Les sourcils d’Aahron se haussèrent dans une grimace désabusée lorsque son jeune frère évoqua les évènements survenus à l’épicerie une quinzaine de jours plus tôt. Il voulait bien croire que la jeune femme soit encore perturbée, même si de l’eau avait coulé sous les ponts depuis l’incident qui n’avait toujours pas réellement été expliqué à la population. Un vilain tremblement de terre avait annoncé le maire. Un peu bancal puisque personne d’autres que les occupants de l’épicerie n’avait subit ses assauts, mais de toute manière, à quoi s’attendait-il ? Ils étaient à Grayson ; la ville d l’étrange… Ici, les voitures des touristes quittaient les routes pour terminer leur course dans un lac et les corps de ses occupants disparaissaient sans laisser de traces. Les petits frères perdaient le sommeil et la tête par la même occasion et les petits garçons entendaient des messieurs parler dans la bouche de leur oncle chéri pour leur ordonner de jouer des tours mesquins… Non, assurément, Aahron n’était plus à un vilain tremblement de terre localisé de plus de trente minutes près.
Les frères ne poussèrent pas cette conversation plus loin. Ni lui, ni Samuel n’avaient grand-chose à dire sur ce sujet qui les dépassait de toute manière.

Samuel préféra enchainer en abordant le sujet qui l’intéressait vraiment. Aahron dissimula son sourire amusé en avalant une nouvelle gorgée de sa bière. Il était tellement étrange de voir cette grande chose molle venir prendre de ses nouvelles et avoir l’air si… concerné.
Même s’il savait qu’il n’avait pas grand-chose à voir là-dedans, l’ainé ne pouvait s’empêcher de ressentir une petite pointe de fierté teintée d’amertume. Il avait fallu que leurs parents décèdent pour que Sam grandisse un peu et prenne enfin son rôle de frère au sérieux.
D’un autre côté, ce changement dans le comportement du cadet lui faisait réaliser que le sien était tout sauf exemplaire… Nouvelle gorgée de bière, plus la moindre envie de sourire.

« Donc tu présumes que je ne vais pas bien et considèreras que je mens si je t’affirme le contraire » finit par répondre le plus vieux dans un soupir, étendant son bras sur le dossier du sofa en s’y installant plus confortablement, ne quittant pas son interlocuteur du regard « Et laisse-moi deviner, tu es persuadé que c’est cette histoire avec Aidan qui me contrarie. Donc tu vas me proposé d’agir en adulte responsable et de tirer un trait sur tout ça,… pour mon propre bien, évidemment. Je chauffe ? »

Ils avaient déjà eu cette conversation quelques fois depuis cette fameuse histoire avec Aidan devenue un sujet tabou au sein de la famille. Ils en avaient des tas chez les Donnelly d’ailleurs… Son départ de la maison, celui de Samuel, la mort de leurs parents et quelques autres moments douloureux qu’il ne faisait pas bon évoquer, à moins de vouloir remuer un couteau dans une plaie.

Avant que Samuel n’ait pu reprendre la parole, Aahron tiqua et rompit le court silence qui s’était installé.

« Te fatigue pas, Sammy. Je suis assez grand pour savoir ce que j’ai à faire »

Et trop buté pour mettre ce plan à exécution…

Préférant jouer les indifférent, Aahron continua d’afficher ce petit sourire suffisant qu’à n’en pas douter, son frère trouvait très agaçant. Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’il allait se lever, lui donner une tape dans l’épaule en lui sortant un « tu as tellement raison, Sammy, comment n’ai-je pas pensé plus tôt à tout pardonner à Aidan ? Heureusement que tu es là, frérot… »
Il était agréable de le voir sortir de sa spirale nombriliste mais il était un peu trop tard pour ça au goût de l’ainé des Donnelly. Et recevoir des leçons de celui à qui il avait sauvé la mise de trop nombreuses fois lui paraissait carrément déplacé !
S’il ne s’était pas mis en tête de paraitre décontracté face aux réprimandes de son frère quoi qu’il lui dise, le ton serait sans doute très rapidement monté et une énième dispute aurait éclaté. Mais Aahron était bien décidé à ne pas laisser cela arriver ce matin. Pas avec David dans les parages.
Sans compter qu’il commençait tout juste à s’entendre avec le cadet et ne voulait pas tout gâcher à cause d’Aidan… Se créer de nouvelles raisons de lui en vouloir inconsciemment n’était pas l’idéal en ces temps déjà difficiles.

