02. Cos' I like to be gone most of the time, and you like to be home most of the time [Charlie & Grifith]

« Espèce de… sales petits… »

« Cette-fois, c’est la goûte d’eau »

« Y’a quelqu’un ?... Shérif ?! »

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Huit heures du matin. Le téléphone cellulaire de l’agent de police, aux teintes grises et noires tremblota sur un monticule de pochettes cartonnées. Légèrement perturbé par ce bruit soudain, le shérif adjoint ouvrit fébrilement une paupière, puis l’autre. Un soupir s’échappa de ses lèvres avant qu’il ne relève la tête jusqu’alors écrasée sur le peu d’espace libre que lui offrait son bureau flageolant tellement il avait vécu. Des valises bordaient ses mirettes perturbées par les premiers rayons du soleil qui s’infiltraient à travers les différentes fenêtres de cette pièce. D’un mouvement peu délicat, Grifith saisissait son engin de torture matinal et éteignit l’alarme caractéristique du réveil. Les cheveux hirsutes, il se redressa et s’appuya sur son dossier avant de se frotter énergiquement le visage à l’aide de ses deux mains.

Ce n’était pas la première fois que Grifith faisait le choix de passer la nuit au bureau. Certains jours, il ne disposait pas de la force nécessaire pour affronter la situation et faire face aux conséquences de ses actes. Il jouait un rôle avec Coleen qu’il n’aurait peut être pas dû accepter. Mais, pourtant il l’a fait, probablement parce qu’il s’agissait de son amie d’enfance la plus proche et que cela lui semblait une bonne idée sur le moment. Le jeune homme ne pouvait lui refuser quoi que ce soit, bien trop attaché à elle. Et en plus de ça, il y avait toutes ces histoires obscures qui émaillaient le quotidien de Grayson et de ses habitants. Heureusement que Declan gérait ça plutôt bien, du moins c’était ce qu’il pensait.

Le shérif adjoint écarquilla les yeux et prit deux bonnes minutes pour émerger sur le moment présent. Un bordel sans nom régnait sur son bureau :des dossiers, des clefs, un paquet de chewing-gum, une boite cartonnée contenant des restes de nouilles chinoises, le repas de la veille, un verre et une bouteille de whisky sur le coin supérieur gauche du bureau. L’agent de police agrippa sa bouche à l’aide de sa main avant de planquer la bouteille et le verre dans le quatrième tiroir à gauche, celui qui se trouvait tout en bas. Il en profita pour saisir sa brosse à dent et du dentifrice, ces deux éléments occupant le même compartiment. Puis, il se releva, l’estomac un peu noué, se dirigeant tout droit vers les toilettes.

Le côté blasé de sa mine épouvantable au réveil semblait s’estomper au fur et à mesure que les minutes passèrent. Kathleen n’était pas encore là tandis que Declan s’était absenté pour la journée. Personne n’avait ainsi pu assister à son réveil douloureux. Après avoir fait en sorte d’arranger son haleine, l’officier de police plaça ses mains sous le robinet avant de s’asperger le visage avec de l’eau fraîche. Cela avait réussi à l’électriser un peu pour qu’il retrouve un minimum de vivacité et de dynamisme.

Il quitta ensuite les toilettes pour se diriger tout droit vers la machine à café, située dans le couloir, à côté de la photocopieuse. En quelques instants, il concocta sa mixture sans réellement se concentrer sur ses gestes devenus presque automatiques. Grifith s’appuya de son fessier sur le rebord du meuble et attendit patiemment que le breuvage caféiné soit chaud. Un bon quart d’heure plus tard, il remplissait sa tasse jusqu’à ras bord avant de se diriger vers son bureau.

Grifith s’affala littéralement sur sa chaise, la tasse de café prenant la place de la bouteille de whisky, à côté de l’écran. Le sheriff adjoint prit deux minutes de zenitude absolue, le temps d’absorber le tiers de son café brûlant. Puis, il alluma son ordinateur pour enfin commencer à travailler…

Quelques heures plus tard, l’agent de police était bien plus vif et lucide. Le soleil n’allait pas tarder à pointer à son zénith au moment où il cru percevoir un bruit émanant de la porte d’entrée du poste de police. Grifith se leva sans attendre, se dirigeant tout droit vers l’origine de ce bruit soudain.

«Il n’est pas…»

Ce sont les trois mots qu’il put décrocher avant de réaliser qu’il s’agissait de Charlie en face de lui. Le jeune homme déglutit, ressentant tout à coup une légère tension dans sa poitrine.

«...là pour le moment..»

Grifith put tout de même terminer sa phrase bien qu’il ne s’était pas exprimé avec la même intonation, la même assurance. Il ressentait tout à coup une gêne, comme si il ne désirait pas de cette rencontre fortuite et malheureusement pour lui, il était contraint de devoir faire son boulot…même avec elle. Quelques secondes passèrent avant qu’il ne se décide à reprendre la parole, brisant ce silence incommodant.

«En quoi puis-je t’aider ?»

Rester strictement professionnel, ne montrer aucune émotion et ne pas se laisser perturber par ce passé commun. C’était sa ligne de conduite pour s’en sortir. Il n’évoqua en aucune façon son énième retour à Grayson et se comporta comme si elle était n’importe quelle habitante de cette ville.

02. Cos' I like to be gone most of the time, and you like to be home most of the time [Charlie & Grifith] Jamesmcavoy040

© James McAvoy
PNJ interprété par Benji

INFORMATIONS
27 ans
Adjoint du shérif de Grayson
Fiancé de Colleen Jefferson

Charlie était une personne que l’on qualifiait d’entière. Elle n’avait jamais été certaine de ce que ça voulait dire, pourtant elle avait tout de même quelques petites idées.
Et elle pouvait affirmer avec certitude que ce n’était pas sa faute. Toue sa vie était comme ça, elle ne faisait que réagir en conséquence. Elle était une victime, rien de plus, rien de moins !
Victime de sa bonne étoile qui ne faisait son boulot qu’a mi-temps. Il le faisait bien, cela dit, mais n’accumulait jamais les heures de travaille et la laissant dans le vent la plus part du temps.
Le résultat, c’était des journées comme celle-ci.
Des journées de merde, d’un bout à l’autre.

Elle avait commencé par se cogner le petit orteil, à peine sortie du lit, et déjà là, elle avait eu un doute. Puis elle avait réalisé que, même si elle travaillait à longueur de journée dans une épicerie, ses armoires étaient vides, et qu’elle n’avait même pas de quoi prendre un petit déjeuner. Ensuite, comme toujours, Madame Pietsky lui avait tenu la jambe durant un temps qui lui avait semblé infiniment long. Et enfin, une fois chez elle, elle avait retrouvée son allée complètement recouvertes d’insultes.
Maintenant, elle se retrouvait toute seule dans une pièce avec son ex-petit ami Monsieur parfait l’adjoins du Shérif Grifith Armstrong. Monsieur Parfait qui, prochainement, deviendrait le mari de Mademoiselle Parfaite sa meilleure amie Sainte Colleen.
Le pire, c’est qu’elle savait parfaitement que dans cette histoire, c’était elle la briseuse de cœur, la briseuse de couple, la briseuses de projet d’avenir.
Charlie et Grifith avait toujours été une union qui surprenait tout le village. Personne ne les avait jamais imaginés ensemble, puisque Grifith avait toujours eu tout du jeune premier dont toutes les filles sont folles, et elle, elle avait toujours été la fille bizarre qui joue de la guitare et qui porte d’étranges baskets.
Tout le monde avait trouvé cela bien plus logique lorsque Grifith était enfin revenu à la raison pour se mettre à sortir avec la meilleure amie de son ex. Ainsi, Monsieur et Mademoiselle Parfait étaient enfin réunis, et tout le monde était bien plus en accord avec ça. Même si tout le monde continuait de la blâmer pour son odieux comportement envers l’adjoins. Elle lui avait brisé le cœur, méchante qu’elle était ! Mais son cœur à elle, tout le monde s’en fichait, bien sûr !
De toute façon, depuis, le cœur de Grifith était réparé, c’est lui qui allait se marier, pas elle ! Elle, elle avait de gigantesque « CATIN » dans son allée parce qu’elle fréquentait un Donnelly.

