| | | 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] |  |
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Aidan S. Donnelly
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![04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) | Sujet: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] ![04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Mar 13 Sep 2011, 00:08 | |
| Aidan souffla la fumée de sa cigarette vers le ciel parsemé d’étoile au-dessus de sa tête. Son regard clair et morne finit par se tourner vers le fond du jardin de la propriété que ses frères et lui louait. Elle était amputée de quelques uns de ses occupants à présent qu’Allie et Isaac s’étaient mis en route pour Cleveland, mais l’arrivée de Julie compensait. Ou pas. Pas du tout en réalité…
Avec quelques réticences, s’attendant presque à voir une main décharnée sortir du monceau de terre sans pelouse, il fit porter son regard vers la lucarne de la chambre qu’il partageait avec sa petite amie depuis quelques temps. La lumière était encore allumée et le resterait jusqu’à ce qu’il monte l’éteindre. Julie n’aimait pas cet endroit et insistait pour qu’ils laissent une veilleuse au cas où. Au cas où quoi ? Ça il l’ignorait et la jeune femme aussi, elle trouvait juste ça plus prudent.
Il en pouvait pas la blâmer et ressentait lui-même quelque chose au fond des tripes quand il se trouvait à l’intérieur, n’était jamais tranquille et surtout, se sentait vidé. Curieuse sensation…
Cela dit, le petit blond ne se sentait pas mieux en venant s’isoler dans le fond du jardin, du côté de l’endroit où, quelques jours après leur arrivée, il avait enterré la hache qu’il avait utilisée pour menacer Allie.
Depuis qu’il l’avait fait, l’herbe n’avait plus poussé. Et la zone grandissait, Aidan en était certain. C’était comme si tout pourrissait… Isaac était passé par là et avait parié que c’était à cause de la sècheresse, tout bêtement. Aidan n’était pas de cet avis et Allie refusait de se pencher sur la question.
Une fois encore, le jeune homme s’attarda à fixer la zone terreuse à la bordure des arbres encerclant le village et délimitant leur jardin. Il porta sa cigarette à ses lèvres, notant une accélération de son rythme cardiaque. L’obscurité ambiante lui permettait à peine de distinguer la tâche mais il savait exactement où elle se trouvait.
Parfois, il avait l’impression qu’elle l’appelait.
Il voulait la déterrer pour la tenir dans sa main.
Juste quelques secondes.
Juste le temps de s’amuser un peu…
Une voix s’éleva soudain dans son dos et Aidan sursauta puis fit volt face pour se retrouver face à Samuel. Les yeux écarquillés, il l’observa longuement, avec l’impression de tout juste sortir d’un long sommeil. Avait-il eu une de ses absences ?
La douleur qu’il ressentit soudain aux doigts répondit à sa question. Sa cigarette s’était entièrement consumée dans sa main. Il ressentit la morsure de la brûlure et lâcha immédiatement le filtre, portant ses doigts à sa bouche en poussant un grognement agacé.
« Putain, Sam, tu m’as fais peur » réprimanda-t-il son frère, peinant encore à se sortir totalement de sa torpeur.
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Samuel T. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Ven 16 Sep 2011, 16:05 | |
| Il était encore épuisé, son corps mettait un peu de temps à se remettre de ces émotions. Mais son esprit fonctionnait à plein régime, tellement d'ailleurs, qu'il se sentait frustré de ne pouvoir faire tout ce qu'il voulait. Charlie venait souvent lui tenir compagnie, surtout les premiers jours où il devait rester alité. Les médecins l'avaient libéré sans trop tarder, pour ne pas dire qu'ils l'avaient presque foutu dehors, mais ça ne le dérangeait pas, puisqu'il avait en horreur les hôpitaux. La bouffe était dégueulasse de toutes façons, et même si celle d'Allie lui avait coûté cher la dernière fois, il la préférait tout de même. Sam avait pu en profiter pour se faire dorloter en plus, aussi bien par sa petite-amie, que par Aidan. Il s'était beaucoup amusé à le faire tourner en bourrique et à faire le difficile pour l'obliger à courir à droite et à gauche afin de servir le grand malade. Ce qui l'avait beaucoup moins amusé par contre, avait été le coup de fil de son patron, le propriétaire du drugstore, qui l'informait qu'il était viré. Il avait réussi à rattraper le coup, évidemment, mais lorsque Cal' lui avait dit que c'était à cause d'Aidan... Là, le barman avait été beaucoup moins conciliant avec son jeune frère. Leurs relations étaient déjà tendues depuis quelques jours, car le cadet de la famille avait osé voler une photo chez Charlie pour illustrer son foutu journal. Il ne comprenait pas pourquoi d'ailleurs, son jeune frère prenait part à ce genre de choses, mais soit, il fallait bien s'occuper ici. Charlie avait été furieuse cela dit, et lui-même avait passé un sale quart d'heure. Encore un peu en colère, la brune ne s'était même pas pointée aujourd'hui, et en fait, il se rendait compte d'à quel point elle lui manquait à présent...