« Apprends-moi quelque chose que j’ignore qu’on avance un peu, Sam » marmonna-t-il alors que son frère faisait l’inventaire de ses plus grands défauts « Tu n’as effectivement pas d’enfant et tu n’as pas la moindre idée de ce que c’est d’avoir quelqu’un à protéger. Quelqu’un qui dépend de toi constamment »

Si Samuel ne voulait pas s’attarder sur son manque de réaction face à la violence d’Isaac, ce n’était pas le cas de son interlocuteur. Veillant à parler à voix basse pour que David ne puisse pas suivre leur échange (bien qu’il ne le soupçonne pas d’être un quelconque espion) il reprit entre ses mâchoires crispées. La dissimulation de sa colère n’avait jamais été son fort et de toute manière, Samuel n’était pas dupe, il le connaissait trop bien.

« Tu veux récupérer ta place ? Pouvoir te débiner comme avant, avoir le droit de fuir et d’être irresponsable sans jamais payer le prix de tes erreurs, c’est bien ça ? J’suis au regret de t’apprendre que rien n’sera plus jamais comme avant maintenant » grinça-t-il en se relevant pour déposer sa bière sur l’établi installé au milieu du salon puis faire de nouveau face à Samuel « T’as jamais été foutu de t’occuper de qui que ce soit d’autre que ta petite personne et tu essaies de me faire culpabiliser ? Va t’faire foutre, Samuel, tu viens de te découvrir une conscience mais ça n’te donne pas l’droit de donner des leçons à tout va ! Je ne suis pas intervenu pour défendre Aidan parce que j’avais mon fils dans les bras. Mon fils terrorisé par son propre oncle, par mon petit frère, est-ce que tu as une idée de ce que ça fait ? Aidan a amplement mérité ce qui lui est arrivé ce soir-là et ce qui lui arrive maintenant ! Quand il aura VRAIMENT besoin de nous, il viendra nous trouver. Je lui ai tendu la main plus d’une fois et il l’a toujours repoussée. Il a cherché ce qui lui arrive, voilà ce que j’en dis. Et je pense que lui faire assumer ses actes et en mesurer les conséquences est la meilleure chose que je puisse faire en tant que grand frère » conclut-il en écartant les bras, ses yeux inquisiteurs figés dans ceux de Sam

Bien entendu, Aidan s’était déjà excusé plusieurs fois les premiers jours, mais Aahron était resté sourd à ses lamentations. Depuis, les choses avaient évoluées et le benjamin agissait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il faisait le pitre à table pour amuser la galerie, parlait fort et constamment pour meubler les silences, riait à gorge déployée, en bref semblait être redevenu lui-même. Aahron savait que ce n’était qu’un rôle qu’il endossait, comme tout le monde ici d’ailleurs. L’ainé des quatre frères était le seul à ne pas entrer dans son jeu, à refuser de faire comme s’il ne s’était rien passé ce soir-là et à tourner la page.
Il savait qu’il ne « tournait pas rond », mais tant qu’Aidan ne l’avouerait pas, il ne passerait pas à autre chose. Ça prendrait certainement du temps, mais le petit blond finirait par craquer…