Les joues rougissant légèrement, la jeune caissière poussa un soupir et détourna le regard pour éviter de croiser celui de l’adjoins.

« Salut »

Quelques affreuses secondes d’un silence très épais s’écoulèrent avant qu’elle n’ait le courage de reprendre la parole.

« Hum… je venais parler au shérif, mais… puisqu’il n’est pas là alors… peut-être que je peux repasser. Eventuellement. Enfin je ne dis pas ça parce que… c’est juste que je ne veux pas t’embêter c’est… c’est peut-être ta pause déjeuner je n’en sais rien… enfin si tu es occupe je peux repasser et en parler directement au Shérif Spelling… c’est rien d’important vraiment, juste… tu vois, quelques gamins turbulent, rien de palpitant… »

Charlie avait la bouche sèche et le souffle un peu court. Était-il possible d’avoir à ce point envie de s’enfuir en courant ? D’un air qu’elle essaya de garder naturel, elle ôta quelques cheveux bruns de son front et attendi patiemment une réponse, les yeux fixer sur le badge de Grifith, pour ne pas avoir à relever ses yeux marrons sur les siens.

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

La venue de la brunette au poste de police était bel et bien une mésaventure à laquelle Grifith se serait bien passé. Aucune fuite digne de ce nom ne s’offrait à lui, coincé dans ce refuge des forces de l’ordre de la cité. Et merde, il n’avait décidément pas de veine.

En plus de cela, le shérif adjoint était plein de tact et d’une amabilité rare avec son prochain malgré les émotions qu’il pouvait ressentir. C’était pour cette raison qu’il ne pouvait laisser Charlie en plan ou encore raconter la vérité à sa fiancée. Certes, la frontière devenait de plus en plus mince entre le tact et la lâcheté…

Malgré cette colère, cette rancœur qui le tenaillait en son for intérieur, Grifith n’acceptait guère le traitement réservé à son ex fiancée par les habitants de cette ville. Et pourtant, elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs avec ses allers-retours successifs, ses décisions soudaines et étranges. Ses sentiments étaient tenaces et il ne parvenait pas à s’en dépêtrer. Elle maintenait comme une emprise sur son esprit, et cela même à distance.

En y repensant, le jeune homme n’avait pas à se plaindre. Il jouissait d’une excellente réputation dans le village et il avait une femme merveilleuse à ses côtés. Mais, cela ne lui suffisait pas pour être heureux. Il préférait de loin vivre dans une bicoque rustique assez grande pour accueillir deux occupants et être en compagnie de Charlie, quelles que soit les opinions des habitants de Grayson. Mais, cette dernière avait, selon les dernières rumeurs, trouver un autre partenaire…un des frères Donnelly.

Il ne fallait donc pas rêver. Ce genre de rêve ne pouvait être murmuré de peur qu’il s’échappe. Ils n’étaient peut être pas fait pour être ensemble finalement. Coleen lui permettait actuellement de vivre une vie à peu près stable et saine et il n’osait pas imaginer ce qu’il deviendrait si elle venait à le quitter elle aussi: le type aimable mais aussi blasé du village qui perd son temps avec toutes les beautés du coin pour oublier qu’il ne peut pas avoir celle qu’il veut ?
L’agent de police ressentait ce léger moment de flottement. Elle semblait aussi surprise que lui et aucun des deux individus ne s’était préparé à une nouvelle confrontation. Grifith se racla la gorge, prenant appui de son coude sur le meuble se trouvant sur sa gauche, évitant soigneusement le regard de Charlie.

Il s’aperçut très rapidement que celle-ci n’était pas à son aise et que ses phrases étaient hachées à intervalles réguliers. Il se permit pour la première fois de croiser son regard, à la vitesse de la lumière toutefois, en s’énonçant de nouveau.

«Il se trouve que je dois aussi m’occuper des affaires qui ne sont pas palpitantes…Quoique, je devrais peut être négocier ça avec le Shérif.»

Grifith souriait suite à cette phrase qui était censée détendre un peu l’atmosphère. C’était incroyable la vitesse à laquelle cette colère venait de se dissiper. Le jeune homme fit deux pas en arrière, ouvrant la porte de son bureau.

«Ma pause déjeuner attendra et puis, vu que ce n’est pas…palpitant, ça devrait vite être résolu..»

Malgré cette légère décontraction apparente et ce positivisme à toute épreuve, Grifith était crispé à l’intérieur. Adossé contre sa porte, elle-même bloquée contre le mur, le shérif adjoint attendait que son ex-fiancée ait la force de s’inviter dans son antre, et toujours sans la fixer du regard..Cela pourrait vite être problématique.

© James McAvoy
PNJ interprété par Benji

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27 ans
Adjoint du shérif de Grayson
Fiancé de Colleen Jefferson

Elle devait bien se rendre à l’évidence, elle n’y couperait pas, la machine était lancée maintenant et elle ne pouvait plus reculer.
Elle aurait pu en vérité. Elle aurait pu lui faire comprendre qu’elle ne tenait vraiment pas à se retrouver dans une pièce, seule avec lui. Qu’elle tenait encore moins à se retrouver dans une pièce seule avec lui pour lui parler des sales gamins du village qui venait tagger son allée parce qu’elle avait pseudo nouveau petit ami. C’était une situation délicate et Charlie n’était pas très adroite dans ce genre de cas. Elle avait tendance à ne pas savoir gérer son stress, à se laisser complètement déborder, envahir, et par exploser comme une soupape. Ces explosions donnaient lieu à des situations dans la quelle elle se trouvait là maintenant.
Il y a presque quatre ans aujourd’hui, elle s’était laissé dominé par l’angoisse, avait arraché la bague qui trônait à son doigt et l’avait laissé sur la table de la cuisine avant de prendre la porte dans l’intention de ne plus revenir.
Lorsqu’elle était revenue pour une énième fois après cet épisode dramatique, elle avait décidé de ne as se remettre avec Grifith et cela tombait bien puisque celui avait très vraisemblablement fait pareil de son côté.
Et pour cause : Colleen et lui s’étaient déjà rapproché. Elle en avait voulu un moment à sa meilleure amie et puis avait laissé tomber.
C’était elle qui était partie par trois fois et qui avait poussé le bouchon bien trop loin avec tout le monde lors de la dernière. Elle ne pouvait logiquement pas en vouloir au garçon qui s’était fait plaqué de manière insensible après trois ans de relation, et à sa meilleure amie qu’elle avait de nouveau ‘oublier’ d’avertir malgré ses promesses. S’ils s’étaient trouvé tous les deux, c’était tant mieux pour eux.
Cela n’empêchait pas qu’elle se sente mal en présence de Grifith.
Depuis, Colleen et elle avaient crevé l’abcès. Parce qu’elles étaient comme ça, directs, qu’elles se connaissaient depuis toujours et qu’elles s’étaient aussi fait la promesse de ne pas laisser un garçon se mettre entre elles. C’était une promesse d’adolescentes certes, mais elles y croyaient toujours.

Alors histoire de ne pas être de nouveau celle qui faisait scandales, celle qui fichait la merde et ruinait la journée, après un long silence, elle consentit enfin à quitter l’entrée du commissariat pour le suivre à l’intérieur de son petit bureau.
Celui-ci était en désordre. Pas étonnant. Lorsqu’ils vivaient ensemble, leur maison avait toujours un peu l’air en travaux. Et depuis qu’il la partageait avec Colleen, elle ignorait de quoi elle avait l’air. Sûrement pas beaucoup plus en ordre connaissant sa meilleure amie…

Derrière elle, l’adjoint referma la porte pour ensuite aller s’assoir derrière son bureau. Il lui fit signe de prendre place également, en face de lui, et elle s’exécuta, calant ses mains sous ses cuisses pour éviter de les triturer comme elle en avait envie.