Aidan déconnait sérieusement, et Sam se demandait ce qui pouvait bien se passer dans ce petit crâne blond pour qu'il enchaîne ainsi les emmerdes. C'était déjà assez de devoir gérer ses terreurs nocturnes, si maintenant il se mettait à faire n'importe quoi tout le temps, ils allaient tous très vite se lasser. Il avait été son meilleur allié depuis toujours parmi la fratrie, mais aujourd'hui, il avait réussi à se le mettre à dos. Sam n'était pas quelqu'un de foncièrement rancunier, mais il aimait les excuses. Il était prêt à passer l'éponge, au bout d'un certain temps, mais il lui fallait de la sincérité et des promesses. Tout ce que Aidan n'avait pas encore fait jusque là...
Il avait repéré le bout incandescent d'une cigarette dans le fond du jardin, et avait deviné qu'il s'agissait du coupable. Sam sortit à son tour, s'avançant doucement, les mains dans les poches de son jeans. L'autre n'avait pas dû l'entendre, car la première chose qui passa ses lèvres fut un reproche. Le jeune homme s'arrêta devant lui, à un mètre d'écart. Ils se voyaient suffisamment malgré la pénombre.
« Bien fait pour toi. » répondit-il, sans une once d'humour ou de sourire. Le silence s'installa, et Sam le prolongea volontairement, plantant ses yeux bleus sur son frère qui devait probablement commencer à se sentir mal à l'aise. « T'as vraiment rien à me dire ? » demanda-t-il froidement.
Oh il lui en voulait toujours, mais ça ne l'empêchait pas de pouvoir en discuter. Si Aidan l'avait évité depuis cet incident, il n'y échapperait plus cette fois-ci. Il lui devait une explication, et une bonne... |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Ven 16 Sep 2011, 17:52 | |
| Les remarques de Samuel firent reprendre tout à fait pieds à Aidan dont le regard clair se durcit indéniablement. Ses mâchoires se crispèrent malgré lui, de même ses poings se fermèrent avec rancœur au bout de ses bras ballants. Sa brûlure était en réalité le seul élément qui détournait assez sa colère pour lui permettre de ne pas se jeter sur son frère.
Il savait très bien ce que son ainé réclamait. Des excuses. Encore et toujours des putains d’excuses. Il passait son temps à se plier en dix-huit pour rentrer à nouveau dans les grâces des uns et des autres. Ils ne cherchaient jamais à comprendre le pourquoi du comment il en était arrivé à faire ce qu’il faisait, ils préféraient attendre ses excuses… Et elles avaient plutôt intérêt à être sincères !
Mais attention, aucun d’eux ne voulait entendre de justification ! Comme le lui avait dit William le matin même, il fallait qu’il assume et arrête de s’imposer.
Samuel tombait mal. En d’autres temps, peut-être qu’il aurait été lui-même présenter ses excuses (il l’avait déjà fait après l’incident avec Calvin, mais ça n’était vraisemblablement pas assez). Et même les actions qu’il entreprenait pour se faire pardonner ne suffisaient plus.
Julie avait tenté de le calmer en lui disant que c’était peut-être parce qu’il avait un peu trop accumulé les bourdes et qu’il leur faudrait un peu de temps. Mais Aidan n’en avait franchement rien à foutre que ses frères et le reste des habitants aient besoin de temps.
On ne lui demandait pas de quoi il avait besoin lui.
« Si c’est des excuses que t’attends, Sam, va prendre un ticket » répliqua-t-il sèchement
Le jeune homme savait qu’il n’arrangeait pas son cas et qu’après ça, d’autres excuses seraient nécessaires pour arranger leur relation. Sauf qu’il commençait à ne plus vraiment trouver d’intérêt à entretenir de bons rapports avec ses frères…
A quoi bon ?
Dès qu’ils auraient quittés Grayson, Aahron retrouverait sa vie avec Petey, Isaac aurait Allie et Samuel s’éloignait de plus en plus et devenait moins patient avec lui de jour en jour. Il était en train de tous les lasser depuis un moment, il s’en rendait bien compte.
Oh bien entendu, il y avait les beaux discours d’Isaac qui voulait le faire habiter avec lui… Foutaises. Quand les filles seraient nées, il ne lui accorderait plus al moindre attention.
Aidan finirait certainement en pension chez son oncle. Ou alors il partirait de lui-même, lassé de se sentir de trop.
Peut-être que Julie le suivrait mais il n’en avait pas envie.
« Et puis à quoi bon m’excuser si c’est pour entendre que vous les acceptez pas, tu peux m’dire, hm ? » railla encore le petit blond « J’ai demandé à Charlie de me pardonner, c’était comme pisser dans un violon ! J’ai tenté avec le maire, il m’a claqué la porte au nez en me disant d’assumer alors que j’lui ai même rien fait à lui ! Puis Casey c’est pareil, elle veut plus m’voir ! Alors je vais pas me reprendre un vent et me mettre à ramper devant toi pour que tu me snob, j’ai ma fierté moi aussi, putain »
Il fit mine de s’éloigner avant de revenir vers son frère, les traits déformés par la colère qu’il tentait de refouler depuis des jours.
« Tu sais quoi ? J’en ai même rien à foutre que tu m’pardonnes ou pas, qu’tu m’parles ou pas ! Fais ta vie et sors de la mienne ! Pour c’que ça m’changera »
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Samuel T. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Lun 26 Sep 2011, 22:07 | |
| Que disait-on déjà ? Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ? Dans la famille Donnelly, ce principe, pourtant empreint de diplomatie, n'existait pas, et Aidan le prouvait à l'instant même. Samuel le regarda fixement s'éloigner, puis revenir pour proférer d'autres paroles inutiles. Il soupira finalement en levant les yeux au ciel, franchissant les quelques pas qui les séparaient désormais.
