observer ce paysage qu'elle connaissait pourtant par coeur avec un oeil nouveau.
Elle dirigea donc son regard chocolat sur le jeune homme et l'observa en coin durant quelques secondes.
« Alors ? Toi et tes frères vous allez rester combien de temps à Grayson ? Que je sache combien de soirées je vais pouvoir occuper avant que vous ne mettiez les voiles »
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Sam 07 Nov 2009, 06:09 | |
| La fraîcheur de la nuit lui caressa le visage sans complaisance, de sorte qu’il ne put retenir un frisson. Et le jeune homme ne sut dire si c’était vraiment la température ou cette ambiance si propre à cette ville qui, le temps de quelques secondes, lui avait donné la chaire de poule. A Cleveland, il ne faisait jamais nuit, pas totalement. Les lumières des lampadaires, des bars ouverts tard le soir, les néons qui restaient éclairés toute la nuit. Ici, quand la nuit tombait, on ne pouvait rien distinguer à plus d’un mètre, et votre ombre n’existait plus. A bien y réfléchir, Samuel savait maintenant à quoi lui avait fait penser Grayson le jour où ils étaient arrivés et qu’il était descendu de voiture. A un décor sortit tout droit d’un bouquin de Stephen King. Il s’attendait presque à voir apparaître par une bouche d’égout un clown horriblement maquillé et aux dents aiguisés ou un homme avec une canne chantant une comptine pour enfant. Saloperie de théière! Cette pensée lui arracha un nouveau frisson et il fut heureux que la jeune femme ne s’aperçoive pas de son malaise passager.
Les conversations des buveurs avait aussi laissé place au silence et le benjamin des Donnelly fut soulagé de trouver une occupation en sa cigarette. A défaut de conversation intéressante, il pouvait au moins se noircir les poumons tranquillement. L’incandescence de leur cigarette restait la seule source de lumière, mais accoutumé à la pénombre de l’extérieur, le jeune homme parvenait à distinguer les contours fins du visage de sa camarade de soirée.
Ce fut Charlie qui rompit ce silence devenu pesant et il l’en remercia silencieusement, se maudissant lui-même de ne pas avoir de répliques intelligentes à sortir tout haut. Il tourna son visage dans sa direction quelques instants, avant de le reporter vers l’obscurité totale de la rue. A vrai dire il n’en savait fichtrement rien et n’y avait pas pensé le jour de leur départ, se contentant de fuir les coups et sa dette de jeu, mais cette réflexion l’inquiéta maintenant que la brunette avait mis le doigt dessus. Se rendant compte qu’il mettait trop de temps pour répondre à question assez banale, il se racla la gorge et inspira une nouvelle bouffée de nicotine, comme pour se donner contenance.
« Je suppose que mes frères vont rester quelques semaines, deux mois tout au plus » répondit-il peu sûr lui-même de cette hypothèse non affirmée. En tout cas c’est ce qu’il espérait.
Quant à sa propre personne, Samuel y avait encore moins réfléchi. Il avait d’abord pensé profiter du voyage pour aller voir une amie dans l’Etat voisin, mais sa conscience l’avait conduit jusqu’à la fin du voyage. Quoi qu’il en soit, le jeune homme n’avait pas prévu de rester aussi longtemps dans le coin.
« Je me tirerais peut-être avant. Y’a rien qui me retient dans cette ville »
Contrairement à ses trois frères qui étaient venus chercher ici des réponses à leurs questions, des questions que le benjamin n’avaient même jamais dénié se poser. Accident, mort, deuil. Trois phases qu’il avait, de prime abord, parfaitement assimilées. De prime abord…
Aidan, Isaac et Aarhon espéraient encore les retrouver vivants.
« D’un autre côté, il n’y a pas grand-chose qui m’attend à Cleveland à part un oncle un peu trop bienveillant » réfléchit-il à voix haute en se tournant vers Charlie. « Pour résumer j’en sais rien. Je suis du genre à vivre au jour le jour alors j’imagine que je resterais tant que tu me proposeras des soirées sympas » renchérit le jeune homme dans un sourire qu’il n’était pas certain qu’elle perçoive. Nouvelle bouffée de nicotine. « Dis moi y’a un autre truc d’ouvert à cette heure-ci où je dois me résigner à rentrer quand tu en auras marre de moi et mon humeur potache? » |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Dim 08 Nov 2009, 20:34 | |
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L'idée que les cinq étrangers restent au moins deux mois à Grayson lui avait arraché un sourire que Samuel n'avait surement pas du percevoir dans cette pénombre.
