06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons]

Ezra lâche le carton et poussa un soupir soulagé. Il secoue ses mains aux doigts violacés par le poids à présent disparu puis les pose sur ses hanches pour observer le résultat. Et ce qu’il voit n’est pas très encourageant… Il a terminé de transporter tous ses cartons de ce qui sera leur salon vers le bureau qu’il s’est attribué à l’étage, mais il va encore lui falloir mettre de l’ordre dans tous ça. Le bureau est déjà monté, orienté de façon à accueillir la lumière de l’unique fenêtre de la pièce, et les étagères destinées à recevoir tous ses ouvrages sont en place également, contre les deux pans de mur vides. Celui situé en face de son bureau accueillera une commode et un casier fermant à clé où seront stocker quelques documents importants. Ezra pousse un soupir, se demandant par quoi enchainer à présent.
Va-t-il commencer à s’activer pour rendre le bureau identifiable comme tel, s’occuper d’une autre pièce, aller jeter un œil sur ses soeurs ?

Cette dernière option lui paraît encore être la meilleure. Kaylee s’est déjà occupée de brancher sa chaine hi-fi (faisant sauter les plombs lors du premier branchement) et il peut entendre la musique de là où il se trouve. Elsie est plus discrète, comme toujours, et est en train de s’occuper de remplir les placards de la cuisine des provisions qu’ils ont achetés à l’aube à l’épicerie du coin. Littéralement celle du coin…

Mais alors qu’il se détourne de la fenêtre pour sortir, son regard tombe sur le carton qu’il a retrouvé dans son futur bureau à son arrivée. Un carton en mauvais état sur lequel on a inscrit au feutre noir : Chandra’s secret things, DO NOT TOUCH. Il avait sûrement appartenu aux anciens propriétaires qui l’avaient oubliés lors de leur déménagement. Cela dit, cette idée lui paraissait un peu bizarre, surtout que le carton avait été placé en évidence sur le large et vieux bureau déjà là à l’achat du manoir… Qu’ils l’aient oublié était envisageable, mais pourquoi l’agence ne l’avait-elle pas sorti ?
Mais ce qui le taraude surtout cela dit, c’est que lors de leur visite, il ne l’avait pas vu.

Ezra se penche et soupèse le carton qu’il n’a pas encore pris la peine d’ouvrir et qu’il s’apprêtait à aller montrer à Kaylee, espérant ainsi titiller sa curiosité. Un carton abandonné dans une vieille maison un peu lugubre… ça a des chances de lui plaire, elle qui affectionne les films d’épouvante. Affichant un air plus décidé, il sort de sa pièce et s’apprête à rejoindre sa cadette pour lui faire part de sa trouvaille quand la clochette de l’entrée retentit soudain. Il marque un temps d’arrêt, prête l’oreille puis dépose le carton en haut des escaliers qu’il descend sans se presser, laissant sa main glisser sur la rambarde en bois.

Outch !

Il retire vivement sa main, aspirant l’air entre ses mâchoires crispées et observe l’écharde qui s’est plantée dans son index. Il commence à la triturer tout en s’approchant de la porte d’entrée, mais ses doigts sont trop gros et ses ongles trop courts pour parvenir à retirer la fine épine sous son épiderme. Lorsqu’il relève les yeux vers la porte, il remarque qu’Elsie aussi a été attirée par la cloche qui vient de tinter depuis le porche. Ils échangent un regard puis le jumeau prend les devants et ouvre la porte pour se planter dans l’embrasure, les sourcils légèrement crispés par la curiosité.

**Invité** Invité

Les Johansson venaient d’emménager dans la vieille bâtisse: un manoir à l’architecture spectaculaire. Les jumeaux avaient craqué sur ce bijou. Ils avaient vite fait de signer le bail pour acquérir cette trouvaille. L’argent d’un héritage leur avait servi à acheter le manoir: c’était un bon placement pour un nouveau départ. Enfin, c’était ce que Erza désirait le plus au monde: une vie sans églises, sans un ordre supérieur, sans son père. Il avait emmené ses sœurs dans son délire. Selon lui, c’était le mieux à faire! Kaylee lui en voulait, elle avait été dans l’obligation d’abandonner ses amis, son école, son géniteur qu’elle aimait. Elle se montrait très réticente à l'idée d’habiter dans le fameux et mystérieux village de Grayson. La jeune fille n’était pas très coopérative. Elle ne comprenait pas l’enjeu majeur de la démarche de son grand-frère: il avait fait cela pour la protéger. Elsie avait suivi. Enfin, elle fut contrainte elle aussi: elle avait du tout laisser tomber. Mais cela ne la dérangeait pas. Elle adulait les situations déprimantes qu’elle pourrait subir. Elle était bizarre. Elle ne désirait pas profiter de ce changement, elle voulait s’enfermer dans son coin encore plus. Elle n’aimait pas la présence d’autrui. Elsie était une femme assez déprimante et déprimée. Elle se fichait de l'avis des autres, elle pouvait être invivable mais elle assumait. Jamais elle ne se retournait sur ce qu’elle avait engendré, elle ne prenait pas tellement de recul. La blonde ne connaissait pas l’expression « sourire à la vie ». Présentement, la jeune femme se chargea de ranger les courses, faites la veille, dans les placards de la cuisine. Elle les nettoya au passage car ils étaient bien crades. Elle se tenait sur une chaise pour ranger le dernière placard quand elle se surprit à retrouver une bout de papier tout froissé. Elsie le déplia pour le lire. C’était la moitié d’une lettre adressée à Chandra. Le contenu ressemblait à un code car aucunes phrases ne semblaient correspondre entre elles. Elsie mit le bout de papier dans la poche de son short en jean. Elle ne put finir le rangement de la cuisine car la clochette retentit. La blondinette faillit tomber de sa chaise car elle se dépêcha d’arriver en première. Elle croisa Ezra. Son frère jumeau prit les devants. La belle n’affichait aucunes expressions. Une couple se tenait dans l’entrée, Elsie reconnut le maire du village, c’était une tête qu’elle avait aperçu sur les brochures concernant Grayson, elle s’exclama sans grande conviction:

- Bonjour.

édit admin : attention à ne pas prendre trop de liberté quant aux découvertes faites à l'intérieur de la propriété. Wink

Lorsqu’il avait apprit que le vieux Manoir avait de nouveaux propriétaires, il en avait presque sourit. Presque…
Premièrement parce que son humeur n’était jamais assez légère ces temps-ci pour se laisser aller au rire, et deuxièmement parce que la chose le contrariait un peu.
Ces temps-ci, Grayson était loin d’être la fertile terre d’accueille qu’elle pouvait être parfois. Le soleil avait calciné l’horizon et les pelouses d’ordinaires d’un vert si chatoyant n’étaient plus aujourd’hui qu’un vague simulacre d’herbes sèches. Les quelques arbres qui bordaient les trottoirs semblaient avoir flétris, comme fanés par les rayons du soleil et toute la végétation dans son ensemble s’était peu à peu ratatinée.

Les maisons quant à elles restaient coquettes et bien entretenues, pour la plus part du moins, le problème venait surtout des âmes qui y vivaient. Leurs voisins n’étaient certainement pas dans les meilleures dispositions pour accueillir de nouveaux habitants en ce moment. Et c’était surtout ça plus que le reste qui contrariait William de cette manière.
La dernière famille d’étrangers à s’être installée chez eux il y a de cela trois mois ne leur avait apporté qu’un interminable chapelet d’ennui en tout genre et les Johanssen arrivaient pile au moment où l’hostilité était à son comble envers tout et tous ceux qui n’étaient pas du village. Les Donnelly avaient épuisés la patience de tout le monde et leurs nouveaux voisins n’écoperaient que des restes… de maigres lambeaux tout au plus.

Comme le Manoir n’arrivait déjà pas à garder le moindre occupant bien longtemps même sous les meilleurs auspices, il était inutile de dire que les Johanssen risquaient de ne pas faire long feu chez eux. Pas alors que Grayson peinait tant à garder son masque de petit bourg jovial et sans histoire. Pas alors que la méfiance et l’attente d’un nouvel esclandre planait dans leurs rues comme les effluves nauséabondes d’une fosse septique.