« T'en as pas marre de faire toujours dans le drama ? Merde Aidan, tu t'entends parler ? C'est moi, Sam', ton frère, celui qui se coupe en quatre en général pour t'éviter tous un tas de conneries. Et regarde c'que tu fais quand j'suis cloué au lit... »
Il aurait vraiment voulu y aller avec la mine boudeuse, les poings serrés et laisser son cadet se démerder pour se faire pardonner. Mais encore une fois, c'était à lui d'arranger les choses. Aidan ne le savait peut-être pas, mais depuis qu'ils étaient tous les quatre ici, il avait dû plaider en sa faveur bon nombre de fois auprès des deux plus vieux. Il avait esquivé les conversations relatifs au sommeil troublé du blond, il avait pris sa défense quand les deux autres s'étaient braqués. Il l'avait même soutenu auprès de Charlie, qui avait même fini par se retourner contre lui. Bien sûr, il n'appréciait pas du tout ce qu'Aidan avait fait à sa petite-amie, mais il avait tenté de calmer la colère de la brune, car les conflits internes ne les mèneraient nul part.
« Ouais j'veux des excuses, bien sûr que j'veux des excuses. Mais j'veux surtout que tu t'reprennes putain, parce que tu déconnes sérieux là, mec. Et si tu veux en parler, de ce qui se passe dans ta p'tite tête pour que tu merdes comme ça, tu sais que ma porte est toujours ouverte. Tu t'éloignes de plus en plus, Aidan, tu te braques, tu fais amis-amis avec tes nouveaux potes à la ferme... et quand t'es là avec nous, soit tu parles pas, soit tu parles mal. C'est pas nous tes ennemis, oublie pas ça. »
Depuis le diagnostic de médecin sur ses terreurs nocturnes, Aidan semblait aller mieux. Mais le barman n'était pas dupe, il l'avait laissé user de sa petite supercherie car il pensait qu'il avait besoin que Aahron et Isaac le lâchent un peu. Visiblement, il s'était trompé, puisque tout avait empiré. Aussi, lui-même avait voulu croire que son jeune frère allait mieux, même si c'était un mensonge. Ne plus avoir à se soucier sans arrêt de lui, c'était plus de liberté. Sam avait pu se focaliser sur autre chose, notamment sa relation avec Charlie et son nouveau job. Qu'il aimait bien au passage. C'était bien la raison pour laquelle il avait été si furieux d'échapper de justesse au licenciement.
« Alors ? Tu veux la jouer comment maintenant ? Tu vas continuer à te mettre ta propre famille à dos, ou tu vas commencer à réfléchir un p'tit peu avant de faire le con ? »
Le vocabulaire était gratuitement agressif, c'était un peu sa façon à lui de se soulager des excuses qu'il n'aurait pas. Non pas qu'il en ait désespérément besoin, en fait il s'en foutait pas mal. Ce qu'il désirait surtout, c'était que tout revienne à l'ordre normal des choses, à commencer par tout ce qu'il reprochait à son frère. Aidan devait comprendre qu'il se dirigeait vers la mauvaise voie, et qu'il devait rebrousser très vite chemin avant de passer à l'irrémédiable.
« J'serais toujours derrière toi, même si je t'en veux encore et que tu m'envoies chier. Mais pitié Aidan, arrête de faire les mauvais choix... » |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Mar 27 Sep 2011, 22:19 | |
| « Merde Aidan, tu t'entends parler ? C'est moi, Sam', ton frère, celui qui se coupe en quatre en général pour t'éviter tous un tas de conneries. Et regarde c'que tu fais quand j'suis cloué au lit... »
A quoi était censé servir cette réplique ? Le culpabiliser évidemment, mais ça ne prendrait pas. Aidan savait que Samuel en avait bavé récemment mais il estimait avoir été plutôt efficace dans le rôle du petit frère attentif au besoin du grand malade. Il avait apporté à mangé, tenu compagnie, fait les corvées à sa place… Non, il avait assuré et l’attaquer là-dessus était juste méchant.
La cuite qu’il avait prise n’avait rien à voir avec tout ça et il n’avait pas volontairement mis en danger le poste de son frère au bar. Il regrettait son geste mais n’était pas près à se rouler par terre pour implorer et obtenir l’absolution pour ses péchés.
Sam lui avait mis sa première bière entre les mains après tout et il avait déjà fait bien pire que ça. Il était temps de remettre les choses à leur place, bien au chaud dans leur contexte…
Mais Sammy ne lui laissa pas l’occasion de se défendre à ce stade de leur échange et il enchaina rapidement. Le temps des reproches était loin d’être terminé mais au moins, son ainé avec l’amabilité d’être précis et de lui donner des pistes sérieuses à utiliser s’il voulait arranger les choses.
Aahron, lui, se contentait de le mépriser et de lui faire comprendre que c’était sa personne toute entière qui le dérangeait. Isaac ne disait pas grand-chose mais n’en pensait pas moins et était parti à l’heure actuelle. Tout comme Allie avec qui il n’arrivait plus à communiquer.