Elle s'était imaginé qu'ils ne resteraient que pour quelques jours ou plus et que l'animation qu'ils apportaient de par leur présence disparaitrait rapidement.
Deux mois, c'était une excellente nouvelle. Deux mois, ça donnait le temps de connaître, de tisser des liens. Cette Allie lui avait semblé plus que sympathique et Samuel était d'une très agréable compagnie. Peut-être que les trois autres se révèleraient tout aussi intéressant !
Et peut-être qu'elle ne les connaissait que de vue et ce depuis quelques jours à peine et qu'il était complètement inutile de faire des plans sur la comète et de se donner de faux espoirs...
De toute façon, Samuel n'avait, comme il venait de le dire lui même, aucune raison de rester.
Charlie était un peu déçue, mais en même temps, elle comprenait pourquoi. Elle non plus n'avait pas vraiment de raison de rester, ni même de raison de partir. Elle était juste là.
Et elle appréciait que pendant un moment, quelque chose diffère dans son décor. Dans ses habitudes.
« Non désolée » gloussa-t-elle presque « A grayson, il n'y a rien d'autre qui reste ouvert aussi tard. Si tu veux allez dans un endroit un petit peu plus.... » elle médita sur le terme exacte à employer « fréquenté... un petit peu plus... relevé » sourit-elle encore en adressant a la porte du bar un regard sceptique « alors il faut une voiture. Et ce n'est pas mon cas. Enfin j'en ai eu une pendant longtemps mais la dernière fois que je suis partie de Grayson, on me l'a volée... alors depuis je suis à pieds. Ce n'est pas si loin que ça mais je suppose que marcher dans le noir ne t'emballe pas outre mesure ! Enfin, juste à titre d'information, il y a deux ou trois endroits pas trop mal à Gower et à Westbridge »
Elle tira une bouffée sur sa cigarette, allumant l'espace de quelques instants deux petits reflets flamboyants dans ses yeux chocolats.
« Quelque chose me dit que tu vas avoir vite fait de disparaître malheureusement. Parce qu'a part une bière au drugstore de Grayson, je n'ai rien de mieux à te proposé qu'une bière sur un banc, ou une bière de mon frigo »
Elle haussa une épaule, puis porta une nouvelle fois la cigarette à ses lèvres.
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Lun 09 Nov 2009, 05:47 | |
| Prévisible mais décevant, telle fut la pensée qui traversa l’esprit du jeune homme à la réponse de Charlie. Il se contenterait donc, dans les jours qui viennent, de regarder les allées et venues de ses frères sans un mot, de peur de déclencher un ouragan si par malheur il venait à les contredire. Et pourtant ce n’est pas l’envie qui lui manquait, quand il entendait ses deux aînés planifier des plan pour découvrir la vérité, de leur voler dans les plumes et les secouer pour retourner chez eux. Un mince espoir persistait encore dans les villes voisines, visiblement plus enclines à proposer quelques distractions à leurs habitants, mais le problème résidait, comme l’avait souligné la jeune femme, dans une voiture. Et le benjamin doutait sincèrement que Aarhon lui confie les clés du véhicule pour aller s’amuser, surtout avec une inconnue dont il ne connaissait ni le nom ni le numéro de sécurité sociale.
« Cette ville n’apporte décidément rien de bon. On bouge? »
S’écartant du mur du drugstore, où il avait passé un bon moment finalement, Samuel tira une dernière fois sur sa cigarette avant d’en jeter le mégot quelques mètres plus loin. Quelques cendres rougeoyantes volèrent devant lui quelques instants, et son regard fixa l’endroit où sa cigarette terminait de se consumer, jusqu’à ce que la nuit noire revienne l’envelopper. Les mains enfouies dans les poches de sa veste, il commença à remonter la rue lentement, non pressé de retrouver les bicoques situées un peu plus haut, essayant de distinguer la silhouette de la jeune femme près de lui.
Il ne pouvait connaître réellement la portée de sa phrase en ce qui concernait cette ville. Si il avait su les secrets que renfermait cet endroit, il aurait mieux compris. La recherche de ses frères, le comportement étrange de son cadet. Pour le moment, son seul grand problème existentiel était un manque cruel de distractions.