Et sceptique, Will l’était. Préoccupé aussi. Alicia avait du user de son pouvoir de persuasion pour le convaincre de l’accompagner souhaiter la bienvenue aux nouveaux, alors que d’ordinaire il était le premier à proposer l’idée. Inutile de dire qu’ils n’étaient pas arrivés à sortir Casey et Joshua de leurs chambres. Pas lorsque le thermostat affichait des températures aussi folles et que le cuir de la voiture leur brûlait presque les cuisses.
C’est d’ailleurs les mains cuites par le volant que le Maire s’extirpa de son pick up rutilant mais poussiéreux. Il contourna le véhicule pour ouvrir la portière passager et permettre à l’élégante blonde qui l’accompagnait de sortir à son tour, les mains chargées d’un panier de fruit et de confitures aux saveurs divers qu’elle avait bien évidemment fait elle-même ce printemps.

Et comme penser aux pluies printanières et rafraichissantes était une vraie torture, il se détourna bien vite pour continuer son chemin, Alicia à ses côtés.

« J’ai parié 10 dollars avec Casey qu’ils ne resteraient pas jusqu’à l’hiver » blagua-t-il sans pour autant esquisser l’ombre d’un sourire, comme à son habitude « tu veux te joindre au jeu ? » questionna-t-il en frappant déjà quelques coups à l’imposante porte.

C’était une fausse question qui ne nécessitait pas réellement de réponse en réalité. Juste une petite blague récurrente entre habitants du coin puisque cette bâtisse ne gardait jamais personne bien longtemps.
Demain, ça serait le village entier qui prendrait patiemment les paris, …

Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrait sur un jeune homme de bonne taille et au visage agréable… et aux cheveux blonds. Et une petite demoiselle, manifestement de la même famille… aux cheveux blonds elle aussi. Pour le coup, vraiment, William du cette fois se retenir de s’esclaffer. Ca ne lui arrivait même pas deux fois par mois, même dans ses meilleurs jours…
Les pauvres ne le savaient pas encore mais leurs chances d’intégration venaient de diminuer d’un grand coup maintenant qu’il constatait la couleur de leurs cheveux.
Des familles d’étranger blonds, ils en avaient déjà une, et pas des plus faciles… William se demandait sincèrement ce que leur réserverait celle-ci.

« Bonjour ! Je suis William Ferguson et voici mon épouse Alicia » en tendant une main au garçon « Je suis le Maire du village, nous sommes venu vous souhaiter la bienvenue à Grayson et vérifier que tout vous conviens avec la maison » débita-t-il avec habitude et aisance.

**Alicia F** Invité

Alicia Ferguson

Alicia s’apprêtait à souhaiter la bienvenue aux nouveaux habitants du manoir, Madison Street. La belle avait prévu de prendre avec elle quelques présents amicaux pour favoriser les bons rapports. C’était de coutumes de faire cela. Il fallait accueillir les gens pour leur faire commencer leur nouvelle vie ici sous une jolie note. La blondinette avait donc ramené de la confiture, et des fruits. Tout était fait maison. Alicia était une amoureuse de la bonne cuisine et de la nature. Elle était agricultrice et préférait donc tout faire de ses propres mains. C’était simple mais cela suffirait. La femme de Mr le Maire avait semé son mari de venir. Elle tenait à faire cette visite avec lui. Il n’était pas trop motivé pour faire cela mais il avait fini par accepter. Sa présence était requise pour ce genre de sortie bienveillante. Puis Alicia préférait être accompagner de son mari.

Le Manoir n’était pas un lieu qu’elle aimait. Il soulignait l’ambiance lugubre et sombre de Grayson. Il avait été le témoin de plusieurs sales histoires et en avait vu des familles défiler. C’était un lieux atypique. La femme se demandait encore pourquoi des gens désiraient l’habiter. Ils n’avaient pas peur. C’était perdre le sens de la réalité et la raison que de venir s’installer là bas mais c’était leur choix et peut-être qu’ils s’accommoderaient bien des lieux.

Le couple se trouvait dans la voiture. Ils étaient en route. Alicia ne pouvait s’empêcher de bouger car le siège où elle était assise était assez brûlant. C’était désagréable et la jupe de Miss Ferguson ne couvrait malheureusement pas toute sa peau. Elle tentait donc de tempérer cet effet désagréable pour moins en ressentir les dommages. La température avait grimpé fortement depuis un moment. C’était donc de nouvelles habitudes à prendre. Ici, rien n’était normal de toute façon. La blonde avait eu plusieurs fois cette forte envie de quitter Grayson, ne serait-ce que pour les enfants mais elle s’était résignée pour son mari. Il fallait le soutenir, en plus il n’était pas n’importe qui et ne pouvait se permettre de fuir. Ali regardait le paysage qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle vit Madame Pietsky et lui fit un petit signe car la femme l’avait elle aussi remarqué. Cette dingue croyait toujours que son chat était à ses côtés alors qu’il était mort depuis belles lurettes. Elle devenait sénile. Puis après la blonde redirigea son regard vers William pour lui dire :

Tu as vu Pietsky préparait la gamelle de son chat encore …C’était d’un ton exaspéré qu’elle lâchait ce dernier mot. William ne fit qu’acquiescer car c’était habituel de la voir faire cela.

Les Ferguson étaient arrivés devant la grande battisse. Alicia attrapa des frissons. Ce lieu aurait pu être emprunter pour tourner des films d’horreur. Les deux descendirent du véhicule. Ali avait eu le droit à la galanterie de son cher mari. C’était plaisant. Elle lui fit un large sourire et se décida à avancer avec lui.

Alicia rit quand aux plaisanteries de son époux. Sa question était là pour relever la blague à un niveau plus haut, pas besoin de vraie réponse donc. Il soulevait là un point capital n'empêche. Tous parieraient de toute façon car cette maison ne restait jamais bien longtemps habitée. C'était devenu le sujet de bons nombres de commérages et de plaisanteries. Les nouveaux risqueraient d'être épiés et regardés. Le supporteraient-ils ? A voir ...

William sonna à la porte et on ne tarda pas à répondre. Deux jeunes gens se présentaient dans l’entrebâillement de la porte. Ils se ressemblaient étrangement. Alicia eut encore plus la chair de poule en les voyant. La blondinette qui se tenait derrière le garçon qui prenait les devants faisait très peur. Elle était si glaciale. La grande blonde se rappelait l'avoir croisé la veille. La jolie l'avait tout simplement aidé à ramasser un objet qui était tombé de ses mains car elle était surchargée. Elles n’avaient eu qu'un léger échange mais Ali en resta pétrifiée. Cette fille était intrigante et tellement étrange. L'ambiance du manoir lui allait donc très bien.
William salua les jeunes et se présenta, ainsi que sa femme.

Bonjour, bienvenue à Grayson. La belle leur tendit le panier garnit.

06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons] 10082810

© Elizabeth Mitchell
PV interprété parTara

INFORMATIONS
41 ans
Femme de William, mère de Casey & Joshua
Agricultrice, Première conseillère du maire

Kaylee était dans sa chambre, assise en plein milieu, regardant son lit l'armoire et le reste des meubles. Elle essayait d'imaginer son espace à elle. Elle avait choisi sa chambre parmi les autres et voulait faire de cette chambre une bonne raison d'apprécier son nouvel environnement elle avait promis qu'elle ferait des efforts, elle se l'était promis à elle même déjà. Elsie avait fait un effort à leur emménagement, elle voulait réellement en faire un pour eux. C'était comme ça avec Kaylee donnant donnant. Elle n'avait pas trouvé la maison réellement accueillante au départ, mais maintenant elle sautillait de joie à l'idée de pouvoir la retaper. En commençant par sa chambre. Elle prit une feuille de dessin dans un des cartons et commença à dessiner le mur en face d'elle. Elle imaginait les couleurs avec les différents feutres qu'elle avait sous la main. Elle traînerait les deux dans un magasin de bricolage. C'était son truc... ça et les films d'horreur.Elle était une spécialiste des choses un peu... Gore en faites. Mais glamour. Elle aimait le gore glam. Cela se ressentait dans sa façon de s'habiller en même temps... Enfin tout cela pour dire qu'elle imaginait déjà la maison rénovée. Elle ne le dirait pas de suite au jumeau parce que c'était comme s'approprier la maison et elle voulait pas leur donner trop vite raison.