Alors c’était ça qui lui posait problème… qu’il sympathise avec l’ennemi et qu’il s’éloigne de sa famille. C’était une mauvaise blague ou il était sérieux ? Est-ce que Samuel pensait réellement qu’il cherchait à se les mettre à dos et préférait se rallier à leurs nouveaux voisins ? Ceux-là même qui l’avait envoyé mourir dans la matinée et lui collait une sale réputation…
Dans quel monde vivait-il nom de Dieu ?
« Putain mec, dans quel monde tu vis ? » lui demanda d’ailleurs Aidan qui n’arrivait pas vraiment à décolérer et se sentait une fois encore accusé de tous les maux du monde « J’me fais JETER par ma propre famille ! C’est vous qui vous refilez la balle du bout des doigts depuis des mois et me faites sentir comme le dernier des merdeux ! C’est VOUS qui me tenez bien à l’écart et vous plaignez quand j’essaie d’attirer votre attention comme je peux » tiqua le jeune homme
Ça n’était pas tout à fait exact et il n’avait pas vraiment bu l’autre soir pour attirer l’attention de qui que ce soit ! …Bon, peut-être que si. Peut-être qu’il s’était laissé convaincre par Julie de boire en espérant qu’un de ses frères lui tombe dessus et tente de comprendre pourquoi il voulait se déchirer la tête de cette manière une fois encore.
Mais ça n’avait pas été le cas. Il n’avait croisé personne et avait fini par aller chercher la merde un peu plus loin…
Chassant toutes ces pensées, il enchaina, ne laissant pas à son frère l’occasion de sortir ce qu’il avait sur le cœur.
« Et j’me fais aussi jeter par mes grands copains de la ferme ! Puis d’ailleurs, si t’étais un peu moins occupé à baiser Charlie et m’éviter, pt’être que tu te serais rendu compte que j’y avais plus mis les pieds depuis des jours parce qu’ils me détestent tous ! Il pense que c’est moi qui suis derrière le journal et tous les trucs qu’il contient ! Aahron aussi pense que c’est moi, il me l’a jeté à la figure en me disant que j’étais vraiment très malin et que Dakota serait ravie de mon bon travail de discrétion » ironisa-t-il entre ses mâchoires crispées « Tu sais où tu peux te la carrer ta fausse sympathie, Sammy ? Arrête de faire comme si tu t’intéressais à ma vie ou mes choix, t’es jamais à la maison, t’es jamais derrière moi et tu sais quoi ? C’est très bien comme ça ! »
Dernière édition par Aidan S. Donnelly le Sam 17 Déc 2011, 12:22, édité 1 fois |
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Mar 27 Sep 2011, 22:54 | |
| Sam serra les dents. Son rythme cardiaque avait considérablement augmenté, son coeur se soulevait frénétiquement dans sa poitrine. Pourtant, malgré la fureur qui l'animait, il ne céda pas à la colère. Cela ne ferait qu'empirer encore les choses. Aidan, lui, avait besoin d'évacuer, apparemment du moins. Il n'avait jamais remarqué à quel point ça le bouffait de l'intérieur, ce quelque chose qu'il ne voulait pas révéler. Oui bien sûr qu'il voulait leur attention, sauf qu'à chaque fois qu'il l'avait, il l'usait à mauvais escient. C'était un peu comme prendre sa pause clope et voir le panneau 'interdit de fumer', ou encore gagner au loto et crever le lendemain. C'était comme tous ces instants ratés qui au final étaient gonflés d'ironie. Ces moments là, il les connaissait bien... mais comment faire comprendre à son petit frère qu'il tanguait dangereusement au dessus du fossé du 'trop tard'.
Le jeune homme recula de quelques pas, s'adossa à l'arbre le plus proche, un genou replié et les bras croisés contre sa poitrine. Sa tête bascula de haut en bas plusieurs fois, sorte d'acquiescement silencieux sans pour autant savoir à quoi il s'accordait effectivement.
« D'accord... » dit-il en marquant une pause. « D'accord, vas-y, tu veux mon attention, tu l'as. Promis, j'te ferais pas payer mes honoraires. » ne put-il pourtant s'empêcher de rajouter, cynique. « Nan mais sans déconner, on te "jette" maintenant ? T'as vraiment l'esprit tordu, putain. C'est toi qui voulait qu'on te foute la paix, j'te signale. Pis tu veux prendre part à quoi au juste ? Les p'tits plans que font Aahron et Isaac ? Fin stratèges ceux-là, ils ont même réussi à se faire choper en sortant du garage de Redd, c'était pourtant pas compliqué, y avait rien à voler à part des informations, et aux dernières nouvelles, ça pèse pas lourd... J'vais t'dire, ils savent pas plus ce qu'ils font que nous. Pis ouais j'suis jamais là, et alors, qu'est-ce que ça peut vous foutre. Moi j'suis pas venu pour jouer à Columbo à la base, même si j'commence à me sentir concerné avec ce qui m'est arrivé... D'ailleurs regarde où ça me mène de prendre part à ça, j'pisse le sang dans la cuisine et j'finis en observation à l'hosto, génial comme programme ! »
Il soupira, baissant d'un ton par la même occasion. Sa tête rebascula, mais de droite à gauche cette fois, soulignant sa consternation. Ses yeux s'étaient rivés ailleurs l'espace de quelques secondes, sur des questions qu'il avait lui-même écarté de ses pensées afin de ne pas attraper d'autres migraines. Les réponses viendraient en temps voulu, elles venaient toujours lorsqu'on pensait à abandonner. Mais ça n'empêchait pas que ça le travaillait lui aussi des fois, surtout depuis son passage sous les stéthoscopes.