« Et si je te disais que le problème de la voiture peut-être régler par mes soins, tu jouerais les co-pilotes? »
Une proposition soudaine puisqu’elle s’était formée en même temps que le jeune homme formulait sa phrase à voix haute. Soudaine et risquée.
« Les co-pilotes et les alibis en même temps. Parce que si Aarhon me tombe dessus, tu devras dire que…que tu étais gravement blessée et que j’ai du te conduire d’urgence à l’hôpital » continua le jeune homme en se massant la nuque.
Et ce qui n’était alors qu’une sortie entre jeunes et un moyen certain de faire la fête et s’enivrer ressemblerait alors à un sauvetage en bon et due forme. Il soutiendrait l’idée qu’en bon frère il n’avait pas voulu les réveiller et il passera pour un héro ET un gentleman.
Au moment où un sourire de vainqueur naissait sur ses lèvres, les maisons de Jefferson Street commençait à défiler et il distingua au loin la lanterne posée sur le porche de leur maison. |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 11 Nov 2009, 01:45 | |
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Au fond du cerveau de Charlie, tout au fond, une alerte rouge s'était mise à sonner. Elle voyait où voulait en venir Samuel.
Il voulait s'amuser, et elle était la dernière qui aurait pu lui reprocher cet état d'esprit. Après tout c'était bien pour ça qu'en le voyant passer dans la rue, elle s'était décidée à sortir elle-même pour le suivre ! (d'ailleurs, elle était bien contente qu'il ne lui ait pas demandé ce qu'elle venait faire là toute seule, elle n'aurait jamais su quoi lui répondre et elle ne voulait pas avoir l'air d'une cruche en manque en lui avouant qu'elle était là pour lui )
Pourtant, pour s'amuser, il allait falloir frauder. Il allait falloir emprunter la voiture de la famille Donnelly et s'éclipser en douce.
Ca lui donnait l'impression d'avoir 10 ans de moins et d'être l'une de ces jeunes ado rebelles de 16 ans qui chaparde la voiture de ses parents pour aller faire la bringue dans le bled d'à côté, le tout avec un jeune homme séduisant qu'elle connait à peine !
Elle adorait ça !
C'est pourquoi, malgré l'alarme rouge qui clignotait, très, très profondément, elle n'esquissa même pas la moindre grimace de doute et accueilli la proposition de son polisson de partenaire avec un large sourire.
« Ca roule, je joue les jeunes femmes en détresse à la perfection ! J'ai fais un peu de théâtre tu sais... » minauda-t-elle dans une fierté feinte
Après un dernier regard échangé, où brillait pour chacun une lueur d'amusement, ils terminèrent de parcourir les dernières mètres jusqu'à ce qui semblait être la maison des nouveaux arrivants.
Elle connaissait le bâtiment pour l'avoir croisé à peu près toute sa vie et il lui était étrange d'y associer quelque chose de nouveau. Ses habitants pour le coup.
Instinctivement, la jeune femme baissa d'un ton pour s'adresser a Samuel.
« C'est bizarre que vous arriviez à tenir à cinq là-dedans ! » chuchota-t-elle « J'y suis jamais rentrée mais ça n'a pas l'air bien grand. En plus il parait qu'il y a eu des morts dans cette maison... mais je ne me souviens plus vraiment de l'histoire... » termina-t-elle, presque pour elle-même
Elle détourna ensuite le regard pour le poser sur le véhicule stationné devant la maison. Leur carrosse, une volvo, qui semblait en pleine forme.
« Bon, je suppose que vous n'êtes pas assez idiot pour laisser les clefs dans le pare-soleil, et que tu vas devoir rentrer à l'intérieur pour pour les trouver » soupira Charlie « J'espère que tes frères ont le sommeil profond...puis j'espère qu'ils n'ont pas d'arme à feu planqué sous leur oreillers »
Elle pouffa de sa remarque, une main sur sa bouche pour éviter de faire trop de bruit, attendant le verdict du grand blond qui lui faisait face et qui semblait s'assurer que la maisonnée était bien endormie.