Elle s'attacha les cheveux pour sortir plusieurs choses de ses cartons pour ranger un peu. Elle n'était pas partisane du désordre, ou du moins, elle détestait ne pas savoir où se trouvait quelques choses qui lui appartenaient. Du coup, personne ne devait bouger ses affaires une fois qu'elles étaient dans son monde. Dans son univers à elle et personne d'autre. Kaylee n'était pas réellement une toxico du rangement mais n'hésitait pas à prendre du temps pour le faire. Réellement bizarre pour une fille de 18 ans, on lui disait souvent. Elle détestait le chaos, c'était ainsi.

Elle entendit sonner et se redressa de son carton plein de cd. Elle écouta un moment et entendit Ezra faire un bruit de douleur. Il devait avoir touché à la rambarde de l'escalier, sans aucun doute. Elle leva les yeux au ciel en se disant qu'elle le poncerait une fois qu'il serait partis. Cela faisait mal et c'était un peu dangereux, c'était pas du tout pour aider les autres... 18 ans et complètement fana du rangement et du bricolage... Eh beh... Heureusement qu'il y avait les films d'horreur pour rattraper cela. Elle regarda le bric à brac et se dit que cela pouvait attendre. Elle descendit les escaliers assez doucement pour ne pas déranger une conversation mais pas assez pour paraître impolie. Elle entendit la voix d'un homme et d'une femme. Elle sourit légèrement quand ils annoncèrent qu'il venait souhaiter la bienvenue. Elle descendit complètement et se retrouva avec ses frangins et lança

Bonjour...

Elle n'était pas réellement à l'aise avec les étrangers et n'était pas non plus très à l'aise avec l'idée qu'il était venu comme dans toute les séries américaines avec les bonnes manières de la bonne ménagères. Le panier garni était pour elle, c'était elle la preums à l'avoir dit !

Dernière édition par Ezra Johansson le Lun 05 Mar 2012, 14:18, édité 1 fois

Ezra s’attendait à ce genre d’attention en venant s’installer dans un nouveau village, réputé (d’après les brochures et la femme de la poste) accueillant. L’homme à qui il fait face depuis le hall d’entrée a un visage qui lui semble familier, seulement il est incapable de vraiment le remettre. Peut-être même le découvre-t-il finalement pour la première fois mais avec des traits aussi passe partout, l’ainé des Johansson ne peut pas être certain… Il ne prolonge pas bien longtemps son observation cela dit, craignant de ne mettre son visiteur mal à l’aise, et préfère jeter un œil sur la grande blonde qui l’accompagne et lui sourit, puis finalement, s’attarde une seconde sur le panier qu’elle tient entre ses mains. Des mains qui visiblement, sont travailleuses, bien que ses ongles soient impeccables et dénote d’une certaine hygiène de vie, tout comme sa toilette.
Le couple ne laisse pas Ezra ou sa jumelle se questionner bien longtemps sur leur origine ou la raison de leur venue, de toute façon évidente. Ils font donc face au maire de la bourgade et à sa très charmante épouse, Alicia. Tout le monde se salue, même Kaylee qui vient d’arriver dans son dos, et le plus vieux de la fratrie se contente d’un hochement de tête et d’un rictus poli pendant qu’il attrape le panier que tend la femme de William dans leur direction.

Il a l’habitude de rencontrer du monde et de leur faire la conversation, mais malgré des années d’expérience, il n’arrive jamais à être vraiment à l’aise, à baisser sa garde. Enfant déjà, son père le forçait à se tenir à l’entrée de son église pour accueillir les fidèles et enchainer les poignées de mains, et une fois la messe célébrer, il était chargé de remercier tout le monde et de les entretenir de la pluie et du beau temps, des difficultés de la vie, en faisant bien entendu référence au sermon de la semaine… Il avait toujours eut horreur de ces moments-là.
Avoir le panier dans les mains lui redonne pourtant un peu d’assurance, pour la simple et bonne raison qu’au cas où il se sente coincé, il sait qu’il a une excuse toute prête pour s’éclipser un moment. Alicia l’ignore, mais elle vient déjà de s’éloigner de la ligne imaginaire qu’il a tracée et sur laquelle il place les gens, pour s’avancer vers le camp de ses alliés !

C’est très aimable à vous, répond-t-il de sa voix profonde, serrant la main de William avoir calé le panier garnit dans le creux de son bras. Ezra Johansson. Et voici mes sœurs, Elsie et Kaylee, les présente-t-il en les désignant du pouce, avant de serrer la main d’Alicia qui se tend à son tour.

Il retrouve sa place face à eux et échange un rapide regard avec sa jumelle qui, visiblement, donnerait cher pour être ailleurs. Elle non plus n’a pas le contact facile… Et c’est un doux euphémisme, au grand dam d’Ezra qui aimerait la voir se faire des amis ici et sent les choses mal partie. Cela dit, elle fait l’effort de se tenir à ses côtés et n’a pas été se planquer quelque part dans le manoir pour éviter les nouveaux venus. C’est toujours ça de gagné et il hésite presque à lui confier le panier pour la récompenser et lui donner un ticket pour la sortie à utiliser à tout moment. Mais il ne le fait pas.

La maison est tout à fait à notre goût. Un peu en bazar, j’en ai bien peur, sourit-il, une fossette se creusant dans sa joue droite.

**Invité** Invité

Le maire ne tarda pas à se présenter. Il avait fait le déplacement avec son épouse: quelle aubaine! C’était tout de même incroyable. William était un homme influant dans le village: le plus célèbre même car sans lui, Grayson ne serait rien! Et sa femme devait être son plus grand soutien: sa muse en somme. Celle qui l’aidait à tenir, qui lui redonnait le courage de continuer, qui le conseillait: elle aussi devait y être pour grand-chose dans la réalisation des projets de son mari. Elsie l’avait déjà croisé. Elle s’en rappelait maintenant. Elle ne savait pas qui elle était. Elle l’avait aidé à ramasser des documents quand la grande blonde était chargée. Puis, Elsie avait passé vite fait son chemin. Le couple s’était déplacés juste pour accueillir des nouveaux arrivants. C’était bien étrange! Monsieur Ferguson tendit une main à Ezra tout en souhaitant la bienvenue à l’ensemble de Johansson. Alicia fit de même en tendant un panier bien garni. Elsie resta dubitative. Elle présentait un léger sourire sur ses lèvres. Kaylee les avait rejoint. Ezra présenta ses sœurs après avoir remercier le couple Ferguson. Aussi, il accepta l’offrande de la belle Alicia. Puis, il répondit aux discours de William. Elsie enchaîna:

- Merci pour tout! Ne vous faites pas prier, entrez! Bon elle ne souriait pas, mais l’intention était là.

Le panier offert par la femme du maire serait certainement envahi par l’attaque de Kaylee. Cette dernière aimait la confiture. D’ailleurs, elle appréciait chaque chose de la nature. Elle n’était pas trop difficile. Les jumeaux déploraient le trop de sucreries que l’étudiante mangeait. C’était son péché mignon mais aux courses, il avait cédé et leur cadi fut envahit pas des choses futiles qui plaisaient à la plus jeune des Johansson. Elsie, à l’inverse, ne se nourrissait pas tellement. Elle prenait même des coupe-faim car elle ne voyait pas l’utilité de se restaurer. C’était un plaisir fait pour les êtres humains heureux de vivre. Ce n’était pas son cas. Donc, le panier de la belle Alicia ne lui servirait pas. Mais elle appréciait cette attention. C’était adorable de la part de cette femme qui bossait dur. En fixant son visage d’ange, on savait que rien n’était empoisonné. William serait venu seul, Elsie n’aurait pas eu confiance.