« Hum, c’est pas pour porter plainte, je préfère le dire tout de suite… y’a rien de grave c’est juste… enfin pour en parler. »

Elle sourit vaguement et se racla la gorge. Elle voulait que cette histoire soit expédiée au plus vite. Prenant son courage à deux mains, et sachant qu’il lui serait impossible d’éviter la chose plus longtemps, elle releva son regard sur le jeune homme.
Elle devait arrêter de se torturer intérieurement et de ne le considérer que comme son ex petit ami.
Il méritait bien un regard plus franc que celui qu’elle lui servait depuis tout à l’heure.

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Grifith découvrit toujours la même incertitude dans les yeux et la gestuelle de la brune qui lui faisait face. Il ne comptait pas la forcer à pénétrer dans le bureau de son ex-fiancé et se retrouver seul à seul avec lui. D’ailleurs, au fond de lui, Grifith ne le désirait pas vraiment non plus, probablement parce qu’il était toujours en colère après elle.

Et finalement, elle s’avança vers lui et passa la porte, sans croiser le regard du shérif adjoint. Elle paraissait bien plus gênée que lui. Ca avait toujours été le cas. Et bizarrement, malgré toutes ses lubies étranges, Grifith était toujours parvenu à l’excuser. Oui, il était peut être un peu stupide sur les bords pour se laisser manipuler ainsi par cette femme mais il faisait partie de ces hommes toujours attiré par ce qu’il ne peut avoir.

Il ferma la porte derrière elle et vint s’installer à son bureau. Charlie adoptait une posture étrange, comme si elle essayait de se faire la plus petite possible. Grifith posa ses coudes sur son bureau de son côté, prêt à l’écouter.

«C’est entendu. Dis-moi ce qu’il se passe et je verrai ce que je peux faire… »

Le jeune homme se tenait devant elle, avec un léger sourire, plutôt rassurant. Il avait réussi à prendre la peau du shérif adjoint uniquement pour le moment. Mais, cela était loin d’être évident à gérer pour lui.

«Alors, c’est quoi cette histoire de gamins turbulents ? »

Grifith se permit pour la première fois de fixer intensément les iris de son ex-fiancée, prêt à l’écouter. Qu’est ce qu’il appréciait cela. Il se souvenait pendant un quart de seconde du passé avant de revenir à l’instant présent, presque contre son gré.

Qu’est ce que ces gosses avaient pu faire pour que la jeune femme se rende au bureau du shérif. Il connaissait bien Charlie, elle ne ferait jamais ça pour une simple bétise de jeunesse. Il faut dire aussi que sa réputation avait connu des jours meilleurs…

«Qu’est ce qu’ils ont fait ? ils s’en sont pris à toi ? »

Les questions du jeune homme ont été posées avec un ton tout à fait neutre, ce dernier se comportant bien en professionnel. Mais, il y avait aussi ce soupçon d’inquiétude et ce besoin inexpliqué de devoir la protéger plus que de raison.

© James McAvoy
PNJ interprété par Benji

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Adjoint du shérif de Grayson
Fiancé de Colleen Jefferson

Il était étonnant pour Charlie de voir comme son ex-petit ami savait mettre leur différents de côté afin d’exercer pleinement son job sans interférence. Le connaissant si bien, Charlie savait qu’il se forçait, mais il le faisait bien et il était convainquant. Il aurait put être déplaisant, refuser de l’écouter, ou en profiter pour déclencher une dispute, mais au contraire, il se montrait prévenant et aimable. Complètement correcte, comme d’habitude. Grifith était comme ça, il disait toujours ce qu’il fallait dire, évitait de dire ce qui ne devait pas l’être, savait quand se taire, quand l’ouvrir, il était généreux et se sentait toujours impliqué pour les autres lorsqu’ils avaient des problèmes, peu importe qui se trouvait en face de lui. Comment faisait-il pour mordre sur sa chique aussi souvent ? Pour faire toujours exactement ce qu’il faut faire quant il faut le faire ?
C’était l’une des choses qui avait fait douter Charlie durant toute la période de leur relation.

Ils étaient diamétralement opposés. La spécialité de Charlie, c’était de mettre les pieds dans le plat, d’exiger, de s’emporter, aussi bien de manière positive que négative. Elle parlait fort, on ne la ratait jamais, elle posait des questions idiotes et ses éclats de rire faisaient autant de bruit qu’une trompette.

Dans cette situation pourtant, chacun savait qu’il fallait ménager l’ambiance. Sauf que Grifith y arrivait mieux qu’elle.

« Non ils ne s’en sont pas prit à moi »

« Enfin pas directement en tout cas. C’est juste… en fait c’est un peu délicat. Hum… depuis trois jours, quant je reviens du travaille, je retrouve mon allée complètement remplit de gribouillis fait à la craie. Je ne les ais jamais vu faire, mais je suis plutôt sûre que ce sont les six gamins de Madame Hofgood qui vie en face de chez moi… et à côté de chez toi d’ailleurs. Et ça sonne un peu parano mais j’suis presque certaine que c’est elle qui leur demande de le faire ! Et… enfin tu vois, si ça avait été des dessins ou seulement des couleurs, j’aurai rien dit mais là… disons que je pensais que Madame Hofgood leur enseignait un plus joli vocabulaire que ça, elle est sans arrêt en train de leur hurler dessus et finalement, ils ne sont pas mieux élevé qu’un autre ! »

« j’ai droit à des ‘catin’, ‘salope’, ‘putte’ avec deux t… enfin… tu vois le genre… alors, je me demandais juste si… le shérif, ou toi bien sûr, pouviez éventuellement aller frapper chez elle pour lui faire comprendre que c’est une grosse vache qui n’aurait jamais du se reproduire et qu’elle laisse ma maison tranquille, elle et ses gremlins… par exemple… mais vous pouvez lui faire comprendre ça comme vous voulez »

Elle avait dit tout ça avec sérieux et continuait de fixer Grifith dans l’attente d’une confirmation. Elle espérait les résultats probants car elle ne voulait plus passer une seule minute de sa semaine à nettoyer son perron…

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Et voilà l’heure de faire le bilan de la situation pour Grifith. C’était une scène qui se répétait sans cesse dans ce métier pour des faits très différents. Aujourd’hui, il s’agissait d’un simple problème de voisinage. Enfin, Charlie ne serait certainement pas du même avis mais elle était bien moins objective sur ce sujet, étant donné qu’elle endossait le rôle de la victime.

Le jeune homme s’installa confortablement, apparemment détendu, et l’écouta raconter cette histoire jusqu’au bout, sans l’interrompre. Il n’y avait rien de plus énervant pour une personne peu loquace ou particulièrement gênée, d’être coupée dans ces propos. Aucun de ces gamins ne s’en était pris à elle, il s’agissait de la principale crainte de Grifith ce qui explique pourquoi il paraissait plus détendu lorsque la brune continuait le récit de ses mésaventures avec ses voisins.

Décidément, et sans vouloir les dénigrer, le shérif adjoint se demandait si les vieux ne commençaient pas à virer de la feuille. Mme Hofgood éduque ses gamins comme les daltons tandis que Pietzky accuse Colleen de lui piquer son courrier. Bon c’était toujours mieux de s’occuper de faits mineurs comme ceux-ci plutôt qu’un meurtre.

L’agent de police déglutit une fois que la plaignante eût terminé de s’énoncer. Etrangement, dans cette affaire, Charlie était plus ou moins visée en raison de ses lubies diverses mais aussi de son aventure avec Grifith. Et maintenant, c’est lui qui devait réparer les choses. Ce serait bien si cela pouvait se passer sans qu’il ait à hausser le ton…

«Okay, j’irai la voir pour régler ça et je leur dirai de nettoyer ce qu’ils ont fait. Et si il y a un autre problème, n’hésites pas à revenir me voir.»