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 11 Nov 2009, 02:52 | |
| « En réalité y’a que deux piaules. On en a laissé une à Isaac et Allie pour qu’ils puissent…enfin tu vois où je veux en venir. Je partage l’autre avec Aidan, et Aarhon se tape le canapé défoncé. Le privilège de l’âge »
La nouvelle concernant les morts que la jeune femme venait de partager avec lui ne l’enchanta pas plus que ça et il essaya de distinguer, dans l’obscurité, la façade de la maison en vain, s’attendant à y voir un visage comme dans Amityville. Il devait vraiment arrêter les références aux films d’horreur, surtout dans cette ville, c’était réellement trop flippant.
A la remarque de Charlie le benjamin reporta son attention sur elle, un brin perturbé par la révélation qu’elle venait de lui faire, se demandant si cela avait un rapport avec les insomnies de son cadet. Avant de se rappeler qu’il ne croyait pas à tous ces trucs de fantômes et d’au-delà.
« Normalement non mais dans le doute, mieux vaut que tu m’attendes ici » chuchota Samuel en se grattant le menton. « Ca m’ennuierait que tu abîmes ce joli visage » renchérit-il en lui faisant signe qu’il revenait vite, mais il se stoppa, faisant demi tour. « Oh puis non, ce serait trop bête que tu manques ça » conclut le jeune homme en chuchotant et en l’invitant à le suivre
A pas de loup alors, Samuel se dirigea vers le porche, et, chose très importante quand la maison était faîte en plancher de bois, il retira ses baskets avant son ascension. Le jeune homme avait suffisamment fait le mur pour savoir que des baskets et du bois grinçant faisaient rarement bon ménage.
Se retournant une dernière fois vers la jeune femme, il tourna avec précaution la poignée, arrêtant son geste quand le verrou sortit de l’orifice, puis poussa lentement la porte, juste assez pour qu‘ils puissent s‘engouffrer à l‘intérieur de la maison. Il devait passer pour un parfait imbécile, mais pour une virée avec la fille la plus cool du village, et quelques bières en prime, ce crétin était prêt à tout.
« Charlie Doyle, Aarhon Donnelly, Aarhon mon frère aîné, Charlie, caissière et buveuse de bières » les présenta-t-il en murmurant.
Comme prévu, Aarhon s’était endormi devant la télé. C’était souvent lui qui venait l’éteindre quand il redescendait se chercher un verre d’eau, ou qui montait le son avant de remonter quatre à quatre les marches en pouffant, accompagné des grognements de son aîné. Les clés se trouvaient sur la table basse, à côté de son frère, et il grimaça devant le chemin semé d’embûches qu’il devait parcourir. Quatre mètre de lattes grinçantes, et un frère au sommeil léger. Se concentrant sur la tâche qu’il avait à accomplir, d’une importance capitale, il commença à mettre un pied devant l’autre, prenant son temps pour répartir le poids de son corps à chaque fois. Les premiers mètres se déroulèrent sans encombre. Mais quand il arriva près de son frère, à sa tête, le plancher grinça et son frère se retourna dans son sommeil, le faisant se stopper une jambe en l’air et les bras gesticulant dans tous les sens pour tenir son équilibre. Retenant sa respiration, il ne souffla que lorsqu’il fut certain que Aarhon soit endormi et reposa son autre pied au sol, tendant une main vers les clés qui tintèrent avant qu’il ne les claque entre ses doigts. Un léger mouvement de tête de la belle au bois dormant, mais Samuel passa une main sur sa tête, lui caressant les cheveux.
« Dors ma douce, dors, le prince charmant n’est jamais loin »
Il ne respira à plein poumons que lorsqu’ils furent à nouveau à l’extérieur de la maison, remettant ses baskets sur le porche.
« Les doigts dans le nez » grogna-t-il en se redressant, se dirigeant vers la voiture accompagnée de la jeune femme, avec qui une bonne soirée s’annonçait en perspective. Du moment qu’ils quittaient Grayson pour quelques heures…
Arrivé vers la Volvo, qui malgré la poussière accumulée sur la route n’était pas en trop mauvais état, il se mit du côté passager et lança les clés à la caissière avec un sourire.
« Ca fait un bail que t’as pas conduit non? Et puis je connais pas le chemin de toute façon » proposa-t-il en attendant qu’elle déverrouille les portières. |
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Charlie Doyle
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| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 11 Nov 2009, 04:42 | |
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Conduire ? Alors elle s'était sans doute foulé une côte à force de se retenir de rire ?
Au point où ils en étaient pourquoi pas. Même si elle s'était très certainement bel et bien foulé une côte.