- La maison nous plaît réellement. Vous avez quelques anecdotes sur les anciens propriétaires? Pourquoi sont-ils partis? Elle sourit, elle avait le don de mettre mal à l’aise les autres. Et elle en jouait se retenant de continuer ses sarcasmes. La blonde aurait voulu user d’humour pour éviter les tensions mais elle devait savoir. Elle s’intéressait maintenant au passé du manoir.

Sujet: Re: 06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons] Ven 02 Mar 2012, 06:21

Lorsque le jeune homme avait présenté les deux blondinettes comme étant ses sœurs, les questions avaient évidemment tout de suite fusées dans l’esprit de William. Le choix de vivre entre frère et sœur n’était pas fréquent après tout. Lorsque Doris lui avait parlé des Johansson, elle lui avait expliqué qu’ils étaient trois, un homme, une femme et une jeune fille. Il s’était donc tout naturellement imaginé une famille, père, mère et enfant. Il n’en n’était rien et le Maire se demandait tout naturellement ce qui avaient poussé ces trois-là à choisir la cohabitation et ce qu’étaient devenus leurs parents. Morts peut-être ? C’est en tout cas ce qui avait poussé les Donnelly à vivre ensemble, son inspiration ne venait pas de bien loin donc, quelques maisons plus loin seulement.
Quoi qu’il en soit, tant que leurs parents n’étaient pas morts à Grayson, ça ne le concernait guère…

Bref, Ezra, Elsie et Kaylee Johansson, trois prénoms qui resteraient à partir de maintenant gravés dans sa mémoire puisqu’il prenait soin de connaitre personnellement chaque habitant du village, ce qu’il avait toujours estimé comme étant partie intégrante de son travail.
Pour l’instant sa première impression était bonne concernant cette famille, et il était fin limier. Il fallait dire aussi qu’avec toute cette hostilité latente au village, voir trois visages qui posaient sur lui un regard neutre et sans trop de jugement était reposant.
En tant que père, c’était surtout la présence de la plus jeune qu’il trouvait sympathique. Il prévoyait déjà de lui glisser un mot à propos de leurs jumeaux à eux, qui devaient certainement avoir le même âge qu’elle d’après ce qu’il voyait de la jeune fille.

Ce fut pourtant la moins souriante du lot qui les invita à entrer. Il accepta d’un bref mouvement de tête et d’un demi sourire sobre, sa lassitude précédente s’estompant peu à peu maintenant que sa curiosité était piquée et qu’il faisait face à trois tout jeunes gens, et non pas à un couple de quarantenaire, un peu rébarbatifs et très faux. Son instinct paternel prenait tout simplement le dessus sans même qu’il ne le réalise lui-même.

La question de la demoiselle ne le gêna d’ailleurs pas le moins du monde. Le mensonge était l’une de ces choses qui coulaient dans leurs veines, pratiquement un héritage ancestral puisque leur vie entière étaient basées sur la perpétuité du mensonge. Il n’avait pas eut le choix, n’avait même pas eut à le faire, c’était tout simplement inné, et son visage insondable et illisible faisait barrage même aux plus observateurs des interlocuteurs.

« Oh eh bien ça dépend » sourit-il un peu plus largement tout en échangeant un regard avec Alicia « Vous voulez entendre la version pour touriste ou celle que raconte nos grand-mères ? Je vous préviens, en fait elles ne sont pas plus fiables l’une que l’autre » petite blague d’introduction, juste histoire de détendre l’atmosphère puisque lui-même n’est plus familier au malaise d’une première rencontre depuis longtemps en sa qualité d’homme politique, mais qu’il sait que le citoyen lambda éprouve toujours quelques réticences au début, surtout dans un tout nouvel environnement « Plus sérieusement, je pense que l’anecdote récente la plus marquante est sans doute celle des Gibbs » reprend-t-il en se tournant vers sa femme pour la prendre à témoin « Tu sais, le couple qui est partit sans prévenir, du jour au lendemain, en laissant derrière eux tous leurs meubles » feint-il de lui rappeler « C’était en 96 je crois. On n’a jamais su pourquoi ils ont disparus de cette manière »

Oui, enfin si… mais ça, c’était de ces versions que même les plus vieilles grands-mères ne connaissent pas…

Sujet: Re: 06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons] Ven 09 Mar 2012, 16:32

Il doit bien avouer que sa curiosité est piquée au vif. Elsie avait déjà posé la question à la femme de la poste qui leur avait cédé le manoir mais sa réponse avait été des plus évasives et, un sourire plus tard, elle abordait déjà un tout autre sujet.
Ezra donne toute son attention au maire qui, même s’il paraît un peu plus détendu, continue à faire dans le flou. Un couple parti sans prévenir du jour au lendemain, voilà qui est curieux et intriguant. Malheureusement, si les habitants n’en savent pas plus, leur chance à eux de connaître les raisons de leur départ précipité sont nulles.
A moins qu’ils ne l’apprennent à leur dépend dans les temps à venir… Problème de rats, de fuites, de champignons ou même de fantômes, qui sait.

Il sert un sourire poli au couple qui, à présent à l’intérieur, fait office de premiers invités dans leur chez eux encombré de cartons et meubles à remonter. Ezra n’a jamais fait venir d’amis chez lui par le passé, même dans ses jeunes années, et il a toujours joué le rôle du reçu jusqu’à présent. Il ne sait pas trop comment s’y prendre de ce côté là de la barrière.

C’est étrange, acquiesce-t-il finalement, avant d’utiliser sa carte joker, comme le lâche qu’il sait être parfois. Je vais déposer tout cela dans la cuisine. Je peux vous offrir quelque chose à boire ?

C’était toujours ce que les vieilles femmes que sont père l’emmenaient visiter lui proposait. Une tasse de thé, de café, une limonade bien fraiche, un soda ou un peu d’eau plate pour les plus pingres. En tout cas, cas c’est un coup qui fait toujours fureur, occupe la main et les bouches parfois asséchées par la gêne…

Nous devons avoir quelques sirops, des jus ou de l’eau si vous préférez. Tout est garantis 100% rafraichissant, tout droit sortie de notre nouveau réfrigérateur qui a été la première chose à avoir été installée, vue la chaleur, s’essaie-t-il à plaisanter, se sentant parfaitement stupide et très peu finaud avec sa remarque. Est-ce que les températures sont toujours aussi élevées en cette période de l’année par ici ?

Ils avaient connus des étés plutôt chauds à Camdenton, mais jamais aussi étouffants.

Sujet: Re: 06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons] Dim 11 Mar 2012, 22:59

Kaylee aurait du rester dans sa chambre. Elle n'aimait pas réellement les politique, c'était comme ça. L'homme de la ville, le maire, était venu accompagnée de sa compagne. Elle avait un sourire polie collé au visage et restait un peu en retrait. Elle n'avait pas réellement d'excuse pour remonter et c'était bien dommage. Ezra avait le panier garni ! Il savait la chance qu'il avait, c'était un peu comme le saint Graal là tout de suite. Pas qu'elle n'était pas sociale, loin de là. Elle l'était plus que les jumeaux réunis, mais elle n'aimait pas entamer les discussions. Elle regarda sa soeur le faire à sa place. Surtout, elle entama un sujet bien plus qu'intéressant, le fait que cette maison soit abandonnée était un mystère entier pour elle. Et elle adorait, les films d'horreurs, les mystères et énigmes, toutes ces choses exerçait une fascination presque malsaine sur elle. Elle fut par contre réellement surprise de la non réponse du maire. C'était pourtant plausible ce qu'il disait mais quelques choses la chiffonnait. Oui, le couple avait très bien pu partir comme ça du jour au lendemain, mais personne n'avait une idée sur cette disparition. Cela la titilla. Ezra proposa à boire au invités... Zut, elle aurait du le faire d'abord et courir vers la cuisine avec le panier garni pour bénéficier de trois secondes de tranquillité. Elle ne pouvait même pas faire semblant d'accrocher les manteaux de leur invités, puisque vu la chaleur, ils étaient venu avec le minimum d'affaire sur le dos. Elle réfléchit un instant, comment s'eclipser deux minutes, le temps pour Ezra de servir à boire et permettre aux invités comme aux hôtes de faire passer leur silence pour de la délectation de boisson...