Il savait pertinemment qu’il ne devait pas prendre cette affaire trop à cœur. Cela se verrait si il abusait de son autorité et il y faisait attention puisqu’il savait qu’il se montrerait très vite plus que protecteur avec Charlie. Mais, il comptait profiter de sa bonne réputation pour calmer tout ce petit monde.

Il reporta son regard dans les yeux de son ex-fiancée, la toisant du regard afin de percevoir ses réactions.

« Je peux faire quelques chose d’autre pour toi, Charlie ? tu as déjà déjeuné ce midi ?»

© James McAvoy
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Fiancé de Colleen Jefferson

Charlie venait soudainement de se remémorer bon nombres de détails concernant leur ancienne vie commune à elle et Grifith. Ils n’avaient plus échangé le moindre mot depuis un moment, et de toute façon, leur discussions depuis la rupture n’avaient jamais été bien longues ni même agréables.
C’était à peu près la première fois depuis qu’ils n’étaient plus ensemble qu’ils passaient plus de dix minutes, seuls dans la même pièce, sans qu’il n’y ait la moindre tension où Colleen pour mettre un peu d’animation.
Et aujourd’hui, elle se souvenait enfin d’autre chose que des moments les plus désagréables de leur histoire commune. Charlie se souvenait également de leurs longues discussions sous une couette bien chaude, des petits regards, du ton rassurant de sa voix, et de bien d’autre chose encore.
Ces pensées, ou plutôt ces souvenirs, pourtant anodins, mais particulièrement heureux était pourtant ce qui l’avait fait fuir en vérité.
Avec le recule elle se rendait compte de la chance qu’elle avait laissé passer, sans pour autant le regretter non plus. C’était comme ça et pas autrement. Mais il était agréable d’enfin se rendre compte que tout ça n’avait pas été qu’un immense et beau gâchis, une cruelle perte de temps dans leurs vies.

Un vague sourire un peu attendrit se peignit sur le visage halé de la jeune caissière.

« Pourquoi ? Tu vas m’inviter à manger dans ton bureau ? »

« Tu cache un cuisinière et quelques casseroles sous ta paperasse où Colleen t'a préparé un plat de pâtes, Monsieur le fonctionnaire qui travail pendant les pauses ? »

En vérité, il y aurait bien eut quelque chose que la jeune femme aurait aimé qu’il fasse pour elle. C’était lui donner des nouvelles concernant l’enquête sur la mise à sac de la maison des Donnelly. Elle n’était pas vraiment sensée poser des questions là-dessus et elle ne savait pas vraiment comment aborder la chose non plus. Elle n’était pas du genre subtil et elle se maudissait souvent pour sa maladresse. Les choses étaient pour une fois plutôt détendues entre Grifith et elle, et elle ne voulait pas tout gâcher en mettant les deux pieds dans le plat.
Du moins, pas tout de suite…

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Grifith réalisait quelques instants plus tard, après avoir posé sa question, qu’il rendait la situation un peu plus tendue, du moins pour lui. Il était bien moins à son aise lorsque la conversation basculait sur sa vie privée. Et cette question ressemblait bel et bien à une invitation à partager un moment avec lui.

Bien sur, il n’y avait rien de honteux ni de choquant à ce que deux individus mangent ensemble à l’heure du déjeuner. Mais Charlie et son ex fiancé ont vécu tellement de choses tous les deux avant de se séparer brutalement, que la situation devenait…pour le moins compliquée.

Partagé au fond de lui, le shérif adjoint ne savait quelle attitude adopter. Il pouvait continuer à l’ignorer royalement à Grayson mais cela le faisait souffrir plus qu’autre chose. Ses sentiments ne s’étaient jamais véritablement volatilisés. Toutefois, il savait pertinemment qu’il ne pouvait entreprendre quoi que ce soit. Charlie ne changerait pas. Et malgré cela, son sous-entendu était assez clair puisqu’il désirait au fond de lui, l’inviter pour déjeuner. Il avait parlé trop vite, dévoilant ce qu'il désirait intimement.

Le jeune homme posa nerveusement sa main sur son menton tandis que Charlie enchaîna pour qu’il se sente véritablement mal à l’aise.

«Non, non..je voulais…savoir si tu étais pressée puisque je me doute que tu dois retourner travailler cette après-midi…»

Elle souriait et lui…il s’enfonçait tout en fixant, dévorant les prunelles brunes de Charlie. Il était totalement découvert malgré cette excuse des plus minables. Mais, il fallait bien qu’il essaye de se reprendre afin de replacer au plus tôt cette carapace sur lui, pour se protéger. Le shérif adjoint se releva, un peu nerveux, se rapprochant de la porte de son bureau avant de l’ouvrir. Il se sentait piégé et aurait aimé être loin d'ici pour ne pas voir et penser à celle qui le faisait souffrir malgré elle.

«Je passerai voir madame Hofgood cette après-midi. Sois tranquille. »

© James McAvoy
PNJ interprété par Benji

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Fiancé de Colleen Jefferson

Charlie s’était momentanément réjoui de la pseudo invitation de Grifith. Ils avaient beau être séparés depuis un moment maintenant, la relation qu’elle avait entretenue avec lui durant trois longues années lui manquait. Malgré leurs nombreux conflits, ils avaient toujours été proches. Et lorsqu’elle était revenue à Grayson après l’avoir largué de la plus la lâche des manières, ils avaient complètement coupés les ponts. Du jour au lendemain, ils ne s’étaient plus adressé la parole et malgré son retour en ville, les choses ne s’étaient jamais améliorées.
Et comme Charlie croyait aux signes et au destin, l’espace de quelques secondes, elle s’était imaginé que tous ces évènements étaient là pour lui signifier qu’il était temps de rétablir la relation avec le jeune homme. Peut-être qu’au fond, c’était pour cette raison que les enfants Hofgood s’étaient mit à tagger son allée. Pour lui donner l’occasion de croiser la route de son ex-fiancé et ainsi renouer contacte. Elle aurait voulu, comme dans les films, qu’ils puissent rester amis. Après tout il était désormais le fiancé de sa meilleure amie depuis toujours et elle lui devait bien ça. Elle aurait voulu pouvoir pénétrer dans leur maison sans se sentir mal à l’aise, et ne pas stresser à l’idée de le croiser.
Pourtant au vue de la réaction de Grifith, celui-ci n’était pas encore près. C’était dommage, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle l’avait bien cherché.
Elle voyait bien qu’il aurait aimé lui aussi, pourtant il venait clairement de se rétracter concernant l’idée d’un déjeuner à deux.

Lentement, la jeune femme se leva, ses mains crispées sur la hanse de son sac. Elle quitta son siège pour se retourner vers l’adjoins du shérif.

« Merci »

Elle resta immobile un instant, cherchant ses mots pour enchainer sur la situation. La jeune femme aurait aimé lui faire comprendre qu’elle était prête pour une réconciliation. Qu’elle était prête à faire des efforts.

« Tu sais Grifith… »

Elle laissa son cerveau tourner dans le vide durant trois interminables secondes, puis se ravisa. Elle était décidemment trop lâche pour ce genre d’échange… tant pis pour eux.

« Hum… je me demandais si vous aviez une petite idée de l’identité du responsable… tu sais, pour la maison des Donnelly. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en parler avec Sam alors… je me demandais si il y avait du nouveau »

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Adossé à la porte en bois massif reliant son bureau au couloir, Grifith espérait au plus profond de son être que cette entrevue se termine le plus rapidement possible. Pourtant, à l’arrivée de Charlie, il avait su faire la part des choses et gérer ses émotions en se comportant de manière tout à fait professionnelle.

Mais, il en fallait bien peu pour que ses modiques défenses se mettent à céder. En effet, au fur et à mesure que les minutes passèrent, Charlie paraissait de plus en plus à l’aise tandis que son interlocuteur sombrait malgré les pensées qu’il s’adressait à lui-même pour s’encourager. Il voulait juste qu’elle s’en aille mais sa courtoisie habituelle le poussa à attendre la fin de la discussion. Et le moment tant attendu arriva. Le jeune homme ressentit comme un regain d’énergie, de vivacité en se déplaçant pour ouvrir la porte.