Les mâchoires d’Aahron se contractèrent avec force alors qu’une colère teintée de honte l’envahissait, empourprant ses joues. Utiliser son histoire avec leur père pour le culpabiliser et le faire revenir sur sa décision de ne plus parler à Aidan était tout simplement abjecte ! Pour qui se prenait-il à la fin !?
Mais le plus vieux des deux savait que ce n’était pas vraiment ce qui le dérangeait dans le fond… Le fait que son frère ait complètement raison n’était pas non plus la raison de son énervement. C’était simplement que ce soit Samuel qui lui fasse ce genre de remarque.
Si Isaac lui avait tenu ce genre de discours, Aahron savait qu’il lui aurait donné raison et qu’ils auraient très certainement enchainé en parlant de l’état lamentable dans lequel se trouvait le benjamin et de la meilleure manière de lui venir en aide. Mais il n’avait pas à faire à l’intello de la famille, au justicier redresseur de tort et moralisateur qui lui servait de frère.
Il était face à Samuel, l’irresponsable, celui qui se débinait fréquemment et faisait les mauvais choix. Celui qui avait causé le premier infarctus de leur père il y a longtemps et avait semé la discorde au sein de la famille en s’en éloignant.
Effectivement, ce retournement de situation à lui seul aurait dû leur mettre la puce à l’oreille il y a quinze jours. La manière dont Sam avait pris Aidan en charge aurait dû les alarmer, mais ça n’avait pas été le cas.

N’avaient-ils pas droit eux aussi de péter les plombs, de dépasser les bornes ? Avaient-ils perdu ce privilège avec les années ? Malheureusement, il apparaissait plutôt évident que c’était bien le cas. Aahron l’avait dis lui-même. Il avait des responsabilités à présent, des personnes à protéger… et Aidan en faisait partie. Samuel aussi. C’était pour cette raison qu’il était venu de si nombreuses fois le récupérer dans des quartiers mal famés pour rembourser ses dettes et lui éviter de se faire casser les genoux. Il était leur grand frère et, même si on ne lui avait pas demandé son avis, il avait accepté ce statut et ses implications il y a de cela des années.
Mais alors pourquoi ne pouvait-il pas faire abstractions des récents évènements pour venir en aide à Aidan ? Parce qu’il préférait attendre que le petit vienne vers lui ? Des conneries ! Même Samuel pouvait contrer cet argument facilement et Aahron n’y croyait pas non plus.

La vérité, c’était sans doute qu’il était complètement dépassé. Ils l’étaient tous. Et au lieu de se concerter et d’essayer d’utiliser leur trois cerveaux pour tenter d’aider leur frère, ils préféraient laisser couler et éviter le sujet. Aidan ne leur demanderait pas leur aide. Il avait bien tenté quelques fois et ça avait toujours tourné en dispute puisque, ô surprise, lui non plus ne savait pas comment réagir face à tout ça ou comment en parler.
Ils étaient coincés et stagnaient depuis des mois à présent. Et le temps n’avait rien guéri comme Aahron l’avait au départ espéré. Plus le temps passait, plus la situation semblait dégénérer. Il avait l’impression de pouvoir entendre les portes se refermer devant eux.

Après un instant, fermant les yeux, il pinça l’arrête de son nez d’un air las, contrarié. A quoi bon lutter contre Samuel ? Quel était l’intérêt de se disputer avec lui s’il savait qu’il avait raison ? C’était stupide… et il agissait assez stupidement comme ça ces temps-ci.

« Tu m’rappelles maman quand tu causes comme ça » finit-il par lâcher en relevant son regard clair et fatigué vers lui « J’sais pas si j’trouve ça bizarre, chiant ou…ou si j’dois être fier de toi »

Un sourire chargé de nostalgie et un peu moqueur étira ses lèvres.

« Je crois que j’trouve ça très chiant » conclut-il en tendant la main pour venir frotter les cheveux de son cadet avant de retourner chercher sa bière pour en avaler une gorgée

L’atmosphère était encore pesant bien moins électrique qu’une minute plus tôt encore. La colère d’Aahron était retombée rapidement, comme c’était toujours le cas. Sa bière à nouveau en main, il refit face à son frère qui semblait un rien plus détendu également.