Je remonte une minute, je crois que j'ai oublié d'éteindre mon jeu...

Elle remonta les escaliers. Elle regarda sa chambre et rangea légèrement avant de faire le tour de sa chambre et redescendre très lentement. Elle sourit de nouveau aux invités et s'assit en leur compagnie. Cette discussion allait être longue et éprouvante...Elle se demanda se qu'elle pouvait bien dire, en risquant de poser une question qu'avait pendant son absence posé les jumeaux, elle réfléchit un moment avant de sourire à la femme du maire et lui demander

Vous faites quoi dans la vie Madame Fergusson ?

Elle n'aimait pas donner du madame et du vous. C'était d'un impersonnelle. Elle détestait cela. Elle préférait encore paraître impolie plutôt que de dire cela. Mais bon, ne faisons pas mauvaise impression au maire dés le début de leur emménagement. Le mare se rendrait bien assez vite compte qu'elle n'était pas une gosse si facile que cela. Elle sourit un peu plus.

**Invité** Invité

Les Ferguson étaient entrés dans la maison des Johansson: un pied dans le terrain de l’ennemi? Ezra, Kaylee et Elsie ne voulaient aucuns ennuis. Alors, le maire n’avait pas de souci à se faire. C’était vraiment amusant d’avoir le maître de ce village paumé pour service d’accueil. Elsie avait tout de suite tenté de connaître le passé de la bâtisse qu’ils avaient acheté à l’aide d’un héritage. Le principal visé répondit bien gentiment aux interrogations des nouveaux arrivants. Il exprima la vérité: une disparition était survenue ici. La blondinette soupira, elle ne croyait pas à ces histoires servants à faire peur aux plus crédules. Donc, elle ne fixa pas William en signe de bonne compréhension. Ces conneries la faisaient toujours rire. Il se croyait où? Même les présentateurs d’émissions télévisées sur les événements inexpliqués mentaient mieux que lui. Croyait-il se qu’il disait? Elsie s’en fichait carrément et elle ne tenterait pas de comprendre n’importe quel esprit torturé de Grayson. Ezra s’occupa de faire preuve de politesse en demandant aux Ferguson ce qu’ils désiraient boire. Il savait y faire, lui, qui ne recevait personne de coutume! Le jeune homme posa une question des plus intéressante: pourquoi les températures restaient si élevées dans cet endroit? Le jumeau de Elsie voulait s’éclipser dans la cuisine, Kaylee était partie à l’étage. Que faire? La jeune femme ne supportait la présence d’autrui. Elle était comme qui dirait: asociale. Heureusement, son frangin devait attendre la réponse des Ferguson quant à la consommation qu’ils leur feraient plaisir, et la jeune Kaylee revint très rapidement auprès de tous. Elle interrogea même Alicia sur sa profession. Cette dernière répondit de manière concise et avenante. Elsie ajouta en direction du Maire:

- Ce village existe-t-il depuis longtemps? Il a toujours été aussi... calme? Enfin, elle jeta un coup d'oeil à leurs invités.

Spoiler:

Sujet: Re: 06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons] Jeu 22 Mar 2012, 00:44

« Je vais déposer tout cela dans la cuisine. Je peux vous offrir quelque chose à boire ? »
« Oh juste un verre d’eau je vous remercie » sourit William une fois que le jeune homme eut énuméré les différentes boissons disponibles.
« La même chose » ajouta Alicia.
« Est-ce que les températures sont toujours aussi élevées en cette période de l’année par ici ? » enchaina le garçon avant de s’éloigner pour déposer le panier dans la cuisine et rapporter leurs verres.

William enfonça ses deux mains à l’intérieur de ses poches tout en haussant bien haut les sourcils. Evidemment les Johanssen avaient remarqués les températures anormalement hautes, tout le monde l’avait fait et en souffrait. La ferme n’était pas épargnée, les champs, les bêtes, le manque d’eau et d’air se faisait ressentir de partout.
Avant de répondre, le Maire jeta un coup d’œil à l’adolescente au cheveu platine qui s’esquivait discrètement, exactement à la manière de Casey – puisque Joshua ne prenait jamais la peine de trouver une excuse pour s’éclipser, il se contentait de tourner les talons d’un air morne.

« Ne m’en parlez pas » répliqua William d’un ton plus soutenu pour qu’Ezra l’entende tout de même depuis la cuisine « c’est la plus grosse vague de chaleur que nous ayons eut à subir ici depuis des lustres. Une vraie calamité pour ne rien vous cacher. Et… le plus triste c’est qu’il y a déjà eu plusieurs victimes. Quelques personnes âgées n’ont pas supportés et… une petite fille de deux ans et demi, fin du mois dernier … » se remémora le Maire en échangeant un regard désolé avec Alicia.
« Oui, la petite Meredith Stevens. J’ai croisé son papa il y a trois jours. C’était leur unique enfant, Amanda est totalement effondrée »
« L’enterrement était à fendre le cœur en tout cas. En tant que père, j’ai une très Sainte horreur de ces petits cercueils blancs. Quelle tristesse » termina William tandis que réapparaissait Ezra, un plateau dans les mains qu’il installa sur une table un peu plus loin.

Ils suivirent automatiquement et une fois muni de leurs verres d’eau, la plus jeune refit son apparition également.

« Vous faites quoi dans la vie Madame Fergusson ? »
« Tu peux m’appeler Alicia » sourit sa femme à la demoiselle « Nous possédons une ferme. Tu pourras passer visiter si tu t’ennuie. Nous avons des jumeaux qui auront 20 ans cet automne » répliqua-t-elle avant de redonner son attention à l’aînée des sœurs qui enchainait elle aussi d’une question :
« Ce village existe-t-il depuis longtemps? Il a toujours été aussi... calme? »
« Oooh oui » confirma William sur le ton qui prouvait qu’elle mettait vraiment en plein dans le mil « Le village à plusieurs centaines d’années et durant tout une période, juste après la guerre, ça n’était plus qu’un hameau défraichi, il y a eu plusieurs vagues de famine à l’époque. C’est dans les années 1860 qu’il a recommencé à s’étendre et à prospérer à nouveau » expliqua-t-il après une brève gorgée d’eau.

Sujet: Re: 06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons] Jeu 22 Mar 2012, 02:06

Ezra dépose le panier sur le meuble central de la cuisine vieillotte et commence à en sortir les confitures qu’il aligne à côté. Il ignore si Alicia s’attend à retrouver son bien immédiatement ou s’il est censé le garder le temps de trouver de quoi le remplir pour le lui remettre, garni par leurs soins. Qu’est-ce qu’ils pourraient bien leur donner en échange ? Des crucifix ? Des cookies infâmes mais faits maison ? Il n’est pas bon cuisinier et n’a jamais vu Kaylee se donner la peine de cuisiner pour lui ou leur père. Quant à Elsie… eh bien chaque fois qu’ils se voyaient avant, ils allaient au restaurant où elle se commandait une salade à laquelle elle touchait à peine. Sa sœur ne mange que par nécessité, parce que son corps le lui réclame, aucunement par plaisir de faire entrer les aliments dans son organisme. Sait-elle cuisiner ? Il aura la réponse assez vite.
En attendant, Ezra ne sait pas quoi faire de tout ce qu’il a devant lui et n’accorde finalement que peu d’attention à la réponse du maire à sa propre question. Après un moment, il finit par abandonner ses débats intérieurs pour tout laisser en plan et s’occuper de ce pour quoi il se trouve dans la cuisine : les boissons.