C'était bien normal en même temps. Elle s'était douté qu'une soirée avec ce mec serait plus colorée que ses soirées habituelles, pourtant, la jeune caissière ne s'était pas attendue à se retrouver debout dans son salon, de nuit, à observer son frère endormit sur le canapé tandis que son cadet faisait des acrobatie en chaussettes pour lui déborder ses clefs...
Et encore moins à s'en aller vadrouiller au volant d'une Volvo avec un parfait inconnu. Drôle cela dit. Et inventif.
Elle ne les avait pas venu venir.
Et les gens pleins de ressource étaient souvent ceux dont on se souviens le plus longtemps. Surtout que la soirée ne faisait apparemment que commencer.
Si en une ou deux heures ils en étaient déjà à voler des voitures, que se passeraient-ils à l'aube ?
A ses pensées, elle retint un nouveau fou rire et déverrouilla la voiture afin de prendre place derrière le volant. Elle attacha sa ceinture, premier geste de sécurité qu'on l'avait conditionné à avoir, puis tandis que Samuel venait s'installer à ses côtés, elle introduisit la clef dans le contacte.
« Alors ! » s'exclama-t-elle, bien trop concentrée sur la prise en main de la volvo pour ne pas oublier de parler tout bas « Clignotants... ok. » dit-elle en testant les différentes manettes « Phares... ok... hum... essuie glace ? Oups, ah non. Ici... ok... »
Elle poussa un soupire satisfait, puis se tourna vers Samuel qui l'observait en mode pause, se demandant surement pourquoi ils n'étaient pas déjà entrain de siroter un verre dans un endroit plus cool que Jefferson Steet.
« Tu devrais mettre ta ceinture » rit-elle encore
Puis elle se racla la gorge et tourna une première fois la clef. Un toussotement cancéreux s'éleva l'espace de quelques secondes, puis succomba.
Charlie grimaça, et recommença.
La voiture sembla s'éveiller un peu, mais ne daigna pas démarrer pour autant.
La caissière réitéra encore, songeant qu'elle avait peut-être plus perdu la main qu'elle ne le pensait...
« Elle doit être un peu froide » lança-t-elle, partagée entre une envie de glousser et celle de frapper contre le volant
La jeune femme recommença à plusieurs reprise. Finalement la volvo n'était pas en si bonne forme que ça...
Mais pas ç l'article de la mort non plus puisqu'au bout d'une longue et laborieusement minute où Charlie priait pour ne pas noyer le moteur, celui-ci se mit à ronronner, encore un peu raide, mais bien décider à les emmener loin d'ici.
« Ouf !! J'ai bien cru qu'on y arriverai jamais ! » souffla-t-elle enfin, se tournant vers son passager pour lui adresser un sourire victorieux « Hey... y'a un mec à ta porte »
Samuel se retourna vivement.
En effet, la belle princesse ne dormait plus du tout, et passait désormais sa tête un brin échevelée par l'entrebâillement de la porte d'entrée.
« ... il nous à vu...puis il vient pas ici en plus...... tu es certains qu'il n'a pas d'arme Samuel ?! »
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 11 Nov 2009, 05:32 | |
| Après mûre réflexion, mettre sa ceinture de sécurité ne semblait en effet pas superflu et le jeune homme s’empressa de suivre le conseil de Charlie. Il n’était à présent plus très rassuré assis à la place du mort dans la Volvo de son aîné. Si jamais il revenait demain au matin avec la moindre petite éraflure il en entendrait parler jusqu’à sa mort. Mais vu la façon douteuse avec laquelle la jeune femme tentait de prendre en main le véhicule, il n’était même pas certain de revenir vivant. Ce qui l’empêcherait alors une confrontation avec Aarhon. Ce dernier allait s’en apercevoir, c’était une évidence, et le goût de l’interdit excitait trop le benjamin de la famille pour se soucier actuellement des conflits que ça pourrait engendrer par la suite. Ce qui l’inquiétait sur le fait, était qu’ils n’étaient pas encore partis. La voiture avait du mal à démarrer et les nombreuses tentatives de la pilote restèrent vaines pendant une minute qui sembla durer une heure. A Cleveland, le bruit de la circulation aurait couvert leur fuite mais à Grayson, où le seul bruit qui troublait le calme la nuit était le vent, ils risquaient de vite être découverts.