« Papa serait fier de toi. Tu ne lui a pas toujours donné de raisons de l’être, il faut bien l’avouer, mais il t’aimait autant que nous tous et il aimerait t’entendre parler comme ça, te voir agir pour ta famille… maman aussi »

Lui, se ramollir ? Il y avait bien longtemps que c’était arrivé ! Sa rencontre avec Trisha l’avait transformé, mais c’était certainement la naissance de son seul et unique fils qui avait terminé de le métamorphoser. Ou de le ramollir, c’était comme on voulait.
Aahron n’était cela dit pas mécontent du parcours qu’il avait eu et il avait l’impression de se revoir en Samuel, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il souhaitait à son frère de s’épanouir comme lui-même l’avait fait (en évitant la case divorce s’il pouvait) et que sa vision de lui-même et du monde change.
Cette constatation lui faisait également prendre conscience des changements que Grayson avait opérés en lui et qui, eux, ne l’enchantaient pas vraiment.

Aahron enfonça sa main libre dans la poche arrière de son jean un peu crasseux alors que sa bière se soulevait jusqu’à ses lèvres qu’il trempa à peine dedans. La conversation avait reprit un ton plus sérieux et le trentenaire arbora une expression de circonstance. A vrai dire, il n’avait jamais vraiment eu le cœur à sourire. Il avait toujours été plutôt taciturne, toujours un peu inquiet, mais depuis qu’il était à Grayson, il était constamment sur la défensive et sa dispute avec Aidan lui pesait.
Sans doute plus qu’il ne l’avait imaginé, cette conversation le lui faisait réaliser crument.

« Tout n’redeviendra pas comme avant, Sam » reprit Aahron en venant s’asseoir sur l’accoudoir du sofa, jetant un coup d’œil en direction de la porte par laquelle David avait disparu « Il faut qu’on trouve notre place, nos marques. Tous. Papa et maman ont laissé deux vides immenses derrières eux qu’il va falloir qu’on comble d’une manière ou d’une autre. Pas en les remplaçant mais… enfin tu vois où j’veux en venir »

Il avait tourné et retourné cette situation des centaines de fois dans son esprit depuis leur disparition. Dès qu’ils avaient appris pour l’accident, il avait commencé à y réfléchir, se maudissant pour cela en même temps. Il avait par moment le sentiment affreux de les avoir enterré avant même qu’ils soient déclarés morts, de les avoir condamnés. Mais faire des plans pour leur avenir à tous l’avait aidé à tenir le coup, à ne pas se laisser trop aller.
Malgré ça, il était passé à côté d’un millier de choses. Il s’était figuré qu’Isaac avait Allie, que Samuel serait pris en charge par leur oncle, lui avait sa famille et Aidan l’avait lui. Sauf que ça n’avait pas été vrai… Il n’avait été là pour personne au final et il se rendait compte un peu trop tard.
Ils auraient dû s’attendre à ce genre de chose, prévoir qu’à un moment où un autre, l’un d’eux allait craquer. Et ils auraient dû prévoir qu’il s’agirait du plus jeune d’entre eux et réagir bien avant.
Cela dit, c’n’était pas parce que Samuel ou Isaac n’hurlaient pas qu’ils allaient bien. Isaac le lui avait d’ailleurs démontré en réagissant de la manière dont il l’avait fait avec Aidan l’autre fois.

« On a jamais été très doué pour parler et j’nous imagine pas nous réunir tous au salon pour commencer une thérapie et chanter en chœur. Même si t’imite très bien maman, tu sauras pas nous arbitrer et on sait tous comment ce genre de réunion de famille terminerait » grinça-t-il, les yeux perdu dans le vague

N’empêche qu’il fallait tous qu’ils se bougent. Il ne l’ajouta pas mais c’était évident. Il fallait que LUI commence à se bouger en allant parler à Aidan et il le ferait. Quand le moment serait opportun. Quand il aurait réfléchi à ce qu’il devait lui dire.
Il leur fallait un plan en somme... encore un autre.