Elle se porta à sa hauteur et le remercia et il acquiesça, se contentant d’hocher de la tête. Gritifh ne tarda pas à plisser des yeux ensuite, remarquant que son ex fiancée n’avait toujours pas passé le palier de la porte. Elle commença une phrase ensuite, d’un ton pas vraiment assuré, comme si elle ne savait pas où elle s’aventurait.

Que voulait-elle lui dire ? Le flic s’interrogea durant ces trois longues secondes. Qu’elle regrettait quelque chose ? qu’elle était prête à revenir en arrière ? Il s’imaginait déjà bondir sur elle fougueusement, la plaquant contre le mur avant de l’amener sur son bureau et de jeter toute cette paperasse d’un revers de la main.

Mais, il chassa cette image tout comme cette lueur d’espoir dans ses yeux. Elle s’énonça quelques instants plus tard…pour demander si l’enquête sur le saccage de la maison des Donnelly avançait. Cette question anodine fit l’effet d’un coup de massue sur le shérif adjoint, son esprit étant à des années lumières de ce sujet quelques instants plus tôt. Une rage virulente naquit en lui, qu’il n’éprouverait probablement pas à tête reposée. Les Donnelly, Sam…Ce n’était pas son problème ! Et puis, il n’y avait pas mort d’homme, pourquoi éprouvait t’elle cette inquiétude pathétique ?!

*Ca se trouve, dans quelques temps tu vas repartir avec l’un d’eux et tu te foutras bien de savoir qui a saccagé cette piaule ! je perds mon temps pour des conneries !*

Ils n’étaient pas les bienvenus ici et Grifith, qui adoptait une attitude neutre avec eux jusqu’à présent, s’étonnait de la virulence de ses pensées.

«Je ne peux rien dire et à vrai dire je ne sais pas grand-chose. » répondit il d’un ton presque cassant, tentant de cacher cette colère soudaine.

Il prit l’initiative de rejoindre son bureau avant même que son ex-fiancée ne quitte les lieux, sans lui accorder un dernier regard, se concentrant de toutes ses forces sur cette paperasse et sur l’écran de son ordinateur pour qu’il puisse se calmer et penser à autre chose.

© James McAvoy
PNJ interprété par Benji

INFORMATIONS
27 ans
Adjoint du shérif de Grayson
Fiancé de Colleen Jefferson

La réaction de son ex-petit ami était assez claire. Quelque chose l’avait vexé, et Charlie pensait savoir plus ou moins à propos de quoi. Une fois encore, le malaise qu’elle ressentit fut comme une torture. Elle détestait ressentir autant de culpabilité. Elle se trouvait idiote et ne même temps, lorsqu’elle regardait en arrière, elle ne voyait pas comment elle aurait pu faire autrement. Ou peut-être qu’elle n’en avait pas envie, mais peu importait.
Le fait était là, elle et Grifith avaient été si proche durant une longue période, et tout s’était écroulé en une journée seulement.
La seule évocation du garçon avec qui elle était plus ou moins désormais remplissait la pièce d’ondes négatives. Si ils voulaient pouvoir avancer, aussi bien l’un que l’autre, ils allaient devoir briser toute cette glace qui s’était accumulée entre eux ces trois dernières années.
Ils avaient un passif chargé qu’ils continuaient de traîner derrière eux et qui les ralentissaient chaque jour dans leur vie actuelle. Charlie ne voulait pas rester bloquer éternellement à ce chapitre si pathétique de sa vie. Elle sentait qu’avec Sam, le potentiel était énorme, et qu’elle devait d’abord régler ce qui avait été laissé en suspend.

« Je comprends, j’aurai du m’en douter avant de demander »

Il continuait de la nier et d’avoir l’air très occupé par ce qui se passait sur son ordinateur.

« Bon et bien je te remercie pour ton temps et… je suppose qu’on se croisera bientôt… »

La jeune caissière se détourna, s’apprêtant à passer la porte et a partir, mais se ravisa au dernier moment. Etre lâche ne menait nulle part elle l’avait constaté tout au long de sa vie et si elle voulait du changement, si elle voulait avancer, alors elle ne devait pas ajouter l’hypocrisie a sa longue liste de défaut.
Elle voulait qu’ils parlent, qu’ils se débarrassent de leur vieux dossiers ? Alors elle ne devait pas espérer que tout ça se passe par magie et elle devait provoquer sa chance.

Prenant une grande inspiration pour se donner du courage, elle se détourna à nouveau, faisant désormais face à son ex fiancé.

« On à jamais eu vraiment l’occasion de mettre à plat »

« Ca fait trois ans maintenant et… je trouve qu’on devrait en parler. J’sais qu’on a déjà essayé et que ça s’est plutôt mal passé mais… j’aimerai vraiment… »

« enfin bref, j’aimerai vraiment qu’on arrange les choses… voilà, c'est comme tu veux. »

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Décidément, la vie paisible que menait le shérif adjoint ne l’était plus vraiment. Il arpentait des chemins tortueux, dans une brume épaisse l’empêchant de distinguer clairement l’horizon. Son couple battait de l’aile et sa relation avec Charlie était toujours aussi froide. Courtois, le jeune homme avait fait de son mieux pour l’accueillir dans son bureau afin d’écouter son différent qui l’opposait à sa voisine, Miss Hofgood.

Mais, les derniers propos échangés entre les deux individus rendaient la situation encore plus compliquée. La discussion basculait sur le plan personnel et Grifith se contenait d’exploser de toutes ses forces. Elle n’avait jamais pu entendre son ex-fiancé se plaindre de ce qu’elle lui avait fait subir continuellement. Comme le dit le vieil adage «trompe moi une fois : honte sur toi, trompe moi deux fois : honte sur moi », le shérif adjoint éprouvait une certaine culpabilité. Ses sentiments l’avaient rendu totalement dépendant. Certes, il n’y avait pas eu tromperie mais c’était tout comme lorsqu’elle décidait du jour au lendemain de s’en aller en laissant la bague de fiançailles au coin de la table…

Il ressentait une colère immense l’envahir tandis que Charlie se rapprochait, un peu nerveuse. Cette fois, il parvenait à se souvenir des absences inexpliquées de son ex-fiancée lorsque celle-ci se trouvait dans la même pièce. Peu à peu, ses sentiments se transformaient en un orage violent prêt à déferler et à tout ravager sur sa route…

Il ne manquait plus que l’étincelle désormais et Grifith n’eut pas longtemps à attendre pour que Charlie lui en offre une. Elle aimerait vraiment ? Il n’était plus là pour satisfaire ses désirs…d’autant plus si il s’agissait de revenir sur ce passé douloureux. [/i]

«Mais bordel tu es qui pour te comporter comme ça ?! Tu crois que c’est l’occasion ? Tu es une lâche et une opportuniste. Tu n’es pas venue ici pour m’en parler mais pour régler un problème de voisinage ! »

Grifith haussa le ton sans vraiment s’en rendre compte. Cette colère reflétait à quel point il tenait à elle.

«Je n’ai jamais rien demandé de ta part, pas même des explications sur tes allées et venues tandis que toi tu m’as traité comme de la merde ! pas même un coup de fil ! Et ouais, ça fait trois ans…je ne crois plus que c’est un manque de courage mais plutôt un manque de bonne volonté. »

Il reprit sa respiration avant d’ajouter ensuite quelques mots, le regard toujours aussi pénétrant et hostile.

«Et tu aimerais vraiment ?! Je ne suis plus là pour satisfaire tes désirs quand tu en as envie ! Si t’es mieux avec ton blondin de Donnelly, tant mieux pour toi…mais ne cherche pas à arranger la situation pour tes états d’âme ! De mon côté, je n’en ai plus pour toi. Maintenant laisse-moi. »

© James McAvoy
PNJ interprété par Benji

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27 ans
Adjoint du shérif de Grayson
Fiancé de Colleen Jefferson

Charlie, qui s’était retournée pour quitter le bureau, se détourna à nouveau, pivotant sur elle-même, le corps raide. Elle posa ses yeux sombres sur son ex-petit ami, visiblement plus à cran qu’elle ne l’aurait pensé au départ.
Qu’est-ce qui lui prenait exactement ? Est-ce qu’il était sérieux ?
Toujours aussi interloquée, elle arqua l’un de ses fins sourcils bien dessinés, l’air un peu réprobateur.