Sam reposa finalement ses yeux sur son frère, espérant avoir fait un peu retomber la pression. Il adorait se battre et provoquer gratuitement, mais ce n'était pas le moment pour cela. Leur problème était sérieux cette fois, bien plus qu'il ne l'avait imaginé au départ, et il s'en voudrait vraiment de n'avoir rien fait pour diriger les choses vers le bon sens.
« Qu'est-ce qui se passe avec toi à la fin alors ? » demanda-t-il doucement, sur ce ton de la confidence qu'ils utilisaient parfois lorsqu'ils se retrouvaient avec deux bières dans un endroit confortable. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Mer 28 Sep 2011, 16:12 | |
| Aidan afficha une moue butée, se sentant lamentable pour la énième fois de la journée. Il enchainait les erreurs sans rien pouvoir faire d’autre que se regarder foirer… Sa place de spectateur commençait cela dit à devenir plutôt chaude et confortable. Il avait l’impression d’assister à un film et ce recule sur l’action lui donnait l’impression que rien de tout ça n’était réel et qu’il n’était responsable de rien. C’était sans doute stupide mais c’était comme ça qu’il vivait cette suite chaotique d’événements, accompagnée de sa petite pluie de reproches bien sentis.
Le discours de Samuel lui avait permis de dédramatiser un peu et à présent, il se sentait plus blasé que vraiment énervé. Toujours incompris, mais l’envie de cogner pour se faire entendre semblait s’être envolée comme par magie.
Il voyait bien que son frère prenait sur lui pour rester calme et ne pas envenimer une situation déjà précaire qui pouvait déraper à tout moment. Ils n’en étaient pas à leur première bagarre et, si parfois elles leur faisaient du bien, quelque chose disait à Aidan que cette fois, elle aurait un arrière goût bien amer… Mieux valait éviter d’en arriver là.
Ils en avaient tous les deux conscience et, voyant son frère se montrer réglo sur ce coup, le petit blond décida de mettre un peu d’eau dans son whisky sec.
Aidan détourna le regard en même temps que le faisait son frère, ses mains à présent sur ses hanches plus affinées qu’il y a quelques mois. Il garda la tête basse lorsque son frère reprit enfin la parole d’une voix calme où pointait un peu de découragement.
« Rien » répondit-il simplement, avant qu’un silence s’impose entre eux deux
Le petit blond releva les yeux pour les plonger dans ceux de son frère. Ce qu’il y vit l’atteignit un peu et son cœur se pinça douloureusement dans sa poitrine.
Aidan poussa un lourd soupir, secouant la tête avec dépit avant de frotter son sourcil droit du revers de son pouce en réfléchissant à une nouvelle approche.
« Ecoute, Sam… J’en sais rien, ok ? C’est juste…pesant d’être ici. On piétine, on s’enfonce et j’arrive plus à refaire surface. J’suis crevé, Julie est fatigante aussi quand elle s’y met et j’arrive pas à avoir deux minutes pour me poser et réfléchir aux fameux bons choix dont tu parles »
Son regard azuré se tourna alors vers la maison qu’ils louaient, mais pas parce que Julie s’y trouvait et que c’était à elle qu’il pensait. Non, c’était à la maison en elle-même qu’il adressait ce regard mêlant méfiance et ressentiment…
Il préféra le détourner pour se concentrer de nouveau sur Samuel.
« J’sais bien qu’c’est facile pour personne et qu’t’as eu ton lot de malchance depuis qu’on est arrivé. J’ai eu les foies quand…enfin quand t’as pissé le sang et fini en observation, tout ça » marmonna-t-il avant de laisser passer un petit silence pour chercher la suite de ses mots « Mais t’as Charlie toi si jamais tu veux te détendre ou causer. J’sais qu’tu vas dire que j’ai Julie mais c’est pas pareil. J’peux parler de rien avec elle, si j’aborde un sujet un peu sombre, elle le change, fait l’idiote et se met des œillères. J’peux pas parler avec vous non plus, contrairement à ce que vous dîtes tous » reprit Aidan en donnant plus de poids à son regard « Allie et Isaac sont toujours fourrés ensemble et me tolèrent qu’à petite dose, Aahron… tu sais comment est Aahron et toi tu as Charlie comme j’le disais et t’es pas souvent là. J’sais pas… vers qui me tourner pour avoir un conseil. Alors j’en prends auprès de personne et comme j’peux pas me concentrer pour réfléchir, ça donne ce que ça donne, c’est tout. Je sais bien qu'il serait temps que je m'assume et qu'on va pas toujours me dire quoi dire, quoi faire et me tenir la main. je sais bien qu'à mon âge je devrai savoir ce qui est bien et mal et assumer mais... J'ai jamais fait ça, ok ? C'est maman qui me préparais mon petit dej y a quelques mois encore. C'est elle qui me donnait son avis sur les fringues que j'achetais, qui me rappelais mes rendez-vous. C'est même elle qui les prenait pour moi. J'ai jamais eu à me débrouiller et si jusque là j'avais fais des choix pas trop nazes, c'est parce qu'ils étaient pas de moi »
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Samuel T. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Sam 22 Oct 2011, 16:09 | |
| N'était-ce donc que cela qui déstabilisait tant son petit frère ? Aucun d'eux n'était certes très enclin à donner dans les discussions de cœur à cœur, mais Sam pensait sincèrement au fond de lui que si Aidan le lui avait expressément demandé, il lui aurait accordé deux minutes afin que le blond exprime ses inquiétudes. Mais peut-être aussi qu'il avait raison, et que aucun d'eux ne faisait plus vraiment attention à ce que les autres vivaient. Ils s'étaient tous un peu renfermés encore plus sur eux-mêmes depuis qu'ils étaient arrivés. Entre les disputes collectives, et les réunions stratégiques, difficile de trouver une place pour parler simplement de ses états d'âmes. Et puis c'était aussi une façon de se protéger soi-même, en tout cas pour lui, car ne pas parler de ce qui l'inquiétait, c'était un peu comme les renier, prétendre qu'elles n'existaient pas. Malheureusement, Aidan semblait avoir un peu plus de mal avec ce mécanisme de déni.