« Peut-être qu’on devrait demander à Isaac de venir… pendant qu’Aidan travaille » ajouta-t-il, relevant son regard clair et chargé de sous-entendus vers Samuel

Un sourire amusé étira fugacement les lèvres d’Aahron lorsqu’il se fit lui-même comparer à sa mère. C’n’était jamais très bon pour l’égo, même si, en un sens, c’était flatteur. Leur mère avait toujours été une personne sage et ils avaient toujours suivis ses conseils. Avant de le faire bien sûr, ils s’étaient beaucoup plaint et avait tenté leur méthode, mais la sienne s’avérait toujours être la meilleure pour se tirer d’un mauvais pas. Sauf qu’elle ne les laissait jamais emprunter la voie de la facilité.
Bien sûr, Samuel venait de souligner son côté nostalgique et pas son côté sauveur d’humanité mais c’était toujours bon à prendre.

Il retrouva cela dit rapidement son sérieux lorsque le sujet s’y prêta. Percevant l’anxiété de son cadet, Aahron secoua vivement la tête.

« Bon Dieu, on se sera tiré depuis longtemps, Sam » assura-t-il

Il y a quelques temps encore, il l’aurait simplement dit en essayant de s’en convaincre lui-même, mais à présent c’était vrai. Entre temps, Trisha et lui s’étaient retrouvés (enfin ça y ressemblait un peu) et elle lui avait vaguement promis qu’elle l’attendrait à Cleveland. Il savait qu’elle ne le ferait pas longtemps cela dit et s’il voulait la récupérer, c’était maintenant ou jamais.
Son cœur balançait donc depuis une quinzaine de jours. Devait-il abandonner l’idée de trouver ce qui était réellement arrivé à ses parents et leur rendre justice pour reconquérir son ex-femme ? Ou se devait-il de tenir son rôle de fils jusqu’au bout et ainsi rétablir la justice. Si c’était possible bien entendu.
Sa mère avait toujours été une romantique et il était certain que tout ce qu’elle voulait, c’était que ses garçons soient en paix, heureux. Mais s’il ignorait ce qui était arrivé à ses parents, Aahron n’était pas certain de pouvoir trouver cette paix…

« Il faudrait qu’on en parle tous ensemble mais… personnellement je me suis fixé une date butoir » reprit l’ainé des Donnelly « Je serai de retour à Cleveland pour la rentrée des classe de Petey. Quoi qu’il arrive »

Il se sentait un peu idiot avec son échéance. D’autant qu’aucun d’eux ne faisait grand chose pour réellement avancer dans leur pseudo enquête. Ils n’avaient même pas vraiment étudié le dossier que Trisha s’était procuré pour eux auprès de l’adjoint du shérif. Il faut dire que les mésaventures d’Aidan et les secousses étranges de l’épicerie les avaient occupé. Et puis c’était simplement devenu une bonne excuse.
Peut-être même qu’au fond, c’était pour ne pas avoir à reprendre cette enquête qu’il continuait à éviter Aidan. S’ils n’enquêtaient pas tous ensemble, alors ils n’enquêtaient plus du tout…
Et à présent, ils avaient tous un petit boulot.

S’arrachant à ses pensées, le plus vieux des deux garçons reprit la parole.

« Je ne saurais que trop vous conseiller de faire la même chose… A moins que tu ne veuille prolonger ton séjour ici… avec Charlie » ajouta-t-il sur un ton interrogateur

S’il espérait qu’Aidan et au moins Allie soient de retour à Cleveland avant lui, il ne savait pas quoi souhaiter au cadet. Il semblait avoir enfin trouvé un équilibre ici alors que tous les autres, lui comprit, perdaient pieds.
Il n’était pas certain de pouvoir laisser Samuel derrière lui mais si c’était ce qu’il voulait… Qui était-il pour l’en empêcher ?