La jeune caissière était plutôt d’une nature impulsive et elle avait la colère facile, même un peu trop facile par moment, et c’était surtout du à son anxiété et sa nature un peu inquiète. La panique lui faisait perdre les pédales. Pourtant-là, à part un très profond agacement, aucune rage ne venait lui étreindre la poitrine pour la pousser à hurler et à jeter des objets.
Elle était plutôt soufflée par le culot du jeune homme. Elle restait coites, sans savoir quoi répondre exactement. Pire, elle sentait presque comme une envie de pleurer. Un mélange de frustration et de dépit.

Evidemment, une foule de réplique lui venait en tête, mais comme elle l’avait dit à Grifith avant qu’il ne s’énerve, elle tenait vraiment à arranger les choses, et se mettre à lui répliquer d’un ton moralisateur qu’elle aussi avait de nombreuses choses à lui reprocher n’était peut-être pas la meilleure solution pour retrouver sa confiance.
Elle ravala donc son animosité et sa déception, baissant les yeux pour contrôler toutes ces phrases cassantes qui ne cessaient de surgir dans son esprit révolté.

« Tu sais… tu aurais difficilement pu me donner plus raison encore… »

« quoi qu’il en soit, je… j’ai juste pensé que ça serait une bonne chose pour Colleen, c’est ma meilleure amie, j’ai juste pensé que je pouvais faire un effort pour elle. Après, c’est comme tu le sens, d’accord ? Je t’oblige à rien… j’ai juste pensé qu’après trois ans, ça serait mieux pour tout le monde de… j’en sais rien… peu importe. Je sais que j’ai mal agi en partant sans rien dire. Je voulais simplement t’expliquer pourquoi… ou en tout cas qu’on en parle… »

Charlie s’autorisa une seconde de silence, pour déglutir difficilement, avant de reprendre, baissant les yeux et balayant la pièce de ses deux prunelles d’un brun sombre et brillant.

« C’était idiot, je vais y aller. Merci pour… enfin bref. Désolée. A plus »

Et sur ces mots, elle se détourna rapidement, ses deux mains toujours crispés sur la lanière de son sac à main, et disparu sans plus rien ajouter. En quelques secondes à peine elle était déjà ressortie du commissariat pour reprendre la route de sa maisonnette bariolée d’intolérance, la tête lourde de questions et de regrets.

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Grifith prit le temps d’écouter son ex-fiancée tandis que son regard restait toujours fermement rivé sur son écran. Il était nerveux à cet instant. Le rythme de sa respiration avait accéléré à une cadence infernale. Il avait fallu que ça sorte, ici et maintenant.

Le shérif adjoint osa enfin bouger la tête une fois Charlie dans le couloir. Ses paroles se répercutaient à plusieurs reprises dans son esprit perturbé. D’un côté, il ressentait encore de la rancune à son égard et de l’autre, il se rendit compte qu’il venait de dépasser les bornes.

Colleen, Charlie….cette situation était inextricable. Le jeune homme rêvait par moment de fuir cette situation et de recommencer à zéro. Le fait qu’elles soient autant attachées l’une à l’autre ne l’aidait en rien.

Grifith inspira profondément, frappant violemment du poing sur le bureau. Se comporter de la sorte n’allait en rien arranger la situation, il le savait. Presque aussitôt, il se releva de son siège, déterminé à la rejoindre avant qu’elle ne disparaisse du secteur.

Le jeune homme entama un sprint à travers le couloir du bureau du shérif, ne prenant même pas le temps de freiner pour ouvrir la porte menant à l’extérieur. Cette dernière s’ouvrit brutalement et Grifith apparut, dévalant les escaliers à grandes enjambées.

«Charlie !...Charlie, attends ! »

Une fois revenu à sa portée, il lui attrapa délicatement le poignet, l’invitant à se retourner. Le ton de sa voix avait changé du tout au tout. Il paraissait tout à coup beaucoup moins braqué.

«Attends, Charlie…J’ai été trop loin, je n’aurais pas dû… »

Il se racla la gorge, reprenant une respiration à peu près normale après ce sprint à bloc. Son regard scruta la petite brune tandis qu’il se mordait la lèvre inférieure en baissant un peu la tête.

«Je suis désolé..Tu avais raison. C’est mieux qu’on arrange la situation…Pour Colleen, pour toi et pour moi... »

Alors ça, c’était tellement typique ! C’était tout à fait lui. L’indécision. C’était l’une des choses qui l’avait toujours agacée chez Grifith. C’était blanc, et la seconde d’après c’était noir. Pour l’heure, c’était plutôt le contraire : il lui hurlait dessus comme un enragé pour ensuite lui courir après avec ce petit air désolé et coupable dont il était le spécialiste. Et quand il prenait cet air il était difficile de lui en vouloir pour quoi que ce soit, ou du moins de lui faire la moindre remarque.
Charlie dut tout de même se faire un peu violence pour ne pas laisser l’agacement la submerger.
Il avait raison, ils devaient bien ça à Colleen, et pour être honnête, c’était surtout à lui qu’elle le devait, même si ses changements soudain de décision et ses hésitations la laissaient perplexe.

Après un long soupir, ses yeux noisette plongés dans ceux de son ex fiancé, elle consentit à lui adresser un faible sourire. Elle n’allait tout de même pas se défiler maintenant.
D’un côté, elle aurait aimé qu’il ne la rattrape pas, ça aurait été bien plus simple pour elle. Le matin, elle aurait pu dire à son reflet qu’elle avait essayé et que c’était lui qui n’avait pas voulu.
Pourtant, elle était un peu fatiguée d’être lâche, et il était temps de tirer tout ça au clair.

« C’est pas grave »

« aller viens… j’veux bien parler mais… pas dans la rue

Puis elle reprit le chemin du commissariat, Grifith dans son dos. Elle profita de ces quelques fractions de seconde à ne pas devoir lui faire face pour fermer les yeux et prendre une grande inspiration.
Elle avait beaucoup de talent divers, mais aucun qui pouvait lui servir dans ce genre de situation où elle se révélait être d’une nullité effroyable. Surtout en ce qui concernait les relations amoureuses.

Une fois dans le hall du bâtiment qui abritait les bureaux, elle fit demi tour pour faire enfin face au jeune homme, frottant ses mains l’une contre l’autre puisqu’elle ne savait absolument pas quoi en faire. Il n’avait pas l’air à l’aise lui non plus et c’était compréhensible.

« Bien ! »

« J’avoue que… enfin j’sais pas trop… comment m’y prendre. Hum… j’en sais rien, y’a des choses que tu aimerais savoir ? … enfin non c’est naze de demander ça. Ecoute ! »

« Ce qui s’est passé c’est que… on était ensemble et c’était cool mais… »

Non, vraiment, elle n’avait aucune idée de comment aborder tout ça. C’était de sa faute et elle ne pouvait s’ne prendre qu’à elle-même d’être ainsi coincée dans cette situation désastreuse.
Se massant le front, la jeune femme se dégonfla comme un ballon.

« Désolée, tu sais que j’ai toujours été naze avec ce genre de plan… mais j’ai vraiment envie que tu comprennes pourquoi… pourquoi j’me suis tirée comme ça. La vérité c’est que… j’me suis dis que si on finissait par se marier, ça voulait dire que j’étais coincée ici pour toujours et… c’est pas ce que je veux »

Croisant les bras, se décevant elle-même de son manque d’éloquence flagrant, elle laissa la parole au jeune homme, non sans détourner le regard, qu’elle posa sur la porte pour éviter de croiser celui de Grifith.