Il ouvre trois placards avant de trouver celui où sa jumelle a rangé les verres et en sort cinq. Il remplit la carafe d’eau du robinet (espérant vivement que celle-ci est potable…) puis s’approche de l’imposant réfrigérateur tout neuf qu’il a fait installer. Il remplit un bol de glaçons, attrape une bouteille de soda et un sirop de citron qu’il dépose sur un plateau. Une fois chargé, Ezra revient vers l’entrée et pose le tout sur la table qu’il a monté le matin même mais n’est pas encore installée à sa place définitive. Elle leur permet juste de déposer quelques cartons au contenu fragile et éviter que quelqu’un shoot dedans par inadvertance.
Comme il l’a espéré, ses convives se rapprochent de cette pièce et Ezra en profite pour faire un tour d’horizon et observer l’étendu du bazar. Il n’a pas vraiment honte de recevoir le maire dans ces conditions puisqu’après tout, l’homme se doutait sûrement de ce qu’il trouverait ici en passant la porte, mais il a l’impression qu’on piétine son intimité, qu’il est jugé. Un sentiment étrange et déstabilisant. Déplaisant même…
Son regard se pose sur le couple mais l’un comme l’autre ne semblent absolument pas s’intéresser à leur intérieur et se contente d’échanger quelques mots avec Kaylee et Elsie en sirotant les verres d’eau munis de glaçons qu’il s’était chargé de distribuer. Lui-même s’est servi un verre d’eau sans glaçons, laissant à ses sœurs le choix de leur boisson.

J’ai lu quelque chose à ce sujet oui, acquiesce le jeune homme en se reconnectant enfin à la discussion en cours. C’était dans votre journal local je crois. Grayson a recommencé à prospérer peu de temps après l’incendie qui est survenu dans votre église.

En réalité, Ezra a lu des choses au sujet de l’incendie bien avant cela, mais il ne voit pas vraiment l’intérêt d’en parler. Et puis confesser qu’il a décidé de s’installer ici avec ses sœurs justement parce que l’église a brûlé ne lui paraît pas très fin et soulèverait probablement des questions auxquels il ne souhaite pas particulièrement répondre.

C’est un joli coin en tout cas. Nous habitions Camdenton avant de venir nous installer ici. C’est une ville plus au sud, je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler. Le coin était assez tranquille aussi, nous y avons de très jolis lacs, mais rien de comparable à Grayson… Vous gérez quel type de ferme au juste ?

Il n’a pas souhaité laisser au couple l’occasion de rebondir sur ses propos et de lui poser des questions sur leur ancienne vie ou les raisons de leur départ. Mais quelque chose lui dit qu’éviter totalement le sujet paraitrait suspect.

Sujet: Re: 06. Hi neighbours [Johanssons & Fergusons] Mer 28 Mar 2012, 23:10

Kaylee était revenu trop vite, elle aurait dû rester en haut. Parce qu'au fond... Qu'est ce qu'elle fichait là ? Elle faisait semblant d'être une petite fille modère qui tient compagnie aux invités. Ce qui n'était pas réellement le cas, elle était tout d'abord loin d'être une fille modèle, mais en plus elle n'aimait pas trop parler aux adultes. Elle trouvait que leur conversation avait toujours trop de retenu, trop de sous-entendus, en bref, les adultes étaient souvent très hypocrite et en plus caché des choses. William Ferguson ne disait pas tout ce qu'il savait, elle en était certaine. Elle écouta pourtant sagement, avec un grand sourire la réponse à la question, qu'elle avait posé à Alicia Ferguson. Elle se rappela soudainement qu'Aidan avait parlé des jumeaux lorsqu'il s'était rencontré. Elle sourit largement et dit

Si vous avez besoin d'aide, j'ai des mains citadines, mais je peux quand même être utile. Je serais ravie de rencontrer vos enfants...

Elle priait même pour les rencontrer, alors qu'elle n'était pas croyante. Elle avait envie de trouver des gens d'à peu près son âge, même s'il semblait qu'il soit tous plus âgé. Mais bon, c'était les enfants du maire, donc Ezra ne ferait pas tout un cirque, elle savait qu'il y avait un garçon et une fille. Mais bon, Alicia ne l'avait pas précisé ce qui l'arrangeait réellement. C'est à ce moment-là qu'elle se rendait compte à quel point elle était vicieuse parfois. Elle savait qu'il le saurait donc ce n'était pas non plus peine d'espérer que se soit un secret bien longtemps. Elle se rendait aussi compte que quelques parts, elle n'était pas sociable avec les gens plus âgés, plus mûre. Parce qu'elle n'avait réellement qu'une envie c'était retourné dans sa chambre pour écouter de la musique et ne pas devoir suivre une discussion sur le temps trop chaud, la mort d'un nourrisson et d'autre chose pas du tout intéressante. Ah ben voilà, maintenant ils faisaient de l'histoire de village perdu. Elle posa son coude sur le côté et légèrement tourné vers Elsie et Ezra, elle appuya sa joue dessus. La chaleur n'aidait pas réellement à son attention. Elle n'était réellement pas apte à suivre une conversation ennuyeuse. C'est lorsqu'elle sentit son coude glissait sur le bord qu'elle se redressa assez vivement. Espérant que l'on ne l'ai pas vu. La chaleur avait un effet soporifique comme la conversation d'ailleurs. Elle rougit légèrement, enfin, elle sentit que ses joues chauffait, même si la chaleur pouvait aussi l'expliquer. Elle rencontra le regard furieux d'Elsie. Zut, elle l'avait vu. Elle réfléchissait à cent à l'heure pour trouver une question ou une remarque à faire pour participer à la conversation. S'endormir à côté du maire, non mais elle était dingue.

Voulez-vous quelques choses à manger ? Ou un autre verre d'eau ?

Elle avait un large sourire, non elle n'avait pas mieux en réserve, son cerveau était toujours en mode, endormis. Et puis si elle se retrouvait dos à ces invités, elle pourrait bailler. Bâillement qu'elle retient depuis qu'elle était descendue de sa chambre quelques minutes plus tôt.

**Invité** Invité

Les Ferguson désirait juste un verre d’eau, aucune extravagance dans leurs choix: ils étaient vraiment irréprochables. Elsie tentait de comprendre au mieux percer les secrets de ces deux personnages bien trop clean. William répondit aux interrogations de Ezra. Apparemment, cette chaleur était habituelle mais c’était la premier fois qu’elle était si importante, si intense. Des gens perdaient la vie. Une petite fille? Les parents ne devaient pas forcément bien s’en occuper pour oublier d’hydrater leur enfant, les pauvres devaient être en situation de deuil. Le Maire avançait cela avec un certain recul malgré un regard qui traduisait une gêne. Puis, il se rattrapa assez vite en évoquant l’enterrement de la gamine. Ce phénomène était-il vraiment si coutumier? Oui mais les pertes aussi assurément. Le constat était dur et lourd! Or, la donne ne pourrait assurément pas changer. Le climat ne le permettait pas. Elsie jugeait le Maire plutôt faux dans sa démarche de « monsieur parfait », sa femme réussissait mieux les tests. Madame Ferguson invita même Kaylee dans sa ferme. Le couple avec des enfants de l’âge de la benjamine des Johansson. Poliment, la blonde accepta en proposant même son aide. Elsie fut assez fière d’elle sur le moment, elle ne la pensait pas capable de civilité. Ezra, qui avait servi leurs invités, cita la ville de Camdenton d'où sa famille était originaire et réclama plus de précisions sur la ferme des Ferguson. En tout cas, William était revenu sur la question d’Elsie. Cette dernière fut attentive à chaque détail. Le village ne semblait pas aussi populaire qu’il le Maire pouvait le décrire. Certes, il avait bien prospéré mais il n’avait pas beaucoup d’habitants. Ezra évoqua la perte de leur église. Il ne pouvait s’en empêcher: ce sujet était inévitable. Soudain, Elsie capta le comportement inapproprié de sa sœur. Elle la fixa d’un air furieux.

- Tu t’es servie Kaylee? N’oublis pas que boire est important! Elle tenta de rattraper les dires inutiles de la jeune fille qui tentait de récupérer un semblant de sérieux mais en vain. Elsie n’aimait pas qu’on manque de respect aux autres. La lycéenne avait failli s’endormir devant le Maire et sa femme. La chaleur ne serait pas une excuse. Elle pouvait retourner en haut à cette allure. Sans plus attendre, Elsie servit sa frangine en soda. Voilà! Par la même occasion, elle prit un verre d'eau. Elle assura que le couple n'avait besoin de rien. Leurs verres n'étaient pas finis. Avoir faim? Dans ces conditions de canicule, manger n'était pas la priorité. Enfin... la chaleur ne donnait pas envie. L'indispensable restait de s'hydrater un maximum et Elsie allait s'assurer que ses frangins fassent bien attention à leur santé.