Finalement, la voiture familiale gronda et un soupir de soulagement ainsi qu’un rire nerveux passa la barrière de ses lèvres, disant bonjour à la liberté. La remarque de Charlie eut tôt fait de le ramener à la réalité et il se retourna sur son siège, apercevant nettement depuis sa place la silhouette de Aarhon se dessiner par l’entrebâillement de la porte d’entrée.
« Merde » lâcha-t-il simplement avec pourtant le sourire aux lèvres.
Il se retourna vers la jeune femme, qui attendait visiblement son approbation pour quitter la scène du crime ou lui dire que la petite virée s’arrêtait là.
« Là c’est sûr, tu vas devoir me couvrir si tu ne veux pas avoir ma mort sur la conscience » répondit d’un ton fataliste le jeune homme. « En attendant, grouilles et passes la première »
Un petit clin d’œil et il reporta son attention sur son aîné, qui s’était avancé jusqu’aux marches du perron. Samuel, d’humeur joueuse tant qu’il avait encore la main, fit alors se baisser la vitre pour saluer son frère de la main, un grand sourire scotché sur ses lèvres, priant pour que la caissière ne cale pas de nouveau. Heureusement, il entendit l’embrayage couiner et la voiture s’avança dans l’allée avant de retendre Jefferson Street. Le jeune homme remonta alors la vitre, sa calant bien au fond de son siège et riant à plein poumons.
« T’as vu la tête qu’il faisait! La vache je vais me faire dézinguer à l’aube. Une bonne raison pour moi…nous, de faire la fête toute la nuit, au diable les conséquences » trancha-t-il toujours le sourire aux lèvres.
Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi joyeux. Même si il refusait de le montrer, la mort de ses parents l’affectait autant que les trois autres. Si leur remède à eux étaient de jouer les Sherlock Holmes, le sien était les conneries et s’amuser. A chacun sa thérapie.
Sortant son paquet de clopes de sa poche, il en attrapa une, et l’alluma, avant de tendre son paquet à la jeune femme, concentrée sur la route, non éclairée.
« T’en veux une? Tu l’as bien méritée! » ria-t-il, tirant une bouffée de nicotine. |
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Charlie Doyle
Age du perso : 26
Logement : Jefferson Street
Emploi : Caissière à l'épicerie
Nombre de messages : 538
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 11 Nov 2009, 18:56 | |
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Charlie arracha enfin son regard à la silhouette qui apparaissait encore vaguement dans son rétroviseur. Une silhouette en tee-shirt et caleçon qui pestait, seule dans la rue, en regardant sa voiture s'éloigner sans lui.
Elle essuya quelques larmes de rires venues poindre à ses yeux puis accepta enfin la cigarette que Samuel lui tendait. Elle la coinça entre ses lèvres et attendit que le jeune homme vienne y coller la flamme de son briquet.
Ces quelques dernières secondes, et elle s'en voulait un peu pour ça, avaient été les meilleurs de toute la soirée. Son fou rire pouvait en témoigner.
C'est vrai, elle se mettait à la place de ce Aahron, le fameux frère aîné qui dormait sur le canapé. Le reste de sa nuit n'allait sans doute pas être excellente. Et Samuel allait sûrement essuyé ses foudres à son retour. Ca n'avait pas l'air de le perturber plus que ça, mais n'empêche qu'il y avait un prix à payer.
Malgré tout, elle s'était éclaté à le voir leur courir après.
Elle avait presque oublié l'effet que ça faisait. Avoir un fou rire franc, ne pas se prendre la tête.
Fut une époque où sa vie n'avait été faite que de ça, et de cet état d'esprit. Mais trop d'amusement tue l'amusement et il y avait une fin à tout. Surtout dans la vie de Charlie Doyle.
Elle avait en mémoire un nombre incalculable de souvenirs plus mémorable les uns que les autres et pourtant lorsqu'elle y songeaient, ceux-ci semblaient loin, comme appartenant à quelqu'un d'autre.
La jeune femme ne voulait plus jamais se rendre compte avec autant de réalisme a quel point cet endroit la rouillait avant l'âge.
Grayson, ce sable mouvant.
Mais pas ce soir. Ce soir, pas de cas de conscience, juste la perte totale de celle-ci.
« Très bien, adjoint Samuel. Puisque c'est moi qui suis en possession du volant, c'est également moi qui décide de l'itinéraire, je ne me trompe pas ? »
Elle adressa un bref regard à son coéquipier d'un soir qui leva les deux mains en signes de reddition.