Samuel soupira à la fin du discours de son frère. Non pas pour souligner sa consternation, car même s'il trouvait effectivement que les problèmes d'Aidan étaient bien mineurs et qu'il était vraiment temps pour lui de grandir un peu, il comprenait aussi très bien que ce n'était pas aussi facile pour tout le temps. Comme l'avait rappelé son cadet, c'était Margaret qui s'occupait intégralement de lui, et elle n'y allait pas de main morte, puisqu'elle ne lui avait laissé quasi aucune forme d'indépendance afin qu'il s'assume enfin tout seul. Elle n'avait pas non plus prévu de disparaître du jour au lendemain, et Aidan étant son petit dernier, elle avait sûrement cru ainsi le garder le plus longtemps possible auprès d'elle. Et ce n'était bien évidemment pas lui qui allait s'en plaindre visiblement...
Personne, et surtout pas lui, n'avait pensé à ce changement radical qu'il devait subir au quotidien. Même à son âge, Sam se débrouillait déjà tout seul. Être couvé par sa mère n'avait jamais été son activité favorite, il avait préféré traîner dehors avec ses amis. Isaac et Aahron ne devaient même plus se souvenir de cette époque, ils étaient déjà bien trop adultes à son goût. Tout ça pour dire, que même s'il pouvait imaginer comment se sentait Aidan, il ne le comprenait pas pour autant, et surtout ne l'approuvait pas vraiment. Mais il n'était pas Aidan, et devait laisser son frère ressentir ses propres épreuves. Cela dit, il pouvait toujours lui promettre d'essayer de remplir un peu le vide qu'avait laissé Margaret.
« Faut que t'ai un peu plus confiance en toi alors, parce que même si c'est pas comme ça que tu veux que ça se passe, tu vas devoir les faire tout seul tes choix... Je sais que ça craint, parce que si tu fais le mauvais, tu dois aussi en assumer les conséquences, mais c'est ça être adulte en même temps. Et personne n'y échappe, crois-moi. »
Il fit trois pas en direction de la maison, mais sans avoir l'intention de partir. Il s'alluma d'ailleurs à son tour une cigarette, même si sa gorge avait encore tendance à le gratter lorsqu'il aspirait la fumée. Il ne savait pas vraiment si c'était réel ou si c'était son imagination qui lui jouait des tours, mais la sensation était très désagréable. Tellement qu'il passa deux doigts le long de sa trachée sans même s'en rendre compte, avant de reprendre.
« Si vraiment t'as temps de mal que ça après, j'peux... J'sais pas, prendre un moment tu sais. Tu peux venir me voir et me dire qu'il faut qu'on parle, et j'saurais ce que ça veut dire. »
C'était une promesse maladroite, mais sincère. Peut-être même qu'il se sentait un peu coupable au final de ne pas avoir été assez présent, aussi bien à Grayson qu'à la maison. C'était le fardeau de l'aîné, en tout cas si on ne comptait qu'eux deux. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Lun 24 Oct 2011, 17:30 | |
| Un peu de confiance en lui-même ? C’était presque un euphémisme… Et pourtant, à première vue, quelqu’un qui ne les connaitrait pas pourrait le juger comme le plus audacieux des quatre frères, celui à qui tout réussissait et qui nourrissait les projets les plus ambitieux. Aidan osait monter sur scène, prendre la parole devant un auditoire, draguer des filles sans vergognes etc. Mais ce que peu de personnes savaient, c’était pour faire toutes ces choses, il jouait un rôle. Et la plupart du temps d’ailleurs, c’était un de ses propres frangins qu’il tentait de plagier. La belle assurance de Samuel avec les filles, l’aplomb d’Aahron quand il s’agissait de tenir tête à plus grand et costaud que lui ou l’orgueil d’un Isaac quand il s’agissait d’étaler plus ou moins sa science en rabaissant les autres au passage.
Parfois encore, il paraissait plein d’une confiance absolue et communicative simplement parce qu’il ne réfléchissait pas avant d’agir et se lançait tête baissée dans ce qu’il entreprenait.