William avait acquiescé au sujet de l’incendie de l’église. Un simple mouvement de tête pour signifier que c’était exact et qu’il était dans le vrai, mais sans plus rajouter un mot à ce sujet. Il était toujours compliqué pour eux de songer et discuter de cet évènement sans penser à certains aspects beaucoup moins plaisant et aux répercutions à longs termes dont ils faisaient tout spécialement les frais en ce moment. On pouvait d’ailleurs dire que les Johansson avaient drôlement bien choisis leur moment pour débarquer ici… Au fond, William leur aurait bien signifié qu’il valait mieux pour eux ne même pas défaire leurs cartons et reprendre le large au plus vite, mais au lieu de ça ils devaient sourire, leur souhaiter la bienvenue et se montrer accueillants. Il ne pouvait pas sauver tout le monde après tout, même s’il aurait aimé.

Il préféra donc laisser ses pensées dériver vers le Sud et Camdenton. Être originaire du Missouri serait un plus pour eux vis-à-vis de leur intégration au sein du village. Alicia et lui s’en fichaient bien sûr, mais certains (petits) esprits du Grayson étaient bien plus étriqués que le leurs et débectaient les étrangers. Et il fallait savoir qu’ici, on était un étranger à partir du moment où l’on vivait plus loin que Trimble… Mais il y avait tout de même des degrés. En tant que Canadien par exemple, David n’avait jamais réussi à s’intégrer nulle part ailleurs que chez eux à la ferme. Être natif d’un même état leur faciliterait donc un peu la vie. Du moins le leur souhaitait-il. Cela aussi, il préféra le taire. Les trois Johansson s’en apercevraient assez vite eux-mêmes.

« Et bien du temps de mon grand-père c’était une ferme agricole uniquement, puis mon père l’a fait aménager dans les années 80, maintenant la moitié de ce qui rempli les assiettes à Grayson vient de chez nous » sourit-il « Du maïs et des céréales surtout »
« Personnellement je laisse la partie agricole aux garçons. Nous avons des vaches, des chevaux, des poules, des oies, quelques chèvres »
« Des cochons » rappela William.
« Comment pourrais-je oublier les cochons ? » sourit Alicia en levant les yeux au ciel « Oh et bien sûr il y a la serre et le potager. C’est David – notre employé de ferme – qui est le spécialiste »
« Beh tiens »
« Il est beaucoup plus patient que toi » soutint Alicia en lui lançant un regard malicieux.
« Bref » s’amusa le Maire « Comme vous vous en doutez il y a toujours de quoi faire. Ca nous arrive d’employer des saisonniers. Si l’un de vous est tenté d’ailleurs, par exemple toi Kaylee si tu veux profiter des vacances scolaires pour mettre un peu d’argent de côté, on paye à la journée et on offre le repas » précisa William à l’adolescente qui s’était proposée.
« Oh, d’ailleurs vous parliez du journal » reprit Alicia après l’intervention d’Elsie, avec un coup d’œil vers Ezra « Peut-être avez-vous lu l’article qui parle de la réouverture du parc et de la bibliothèque ? D’ici quelques jours un grand pique-nique est organisé pour l’occasion, tout le monde est le bienvenue, c’est justement le thème de la journée. Est-ce que les inscriptions sont toujours ouvertes ou est-ce qu’il est trop tard ? » s’enquit-elle au près de son mari.
« Non non, c’est toujours ouverts »
« Ca serait une excellente occasion de rencontrer vos nouveaux voisins, de vous présenter et de faire connaissance avec les enfants. Notre fille Casey tiendra un stand équitation » précisa-t-elle non sans une très légère pointe de fierté.

Ezra surveille ses sœurs du coin de l’œil mais n’intervient pas lorsqu’elles prennent la parole tour à tour. A dire vrai, il est content d’entendre Kaylee proposer de se salir les mains et de se rendre utile aux Ferguson et l’est plus encore lorsque le maire rebondi sur la proposition de lui offrir un petit job saisonnier. La savoir en train de tourner en rond dans le manoir (bien qu’il y ait des choses à faire ici aussi) ne l’enchante pas vraiment et il apprécie l’offre. Sans compter qu’en entendant cela, l’ancien futur pasteur pense également à lui et ses perspectives d’avenir plutôt minces vu le type de formation qu’il a suivi jusqu’alors.
A l’époque où il vivait à Camdenton, il s’est souvent rendu utile pour sa communauté en effectuant de menu travaux, à titre bénévole à chaque fois cependant, et n’a pas deux mains gauches, même s’il reste peu à l’aise. Il apprend vite et est capable de reproduire certains gestes après quelques essais, mais de là à prendre des initiatives ou à avoir de l’intuition pour gérer telle ou telle situation, il y a un monde. Mais pour sa part de toute façon, ce petit boulot de dépannage, il n’envisagera pas de le débuter avant que les premiers travaux soient effectués et que le manoir ait plus d’allure.

Alicia Ferguson enchaine en évoquant le pique-nique. Si Ezra ne se méprend pas, l’événement a même carrément lieu dès le lendemain puisqu’il est prévu le 10 août. Le seul garçon de la fratrie a prévu d’aller y faire un tour et Kaylee sera sans aucun doute emballée par l’idée de sortir du manoir. Pour ce qui est d’Elsie, Ezra ne préfère pas se prononcer, comme d’habitude. Sa jumelle est trop changeante et trop bonne actrice surtout. Il n’y a qu’à voir de quelle manière elle se compte depuis l’arrivée du couple. Elle qui déteste recevoir se comporte en bonne petite maitresse de maison depuis tout à l’heure… Elle est méconnaissable, mais il n’en est pas mécontent. Qui sait, peut-être qu’elle finira pas se plaire ici et qu’elle se prendra à son jeu de paraître au point de réellement s’ouvrir aux autres. Mais Ezra sait qu’il place un peu trop d’espoir là-dedans…

C’est une excellente idée, sourit Ezra, son verre d’eau encore plein à la main. Je compte venir y faire un tour mais j’ai beaucoup de choses à installer ici et aucun talent particulier alors…

Il laisse sa phrase en suspend, tout le monde a compris. Il porte son verre à ses lèvres et se tourne vers sa plus jeune sœurs qui prend la parole à sa suite avec son entrain naturel, puis son regard sombre se pose sur sa jumelle. Jusqu’où va-t-elle pousser le jeu ?

Kaylee fut contente et légèrement agacée en même temps. Elle avait proposé son aide, comme elle aurait proposé un verre d'eau. La ferme ce n'était pas réellement son truc, elle y avait mis les pieds de temps en temps, mais juste pour aller voir les animaux quand elle était petite et rien de plus. Mais elle sourit, si elle pouvait se faire un peu d'argent, elle le ferait et pour rencontrer les jumeaux, s'il fallait se salir les mains elle le ferait. Mais il faudrait qu'elle se coupe les ongles, ou qu'elle y fasse très attention. Parce qu'elle détestait se casser les ongles, ça faisait un mal de chien. Elle sourit largement en remerciant William de rebondir sur cette proposition. Elle n'avait pas tellement envie de travailler, surtout qu'elle n'était pas sûre de ne pas mourir sous la chaleur. Mais aller flâner là-bas ne lui ferait pas de mal. Et même si elle ne travaillait pas, Ezra en serait content, au moins un temp. Elle savait qu'il préférait la savoir dehors que dans sa chambre. Elle but le verre qu'Elsie lui avait apporté. Elle trouvait que cette discussion au final, ne menait absolument à rien. Elle avait envie d'aller se balader... Peut-être d'aller voir Aidan? Pourquoi pas. Elle n'avait pas envie de rester là un moment. Mais le problème était qu'elle ne voulait pas sortir, en disant qu'elle allait voir ce garçon. Parce qu'Ezra en avait un mauvais souvenir et puis, elle ne savait pas si le maire l'appréciait ou non et elle n'avait pas envie qu'on l'empêche de le voir à cause d'apriori d'une petite ville coincée. Elle se décida à rester là et s'ennuyer ferme.