Elle sourit et observa la route défiler.
« C'est ce que je pensais. Le meilleur choix est donc Westbridge. C'est une petite ville à un peu moins de 20 minutes d'ici. Il y a un endroit là-bas, le Susan's coffee. Mais ça ne reste pas ouvert jusqu'à l'aube malheureusement. Peut-être 2 heures, peut-être un peu plus. C'est toujours mieux que le drugstore de Grayson ! » sourit-elle « Après ça, je suis désolée, mais je suis à cours d'idée en matière d'amusement. Et pour ma défense, ils font d'excellents cocktails au Susan's ! »
Ils dépassèrent alors un panneaux qui leur indiqua qu'ils avaient quitté le village.
Devant leur yeux, la route nocturne défilait à allure constante dans la lumière jaunâtre des phares.
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Samuel D
Invité
| | Sujet: Re: 01. Strangers in the night [Charlie & Samuel] Mer 11 Nov 2009, 21:05 | |
| « Tout ce que tu veux du moment que tu m’emmènes loin d’ici, mon Capitaine » soupira-t-il gaiement, non mécontent de cet interlude nocturne.
Le souhait du jeune homme se concrétisa quelques centaines de mètres plus loin, quand il identifia le panneau qui le remerciait pour sa visite. Samuel ne put retenir une exclamation amusée devant l’ironie de la situation. Qui aurait pu être satisfait d’une visite en ces lieux? Il suivit la pancarte des yeux jusqu’à la limite du torticolis, priant pour ne pas le revoir de si tôt, annonciateur de son retour dans la ville. Pour le moment, il devait se concentrer sur sa soirée actuelle et à venir, et sur la proposition de Charlie, qui lui sembla être bonne puisqu’il ne connaissait rien par ici. Un vrai petit touriste. Il haussa les épaules nonchalamment, tirant sur sa cigarette, et ouvrant un peu sa vitre pour ne pas se retrouver dans un cendrier grandeur nature.
« Va pour les cocktails de Susan » lança le jeune homme enthousiaste. « Elle m’a l’air plus agréable à regarder que monsieur regards en coin » renchérit-il en faisant référence au barman du Drugstore.
Si lui-même avait calqué cette mimique dans le bar de son oncle, il se serait rapidement pris un coup de pied au cul pour le forcer à sourire. Mais Samuel n’avait aucunement besoin de cette violence pour charmer et obtenir des pourboires, bien utiles pour ce joueur de poker invétéré.
Son regard se perdit de longues minutes sur la route boisée qui devait séparer les deux villes, ses pensées le rattrapant aussi vite qu’elles désertaient son esprit. Sa cigarette se consumait toute seule et le silence retomba dans l’habitacle, jusqu’à ce qu’il se rende compte de lui-même qu’il faisait un piètre co-pilote. Faisant tomber les cendres à l’extérieur, il coinça sa clope entre ses lèvres et se pencha en avant, ses bras fouillant le sol sous son siège. La place arrière droite avait été la sienne une grande partie du voyage et il se souvenait avoir laissé un petit trésor sous le siège avant.
« Ah ah! » lâcha-t-il triomphalement en se redressant, une barre de céréales à moitié entamée et encore dans son emballage dans sa main. Il croqua dedans et mâcha la friandise devenue caoutchouteuse. « Plus bonne »
Il se pencha alors de nouveau, repartant à sa quête, identifiant deux canettes de soda, un paquet de cigarettes vide et enfin, la pochette en plastique qu’il cherchait depuis le début. Reprenant place, il jeta un coup d’œil à Charlie, qui arquait un sourcil se demandant probablement ce qu’il était en train de faire. Ouvrant la pochette, il en sortit un cd à priori vierge, seulement décoré de dédicaces personnelles à son attention et le fit glisser dans le lecteur, le sourire aux lèvres.
« Tu as ce soir le grand honneur de découvrir en avant première l’album d’un groupe local -et par local il parlait bien évidemment de sa ville- qui dans quelques mois feront parler d’eux dans tous le pays » annonça Samuel fièrement en appuyant sur lecture pour enclencher la première piste. « Des amis à moi »
Une petite précision juste pour se la péter un peu, et pour éviter tout quiproquo. Il espérait qu’elle appréciait le punk rock mais au vue de son look, Norah Jones et compagnie ne devaient pas réellement être sa tasse de thé.  to be continued |
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