Mais Aidan n’avait jamais eu la moindre confiance en lui.
Si on l’avait écouté, il aurait pu parler des heures de sa petite taille handicapante pour lui, de son allure trop frêle, de ses cheveux détestables, de sa propre personnalité qu’il détestait. Il n’avait jamais eu d’amis parce que beaucoup le trouvait prétentieux. Le jeune homme était prétentieux parce qu’il n’avait pas confiance en lui et ressentait le besoin de toujours impressionner son auditoire pour le convaincre de sa valeur. Se faire rabrouer sans cesse faisait encore diminuer le peu d’estime de lui-même qu’il avait et le rendait plus ingérable et méprisable encore…
C’était un cercle vicieux dans lequel il s’engluait de plus en plus chaque année.
Le blondinet écouta le discours de son ainé d’un air boudeur, les épaules légèrement voutées par la lassitude qui le gagnait. Samuel lui assurait une fois encore qu’il pouvait venir lui parler et pourtant, Aidan le sentait encore s’éloigner. Non, il le voyait même carrément s’éloigner physiquement… C’aurait pu être comique si ça n’avait pas été aussi vexant.
« Ouais » se contenta-t-il de répliquer, incapable de ne pas faire passer un peu de rancœur dans sa réponse
Il détourna le regard quelques instants, plus pour éviter que son frère capte l’éclat soudain brillant de ses yeux clairs que parce qu’il n’arrivait pas à l’affronter. Finalement, il renifla discrètement et enchaina, observant encore les arbres bordant le fond de la propriété.
« Bon… T’as encore des choses à dire ? Parce que Julie va m’attendre alors… Enfin tu connais ça, j’suis sûr que tu dois r’trouver Charlie ce soir » ajouta-t-il en essayant laborieusement de faire passer un sourire un peu moqueur dans son ton « Tu vas rester chez elle même si Isaac et Allie sont partis ou bien tu vas revenir un peu à la maison ? » |
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Samuel T. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Sam 19 Nov 2011, 20:35 | |
| Il y a quelques mois, ce genre de conversation aurait sonné le glas de leur virilité. Ce sentimentalisme, même sincère, ne faisait pas partie de leurs habitudes. Il y a quelques mois, si l’un d’eux avait sorti une phrase de ce genre, l’autre se serait moqué de lui et le premier aurait suivi. Leur relation n’était pas basée sur ce type de liens. Samuel avait été le premier à lui mettre une bière dans les mains, à le faire sortir après le couvre feu imposé par leur mère, à l’embarquer dans des défis tous plus débiles et risqués les uns que les autres, preuve en était le plâtre qui décorait le bras de son cadet à leur arrivée en ville. Des bières, des discussions pas très profondes typiquement masculines, un bon film parfois quand ils décidaient de se faire une toile. Voilà à quoi se résumait leur relation, et Aidan avait toujours été celui avec lequel il était le plus proche. Ça ne l’avait pas empêché, même en étant pas très responsable, de le protéger et d’aller casser quelques nez quand il le fallait pour le couvrir.
Mais aujourd’hui, ça ne suffisait plus. Peut-être parce qu’il avait mûri, ou que son petit frère déconnait vraiment à plein tubes, ou parce que, effectivement, il n’y avait plus personne pour faire tampon. Margaret…si seulement elle avait été là. Mais ce n’était plus possible ça non plus. C’était à eux de veiller les uns sur les autres, d’assumer leurs choix, leurs mots, leurs pensées, sans espérer qu’il y aurait leur mère pour tempérer les choses. S’il y avait une dispute, c’était à eux de régler le problème et d’aller de l’avant. Et c’est pourquoi Samuel était venu lui parler ce soir. Il faudrait encore un peu de temps pour que tout se tasse, mais si personne ne faisait le premier pas, la situation n’irait forcément pas en s’améliorant.
Cependant, à cet instant présent, Samuel aurait bien retrouvé un peu de leur relation d’antan, sans longs discours émotionnels, sans penser au décès de leurs parents, ni aux ennuis qu’ils avaient et allaient probablement avoir dans un futur proche ici. L’aîné voyait Aidan jeter fréquemment des regards vers la fenêtre allumée à l’étage, comme s’il redoutait le moment où il devrait aller rejoindre sa petite amie. Il laissa lui-même son regard errer sur la vitre, avant de le laisser se reposer sur son frère.
« J’sais pas » répondit-il en haussant les épaules, les mains dans les poches de son jean. « Je vais sûrement venir squatter la piaule des amoureux, après avoir changé les draps » réfléchit-il à voix haute. Un long silence passa, ainsi qu’un lourd soupir, avant qu’il ne se décide à briser cette spirale qui l’ennuyait, et pourquoi pas sauver la mise à Aidan qui semblait avoir autant envie d’aller retrouver Julie que lui d’aller faire ami-ami avec un Redd.