Un pique-nique ? Vous avez besoin d'aide ? Je suis très bonne en sourire....

Elle sourit légèrement. Elle n'avait pas envie de s'étendre sur les sujets ennuyeux. Elle avait très envie d'aller à ce pique nique. Mais il fallait qu'elle trouve aussi une excuse de ne pas rester coller à son frère, qui a n'y pas manquer voudrait garder un oeil sur elle. Elle n'allait pas non plus l'éviter mais... Elle n'avait pas envie que les gens la voient comme la petite soeur du garçon super protecteur et de sa soeur légèrement décalé. Elle espérait que Aidan irait, au moins, elle ne serait pas toute seule.D'ailleurs, il fallait qu'elle pense à lui rendre visite pour savoir s'il allait mieux que la dernière fois, parce qu'elle se souvenait que trop bien de cet accident dans les escaliers. Elle se leva pour prendre une autre boisson plus sucrée et s'en servir. Elle jeta un regard au plafond comme pour regarder les escaliers de sa chambre et se rassit doucement. Elle sourit au Fergusson et elle ne savait pas quoi dire ou quoi faire de plus. Elle n'était pas très, comment dire... habituée aux habitudes mondaine, parce que c'était tout à fait ça, une discussion banale, pour une raison banale, avec des réserves et des sourires faux. Elle regarda Elsie, elle ne l'avait jamais vu tenir autant de temps avec quelqu'un d'étranger dans la même pièce. Mais elle ne connaissait pas réellement Elsie non plus, ce qui était dommage pour deux soeurs.

**Invité** Invité

Le Maire de Grayson évoqua sa ferme dans les moindres détails. Elle datait de plus de vingt ans. Cette fermette faisait tourner l’économie agroalimentaire du village. C’était tout bonnement incroyable, William Ferguson ne put s’empêcher de s’en vanter. Le brunet évoqua la production qui se constituer principalement de maïs et de céréales. Alicia enchaîna sur des choses peu intéressantes: les bêtes qu’ils possédaient. Que faisait-elle pour aider sérieusement? Les Ferguson marchait à l’unisson, quand l’un parlait l’autre répliquait aussitôt. C’était barbant! Will reprit même sa femme sur leurs possessions animales… « des cochons », ils étaient vraiment pathétiques dans leur rôle! Et la blonde qui surenchérissait: « Comment pourrais-je oublier les cochons ? », un vrai feuilleton de mauvais goût se déroulait devant les yeux des Johansson. « A gerber! », pensa Elsie. Ils évoquèrent David. Qui était-il? Comment avait-il pu se perdre dans la ferme des Ferguson? Ces derniers proposèrent un emploi saisonnier similaire à Kaylee. Cette proposition enchanta Elsie qui n’aurait plus sa sœur dans les pattes. Elle serait certainement plus intéressante: entre sœurs qui travailleraient, l’hypothèse se tournait du côté de Kaylee, elles se comprendraient assurément mieux. La jeune fille devait se bouger, faire des efforts, trouver un truc à faire pour l’été, même aider son frère Ezra. Elsie trouvait sa frangine légèrement fainéante. Alors ça allait changer! A l'instant, Alicia évoqua un pique-nique qui était organisé pour la réouverture du parc et de la bibliothèque.

- J’avais lu cela, pourquoi le parc et la bibliothèque ont fermé leurs portes? Pour le pique-nique, je me propose pour tenir un stand de boissons, il fait tellement chaud que c’est évidemment indispensable. Il reste de la place? Les inscriptions étaient toujours ouvertes mais la blondinette tentait une approche de la "fille super intéressée". Elsie s’empressait de jouer la femme stable bien qu’elle ne l’était pas. Vous avez raison. Nous avons hâte de rencontrer les habitants de ce charmant village. Elle espéra ne pas paraître trop fausse, le sourire lui manquait. Si elle pouvait s’éclipser… elle donnerait tout pour. La belle en avait trop fait selon elle!

Les trois semblaient tout à fait emballés par l’idée que venait de lancer Alicia et les deux demoiselles s’empressaient déjà de proposer leur aide, voilà qui était un bon point pour elle vis-à-vis de leur intégration future au sein du village ! William en était même un petit peu étonné, agréablement bien sûr, mais étonné quand même. C’est que les derniers arrivants ne les avaient certes pas habitués à une ouverture telle que celle-là… William avait presque oublié que cela restait possible d’arriver à Grayson sans prendre en grippe les trois quart du village, ou vice versa…

Les Donnelly s’y étaient prit comme des pieds de toute manière, il fallait bien l’avouer. Les Johanson n’étaient présent que depuis 24 heures et semblaient déjà s’y prendre mieux qu’eux, ce qui n’était pas bien difficile au fond. D’un autre côté, leurs jeunes nouveaux voisins ne venaient manifestement pas pour enquêter sur la mort tragique et mystérieuse de leurs géniteurs, forcément, ça changeait la donne.

Ce qui lui fit d’ailleurs se demander où étaient passés les parents des trois blondinets qu’ils avaient devant eux. Ils n’avaient mentionnés personnes, et de toute manière il était un peu tôt pour ça. Kaylee lui semblait tout de même bien jeune pour être déjà séparée de ses géniteurs. S’il ne s’était agit que des deux aînés, assez âgés pour être parfaitement autonomes, il ne se serait pas posé la moindre question à leur sujet. La présence de l’adolescente dénotait pourtant d’une situation familiale particulière. Mais l’heure n’était pas aux questions indiscrètes, voir possiblement douloureuses ou taboues. Pas encore du moins. Mais les ragots allaient tellement vite au village qu’il ne doutait pas d’entendre parler de tout cela sans même le vouloir, d’ici quelques temps.

« Votre aide sera en effet la bienvenue, je ne manquerai pas de vous inscrire sur la liste des participants » reprit Alicia qui se posait manifestement moins de question que lui.

Il acquiesça d’un sourire en direction de Kaylee, avant de se tourner vers sa sœur aînée, elle aussi plutôt curieuse puisque c’était loin d’être la première question qu’elle posait depuis qu’ils étaient arrivés. Il n’avait guère envie d’évoquer les évènements relatifs à l’incendie. C’était se rappeler que son fils avait bien failli rôtir vivant, et cette menace poisseuse qui flottait dans l’air lourd de Grayson depuis. Pourtant les trois jeunes gens finiraient bien par apprendre tous les détails sordides de cette histoire qui n’était un secret pour personne et qui occupait encore bien des conversations, des semaines plus tard.

Incapable de se retenir, les deux Fergusons échangèrent un regard un peu plus terne que ceux qu’ils s’étaient adressés jusque là. Ce fut lui qui reprit la parole pour expliquer le plus succinctement possible ce qui s’était déroulé dans le parc cette nuit là.

« Un incendie criminel malheureusement. Nous ignorons encore l’identité du coupable. Sans doute une farce qui a dégénéré à cause de la chaleur, et qui a failli très mal se finir. Le parc en a été dévasté et une partie de notre bibliothèque à brûlé. Aucuned victimes heureusement ! Uniquement quelques brûlures » sourit-il en coin tout en levant une main, celle qu’il s’était le plus méchamment brulée ce jour-là « Depuis nous avons organisés plusieurs évènements et une vente aux enchères pour réunir les fonds nécessaire à sa reconstruction ! Le pique nique est donné en cette occasion »
« Et nous sommes bien content que vous vous joignez à nous » termina Alicia d’un sourire confiance.
« Bien ! » reprit Will d’un soupir, jugeant qu’ils avaient répondus à leur lot de questions embarrassantes pour la journée « Nous allons vous laisser, nous avons du travail qui nous attend »

Il se leva le premier, Alicia ensuite, avant de tendre une main en direction d’Ezra.

« Si vous avez la moindre question, le moindre souci, n’hésitez pas : passez-nous voir, nous sommes là pour ça. Encore bienvenue à Grayson. »

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