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Grifith avait des coups de sang de temps à autre mais n’en restait pas moins un individu au comportement exemplaire. Du moins à son travail. Il est vrai que ce genre d’attitude agressive aussi éphémère soit elle et tous ces mensonges par omission vis-à-vis de Colleen ne le rendaient pas du tout irréprochable. Les habitants de Grayson lui ont placardé sur le dos une image de type parfait, aussi bien professionnellement que dans sa vie privée mais ce n’était pas tout à fait exact. En réalité, Grifith refusait d’être lui-même par moment, se souciant de ce que les autres allaient penser de lui. Enfin, la communauté locale ne s’était pas totalement trompée à son sujet non plus. Toujours prêt à aider son prochain et à rendre service, il ne ménageait pas ses efforts.

Cette réaction plutôt virulente démontrait peut être un peu de jalousie et de désespoir en raison du fait qu’il ne pouvait pas vivre sa vie exactement comme il l’aurait souhaité. Le shérif adjoint avait tout fait pour que cette relation avec Charlie dure. Malgré cette abnégation, tout était parti en vrille. En rattrapant l’épicière de Grayson, Grifith se doutait dans un coin de sa tête que la situation était sur le point d’exploser avec Colleen. La situation ne pouvait durer ainsi éternellement….

Charlie accepta finalement au vu de son léger sourire de faire l’impasse sur ce qui venait de se passer lors de ces deux dernières minutes. Le shérif adjoint expira profondément, satisfait d’avoir désamorcé la situation tendue qu’il avait lui-même provoqué dans son bureau quelques instants plus tôt. Hochant de la tête, il fit volte face et se dirigea vers le commissariat avec un peu moins de pression sur les épaules.

Une fois le palier de la porte passé, Charlie entama presque aussitôt la discussion dans le couloir. Elle avait toujours cette manie de se triturer les doigts quand elle était gênée. Un léger sourire narquois s’inscrivait au coin des lèvres du shérif adjoint. Il la connaissait par cœur…

Cet air amusé disparaissait peu à peu, au fur et à mesure que la discussion avançait. Grifith prenait le temps de l’écouter en la fixant avec son regard perçant habituel, comme si il avait toujours une idée ou une opinion en tête. Mais, non, rien de tout cela. Le jeune homme déglutit une fois qu’elle eut fini de s’exprimer.

«Tu sais le mariage…ce n’était pas une obligation.. »

Grifith passa une main dans ses cheveux tout en constatant que Charlie évitait soigneusement de croiser son regard. Ses minces espoirs venaient d’être anéantis. Après un soupir témoignant de son abandon, il appliqua une légère pression à l’aide de son index sur le menton de la brune pour qu’il puisse se plonger dans ses iris une dernière fois.

Elle voulait s’en aller avant de revenir à chaque fois dans cette bourgade perdue du Missouri. Le shérif adjoint lui faisait confiance mais était relativement perdu dans tout ça…

Grifith éprouvait davantage de difficultés pour exprimer ce qu’il ressentait à ce moment précis. Il n’avait plus la force de lutter. Il savait qu’il ne pourrait, à l'avenir, aimer une autre personne avec autant de passion. Et pourtant, il devait passer à autre chose…

Perdu, il n’était pas prêt à sauter le pas. Tout cela traînait dans sa tête et il ne savait plus quelle attitude adopter. Ses paupières se refermèrent avant de se rouvrir subitement. Le flic ne put résister à l’envie de l’embrasser. Fougueux, il glissa ses lèvres autour de la lèvre inférieure de son ex fiancée, comme un aveu d’impuissance…

Voilà ce que l’on pouvait appeler « être prise au dépourvu ». Généralement, Charlie était loin d’être douée pour tout ce qui concernait les relations amoureuses. La preuve en était cette situation précaire avec Grifith. Et même si Charlie avait beaucoup d’imagination, un peu trop même parfois, elle devait avouer qu’elle n’avait pas imaginé la chose aussi précaire avec son ex-fiancé.
Surtout lorsque celui-ci collait ses lèvres au siennes avec autant de fougue, et surtout, après trois longues années de séparation et d’évitement.

Pourtant, grâce à ce contacte, c’était comme si les deux jeunes gens s’étaient séparés hier pour Charlie. Une foule de souvenir heureux venaient de remonter dans sa mémoire, de refaire surface d’elle ne savait trop où, avec plus de force que jamais.
Elle se souvenait avec précision d’une quantité folle de moments heureux avec lui, de fous rires et de complicité. Pendant quelques secondes à peine, quelques secondes qui parurent à la jeune caissière comme de très longues minutes étranges, elle regretta cette période. Elle regretta la tournure des évènements et la manière dont tout cela s’était terminé. Elle regretta d’être partie voir ailleurs, dans son éternelle quête d’une herbe plus verte ailleurs au lieu d’apprécier ce qu’elle possédait déjà et que beaucoup lui enviait.
Elle avait eut l’occasion d’une petite vie bien tranquille à ses côtés et elle avait tout gâché en n’écoutant que son obsession de quitter cet endroit.

Et pourtant…
Et pourtant c’était ce qu’elle avait toujours voulu. A la minute même où elle était arrivée à Grayson, alors qu’elle n’avait encore que 7 petites années, c’était ce qu’elle avait souhaité.
Elle avait d’abord voulu retrouver sa mère, puis elle s’était rendue compte que celle-ci n’était pas forcément le meilleur des exemple à suivre et que la meilleur voie possible, c’était celle qu’elle se tracerait elle-même et toute seule.
Durant quelques temps, durant sa relation avec le jeune adjoint, elle avait cru pouvoir palier à son désir de partir, mais il n’en avait rien été. Son envie était restée vivace et rien n’avait pu changer ça.
Elle savait dans ses tripes que cet endroit ne serait pas pour elle le décor d’une vie. Elle sentait qu’elle appartenait à autre chose, une autre histoire, et que tout ça n’était valable qu’en attendant.
Elle ne pouvait décemment rien construire sur ces bases. Pas ici.

Forte de cette pensée, Charlie trouva la volonté de s’arracher à ce contacte doux et chaud qui lui avait pourtant cruellement manqué.
D’un geste doux, elle s’écarta lentement et repoussa le jeune homme, une main posée sur son torse.
Un long silence vint s’imposer entre eux et il lui fallu rassembler plus de courage encore pour relever ses yeux bruns vers ceux de Grifith.

« Je… »

« Ca… ça n’est pas du tout ce a quoi je pensais quand… quand je proposais qu’on parle… »

Et maintenant que la douce magie nostalgique du moment était passée, l’horreur du présent reprenait le dessus.
Et Colleen dans tout ça… ?

« J’suis un peu paumée sur ce coup-là Grifith… je… j’pensais pas que… »

Mais elle ne sut quoi ajouter, prononcer les mots qui lui venaient en tête était trop compliqué et rendait la chose trop palpable. C’était à Grifith de s’expliquer désormais, puisqu’elle-même était désormais complètement perdue dans toute cette situation plus précaire encore qu’elle n’avait jamais pu l’imaginer.

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Grifith n’était pas parvenu à exprimer convenablement ce qu’il avait en tête. Mais, en dépit de cela, le shérif adjoint trouva une autre solution pour que le message soit transmis et parfaitement compris par son ex fiancée. Bien sur, il n’avait pas réfléchi aussi consciencieusement que cela pour passer à l’acte. Il s’agissait plutôt d’une pulsion dénuée de toute raison qui l’avait amené à poser ses lèvres sur celles de Charlie. Ce n’était ni le moment approprié, ni l’endroit approprié et, dans un coin de sa tête, il le savait bien.

L’incertitude à propos de ses espérances ne faisait que de le tirailler. Au fond de lui, Grifith ne voulait pas que ce soit un simple baiser d’adieu. Pas après avoir de nouveau goûté aux lèvres de l’épicière. Et pourtant, cet instant de folie éphémère se terminait lorsque la brune reculait d’une dizaine de centimètres.