« En fait non, Charlie ne m’attend pas. Et Julie ne t’attendra pas non plus ce soir. J’ai besoin d’une soirée entre mecs, comme avant. Juste toi et moi, quelques bières, et les ennuis loin derrière nous. La caisse est libre alors on peut aller dans un patelin du coin, vu que tu es interdit de séjour au drugstore. Je serais ton capitaine Sam, on m’a déconseillé de picoler avant encore une bonne semaine depuis…enfin depuis tu sais quoi. » proposa ce dernier en s’avançant un peu vers son cadet. « On ne parle que de choses futiles, et on se prend pour les rois du monde comme au bon vieux temps. Toi et moi » conclut le jeune femme en tendant son poing vers Aidan, comme pour sceller cette proposition. |
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Aidan S. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Dim 20 Nov 2011, 12:58 | |
| L’idée que Samuel se trouve à nouveau sous le toit qu’il avait lui-même sur la tête, qu’il n’aurait qu’à traverser le couloir en cas de souci pour le trouver et discuter un peu avec lui, réjouissait Aidan. Cela dit, il se garda bien de le lui montrer, même si c’était sûrement la réaction qu’attendait son ainé. L’adolescent avait du mal à digérer tout ce qu’il avait entendu il y a quelques instants et préférait continuer d’afficher une moue boudeuse.
De toute façon, la migraine qui commençait sournoisement à l’assaillir l’empêchait de se réjouir de quoi que ce soit… Même de l’idée de sortir faire le con avec Sam et boire quelques pintes, comme au bon vieux temps.
« J’suis pas sûr…d’avoir envie » avoua-t-il en passant une main dans ses cheveux blonds
Samuel ne paraissait pas s’attendre à cette réponse mais la déception qu’il lu sur son visage n’ému pas vraiment le jeune homme. Il préféra détourner le regard pour le poser vers l’orée des bois entourant le quartier et marquant la fin de leur terrain.
Aidan avait envie de rester là. Indéfiniment. Il était bien ici, près d’elle…
« J’ai un peu mal à la tête et j’suis fatigué » chercha tout de même à se justifier le plus jeune des Donnelly, peinant à arracher son regard du morceau de terrain où l’herbe avait refusé de repousser « On a qu’à remettre ça à plus tard si tu y tiens. On pourra se faire une vraie sortie quand tu pourras reboire, ce sera sûrement plus fun que parler de choses futiles. Surtout que j’ai rien d’ce genre à t’raconter… »
Il avait conscience d’être vexant mais s’en moquait totalement. Une fois encore, il détourna le regard pour le porter sur le fond du jardin, pris de l’envie difficilement répressible de planter Samuel là pour s’en rapprocher. Il n’avait plus envie de lui parler, encore moins de faire l’imbécile avec lui et de se forcer à faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Tout était foireux. Essayer de se persuader du contraire serait complètement ridicule et vain.
Non, assurément, il serait bien mieux ici, seul avec elle…
Il plongea une main dans sa poche pour récupérer le paquet de cigarette qui s’y trouvait et qu’il ne se souvenait pas avoir acheté. Il tira un des tubes du paquet pour le caler entre ses lèvres, cherchant vaguement son briquet pendant qu’il reprenait la parole.
« J’fini ma clope et j’viens t’aider avec les draps s’tu veux »
Façon détournée de lui dire qu’il pouvait bouger maintenant… |
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Samuel T. Donnelly
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| | Sujet: Re: 04. I'm not crazy I'm just a little unwell [Aidan & Samuel] Mer 23 Nov 2011, 23:50 | |
| Le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune homme ne s’attendait pas à cette réaction. Il s’était attendu à une exclamation enjouée et une mine moins contrariée que celle qui lui faisait face, et au lieu de ça il avait droit à un refus pur et net, sans compromis. Samuel se retînt de lui faire une quelconque remarquer sur les gonzesses et leurs maux de tête en tant que pathétique excuse. Comme quoi, les choses avaient bien changées.
Le barman se contenta donc de hausser négligemment les épaules, pour marquer son dédain bien que la moue de déception qu’il avait tiré deux secondes plus tôt n’avait trompé personne. Disons juste qu’il essayait de sauver les apparences, en brave petit macho irlandais qu’il était. Regardant son cadet dans les yeux, il se retourna par réflexe pour voir ce qui semblait si intéressant dans son dos à contempler, mais mis à part un carré d’herbes sèches à peine visible, il ne vit rien.
« J’avais déjà pris des vestes à de nombreuses reprises par des blondes siliconées, c’est une grande première par mon blondinet de petit frère » s’exclama-t-il pour seule réponse, résumant ainsi qu’il n’était pas vexé outre mesure et que effectivement, ils auraient l’occasion de se faire une virée entre mecs à un autre moment.
Comprenant qu’il était de trop, il acquiesça de la tête, laissant Aidan terminer sa cigarette et trouvant au passage qu’il en fumait bien trop.
« Non c’est bon, j’vais me débrouiller t’inquiète » assura ce dernier en posant une main sur son épaule. « A demain, essaie de dormir un peu » conclut ce dernier en lui donnant une légère tape et s’effaçant.
Il savait presque par avance qu’il ne dormirait pas mieux que les autres nuits et que les cernes qui lui barraient les yeux n’auraient pas disparu le lendemain, mais c’était encore le meilleur conseil qu’il pouvait lui donner, aussi pathétique soit il. Ça l’ennuyait de le laisser sous la surveillance d’une gamine du même âge que lui, et bien trop émotive qui plus est mais ce soir, il n’était pas bien loin en cas de pépin. Montant les escaliers en silence, il investit sa chambre temporaire, en ayant la certitude qu’il ne dormirait lui-même que d’un œil. |
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