L’agent de police soupira discrètement, scrutant ses pompes, lui-même un peu perdu malgré ses initiatives. Et le silence qui prenait place ne l’aidait en aucune façon à relever les yeux et à reprendre un minimum d’assurance. Les souvenirs de son passé commun avec Charlie défilaient dans son esprit à toute allure. Cette dernière reprit la parole brisant ce silence gênant pour les deux individus.
Evidemment, elle s’attendait désormais à des explications. Au lieu de mettre les choses à plat, le shérif adjoint s’entêtait, sans véritablement s’en rendre compte, à ce que le bordel de son réseau relationnel prenne à chaque fois plus d’ampleur. Alors que sa raison faisait le maximum pour qu’il tente de minimiser les dégâts, ses yeux et l’intensité de son regard démontraient clairement une toute autre envie.

Désormais, il n’y avait plus qu’eux deux dans son esprit et le monde se résumait au couloir du commissariat. A cet instant, il ne semblait plus s’intéresser aux conséquences de ses actes. Que devait-il faire désormais ? Se comporter comme le bon petit flic bienveillant et compréhensif en façade et dissimuler ses envies au fond de son être ? Il y en a marre d’être la personne formatée par la plèbe de Grayson…

Et merde. Après avoir fermé très succinctement les paupières, Grifith les rouvrit brusquement, l’air visiblement déterminé.

En une fraction de seconde, ses mains vinrent se porter sur les hanches de Charlie avant qu’il ne la pousse à reculer, avec une certaine vigueur, jusqu’à l’angle du mur deux mètres plus loin. Ses lèvres ne tardaient pas à reprendre leur place de tout à l’heure tandis que ses mains peinaient à remonter sous sa chemise. Il trouva alors comme unique solution d’arracher les deux pans de la chemise de l’épicière d'un geste sec , lui glissant au passage quelques mots dans un souffle.

«Je m’en fous..Ne pense plus alors...»

Certes, il y a bien mieux pour signifier à quelqu’un à quel point il a pu nous manquer. Mais, Grifith n’était pas l’homme parfait. D’ailleurs, il ne l’a jamais été. Et il ne s’était jamais comporté de la sorte avec elle par le passé, même lorsqu’ils étaient ensemble. Ses mains se frayaient un chemin dans le dos dénudé de son ex fiancée afin de la maintenir contre lui et le shérif adjoint repassait à l’assaut de ses lèvres fiévreuses et de sa nuque, désormais, à découvert.

Comment les choses avaient-elle put basculer de cette manière ? Charlie n’avait rien vu venir et pensait tout ça très loin derrière elle. C’en était presque dépriment de réaliser à quel point aucun d’eux deux n’avait tourné la page. Elle pensait l’avoir fait pourtant. Quelques secondes auparavant tout au plus, la jeune femme était certaine d’elle. Grifith faisait partie de son passé et n’avait plus de place dans sa vie, plus celle qu’il avait tenu autre fois en tout cas.
Et maintenant qu’il était collé à elle, ses lèvres collées aux siennes, et ses mains brûlantes sur sa peau dénudée, elle n’en était plus si sûre.
La pression était terrible. Sans cesse, la certitude qu’ils faisaient quelque chose de terriblement mal l’assaillait. Et pourtant, d’un autre côté, une terrible tentation la torturait de l’intérieur, l’empêchant de repousser Grifith comme elle aurait du le faire si elle avait eut la tête sur les épaules.
Pourtant pour le moment, sa tête était ailleurs, et nulle part en même temps.

Toujours tiraillée par sa conscience, Charlie ne put tout de même pas s’empêcher de répondre aux baisers de son ancien amant. Sans compter qu’il était plutôt plaisant de se sentir désirée.
Elle avait cru qu’avec Samuel, les choses seraient différentes, pourtant il n’en n’avait rien été. Aujourd’hui il restait distant et froid avec elle. La jeune femme avait côtoyé assez de type dans son genre pour s’en être douté, et pourtant elle s’était laissé avoir.
C’était loin d’être flatteur que d’avoir l’impression d’être une bonne poire, le dindon de la farce.
Tandis que Grifith, lui, trois ans après leur séparation, après qu’elle l’ait fuit de manière lâche, semblait toujours éprouvé de la tendresse pour elle.
Entre autres choses…
Charlie passa ses bras fins autour des épaules du jeune homme, afin de resserrer son étreinte contre elle. Lentement, elle fit voyager ses propres lèvres vers le cou du jeune homme, se remémorant mieux que jamais son odeur. Ce contact lui avait manqué, elle s’en rendait bien compte.

Ne plus penser, comme le lui conseillait l’adjoint du shérif, s’avérait impossible, même si elle en mourait d’envie tout au fond d’elle, même si elle aurait voulu s’abandonner sans se poser de questions et sans s’angoisser des conséquences de ses actes.
Elle aurait aimé être assez insouciante et égoïste pour ça. Mais ça n’était pas son cas.
L’image de Colleen ne cessait de surgir dans sa tête, et ça ne l’aidait en rien à se vider l’esprit, que du contraire. C’était chaque fois pire.
Colleen était sa meilleure amie depuis mathusalem, et elle avait ses priorités. Colleen devançait Grifith.
Et il aurait du en être de même pour le jeune homme. Jamais il n’aurait du la mettre dans cette horrible situation de tentation. C’était elle qui allait devoir fournir l’effort de dire non, et de ne pas se comporter comme une adolescente en fleure. Il était son fiancé, et jamais il n’aurait du succomber ç ses pulsions. C’était cela que l’on appelait s’engager.

« Rah… grif, non ! » grogna soudainement Charlie avant de poser ses mains sur les épaules du jeune homme pour le repousser avec force.

Puis dans des gestes coléreux, elle remit correctement sa chemise quadrillées sur ses épaules avant de refermer quatre pression et d’agripper son sac à main qui était tombé sur le sol lorsqu’il l’avait plaqué au mur.

« C’est pas vrai Grifith… mais qu’est-ce qu’il te prend ? Et Colleen dans tout ça ? »

Il y avait bien trop à dire pour qu’elle en ait le courage maintenant. Elle tenta tout de même de s’exprimer à plusieurs reprises, mais en fut incapable. Elle était en pleine overdose émotionnelle et elle devait s’isoler avant de se mettre à pleurer de frustration et d’incompréhension.
La nature humaine était une chose bien trop compliquée pour être laissé en liberté, décidemment.
Trop estomaqué pour en faire plus, elle se détourna vivement et se dirigea vers la sortie d’un bon pas, espérant que cette fois, Grif ne la rattrape plus.

**Grifith** Invité

Grifith Armstrong

Grifith ressentit une sensation tellement plaisante au contact de son ex fiancée. Cette odeur, ces lèvres ne faisaient que pousser au vice le shérif adjoint . Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pu poser ses mains sur elle. D’ailleurs il pensa dans l’action qu’il ne l’avait pas suffisamment fait pendant qu’ils étaient ensemble…à une autre époque.

Toutefois, il devait vite revenir à l’instant présent lorsque la brune le repoussa violemment de ses deux mains. Le shérif adjoint prit le temps de reprendre sa respiration, sans sortir le moindre mot, l’air un peu hagard. Il repensait à ce qui venait de se passer et de ce que cela allait impliquer. Pauvre Colleen, elle ne méritait pas ça. Il se sentait coupable, égoïste et pas assez courageux pour s’en aller de lui même. Mais, il faisait aussi cela pour ne pas la blesser et pour continuer à vivre un semblant de vie normale. Charlie ne tardait pas à lui rappeler qu’il s’était engagé avec sa fiancée.

L’agent de police réajusta son col, toujours aussi silencieux tandis que Charlie disparut de l’autre côté des portes du commissariat. Il se pinça ensuite le nez avant d’expirer profondément comme pour évacuer la pression. De retour derrière son bureau, il resta un long moment pensif, le coude en appui sur la surface du meuble. Et puis, il dût se remettre au travail tout en gardant dans un coin de sa tête ces soucis …

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